. SEMINAIRE PRODUCTION ANIMALE 24 - 26 MARS 1981 ...
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SEMINAIRE PRODUCTION ANIMALE
24 - 26 MARS 1981
PRODUCTIVITES ET VALEURS ALIMENTAIRES DES
PATURAGES NATURELS, FACTEURS LIMITANTS DE
L'INTENSIFICATION DE L'ELEVAGE
Par J. VALENZA
Docteur vétérinaire
Chef du Service d'Agrostologie du LNERV
REF. No 048/AGROSTO
MARS 1981

PRODUCTIVITES ET VALEURS ALIMENTAIRES DES
PATURAGE~ NATURELS, FACTEURS LIMITANT~ DE
' L'INTENSIFICiiTION DE L'ELEVAGE
Ce propos sera volonta~nt limité à la zone sylvo-pastorale et
plus particulièremnt à sa partie sableuse pour laquelle on possède un
&nd nombre d'informations concernant ses pâturages naturels, leur évo-
lution, leur productivité et leur valeur alimntaire. De plus c'est la
première ayant été l'objet d'un pmgramxa de développemmt des pmduc-
tions animales.
Il n'est pas non plus dans mn intention de passer en revue les
différents facteurs pouvant limiter le développement de cet élevage et
son intensification, énumération que dfautres intervenants sont plus
à m%e que mi d'effectuer.
Bien qu'il soit banal de dire que l'alimntation est la contrainte
majeure dans la production animle, que lfalim3ntation est la base de la
zootechnie, cfest tout de II&E de cette banalité que je parlerai en ne
traitant que ce qui est la base de cette alimentation du bétail dans la
zone sylvo-pastorale sinon le seul alirrent, les pâturages naturels.
Depuis de nombreuses années, le Laboratoire s'est intéressé à l'étu-
de du milieu naturel, en particulier aux parxours naturels du nord Sénégal.
C'est ainsi qu'a été réalisée une série de cartes de r@artition géogra-
phique des différents types qui couvrent actuellement toute la zone ; ces
cartes dmnent éml~t des informtions sur leur pmdu&ivité, leur va-
leur alimentaire et leur charge, informations recueillies à une période
pendant laquelle la pluvio&trie, facteur principal de renouvellemmt de
la végétation herbacée, était favorable. Si ces pfitunages naturels pou-
vaient êtm considérés comme bons 2 très bons jusque vers la fin des an-
nées 60, les aléas climatiques enregistr& depuis ont modifié leur situa-
. . ./ . . .

-2
tion et amené le L&mratoire à me-t-Qc en place un pr0gram-e de suivi de
leur évolution dans l'espace et le temps. Composition botanique, pmduc-
tivité et valeur alimentaire sont étudiées et analysées tous les ans le
lmg d'un ou plusieurs transects partant des forages et allant jusqu'à
.
4,s ou 6 km selon les cas. Ce sont les résultats des observations concer-
nant les deux derniers points que je voudrais présenter.
Pour établir un plan d'alimentation rationnelle dans un progrmm
de développement et d'intensification des productions animales, il serait
hautement souhaitable de disposer d'un stock r$ulier d'aliments de base,
de qualité à peu près constante. Telle n'est mlheureusmnt pas le cas
dcins la zone sylvo-pastorale. Elle est l'objet de variations connues et
pr&isibles liées aux conditions mêmes de la zone (p2turages naturels à
base d'espèces annuelles qui sèchent très tât après les pluies avec bais-
se du stock et de la q.ualité) faisant que le %tail dispose d'herbe ver-
te pendant un temps court et de foin et paille sur pieds pendant la ma-
jeure partie de l'année. S'ajoutent celles impr&isibles et souvent im-
portantes liées aux conditions pluvio&lxiques qui *gissent la c-si-
tion botanique et la productivité de cette strate herbacée.
Les trois tableaux ci-après r&.m-ent les observations recueillies
au niveau de quelques types de pâturages desservis par six forages éche-
lonn& nord-sud et à différentes distances pour tenir ccnnpte des varia-
tions possibles liées au piétinemt et aux apports azotés sous form de
fécès et urines.
Le premier tableau indique les productions en matières sèches expri-
mées en kilo. ha-l, mesurées fin septembre correspondant plus ou moins à
la période de production rmximale, et à trois distances du forage. A la
lecture de ce tableau, on constate :
- pour la n-&e an&e des variations considérables d'un forage à l'autre,
- pour le m%e forage et toujours pour la rr&te année, des variations par-
fois importantes selon la distance,
- pour le même forage et pour la IGJW distance,des vmiations importantes
égalant d'une année à l'autre.
. . . / . . .

