(Rev. ZOO~. Bot. Afr., LXXIII, l-2). (A paru...
(Rev. ZOO~. Bot. Afr., LXXIII, l-2).
(A paru le 30 mars 1966).
Notes et remarques
au sujet d’une collection de Trématodes
du Musée Royal de l’Afrique Centrale
PAR SIMON ‘GRETILLAT
(Rev. ZOO~. Bot. Air., LXXZZZ, 1-2).
(A paru le 30 mars 1966).
Notes et remarques
au sujet d’une collection de Trématodes
du Musée Royal de l’Afrique Centrale
PAR SIM~ON GRETILLAT
Le Musée ~Royal ,de ,l’Afri$que Centrale à Tervuren (Belgique) ren-
ferme dans ses collections de très importants lots ,de trématodes
parasites d’animaux sauvages et domestiques, récoltés durant les cinq
ou six dernières décennies dans diverses régions du Congo (Léopold-
ville).
En 1964, le Dlocteur BENOIT nous demanda d’examiner et de déter-
miner un certain nombre de ces prélève’ments non encore identifiés
et comportant notamment des parasites des réservoirs gastriques des
ruminants.
Dans ,la présente note, sont donnés les résultats de ces détermina-
tions et la description de la forme adulte de l’espèce Buxifrons buxi-
frcms (R. T. LEIPER, 1910) parasite de l’estomac de 1’Hippopotame
et
de 1’Eléphant (DOLLFUS, 1963) et pour laquelle NASMARK en 1937 a créé
le genre Buxifrons d’ont seules les formes immatures étaient connues.
Ces exemplaires adultes proviennent de la panse d’un Bœuf. Ce rumi-
nant est Peut-êt<re un hôte normal pour ,ce trématode.
Dans ,la même collelcti80n existe un ,lot important de CotyZophoron
cotyluphoron
(ST. & GDLD., 1910) récoltés dans la panse de 10 bovidés
du Manicma. Tous les exemplaires présentent une dépression ventrale
nettement marquée, avec cependant tous les caractè’res de l’espèce
classique.
- 167 -
Enfin, chez un Buffle noir, plusieurs centaines de paramphistomes
appartenant au genre Ceylonocotyle NASMARK, 1937, ont été rapportées
à <l’espèce C. scoliocoelium l( FISCHQEDER, 1904). Cependant, certains
caractères anatomiques et histologiques de l’aire génitale permettent
de ,les considérer comme une variété nouvelle.
SUPER FAMILLE
PARAMPHISTOMATOIDEA (ÛTILES & G~LDBERGER, 19 10)
FAMILLE PARAMPHISTOMATIDAE CFISCHOEDER, 1901)
Genre BUXIFRONS NASMARK, 1937
Buxifrons buxifrons (LEIPER, 1910). - (Fig. l-4).
Deux tubes nos 54 et 6593 à 6892; - hôte : boeuf; - lo,calité : Mayum-
be, Temvo; - récolteur : E. LANCE.
Le premier tube contient 94 spécimens, le second 233.
En 1910, LEIPER décrit sous le nom de Paramphistonzum
buxifrons,
un Paranzphistonzatidae récolté dans l’estomac d’un Hippopo#tame
(Hippopotames amphibies) par la ‘Swedisch-Soudan
Expedition (1900-
1901).
En 1937, NASMARK examinant des spé’cimens ,du même lot, crée
pour ‘cette espèce le genre Buxifrons, caractérisé en particulier par son
habitus totalement différent de celui du genre Paranzphistomunz.
En effet, lors de sa description, LEIPER .décrit ce trématode de la
manière suivante : « the body is very similar in shape to the leaf of
the box tree ». Vu par sa face ventrale, le ver ressemble étonnamment
à une petite feuille tde buis dont les (bords seraient tournés vers l’avant.
En 1963, R. PH. DOLLFUS, examinant une cckllection en provenance du
Congo Léopoldville, ,retrouve Buxifrons buxifrons dans six prélève-
ments provenant des estomacs de trois Hippopotames de la rivière
Kasaï, de la Nouvelle Anvers et ‘de ,Kin,du, et dans un lot d’Helminthes
récolté dans l’estomac d’un Eléphant du Kasaï.
LEIPER, NASMARK et D~OLLFCS, malgré un très grand nombre ,de spé-
cimens examinés, n’ont pu étudier que des spédmens immatures, soit
présentant des testicules ‘de très failble diamètre, comme c’est de cas
de NASMARK, soit présentant des gonades mâles bien développées, mais
sans présence ,d’œufs mûrs dans le tractus utérin, comme c’est le cas
de LEIPER. Les ,descriptions ‘de LEIPER et de NASMARK sont donc incom-
- 168 -
@tes, puisvque faites à partir d’exemplaires non encore mûrs. Jusqu’à
présent, ce trématode n’a été signalé que de 1’Hippopotame
et de
I’EIéphant; or les deux tubes que nous avons examinés ont Cté préle-
vés dans <les réservoirs gastriques d’un bœuf.
De ‘dimensions variables ‘(35 mm à 75 mm) la moitié environ des
specimens ont des œufs dans l’uterus avec .des gonades mâles et fe-
melles bi,en dével,oppées.
Nous croyons intéressant de compléter la description de LEIPER, en
donnant les résultats des mensurations rque nous avons pu faire sur
un certain nombre ‘d’exemplaires adultes (12). Les vers ont été coupes
en coupes longitudinales et transversales sériées de 15 ‘1~ d’épaisseur
et c,olorées à l’hémalum-éosine.
DESCRIPTION.
HABITUS. - La face ventrale concave et fortement incurvée du ver,
présente des sillons transversaux profonds, étroits, ‘délimitant des
bandes épaisses ,dont la surface irrégulière donne à l’ensemble un
aspect tourmenté. La face dorsale convexe est ,recouverte de petites
stries transversales à peine marquées : ‘les bords latéraux bordant la
face ventrale s’atténuent en savant vers ,la région ,de la ventouse orale
et se terminent sur la marge antérieure ‘de I’acetabulum qui est ter-
minal mais ‘dont l’ouverture est dirigée ventralement.
Le pore génital se présente sous la forme d’une petite élévation cir-
culaire placée sur une ligne médi’o-ventrale, au niveau du sixième an-
térieur du ver.
Diunensions. Les spécimens les plus petits mesurent 35 mm de long,
les plus grands 7,5 à 8 mm. La ‘moyenne est de 4 mm à 4,5 mm.
Fixé à l’alcool, le ver est marron clair.
CUTICULE EXTERNE. - L’assise musculaire placée immésdiatement
en
dessous de la couche cuticulaire est beaucoup plus épaisse ventrale-
m.ent que *dorsalement. En coupes transversales (fig. l), la face ven-
trale a l’aspect ‘dune gouttière à fond plat et à bmords abrupts soutenue
par une ‘très forte musculature. Ce grand développement musculaire
a <peut-être un rôle ,dans le <déplacement et la fixation de ,l’helminthe
en se comportant comme une ventouse. S&on épaisseur maximum est
de 290 lu au niveau ,de la partie moyenne du ver, ,de 145 lu au niveau du
pore génital, et dorsalement de 58 à 72 if.
TUBE DIGESTIF. - La ventouse O#rale est placée à l’extrémité anté-
rieure du ver. La bouche s’ouvre au fond d’un petit infundibulum de
11Olu ,de iprofondeur constitué par une inversion ,cuticulaire. La ven-
- 169 -
touse ,a 340 11 de longueur sur 320 ‘u de largeur. Elle est sutbsphérique.
L’épaisseur maximum de sa paroi est de 180 u, Ehe est entourée par
un réseau lymphatique particulièrement dense.
‘I500 t”
Fig. 1. - Coupe transversale de Buxifrons bunifrons dans la partie moyenne du ver.
L’oesophage mesure 500 su et a une paroi très épaisse. La bifurcation
caecale se trouve en dessous du niveau du pore génital et ‘donne nais-
sance à deux coe’ca très circonvolutionnés, qui se dirigent tout d’abord
vers les parties latérales du ver et parcourent l’heliminthe en position
latéro-postésieure jusqu’au niveau du plafond de l’acetabulum (figs. 2
et 3).
ACETABULUM. - Ses dimensions sont les suivantes:
diamètre externe: 970 u; profondeur avec paroi: 725 u; profondeur
sans la paroi : 435 p ; épaisseur maximum de la paroi: 310 p.
Au point de vue histologique, il est analogue au type de ventouse
ventrale rencuntrk chez les Paramphistomum.
Chez la plupart ,des exemplaires, sa portion musculaire ne s’ouvre
pas directement à l’extérieur, mais est bordée par une couronne tissu-
laire formée de tissu aréolaire continuant postérieurement le corps
de l’helminthe.
Le plafond de l’acetabulum est ,directement en contact avec la vési-
cule excr&ice qui s’appuie sur lui.
