INSTITUT D’ELEVAGE ET DE MEDECINE VETERINAIRE DES PAYS...
INSTITUT D’ELEVAGE ET DE MEDECINE
VETERINAIRE DES PAYS TROPICAUX
REVUE D’ÉLEVAGE
ET DE
MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
DES PAYS TROPICAUX
Etude de Ia mortalité bovine
au Centre de Recherches Zootechniques
de Dara (Sénégal)
par J. P. DENIS et J. VALENZA
Tome XXV (nouvelle série)
No 3 - 1972
VIGOT FRERES, EDITEURS
23, rue de I’Ecole-de-Médecine, Paris-VI’
Rev. Elev. M&I. vét. Pays trop., 1972, 25 (3) : 445-454
EtudeEde la mortalité bovine
au Centre de Recherches Zootechniques de Dara
(Sénégal)
par J. P. DENIS (*) et J. VALENZA (*)
RESUME
Le taux moyen annuel de mortalité bovine au C.R.Z. de Dara est
faible: 6,21 p, 100; 1,9 p. 100 de la population meurt avant d’avoir
atteint 6 mois; 3,25 p. 100 avant 1 an et 5 p. 100 avant deux ans.
26 p. 100 des morts ont moins de 50 jours, 29 p. 100 entre 6 et 12 mois,
80 p. 100 moins de 2 ans.
Le poids et l’époque de naissance et le poids au sevrage ont une
influence certaine sur cette mortalité, de même que la saison : c’est entre
avril et août et surtout en juillet que la mortalité est la plus élevée;
mais cette période correspond à celle où il y le plus de naissances. D’autre
part, les mâles sont moins sensibles.
Les causes principales de mortalité sont constituées par les accidents
septicémiques survenant chez les jeunes veaux, et les accidents survenant
après le sevrage.
INTRODUCTION
nuée par l’application des moyens de prophy-
laxie systématique.
Le bilan économique d’un élevage bovin
tient compte pour une large part de la
Au C.R.Z. de Dara, les vaccinations sont
mortalité potentielle dans le troupeau.
régulièrement pratiquées, et il apparaît aussi
que la mortalité est surtout importante chez
Deux périodes sont critiques : celle immédia-
les animaux jeunes.
tement après la naissance, puis celle après le
sevrage.
Cette dernière est particulièrement
Il a semblé, par conséquent, intéressant
importante compte tenu des conditions ali-
d’étudier l’évolution de cette mortalité, les
mentaires précaires de la zone sylvo-pastorale
facteurs de variation entrant en jeu, la réparti-
du Sénégal
tion selon l’âge des animaux dans les conditions
de vie du C.R.Z. de Dara déjà définia (1).
Annuellement, dans les troupeaux de cette
zone, la mortalité chez les jeunes peut atteindre
L’étude dans son ensemble couvre une
30 à 40 p. 100 des naissances, et même
période de 16 années. Elle sera divisée en
50 p. 100 durant les années où l’hivernage a
trois parties principales. Dans une première
partie, seront étudiées les causes de mortalité
été particulièrement pauvre. Par contre, chez
les adultes, la mortalité a été fortement dimi-
sur le plan pathologique. L’analyse ne portera
cependant pas sur l’ensemble de la période
annoncée car, pour un certain nombre d’années,
(*) Centre de Recherches zootechniques de Dara-
les informations sont insuffisantes. Mais néan-
Djoloff, Laboratoire national de I’Elevage et de
moins, les principales causes responsables de
Recherches vétérinaires, B.P. no 2057, Dakar-Hann,
Sénégal.
la mortalité sont nettement perceptibles.
- 445 -
La seconde partie sera consacrée à l’analyse
De ce tableau, il ressort que l’essentiel de la
numérique de la mortalité, de sa répartition,
mortalité est causé par les accidents atteignant
de l’action, de différents facteurs sur son
les jeunes animaux, à savoir :
évolution.
- septicémie . . . . . .
22,8
Dans la troisième partie enfin, la mortalité
- agalactie . . . . . . 2,9
chez les jeunes animaux sera particulièrement
- mortinatalité
. . . . .
2,9
étudiée.
- accidents au sevrage . . . .
18,8
soit environ 47 p. 100 de la mortalité totale.
1. LES CAUSES DE MORTALITE
Une mention particulière doit être faite pour
les cas de mortalité dus au charbon sympto-
Cette étude mérite quelques précisions pré-
matique, à la peste et au botulisme. Ces
liminaires.
mortalités constituent des accidents qui ne se
produisent plus à partir du moment où des
Les buts des actions zootechniques entre-
mesures de prophylaxie rigoureuses sont appli-
prises au C.R.Z. de Dara ont imposé la
quées et, par conséquent, ont une faible impor-
nécessité de ne pas s’éloigner trop des condi-
tance. Dans le cas de l’anaplasmose, il s’agit
tions d’entretien des animaux à l’extérieur pour
d’une invasion brutale qui a été circonscrite
que les géniteurs cédés aux éleveurs à partir
rapidement une fois le diagnostic effectué et le
du Centre puissent s’y adapter. Par conséquent,
traitement approprié instauré.
le mode d’entretien adopté consiste en une
gestion tenant compte davantage de ces con-
Si l’on fait abstraction des pourcentages
ditions (en particulier climatiques) que de
relatifs à ces dernières maladies, celui des
méthodes faisant intervenir, entre autres, la
affections touchant les jeunes animaux devient
supplémentation alimentaire systématique.
environ 69 p. 100, soit une valeur proche de
celle indiquée en fonction de la classe d’âge
Aussi, un pourcentage important des causes
(80 p. 100 des morts surviennent entre la
de mortalité est la conséquence directe au
naissance et 24 mois, chapitre III).
cours des années examinées des considérations
précédentes.
Le facteur (( accidents au sevrage N est
responsable de la mort de nombreux animaux
Les différentes causes de mortalité observées
durant la fin de la saison sèche et le début de
apparaissent au tableau no 1. Elles sont expri-
la saison des pluies. Faute d’une alimentation
mées en pourcentage de la mortalité globale
suffisante en quantité et qualité, les animaux
par ordre de valeur décroissante :
maigrissent, leur résistance diminue et ils
meurent rapidement sans signes prémonitoires.
TABLEAU No 1
Les infections bactériennes de sortie sont très
rares; on peut constater, par contre, un para-
Pourcentage
-
-
sitisme interne élevé.
