I,S,R,A,/D,R,P,S,A, __-------- LABORATOIRE ...
I,S,R,A,/D,R,P,S,A,
__--------
LABORATOIRE NATIONAL-DG L’ÉLEVAGE
ET DE RECHERCHES VETERINAIRES
_---------
B.P. 2057
- DAKAR/HANN
DE LA VALEUR DES TESTS DE SERO-AGGLUTINATION
SUR LAME DANS LE DIAGNOSTIC DE L'INFECTION
A LISTERIA MONOCYTOGENES CHEZ LES
BOVINS ET LES PETITS RUMINANTS
DU SENEGAL
P A R
KONTÉ, M. ; N D I A Y E , A,M.S, E T T A L L , A ,
R É F . No O~A/PATH. I N F ,

- l-
R E S U M E
Confrontés à des résultats sérologiques aberrants,
en apparence, les auteurs se posent des questions sur la
valeur des tests d'agglutination rapide sur lame, et con-
viennent, en définitive, de leur manque de spécificité
les rendant inadéquats pour une étude de prévalence. Ils
conseillent de leur préférer la séro-agglutination en
tubes.
MOTS-CLÉS : Sénégal - bovin - ovin - caprin - séro-aggluti-
nation - infection listérienne - L. monocyto-
genes.


- 2 -
DE LA VALEUR DES TESTS DE SÉRO-AGGLUTINATION
SUR LAME DANS LE DIAGNOSTIC DE L’INFEC-
TION A LISTERIA MONOCYTOGENES CHEZ
LES BOVINS ET LES PETITS
RUMINANTS DU SÉNÉGAL
i n f e c t i e u x
Les avortement/sont de plus en plus constatés ces dernières années
au Sénégal, principalement chez les bovins et les petits ruminants. Cer-
t e s , ils se produisent, pour la plupart, à la faveur de maladies générales
telles l’anaplasmose, la cowdriose, pour ne citer que les plus fréquentes,
ou encore, plus récemment, la dermatose nodulaire bovine et la fièvre de
la Vallée du Rift.
Les symptômes nerveux sont aussi d’observation courante, surtout
chez les petits ruminants ; l’aspect toxique mis à part, ce syndrôme peut
traduire un état infectieux relevant notamment de la cowdriose, de la ra-
g e , d u t é t a n o s , d e l a l i s t é r i o s e , e t c . . . .
Par association d’idées, i l s ’ e s t r é v é l é i n t é r e s s a n t d e détermi-
_ ‘ii’r la p r é v a l e n c e d e l a l i s t é r i o s e c h e z l e s b o v i n s e t l e s p e t i t s r u m i n a n t s .
Une enquête sérologique est alors effectuée dans le cadre plus général des
recherches sur les pathologies de la reproduction chez ces espèces.
L’envergure de l’opération étant grande, le choix d’une technique
sérologique rapide et fiable s’impose. A l ’ i m a g e d e l’épreuve à l ’ a n t i g è n e
ramponnf ou test au Rose Bengale pour la brucellose, la séro-agglutination
rapide sur lame (ou plaque de verre> est retenue et deux variantes ont
é t é t e s t é e s , différant l’une de l’autre par la nature de l’antigène em-
ployé ; a i n s i , des suspensions des sérotypes 1 et 4b de L. monocytogenes
sont utilisées dans un cas, tandis qu’une culture de 24-36 h. de L. mono-
cytogenes,
souche de référence de l’Institut Pasteur, est utilisée dans
l ’ a u t r e .

- 3 -
MATERIEL ET METHODES,
I-
MATÉi?IEL,
1.1. - EFFECTIFS EZPERIMFNTAUX.
1.1.1. -
B o v i n s .
L’enquête concerne aussi bien le cheptel bovin autochtone (zébus
Gobra en régions Nord du pays, taurins Ndama au Sud et à l’Est, métis
Djakoré au Centre, en élevage extensif classique ou amélioré) que les
animaux importés (taurins Montbéliards et zébus Pakistanais, en élevage
moderne laitier dans la zone des Niayes proche de Dakar).
Les animaux de plus de six mois d’âge sont concernés, et 1.500
prélèvements ont été effectués dans 79 troupeaux répartis sur l’ensemble
du territoire national subdivisé en 8 zones expérimentales correspondant
plus ou moins au découpage administratif du pays.
1.1.2. -
Ovins-Caprins.
L’étude est menée au niveau de trois troupeaux observatoi.res d’o-
du
vins et de caprins situés dans trois zones écologiques différentes f Sénégal,;
Ndiagne (région de Lougkyp%ins et caprins du Sahel), à Kaymor (région de
types
Kaolack,/ovins métis, sahéliens et Djalonké ; chèvre du Sahel) et à Kolda
(région de Kolda,
types
en haute Casamance,/ovins Djallonké ; caprins guinéens).
Au niveau de chaque site, 100 brebis et 100 chèvres de plus d’un
an sont concernés, soit 600 animaux au total.
1.2. -
REACTIFS SEROLOCIQUES.
1.2-l. - Sérologie bovine.
- Antigène listérien : il est constitué par une culture de 24, à
48 heures sur milieu solide (gélose tryptose) de la souche de ré-
férence de Listeria monocytogenes gracieusement offerte par
l’Institut Pasteur de Paris.

