1. s. E.. A. _ . LABORATOIR2 ?~CTIONAL DE...
1. s. E.. A.
_ . LABORATOIR2 ?~CTIONAL DE L'ELEVAGE
.* 1,
ET Dl3 !?EC%EPCYES VETERINAIRES
I:_
IMUR--MNN
L'AMELIORATION DE LA PRODUCTION BOVINE PAR
i
c
UNE GESTION RATIONNELLE DU TROUPEAU EN MILIEU TROPICAL SEC,
,I%
Par J.P. DENIS

INTRODUCTION
L’essentiel des données qui sont rapportées dans le présent document
résulte des observations effectuées au Centre de Recherches zootechniques de
Dahra-Djoloff au Sénégal.
Cette station a été créée dans le but d’améliorer les performances bou-
chères de la race Gobra ou Zébu peuîh sénégalais. Un important travail de sélection,
massale puis sur descendance a été effectué depuis 1955 sur cet animal.
‘3n sait que l’amélioration des performances peut porter soit sur des
caractères dont les variations individuelles sont essentiellement héréditaires,
soit sur certains autres pour lesquels l’influence du milieu est prépondérante.
Par conséquent pour une amélioration globale des animaux il convient d’agir sur le
plan génétique d’une part, et sur le plan de l’accroissement de la qualité du mode
d’entretien d’autre part. Cependant le mode d’entretien des animaux au C.R.Z. de
Dahra est le mode extensif. En effet, les animaux améliorés produits par le Centre
doivent sortir de la station, il faut donc qu’ils n’aient pas, avant d’être dis-
tribués chez les éleveurs, un régime et un mode d’entretien de qualité trop élevée,
sous peine de les voir péricliter rapidement.
En fait, la voie essentielle d’amélioration des performances actuelles du
cheptel est la voie alimentaire , car c’est effectivement l’alimentation qui consti-
tue le facteur limitant le plus important.
Pourtant 9 il n’est pas question de pouvoir rapidement disposer de res-
sources fourragères en grande quantité ni de disposer, pour des raisons financières
évidentes de quantités importantes de concentrés. Il faut par conséquent songer 2
aménager et à rationnaliser l’exploitation des conditions naturelles. En fait, il
s’agit de trouver des méthodes d’élevage collant aux conditions naturelles et
utilisant celles-ci au mieux.
Il s’agit par conséquent d’un compromis sur le plan alimentaire entre la
nécessaire amélioration des conditions d’existence et l’impérative conservation de
la rusticité des animaux.
42rne dans ce cas on peut dire que les conditions de la station sont dif-
férentes de celles qui se rencontrent à l’extérieur. Yais pour obtenir une amélio-
ration rapide et réelle de la production de viande qui est le but ultime de ces
opérations Y il semble que la constitution d’unités d’élevage intégrges représen-
tent la solution. Et c’est precisément dans ces unités que les animaux et les
techniques produits dans les conditions du C.R.Z. de Dahra trouveront la plénitude
de leurs moyens d’expression.
.
Dans une première partie, une analyse des conditions climatiques sahélien-
nes va être effectuée qui permettra de situer les contraintes écologiques au
niveau des animaux.
l . /
. ..*