Septicémie des jeunes
22,8
Accidents au sevrage
18,8
Les moyens de lutte, actuellement employés,
Charbon
10,7
sont :
Peste
10,7
Anaplasmose
7,3
1. Sur le plan pathologique, la vaccination
Accidents
5,9
systématique des jeunes animaux contre la
Mortinatalité
299
Agalactie maternelle
299
septicémie à l’aide d’un stock-vaccins (coli-
Envenimation ophidienne
299
Pasteurella). Mais cette mesure semble encore
Botulisme
2,5
Indigestion aiguë
292
insuffisante et la fabrication d’un auto-vaccin
Rage
198
d’étable est envisagée;
Enterotoxémie
194
Cachexie sénile
191
2. Sur le plan nutritionnel, les veaux reçoi-
Actinomycose
OP7
Pneumonie gangréneuse
097
vent un concentré titrant 0,80 U.F. et 90 g de
Bronchopneumonie par corps étranger
097
MAD par kg à raison de 500 g à 1 kg par
Tuberculose (sacrifice)
093
Météorisation
OP3
tête et par jour en fonction de l’avancement
Congestion pulmonaire
093
de la saison sèche, et les vaches sélectionnées,
Non diagnostiqués
299
1 kg par jour de ce même concentré dans un
- 446 -
TABLEAU No11
Evolution des effectifs de 1954 à 1969 - Causes de variations
54
55 56
57 58
5 9
60
61
62 63
64
65
66
67
68
69
Naissances annuelles
20
41 69
88 113
130
111
153
140 111
126
97
8 0
79
57
69
Mâles
Naissances cumulées
20
61 130
218 331
461
572
725
865 976
1102
1199
1279
1358
1415
1484
Effectif 31.12
27
67 129
206 249
263
304
197
282 224
283
197
150
148
172
203
Naissances annuelles
23
42 71
88 94
139
131
134
128 96
124
101
90
93
71
61
Femelles
Naissances cumulées
23
65 136
224 318
457
588
722
850 946
1070
1171
1261
1354
1425
1486
Effectif 31.12
249
282 344
418 492
587
646
672
711 648
687
462
480
443
442
421
Naissances annuelles
43
83 140
176 207
269
242
287
268 207
250
198
170
172
128
130
Total
Naissances cumulées
43
126 266
442 649
918
1160
1447
1715 1922
2172
2370
2540
2712
2840
2970
Effectif 31.12
276
349 473
624 741
850
950
869
993 872
970
659
630
591
614
624
Variations
Naissances annuelles
43
83 140
176 207
269
242
287
268 207
250
198
170
172
128
130
des effec-
tifs en
Naissances cumulées
43
126 266
442 649
918
1160
1447
1715 1922
2172
2370
2540
2712
2840
2970
(+)
Achats
101
1
-
-
-
-
Variations
Réformés
-
-
28
110
66
247
98
199
98
461
117
118
24
101
des
Morts
6
11
16
25
42
50
75
106
46
123
47
29
76
61
50
14
effectifs
C-1
Cessions
I-I
-1
-1 -1201
-1
11
151
-1
61 71
191 61
32 1
311
51
Total
6
1 0
16
25
90
160
142
368
144
328
152
509
199
211
105
double but : participation aux besoins d’entre-
mortalité, ce qui indique - compte tenu
tien et aux besoins de fin de gestation.
des conditions climatiques donc alimentai-
res défavorables provoquant un accroisse-
L’effet de ces quelques mesures, particulière-
ment périodique de la mortalité - une
ment chez les animaux après le sevrage, a
baisse générale de l’état des animaux avec
permis de diminuer le taux de mortalité qui est
comme possible incidence des réformes
devenu 1,88 p. 100 en 1969 et 2,2 p. :lOO en
peut-être prématurées.
1970.
Il est par conséquent nécessaire, sauf dans
des cas particuliers, de maintenir un âge fixe
II. EVOLUTION GENERALE
DU TROUPEAU DE 1954 A 1969
pour les jugements de sélection sur la crois-
sance; cet âge fixe donne aux animaux le
Effectifs :
maximum de chances de faire preuve de leurs
capacités propres en éliminant autant que
Leur évolution, pour une période s’étendant
possible l’influence des variations climatiques
sur 15 années consécutives (1954-1969), est
annuelles dont l’importance est extrême.
concrétisée dans le tableau n0 II (p. 447).
L’étude de cette évolution montre :
Répartition annuelle de la mortalité.
- que pour 2.470 naissances cumulées, la
Dans l’ensemble, l’évolution de la mortalité
proportion des mâles est de 49,96 p. 100
suit celle des effectifs globaux. Cependant,
pour 50,04 de femelles;
certaines années, comme 1960, 1961, 1963 et
- que la courbe des naissances évolue de 1966 apparaissent comme très néfastes du fait
façon parallèle à celle des effectifs totaux
notamment de saisons des pluies particulière-
des femelles, ce qui est l’indice d’une
ment courtes aux précipitations peu abondantes
continuité certaine dans les taux annuels
et de la pathologie.
de vêlage;
- que pour diverses années - de 1961 à
Le taux moyen annuel de mortalité est de
1964 notamment, il existe un ‘certain paral-
6,23 p. 100 sur 15 armées, de 1955 à 1969
lélisme entre les taux de réforme et de
(tableau n” III).
TAISLEAU No111
Evolution du tiiw. annuel de mortalité
1
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
3,06
3,27
3,85
5,05
4,95
6,86
8,56
4,04
10,25
4,1a
2,4a
9,16
7,60
6,95
i ,a8
Répartition mensuelle de la mortalité.
poids des animaux adultes en juillet (1) qui
est concomitant d’un affaiblissement général
Sur dix années, de 1960 à 1969, la réparti-
des défenses organiques.
tion mensuelle de la mortalité apparaît sur le
tableau no IV.
307 morts sur 627, soit 48,9 p. 100, ont lieu
La mortalité maximale a lieu au cours du
entre avril et juillet, durant la deuxième partie
mois de juillet. Cette observation recoupe celles
de la saison sèche. La période favorable se
concernant la diminution très importante de
situe entre août et novembre.
TABLEAU N'IV
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
Total
Nombre ~~~~~~
-~.-~~- ~ -
47
38
45
63
73
79
92
45
35
29
32
49
627
,-
----
nendant le 3” trimestre pour la période du
Répartition de la mortalid en fonction
Répartition de la mortalité en fonction
Cette répartition apparaît au tableau nu V.
de la classe d’âge
Sur la totalité des animaux morts en 10 ans,
e Par rapport au nombre d’animaux morts 52,l p. 100 meurent avant un an et 80 p. 100
avant deux ans.