- 4 -
- Autres antigènes bactériens : pour rendre plus spécifique Les
r é s u l t a t s , des sérums positifs sont absorbés avec Staphylococ-
CU6
aureus, Streptococcus faecalis et Bacillus SP., selon une
méthodologie classique (1).
- Les sérums à tester sont utilisés purs.
1.2.2. - Sérologie ovine et caprine.
- Antigène listérien : les antigènes somatiques des sérotypes 1
et 4b (les plus fréquemment rencontrés selon la littérature) (1,
2, 3) de L. monocytogenes sont testés ("Bacto-Listeria 0 Anti-
gen Type 1 - Slide" et "Bacto-Listeria 0 Antigen Type 4 - Slide"
des Laboratoires Difoc, USA).
- Autres antigènes bactériens : pour tests d’absorption.
- Plaques de verre pour réalisation du test d’agglutination.
- Les sérums à tester sont utilisés purs.
II -
MÉTHODES DE LABORATOIRE,
11.1. - SEROLOGIE BOVINE.
11.1.1. - Test de screening :
La méthode d’agglutination rapide sur lame est appliquée : une
ose de culture bactérienne prélévée sur gélose tryptose est dispersée de
façon homogène dans une goutte de sérum physiologique déposée sur la
plaque d’une part (recherche du phénomène d’auto-agglutination) et de cha-
cun des sérums à tester d’autre part. La plaque est ensuite animée de mou-
vements rotatifs pendant 3 à 4 minutes. La lecture peut être semi-quanti-
- tative :
++tl-:
gros agglutinats
+Ii-:
agglutinats moyens
++ :
fins agglutinats abondants
+ :
fins agglutinats peu abondants.

- 5 -
11.1.2. - Tests d'absorption.
Chaque sérum à tester est absorbé séparément avec chacune des sou-
ches pouvant induire des réactions croisées avec L. monocytogenes (Staphy-
lococcus aureus, Streptococcus faecalis et Bacillus SP.) afin de situer
avec précision l’origine de la communauté antigénique.
La réaction du sérum absorbé avec les Listeria est retenue comme
résultat définitif exprimé semi-quantitativement.
Les sérums positifs à -H-i-l- au test de screening sont seuls soumis
à l ’ a b s o r p t i o n , à raison d’un échantillon au moins par troupeau prélevé.
11.2. - SEROLOGIE OVINE ET CAPRINE.
Une goutte du sérum à tester est mélangée, sur une plaque, à une
goutte de la suspension antigénique de type 1 et à une goutte de la sus-
pension antigénique de type 4. Des mouvements rotatifs sont ensuite im-
primés à la plaque pendant 1 à 2 minutes. L a l e c t u r e e s t semi-quantita-
tive comme pour la sérologie bovine. Un témoin positif est réalisé avant
chaque série de tests.
La recherche des communautés antigéniques est effectucc par nbsorp-
tion d’un certain nombre de sérum fortement positifs (10 échantillons par
site d’élevage) avec Staphylococcus aureus, Streptococcus faecalis et
Bacillus sp.
R E S U L T A T S .
- Taux d'infection bovine :
11 varie de 57,24 à 86,29 p.100 en fonction des zones avec une
moyenne nationale de 70,49 p-100 (++ à +Hi->. Après absorption, 172 sérums
s u r l e s 191 t e s t é s r e s t e n t p o s i t i f s à s e u lement + à +l- -
- Taux d'infection ovine :
11 varie de 96,l à 100 p-100, avecunemoyenne généra ,le de 98,4 p-100,

-6-
aussi bien vis à vis du type 1 (positivitéhomogène à+#-) que du type 4
( p o s i t i v i t é homog&ne à i++).
- Taux d'infection caprine :
11 varie de 96,s à 100 p-100, avec une moyenne générale de 98,5 p.
100, aussi bien vis à vis du type 1 (positivité homogène à U-) que du
type 4 (positivité homogène à +H).
Le taux d’infection baisse de 9 p.100 chez les ovins et 6 p.100
chez les caprins après absorption, avec + pour le sérotype 1 et +t pour
le sérotype 4.
L ’ i n f e c t i o n l i s t é r i e n n e s e m b l e a i n s i q u a s i g é n é r a l e e t l a préva-
lence,importante et quasi uniforme par ailleurs, parait plus élevée chez
les petits ruminants que chez les bovins.
C O M M E N T A I R E S ,
- Ches les bovins, il a été expérimenté une méthode d’agglutina-
tion non homologuée ailleurs à notre connaissance. Les résul-
tats quasi uniformes obtenus pour toutes les zones et pour tous
les troupeaux apparaissent non significatifs.
- Ches les petits ruminants, de même, les taux de prévalence pa-
raissent non signficatifs, par leur trop grande importance.
- DIOP et BAYLET (4) par la méthode d’agglutination en tube, ont
trouvé un taux d’infection de 3 p-100 vis à vis des sérotypes
4b et 1 de L. monocytogenes chez les bovins, et 10 p-100 chez
les ovins. Ces résultats traduiraient mieux la réalité quand
on sait que la séro-agglutination en tube ne révèle en fait que
moins de 20 p-100 des infections patentes (1) et certainement
encore moins pour les infections asymptomatiques.
- A c e t i t r e , l a s é r o - a g g l u t i n a t i o n e n t u b e s e r é v è l e p l u s s p é c i -
fique que 1 a réaction macroscopique sur lame. Et en tous les cas,
1