- 2
DaTiS SIC? seconde partie, lPackion climatique sur la vie des animaux
sera abordée. En 3ème lieu, les différents aménagements pratiqués au C.R.Z. de
Dahra seront décrits : enfin, les principaux résultats obtenus seront dégagés. Le
mérite de ces données est d’être déjà appliquées dans une station et qu’elles sont
applicables dans une structure du type ranch d’élevage similaire.
1 - ANALYSE DES COWITIOMS CLIMATIQITES SADELIENNES
Cette analyse sera très sommaire mais on s’efforcera d’en retirer les
éléments essentiels agissant sur la vie animale.
Ce qui fait la particularité des milieux difficiles et en particulier
arides 9 c’est que le facteur climatique n’a pas une influence nuancée mais se compar-
te à certaines périodes comme un facteur véritablement limitant. Dans la région
écologique considérée, les animaux ressentent durement l’action météorologique dans
l’expression de leurs diverses performances.
Le climat du Sénégal Nord est du type tropical sec. Il existe au cours de
l’année deux saisons bien tranchées :
- une saison sèche durant de 7 à 9 mois, les mois lg,plus secs étant mars et avril,
- une saison des pluies durant de 3 à 5 mois, les mois les plus pluvieux étant
août et septembre.
I/l- La température
Les températures moyennes sont élevées, la moyenne annuelle est supérieure
à 28°C. Au cours de l’année la température (minima et maxima) s’élève progressive-
ment de janvier à mai. Durant l’hivernage, de juin à septembre, les vents pluvieux
provoquent un abaissement des maxima ct minima. Après un nouveau maximum enregistré
en octobre (fin des pluies), la température s’abaisse régulièrement jusqu’en décem-
bre (tableau n”1). La différence entre mini et maxi peut atteindre 23’C.
Tableau no 1
Ann& 1971
Différence
Vaxi moyenne Mini moyenne maxi-mini
Moyenne
I 1
34,6
12,0
2296
23,3
2
35,5
14,2
21,3
24,s
3
36,3
15,9
20,4
26,1
4.
39,3
19,2
20,l
29,2
5
39,8
19,7
20,l
29,7
6
39,9
22,2
17,7
31,0
7
36,0
23,6
12,4
29,8
8
33,6
22,8
to,8
28,2
9
34,7
22,4
12,3
28,5
10
39,2
20,2
19,o
29,7
1 1
36,4
17,5
15,9
26,9
12
34,9
13,6
21,3
24,2
~l
36,0
f8,6
18,O
27,6

1/2- La pluviomgtrie
La distribution et la quantité d’eau sont très variables d’une annse
à l’autre et des differences se rgpercutent sur le disponible fourrager. Il faut
noter d’autre part que même dans un espace restreint comme la concession du C.R.Z.
de Dahra, il y a d’une part des variations importantes d’intensité de la chute de
pluie d’un point 2 un autre, et d’autre part la possibilité des chutes très loca-
lisees alors que le point voisin ne reçoit pas d’eau.
En ce qui concerne la distribution des pluies, il existe certaines ann<es
une p&riode de sécheresse dite “intercalaire”, (53 jours en 1972) c”est-à-dire
qui intervient après une ou plusieurs chutes de pluies qui ont permis la germina-
tion des espèces prGcoces. Ce ph&omène a pour cons&quence la disparition presque
complète des espèces précoces, qui sèchent sur pied et donc un changement très
important de la qualité fourragère du pâturage.
La station de Dahra se trouvait classiquement sur l’isohyète 520 mm*
Depuis quelques annees 9 une nette tendance à l’abaissement de la pluviosité a été
notée (tableau n*2) puisque la moyenne sur 13 années est de 403 mm, (01 à 73)
et de 254 mm pour les quatre dernières années.
1/3- Hygrométrie
L’humiditB relative est faible sauf durant les mois d’hivernage où elle
peut dépasser 60 p.100, Pour Dahra, la moyenne annuelle est d’environ 49 p.100.
1/4- Nébulosité
Elle est faible en $néral, sauf durant la saison des pluies de juillet
à septembre où elle est très élevGe.
1/5- Evaporation
Elle est intense de l’ordre de 3,80 xnn .
1/6- Vents
11 existe 2 orientations dominantes au cours de l’année:
- les alizés et l’harmattan, vents secs qui se rencontrent de novembre à mai,
- les vents correspondants à la mousson (ouest} chargée de vapeur d’eau.
COIKLUS ION
Lc facteur le plus important qui se dégage des précédentes données est la
pluviométrie car celle-ci conditionne la richesse du pâturage et par conséquent,
le disponible alimentaire qui est le facteur essentiel du modèlement de la vie
du troupeau.
..* /. . .