TABLEAU No V
0 à 24 mois
0 à 12 mois
A g e s
Nombre
Pourcentage~
Nombre
Pourcentage
Nombre
P o u r c e n t a g e
1
0 à
6 mois
191
30,4
327
52,l
2
6 à 12 mois
136
21,6
503
SO,2
3
12 à 24 mois
176
28,O
4
2 à
3 ans
30
4,7
300
47,8
5
3 a
4 ans
17
2,7
124
19,7
6
> 4 ans
77
12,2
T o t a l
627
100
2 ans à >
1 an à >
l Par rapport à la totalité du troupeau pour
TABLEAU NOV1
les années 60 à 69
A g e s
NCdlre
P o u r c e n t a g e
A la lecture du tableau n” VI, il apparaît
que 1.90 p. 100 de l’ensemble de la population
0- 6
191
1,90
meurt avant d’avoir atteint ses premiers 6 mois,
6 - 12
136
1,35
3,25 p, 100 avant d’avoir atteint la première
12 - 24
176
1,75
année, et 5 p. 100 avant la deuxième année.
24 - 36
30
0329
l En fonction du trimestre de mortalité
3- 4
17
0,16
11 s’agit de mettre en évidence les classes
4 e t p l u s
77
9,76
d’âge plus particulièrement sensibles à la saison
T o t a l
627
6,21
sèche.
TABLEAU No VII
er
1
t r i m e s t r e
2 e t r i m e s t r e
3 e t r i m e s t r e
4e t r i m e s t r e
A g e s
- Total
N o m b r e P o u r c e n t a g e N o m b r e P o u r c e n t a g e N o m b r e P o u r c e n t a g e
N o m b r e P o u r c e n t a g e
o- 6
1
39
/
20,4
1
61
1
31,9
1
54
1
28,3
1
37
1
19,4
1
191
6 - 12
39
28,6
56
41,l
18
13,2
23
16,9
136
12 - 24
21
11,9
61
34,6
60
34,5
34
19,3
176
2 4 - 36
8
26,6
4
13,3
13
43,3
5
16,6
30
3- 4
3
17,6
5
19,4
6
35,2
3
17,6
17
4 e t plus
18
23,3
31
40,2
20
25,9
8
10,3
77
627
A la lecture du tableau no VII, il apparaît
essentiellement pendant la fin de la saison
que dans l’ensemble, au cours des 2” et 3’ tri-
sèche et le début de la saison des pluies qu’ont
mestres, quelle que soit la tranche d’âge consi-
observe le maximum de morts. Il faut cepen-
dérée, la mortalité est maximale. Donc, c’est
dant signaler que cette mortalité est minimale
- 4 4 9 -
pendant le 3” trimestre pour la période du
Répartition de la mortalité en fonction
post-sevrage.
du sexe
TABLEAU NOL'111
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
Total
Mâles
21
15
21
22
33
34
48
18
10
12
12
27
273
Femelles
26
23
24
41
40
45
44
27
25
17
20
22
354
Durant les dix dernières années, la mortalité
En ce qui concerne l’évolution des pourcen-
femelle est de 56,4 p. 100 contre 43,5 p. 100
tages respectifs mâles et femelles au cours de
de mortalité mâle, et la différence entre les
l’année, les résultats sont donnés dans le
deux taux est significative. Donc dans l’ensem-
tableau u” Ix suivant .
ble, les femelles sont plus sensibles que les
mâles aux diverses agressions.
ThllLEA1ü No IX
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
siles
333
2,3
3,3
3,5
5,2
5,4
7,6
2,8
1,5
1,V
1,9
4,3
6 2 7
Femelles
4,l
3,6
3,8
6,5
6,3
7,l
7,0
4,3
3,v
2,7
3,l
3,5
Il apparaît que la répartition dans l’année
Puis l’étude d’un certain nombre de facteurs
des mortalités femelles est régulière avec une
est abordée :
augmentation apparaissant dès le mois d’avril
- pour la période post-natale :
et durant jusqu’en juillet.
- poids à la naissance,
Quant aux mâles, il y a une augmentation
- sexe,
régulière du mois de février à juin, un pic au
- épo,que de naissance.
mois de juillet, puis une descente très brusque
- pour la période post-sevrage :
au mois d’août.
- poids au sevrage,
- époque.
Ceci semblerait indiquer qu’une brusque
aggravation des conditions écologiques éprouve
Répartition de la mortalité de 0 à 24 mois.
plus durement les mâles que les femelles.
Les données recueillies permettent de faire
les remarques suivantes :
III. ETUDE PARTICULIERE
a) la mortalité est maximale entre la nais-
DE LA MORTALITE
sance et 50 jours : 26 p. 100 du total dont
DE LA NAISSANCE A 24 MOIS
12,3 p. 100 durant les 45 premiers jours;
b) elle diminue progressivement jusqu’au
80 p. 100 des mortalités ont lieu entre la
sevrage effectué à 6 mois;
naissance et deux ans; 5 p. 100 de la population
meurt avant d’avoir atteint sa deuxième année,
c) de 6 à 12 mois (29 p. 100) apparaît
c’est dire l’importance de cette période et
un taux élevé dont le maximum se situe à la
justifier son étude spéciale.
46’ semaine, soit 10 mois et demi;
d) de 12 à 18 mois, la mortalité diminue
La répartition de cette mortalité est tout
progressivement mais reste relativement élevée
d’abord étudiée semaine par semaine pour
(24,4 p. 100 du total des morts). Ceci peut
mettre en évidence les points ‘critiques.
être imputé au mode d’élevage. En effet, à
- 450 -
12 mois, les animaux mâles et femelles sont
et sexe agissent; au cours de la deuxième
séparés et inclus respectivement dans les trou-
(après sevrage), ce sont le poids de sevrage et
peaux de taureaux - taurillons et de génisses.
la période de naissance.
Ils y trouvent des animaux beaucoup plus âges,
donc mieux armés sur le plan de la concurrence
vitale. 11 s’agit d’une sorte de « second sevrage »
Mortalité entre 0 et 6 mois
auquel il est difficile d’échapper compte tenu
des possibilités actuelles d’utilisation des pâtu-
Poids à la naissance
rages du Centre.
11 semble agir sur la mortalité avant sevrage.
Elles montrent également que la mortalité
En effet, le poids moyen à la naissance des
durant les deux premiers jours représente
animaux morts entre 1960 et 1969 avant le
3,l p. 100 des morts de la naissance à 24 mois
sevrage est de 20,480 kg (115 animaux) contre
et 23,8 p. 100 des animaux morts durant les
21,590 kg pour l’ensemble des produits
premiers 15 jours qui représentent 13,3 p. 100
(2.052 animaux) nés durant la meme période.
du total.
Il existe donc une différence de 1,l kg. Ceci
conduit à penser que, chez les animaux les
Les pourcentages de mortalité en fonction
moins lourds à la naissance, la mortalité est
du mois de naissance figurent au tableau n? X.
supérieure pendant la période de pré-sevrage.
