INSTITUT D’ÉLEVAGE ET DE MEDECINE VÉTÉRINAIRE DES...
INSTITUT D’ÉLEVAGE ET DE MEDECINE
VÉTÉRINAIRE DES PAYS TROPICAUX
REVUE D’ÉLEVAGE
E T D E
MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
DES PAYS TROPICAUX
c
Description de Rhipicephalus muhsamae n. sp.
de I’Ouest&ricain
(groupe de Rh. simus ; Acariens, Ixodoideo)
par P.C. MOREL et G. VASSILIADES
Tome XVII (nouvelle série,
NC’ 4 - 1064
-- VIGO~- FRÈRE, ÉDITEUFG -~
23, rue de l’École-de-Médecine, PARIS-VI”


Rev. Elev. Méd. Vét. Pays trop., 1964, 17, 4, (619-36).
.
Description de Rhipicephalus muhsamae n. sp.
de l’Ouest-Africain
(groupe de Rh. simus ; Acariens, lxodoidea)
par P. C. MORE1 ef G. VASSILIADES
R É S U M É
Rhipicephalus muhsamae n. SP. est notamment distinct de Rh. simus, du point
de vue de sa morphologie, par la structure du gonopore femelle ; de Rh. sene-
galensis principalement par le gonopore femelle et les plaques adanales des
mfiles. Rh. simus est distribué d’une façon typique en Afrique orientale et aus-
trale ; Rh. muhsamae le remplace en Afrique occidentale à l’ouest du Nil et
dans le bassin du Congo, jusqu’au Sénégal ; il est associé aux savanes tropi-
cales et subtropicales, parfois aux subéquatoriales, ainsi qu’aux steppes sud-
sahéliennes, alors que Rh. senegalensis, plus hygrophile, habite normalement
les savanes subéquatoriales, moins souvent les subtropicales ; dans I’Ouest-
Africain les distributions des deux espèces sont parallèles aux zones de végé-
tation, où elles se remplacent mutuellement en fonction des différences clima-
tiques générales ou locales.
DESCRIPTION
interne des palpes et le bord postéro-dorsal
de la basis) ; cornes basidorsales moyennes, en
Holotype : une femelle sur bcwf de Sangalkam
cône arrondi, saillantes par rapport au bord
(Rufisque, Sénégal) (15. V. 62).
postérieur légèrement concave de la basis ;
Allotype : un mâle, mêmes données que ci-
peigne ventro-palpal à soies frangées ; longueur
dessus.
du capitulum en vue dorsale (entre le niveau
Spécimens examinés : tous ceux marqués d’un
antérieur des palpes et le bord postérieur de la
astérisque dans la liste des localités de distribu-
basis) : 0,70-0,90 mm ; largeur entre les auricules :
tion,
0,80-l ,lO mm.
Le nom de la nouvelle espèce a été choisi en
h o m m a g e à M”)e
B. Feldman-Muhsam, pour
Face dorsale - conscutum à sillons scapu-
l’importance de ses travaux sur l’utilisation du
laires à carènes courtes et marqués de grosses
gonopore des femelles dans la systématique
ponctuations non contiguës (5-8) ; sillons cervi-
des Hyalommo et Rhipicephalus, et pour l’aide
caux courts ; sillons marginaux complets déli-
apportée au début de nos études sur ce dernier
mitant sur le plus grand nombre des spécimens
genre.
une seule paire de festons, à carène bien marquée
et à grosses ponctuations en séries plus ou moins
Mâle (fig. 1 et 2)
contiguës dans la rainure ; sillons médian et
Capitulum - basis capituli environ 2 fois
paramédians étroits et superficiels, à fond strié
plus large que longue en vue dorsale ; auricules
sans ponctuations, les paramédians arqués et
au niveau du quart antérieur de la longueur
plus courts que le médian rectiligne ; ponctua-
de la basis (mesurée entre le niveau de la base
tions sétifères grosses, en séries bien visibles :
619
REV”E D’ÉLEVAGG
3

.
Fig. 1. - Rhipicephalus muhsomoe, mâle ; face dorsale
détails du capitulum, du stigmate,
des plaques ventrales (exemplaire
de Sangalkam).
620

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I
.