- 4
I I z. ACTION DU MILIEU SUR LA VIE DES ANIMAUX
- action sur l’évolution ponderale des jeunes ;
- action sur l’évolution Fond.érale des adultes ;
-. action sur les phénomènes de reproduction ;
a c t i o n s u r l a mortalite.
Qn certain nombre de problèmes ont Qté abord& concernant l’action c1im.a
tique au C.R.Z. de DaSra. La plupart d’entre eux ont fait l’objet de rapports ou
d’articles. On se contentera d’en retirer l’essentiel dans la présente étude.
II/l*- Action sur la croissance
Elle est importante. Au niveau de l’animal, le facteur agissant essentiel
est l’alimentation. En effet, la valeur et la quantite d’aliments sont tres varia-
bles selon la saison, ce qui entraîne des périodes successives d’abondance et de
disette chez les animaux. L’6volution pondérale se présente donc sous forme de
véritables dents de scie ce qui explique le manque de prGcocit@ obaervc. (11)
Tableau no2
1961 1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
,
3 2
2
2
2
5
2
3
1
3
2
5
: Juin
61,O 2 9 , 0 2132
22,5 32,l
68,0
0,2
9,6
11,4
4:5
O,3
89,9
x
J u i l l e t
7 1 6
10
7
5

12
9
14
9
7
2
8
172,4125,3
16231
140,9
50,O
197,7. 58,3 179,3 53,0
66,4
63,9
50,7
8
5
16
1 1
9
6
9
.., / . . .

- 5
II/2- Action sur l’&volution ponderale des adultes (1)
.
L’cvolution pondérale des animaux adultes et en particulier des femelles
est
sinusoldnle suivant en cela les variations du disponible alimentaire annuel.
Il est vrai, toujours chez les femelles, qu’il faut y ajouter les variations pond&-
rales dues aux activitës reproductives, Les possibilités de gain de poids effectif
durant 1’annCe ne durent que deux mois (octobre et novembre); le reste du temps il
y a perte de poids durant la saison sèche, puis récuperation très rapide durant les
mois d’août et septembre (tableaux n”3 et n”4).
Tableau n03
Pertes de poids journalières
_-
>
Xois
FCvrier Yars
Avril
?#fa i
Juin
J u i l l e t
Perte en g/j
476
366
215
1 9 9
3 7 1
680
Tableau no4
Gain de poids journaliers
Mois
Août
Septedore Octobre Novembre Décembre
Gain en g/j.
495
639
790
6 5 1
3 6
I
I
I
I
I
I
1
11/3- Action sur les $Gnom&es de reproduction
D’une manière génkale,
les insuffisances de l’alimentation conduisent à
la réduction des activitk productives et en particulier 9 la diminution du rythme
reproductif soit : manque de précocité pour le premier velage ; longs intervalles
entre gestations, faible fertilitz I
1. ïriépartition des naissances et des saillies
La rgpartition des naissances n”est pas uniforme au cours de l’année, le
taux maximum est rencontré à la fin de la saison sèche et au dgbut de l’hivernage
(46 p.133 de mai Z juillet sur 15 ans). Les saillies contrôlées en 1968 montrent de
même un maximum de fraquence de septembre 3 novembre (56 p.100). Le caractère sai-
sonnier des saillies est donc très net. On assiste 9 une brusque explosion des
possibilitk de fécondation à partir du moment où les femelles ont retrouvé un équi-
l i b r e Gtabolique c o r r e c t ,
2. Age au ler vclage (2,4)
Le facteur période de naissance n’intervient pas dans la determination de la
date du Ier velage.
..* /. . .

