Imprimé avec le périodique Bulletin de la ...
Imprimé avec le périodique Bulletin de la SOC&~’ de Pathologie exotique.
Extrait du tome 47, no 5, Septembre.Octobre 1954 (pages 709 à 720).
i
LES TRYPANOSOMES PATHOGÈNES DE L’A. 0. F.
CONSIDÉRATIONS SUR LEUR RÉPARTITION,
LEUR FRÉQUENCE, LE TAUX D’INFESTATION
DES ANIMAUX DOMESTIQUES (‘)
Par P. hfOKNlr:T (‘“)
.
IJ.4. 0. Y. a le privilège (si l’on peut s’exprimer ainsi) d’offrir
aux chercheurs toutes les espèces (**‘) de try.panosomcs existant en
Afrique, sauf T. Pqniperclnm (encore le voisinage de I’i4frique du
Nord, infestée, permet-il de supposer que son introduction dans
la Fédération est. à envisager à plus ou moins brt:ve échéance). C’est
c.
ainsi que 7’. theileri, T. vivnx-Cazalboui, T. congdense, T. hwei,
T. wansi, T. simiz (****) ont 61.6 décelés.
Depuis les travaux de L. h~a~r~~u (I go!l), peu de recherches
systématiques ont essayé dc déFIger la répartition des trypanosomes
en A. 0. F. Il faut avouer que la tâche est immense, complexe, et
exige de nombreux enqubtenrs que nous ne possédons pas.
(‘) Cette note a été présentée à la Réunion du Comité scientifique Interna-
tional de Recherches sur la trypanosomiase, Pretoria, 13 au 17 septembre xg54.
(“) Séance du 13 octobre 1954.
(“‘) NOUS passons sous silence jusqu’A nouvel ordre : 7’. urliforme, variété
de 7’. uiuaz dont la détermination est, en A. 0. F., encore incertaine, 7’. melo-
.
phagium, de peu d’intérêt pratique.
(““) Nous admettons provisoirement cette appellation pour le principal
hématozoaire de la trypanosomiase porcine, encore qu’elle soit trèscontrover-

Nous basant sur les renseignements ext,raits des ktudes d e :
L
.
CzALenu (190s) - G. MARTIN (1905) - ilLnIciE (IgI 7) -
6. CURASSON (Ig%& Ig:$7) - L. I)EI.PY (I~X)) - ;\\ll,l.~~IE (1930)
- 11. ~,~ov~I\\or, (‘1
J
.
~:‘HILIPPE (1943) - 1’. hhmw, ;\\. IA\\LAXXE,
Al. (:rssoso !1g61) - 1’. MOHNF;T, 11. lA~~,A~~~, 1’. HULIN, fil. Crs-
~0~0, S. Sr.vwoN (rg5a) et la collaboration de 110s conî’rèws ;~II
cours de soudaqes elkctués dans les divers territoires de l’;\\. 0. P.,
d e 1950 it 1grJ3, nous phentons III~~ deusihne tentative !In pre-
mii:re est dc r$a) tl’étal~lissement de la carte des trypanosomes
des animaux tlc~mestipuos (cf. cartes 1, II, III, IV, 1:).
Par ailleurs, et1 collectant le résultat des diverseA enqu&tes, il
nous est permis de couuaitre Ic pourceutagc approximatif d’inftw
talion des auimaux suivant les espCws tic, t.tyl~annsornes.
Nous avons successivement ~nregisirv! :
1. - 7’. vivnx-Cnznlhooi .

.
54,s o/o
T. conyolense . . . .
x7,3
JJ
T. I/rucei . . . . . .
18,2
»
LI. - T . vivat-Caealboni . .
x 3 , 3 3 n
T. Gongolense . . . .
1442
JJ
T. Drircei . . . . , .
6,25 »
III. - T . vivax-Caealboai . .
fx,ci
JJ
T. conyolense . . . .
(j, 3 JJ
T. brncei . . . . , .
ao,ti
))
Indéterminés. . . . .
6.3
JJ
Ces chifl’res obtenus de tests sur Imvins d’exportation 6’11 195 1 -
1 gt:2, ne font pas étill de 'I'. rocU!Zi.
l,e grouperrwnt de I.ous les huIt.:rIs tlon~~r: actuellement :
- 7: vivn~~-Cuzalboni .