Toutefois, ces résultats ne peuvent être consi-
TABLEAU N” X
dérés d’une façon absolue car de nombreux
animaux, mourant très rapidement dès leur
M o i s d e
Nombre
Pourcentage,
n a i s s a n c e
d ’ a n i m a u x m o r t s
naissance, ne sont pas pesés, ce qui introduit
un facteur de variation non contrôlé dans
1
28
597
2
40
892
l’observation.
3
40
892
4
33
6,7
5
64
13,l
Période de naissance
6
80
16,4
7
76
15,6
Si l’on compare les taux d’animaux morts
8
43
898
entre 0 et 6 mois par rapport aux naissances
9
27
5,5
10
14
2,s
pendant chaque trimestre, il apparaît que le
11
13
i,6
12
28
537
taux est maximal durant le quatrième. Sachant
1
4
que cette mortalité est la plus forte durant les
T o t a l
486
100
deux premiers mois de la vie de l’animal,
l’influence du trimestre peut être considérée
Si l’on compare cette répartition par rapport
comme certaine et directe.
à celle des naissances, on observe qu’à la plus
forte mortalité, qui intervient entre mai et
Ce taux supérieur du quatrième trimestre,
juillet correspond le maximum des naissances.
peut être dû, malgré des conditions alimentaires
des mères plus favorables, à un développement
Ces données produites en courbes donnent
accru de parasitisme interne des jeunes durant
des traits qui coïncident à peu près parfaite-
la période qui suit la fin de la saison des
ment, ce qui permet d’affirmer que le mois de
pluies (hypothèse à vérifier), tableau n0 XI.
naissance n’a que peu d’influente sur la morta-
lité des jeunes avant l’âge de deux ans.
TABLEAU N’XI
Facteurs influençant cette mortalité
Différents facteurs peuvent agir sur le taux
1
39
de mortalité avant deux ans durant deux
560
778
périodes de la vie des animaux.
2
61
654
9,3
3
54
643
Pendant la première, de la naissance au
8,3
sevrage (6-7 mois), poids, mois de naissance
4
37
255
.14,5
- 451 -
Sexe
tre, c’est-à-dire ceux nés au 3” trimestre. Or,
c’est précisém.ent à ce moment qu’a lieu le
De la naissance au sevrage, 465 p. 100
maximum des naissances lors d’une monte
du total des morts (191 animaux) sont des
naturelle. Deux solutions sont à proposer : la
mâles et 535 p. 100 des femelles. Mais cette
première consiste à assurer durant la saison
différence n’est pas significative contrairement
sèche une supplémentation aux animaux récem-
à ce que l’on constate sur l’ensemble de la
ment sevrés, et la seconde à diminuer l’âge du
mortalité.
sevrage de manière à ce que la transition entre
l’alimentation lactée et l’alimentation à l’herbe
Mortalité entre 6 mois et 2 ans
se fasse pendant une période encore favorable
sur le plan de la valeur des pâturages.
Influence du poids au sevrage
Dans les conditions alimentaires précaires
de la zone sylvo-pastorale, la période après le
CONCLUSIONS
sevrage est difficile. Seuls, les animaux ayant
Les deux premières années de la vie des
acquis au sevrage un poids suffisant auront
animaux sont particulièrement critiques car,
les meilleures chances de survivre. Ainsi, en
80 p. 100 des morts ont lieu pendant cette
comparant la moyenne des poids au sevrage
période; mais le taux de mortalité reste faible,
des animaux morts entre 6 et 24 mois à celle
5 p. 100. Par ailleurs, et d’une manière géné-
des animaux vivants ou morts après 24 mois,
rale, elle est plus faible durant les 1” et
il apparaît une différence significative entre
4’ trimestres; la fin de saison sèche et la saison
ces deux groupes d’animaux (156 kg).
des pluies se révèlent assez néfastes pour les
Cette observation rentre bien dans la ligne
animaux.
de la sélection appliquée au C.R.Z., puisqu’on
Cette étude permet de connaître les périodes
y recherche les femelles qui présentent. les
de moindre résistance des animaux et, par
meilleures qualités laitières, c’est-à-dire celles
conséquent, ‘de conduire son élevage pour
qui assurent à leurs produits la meilleure crois-
utiliser au mieux les conditions naturelles et
sance entre la naissance et le sevrage.
de savoir à quel moment intervenir pour appli-
quer des mesures conservatoires, en particulier
Epoque de la, naissance
sur le plan de la supplémentation alimentaire.
A la lecture du tableau no VII, il apparaît
De plus, les différentes remarques peuvent
que le sevrage éprouve particulièrement les
trouver une application, en particulier dans le
animaux lorsqu’il survient au premier trimes-
choix de la saison de monte.
S U M M A R Y
Study of cattle mortality in zootechnical Research
Center of Dara (Senegal)
The annual mean rate of cattle death in C.R.Z. Dara is low :
6,21 p. 100; 1,9 p. 100 dy before 6 months old, 3,25 before one year
and 5 D. 100 before two vears.
26’ p . 100 o f the deaths are less than 6 months old, 29 100
p .
between 6 and 1 2 months. and 80 D. 100 before two vears. Birth-time.
birth weight and weaning ‘time ha& an influence on the death, like thé
season : between April and August and specially in July the death is
the highest; but during this period, the births are the most numerous.
Males are less sensible than females.
- 452 -
RESUMEN
Estadio de la mortalidad de 10s bovinos en el
Centra de investigaciones zootécnicas de Dara (Senegal)
El termino medio anual de moitalidad de 10s bovinos en el Centro
de investigaciones zootecnicas de Dàra es poco elevado : 6,21 p. 100;
1,9 p. 100 de 10s animales mueren’ antes de tener 6 meses de edad;
3,25 p. 100 antes de 1 aiïo y 5 p. 100 antes de 2 aiïos. 26 p. 100 de 10s
muertos tienen menos de 50 dias, 29 p. 100 entre 6 y 12 meses, 80 p. 100
menos de 2 afios de edad.
El peso, la epoca de nacimiento y el peso a1 destete tienen una
influencia cierta sobre dicha mortalidad, asi como la estacion : entre april
y agosto y sobretodo en julio es cuando la mortalidad es mas elevada;
pero este periodo corresponde a el cuando se encuentra el maximo de
nacimientos. Por otra parte, 10s machos son menos sensibles.
Las principales causas de mortalidad son 10s accidentes septicémicos
ocurriendo después del destete.
BIBLIOGRAPHIE
1. DENIS (J. P.) et VALENZA (J.). Le comporte-
2. Rapports annuels du Centre de Recherches zoo-
ment pondéra1 des femelles adultes de race Gobra.
techniques de Dara-Djoloff (Sénégal), 1954 à 1969.