ponctuations
interstitielles
peu nombreuses,
toir à légère concavité interne, à angle médio-
éparses, fines ou très fines, donnant à l’ensemble
interne obtus ; plaques accessoires en pointe
du conscutum un aspect plutôt lisse ; longueur du
triangulaire.
conscutum : 3,10-4,40 mm ; largeur maximale
Festons - chez les mâles gorgés, un seul fes-
du conscutum : 2,10-3,00 m m ; chitine brun-
ton saillant, le médian.
rouge ou brun-noir.
Face ventrale - coxa I à épine interne en
lame allongée, à épine externe longue à pointe
Femelle (fig. 3 et 4).
arrondie ; espace entre les épines en fente étroite
courbe ; processus coxal I antérieurement visible
Capitulum - basis capituli environ 2 fois 1/2
en vue dorsale en avant des scapulae ; coxae II-
plus large que longue en vue dorsale ; auricules
Ill-IV à épine interne en écaille large arrondie,
au niveau du tiers antérieur de la longueur de la
à épine externe en pointe triangulaire plus ou
basis (longueur mesurée entre le niveau de la
moins mousse ; stigmates réniformes ou en ovale
base interne des palpes et le bord postéro-
allongé, à processus dorsal apparent sur la lame
dorsal de la basis) ; aires poreuses petites, tir-
criblée.
culaires ou ovalaires, distantes entre elles de
Plaques ventrales - plaques adanales en bat-
2 fois leur largeur, postérieures au niveau des
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F i g . 3 . - Rhipicephalus muhsomoe,
femelle ; faces dorsale et ventrale ; détails du stigmate
et du capitulum (exemplaire de Sangalkam).
622

auricules ; cornes basidorsales courtes, arron-
la rainure, plus ou moins contiguës (8-12) ;
*
dies, saillantes par rapport au bord postérieur
sillons cervicaux moyens, ponctuations sétifères
légèrement concave de la basis ; palpes trapus,
grosses, bien apparentes ; ponctuations inters-
2 fois 1/2 plus longs que larges ; peigne ventro-
titielles fines ou très fines, peu nombreuses,
palpal à soies frangées ; longueur du capitulum
éparses, donnant à l’ensemble du tégument un
en vue dorsale (entre le niveau antérieur des
aspect plutôt luisant ; alloscutum à soies bacilli-
palpes et le bord postérieur de la basis) : 0,60-
formes.
0,90 mm ; largeur entre les auricules : 0,75-
Face ventrale - coxae de morphologie ana-
1,10 mm.
logue à celle des mâles ; stigmates ovoïdes, à
Face dorsale - scutum approximativement
processus dorsal marqué sur la lame criblée.
aussi large que long (longueur vraie, du niveau
Gonopore femelle - lèvre trapézoïde à bord
antérieur des scapulae au bord postérieur du
postérieur rectiligne ou concave, à bords laté-
scutum) ; longueur : 1,50-2,00 mm ; largeur :
raux convexes, à rebords très larges en bourre-
1,70-2,lO mm ; sillons scapulaires complets, à
lets hyalins ; sclérites de l’atrium droits ou
.
carène et à série de grosses ponctuations dans
légèrement courbes, à concavité externe.
I
, 0,l mm
Tiamye
Sangalkam
SBlibabi
ilbamyenga @Bka)
Fig. 4. - RhiPicepholus muhsomae, femelle ; d é t a i l d u g o n o p o r e ( e x e m p l a i r e s d e S a n g a l k a m ,
Tiaroye, Tomréfiri, Sélibabi, Baboua, Béka).
.

COMPARAISONS
stigmate, telle qu’elle est dessinée par la lame
AVEC LES ESPÈCES VOISINES
criblée, fournirait-elle un critère de différen-
ciation utilisable, à employer sur un certain
Mâles (Rh.
nombre d’exemplaires, comme toutes les fois
senegolensis : fig. 5-7 ; Rh. simus :
qu’on a recours aux caractères des stigmates
fig. 11-12).
(cc leur application dans le groupe de Rh.
Par ses plaques adanales, Rh. muhsomae se
sanguineus) ; chez Rh. simus le processus dorsal
rapproche seulement de Rh. simus ; la mor-
se détache presque perpendiculairement de la
phologie des mâles des deux espèces est extrê-
lame criblée, tout au moins sur son bord externe ;
mement analogue et la diagnose en est difficile ;
chez Rh. muhsamae, ce processus se détache selon
peut-être la courbure du processus dorsal du
une courbe large correspondant à un angle obtus
mont Nyiro
(Kenya)
Fig. 5. - Rhrpicepholus simus, mâle ; faces dorsale et ventrale (exemplaire du mont Nyiro).
624
.