Fig. 2. - Coupe histologfcluc longitudinale de û. htlxifY0m
génital.
passant par le pure
- 171 -
APPAREIL GÉNITAL. - a) Pore génital (fig. 4).
11 est situé sur la face ventrale à 900 1~ environ de la bouche au som-
met d’une petite élevure circulaire de 350’~ environ de #diamètre, re-
prés,entant les bords d’un atriulm génital ‘peu développé dont les parois
peu musculeuses sont représentées par une légère densification de la
tuni,que mus’culaire de la paroi ‘de la face ventrale du ver.
La papille génitale a la forme ‘d’un champignon de 130 p de diamè-
tre environ sur 95 u d’épaisseur où convergent les orifices mâle et
femelle.
Fig. 3. - Coupe histologique longitudinale de B. buxifrons passant par la partie
moyenne de la ventouse orale.
b) Appareil génital mâle.
Les ,deux testicules très faiblement ,lobés et Iégerement aplatis en
partie anténo-postérieure, sont placés ,l’un ,devant l’autre dans la partie
axiale du ver au niveau ,de sa plus gran,de épaisseur.
Le testicule antérieur mesure 540 u environ sur 400 p aépaisseur; le
postérieur 820 if sur 4.80 8~ d’épaisseur (fig. 2).
Les deux canaux déférents aboutissent à une vésicule séminale pla-
cée immédiatement en dessous de la prostate; elle est très circonvo-
lutionnée et ‘ses anses ont un ,diamètre de 90 p, et une pars musculosa
de ,longueur plus réduite (50 p de diamètre lmoyen, épaisseur de la
paroi : 14 u).
La pars prostatica trapue a 460 p de longueur sur 185 p d’epaisseur
moyenne Qfigs. 2 et 4).
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- 172 -
c) Appareil génital femelle.
L’ovaire légèrement aplati, mesure 326 lu de ,diamètre sur 182 p d’e-
paisseur. Il est en posi,tion médiane au niveau du cul-de-sac de la vési-
cule excrétrice et sa face postérieure s’appuie sur la face antérieure
du testicule postérieur (fig. 2).
L’oviducte qui lui fait suite, est très allongé.
Fig. 3. - Coupe histologique longitadinde de B. huxifrons passant par le pore
génital.
La glande de Meblis est placée en arrière de l’ovaire ; elle mesure
environ 175 ~1 de long sur 70 li d’épaisseur.
Faisant suite à ce complexe glandulaire, existe un vaste recepta-
culum sert2ini.s uterinum, qui est placé un peu en dehors de l’axe mé-
dian llongitudinal de l’helminthe, soit à droite, soit à gauche suivant
les spécimens, parfois à cheval sur l’axe ,mé.dian, la partie moyenne
ayant un calibre inférieur en raison du peu d’espace laissé, d’une part
par la vésicule excrét’rice, d’autre part, par les gonades mâles.
Les circonvolutions utérines qui rem’ontent vers la partie antérieure
du ver, ne suivent pas exactement le plan longitudinal médian de
l’helminthe.
De dorsal, l’utérus passe en position ventrale juste en dessous du
niveau de la région sousaprostatique,
en croisant la vésicu’le séminale
et le pars muscufosa. Le canal génita1 femelle débouche dans le pore
génital, juste en dessous de la prostate.
- 173 -
Les œufs in utero mesurent 115 à 135 p de long sur 65 à 70 p de
large.
Les glandes vitelbogènes se présentent SOUS la forme de grappes
distribuées latéralement en dehors de la zone délimitée par les coeca.
Elles sont peu denses en partie ZintérieUre et se terminent au niveau
de la vésicule excrétrice. Elles ne débordent jamais dans les parties
latero-antérieures et latero-postérieures de l’helminthe (fig. 1).
APPAREIL EXCRÉTEUR. - La vésicule excrétrice est de très grandes
dimensions. Elle s’appuie sur le plafon,d de l’acetabulum antérieure-
ment, est contiguë à l’ovaire, et voisine antérieurement avec la glande
de Mehlis, le receptaculunz seminis uterinum et la base du testicule
postérieur.
Le canal excréteur passe entre la paroi dorsale et I’acetabulum
(fig. 2). Le pore excréteur s’ouvre à 350 p environ de l’extrémité pos-
térieure. 11 ne croise pas le canal de Laurer.
APPAREIL LYMPHATIQUE. - 11 est particulièrement développé et très
dense chez ce trématode, surtout au niveau de la ventouse orale, de la
vésicule excrétrice et de 1.a région acétabulaire (fig. 2).
DISCUSSION. - Les dimensions que nous donnons pour ces spéci-
mens adultes récoltés chez un bsovin, sont sensiblement les mêmes
que celles données par LEIPBR en 1910. Les quelques petites différen-
ces entre la description de LEIPER et la nôtre, viennent de ce que le
matériel étudié par cet auteur, n’était pas ,mûr. Cependant, LEIPER
ainsi que NASMARK parlent de ventouse orale piriforme, alors que nous
avons trouvé chez tous nos spécimens, une ventouse orale sub-sphe-
rique.
AU sujet de Buxifrons maxima NASMARK, 1937, un certain nombre
d’exemplaires de grande <taille présents dans les deux (lots que nous
avons examinés ont ‘des caractères voisins de ceux donnes par N~S-
MARK pour cette espèce.
D’après NAISMARK, B. maxima se différencierait de B. buxifrons par
des dimensions plus grandes (8,16 ‘mm au lieu de 2,92 a 3,5 mm).
Or, nos exemplaires adultes de grande taille de 7 à 7,5 mm de long
ne présentent pratiquement sur coupes, aucune différence anatomi-
que et hktologique avec ceux de taille plus réduite (3 à 5 mm de long).
Nous pensons don’c qu’ils appartiennent tous a l’espèce B. buxifrons.
Il est intéressant de remarquer que jusqu’à présent Buxifrons buxi-
frons n’a été signalé que de 1’Hippopotame
ou de I’Eléphant, chez les-
quels n’ont été trouvés que des vers immatures. Or, dans ces prelè-
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- 174 -
vements récoltés dans la panse d’un bovin, près de la moitié environ
des Helminthes sont adultes. Le Boeuf serait-il l’hôte normal de ce
trématode alors que l’HipSpopotame et 1’Eléphant seraient des hôtes
accidentels ‘chez ,lesquels 1’Helminthe atteindrait diffcilement le stade
adulte? D’autres récoltes effectuées chez ‘ces herbivores ,permettront
peut-être de se rendre compte de la spécificité ou d.e l’ubiquité de ce
paramphistome.
Genre COTYLOPHORON (STILES & GOLDBERGER, 1910)
Calicophoron ijimaï (FUKUI, 1922)
Musée Tervuren nos 6395-6409. - Hôte: Bœuf; ~OC.: Kindu (8-1X-
1914): réc.: L. CHARLIERS).
Cotylophoron cotylophoron ( FISCHIOEDER, 1901). - (Fig. 5).
Mu&e Tervuren nos 6281 à 86290. - Nombre : 10 ; hote : Bœuf ; lot. :
Zam’bi (3,0-111-1922); réc. : J. GHESQUIÈRE.
Musée Tervuren no 48. - Nombre : 11; IOC. : Zambi (30-111-1922) ;
réc. : J. GHESQTJIÈRE.
Musée Tervuren nos 7701-8QQO. - Hôte : Bœuf (estomac) ; lot. : Buta
(1930); réc.: ,R&. Fr. HUTSEBAUT.
Musée Tervuren nos 7201-7500. - Hôte : Bœuf ‘(estomac) ; lot. : Buta
(1930); A.: Rév. Fr. HUTSEBAUT.
Musée Tervuren nos 6930-7200. - Hôte : Bceuf (estomac) ; loç. : Buta
(1930); réc.: R’év. Fr. HUTSEBAUT.
Mus~é~ Tervuren nos 3 14162-3 1.5 11 . - Hôte : Bas cuffer (estomac) ; lot. :
Manzadi, IV-1937; réc.: Dr. E. DARTEVELLE.
Musée Tervuren nos 31512-311561.
- Hôte: Bus caffer (estomac); IOC.:
Manzadi ; réc. : Dr. E. DARTEVELLE.
Musée Tervuren no 32691. - Hôte: Vache nu 240; ~OC. : Maniema,
Kasongo ~(3-111-1960); réc.: P. L. G. BENOIT.
Musée Tervuren no 32692. - Hôte: Vache no 241; l,oc.: Maniema,
Kasongo (3-111-1960); réc.: P. L. G. BENOIT.
Mu&e Tewuren no 32706. - Hôte: Vache no 314; IOC.: Maniema,
Kasongo (21-IV-1960); réc. : 1P. L. G. BENOIT.
Musée Tervuren no 32707. - Hôte: Vache no 312; IOC.: Maniema,
Kasongo (21-IV-1960); réc.: ‘P. L. G. BENOIT.