.
- 7’. congolense . . . .
- T. brncei . . . . . .
- 7’. evctnsi . . . . . .
- 1nfc:ct. mixtes . . . .
Les examens concernant, T. Simiir: (?) et 7’. thrilrri sont trop peu
nombreux pour que nous en fassions 61~11.
(:es clliffres II(’ constituent que des (( iudicat.ifs )) pour diverses
raisous :

BULLETIN DE LA SOCIL?T.?? DE PATHOLOGIE EXOTIQUE
7”
vant les régions. La prospection, d’autre part,, n’est pas systémati-
que mais occasionnelle, lors de tournées CC polyvalentes ». Irrégu-
lière dans C( l’espace )), elle l’est. aussi dans le temps : plus poussée
en certaines périodes del’annee, elle devient quasi-nulle en d’autres.
On sait par -exemple (F. A. SQUIRE, 1951) que le taux d’mfesta-
tien de Glossina palpalis par 7’. ut’r~nx est, plus élevé en saison des
pluies (sans que l’on connaisse la cause des fluctuations saison-
nières). De sorte que des recherches ne portant pas sur un cycle
saisounier complet ont pour conséquence une interprétation par-
tiellement erronée;
20 les enquêtes touchent, principalement certaines espèces ani-
males : bccufs, chevaux, . . . ;
30 la répartition géographique des animaux domestiques corlsti-
l,ue elle-même un facteur limitant : le dromntlnire, infeste par
T. euansi, pourrait l’ètre par d’autres espkces, mais il ne vit que
dans les zones sub-désertiques septentrionales ; le clwun/, u’existe
pratiquemeut pas dans le sud oCi son indice d’infestation par
T. congolense et 7’. hrnceiaugmenterait ; le porc, qui peut s’adap-
ter à tous les climats, est surtout élevé en Côte d’ivoire, et au Daho-
mey, Togo, etc. ;
4” le pourcentage, établi pour tout,e I’A. 0. I;., subit de sérieuses
variations suivant les territoires. Le tableau schématique ci.dessous
est d’ailleurs assez expressif :
Tïypanoüomes
SénC- hlauri- S bn- Nigel. Hanfe-
cc, I e
Qui- I)nho-
gai
tanif
dal1
(‘)
Volta d’lvoirc
n i e
mpy ‘I’w
-----_ - ~ --.-- ..-. _- --.--.-.- - - - -.~~ -
T. uiua;ç-C rml-
boui.
tt+
+i- +-i-t
t+i-
t+t
+
++
++
+
T. congoléns; : +
0
t+
p
++
+tt +
+

t+
T. hucei. . . +
0
tt
+-z-h
+
+
++
1’. euunsi. . . !t + +
T
+‘t
0
0
0
0
0
(*I Prospections insuffisantes.
(“) La pródominanre de T. hrnc~4 tient sans doute aux noml)reus p”:litrements
obtenus d’une mPme espéce animale (chien) et dans c~ne mZme rkzion (Ronal~B).
En conclusion, il apparaît que si le trypanosotne dominant pour
l’ensemble de la Fédération est bien 7’. vioax-Cazcdhoni, espPce
géographiquement la plus répandue et la plus fréquemment dktec-
tée dans le sang des animaux sensibles, T. congolPnse le supplante
rlana IP c?nrl nart;rnliPrPmPnt en r,ninPe