très ouvert ; la diagnose doit toujours être
Rh. lunulotus, les lèvres sont en U ou en V plus
1
confirmée sur les femelles ; la distribution géo-
ou moins arrondi, à rebords minces ou nuls ;
graphique permet par la suite une généralisation
les sclérites de l’atrium sont analogues chez
plus rapide, sauf dans le bassin du Nil (cc la
Rh. muhsamoe et Rh. simus ; chez Rh. senegalensis
%
distribution). Les plaques adanales de Rh.
ils sont plus allongés et concaves extérieurement ;
senegolensis d’une part, en faucilles, celles de
chez Rh. lunulatus au contraire, les sclérites sont
Rh, lunulatus d’autre part, à concavité postérieure
assez courts, distants (lèvre en largeur) et
et éperon postéro-extenre, permettent de dis-
convexes extérieurement.
tinguer aisément ces espèces.
En ce qui concerne les sillons du scutum, Rh.
simus présente une carène scapulaire très courte,
Femelles (Rh. senegalensis : fig.8-10 ; Rh. simus :
et le sillon correspondant n’est représenté que
fig. 13-14).
par les ponctuations grosses, alignées dans la
Les rebords latéraux du gonopore en bourre-
rainure scapulaire et non contiguës ; il en va de
lets hyalins permettent de distinguer d’emblée
même pour Rh. lunulotus ; chez Rh. senegalensis,
Rh. muhsamoe ; la lèvre elle-même est de forme
le sillon est complet, à carène aussi longue que
frapézoïde ; chez Rh. simus, Rh. senegolensis,
la rainure.
Do10 (tthiopie)
Fig. 6. - Rhipicepholus simus, mâle ; face dorsale ; détails du capitulum, du stigmate et des plaques ventrales
(exemplaire de Dolo) ; détails du capitulum, du stigmate et des plaques ventrales (mâle de la fig. 5).
6 2 5

DISCUSSION
ment les femelles de Rh. hilgerti et Rh. shipleyi ;
par son origine, ce dernier nom pouvait risquer
Le gonopore femelle de Rh. muhsamae a été
de s’appliquer à l’espèce rencontrée du Séné-
clairement décrit et représenté par TENDEIRO
gal au Tchad ; il n’en est rien ; il est à sup-
(1959, 21 : 37-47 ; fig. 8, photographies 5 et 6),
poser que les exemplaires provenaient de la
malheureusement sous le nom de Rh. senegolensis,
rive orientale du Nil, des confins de l’Ethiopie
à la suite de confusions sur la nature spécifique
ou de l’Uganda.
de la population des Rhieicepholus du groupe de
Rh. simus qu’il avait rencontrée en Guiné-Bissau.
Les syntypes de Rh. erlongeri Neumann, 1902
DISTRIBUTION DE
(1 $, coll. Neumann no 1152, Daroli, Ethiopie :
RHIPICEPHALUS MUHSAMAE
cheval), Rh. hilgerti (1 $ 1 0, coll. Neumann
w
no 1153 ; Daroli : Car~is voriegatus), Rh. shieleyi
Les exemplaires ou les séries personnellement
Neumann, 1902 (1 5 19, coll. Neumann no
observés, qui ont fait l’objet de publications ou
1150; Sudan : hyène), personnellement exami-
cités ici pour la première fois, sont signalés d’un
.
nés, appartiennent à l’espèce Rh. simus, notam-
astérisque.
1 mm
.
(Ethxopie)
Fig. 7. - Rhipicepholus simus, femelle ; face dorsale et stigmate (exemplaire de Dolo) ;
capitulum,
scutum et stigmate (exemplaire de Barta).
626