Comparaison avec les animaux importés Pakista-
nais et Guzera. Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop.,
1970, 23 (2) : 229-241.
.-- 453 -
VETERINAIRE DES PAYS TROPICAUX
REVUE D’ÉLEVAGE
ET DE
MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
DES PAYS TROPICAUX
Etude de Ia mortalité bovine
au Centre de Recherches Zootechniques
de Dara (Sénégal)
par J. P. DENIS et J. VALENZA
Tome XXV (nouvelle série)
No 3 - 1972
VIGOT FRERES, EDITEURS
23, rue de I’Ecole-de-Médecine, Paris-VI’
Rev. Elev. M&I. vét. Pays trop., 1972, 25 (3) : 445-454
EtudeEde la mortalité bovine
au Centre de Recherches Zootechniques de Dara
(Sénégal)
par J. P. DENIS (*) et J. VALENZA (*)
RESUME
Le taux moyen annuel de mortalité bovine au C.R.Z. de Dara est
faible: 6,21 p, 100; 1,9 p. 100 de la population meurt avant d’avoir
atteint 6 mois; 3,25 p. 100 avant 1 an et 5 p. 100 avant deux ans.
26 p. 100 des morts ont moins de 50 jours, 29 p. 100 entre 6 et 12 mois,
80 p. 100 moins de 2 ans.
Le poids et l’époque de naissance et le poids au sevrage ont une
influence certaine sur cette mortalité, de même que la saison : c’est entre
avril et août et surtout en juillet que la mortalité est la plus élevée;
mais cette période correspond à celle où il y le plus de naissances. D’autre
part, les mâles sont moins sensibles.
Les causes principales de mortalité sont constituées par les accidents
septicémiques survenant chez les jeunes veaux, et les accidents survenant
après le sevrage.
INTRODUCTION
nuée par l’application des moyens de prophy-
laxie systématique.
Le bilan économique d’un élevage bovin
tient compte pour une large part de la
Au C.R.Z. de Dara, les vaccinations sont
mortalité potentielle dans le troupeau.
régulièrement pratiquées, et il apparaît aussi
que la mortalité est surtout importante chez
Deux périodes sont critiques : celle immédia-
les animaux jeunes.
tement après la naissance, puis celle après le
sevrage.
Cette dernière est particulièrement
Il a semblé, par conséquent, intéressant
importante compte tenu des conditions ali-
d’étudier l’évolution de cette mortalité, les
mentaires précaires de la zone sylvo-pastorale
facteurs de variation entrant en jeu, la réparti-
du Sénégal
tion selon l’âge des animaux dans les conditions
de vie du C.R.Z. de Dara déjà définia (1).
Annuellement, dans les troupeaux de cette
zone, la mortalité chez les jeunes peut atteindre
L’étude dans son ensemble couvre une
30 à 40 p. 100 des naissances, et même
période de 16 années. Elle sera divisée en
50 p. 100 durant les années où l’hivernage a
trois parties principales. Dans une première
partie, seront étudiées les causes de mortalité
été particulièrement pauvre. Par contre, chez
les adultes, la mortalité a été fortement dimi-
sur le plan pathologique. L’analyse ne portera
cependant pas sur l’ensemble de la période
annoncée car, pour un certain nombre d’années,
(*) Centre de Recherches zootechniques de Dara-
les informations sont insuffisantes. Mais néan-
Djoloff, Laboratoire national de I’Elevage et de
moins, les principales causes responsables de
Recherches vétérinaires, B.P. no 2057, Dakar-Hann,
Sénégal.
la mortalité sont nettement perceptibles.
- 445 -
La seconde partie sera consacrée à l’analyse
De ce tableau, il ressort que l’essentiel de la
numérique de la mortalité, de sa répartition,
mortalité est causé par les accidents atteignant
de l’action, de différents facteurs sur son
les jeunes animaux, à savoir :
évolution.
- septicémie . . . . . .
22,8
Dans la troisième partie enfin, la mortalité
- agalactie . . . . . . 2,9
chez les jeunes animaux sera particulièrement
- mortinatalité
. . . . .
2,9
étudiée.
- accidents au sevrage . . . .
18,8
soit environ 47 p. 100 de la mortalité totale.
1. LES CAUSES DE MORTALITE
Une mention particulière doit être faite pour
les cas de mortalité dus au charbon sympto-
Cette étude mérite quelques précisions pré-
matique, à la peste et au botulisme. Ces
liminaires.
mortalités constituent des accidents qui ne se
produisent plus à partir du moment où des
Les buts des actions zootechniques entre-
mesures de prophylaxie rigoureuses sont appli-
prises au C.R.Z. de Dara ont imposé la
quées et, par conséquent, ont une faible impor-
nécessité de ne pas s’éloigner trop des condi-
tance. Dans le cas de l’anaplasmose, il s’agit
tions d’entretien des animaux à l’extérieur pour
d’une invasion brutale qui a été circonscrite
que les géniteurs cédés aux éleveurs à partir
rapidement une fois le diagnostic effectué et le
du Centre puissent s’y adapter. Par conséquent,
traitement approprié instauré.
le mode d’entretien adopté consiste en une
gestion tenant compte davantage de ces con-
Si l’on fait abstraction des pourcentages
ditions (en particulier climatiques) que de
relatifs à ces dernières maladies, celui des
méthodes faisant intervenir, entre autres, la
affections touchant les jeunes animaux devient
supplémentation alimentaire systématique.
environ 69 p. 100, soit une valeur proche de
celle indiquée en fonction de la classe d’âge
Aussi, un pourcentage important des causes
(80 p. 100 des morts surviennent entre la
de mortalité est la conséquence directe au
naissance et 24 mois, chapitre III).
cours des années examinées des considérations
précédentes.
Le facteur (( accidents au sevrage N est
responsable de la mort de nombreux animaux
Les différentes causes de mortalité observées
durant la fin de la saison sèche et le début de
apparaissent au tableau no 1. Elles sont expri-
la saison des pluies. Faute d’une alimentation
mées en pourcentage de la mortalité globale
suffisante en quantité et qualité, les animaux
par ordre de valeur décroissante :
maigrissent, leur résistance diminue et ils
meurent rapidement sans signes prémonitoires.
TABLEAU No 1
Les infections bactériennes de sortie sont très
rares; on peut constater, par contre, un para-
Pourcentage
-
-
sitisme interne élevé.