7’2
BULLETI‘V'DE LA SOClÉT& DE PATHOLOGIE EXOTIQUE
Quant A T. PUURS~, il est étimindd’cnll)tée des territoires de la
lIaut+Volin, de ta Ci,te d’ivoire, Guinéc~, l)ahome~, Togo, du fait
tic l’absence dans ces régions de son htil,e habituel: te dkomadaire.
Faisant suite à In notation cartograpbiyue proposée t)rt!cédem-
nient ( P . ~~ORNE~~,
1952), nous présentons quatre nouvelles cartes
affeclées chacune A chaftue espèce de trypanosome et une cinquiPme,
essai sans préient~ion tour te (ou 1~s) tr~panosnme du porc.
E l l e f a i t I>icn wssortir t a vnstc expansion d e c e tryp;~nosome
encow que ta timitc sep~cnlrionatc soi1 /Gs n/)pl.»,rtinlntirlP. hi réa-
lité, c’csl probablemcn~ .ta limite ncrrtl dr: t’étcvage du bwuf, soit te
18” de latitude nord, qui doit étre considtirée comme ta limite
réelle. I,a plupart des bovins sont (‘11 eliei peu ou prou infestbs,
t’infestation étaiit véhiculée par les lr~ür~st~i~r~~a~~ls
venus des rt:gions
sud A gtossines, ct conservée dans Ics trourwaux par Iransmissiou
mécaniqur.
La litnite occidentale CI méridionale est l’OcPan Atlantique,
l’orientale est formée par le tac Tchad.
II. - CARTE 7’. c»nplmsP.
T. co~~golenw est moins répandu vers tc nord, el, sa limite dans
cetle direclion suit appr”“irnativement ta limite septentrionale des
tsb-tsés (I!L” dc latitude). Cependant, 5011 aire d e rbparlilion t a
dPborde en deux endroits :
- ij Ybut~st, s u i v a n t te 15” d e talitudr, d e Segou A liayes, c e
qui te silue parlQis à ~.i,o tim. (lnvircrn de t’hal.~iI;it (( owrklitc! )) dc23
g t o s s i u e s ;
- 4 test, vers Mopti.
Ecartant pour l’instant, I’hyt)otlrès(: de ta 1 ransmission mécanique
dc 7’. congolense (comme pour 7’. r~irwz) atlmise ]>ilr certains, rions
reprenons les idées que nous avons émises alll~l.iellrennen~ :
0) tes gtossines, e n certainw ri:gions, rcmoiilcnl, tutus au n o r d
qu’il n’est générat(~ment admis;
6) quelques troupeaux s’infestent tors des iranshumances dans
les z011es àglossines et sout. cxamiui:s à leur rclour dans leurs pca-
ges, plus seplentrionaux.
Ces deux hypottiéses sont valables, mais l’existence conflnrnte à
1.‘-..,.e ,l,. 1 . . I w..,. y..-,.,.,.v.. :..,.. .‘. TI’ ,..,- I . . ..I..., CI,, .%, T l,....,.,,.’ 0, J,

RULLETI~V DE LA SOCIÉT& DE PATHOLOGIE EXOTJQUE
713
cher pour la première en ce qui concerne cette rc’gion, alors que
nous admettons la deuxieme pour Moi)ti.
Mais seules des recherches plus poussées pourront apporter la
solution de ce problème.
I I I . - CARTE T. brucei.
Vers l’est, la limite septentrionale de T. brucei passerait appa-
remment plus au sud ct serait sensiblement la même vers l’ouest.
Dans la région de liayes, nous retrouvons le mPme décalage par
rapport, à l’habitat glossinaire.
Iv. - CARTE T. evnnsl.
La limite nord tics tsk-tsés est Irès 6loignée de la limite sud dc
7’. ~vansi qui s’infléchit vers le 150 de latitude en deux points :
Kayes et, Labbezonga.
Ainsi A liaye~ se produit la corijonction étonnante de toutes les
espkes de t.rypanosomes pathogènes de 1’A. 0. I;.
\\'. - C;ARTE TRYPhNOSOMES DU PORC
Cette carte ne constitue qu’un tout premier essai, car les pros-
pections sont encore insuffisantes. Nous avons indiquk deus limites
nord de la répartition des trypanosomes du porc : l’une provisoire,
basée sur les tests actuels; l’autre, probable superposable A
celle de T. brncei.
Nous n’avons pu dkterminer encore s’il y avait plusieurs espèces
de trypanosomes du porc, l’existence de l’espèce T. simire étant
elle-même discutée (LLOVEROL, H. ~~'P~IILIPPE, J., 1943).
Quels sont, en dehors de I’A. 0. F., les renseignements que
nous possédons sur la rbpartition des trypanosomes?
Au Soudan angle-égyptien,
selon EVANS (rgr)o), en dehors de
7’. er.wnsi du dromadaire, T. congdense et 7'. uiuax sont domi-
nants.
A . . \\T:,,,,:, T ..;.,,, ,.,“,,:r ,I,,:..,,.r A-.,, 1, .,,“A !l____.,. -^_.