-.
6
3. Intervelles entre les véîages (3,4)
L’influence du mois de vélage sur la durée de l’intervalle suivant n’a
pas Gtr! mis en évidence d’une manière significative. Cependant, il convient de noter
que: dans l’ensemble, les valeurs des intervalles les plus importants se rencontrent
pendant la période de fin d’hivernage et le post-hivernage.
Ce phénomène peut être rapproché du fait que le maximum ds saillies se
rencontre de septembre à novembre et que, par conséquent, les femelles sont saillies
trop tOt après leur vélage, ce qui entraîne des retards de fécondation.
?ar contre, etant donné que ltY variations climatiques d’une année à
Ilautre sont très importantes et que les variations nutritionnelles mêmes faibles
peuvent avoir une action sur la reproduction sans pour autant affecter l’atat génBra1
de lvanir.alP l’influence de l’année sur la durGe das intervalles est hautement
s i g n i f i c a t i v e .
4, Taux de fécondité
-
Le taux de naissance (nombre de naissances) par rapport au nombre total
des vaches du troupeau présente des variations annuelles importantes qui peuvent
a t t e i n d r e 10 p.100 (71,2 p.100 =-’ 67,7 p.100, 72 y.100 et SI p0 100) respectivement
de 1966 2 1970. L’année 1969 particulièrement riche sur le plan pluviométrique et
donc sur le plan alimentaire a induit l’excellent taux de naissance de 1970
(81 p.100).
5. Taux d’animaux sevrés
Il est fonction de la qualité des pâturages et donc est variable selon
les ~aar&es e En moyenne il est de 98 p.100 pour les ann2es 6, ?. 69.
II/4-, Action sur la mortalité (6)
-.-
Si l’on étudie la repartition mensuelle de la mortalité, il apparaît que
la mortalité maximale a lieu au mois de juillet, Cette observation recoupe celles
concernant la diminution très importante du poids des anim.aux adultes en juillet.
ConcommitGants d’un affaiblissement gi;-néral des dspenses organiques, 49 p.100 de la
mortalite ont lieu entre avril et juillet c’est-a-dire durant la deuxième partie
de la saison sèche.
En ce qui concerne la mortalitÉ entre 6 et 24 mois, il apparaît que le
sevrage (entre 6 et 7 mois) éprouve particulièrement les animaux lorsqu’il survient
au Fremler trimestre, c’est-à-dire ceux nés au 3è trimestre0
X/5-- Action sur le poids de naissance
Le poids de naissance est variable selon l’époque de l’année considérée.
Les poids sont maximum en fin dvannEe (45 trimestre) diminuent régulièrement au cours
des 2 premiers trimestres pour être minimum au moment des vélagcs du 3ème trimestre.

. . 1
7
I I I - AMENAG?‘i-,WTS PFATIQUES AU C . R. Z .
III/ 1.‘. C&ures
Laensemble du C.R.Z. est clôture et divise en un certain nombre de parcel-
les de dimensions variables qui elles-mêmes sont clôturées. Ainsi le gestionnaire
a la maîtrise de son espace de pâturage et peut donc régler la charge en animaux.
Des essais de charge expérimentaux ont été pratiq,ués au C.R.Z. et ont permis de
déterminer qu’il fallait par animal et par an 5 à 7 hectares de pâturage pour assu-
rer une vie correcte de l’animal durant une année. ?ar conséquent pour un troupeau
classique de 50 femelles et un mâle il faudrait prévoir en moyenne une surface de
260 à 360 ha qui sera fonction évidemment de l’état du pâturage. La surface du C,R,Z.
étant d’environ 5.800 hectares on limite le nombre total de têtes de 970 à 1360
suivant les années soit en moyenne 1 IOC têtes.
111/2- ;Mise en place d’une saison de monte (11)
Dans le chapitre précédent sont apparus deux faits essentiels
a) la croissance des jeunes est variable selon la période de naissance,
b) le maintien pondéra1 des femelles adultes est fonction aussi de cette période
de naissance a
De ;~US, il existe un regroupement naturel des naissances à une certaine
période de l’année, Ces différentes constatations rajoutées à d’autres moins déter-
minantes telles que la commodité dPélevage,
la diminution de la mortalité, la meil-
leure lactation ont conduit à mettre en place une saison de monte qui se déroule
actuellement du 15 août au 15 decem.bre de chaque année. Cette technique existe au
C.R.Z. depuis 1949 sans qu’on puisse, en raison des saisons climatiques catastro-
phiques de ces dernières années, en déterminer tout le bénéfice. Cependant, le
regroupement des naissances s’est fait sur 3 mois essentiellement.
111/3- SupDlémentation des jeunes animaux
Il est évident que compte tenu de ce qui a été dit plus haut, il n’est
pas question de supplémenter systématiquement les animaux sous peine de perdre une
partie des qualités de rusticité et de résistance aux conditions précaires du milieu,
Il faut cependant Eviter de perdre pour des raisons de mauvais entretien les jeunes
animaux, en particulier les jeunes femelles qui serviront au renouvellement du
troupeau. D*autre part, le poids obtenu au sevrage est important si l’on veut voir
un maximum d’animaux résister $ ce stress 0
Donc entre la naissance et le sevrage, les jeunes animaux recoivent un
concentré distribué à raison de 500 g. par tête et par jour titrant 0,RO UF et 9Og
de M.A.D. r Cette complémentation permet de pallier les fréquentes déficiences des
lactations maternelles chez le Cobra. Les animaux arrivent donc au sevrage avec une
maturité pondgrale supérieure et ?e meilleureschances de survie.
La @riode qui suit le sevrage est la plus meurtrière. Ceci est dû à
plusieurs raisons, Les plus importantes sont les suivantes :
-- encore que Se sevrage tel qu’il est pratique au C.R.Z. soit assez doux puisque
l’animal est hsbitué dès son plus jeune âge à consommer des aliments grossiers et
cellu1osio.ue.s; on note une diminution. nette des capacités de croissance à cette
époque y et surtout une augmentation importante du taux de mortalité qui se trouve
être maximum au C.R.Z. sur les animaux d’environ 13 mois et demi;
. . ./ .**