-3
Dans les cas 1 et 3., elles sont liées à celles de la pluviométrie,
(quantité et surtout répartition) alors que dans le deuxièm c'est l'in-
tensité de l'exploitation, donc des apports azot6s fécaux et urinaires
qui en est la cause directe. Dans 55 p.100 des cas, la productivité est
supériem à prmîmité'du forage où cette fmure est mxîmle et dans
11 p.100, elle est la plus basse vers 2. 513 kms 06 ces apports ne com-
pensent pas encore l'effet dépressif du piétinement.
Le tableau 2 indique les teneurs en mtières azotées totales, expri-
des en p.1000 de la matière sèche, de ces échmtillons &coltés lors des
mesures de biormsse, et le tableau 3 la prcductim de mtiilres azotées to-
tales par hectare.
Là aussi on constate des variations -k-&s *rtantes selon les tjrpes
de @tunages, les années et la distance au forage ; elles sont encore liées
à celles de la pluviométrie qui intervient sur la composition botanique du
@turage (plus ou moins de légumineuses) et son 6tat végétatif (dessication
moins rapide si la fumre azoi$e est satisfaisante) au mmnt de la z.&ol-
te. Ainsi dans 73 p.100 des cas c'est à proximité des forages que la pro-
duction en matière azotée totale est la plus 6levée là o\\i la fumum est la
plus fotie et dans 15 p.100 elle est In plus faible 2 2/3 kms. Si ces dif-
férences de teneurs sont très nettes sur de l'herbe verte, il n'en est plus
de IT&YE quand cette herbe est devenue foin ou paille sur pieds, dans les-
quels elle est syt&mtiquemmt faible. Mais subsistent toujours les diffé-
rences de production.
Ces trois tableaux mntrent donc bien les variations parfois très im-
portantes du disponible en aliment de base ayant une valeur alimntati
égalemnt variable principalemmt en fin de saison des pluies et à un de-
gr6 moindre en saison sèche.'
De telles wwiations devraient entratier, en vue de l'établissement
d'un plan rationnel d'alim&ation, une adaptation continuelle de la char-
ge au stock disponible qui devra être calculé à chaque début de saison
sèche et dont la valeur fourra&% conditionnera chaque année égalent
la quantité et la qualité du cmplérrmt ou du supplément alimsntaire à
distribuer.
.D. / . . .

- 4
Si le cheptel prhent est supérieur aux capacités de la zone desser-
vie par un foraFe et que lgexcédent ne peut être envoyé ailleurs (ce qui
est pratiqgemnt le cas général) on peut étendre cette surfack pâtu&e en
créant de nouveaux points d'abreuvemônt qui mttmnt en valeur des par-
cours actuellemnt inexploités 3 mis ceci implique alors une gestion ap-
propriée de ces points d'eau pour éviter de retomber dans la situation
antérieure. On peut égalerrent constituer des réserves fourmgères par
fauchage et fat-mage de la v@tation envirmmnt le forage très peu ex-
ploitée car une très forte proportion est détruite par piétinent et
souillée par les fécès et urines, mis qui a une bonne valeur et est
abondante.
En ccnclusion, il est certain que l'adaptation de la charge aux ~LX-
sibilités des parcours est la première r&le à respecter pour le dévelop-
Frit et l'intensification de l'élevage mis peut êtm la plus difficile
à &aliser compte tenu de ses énoms variations d9une année à l'autre.
Dans ce domine je pense qu'il serait souhaitable que la SODESP nous fas-
se part de 3.9expériencf- qu'elle y a acquise.

Tableau 1
PRODUC3?IVFl'ES EN
IrIA!rm SEOIIES (EN xi* la-9
.-.....

..*....v
-.*.
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197i
l
-.
.
_
.
. . _
- - . .-.
Forage
Distance
l
1980
-
0‘5 km
840
f
2.
800
1
160
**m&
km
5.km
-
180
0.5 km
1150
MBIDI
2.*5 10n
/
/
1
800
4. km
1
t 0.5 km
1050
1200
1590
km I
/
V~XDOU TINGOLI' 3.
300
950
960
-
,5.h
'1325
1750
0.5 km
T3?33EKRF
km
2.
1 5. hn I
0*5 Jan
Jan
LKBGAR
I 3.3. kmkm
5,
5, hll
hll
I
I
0.5 km
660
“i
1025
J
620
AHALI
2.5 km
645
:
650
520
5, Jan
540
1150
775

?rzblcm 2
TIDlZURS EN N.A.T. EN $M S.
1974
1975
1976
==%-
*
. .
.-:-I...
e.-m
1979.
4
0.5
55.4
121.8
92.3
80.6
119.4
k
m
TATQUI
2 .
6105
70.3
66.
114.5
103.3
k
m
,5
74.2
61.6
80,
9203
-km
0.5
55.7
128.8
84.2
177
62
Jan
MBIDI
.
2.5 km
51.3
lOle2
60.8
106.3
9 3
94
4.
95oP
69.1
9505
km
f
0.5
64.6
139.
65.5
152.9
68.
~100
k
m
&mGOLI
3 .
67.8
101.7
64.1
138.7
70.4
9803
,71
k
m
5.
85.6
71.5
66.
123.7
83.3
106.7
118
h-n
!
b
oo
l
103.
97
km
TESSEKRE
20 km
133e.8
92
5.
104.9
lun
91
0.5
150.3
k
m
67
LABGAR
3. k m
99.4
96
5 . km
85.9
58. .
89o7
146.8
112.3
16705
102.7
94 <’
0
.
5
k
m
t
ANAL1
2.5
125.7
i56m3
131.6
55.1
51.2
km
55
5.
61
128.9
119.2
77.6
82
'78
km
4
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-.-. - ‘. - . . -4

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