IYaprés IJNSWORTII (1953), ;i Ilorin ( N i g e r i a ) , MACFIE (7313):
sur 56 zkbus examinés, trouve :
T. vivnx. . . . . . .
X(i 010
T. congoleme . . . . .
5 »
T. brncei . . . . . .
5 »
Mixtes . . . . . . .
4 Jl
et MOHTON (“) sur aa.ooo boeufs :
T. oioax. . . . . . 1
70 OfO
T. congolense . . . . .
30 ))
T. brucei . . . . . .
2
»
(environ) (“)
Lui-même (11$53), sur $5 bovins reconnus infestés :
1’. vivat . . . . . . .
y 010
1’. conyolense . . . . .
»
1'. bracei. ,,
. . . . .
094 ‘j
Mixtes. . I . . . . .
4,s D
et sur I 13 zébus placés dans IIIIC zone A tsé-tsés (G. rnorsitnns,
Ci. pafpalis, Ii. tachinoides)

:
T. uivax . I . . . * .
82
010
T. conqolense . . . . .
4
»
1’. uivnrx: . I . . . . .
+ T. conqohse . . . .
14
»
I
T. brmei: . . . . . .
0
»
An t:amcroun frauyais, si T; uicra.c est plus ripartdu dans le
nord, au ceiike, Yaoundé constitue un foyer à ï’. congokrrse (Bou-
~AU», 1953). 7’. oil,cla:-Ccl,cn(hoai
existe encore dans le sud jusque
dans la mangrove grâce :i C. cnliginrcc (IPOUHAIJI~, r$o) dont le
taux d’infestation est remarquablement élevE (-1. 50 O/C)).
Dans l’est africain ( HORNUY, 192 I ; CARMICHAHL, 1928 ; FIENNES,
Ic$h ; IHORNHY,
1g52), T. uiua~xf, puis 7’. congolense seraient les
espkces principales.
En IU~odésie (du nord et du sud), T. conyolense puis 7’. ~rUn;r:.
En résumé, il semble que dans la plus grande partie de l’Afrique,
au sud du Sahara, 7’. uivaa est dominallt,, puis 5”. c*onyol~nw.
7’. O1wc6>i viendrait en troisii:me posil.ion.
Est-ce la traduction de la réalité, ou est-ce dfi au fait que
T, brwcri est moins aisément trou& dalls le sang périphérique sur
lequel portent les recherches, que dans les exsudats ou trans-
sudats ?
j:!,I?ate-oo~,i~diquée. . , , .-
. .