Guine-Bissau
goumato ; Koumbia (Houndé) ; Kokologo
TENDEIRO (1946, 397, Rh. simus) : Pessuba
(Koudougou).
(Bissau). TENDEIRO (1948, 639, Rh. simus) :
Mali
Bissau ; Bissora ; Canchungo. TENDEIRO
(1951, 909, Rh. s. simus) : Bor (Bissau) ;
ROUSSELOT (1951, 307 ; 1953 : 40 et 89 ; Rh.
simus) : Bamako ; Ségou.
Mansoa ;
Pessuba (Bissau). TENDEIRO
(1959, 21 : 37, Rh. senegalensis) : Farim,
*MOREL (1958, 153, Rh. s. simus) : Lorakbane
Bissorâ ; Bissau.
(Nioro) ; Sokolo ; Ténen kou (Massina) ;
Haute-Volta
Sansa (Gniminiama) ; Bamako ; Sotuba
(Bamako) ; San.
*MOREL (1958, 153, Rh. s. simus) : Bobo-Dioulas-
SO ; Samandéni (Bobo) ; Banan kélédaaa
LAMONTELLERIE (1960, 750, Rh. simus) : Diou
(Bobo) ; Santidougou
(Baba)
; Tiéfora (Bc&-
(Sikasso) ; Fingolo (Bougoula).
fora).
*références nouvelles : Douentza ; F a m a n a
*références nouvelles : Badéma (Bobo) ; Dou-
(Bougouni) ; Yanfolila (Bougouni) ; Gao.
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mont Nyiro
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steppe Barta
i
x
Fig. 8. - Rhipicepholus
simus, femelle ; face ventrale (exemplaire de Barta) ; détall du gonopore
(exemplaires de Dolo, Barta, du mont Nyiro).
621

Mauritanie
Gombe, Misau, Zungor (Bauchi Pr.) ; Auno,
*références originales : Bafréchié (lac Rkiz) ;
Bama, Biu, Maidugari, Potiskum (Bornu) ;
Sélibabi.
Ilorin ; Kano ; Dawdawa, Funtua, Katsina,
Tambu (Katsina Pr.) ; Abuja, Bida, Konta-
Niger
gora (Niger) ; Anchau (Zaria).
*référence originale : Niamey.
Nigeria
Sénégal
UNSWORTH (1952, 331, Rh. s. simus) : Numan,
*MOREL (1956, 229 ; 1958, 153 ; Rh. s. simus ;
Shellen, Tungo, Uba (Adamawa) ; Bauchi,
1961, 83, Rh. simus) : Niokolo-Koba ; Badi.
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Fig. 9. - Rhipicepholus senegalensis,
mâle ; face dorsale ; détails du capitulum, du stigmate
et des plaques ventrales (exemplaire de Sangalkam).
626
l

*MOREL (1958, 153, Rh. s. simus) : Sangalkam
*références nouvelles : Tiaroye (Dakar) ; Pout
(Rufisque) ; Thiès ; Diassane (Thiès) ; Nia-
(Sébikhotane) ; Mbour ; lac de Guiers ;
khar ; Souli (Bakel) ; Nayes ; Nganda (Kao-
Sangalkam ; Kolda ; Ziguinchor.
lak) ; Hamdallaye (Birkelane) ; Tamba-
kounda ; Kédougou ; Sédiou.
Congo-Ouest
*MOREL (1958,153, Rh. simus senegalensis) : Keur
Bouki (Kaolak) ; Mbayène (Koungheul) ;
*références personnelles : Cabinda, Brazzaville :
Ziguinchor.
Pointe-Noire.
lmm
.Fig. 10. - Rhipicepholus senegolensis, mâle ; face dorsale (exemplaire de Bouaké) ; face dorsale ;
détails du stigmate et des plaques ventrales (autre exemplaire de Sangalkam).
629

C a m e r o u n
*MOREL & FINELLE (1961, 191, Rh. simus) :
Besson (Baboua) ; Fort-Sibut.
ZUMPT (1943, l-24, Rh. simus) : Garoua.
*MOREL & MOUCHET (1958, 69, Rh. s. simus) :
*références nouvelles : Batangafo ; Bambari.
Mbamyanga (Béka) ; Djamba.
,a
Congo-Equateur
*MOREL & MAGIMEL (1959, 53, Rh. s. simus) :
Fort-Foureau ; Goulpei, Brigadou (Fort-
? THEILER & ROBINSON (1954, 447, Rh. simus) :
Foureau) ; Riggil (Fort-Foureau).
Coquilhatville ; Yanangu.
*MOREL & GRABER (1961, 199, Rh. simus) :
Congo-Kwango
Tchévi, Chaoua (Fort-Foureau).
*MOREL & MOUCHET (1964, sou; presse) :
? NEWSTEAD, DUTTON & TODD (1907, 3-112,
Fort-Foureau ; Logone-Birni ; Maroua ; Petyé
Rh. simus) : Banana.
(Maroua) ; Wasa.
? ROUBAUD & VAN SACEGHEM (1916, 763,
Centre-Afrique
Rh. simus) : Zambi.
ROUSSELOT (1951, 307 ; 1953 : 40 et 89 ; Rh.
? SCHWETZ (1927, 81, Rh. simus) : Bolobo :
simus) : Bangui.
Kunungu.
*
Fig. 11. - Rhipicepholus senegolensis, m â l e ;
faces ventrales ; détails du capitulum,
face ventrale et dorsale (exemplaires de Sangolkom).
630

