INSTITUT D’ÉLEVAGE ET DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE DES...
INSTITUT D’ÉLEVAGE ET DE MÉDECINE
VÉTÉRINAIRE DES PAYS TROPICAUX
REVUE D’ÉLEVAGE
ET DE
MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
DES PAYS TROPICAUX
Les tiques des animaux domestiques
du Centrafrique
par P. C. MOREL et P. FINELLE
Tome XIV Inouvelle serlej
N"2 - 1961
VIGOT FRÈRES, ÉDITEURS
23, rue de l’École-de-Médecine, PARIS-VI’

Les tiques des animaux domestiques
du Centrafrique
par P. C. MORE1 et P. FINELLE
.
Le haut-pays centrafricain est remarquable à
mêmes abréviations et conventions que dans les
plus d’un titre. La dorsale Oubangui-charienne
textes auxquels il est fait allusion.
*
de moyenne altitude (500-1000 m), composée de
Une carte indique les localités signalées, les
la pénéplaine ouest, avec le massif de Yadé, et
courbes isohyètes (d’après FACY, 1950) et les
la pénéplaine est, adossée aux massifs du Challa
niveau de 500 et 1000 m. Cette carte est com-
et du Fertit, constitue une séparation entre les
mune à la présente publication et à celle de
bassins du Logone et du Chat-i au nord (climat
MOREL et GRABER sur les tiques du Tchad.
soudanien), et le bassin de l’Oubangui au sud
En ce qui concerne les généralités sur la biolo-
(climat subéquatorial). Ce haut-pays est situé
gie des espèces citées, se reporter à MOREL,
à la latitude des savanes guinéennes de I’Ouest-
1958.
Africain, mais présente du fait de son altitude une
physionomie propre. Cette échine montagneuse,
1. Amblyomma astrion Dhitz, 1909.
d’autre part, met en continuité le Moyen-Came-
Localités : Bangui (THEILER et ROBINSON,
roun et I’Adamawa avec les massifs du Sud-
1954 ; ROUSSELOT, 1951 : A. cohaerens) ;
ouest du Soudan nilotique et du Congo oriental,
Bangui, Kouango, Bangassou : bovins ;
qui sont eux-mêmes des contreforts des chaînes
Bouca : éléphant (IPP).
et plateaux du haut-pays oriental des lacs. Ainsi
Primitivement parasite du buffle, A. asfrion
par sa face nord le Centrafrique participe à la
peut se retrouver chez les bovins qui fréquentent
faune soudanienne, par le sud à la faune équa-
les mêmes parages. II semble remplacer A. splen-
toriale occidentale, par l’est à la faune d’Afrique
didum dans les savanes boisées de moyenne alti-
orientale. Le centre et l’ouest du pays sont en
tude du bassin de l’Oubangui et du nord de
beaucoup de points comparables au Moyen-
l’Angola.
Cameroun et au plateau central de Nigeria.
La nature et la distribution des diverses espèces
2. Amblyomma nutfalli Donitz, 1909.
de tiques du Centrafrique n’ont fait l’objet, jus-
Localité : Bangui : homme (très nombreuses
qu’à présent, que de quelques citations (FIAS-
nymphes dans les narines : (IPP).
SON, 1943 ; ROUSSELOT, 1951,1953 ; MOREL,
Parasite au stade adulte des tortues et varans,

1958). Les renseignements que nous publions
aujourd’hui, malgré leur petit nombre, permet-
en forêt et savanes humides ; immatures sur
tront de combler quelques lacunes et de préci-
reptiles, oiseaux, petits mammifères ; le cas
ser certaines lignes de répartitions d’espèces, à
relaté ici semble assez rare.
la lumière de ce qu’on sait dans les territoires
3. Amblyomma paulopunotatum Neumann, 1899.
voisins, où ont eu lieu des prospections plus
poussées (Soudan nilotique, Congo oriental,
Localité : Carnot : potomochère (ROUSSELOT,
Congo équatorial, Congo occidental (ex Moyen-
1951).
Congo), Cameroun). Cette publication vient à la
Parasite primitif du potamochère, il a été par-
suite de celles qui intéressent l’Ouest-Africain,
fois recueilli sur porc dans les régions forestières.
le Cameroun et le Tchad. Nous adoptons les
4. Amblyomma rhinocerotis (de Geer, 1778).
L
HOOGSTRAAL (1956, p. 249) place en Cen-
Reçu pour publication : février 1961.
Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1961, 14, no 2.
trafrique la localité de Ngourou, d’où NEU-
191
5