BULLETIR DE LA SOCItiTÉ DE PATHOLOGIE EXOTIQUE
715
Ouanl à T. mansi, l’habitat de son hcite habitnel, le dromadaire,
le maintient en dehors des zones à tsé-tsés, dans les régions sahé-
liennes et pré-désertiques.
Le cheval est contaminé en certains points trlts limités 06 le
contact avec les dromadaires est fréquent.
Ce parasite a été cependant trouvé, de fac;on exceptionnelle, dans
le sud du Tcogo, sur un âne (MORNET, 1943, non publié), dc même
qu’en Afrique Equatoriale Franqaise sur un cheval (SALE~ et coll.,
rg4o). Mais il s’agissaii de Sujet)s importés du nord depuis peu de
temps et certainement. inICstCs dans leur territoire d’origine (Tchad
f
pour 1’:I. E. F.).
Si la glossinc reste, eu Afrique tropicale, I’aFent transmet,teur
par excellence de la t.rypanosolni;is~~, la transmission (( mt%aniquc ))
(expression impropre, reconnaissons-lc avec Ic profcsscur P. A. Bu?t-
‘~ON, mais qui s’est (( vulgarisée U) es1 la ri$e pour cerlains trypa-
. uosomes~ l’exception pour d’autres.
II est bien acquis que T. eimnsi sc transmcl. saus exiger de déve-
loppemcnt, cycliqne chez la tsé-isC? cl par l’intermédiaire esclnsif
tl’insectes piqueurs hématophages, CII particnlier les Tabanidés.
Sa parent& avec 2’. hccpi, parasite glossinaire, est cependant
Fermement soutenue par divers auteurs dont, C. 11. Ho,zne (1947).
ï’. rurrnsi serait un T. brucri aJaptC ;IIJS zones sans $ossiues ou
7’. hcei serait un 7’. PINZIISI’ ayant acquis la facultb d’évolner dans
l’intestin de la tsé-tsé.
Les formes longues de T. hrncei sorlt morphologiquement super-
posables à celles de 7’. eumsi dont le polymorphisme (les formes
courtes varieraient exp6rimenlalement selon C. A. ~~~ARE, de o à
61 o/o) serait un « rappel )) de sa parcnlP. I,‘inconstance du poly-
morphisme de ce dernier constituerait. la différence essentielle cwtre
ces deux parasites.
La transmission contilluc dc 7’. Orrrcri (( par la seringue )) entraine
d’ailleurs la disparition des formes courtes.
II est donc aisé de concevoir le mécanisme du passage d’une
forme a l’autre.
T. ertnnsi est d’ailleurs; le « Frégoli 1) des trypanosomes puisque,
selon C. ;\\. HOARE tou,jours, de nouvel!es races de Trypnnoson2a
eunnsi
akinétonucléées peuveni étre créées par mutation et i’. epi-
nurn
du « Mal de Caderas » serait un T. mmnsi sans kinétoplaste.
T o P~C AP ‘7’ rt;r,nrL'nr:n/horri pst moins frgnc.tiP: : en At'rialle. il