Musée Tervuren no 32708. - Hôte: Vache no 253; ~OC.: Maniema,
Kasongo (10-111-1960) ; réc. : P. L. G. BENOIT.
7-
,- - “ÿrùp-~ -
. .
- 175 -
Musée Tervuren no 32713. - Hûte: Vache no 363; IOC.: Maniema,
Kasongo (2-VI-1960); réc.: P. L. G. BENOIT.
Musée Tervuren no 32723. - Hôte : Vache no 346 ; lot. : Maniema,
Kasongo (12-V-19,60); ré’c. P. L. G. BENOIT.
Musée Tervuren no 32731. - Hôte: Vache no 384; JOC. : Manielma,
Kasongo (9-VI-1960) ; réc. : P. L. G. BENOIT.
Musée Tervuren no 32738. - Hôte : Vache no 347 ; IOC. : Maniema,
Kasongo (19421960) ; réc. : P. L. G. BENOIT.
Musée Tervuren no 32744. - Hôte: Vache no 345; ~OC.: Maniema,
Kasongo (12-V-1960); rk. P. L. G. BENOIT.
Dan,s un important prélèvement opéré par le Docteur BENOIT en
1960 dans le rumen de 10 bovidés abattus dans le Maniema, à Kasongo
(nos 32691 à 32744), l’ensemble des ,Paramphistomes
examinés présente
les caractères classiques de l’espèce Cotylopkoron cotylopkorum, au
point ,de vue habitus, position et dimension des organes internes ainsi
que de l’anatomie et de l’histologie de l’au-e ‘génitale si particulière de
cette espèce. Cependant, ces s,pécimens présentent tous et cela peut
difficilement être attribué à une action déformante du milieu fixateur,
une déspression ventrale très nettement marquée, limitée latéralement
par deux bords plus ou moins saillants, ce qui donne à l’ensemble, un
aspect général voisin de celui de B~xifvons. Dans un premier examen,
n’eus avions pensé avoir affaire à une espèce appartenant à ce genre
et présentant un sphincter génital extrêmement développé, mais un
examen approfon,di sur coupes histologiques sériées, nous a montré
qu’il s’agit bien de l’espèce Cotylopkorun cotylopkorum (fig. 5).
Cotylophoron cotylophorum
Cotylophoron cotylophorum
spéçimens récolt& par le Dr. BENOIT.
longueur : 4,75 mm
longueur : 4,25 mm
largeur : 1,8.5 mm
largeur max.: 1,67 mm
acetabulum :
acetabulum :
- diamètre 1260~
- diamètre 1200~
- épaisseur paroi : 236 p
- épaisseur paroi 218 p
ventouse orale :
Ventous#e oralte :
- longueur 685’~
- longueur 515~
- diamètre 500 p
- diamètre 490 p
pore génital :
pore génital :
- diamètre 840~
- diamètre 680~
- épaisseur paroi 290 à 300F
- épaisseur paroi 230 P
e--m- Y
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- 176 -
L’homogén,éité des caractères relevés chez tous les exem,plai,res de
ces importantes récoltes faites sur des animaux de la même région,
pourrait laisser supposer qu’il s’agit d’une variété de l’espèce Cotylo-
phoron cotylophouunz. Cepen,dant, la seule modification de l’habitus
dans un groupe ,où il est bien connu que la flaccidité *du stromea aréo-
laire est extrêmement grande, n’a ‘que très peu de valeur. Nous rap-
portons donc ces prélèvements à l’espèce classique Cotylophovon coty-
lophorum.
Fig. 5. - Coupe longitudinale passant par la partie moyenne d’un Cotylophoron
cotylophorum présentant une dépression ventrale nettement marquée.
- 177 -
Ceylonocotyle scoliocoelium, n. var. benoîti (fig. nos 6 et 7).
Musée Tervuren nos ;0352-30451. - Hôte : Buffle noir (intestin);
~OC.: Kasaï, Lula, terr. Luisa (VIII-1956); réc. Dr. M. POLL.
Le tube contient 330 spécimens en bon état de conservation.
Fig. 6. - Coupe histologique longitudinale de Ceylmocotyle sco2iocoelium
benoiti n. var. passant ‘par le pore gknital.
HABITUS. D’allure trapue, la partie postérieure ‘du ver a un diamètre
légèrement supiérieur à Ce!lui de la partie antérieure. Orifice buccal
terminal. Pore génital faisant saillie au niveau du tiers antérieur de la
face ventrale. Le sphincter atrial a la forme d’une courolnne à bourre-
lets arrandis. Acetabdum s’ouvrant dans la partie terminale de la
paroi ventrale, la partie postérieure du ver étant subsphérique chez la
plupart des exemplaires.
Longueur 2,4 à 2,5 ,mm.
Diamètre maximum: 1,4 à 1,5 ,mm.
- 178 -
Sur conpes sériées, colorées à l’hemalum éosine, il n’a pas été pos-
sible ,de mettre en évi’dence ni les glandes génitales ni les glandes vi-
tellogènes, les spécimens étant immatures. En conséquence, nous ne
décrirons pas l’anatomie interne ap,pareil par appareil, mais plutôt
région par rkgion.
Fig. 7. - Coupe histologique longitudinale de la partie antérieure de
Ceylonocotyle scoliocoelitm benoîti, montrant les structures du pore génital,
de la ventouse orale et de I’cesophage.
La bouche s’ouvre au fond d’un infundibulum à parois cylindri-
ques de 125 u de profondeur sur environ 75 u de diamètre.
La ventouse orale allongée a une longueur de 570 à 615 :p pour un
~diamètre maximum de 385 à 420’~. L’épaisseur maximum de la paroi
est de 190 à 200 u. La paroi interne est recouverte de petites papilles
- 179 -
dans la partie centrale de la vemouse; les fibres longitudinales domi-
nent alors que dans la région périphérique ce sont les fibres circulai-
res qui sont les plus nombreuses. L’œsophage est très court 330 a
450 #if de long à parois épaisses. Les fibres cifrculaires ,diminuent princi-
palement dans la région périphérique de l’organe. Ce bulbe œsqha-
gien a ‘des parois épaisses de 65 lu environ, mais ne présent,ant pas de
sjphincter bien indivi.dualisé. La bifurcation caecale ‘de par la direction
nettement perpendiculaire .de l’œsophage par rapport a la ventouse
orale, se trouve sur un plan transversal passant par le pore génital.
Cette disposition est vraisemblablement due à la présence du com-
plexe pars prostaticafpars nzusculosa, empêchant l’œsophage de se
diriger directement vers la partie postérieure de l’helminthe. Les
coeca qui lui font suite partent à angle droit pour se diriger vers la
partie latérale du ver et ‘ensuite vers la région acetabulaire qu’ils attei-
gnent en décrivant des anses très fortement infléchies d’avant en
arrière.
L’acetabulum
a un diamètre maxima de 900 à 9,60 EL. Ouverture exter-
ne ,de 300 à 320 lr et paroi *de 380 à 385 u maximum. Il a l,es caractères
histologiques signalés chez le genre Ceylonocofyle.
PORE GÉNITAL. 11 est très développé et fait sailrlie à l’extérieur sous
forme d’un sphincter très fortement musclé de 350~ de diamètre
avec une paroi de 190 1~ d’épaisseur. Le fond de l’atrium génital où
débouche le pénis se trouve à 400-450 1~ de l’arrivée du Sphin#cter. Cet
atrium a une lumière presque nulle tout au moins sur des vers fixés.
La structure histologique étudiée sur coupes du Sphin>cter genital mon-
tre que les _Fi)bres musculaires circulaires sont uniformément réparties
dans toute l’épaisseur du sphincter sans qu’il soit possible de mettre
en &iden(ce une densification spéciale des faisceaux au niveau d’une
région bien déterminée. L’ensem\\ble ‘qui a 450 lu d’epaisseur d’avant en
arrière est donlc bien un véritable sphincter génital dont la rnuscula-
ture se confond avec la paroi de la face ventrale du ver qui mesure
dans cette région 80 à 90 u d’épaisseur.
La pars prosfatica a pu être observée sur quelques exemplaires. Elle
est très longue (900 u). La pars musculosa est à peine différenciée sur
ces jeunes spécimens. Les quelcques anses mises en évi,den’ce mesurent
de 45 à 57 p de diamètre avec une paroi de 25 u.
- 180 -
DISCUSSION
En 1937, NASMARK
cr,ée le genre Ceylonocotyk et y in’clut les quatre
espèces ‘décrites par FISCIIOE’DER :
Paramphistomum orthocoelium, 1901
Paramphistomum dicranocoelium, 1901
Paramphistomum stroptocoelium,
1901
Paramphistomum scoliocoelium, 1904.