Septicémie des jeunes
22,8
Accidents au sevrage
18,8
Les moyens de lutte, actuellement employés,
Charbon
10,7
sont :
Peste
10,7
Anaplasmose
7,3
1. Sur le plan pathologique, la vaccination
Accidents
5,9
systématique des jeunes animaux contre la
Mortinatalité
299
Agalactie maternelle
299
septicémie à l’aide d’un stock-vaccins (coli-
Envenimation ophidienne
299
Pasteurella). Mais cette mesure semble encore
Botulisme
2,5
Indigestion aiguë
292
insuffisante et la fabrication d’un auto-vaccin
Rage
198
d’étable est envisagée;
Enterotoxémie
194
Cachexie sénile
191
2. Sur le plan nutritionnel, les veaux reçoi-
Actinomycose
OP7
Pneumonie gangréneuse
097
vent un concentré titrant 0,80 U.F. et 90 g de
Bronchopneumonie par corps étranger
097
MAD par kg à raison de 500 g à 1 kg par
Tuberculose (sacrifice)
093
Météorisation
OP3
tête et par jour en fonction de l’avancement
Congestion pulmonaire
093
de la saison sèche, et les vaches sélectionnées,
Non diagnostiqués
299
1 kg par jour de ce même concentré dans un
- 446 -
TABLEAU No11
Evolution des effectifs de 1954 à 1969 - Causes de variations
54
55 56
57 58
5 9
60
61
62 63
64
65
66
67
68
69
Naissances annuelles
20
41 69
88 113
130
111
153
140 111
126
97
8 0
79
57
69
Mâles
Naissances cumulées
20
61 130
218 331
461
572
725
865 976
1102
1199
1279
1358
1415
1484
Effectif 31.12
27
67 129
206 249
263
304
197
282 224
283
197
150
148
172
203
Naissances annuelles
23
42 71
88 94
139
131
134
128 96
124
101
90
93
71
61
Femelles
Naissances cumulées
23
65 136
224 318
457
588
722
850 946
1070
1171
1261
1354
1425
1486
Effectif 31.12
249
282 344
418 492
587
646
672
711 648
687
462
480
443
442
421
Naissances annuelles
43
83 140
176 207
269
242
287
268 207
250
198
170
172
128
130
Total
Naissances cumulées
43
126 266
442 649
918
1160
1447
1715 1922
2172
2370
2540
2712
2840
2970
Effectif 31.12
276
349 473
624 741
850
950
869
993 872
970
659
630
591
614
624
Variations
Naissances annuelles
43
83 140
176 207
269
242
287
268 207
250
198
170
172
128
130
des effec-
tifs en
Naissances cumulées
43
126 266
442 649
918
1160
1447
1715 1922
2172
2370
2540
2712
2840
2970
(+)
Achats
101
1
-
-
-
-
Variations
Réformés
-
-
28
110
66
247
98
199
98
461
117
118
24
101
des
Morts
6
11
16
25
42
50
75
106
46
123
47
29
76
61
50
14
effectifs
C-1
Cessions
I-I
-1
-1 -1201
-1
11
151
-1
61 71
191 61
32 1
311
51
Total
6
1 0
16
25
90
160
142
368
144
328
152
509
199
211
105
double but : participation aux besoins d’entre-
mortalité, ce qui indique - compte tenu
tien et aux besoins de fin de gestation.
des conditions climatiques donc alimentai-
res défavorables provoquant un accroisse-
L’effet de ces quelques mesures, particulière-
ment périodique de la mortalité - une
ment chez les animaux après le sevrage, a
baisse générale de l’état des animaux avec
permis de diminuer le taux de mortalité qui est
comme possible incidence des réformes
devenu 1,88 p. 100 en 1969 et 2,2 p. :lOO en
peut-être prématurées.
1970.
Il est par conséquent nécessaire, sauf dans
des cas particuliers, de maintenir un âge fixe
II. EVOLUTION GENERALE
DU TROUPEAU DE 1954 A 1969
pour les jugements de sélection sur la crois-
sance; cet âge fixe donne aux animaux le
Effectifs :
maximum de chances de faire preuve de leurs
capacités propres en éliminant autant que
Leur évolution, pour une période s’étendant
possible l’influence des variations climatiques
sur 15 années consécutives (1954-1969), est
annuelles dont l’importance est extrême.
concrétisée dans le tableau n0 II (p. 447).
L’étude de cette évolution montre :
Répartition annuelle de la mortalité.
- que pour 2.470 naissances cumulées, la
Dans l’ensemble, l’évolution de la mortalité
proportion des mâles est de 49,96 p. 100
suit celle des effectifs globaux. Cependant,
pour 50,04 de femelles;
certaines années, comme 1960, 1961, 1963 et
- que la courbe des naissances évolue de 1966 apparaissent comme très néfastes du fait
façon parallèle à celle des effectifs totaux
notamment de saisons des pluies particulière-
des femelles, ce qui est l’indice d’une
ment courtes aux précipitations peu abondantes
continuité certaine dans les taux annuels
et de la pathologie.
de vêlage;
- que pour diverses années - de 1961 à
Le taux moyen annuel de mortalité est de
1964 notamment, il existe un ‘certain paral-
6,23 p. 100 sur 15 armées, de 1955 à 1969
lélisme entre les taux de réforme et de
(tableau n” III).
TAISLEAU No111
Evolution du tiiw. annuel de mortalité
1
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
3,06
3,27
3,85
5,05
4,95
6,86
8,56
4,04
10,25
4,1a
2,4a
9,16
7,60
6,95
i ,a8
Répartition mensuelle de la mortalité.
poids des animaux adultes en juillet (1) qui
est concomitant d’un affaiblissement général
Sur dix années, de 1960 à 1969, la réparti-
des défenses organiques.
tion mensuelle de la mortalité apparaît sur le
tableau no IV.
307 morts sur 627, soit 48,9 p. 100, ont lieu
La mortalité maximale a lieu au cours du
entre avril et juillet, durant la deuxième partie
mois de juillet. Cette observation recoupe celles
de la saison sèche. La période favorable se
concernant la diminution très importante de
situe entre août et novembre.
TABLEAU N'IV
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
Total
Nombre ~~~~~~
-~.-~~- ~ -
47
38
45
63
73
79
92
45
35
29
32
49
627
,-
----
nendant le 3” trimestre pour la période du
Répartition de la mortalid en fonction
Répartition de la mortalité en fonction
Cette répartition apparaît au tableau nu V.
de la classe d’âge
Sur la totalité des animaux morts en 10 ans,
e Par rapport au nombre d’animaux morts 52,l p. 100 meurent avant un an et 80 p. 100
avant deux ans.