71’3
RCJLLETIN DB LA SCXX?T& DE PA Tflol.OGI&’ EsOTIQ[:$;
-
-
peul exister ett leur ahwnce (c’est JC ras de ~lacina, Soudan, oit
1,. Cazat,nou l’identifie, dès t go6, CI oit il est trk répandt~).
CC Exporté )) avec des zébus de l’ouest africain vers les Antilles
(il y a un siècle Y), la Guyane, le Vétu!ztri:la., ek., il s’est adapté A
sou ~tot~vr:I état (sous divers notns : ‘7’. okrw~i, T. grryrrnens~), et
continue à se trattsmettre sans glossittes par l’intervention de
Diprbes hérnatophages.
Le ras de 2’. con,@rnw est pltts complexe. L’ltypolhèse de
_
sa transmission mécanique est sottlevéc à plusietrrs reprises
(Vax Sacactrt~bt, r g t 6 ; RO~JI~AIN, i $8 ; I\\oniiaiN ct coll., 1941) pour
cerfaittcs zones du Congo Helge (I\\huatttIa cbt Xanihi).
Enrorc doit.-oit ~II cette malière Ctre prudent, car l’existetice de
T. cnngo/~~~~se ;j Zattxibar en I’abscnce de glossines, citée comme
exemple, s’est avPréc moins dhmonstralivc depuis que (~Iossirm
nnstrni a i:té découwsk dans l’ile (I g!bS).
Et, avant de conclure A I’absettce dc ,$ossines, faut-il que des
enqubles mitiut,ietises 111 ï+ptQées (‘11 aient apport6 In preuve.
11. E. ~rort~sr (rg’tg) reliile à ce propos que la province de lnham-
I)anc, au Mozamhiquc, itrfestbe par 7’. I:O/I!1’O/CIlSP, fui considérée
jtisqtt’A titi ~g!fg romme dépourvue de ~Ios~incs, Cpoqtte il laqttelle
des pupes tlrt G. nnskrri sottt mises en tivitlence.
1111 exemple par cotttre plus a~iihonlique (Il. Ic. 1IoaN1tY, 1g49)
esl celui d’une enzootie de 7’. corr~-o/~ns~~ dans ttne fcrnte de la
rivière iNairol)i (Kenya) oit le ttngaita fiiil soit itpparition puis dis-
paraiI. ;I la suite d’tttt I railemettl approl)rié, pour UC pltts reparaitre.
II est probable ([lie dans ce cas, quel que soit le motlc d’introcltrc-
tien, T. c«ngohJnsc est, propagb par transmission mécattiyttc~.
El les présompl.ioits, sitton les preuves. tle la trausmissioii méca-
nique de ce parasite, se mulriplient .* au Congo Belle, sttr le plateau
d’hstrida, V. HÉttr,u (1952) souligne I’esknsion de T. congohse
alors qu’il n’y a pas de gtossines, même le long de rivitkes impor-
tantes. 11 pense que des cas isolés (infectés latenls ou apparents
amen& par les transhumants ou marchands de Btltail) se multi-
plient au sein des Iroupeaux qui les hébergent, et l’infestation se
répand peu à peu en o tache d’huile 1). 1). Ttr~tmt~owr a soutenu
également ce point de vue (1951).
G. ~~AGEAIJ à Dschang (Cameroun) observe une enzootie de ‘ry-
panosotniase bovine dans celte rc$On sans tsé-tsés, apportée par des
Itcrufs venus dit Nord Camerouit et I)rOpgée grâce A S/or~ro,~~s
cakitrnns.
C. I-IENRARLI et E. PEEL (ig50) pratiquant l’ltimoculture de divers
trypanosomes patho@ttes de l’homme et. des animaux montrent
n,,e ,wttp tp,-hr,,n,,e ,>P rlnnnm JPQ rXc,,It~>to
~-r~a“>vnc. OOSIV QC.>~+ .---

BULLETIN DE LA SOCIkTk DE PATHOLOGIE EXOTIQUE
117
stade de multiplication intestinal chr~ la $ossine. Mais parmi
ceux-ci 1~s échecs sont plus nombreux avec 7’. congolens~. Et ces
auteurs se demandent si ce n’rst pas là la preuve de la transmissi-
bilité cycliqur moins systématique dc ce trypanosome, souvent
inoculé par Irs piqfires d’insectes hémat.ophages.
En l\\. 0. li., la présence dc T. congohnse (comme de T. bru-
wi) dans la région de Kayes à près de 150 km. de la limite septen-
trionale des tsbtsés, pose egalement un probli:me épizontolo$que
intéressant qui merite d’étre approfondi.
J. D. TURTOX (tg53) relate enfin l’apparition d’une cnzootie ri
T. hrrrcpi chez des poncyS de polo installés au bord de la mer
(,\\ccra), propa@c npparcmment par des manches piqueuses autres
que des glossines.
T. con~oL~~~,w se rapproche donc de T. ~~~mx: pour sa faculté
tl’expansictii ;III~~ rbc;ions sans glossines ; il s’en diff&wlcie cepen-
(filnt p a r Ir l ’ a i t C{U’il Sf!mhk I’estw (3n rdati(JllS ilSSeZ étrOiteS :lVeC
elles.
Il est probable également que divers facteurs doivent nécessai-
rement intervenir pour que la transmission mécanique soit possi-
ble : grosse
concentration
d e lAiil, pullulation d’insrcles
piqueurs, etc.
II. L. DUKE et coll. (1934) signale un autre mode de passage
direct de T. hrrrcei : de jeunes chats auraient été infectés en con-
sommant la viande fraîche d’un animal récemment ahat,tu.
Nous-merne, sans pouvoir en apporter la preuve, pensons que
ce mode de transmission, pour cxccptionnel qu’il doive Ctre, est à
retenir, Cilr, à Bobo-Dioulasso ( e n I g!io-rgsr), n o t r e confr&rc
IAXTK~TEIJR ii traité des chats d’appartement cont.re T. hwwi, qui
n’avaient gu&re ~~11 se conlaminer autrement.
De sorte que peu à peu, le champ d’investiqations s’élargissant,
on s’aprr~oil que les tintions CphzOololo~ic~iies paraissent comporter
des interprétations variées et l’on se demande avec inquiétude si
les relations internationales se multipliant, devenant plus aisées,
plus frGquc*ntc~s, les trypanosomes africains ne pourront pas ;i la
longue se ripandrc en dehors des régions A tsé-tsés, et se perpt!-
Luer en évoluant différemment.
Et deviendraient-ils moins virulents puisque ce caracti:rc serait
acquis A la suite de la suppression des passages cycliques (‘j, ils
n’en constiberaient pas moins un nouveau fléau pour les animaux
tlomesliques d’autres pays.