Fig. 8. - Coupes longitudinales de:
A = la partie anterieure de Ceylonocotyle orthocoeliunz avec la ventouse orale,
l’oesophage et le pore génital (d’aprb FISCIIOEDER, 1903).
B = la partie antérieure de C. orthocoelitrm avec la ventouse orale, I’œsophage
et le pore gknital (d’aprbs FISCIIOEDER, 1903).
En 1951, DURIE signale et redécrit l’espèce Ceylonocotyle strepto-
coelium ,du Queensland (Australie) et donne les caractères histologi-
ques de l’œsophage chez cette espèce.
En 1956, DINNIK au Kenya trouve Ceylcmo~cotyle scoliocoelium sur
des bovins nature~llement infestés et ,le redécrit.
Chez les quatre espèces du genre, le canal excréteur ne croise pas
le canal de Laurer et les deux pores de chacun de ces organes sont
sur .la ligne médio-dorsale du ver.
..- .,. “c. .,.
_
- 181 -
FISCHOEDER dit en effet:
« Arten ohne Kreuzung von Excretionsblase und Laurer’schen Ca-
nal. Beide miinden in der Mittellinie den Riickenflache, jedoch die
Excretionblase hinter dem Laurerschen Canal ».
Les glandes vitellogènes sont disposées en groupe accompagnant
latéralement les anses intestinales.
c
Fig. 9. - Coupes longitudinales de:
C = du pore génital de C. st~eptocoelium (d’après FISCHOEDER, 1903).
D et D’ = du pore génital de C. scoliocoeliunz (échelle 0,l mm) (d’après DINNIK,
19%).
L’acetabu’lum a une ouverture et une profon’deur restreintes, à ce
sujet FISCHQEDER dit :
« Dotterstockfolliksl zu grossern Gruppen vereinigt, welche in einer
gewissen regelmassigen Anordnung die Darmschenkel begleiten. K;ir-
per meist fast gerade gestreckt nur das Hinterende ventraIw&ts ge-
krümmt, Saugnapf verhaltniss mtissig klein ».
Le,s exemplaires ‘que nous avons examinés présentent tous ces carac-
tères et appartiennent au genre Ceylonocotyle.
- 182 -
Ils ne peuvent être rapportés à l’espèce Ceylonocotyle orthocoelium
où l’oesophage
est de très grande dimension, où la cuticule présente en
position antérieure de petites papilles et où la ventouse orale est
pourvue d’un sphincter buccal (fig. 8 A).
Chez Ceylonocotyle dicrunocoelium, l’œesophage est moyennement
long, égal à deux fois la ventouse orale et la bifurcation caecale se
trouve au niveau du pore génital (fig. 8 B).
Par contre, le pore génital qui chez les 4 espèces déjà décrites a un
sphincter atrial peu ,développé et une mus8culature faisant peu saillie
à la surface de la paroi ventrale, est très important chez les spécimens
que nous avons examinlés (3/4 environ du volume de la ventouse orale)
(fig. 7 et fig. 8 A, B, et fig. 9 C, D et D’).
Les exemplaires étant immatures, il est malaisé d’accorder une
val’eur de critère ,d’espèce aux caractères signalés pour le pore génital,
cela malgré une pars prostutica beaucoup plus longue que chez C. sco-
ZiocoeZium 900 8~ au lieu de 150-220 p selon DINNIK (1956).
Nous nous contenterons donc de considérer ce Ceylonocotyle com-
me une nouvelle variété: CeyZonocotyZe scoiiocoeliunt, var. benoîti en
la dédiant au Docteur BENOIT qui nous a envoyé pour étude cet inté-
ressant matériel, et en espérant pouvoir un jour examiner des spéci-
mens adultes permettant d’évaluer la valeur taxonolmique des parti-
cularités histologiques et anatomiques relevées au niveau de l’aire
génitale.
FAMILLE DES GASTROTHYLACIDAE ( STILES & GOLDBERCER, 1910)
Carmyerius spatiosus ( BRANDES, 1898).
Musée Tervuren nos 19301-19400. - Hôte: Bœuf (estomac); IOC.: Ile
de Mateba; réc.: Dr. E. DARTEVELLE.
Carmyerius mancupatus (FISCXOEDER, 1901).
Musée Tervuren nos 19206-193,OO. - Hôte: Bœuf (estomac); ‘lot.: Ile
de Mateba; réc.: Dr. E. DARTEVELLE.
Carmyerius minutus (FISCHOEDER, 1901) et Carmyerius schoutedeni
GRETILLAT, 1964 - flacon non étiqueté.
- 183 -
Carmyerius schoutedeni GRETILLAT, 1964.
Musée Tervuren nos 31512-31561. - Hôte: Bas caffer (estomac); IOC.:
Manzadi, IV-1937; rbc. : Dr. E. DARTEVELLE. - En association avec
Cotylophoron cotyiophorum.
Musée Tervuren nos 2405-2755. - Hôte : Buffle (estomac); ~OC.:
Ubangi, La Molenge, I-1930; réc. H. J. BRÉDO.
Mus#ée Tervuren nos 30453-30472. - Hôte : Buffle femelle; IOC. : Ka-
saï, Lula, terr. Luisa, VIII-1956.; réc.: Dr. M. POLL.
Musée Tervuren nos 31462-31511. - Hôte : Bas caffer (estomac); lot. :
Manzadi, IV-1937; ré,c. : Dr. E. DRRTEVELLE. - En association avec
Cotylophoron
cotylophorum.
Musée Tervuren nos 4485-5035. - Hôte : Cephalophus nigrifons GRAY;
IOC. : Uele, 15 kms W. de Bafuka ; réc. : Mission HUTEREAU.
FAMILLE DES FASCIOLIDAE RAILLIET, 1895
Fasciola gigantica COBWLD, 1855
Musée Tervuren no\\ 6149 à 6159. - Hôte: Vache (foie); IOC.: Buta
( 1924) ; ré’c. : ‘Rév. Fr. HUTSEBAUT.
Musée Tervuren no 33267. - Hôte: bétail (foie); lot. : Kivu; réc.:
Dr. RQDHAIN.
Musée Tervuren nu 9839 (1 exemplaire immature). - Hôte: Bœuf;
IOC.: Kabinda, 1930; réc.: Dr. RU~S~.
Musée Tervuren no 67, nombre 4. - Hôte : Bœuf (foie) ; lot. : Eli-
sabethville, II-1913 ; réc. LEGROS.
Musée Tervuren no 80, nom’bre 6. - Lot. : Elisabethville, XII-1911 ;
,
rec. : VALDONIQ.
Musée Tervuren n” 25701, nombre 1. - Lot. : Bembesa, II-1941 ;
réc. : VRIJDAGH.
Musée Tervuren nos 20237 5 20242, no’mbre 6. - Hôte: Bœuf; lot.:
Elisabethville, 1936 ; réc. : P. QIJARRÉ.
Musée Tervuren no 47, nombre: 2. - Lot. Léopoldville; réc.: VAN
DEN BRANDEN.
Fasciola nyanzae LEIPER, 1910.
Musée Tervuren nos 31048-31051. - Hôte: Hippopotame; ~OC.: ri-
vière Lulua près Pungo; réc.: J. MARQUES, 4-VIII-1956.
- 184 -
RESUME
L’étude d’une collection de trématodes du Musée Royal de l’Afrique centrale
de Tervuren, Belgique, permet de décrire les formes adultes de B~xifrons buxi-
from, LEIPER 1910, de remarquer un lot im,portant de Cotylophoron cotylophorunz
présentant une <dépression ventrale nettement marquée, et d’étudier un Ceylono-
cotyle récolté chez un buffle noir. Malgré l’absence des organes génitaux (formes
imlmatures), il a été rattaché à l’espèce CeyZonocotyZe
scoZiocoeZium, mais certai-
nes particularités anatomiques et histologiques de son ait-c génitale, nouNs ont
inci,té à créer pour lui une nouvelle variété Ceylonocotyle scoZiocoe2iuir2, var.
benoîti en attendant ‘de pouvoir examiner les formes adultes et d’attribuer une
valeur taxonomique à la morphologie tosutc particulière du pore génital de cet
helminthe.
INSTITUT D’ELEVAGE ET DE MEDECINE VETERINAIRE
DES PAYS TROPICAUX.
LABORATOIRE NATIONAL DE L’ELEVAGE ET DE
RECHERCHES VETERINAIRES.
Dakar-Hum (Senégal).
- 185 -
BIBLIOGRAPHIE
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1904) and its intermediate Host in Kenya, East Africa. -
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DURIE P. H .(1951). - The paramphistomes (Trematoda) of Australian
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Wales, 76, 41 : 48.
DURIE P. H. (1953). - The paramphistomes (Trematoda) of Australian
ruminants - Pat II. - The life history of Ceylonocotyle strep-
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Arten aus S’augethieren.