TABLEAU No V
0 à 24 mois
0 à 12 mois
A g e s
Nombre
Pourcentage~
Nombre
Pourcentage
Nombre
P o u r c e n t a g e
1
0 à
6 mois
191
30,4
327
52,l
2
6 à 12 mois
136
21,6
503
SO,2
3
12 à 24 mois
176
28,O
4
2 à
3 ans
30
4,7
300
47,8
5
3 a
4 ans
17
2,7
124
19,7
6
> 4 ans
77
12,2
T o t a l
627
100
2 ans à >
1 an à >
l Par rapport à la totalité du troupeau pour
TABLEAU NOV1
les années 60 à 69
A g e s
NCdlre
P o u r c e n t a g e
A la lecture du tableau n” VI, il apparaît
que 1.90 p. 100 de l’ensemble de la population
0- 6
191
1,90
meurt avant d’avoir atteint ses premiers 6 mois,
6 - 12
136
1,35
3,25 p, 100 avant d’avoir atteint la première
12 - 24
176
1,75
année, et 5 p. 100 avant la deuxième année.
24 - 36
30
0329
l En fonction du trimestre de mortalité
3- 4
17
0,16
11 s’agit de mettre en évidence les classes
4 e t p l u s
77
9,76
d’âge plus particulièrement sensibles à la saison
T o t a l
627
6,21
sèche.
TABLEAU No VII
er
1
t r i m e s t r e
2 e t r i m e s t r e
3 e t r i m e s t r e
4e t r i m e s t r e
A g e s
- Total
N o m b r e P o u r c e n t a g e N o m b r e P o u r c e n t a g e N o m b r e P o u r c e n t a g e
N o m b r e P o u r c e n t a g e
o- 6
1
39
/
20,4
1
61
1
31,9
1
54
1
28,3
1
37
1
19,4
1
191
6 - 12
39
28,6
56
41,l
18
13,2
23
16,9
136
12 - 24
21
11,9
61
34,6
60
34,5
34
19,3
176
2 4 - 36
8
26,6
4
13,3
13
43,3
5
16,6
30
3- 4
3
17,6
5
19,4
6
35,2
3
17,6
17
4 e t plus
18
23,3
31
40,2
20
25,9
8
10,3
77
627
A la lecture du tableau no VII, il apparaît
essentiellement pendant la fin de la saison
que dans l’ensemble, au cours des 2” et 3’ tri-
sèche et le début de la saison des pluies qu’ont
mestres, quelle que soit la tranche d’âge consi-
observe le maximum de morts. Il faut cepen-
dérée, la mortalité est maximale. Donc, c’est
dant signaler que cette mortalité est minimale
- 4 4 9 -
pendant le 3” trimestre pour la période du
Répartition de la mortalité en fonction
post-sevrage.
du sexe
TABLEAU NOL'111
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
Total
Mâles
21
15
21
22
33
34
48
18
10
12
12
27
273
Femelles
26
23
24
41
40
45
44
27
25
17
20
22
354
Durant les dix dernières années, la mortalité
En ce qui concerne l’évolution des pourcen-
femelle est de 56,4 p. 100 contre 43,5 p. 100
tages respectifs mâles et femelles au cours de
de mortalité mâle, et la différence entre les
l’année, les résultats sont donnés dans le
deux taux est significative. Donc dans l’ensem-
tableau u” Ix suivant .
ble, les femelles sont plus sensibles que les
mâles aux diverses agressions.
ThllLEA1ü No IX
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
siles
333
2,3
3,3
3,5
5,2
5,4
7,6
2,8
1,5
1,V
1,9
4,3
6 2 7
Femelles
4,l
3,6
3,8
6,5
6,3
7,l
7,0
4,3
3,v
2,7
3,l
3,5
Il apparaît que la répartition dans l’année
Puis l’étude d’un certain nombre de facteurs
des mortalités femelles est régulière avec une
est abordée :
augmentation apparaissant dès le mois d’avril
- pour la période post-natale :
et durant jusqu’en juillet.
- poids à la naissance,
Quant aux mâles, il y a une augmentation
- sexe,
régulière du mois de février à juin, un pic au
- épo,que de naissance.
mois de juillet, puis une descente très brusque
- pour la période post-sevrage :
au mois d’août.
- poids au sevrage,
- époque.
Ceci semblerait indiquer qu’une brusque
aggravation des conditions écologiques éprouve
Répartition de la mortalité de 0 à 24 mois.
plus durement les mâles que les femelles.
Les données recueillies permettent de faire
les remarques suivantes :
III. ETUDE PARTICULIERE
a) la mortalité est maximale entre la nais-
DE LA MORTALITE
sance et 50 jours : 26 p. 100 du total dont
DE LA NAISSANCE A 24 MOIS
12,3 p. 100 durant les 45 premiers jours;
b) elle diminue progressivement jusqu’au
80 p. 100 des mortalités ont lieu entre la
sevrage effectué à 6 mois;
naissance et deux ans; 5 p. 100 de la population
meurt avant d’avoir atteint sa deuxième année,
c) de 6 à 12 mois (29 p. 100) apparaît
c’est dire l’importance de cette période et
un taux élevé dont le maximum se situe à la
justifier son étude spéciale.
46’ semaine, soit 10 mois et demi;
d) de 12 à 18 mois, la mortalité diminue
La répartition de cette mortalité est tout
progressivement mais reste relativement élevée
d’abord étudiée semaine par semaine pour
(24,4 p. 100 du total des morts). Ceci peut
mettre en évidence les points ‘critiques.
être imputé au mode d’élevage. En effet, à
- 450 -
12 mois, les animaux mâles et femelles sont
et sexe agissent; au cours de la deuxième
séparés et inclus respectivement dans les trou-
(après sevrage), ce sont le poids de sevrage et
peaux de taureaux - taurillons et de génisses.
la période de naissance.
Ils y trouvent des animaux beaucoup plus âges,
donc mieux armés sur le plan de la concurrence
vitale. 11 s’agit d’une sorte de « second sevrage »
Mortalité entre 0 et 6 mois
auquel il est difficile d’échapper compte tenu
des possibilités actuelles d’utilisation des pâtu-
Poids à la naissance
rages du Centre.
11 semble agir sur la mortalité avant sevrage.
Elles montrent également que la mortalité
En effet, le poids moyen à la naissance des
durant les deux premiers jours représente
animaux morts entre 1960 et 1969 avant le
3,l p. 100 des morts de la naissance à 24 mois
sevrage est de 20,480 kg (115 animaux) contre
et 23,8 p. 100 des animaux morts durant les
21,590 kg pour l’ensemble des produits
premiers 15 jours qui représentent 13,3 p. 100
(2.052 animaux) nés durant la meme période.
du total.
Il existe donc une différence de 1,l kg. Ceci
conduit à penser que, chez les animaux les
Les pourcentages de mortalité en fonction
moins lourds à la naissance, la mortalité est
du mois de naissance figurent au tableau n? X.
supérieure pendant la période de pré-sevrage.