7’8
BULLETIN DE LA SOCI&Tl? DE PATHOLOGIE EXOTIQUE
(:ompk tenu de la réceptivité des animaux ù l’un ou l’antre
hématozoaire, il peut etre intéressanI, de connaître la freqtlence de
la CC rbponse )) de chaque espéce animale aux divers trypanosomes.
Les renseignemonts obtenus doivent Ctre interprétés avw pru-
dence, car les causes d’erreurs sont varikes.
En particulier, les enquêtes portent hahit~uellemenl davantage
sur le hceuf, le cheval, que sur le mouton, la chiure, etc., ce qui
risque de fausser le taux d’infestation.
Aussi donnons-nous les pourcentaps ci-dessc,us, SOIJS tonte
réserve :
Cheval . . . . . . 9 O/O
\\ Ane., Mulet. . .
»
T. viorr.~-CnzrllLoui
IhI3uf . . . . : : 85 »
Mouton, Chkvte . . . 5 »
1 Autres espèces . . . 0 ))
Cheval .
775 010
Ane, Mulet: 1 1 : 1
»
i
T. conyolerrse
Bccuf
1 Mouton ‘chCv;,e * * ’
&l »
>
. . .
h
»
Cbien,Chat . . . .
2
»
1 Autres espéces . . . 0 »
Cheval . . . . . .
~$5 o/o
Ane, Mulet . . . . 5 ))
T. brucri
IlCeLlf
21,5
»
Chien, tihal : : : 1 48 »
Mouton, (:I&vre . . . 2 »
Autres espCces . . . o D
Cheval .
a,5 O;f0
\\ Ane, hlulet’ : : : 1
T. e~J«nsl
(
,
CONCIXSION
1~s recherches récentes ccmfirmenl I(ls études antérieures : en
A . 0 . F., ï’rypcrnosomc~ vlva~-CrrrcIIl,oni C!~I. l e p l u s kpandu des
t r y p a n o s o m e s pathogi:uos. Vieiinenl cnsuitt: : T. CWI~JO/~>~~SP,
7’. /JNKP~, 7’. PU~~IS~. Daus certains territoires ccl)endant, la t;uinée
par exemple, Y’. cwgoLense cs t l’espi’ce domiuan te.
I,es cartes jointes, trtis démonstrütives~ indiquent 4galemcnt

BULLETIN DE LA SOCIÉTI? DE J’z4 THOLOGIE ~XOTIQUh’
7’9
explication valable puisse étre apportée. Trois hypothèses sont
avancées :
CI) Zone çlossinaire plus &eiidue qu’il n’est habituc~llement atlrnis.
b) ~Inirnanx infestés dans les régions à glossines el prospectés à
lenr retour.
(*j T r a n s m i s s i o n m é c a n i q u e , e.n crrtains c a s , tle T . cor~yo/~nsc
e t 7’. bruwi.
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hborntoiw Fk’dé~~ll d e I’Ehuyc?
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Carte II
AFRiQUE OCCiDENTkE FRAN$Ai$E
b -r.conqolcnse
REPARTiTiON D E S TRY PPNOSOMES PAWOGÈNES
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