-s
- la seconde raison, qui certainement est déterminante, est due à l’époque parti-
culière du sevrsge.
En effet, l’essentiel des naissances se produit aux mois de
juin, juillet et août, ce qui conduit A des sevrages effectués h B 7 mois plus
tard, surven3.n.t aux mois de janvier, février et mars, qui sont les premiers mois
de la saison skhe. La période post sevrage se place donc durant la saison sèche
et les anixwx devront attendre les mois de juillet et août pour retrouver des
conditions de vie décentes.
?n comprend par conséquent que le stress du sevrage se. produisant a une
époque particulièrement difficile sur le plan alimentaire ait des conséquences
aussi importantes O
Il feut donc continuer la supplémentation après le sevrage en l’ajustant
.i l’état d’avancement de la saison sèche, soit 5QO g par tête et p3r jour 3u début
e t 1 kg/tête/j. à l a f i n .
Les quantit&s distribuées peuvent paraître dérisoires face aux besoins
réels des animaux. Cependant rajoutées .Z la consommation du pâturage naturel, les
résultats sont probants puisque le taux de mortalité global qui s’élevait jusqu’à
10 p.100 certaines années est resté aux alentours de 2 p.100 après mise en place
de la technique avec une pointe de 4’5 p.100 seulement la plus mauvaise année (1972).
111/4- SupplGmentation des animaux adultes
- FTales
m-w--
La supplementation du mâle reproducteur doit se faire pratiquement toute
l’année. En effet, pendant la saison de monte, il est necessaire de lui apporter
un complément énergétique pour qu’il puisse assurer un service normal sur 50 femel-
les environ. 3’ autre part p durant la saison sèche il convient de maintenir les
géniteurs 2u mieux de leur forme pour qu’ils puissent Aorder la saison de monte
dans les meilleures conditions.
Dans 1~: c a s d e l ’ u t i l i s a t i o n d e 1’Insémination a r t i f i c i e l l e l e m â l e e s t
récolté 1 ou Z fois durant la semaine et 1% aussi une alimentation rationnelle doit
bien être diatrihcGe en quantité correcte toute l’année.
- Femelles
,m-.m.-..aI--
Pour des raisons eco?omiques d’une part, de Taintien de rusticité d’autre
part y il n’est L>as possible d’assurer toute l’année une supplémentation aux femelles
Cobra. Par conscquent 9 si on veut intervenir il faut choisir le moment de cette
intervention0 ïkans l’étude sur le comportement pondéra1 on a montré qu’il y avait
une diminutien du poids de la femelle considérable (20 p. 100 au maximum) durant la
saison sèche
?‘autre part le poids du veau est minimal en fin de saison sèc.he et
fin3lement le-regroupement des naissances conduit prccisément à un maximum de nais-
sances a cette pkiode. La gestation et 13 naissance se produisent donc en mauvaise
saison, par contrs, la lactation bénéficie de l’abondance de l’hivernage. Lorsqu’au-
cune supplémentstion n’est appliquee,
13 lactation semble être le phénomène le
plus éprouv2nt 0 ?ar consaquent la supplémentation, inutile durant la saison des
p l u i e s , devier;t necessaire, &me lorsqu’elle est minimale, en fin de saison SI%&
car elle permet dvbaviter la diminution trop importante du poids des femelles ; le
foetus 9 gros consomm3teur sur le plan nutritionnel durant la dernizre partie de la
gestation, y trouve son compte, ceci se traduisant par un poids et une maturité su-
périeure à 12 naiss ance; et finalement la lactation chez l’animal en bonne condition
démarre à un :?~US haut niveau.
. . ./ . . .