Toutefois, ces résultats ne peuvent être consi-
TABLEAU N” X
dérés d’une façon absolue car de nombreux
animaux, mourant très rapidement dès leur
M o i s d e
Nombre
Pourcentage,
n a i s s a n c e
d ’ a n i m a u x m o r t s
naissance, ne sont pas pesés, ce qui introduit
un facteur de variation non contrôlé dans
1
28
597
2
40
892
l’observation.
3
40
892
4
33
6,7
5
64
13,l
Période de naissance
6
80
16,4
7
76
15,6
Si l’on compare les taux d’animaux morts
8
43
898
entre 0 et 6 mois par rapport aux naissances
9
27
5,5
10
14
2,s
pendant chaque trimestre, il apparaît que le
11
13
i,6
12
28
537
taux est maximal durant le quatrième. Sachant
1
4
que cette mortalité est la plus forte durant les
T o t a l
486
100
deux premiers mois de la vie de l’animal,
l’influence du trimestre peut être considérée
Si l’on compare cette répartition par rapport
comme certaine et directe.
à celle des naissances, on observe qu’à la plus
forte mortalité, qui intervient entre mai et
Ce taux supérieur du quatrième trimestre,
juillet correspond le maximum des naissances.
peut être dû, malgré des conditions alimentaires
des mères plus favorables, à un développement
Ces données produites en courbes donnent
accru de parasitisme interne des jeunes durant
des traits qui coïncident à peu près parfaite-
la période qui suit la fin de la saison des
ment, ce qui permet d’affirmer que le mois de
pluies (hypothèse à vérifier), tableau n0 XI.
naissance n’a que peu d’influente sur la morta-
lité des jeunes avant l’âge de deux ans.
TABLEAU N’XI
Facteurs influençant cette mortalité
Différents facteurs peuvent agir sur le taux
1
39
de mortalité avant deux ans durant deux
560
778
périodes de la vie des animaux.
2
61
654
9,3
3
54
643
Pendant la première, de la naissance au
8,3
sevrage (6-7 mois), poids, mois de naissance
4
37
255
.14,5
- 451 -
Sexe
tre, c’est-à-dire ceux nés au 3” trimestre. Or,
c’est précisém.ent à ce moment qu’a lieu le
De la naissance au sevrage, 465 p. 100
maximum des naissances lors d’une monte
du total des morts (191 animaux) sont des
naturelle. Deux solutions sont à proposer : la
mâles et 535 p. 100 des femelles. Mais cette
première consiste à assurer durant la saison
différence n’est pas significative contrairement
sèche une supplémentation aux animaux récem-
à ce que l’on constate sur l’ensemble de la
ment sevrés, et la seconde à diminuer l’âge du
mortalité.
sevrage de manière à ce que la transition entre
l’alimentation lactée et l’alimentation à l’herbe
Mortalité entre 6 mois et 2 ans
se fasse pendant une période encore favorable
sur le plan de la valeur des pâturages.
Influence du poids au sevrage
Dans les conditions alimentaires précaires
de la zone sylvo-pastorale, la période après le
CONCLUSIONS
sevrage est difficile. Seuls, les animaux ayant
Les deux premières années de la vie des
acquis au sevrage un poids suffisant auront
animaux sont particulièrement critiques car,
les meilleures chances de survivre. Ainsi, en
80 p. 100 des morts ont lieu pendant cette
comparant la moyenne des poids au sevrage
période; mais le taux de mortalité reste faible,
des animaux morts entre 6 et 24 mois à celle
5 p. 100. Par ailleurs, et d’une manière géné-
des animaux vivants ou morts après 24 mois,
rale, elle est plus faible durant les 1” et
il apparaît une différence significative entre
4’ trimestres; la fin de saison sèche et la saison
ces deux groupes d’animaux (156 kg).
des pluies se révèlent assez néfastes pour les
Cette observation rentre bien dans la ligne
animaux.
de la sélection appliquée au C.R.Z., puisqu’on
Cette étude permet de connaître les périodes
y recherche les femelles qui présentent. les
de moindre résistance des animaux et, par
meilleures qualités laitières, c’est-à-dire celles
conséquent, ‘de conduire son élevage pour
qui assurent à leurs produits la meilleure crois-
utiliser au mieux les conditions naturelles et
sance entre la naissance et le sevrage.
de savoir à quel moment intervenir pour appli-
quer des mesures conservatoires, en particulier
Epoque de la, naissance
sur le plan de la supplémentation alimentaire.
A la lecture du tableau no VII, il apparaît
De plus, les différentes remarques peuvent
que le sevrage éprouve particulièrement les
trouver une application, en particulier dans le
animaux lorsqu’il survient au premier trimes-
choix de la saison de monte.
S U M M A R Y
Study of cattle mortality in zootechnical Research
Center of Dara (Senegal)
The annual mean rate of cattle death in C.R.Z. Dara is low :
6,21 p. 100; 1,9 p. 100 dy before 6 months old, 3,25 before one year
and 5 D. 100 before two vears.
26’ p . 100 o f the deaths are less than 6 months old, 29 100
p .
between 6 and 1 2 months. and 80 D. 100 before two vears. Birth-time.
birth weight and weaning ‘time ha& an influence on the death, like thé
season : between April and August and specially in July the death is
the highest; but during this period, the births are the most numerous.
Males are less sensible than females.
- 452 -
RESUMEN
Estadio de la mortalidad de 10s bovinos en el
Centra de investigaciones zootécnicas de Dara (Senegal)
El termino medio anual de moitalidad de 10s bovinos en el Centro
de investigaciones zootecnicas de Dàra es poco elevado : 6,21 p. 100;
1,9 p. 100 de 10s animales mueren’ antes de tener 6 meses de edad;
3,25 p. 100 antes de 1 aiïo y 5 p. 100 antes de 2 aiïos. 26 p. 100 de 10s
muertos tienen menos de 50 dias, 29 p. 100 entre 6 y 12 meses, 80 p. 100
menos de 2 afios de edad.
El peso, la epoca de nacimiento y el peso a1 destete tienen una
influencia cierta sobre dicha mortalidad, asi como la estacion : entre april
y agosto y sobretodo en julio es cuando la mortalidad es mas elevada;
pero este periodo corresponde a el cuando se encuentra el maximo de
nacimientos. Por otra parte, 10s machos son menos sensibles.
Las principales causas de mortalidad son 10s accidentes septicémicos
ocurriendo después del destete.
BIBLIOGRAPHIE
1. DENIS (J. P.) et VALENZA (J.). Le comporte-
2. Rapports annuels du Centre de Recherches zoo-
ment pondéra1 des femelles adultes de race Gobra.
techniques de Dara-Djoloff (Sénégal), 1954 à 1969.
Comparaison avec les animaux importés Pakista-
nais et Guzera. Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop.,
1970, 23 (2) : 229-241.
.-- 453 -