.
MANN (1899 : A. oureum) cite cet Amblyomma,
10. Boophilus annulatus (Say, 1821).
spécifique du rhinocéros. Bien qu’il n’y ait pas
Localités : Bangui, Fort-Sibut : bovins (MOREL,
impossibilité à ce que cette tique ait existé, au
1958) ; Bangui, Yalinga, Ouango : bovins.
moins naguère, en Centrafrique, NEUMANN
Comme dans l’Ouest-Africain, B. annulafus
plaçant Ngourou au «Zanzibar», il est naturel
;e trouve mêlé en plus ou moins grand nombre
d’assimiler ce nom au Mt Ngourou, près de
IUX populations de 13. decolorafus, au sud de
Mrogoro (Tanganyika), ainsi que l’indique
‘isohyète des 1000 mm,
l’étiquette de l’échantillon conservée au MHNP.
II. Boophilus decolorafus (Koch, 1844).
c
5. Amblyomma splendidum Giebel, 1877.
Localités : Bangui, Bilolo : bovins (ROUSSE-
Localités : Haute Sanga : buffle (NEUMANN,
1897)
LOT, 1951) ;
Fort-Sibut (IPP) ; Bangui,
; Nola : buffle (IPP) ; Berbérati :
Bouar, Ouango, Obo : bovins.
.
bœuf (FIASSON, 1943).
Cf. commentaire à propos de cette espèce très
Parasite primitif du buffle en forêt équatoriale
mportante comme parasite des bovins dans
occidentale et en savane guinéenne, il n’est pas
MOREL (1958).
rare de le retrouver sur les bovins domestiques,
6. Amblyomma fholloni Neumann, 1899.
12. Haemaphysalis
leachi leachi (Andouin, 1827).
Localités : Bangui : chien (ROUSSELOT, 1951)
Localités : haut Oubangui (NEUMANN, 1899);
Fort-Sibut : chien, Carnot : renard, Bilolo :
Nola, Bouca, Badéni, Ndélé (IPP) ; Birao.
chien, Fort-Crampe1
(T. S. DIAS, 1958) ;
Parasite spécifique de l’éléphant.
Bouar : chien ; Bambari, Obo : libres :
Bouca (IPP).
7. Amblyomma voriegatum (Fabricius, 1794).
Parasite des carnivores sauvages, qui se
Localités : Bangui, Carnot, Bouar, Bilolo :
retrouve fréquemment sur les domestiques, H.
bovins (ROUSSELOT, 1951) ; Makounda :
1. leochi doit être présent sous toutes les latitudes
bœuf (FIASSON, 1943) ; Bouar : bœuf,
du Centrafrique.
cheval, porc ; Baboua : bœuf ; Bouca : éléphant
(IPP) ; Boulakaba : buffle (IPP) ; Fort-Sibut :
13. Haemaphysalis leachi muhsamae T. S. Dias,
bœuf (IPP) ; Bayanga (MHNP) ; Nola, Ber-
1954.
bérati, Carnot, Paoua, Grimari, Bambari,
Kouango, Alindao, Ippy, Yalinga, Ouadda,
Localités : Bilolo : genette (T. S. DIAS, 1958).
Birao, Ouango, Bangassou, Obo : bovins.
Parasite des petits carnivores Mustélidés et
A. variegafum doit donc être vraisemblablement
Herpestidés, de même distribution que la forme
distribué par tout le pays, sauf peut-être dans les
typique.
montagnes du nord-est ; tout ceci est entièrement
en accord avec ce qu’on a observé en Afrique
14. Haemaphysalis parmafo Neumann, 1904.
orientale ou dans l’Ouest-Africain. Avec les
Localités : Carnot : chien (ROUSSELOT, 1953 :
&oophi/us, c’est probablement l’espèce la plus
correction probable de ROUSSELOT, 1951 :
fréquente sur le bétail centrafricain.
H. aciculifer) ; B i l o l o , Nola : Cephalophus,
sp. (ROUSSELOT, 1951, 1953) ; Zendi :
--
8. Amblycentor circumguftotus (Neumann, 1897)
chien (IPP) ; Bouar : chien, chat.
Localités : haut Oubangui (Neumann, 1897) ;
Parasite des mammifères des zones de forêt
Nola, Bouca, Badéni, Ndélé (IPP), Birao.
équatorial et des savanes boisées occidentale,
Parasite spécifique de l’éléphant.
surtout des ruminants, à un moindre degré des
porcins et carnivores, dans des zones recevant
9. Aponomma flavomaculofum (Lucas, 1846).
au moins 1250 mm de pluies annuelles. En Cen-
Localité : Ouaga (Bangui) : python (IPP).
trafrique l’espèce semble bien établie dans le
_
Parasite des varans, parfois des pythons, dan:
sud-ouest ; sa présence est probable dans la
les savanes ouest-africaines.
galerie forestière de l’Oubangui et du Mbomou.
L
1 9 2