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NASMARK .K. E. (1937). - A revision of the tremat’ode fami’ly Param-
phistomidae. - ZOO~. Bidr. Uppsala, 16, 301: 565.
t
(A paru le 30 mars 1966).
Notes et remarques
au sujet d’une collection de Trématodes
du Musée Royal de l’Afrique Centrale
PAR SIMON ‘GRETILLAT
(Rev. ZOO~. Bot. Air., LXXZZZ, 1-2).
(A paru le 30 mars 1966).
Notes et remarques
au sujet d’une collection de Trématodes
du Musée Royal de l’Afrique Centrale
PAR SIM~ON GRETILLAT
Le Musée ~Royal ,de ,l’Afri$que Centrale à Tervuren (Belgique) ren-
ferme dans ses collections de très importants lots ,de trématodes
parasites d’animaux sauvages et domestiques, récoltés durant les cinq
ou six dernières décennies dans diverses régions du Congo (Léopold-
ville).
En 1964, le Dlocteur BENOIT nous demanda d’examiner et de déter-
miner un certain nombre de ces prélève’ments non encore identifiés
et comportant notamment des parasites des réservoirs gastriques des
ruminants.
Dans ,la présente note, sont donnés les résultats de ces détermina-
tions et la description de la forme adulte de l’espèce Buxifrons buxi-
frcms (R. T. LEIPER, 1910) parasite de l’estomac de 1’Hippopotame
et
de 1’Eléphant (DOLLFUS, 1963) et pour laquelle NASMARK en 1937 a créé
le genre Buxifrons d’ont seules les formes immatures étaient connues.
Ces exemplaires adultes proviennent de la panse d’un Bœuf. Ce rumi-
nant est Peut-êt<re un hôte normal pour ,ce trématode.
Dans ,la même collelcti80n existe un ,lot important de CotyZophoron
cotyluphoron
(ST. & GDLD., 1910) récoltés dans la panse de 10 bovidés
du Manicma. Tous les exemplaires présentent une dépression ventrale
nettement marquée, avec cependant tous les caractè’res de l’espèce
classique.
- 167 -
Enfin, chez un Buffle noir, plusieurs centaines de paramphistomes
appartenant au genre Ceylonocotyle NASMARK, 1937, ont été rapportées
à <l’espèce C. scoliocoelium l( FISCHQEDER, 1904). Cependant, certains
caractères anatomiques et histologiques de l’aire génitale permettent
de ,les considérer comme une variété nouvelle.
SUPER FAMILLE
PARAMPHISTOMATOIDEA (ÛTILES & G~LDBERGER, 19 10)
FAMILLE PARAMPHISTOMATIDAE CFISCHOEDER, 1901)
Genre BUXIFRONS NASMARK, 1937
Buxifrons buxifrons (LEIPER, 1910). - (Fig. l-4).
Deux tubes nos 54 et 6593 à 6892; - hôte : boeuf; - lo,calité : Mayum-
be, Temvo; - récolteur : E. LANCE.
Le premier tube contient 94 spécimens, le second 233.
En 1910, LEIPER décrit sous le nom de Paramphistonzum
buxifrons,
un Paranzphistonzatidae récolté dans l’estomac d’un Hippopo#tame
(Hippopotames amphibies) par la ‘Swedisch-Soudan
Expedition (1900-
1901).
En 1937, NASMARK examinant des spé’cimens ,du même lot, crée
pour ‘cette espèce le genre Buxifrons, caractérisé en particulier par son
habitus totalement différent de celui du genre Paranzphistomunz.
En effet, lors de sa description, LEIPER .décrit ce trématode de la
manière suivante : « the body is very similar in shape to the leaf of
the box tree ». Vu par sa face ventrale, le ver ressemble étonnamment
à une petite feuille tde buis dont les (bords seraient tournés vers l’avant.
En 1963, R. PH. DOLLFUS, examinant une cckllection en provenance du
Congo Léopoldville, ,retrouve Buxifrons buxifrons dans six prélève-
ments provenant des estomacs de trois Hippopotames de la rivière
Kasaï, de la Nouvelle Anvers et ‘de ,Kin,du, et dans un lot d’Helminthes
récolté dans l’estomac d’un Eléphant du Kasaï.
LEIPER, NASMARK et D~OLLFCS, malgré un très grand nombre ,de spé-
cimens examinés, n’ont pu étudier que des spédmens immatures, soit
présentant des testicules ‘de très failble diamètre, comme c’est de cas
de NASMARK, soit présentant des gonades mâles bien développées, mais
sans présence ,d’œufs mûrs dans le tractus utérin, comme c’est le cas
de LEIPER. Les ,descriptions ‘de LEIPER et de NASMARK sont donc incom-
- 168 -
@tes, puisvque faites à partir d’exemplaires non encore mûrs. Jusqu’à
présent, ce trématode n’a été signalé que de 1’Hippopotame
et de
I’EIéphant; or les deux tubes que nous avons examinés ont Cté préle-
vés dans <les réservoirs gastriques d’un bœuf.
De ‘dimensions variables ‘(35 mm à 75 mm) la moitié environ des
specimens ont des œufs dans l’uterus avec .des gonades mâles et fe-
melles bi,en dével,oppées.
Nous croyons intéressant de compléter la description de LEIPER, en
donnant les résultats des mensurations rque nous avons pu faire sur
un certain nombre ‘d’exemplaires adultes (12). Les vers ont été coupes
en coupes longitudinales et transversales sériées de 15 ‘1~ d’épaisseur
et c,olorées à l’hémalum-éosine.
DESCRIPTION.
HABITUS. - La face ventrale concave et fortement incurvée du ver,
présente des sillons transversaux profonds, étroits, ‘délimitant des
bandes épaisses ,dont la surface irrégulière donne à l’ensemble un
aspect tourmenté. La face dorsale convexe est ,recouverte de petites
stries transversales à peine marquées : ‘les bords latéraux bordant la
face ventrale s’atténuent en savant vers ,la région ,de la ventouse orale
et se terminent sur la marge antérieure ‘de I’acetabulum qui est ter-
minal mais ‘dont l’ouverture est dirigée ventralement.
Le pore génital se présente sous la forme d’une petite élévation cir-
culaire placée sur une ligne médi’o-ventrale, au niveau du sixième an-
térieur du ver.
Diunensions. Les spécimens les plus petits mesurent 35 mm de long,
les plus grands 7,5 à 8 mm. La ‘moyenne est de 4 mm à 4,5 mm.
Fixé à l’alcool, le ver est marron clair.
CUTICULE EXTERNE. - L’assise musculaire placée immésdiatement
en
dessous de la couche cuticulaire est beaucoup plus épaisse ventrale-
m.ent que *dorsalement. En coupes transversales (fig. l), la face ven-
trale a l’aspect ‘dune gouttière à fond plat et à bmords abrupts soutenue
par une ‘très forte musculature. Ce grand développement musculaire
a <peut-être un rôle ,dans le <déplacement et la fixation de ,l’helminthe
en se comportant comme une ventouse. S&on épaisseur maximum est
de 290 lu au niveau ,de la partie moyenne du ver, ,de 145 lu au niveau du
pore génital, et dorsalement de 58 à 72 if.
TUBE DIGESTIF. - La ventouse O#rale est placée à l’extrémité anté-
rieure du ver. La bouche s’ouvre au fond d’un petit infundibulum de
11Olu ,de iprofondeur constitué par une inversion ,cuticulaire. La ven-
- 169 -
touse ,a 340 11 de longueur sur 320 ‘u de largeur. Elle est sutbsphérique.
L’épaisseur maximum de sa paroi est de 180 u, Ehe est entourée par
un réseau lymphatique particulièrement dense.
‘I500 t”
Fig. 1. - Coupe transversale de Buxifrons bunifrons dans la partie moyenne du ver.
L’oesophage mesure 500 su et a une paroi très épaisse. La bifurcation
caecale se trouve en dessous du niveau du pore génital et ‘donne nais-
sance à deux coe’ca très circonvolutionnés, qui se dirigent tout d’abord
vers les parties latérales du ver et parcourent l’heliminthe en position
latéro-postésieure jusqu’au niveau du plafond de l’acetabulum (figs. 2
et 3).
ACETABULUM. - Ses dimensions sont les suivantes:
diamètre externe: 970 u; profondeur avec paroi: 725 u; profondeur
sans la paroi : 435 p ; épaisseur maximum de la paroi: 310 p.
Au point de vue histologique, il est analogue au type de ventouse
ventrale rencuntrk chez les Paramphistomum.
Chez la plupart ,des exemplaires, sa portion musculaire ne s’ouvre
pas directement à l’extérieur, mais est bordée par une couronne tissu-
laire formée de tissu aréolaire continuant postérieurement le corps
de l’helminthe.
Le plafond de l’acetabulum est ,directement en contact avec la vési-
cule excr&ice qui s’appuie sur lui.
