INSTITUT SENEGALAIS DE RECHl3RCHES AGRICOLES (1....
INSTITUT SENEGALAIS DE
RECHl3RCHES AGRICOLES
(1. S. R. A.)
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LABORATOIRE NATIONAL DE L'ELEVAGE
ETDE RECHERCHES VJYlXRINATRJ33
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B.P.
2057
DAKAR/HANN
SJ!.HINAIRR P.A,O.
SUR LA WODUCTION DES VACCINS BACTERIENS
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POLITIQUES DE YROPHYLAXIE DES BRLJCELI,OSISS ANIMALES

a
Nous nous int6resserons plus particulièrement aux politiques de
prophylaxie de la brucellose bovine, seule préoccupation du Sénégal. Les
conditions varient tellemen t d’un pays à l’autre qu’il est impossible de
recourir partout à un seul et même programme pour combattre et éliminer
la brucellose.
En dépit des difficultés considérables que soulève le lancement
d’un programme efficace dans certaines zones, 11 est vivement recommandé
que des mesures de lutte pratiquement applicables soient prises immédiate-
ment.
Dans ce cadre, nous proposons un échange de points de vue avec les
participants sur la base des r4flexions des Docteurs vétérinaires M.P.
DOLITRE et M. KONTE du LNERV dc: Dnka:-. s’agissanr- de la prophylaxie sani-
taire (‘t médicale de la bru(.r:llo~t~ bov 111c.
1 - PROPHYLAXIE SANITAIRE.
-.
Elle repose cssenticlicment, dans ses principes, sur le dépistage
dts contaminés, ciiniquemént atteints 0~1 non, 1’61 imination immédiate des
malades à forme “ouverte“ dt? maladie (avortement), l’élimination progres-
sive d e s autres infectés vers l’abattoir.
C’est la pierre d’achoppement de toute action efficace. Compte te-
ni1 des difficultés que cela implique, i 1 conv i cnd 1-n i t de proceder ;III
prealable à l’éducation de 1 ii.lt?vl~~A:...
” Les études kpidémiologies effectuées au SénCgal, en matière de
brucellose bovine, ont montr6 que 1.~ Sine-Saloum,
In Casamance et 10 Sé-
nbgal-Oriental of frcnt des taux d’ infect ion &lrw&s, dfpaçsani
souvenl
l5 p. 100. C e r t a i n s 1 rntllwailx p<~uvciil prt*scinter
un pourcent ag<: tl’ inftzct&:;
voisin dc 75 p.100.
Les c:nqirGlcs sGroic:gi quci-; orii anis CII Gvidcrrcc IV <:CI-
ractitrc cndémiqrle dt: l;! mai;;d; :: cx7i %011<‘ d ’ 6 î c’viigc kf;lrn;r I l 3f>(>il!wiIÎ t 1 Cl’-
giqut d'avancer q u r s i une :3ct. io7:
doit Gtre cnkreprisc p o u r foire dimi-
n u e r lt> nombre des nvortamenl
.F) 1-I Ir d*~i.t être mcnicc cn zon(’ d<. moycnrrc~
ou forte endémicit.6
brucell iq61c.

-2 -
Dans les pays industriels (France par exemple), les milieux res-
ponsables ont toujours insisté sur la nécessité d'appliquer rigoureuse-
ment les mesures sanitaires, en particulier de procéder à l'isolement
et à l'élimination rapide des animaux les plus contagieux, notamment les
vaches ayant avorté. Les mesures prises dans ces pays sont à la fois il-
lusoires et impossibles à mettre en œuvre dans Iles communautés africaines
d'éleveurs. L'indemnisation, entre autres difficultés, poserait des pro-
blèmes qui compliqueraient très vite l'action envisagée.... Dans ces con-
ditions, l'exécution d'un dépistage sérologique, destiné à séparer les
animaux infectés des animaux sains, devient tout à fait vaine, tous les
bovins d'un même village étant à considérer comme infectés ou soumis à la
contagion, le problème des agglutinines vaccinales ne se pose donc plus...
Au cours d'une première phase, le dépistage sérologique présente tout son
intérêt pour mettre en évidence le taux d'infection de la zone choisie.
La seconde phase doit se proposer de faire rétrocéder le nombre des avor-
tements dans Les troupeaux de cette région d'él.cvage
A cette fin, le re-
cours à la prophylaxie médicale est seule possible, crlle sous-entend un
encadrement suffisant et actif de l'éleveur, une identification efficace
des animaux soumis à un suivi régulier. Cet ensemble d'imprératifs peut
se concevoir dans le cadre d'un projet portant SUT plusieurs années (3
ans minimum)l'
S i n o u s a p p r o u v o n s l e p r o g r a m m e dc> la p:-emi&re p h a s e , n o u s n e p o u -
vons pas en dire :iut,3nt pouf cel.ui de I:I deuxi.&mtl p h a s e . L e s u j e t s e r a
d i s c u t é p l u s loin,
II - PROPHYMXIE MEDICALE.
A - Proposition du Dr. KONTE.