? BEQUAERT (1931, 209, Rh. simus) : Banana ;
Sudan
Bolobo ; Kunungu.
? HOOGSTRAAL (1956 : 732-733, Rh. s. simus) :
? THEILER & ROBINSON (1954,447, Rh. simus) :
[Bahr el Ghazal] Galual-Nyang forest ;
Banana : Léopoldville.
Jur river ; Lau ; Fanjak ; Wau ; Kenisia ;
Yirol. [Darfur] Zalingei ; Kulme. [Kordofan]
Congo-Oriental
Tabanga ; Talodi. [supposition en fonction
de la biogéographie].
TONELLI-RONDELLI (1930, 112, Rh. simus)
ZUMPT (1943, l-24, Rh. simus) : Aba.
? HOOGSTRAAL & THEILER (1959, 217, Rh. s.
BEQUAERT (1931, 209, Rh. simus) : Medje.
simus) : Galual-Nyang forest.
SCHWETZ (1932, 549, Rh. simus) : Gwane.
*MOREL & MAGIMEL (1959, 53, Rh. s. simus) :
THEILER & ROBINSON (1954, 447, Rh. simus)
Fort-Lamy ; Tomrefiri (Fort-Lamy).
Gwane ; Medje ; Aru.
Tchad
VAN VAERENBERGH (1954, 222, Rh. simus)
*MOREL & GRABER (1961,199, Rh. simus) : Bol ;
Bunia.
Am Siléna : Iriba ; Abéché ; Dai ; Fort-
t
*référence personnelle : Gwane (coll. Schwetz).

Archambault.
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Fig. 12. - Rhipicepholus senegolensis,
femelle ; face dorsale ; détails de stigmates
(exemplaires de Sangalkam).
.
631

HABITAT
i
régions même Rh. senegalensis est rare ou loca-
lisé : Casamance, Guiné-Bissau, ouest de la
L’habitat normal de l’espèce semble les savanes
Haute-Volta, ouest du Centre-Afrique (dans
tropicales soudaniennes, où sa distribution sem-
la mesure où la faune des tiques est connue avec
ble régulière et où ne se rencontrent pas norma-
plus de précision dans ces pays que dans des
lement Rh. senegalensis et Rh. simus ; il en va
territoires anglophones comme le Ghana ou la
de même pour les steppes xérophytes sud-
Nigeria). Dans les savanes subéquatoriales gui-
sahéliennes, où cependant Rh. muhsomae est
néo-oubanguiennes
et dans les mosaïques forêt-
restreint aux formations denses des abords des
savane correspondantes, la présence de Rh. sene-
cours d’eau et lacs. Dans les savanes subtro-
galensis apparaît comme exclusive de Rh. muhsa-
picales sud-soudaniennes Rh. muhsomae est
mae de la Sierra-Leone au Cameroun ; par
associé à Rh. senegalensis, mais dans une région
contre en Guiné-Bissau et en Centre-Afrique, les
donnée les fréquences respectives de chacune
deux espèces se rencontrent avec des abondances
de ces espèces ne sont jamais équivalentes ;
variables à l’intérieur même de ces pays. Cer-
si Rh. senegalensis domine numériquement au
tains facteurs modifiant le microclimat inter-
centre du Dahomey, partout ailleurs Rh. muhso-
viennent vraisemblablement dans chaque zone
moe semble être le plus commun ; dans certaines
de végétation ; il est possible que soient en cause
1
Sangalkam
Fig. 13. - Rhipicephalus senegolensis,
femelle ; faces dorsales (exemplaires de Parakou et Sangalkam) :
détails du capitulum (cf. fig. 12).