Fig. 2. - Coupe histologfcluc longitudinale de û. htlxifY0m
génital.
passant par le pure
- 171 -
APPAREIL GÉNITAL. - a) Pore génital (fig. 4).
11 est situé sur la face ventrale à 900 1~ environ de la bouche au som-
met d’une petite élevure circulaire de 350’~ environ de #diamètre, re-
prés,entant les bords d’un atriulm génital ‘peu développé dont les parois
peu musculeuses sont représentées par une légère densification de la
tuni,que mus’culaire de la paroi ‘de la face ventrale du ver.
La papille génitale a la forme ‘d’un champignon de 130 p de diamè-
tre environ sur 95 u d’épaisseur où convergent les orifices mâle et
femelle.
Fig. 3. - Coupe histologique longitudinale de B. buxifrons passant par la partie
moyenne de la ventouse orale.
b) Appareil génital mâle.
Les ,deux testicules très faiblement ,lobés et Iégerement aplatis en
partie anténo-postérieure, sont placés ,l’un ,devant l’autre dans la partie
axiale du ver au niveau ,de sa plus gran,de épaisseur.
Le testicule antérieur mesure 540 u environ sur 400 p aépaisseur; le
postérieur 820 if sur 4.80 8~ d’épaisseur (fig. 2).
Les deux canaux déférents aboutissent à une vésicule séminale pla-
cée immédiatement en dessous de la prostate; elle est très circonvo-
lutionnée et ‘ses anses ont un ,diamètre de 90 p, et une pars musculosa
de ,longueur plus réduite (50 p de diamètre lmoyen, épaisseur de la
paroi : 14 u).
La pars prostatica trapue a 460 p de longueur sur 185 p d’epaisseur
moyenne Qfigs. 2 et 4).
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- 172 -
c) Appareil génital femelle.
L’ovaire légèrement aplati, mesure 326 lu de ,diamètre sur 182 p d’e-
paisseur. Il est en posi,tion médiane au niveau du cul-de-sac de la vési-
cule excrétrice et sa face postérieure s’appuie sur la face antérieure
du testicule postérieur (fig. 2).
L’oviducte qui lui fait suite, est très allongé.
Fig. 3. - Coupe histologique longitadinde de B. huxifrons passant par le pore
génital.
La glande de Meblis est placée en arrière de l’ovaire ; elle mesure
environ 175 ~1 de long sur 70 li d’épaisseur.
Faisant suite à ce complexe glandulaire, existe un vaste recepta-
culum sert2ini.s uterinum, qui est placé un peu en dehors de l’axe mé-
dian llongitudinal de l’helminthe, soit à droite, soit à gauche suivant
les spécimens, parfois à cheval sur l’axe ,mé.dian, la partie moyenne
ayant un calibre inférieur en raison du peu d’espace laissé, d’une part
par la vésicule excrét’rice, d’autre part, par les gonades mâles.
Les circonvolutions utérines qui rem’ontent vers la partie antérieure
du ver, ne suivent pas exactement le plan longitudinal médian de
l’helminthe.
De dorsal, l’utérus passe en position ventrale juste en dessous du
niveau de la région sousaprostatique,
en croisant la vésicu’le séminale
et le pars muscufosa. Le canal génita1 femelle débouche dans le pore
génital, juste en dessous de la prostate.
- 173 -
Les œufs in utero mesurent 115 à 135 p de long sur 65 à 70 p de
large.
Les glandes vitelbogènes se présentent SOUS la forme de grappes
distribuées latéralement en dehors de la zone délimitée par les coeca.
Elles sont peu denses en partie ZintérieUre et se terminent au niveau
de la vésicule excrétrice. Elles ne débordent jamais dans les parties
latero-antérieures et latero-postérieures de l’helminthe (fig. 1).
APPAREIL EXCRÉTEUR. - La vésicule excrétrice est de très grandes
dimensions. Elle s’appuie sur le plafon,d de l’acetabulum antérieure-
ment, est contiguë à l’ovaire, et voisine antérieurement avec la glande
de Mehlis, le receptaculunz seminis uterinum et la base du testicule
postérieur.
Le canal excréteur passe entre la paroi dorsale et I’acetabulum
(fig. 2). Le pore excréteur s’ouvre à 350 p environ de l’extrémité pos-
térieure. 11 ne croise pas le canal de Laurer.
APPAREIL LYMPHATIQUE. - 11 est particulièrement développé et très
dense chez ce trématode, surtout au niveau de la ventouse orale, de la
vésicule excrétrice et de 1.a région acétabulaire (fig. 2).
DISCUSSION. - Les dimensions que nous donnons pour ces spéci-
mens adultes récoltés chez un bsovin, sont sensiblement les mêmes
que celles données par LEIPBR en 1910. Les quelques petites différen-
ces entre la description de LEIPER et la nôtre, viennent de ce que le
matériel étudié par cet auteur, n’était pas ,mûr. Cependant, LEIPER
ainsi que NASMARK parlent de ventouse orale piriforme, alors que nous
avons trouvé chez tous nos spécimens, une ventouse orale sub-sphe-
rique.
AU sujet de Buxifrons maxima NASMARK, 1937, un certain nombre
d’exemplaires de grande <taille présents dans les deux (lots que nous
avons examinés ont ‘des caractères voisins de ceux donnes par N~S-
MARK pour cette espèce.
D’après NAISMARK, B. maxima se différencierait de B. buxifrons par
des dimensions plus grandes (8,16 ‘mm au lieu de 2,92 a 3,5 mm).
Or, nos exemplaires adultes de grande taille de 7 à 7,5 mm de long
ne présentent pratiquement sur coupes, aucune différence anatomi-
que et hktologique avec ceux de taille plus réduite (3 à 5 mm de long).
Nous pensons don’c qu’ils appartiennent tous a l’espèce B. buxifrons.
Il est intéressant de remarquer que jusqu’à présent Buxifrons buxi-
frons n’a été signalé que de 1’Hippopotame
ou de I’Eléphant, chez les-
quels n’ont été trouvés que des vers immatures. Or, dans ces prelè-
-
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vements récoltés dans la panse d’un bovin, près de la moitié environ
des Helminthes sont adultes. Le Boeuf serait-il l’hôte normal de ce
trématode alors que l’HipSpopotame et 1’Eléphant seraient des hôtes
accidentels ‘chez ,lesquels 1’Helminthe atteindrait diffcilement le stade
adulte? D’autres récoltes effectuées chez ‘ces herbivores ,permettront
peut-être de se rendre compte de la spécificité ou d.e l’ubiquité de ce
paramphistome.
Genre COTYLOPHORON (STILES & GOLDBERGER, 1910)
Calicophoron ijimaï (FUKUI, 1922)
Musée Tervuren nos 6395-6409. - Hôte: Bœuf; ~OC.: Kindu (8-1X-
1914): réc.: L. CHARLIERS).
Cotylophoron cotylophoron ( FISCHIOEDER, 1901). - (Fig. 5).
Mu&e Tervuren nos 6281 à 86290. - Nombre : 10 ; hote : Bœuf ; lot. :
Zam’bi (3,0-111-1922); réc. : J. GHESQUIÈRE.
Musée Tervuren no 48. - Nombre : 11; IOC. : Zambi (30-111-1922) ;
réc. : J. GHESQTJIÈRE.
Musée Tervuren nos 7701-8QQO. - Hôte : Bœuf (estomac) ; lot. : Buta
(1930); réc.: ,R&. Fr. HUTSEBAUT.
Musée Tervuren nos 7201-7500. - Hôte : Bœuf ‘(estomac) ; lot. : Buta
(1930); A.: Rév. Fr. HUTSEBAUT.
Musée Tervuren nos 6930-7200. - Hôte : Bceuf (estomac) ; loç. : Buta
(1930); réc.: R’év. Fr. HUTSEBAUT.
Mus~é~ Tervuren nos 3 14162-3 1.5 11 . - Hôte : Bas cuffer (estomac) ; lot. :
Manzadi, IV-1937; réc.: Dr. E. DARTEVELLE.
Musée Tervuren nos 31512-311561.
- Hôte: Bus caffer (estomac); IOC.:
Manzadi ; réc. : Dr. E. DARTEVELLE.
Musée Tervuren no 32691. - Hôte: Vache nu 240; ~OC. : Maniema,
Kasongo ~(3-111-1960); réc.: P. L. G. BENOIT.
Musée Tervuren no 32692. - Hôte: Vache no 241; l,oc.: Maniema,
Kasongo (3-111-1960); réc.: P. L. G. BENOIT.
Mu&e Tewuren no 32706. - Hôte: Vache no 314; IOC.: Maniema,
Kasongo (21-IV-1960); réc. : 1P. L. G. BENOIT.
Musée Tervuren no 32707. - Hôte: Vache no 312; IOC.: Maniema,
Kasongo (21-IV-1960); réc.: ‘P. L. G. BENOIT.