- 3 -
- que le H 38 est injectable à tout moment, aux bovins indemes
comme aux bovins infectés. 11 est capable de renforcer l’immu-
nité qui s’élabore à partir de l’infection.
Dans les troupeaux assez peu infectés (5 à 15 p-100), il pourrait
apparaître raisonnable de recommander le H 19 à tous les jeunes entre 4
et 8 mois, d’une façon systématique
et le H 38 aux adultes, Cette at-
titude scientifique est néanmoins irr-éaliste : sur le terrain, on ne peut
moduler le rythme d’intervention et la nature du vaccin selon les trou-
peaux et les sujets.... Ce qui conduit à la solution de facilité : se
servir tout simplement de l’uni.que P 19, misant ainsi exclusivement sur
les jeunes et leur fécondité future. Sur Les adultes non contaminés, le
b 19 sera bénéfique. Sur les ndultcs infectés, l’intervention est inu-
tilt, et il y a perte de vaccin, IIIE~IS d<s toutr facon, les animaux n’en
pâtissent pas !
Dans les troupeaux trlis infectks (‘~0 :.i 60 p.100 de positifs), le
vaccin H 38 doit être utilise sur ‘ous les bovins sans distinction.
f
Le tableau ci-dessous résume> les a\\7antages c t les incovénients de
cI1;iqui: v a c c i n . M a i s jl est certain qkte si !’ incidence financière et l’ef-
fort, a u m o m e n t dc 1 ’ intervention, ne soni p,~s pri s :X compte, l e v a c c i n
H 38 doit rallier les suffrages.
I
Vaccin H 38
Vaccin B 19
Pouvoir immunoghne
tk( animaux indemnes
seulement)
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Pouvo i I- at:glutinogi~nr (sans ~+-t-t-( :.J ;:ïjc:. 1 10IlC I-é- tt--t(sl injections
importance en Ai?-iqutd
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tropicale).
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i1,in: 13 glace
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-5-
En laissant évoluer la situation telle quelle, il y aura longtemps
d’ici à ce que l’éleveur prenne conscience des mefaits de la brucellose
et décide de lutter contre elle, si longtemps qu’il sera possible d’en-
treprendre "à son insu", une éradication de la maladie : il s’agira,
chaque année, de vacciner seulement
les veaux âgés de 6 à 8 mois, une
seule fois avec le vaccin anti-Brucella abortus souche 19 titrant 6 à
8.101’ germes vivants’pardose vaccinale, inoculé par voie sous-cutanée
au 1/3 supérieur de la face latérale de l’épaule (ou immédiatement der-
rière l’épaule).
11 sera ainsi créé un matelas immunitaire, s’Qlargissant d’année
en année, pendant que l’infection entretenue par les adultes disparal-
trait progressivement avec eux, et au bout de 1.5 ans -1’1 F>~:I:: la brucel-
lose bovine aura été éradiquée au Sénégal.
Cette opérarion a u r a u n coût si peu élevb que 1 ‘Ktai ou I’Eleveur
pourra en prendre la charge, eu égard au faible talix dr fécundite de nos
troupeaux.
De plus, le vaccin anLi-Brucella abortus souche 19 pourra être
produit au LNERV sous réserve d’acquisition d’un fermenteur, indispensa-
ble, des lyophilisateurs adéquats existants déjà.