v
-9
Aussi bien en ce qui concerne les jeunes que les adultes le probleme
de la supplémentation des pâturages est extr$memant important. Des essais effectués
2 Dahra (9) et Sangalkam (14) montrent qu’il vaut mieux rechercher la ration la
plus spécifique possible c’est-à-dire apportant effectivement ce qui permettra de
combler les besoins réels des animaux à cette période. Les travaux sont actuelle-
ment poursuivis dans cette optique.
III/5- Supplémentation minérale
Les carences minerales ont une grosse importance sur la vie animale tant
sur le plan directement pathologique que de façon plus importante sur la diminution
de l’efficacité des fonctions productives. Les carences les plus importantes ren-
contrées sont les carences en phosphore et en calcium. (14)
La carence en phosphore a une influence considérable sur le bon dérou-
lement en particulier de la fonction de reproduction. Aussi les animaux sont-ils
systématiquement supplémentés à l’aide de pierres à lécher dont l’élément de base
est le phosphate bicalcique. Ces pierres sont fabriquées sur place (phosphate
bicalcique 100 kg, sel 10 kg, ciment 18 à 20 kg suivant l’hygrométrie). Le prix
de revient est relativement faible.
1X/6- Abreuvement correct
L’abreuverent à volonté des animaux sans qu’ils aient à parcourir de
longues distances B pied est certainement un facteur de bien être non négligeable.
111/7- Progressivité du sevrage
Dès leur plus jeune âge, les jeunes Gobra consomment une alimentation
grossière en plus du lait maternel. En fait, dans les meilleurs cas, la lactation
de la femelle est suffisante pour couvrir les besoins du produit durant les 3 pre-
miers mois ensuite une supplémentation est nécessaire. La séparation du produit
et de la femelle a lieu entre 6 et 7 mois, la lactation étant terminée à cette épo-
que. A noter qu’en brousse le sevrage n’est pas fait, il y a un détachement progres-
sif de la mère et du produit ; quelquefois la lactation est ainsi entretenue et des
animaux de 18 mois et plus tètent encore (la quantité de lait produit est bien
e n t e n d u d é r i s o i r e ) .
IV - RESULTATS OETEBUS - CONCLUSIONS
Depuis 1955, il est procédé à une s&lection systématique sur le plan
pondérai. D’ autre part) depuis quelques années une étude des taureaux sur leur
descendance a permis de faire un choix de ceux-ci qui doit conduire à une améliora-
tion sensible des performances sur le plan génétique.
Il semble par conséquent difficile de séparer les modifications des
performances apportees par l’amélioration des conditions d’environnement de celles
apportées par l’amélioration de la valeur génétique,