Musée Tervuren no 32708. - Hôte: Vache no 253; ~OC.: Maniema,
Kasongo (10-111-1960) ; réc. : P. L. G. BENOIT.
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. .
- 175 -
Musée Tervuren no 32713. - Hûte: Vache no 363; IOC.: Maniema,
Kasongo (2-VI-1960); réc.: P. L. G. BENOIT.
Musée Tervuren no 32723. - Hôte : Vache no 346 ; lot. : Maniema,
Kasongo (12-V-19,60); ré’c. P. L. G. BENOIT.
Musée Tervuren no 32731. - Hôte: Vache no 384; JOC. : Manielma,
Kasongo (9-VI-1960) ; réc. : P. L. G. BENOIT.
Musée Tervuren no 32738. - Hôte : Vache no 347 ; IOC. : Maniema,
Kasongo (19421960) ; réc. : P. L. G. BENOIT.
Musée Tervuren no 32744. - Hôte: Vache no 345; ~OC.: Maniema,
Kasongo (12-V-1960); rk. P. L. G. BENOIT.
Dan,s un important prélèvement opéré par le Docteur BENOIT en
1960 dans le rumen de 10 bovidés abattus dans le Maniema, à Kasongo
(nos 32691 à 32744), l’ensemble des ,Paramphistomes
examinés présente
les caractères classiques de l’espèce Cotylopkoron cotylopkorum, au
point ,de vue habitus, position et dimension des organes internes ainsi
que de l’anatomie et de l’histologie de l’au-e ‘génitale si particulière de
cette espèce. Cependant, ces s,pécimens présentent tous et cela peut
difficilement être attribué à une action déformante du milieu fixateur,
une déspression ventrale très nettement marquée, limitée latéralement
par deux bords plus ou moins saillants, ce qui donne à l’ensemble, un
aspect général voisin de celui de B~xifvons. Dans un premier examen,
n’eus avions pensé avoir affaire à une espèce appartenant à ce genre
et présentant un sphincter génital extrêmement développé, mais un
examen approfon,di sur coupes histologiques sériées, nous a montré
qu’il s’agit bien de l’espèce Cotylopkorun cotylopkorum (fig. 5).
Cotylophoron cotylophorum
Cotylophoron cotylophorum
spéçimens récolt& par le Dr. BENOIT.
longueur : 4,75 mm
longueur : 4,25 mm
largeur : 1,8.5 mm
largeur max.: 1,67 mm
acetabulum :
acetabulum :
- diamètre 1260~
- diamètre 1200~
- épaisseur paroi : 236 p
- épaisseur paroi 218 p
ventouse orale :
Ventous#e oralte :
- longueur 685’~
- longueur 515~
- diamètre 500 p
- diamètre 490 p
pore génital :
pore génital :
- diamètre 840~
- diamètre 680~
- épaisseur paroi 290 à 300F
- épaisseur paroi 230 P
e--m- Y
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.L~
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-
-
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‘------“v
- 176 -
L’homogén,éité des caractères relevés chez tous les exem,plai,res de
ces importantes récoltes faites sur des animaux de la même région,
pourrait laisser supposer qu’il s’agit d’une variété de l’espèce Cotylo-
phoron cotylophouunz. Cepen,dant, la seule modification de l’habitus
dans un groupe ,où il est bien connu que la flaccidité *du stromea aréo-
laire est extrêmement grande, n’a ‘que très peu de valeur. Nous rap-
portons donc ces prélèvements à l’espèce classique Cotylophovon coty-
lophorum.
Fig. 5. - Coupe longitudinale passant par la partie moyenne d’un Cotylophoron
cotylophorum présentant une dépression ventrale nettement marquée.
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Ceylonocotyle scoliocoelium, n. var. benoîti (fig. nos 6 et 7).
Musée Tervuren nos ;0352-30451. - Hôte : Buffle noir (intestin);
~OC.: Kasaï, Lula, terr. Luisa (VIII-1956); réc. Dr. M. POLL.
Le tube contient 330 spécimens en bon état de conservation.
Fig. 6. - Coupe histologique longitudinale de Ceylmocotyle sco2iocoelium
benoiti n. var. passant ‘par le pore gknital.
HABITUS. D’allure trapue, la partie postérieure ‘du ver a un diamètre
légèrement supiérieur à Ce!lui de la partie antérieure. Orifice buccal
terminal. Pore génital faisant saillie au niveau du tiers antérieur de la
face ventrale. Le sphincter atrial a la forme d’une courolnne à bourre-
lets arrandis. Acetabdum s’ouvrant dans la partie terminale de la
paroi ventrale, la partie postérieure du ver étant subsphérique chez la
plupart des exemplaires.
Longueur 2,4 à 2,5 ,mm.
Diamètre maximum: 1,4 à 1,5 ,mm.
- 178 -
Sur conpes sériées, colorées à l’hemalum éosine, il n’a pas été pos-
sible ,de mettre en évi’dence ni les glandes génitales ni les glandes vi-
tellogènes, les spécimens étant immatures. En conséquence, nous ne
décrirons pas l’anatomie interne ap,pareil par appareil, mais plutôt
région par rkgion.
Fig. 7. - Coupe histologique longitudinale de la partie antérieure de
Ceylonocotyle scoliocoelitm benoîti, montrant les structures du pore génital,
de la ventouse orale et de I’cesophage.
La bouche s’ouvre au fond d’un infundibulum à parois cylindri-
ques de 125 u de profondeur sur environ 75 u de diamètre.
La ventouse orale allongée a une longueur de 570 à 615 :p pour un
~diamètre maximum de 385 à 420’~. L’épaisseur maximum de la paroi
est de 190 à 200 u. La paroi interne est recouverte de petites papilles
- 179 -
dans la partie centrale de la vemouse; les fibres longitudinales domi-
nent alors que dans la région périphérique ce sont les fibres circulai-
res qui sont les plus nombreuses. L’œsophage est très court 330 a
450 #if de long à parois épaisses. Les fibres cifrculaires ,diminuent princi-
palement dans la région périphérique de l’organe. Ce bulbe œsqha-
gien a ‘des parois épaisses de 65 lu environ, mais ne présent,ant pas de
sjphincter bien indivi.dualisé. La bifurcation caecale ‘de par la direction
nettement perpendiculaire .de l’œsophage par rapport a la ventouse
orale, se trouve sur un plan transversal passant par le pore génital.
Cette disposition est vraisemblablement due à la présence du com-
plexe pars prostaticafpars nzusculosa, empêchant l’œsophage de se
diriger directement vers la partie postérieure de l’helminthe. Les
coeca qui lui font suite partent à angle droit pour se diriger vers la
partie latérale du ver et ‘ensuite vers la région acetabulaire qu’ils attei-
gnent en décrivant des anses très fortement infléchies d’avant en
arrière.
L’acetabulum
a un diamètre maxima de 900 à 9,60 EL. Ouverture exter-
ne ,de 300 à 320 lr et paroi *de 380 à 385 u maximum. Il a l,es caractères
histologiques signalés chez le genre Ceylonocofyle.
PORE GÉNITAL. 11 est très développé et fait sailrlie à l’extérieur sous
forme d’un sphincter très fortement musclé de 350~ de diamètre
avec une paroi de 190 1~ d’épaisseur. Le fond de l’atrium génital où
débouche le pénis se trouve à 400-450 1~ de l’arrivée du Sphin#cter. Cet
atrium a une lumière presque nulle tout au moins sur des vers fixés.
La structure histologique étudiée sur coupes du Sphin>cter genital mon-
tre que les _Fi)bres musculaires circulaires sont uniformément réparties
dans toute l’épaisseur du sphincter sans qu’il soit possible de mettre
en &iden(ce une densification spéciale des faisceaux au niveau d’une
région bien déterminée. L’ensem\\ble ‘qui a 450 lu d’epaisseur d’avant en
arrière est donlc bien un véritable sphincter génital dont la rnuscula-
ture se confond avec la paroi de la face ventrale du ver qui mesure
dans cette région 80 à 90 u d’épaisseur.
La pars prosfatica a pu être observée sur quelques exemplaires. Elle
est très longue (900 u). La pars musculosa est à peine différenciée sur
ces jeunes spécimens. Les quelcques anses mises en évi,den’ce mesurent
de 45 à 57 p de diamètre avec une paroi de 25 u.
- 180 -
DISCUSSION
En 1937, NASMARK
cr,ée le genre Ceylonocotyk et y in’clut les quatre
espèces ‘décrites par FISCIIOE’DER :
Paramphistomum orthocoelium, 1901
Paramphistomum dicranocoelium, 1901
Paramphistomum stroptocoelium,
1901
Paramphistomum scoliocoelium, 1904.
Fig. 8. - Coupes longitudinales de:
A = la partie anterieure de Ceylonocotyle orthocoeliunz avec la ventouse orale,
l’oesophage et le pore génital (d’aprb FISCIIOEDER, 1903).