- 7 -
la séro-agg lut ination parait d’un intérêt limité en matière de
d i a g n o s t i c s é r o l o g i q u e d e l a l i s t é r i o s e .
- D’un autre point de vue, le territoire sénégalais dans son en-
semble pourrait être considéré comme un "terrain listériogène",
selon l’expression de MAUPAS (51, dans lequel L. monocytogenes
serait un hôte normal de la flore tellurique, à l’origine d’une
p o l l u t i o n v é g é t a l e , les animaux se contaminant alors par la voie
digestive pour devenir porteurs de germe et ne faisant la maladie
qu’à la faveur de stress (vaccination, déséquilibre alimentaire,
immunodépression,
antibiothérapie intestinale), maladie pouvant
s ’ a u t o - e n t r e t e n i r .
- L ’ o n d o i t s e r a p p e l e r , p a r a i l l e u r s , q u ’ i l n ’ e s t p a s t o u j o u r s
possible de retrouver Listeria dans l’environnement d’animaux ma-
l a d e s a u t h e n t i f i é s p a r l a b a c t é r i o l o g i e (21).
- En tout état de cause, nous pensons que nos résultats n’auraient
été significatifs que dans la mesure où ils auraient été associés
à l ’ i s o l e m e n t d e l ’ a g e n t s p é c i f i q u e d e l ’ i n f e c t i o n . T o u t e f o i s , i l
y a l i e u d ’ a v o i r p r é s e n t à l ’ e s p r i t , e n M é d e c i n e v é t é r i n a i r e , l ’ e -
xistence d’une distorsion entre la morbidité et la contamination
quasi nu1l.e ou nulle de la nourriture et de l’environnement (2).
- P a r a i l l e u r s , la formation d’anticorps n’a lieu que chez les ani-
maux d’un certains âge et n’est pas très importante, selon SCHOOP
(7) ; l a f o r m a t i o n d ’ a g g l u t i n i n e s , r a p p e l l e - t - i l , p e u t é v e n t u e l -
lement ne pas avoir lieu et d’un autre côté, on rencontre des ti-
tres relativement élevés chez des animaux non infectés.
- En tous les cas, le fait que les bovins adultes soient poins sen-
s i b l e s à l ’ i n f e c t i o n l i s t é r i e n n e q u e l e s v e a u x e t l e s p e t i t s r u -
minants est connu (2).

- 8 -
CONCLUSIONS.
Le test de séro-agglutination sur lame semble inadéquat, quelle
que soit la variante mise en ceyvre, pour une étude de prévalence de
l’infection listérienne du fait de son manque de spécificité.
Nous retenons avec BIND (3) que les tests sérologiques seuls ne
peuvent avoir une valeur diagnostique en matière d’infection listérien-
ne : si l’un d’eux doit être retenu malgré tout, préférer alors la séro-
agglutination en tubes.

- 9 -
BIBLIOGRAPHIE
l-
AIJDURIER, A, - Listeria. Cours de Bactériologie systématique de
l'Institut Pasteur de Paris, 1983.
2-
BIND, J.L. - Epidémiologie de la listériose. Laboratoire Départe-
mental des Services vétérinaires de Tours -
France.
3-
BIND, J.L. ; MAUPAS, Ph. ; CHIRON, J.P. et RAYNAUD, B. - Passive
immunohaemolysis applied to serological diagnosis of listeriosis.
Laboratoire de Microbiologie, Faculté de Médecine et de Pharmacie,
2 bis, Boulevard Tonnellé,
37.000 Tours, France.
4-
DIOP, S. ; BAYLET, R. -
Bilan de recherches cliniques et épidémio-
logiques sur l'infection listérienne au Sénégal. Communication aux
VLIèmes Journées médicales de Dakar, Avril 1973, 5 p.
5 - MAUPAS, Ph. ; BIND, J.L. ; CHIRUN, J.P. et DARCHIS, J.P. -
Epide-
miologic and pathogenic conception of animal and human listeriosis.
Problems of listeriosis, proceeding of the sixth international sym-
posium. Leicester University Press,
1975,
221-223.
6 - MOREL, A., j LEMELAND, J.P. et BOIRON, H. - Intérêt de la séro-
agglutination dans le diagnostic de la listériose. Laboratoire de
Bactériologie-Parasitologie du CHU de Rouen. Hôtel-Dieu, 51, rue de
Lecat,
76.038-ROUEN CEDEX.
7-
SCHOOP, C. -
La listériose. Bull. Off. int. Epiz.,
1962, 58 :
87-96.
- XXXème Session générale,
Rapport no 642.