les différences du nombre des mois pluvieux
rhodésiennes et angoliennes et les formations
f
et l’existence de une ou deux saisons des pluies,
particulières enclavées, les savanes tropicales
ainsi que le caractère plus ou moins ouvert ou
australes, les prairies de montagne australe du
fermé des boisements de savanes. Ainsi Rh.
low veld et du middle veld, partiellement du high
L
muhsamoe se présente comme mésophile, tandis
veld, le maquis du Cap, les steppes xérophytes
que Rh. senegalensis est nettement hygrophile.
australes, les mosaïques côtières forêt-savane
Rh. senegalensis existe également dans les
équatoriales orientales et les mosaïques forêt-
savanes équatoriales d’altitude ; ii pourrait en
savane tropicales australes.
être de même pour Rh. muhsamae, éventuellement
Les références concernant la distribution de
confondu avec Rh. simus.
Rh. senegalensis correspondent pour la plupart
i
Le véritable Rh. simus est distribué en Afrique
aux références d’auteurs citées à propos de Rh.
orientale et australe, dans les steppes xérophytes
muhsomae ; pour complément d’information, il
somaliennes et masai, les savanes boisées tropi-
sera utile de se reporter aux données réunies à
cales éthiopiennes à Oxytenanfhero, peut-être
ce sujet par HOOGSTRAAL (1956 : 732), aussi
.
les savanes boisées équatoriales d’altitude (cc
bien qu’en ce qui touche la distribution de Rh.
ci-dessus), les savanes boisées subtropicales simus, compte tenu du fait que certaines réfé-
Fig. 14. - Rhipicepholus senegolensis,
femelle
; détail du gonopore (exemplaires de Sangalkam,
P a r a k o u , Maroua, L i k o u o l a ) .

rentes représentent en réalité Rh. muhsamae :
ROLE PATHOGÈNE DE
elles sont mentionnées dans ce cas dans le pré-
RHIPICEPHALUS MUHSAMAE
sent texte.
Tous les résultats obtenus à ce jour en ce qui
La terminologie des zones de végétation s’ins-
concerne le véritable Rh. simus, vis-à-vis de son
pire presque entièrement de celle de la Carte
pouvoir pathogène direct ou de son rôle vecteur
de la végétation de l’Afrique, publiée par
de diverses affections humaines et animales, sont
I’U. N. E. S. C. 0. (Oxford, 1959).
à confirmer à propos de Rh. muhsomae.
Institut d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux. Alfort.
Laboratoire national de recherches vétérinaires Georges Curasson. Hann (Dakar).
SUMMARY
Rhipicepholus muhsomoe n. sp k notably distinct from Rh. simus, from the
morphological point of view, by the structure of the female gonopore ; and
from Rh. senegolensis chiefly by the structure of the female gonopore and oda-
nal plates in the male. Rh. simus, shows a typical distribution in austral and
East Africa ; Rh. muhsamae replaces it in West Africa, West of the Nile and
in the Congo basin, up to Senegal ; it is associated with tropical and sud-tropical
savanna, sometimes sub-equatorial, as well as the steppes of southern Sahel,
whereas Rh. senegalensis, which is more hyqrophile, has its normal habitat
in the subequatorial savanna, and less often in the sub-tropical ; in West Africa
the distribution of these two species occurs in parallel to the regions of different
vegetation, where they mutually replace each other depending on the diffe-
rentes in the general or local climatic conditions.
RESUME N
El Rhipicephalus muhsamae n. sp. se diferencia del Rh. simus, desde el punto
de vista de su morfologia, por la estructura del gonoporo de la hembra ; y del
Rh. senegalensis por el gonoporo y las placas adanales de 10s machos. El Rh.
simus esta distribuido de una manera tipica en Africa oriental y austral ; El
Rh. muhsamae le reemplaza en Africa occidental al oeste del rio Nilo y en la
cuenca del Congo, hasta el Senegal. Esta ligado con las shbanas tropicales
y subtropicales, 9 veces con las subecuatoriales, asi como las estepas sursa-
helianas, mientras que el Rh. senegalensis, mas higrofilo vive normalmente en
las sabanas subecuatoriales, menos frecuentemente en las subtropicales ; en
el oeste de Africa la reparticion de las dos especies es paralela a las zonas de
vegetacion, en las cuales se reemplazan mutuamente en funcion de las dife-
rencias climaticas generales 0 locales.
BIBLIOGRAPHIE
AUBREVILLE (A), DUVIGNEAUD (P.), HOYLE
Vegetation map of Africa south of the tro-
(A. C.), KEAY (R. W. J.), MENDONCA (F.
pic of Cancer. Carte de la végétation de
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