- 10
Le problème est complexe car en effet la sélection logiquement ne doit
se pratiquer que sur des animaux visualisant sur le plan phénotypique leurs poten-
tialités @nétiques. Or le facteur limitant essentiel est l’alimentation qui es%
loin, même au C. R.Z. de couvrir les besoins &els des animaux et donc l’extériori-,
sation totale des possibilités réelles n’est pas obtenue.
En f a i t , il convient d’être réaliste. Les deux techniques d’amélioration
doivent être maintenues mais aménagées en fonction di?s possibilites en particulier
financières et d’approvisionnement:
- l’amélioration des conditions de l’environnement reste essentielle mais on tien-
dra compte des contraintes économiques qui limiteront les apports;
-l l’amélioration génétique se fait dans les conditions qui existent Gellement
cqest-3i--dire qu’on procède à une amélioration des performances des animaux en
tenant compte de l’aspect résistance aux conditions précaires offertes.
Cependant actuellement, dans la sélection des mâles reproducteurs inter-
vient un essai d’alimentation rationnelle des jeunes mâles qui dure environ 4 mois.
Cet essai ;2errwt de distinguer les animaux dont les capacités de croissance sont
supérieures et les indices de consommation les plus faibles. (10)
Dans la suite du jugement des taureaux, la descendance ne peut être
entretenue de la même façon, par conséquent, le facteur essentiel. qui Fermet un
jugement valable de comparaison et donc de choix devient l’exacte homogéneité des
conditions dFentretien et d’alimentation de tous les descendants.
Les résultats essentiels portent d’une part sur ce qui est observé à la
suite d’enquêtes dans le milieu naturel extérieur à la station chez les éleveurs
t r a d i t i o n n e l s
d’autre part sur ce qui A été obtenu au C.R.Z. de Dahra. L’ensemble
de ces résultats apparaît au tableau récapitulatif n”5.
.*. /. . .

- 11
.
Extérieur de la
D A H R A
-_
station
.Jusqus en 1962
en 1972
Lots expéri-
ment aux
I .--
Poids adultes males
309 - 400 kg
Poids adultes femelles
200 - 250 kg
500 kg
l
Poids naissance
18 -
19 kg
Mâles 23,5+1$2
19,99 -,19,27 Pern
X
CM)
(F)
’ 25, “+op _
Age ler vélage
entre 4 et 5 ans
1365 2 24 j.
1194 -t 55
933 z 46 j .
Intervalles entre vélag 18 - 22 mois
473 2 8 j.
423 +- 4 0 j.
I
384 2 25 j Q
Taux global mortalité
En 1972
20-40 %
6,23 5:
u-
I
Taux de naissances
p-11
Naissance en juin,
juillet août
X
CONCLUSZOXS
L’amelioration de la production bovine passe par une augmentation de la
qualita pEnétique du troupeau placé dans des conditions alimentaires améliorées. Au
C.R.Z, de Dahra la nécessité de maintenir une bonne rusticité et lsimpossibilité
économique de supplémenter syst.Smntiquement
tous les animaux ont conduit à examiner
ler: difforents facteurs agissant sur le bon déroulement de la vie du troupeau et à
prZ!coniser certaines techniques d’Élevag e amélioratrices telles que l’établissement
d’une saison de monte et la supplémentation à certaines époques de l’annÉe.
.e. / 0,.

- 12
BIBLIOGRA?BIE
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-3
(3) > 321-27.

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R E s u “il E
---1.1
L ’ a m é l i o r a t i o n d e s c o n d i t i o n s d ’ e n t r e t i e n d e s a n i m a u x e s t
nacessaire p o u r l ’ a c c r o i s s e m e n t d e la p r o d u c t i v i t é e n v i a n d e .
P o u r d e s r a i s o n s d ’ é c o n o m i e e t d e rusticitc, i l n ’ e s t p a s
p o s s i b l e d e s u p p l é m e n t e r de‘façon systsmatique l e s a n i m a u x . C ’ e s t
p o u r q u o i d i v e r s e s m o d a l i t é s d ’ u t i l i s a t i o n r a t i o n n e l l e d e s c o n d i t i o n s
n a t u r e l l e s f a v o r a b l e s o n t ét6 é t u d i é e s a u C,R.Z. d e Pahra. A p r è s u n e
a n a l y s e s o m m a i r e d e s c o n d i t i o n s c l i m a t i q u e s , l ’ é t u d e p o r t e s u r
lPaction d u m i l i e u s u r l a v i e d e s a n i m a u x p u i s s u r l e s s o l u t i o n s
a d o p t é e s d a n s l a s t a t i o n : cl5tures, s a i s o n d e m o n t e , s u p p l é m e n t a t i o n
tempcraire d e s j e u n e s e t d e s a d u l t e s , s u p p l é m e n t a t i o n m i n é r a l e , abreu-
vement c o r r e c t . . . L e s r é s u l t a t s o b t e n u s s o n t e n f i n e x p o s é s d a n s l a
d e r n i è r e p a r t i e .