B = la partie antérieure de C. orthocoelitrm avec la ventouse orale, I’œsophage
et le pore gknital (d’aprbs FISCIIOEDER, 1903).
En 1951, DURIE signale et redécrit l’espèce Ceylonocotyle strepto-
coelium ,du Queensland (Australie) et donne les caractères histologi-
ques de l’œsophage chez cette espèce.
En 1956, DINNIK au Kenya trouve Ceylcmo~cotyle scoliocoelium sur
des bovins nature~llement infestés et ,le redécrit.
Chez les quatre espèces du genre, le canal excréteur ne croise pas
le canal de Laurer et les deux pores de chacun de ces organes sont
sur .la ligne médio-dorsale du ver.
..- .,. “c. .,.
_
- 181 -
FISCHOEDER dit en effet:
« Arten ohne Kreuzung von Excretionsblase und Laurer’schen Ca-
nal. Beide miinden in der Mittellinie den Riickenflache, jedoch die
Excretionblase hinter dem Laurerschen Canal ».
Les glandes vitellogènes sont disposées en groupe accompagnant
latéralement les anses intestinales.
c
Fig. 9. - Coupes longitudinales de:
C = du pore génital de C. st~eptocoelium (d’après FISCHOEDER, 1903).
D et D’ = du pore génital de C. scoliocoeliunz (échelle 0,l mm) (d’après DINNIK,
19%).
L’acetabu’lum a une ouverture et une profon’deur restreintes, à ce
sujet FISCHQEDER dit :
« Dotterstockfolliksl zu grossern Gruppen vereinigt, welche in einer
gewissen regelmassigen Anordnung die Darmschenkel begleiten. K;ir-
per meist fast gerade gestreckt nur das Hinterende ventraIw&ts ge-
krümmt, Saugnapf verhaltniss mtissig klein ».
Le,s exemplaires ‘que nous avons examinés présentent tous ces carac-
tères et appartiennent au genre Ceylonocotyle.
- 182 -
Ils ne peuvent être rapportés à l’espèce Ceylonocotyle orthocoelium
où l’oesophage
est de très grande dimension, où la cuticule présente en
position antérieure de petites papilles et où la ventouse orale est
pourvue d’un sphincter buccal (fig. 8 A).
Chez Ceylonocotyle dicrunocoelium, l’œesophage est moyennement
long, égal à deux fois la ventouse orale et la bifurcation caecale se
trouve au niveau du pore génital (fig. 8 B).
Par contre, le pore génital qui chez les 4 espèces déjà décrites a un
sphincter atrial peu ,développé et une mus8culature faisant peu saillie
à la surface de la paroi ventrale, est très important chez les spécimens
que nous avons examinlés (3/4 environ du volume de la ventouse orale)
(fig. 7 et fig. 8 A, B, et fig. 9 C, D et D’).
Les exemplaires étant immatures, il est malaisé d’accorder une
val’eur de critère ,d’espèce aux caractères signalés pour le pore génital,
cela malgré une pars prostutica beaucoup plus longue que chez C. sco-
ZiocoeZium 900 8~ au lieu de 150-220 p selon DINNIK (1956).
Nous nous contenterons donc de considérer ce Ceylonocotyle com-
me une nouvelle variété: CeyZonocotyZe scoiiocoeliunt, var. benoîti en
la dédiant au Docteur BENOIT qui nous a envoyé pour étude cet inté-
ressant matériel, et en espérant pouvoir un jour examiner des spéci-
mens adultes permettant d’évaluer la valeur taxonolmique des parti-
cularités histologiques et anatomiques relevées au niveau de l’aire
génitale.
FAMILLE DES GASTROTHYLACIDAE ( STILES & GOLDBERCER, 1910)
Carmyerius spatiosus ( BRANDES, 1898).
Musée Tervuren nos 19301-19400. - Hôte: Bœuf (estomac); IOC.: Ile
de Mateba; réc.: Dr. E. DARTEVELLE.
Carmyerius mancupatus (FISCXOEDER, 1901).
Musée Tervuren nos 19206-193,OO. - Hôte: Bœuf (estomac); ‘lot.: Ile
de Mateba; réc.: Dr. E. DARTEVELLE.
Carmyerius minutus (FISCHOEDER, 1901) et Carmyerius schoutedeni
GRETILLAT, 1964 - flacon non étiqueté.
- 183 -
Carmyerius schoutedeni GRETILLAT, 1964.
Musée Tervuren nos 31512-31561. - Hôte: Bas caffer (estomac); IOC.:
Manzadi, IV-1937; rbc. : Dr. E. DARTEVELLE. - En association avec
Cotylophoron cotyiophorum.
Musée Tervuren nos 2405-2755. - Hôte : Buffle (estomac); ~OC.:
Ubangi, La Molenge, I-1930; réc. H. J. BRÉDO.
Mus#ée Tervuren nos 30453-30472. - Hôte : Buffle femelle; IOC. : Ka-
saï, Lula, terr. Luisa, VIII-1956.; réc.: Dr. M. POLL.
Musée Tervuren nos 31462-31511. - Hôte : Bas caffer (estomac); lot. :
Manzadi, IV-1937; ré,c. : Dr. E. DRRTEVELLE. - En association avec
Cotylophoron
cotylophorum.
Musée Tervuren nos 4485-5035. - Hôte : Cephalophus nigrifons GRAY;
IOC. : Uele, 15 kms W. de Bafuka ; réc. : Mission HUTEREAU.
FAMILLE DES FASCIOLIDAE RAILLIET, 1895
Fasciola gigantica COBWLD, 1855
Musée Tervuren no\\ 6149 à 6159. - Hôte: Vache (foie); IOC.: Buta
( 1924) ; ré’c. : ‘Rév. Fr. HUTSEBAUT.
Musée Tervuren no 33267. - Hôte: bétail (foie); lot. : Kivu; réc.:
Dr. RQDHAIN.
Musée Tervuren nu 9839 (1 exemplaire immature). - Hôte: Bœuf;
IOC.: Kabinda, 1930; réc.: Dr. RU~S~.
Musée Tervuren no 67, nombre 4. - Hôte : Bœuf (foie) ; lot. : Eli-
sabethville, II-1913 ; réc. LEGROS.
Musée Tervuren no 80, nom’bre 6. - Lot. : Elisabethville, XII-1911 ;
,
rec. : VALDONIQ.
Musée Tervuren n” 25701, nombre 1. - Lot. : Bembesa, II-1941 ;
réc. : VRIJDAGH.
Musée Tervuren nos 20237 5 20242, no’mbre 6. - Hôte: Bœuf; lot.:
Elisabethville, 1936 ; réc. : P. QIJARRÉ.
Musée Tervuren no 47, nombre: 2. - Lot. Léopoldville; réc.: VAN
DEN BRANDEN.
Fasciola nyanzae LEIPER, 1910.
Musée Tervuren nos 31048-31051. - Hôte: Hippopotame; ~OC.: ri-
vière Lulua près Pungo; réc.: J. MARQUES, 4-VIII-1956.
- 184 -
RESUME
L’étude d’une collection de trématodes du Musée Royal de l’Afrique centrale
de Tervuren, Belgique, permet de décrire les formes adultes de B~xifrons buxi-
from, LEIPER 1910, de remarquer un lot im,portant de Cotylophoron cotylophorunz
présentant une <dépression ventrale nettement marquée, et d’étudier un Ceylono-
cotyle récolté chez un buffle noir. Malgré l’absence des organes génitaux (formes
imlmatures), il a été rattaché à l’espèce CeyZonocotyZe
scoZiocoeZium, mais certai-
nes particularités anatomiques et histologiques de son ait-c génitale, nouNs ont
inci,té à créer pour lui une nouvelle variété Ceylonocotyle scoZiocoe2iuir2, var.
benoîti en attendant ‘de pouvoir examiner les formes adultes et d’attribuer une
valeur taxonomique à la morphologie tosutc particulière du pore génital de cet
helminthe.
INSTITUT D’ELEVAGE ET DE MEDECINE VETERINAIRE
DES PAYS TROPICAUX.
LABORATOIRE NATIONAL DE L’ELEVAGE ET DE
RECHERCHES VETERINAIRES.
Dakar-Hum (Senégal).
- 185 -
BIBLIOGRAPHIE
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1904) and its intermediate Host in Kenya, East Africa. -
J. Helminth., XXX, 213, 149: 156.
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todes digénétiques de Vertébrés #de aa Collection du Musée de
l!Afrique Centrale. - Rev. Zool. Bot. Afric., LXVIII, 3-4, 323 :
357.
DURIE P. H .(1951). - The paramphistomes (Trematoda) of Australian
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Wales, 76, 41 : 48.
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phistomidae. - ZOO~. Bidr. Uppsala, 16, 301: 565.
t