15. Hyalomma impressum Koch, 1844.

(
pour des causes diverses, naturelles ou artifi-
1
c
:ielles), ou encore l’introduction de troupeaux
Localité : Bangui (ROUSSELOT, 1951, 1953).
rIon prémunis dans des régions où les bovins
Espèce des savanes soudaniennes ; dans les
( originaires
auraient masqué la maladie en rai-
zones plus humides ou plus boisées on n’en
5 ;on d’une certaine prémunition naturelle. NOUS
trouve plus que quelques populations éparses,
I ndiquons sur la carte les emplacements où la
ou des introductions artificielles dues à la trans-
1)résence de Rh. a~~endiculatus
a été reconnue,
humance. Dans l’Ouest-Africain H. im~ressum
(jans les pays voisins du Centrafrique.
(ainsi que H. rufipes) cesse d’être numériquement
19. Rhipicephalus aurantiacus Neumann, 1906.
important au sud de I’isohyète des 1000 mm.
Nous pensons que c’est sous ce nom qu’il
16. Hyalomma rufipes Koch, 1844.
*aut ranger les Rh. longicoxatus de ROUSSELOT
:1951,1953) pour les raisons suivantes. A l’époque
Localités : Bangui (ROUSSELOT, 1951,1953)
.
de ces publications les exemplaires originaux de
Bangui, Bouar, Grimari, Birao : bovins
‘ongicoxatus étaient perdus. HOOGSTRAAL a
(quelques exemplaires) ; Birao (nn) : pin-
réidentifié et redécrit l’espèce sur des tiques de
fade.
Côte des Somalis, Somaliland, Kenya, Soudan
Cf. remarques concernant l’espèce précédente.
nilotique (1953, 1956). Biologiquement et mor-
phologiquement le véritable longicoxatus est
17. Hyalomma froncafum Koch, 1844.
très caractéristique, et les détails que donne
ROUSSELOT sur les tiques qu’il appelle de ce
Localités : Bangui (ROUSSELOT, 1951, 1953) ;
nom ne concordent pas avec Iestextesd’HOOGS-
Fort-Bousseaux (FIASSON, 1943 : H. aegyp-
TRAAL. II est donc des plus vraisemblable que
hum) ; Bossangoa : buffle (IPP) ; Bouar,
ROUSSELOT a observé une espèce remarquable
Bocaranga, Baboua, Bangui, Grimari,
par ses hanches 1, sans qu’il faille pour ce seul
Kouango : bovins.
fait l’assimiler à longicoxatus. Malheureusement
Comme dans l’Ouest-Africain cette espèce, à la
à la même époque l’attention n’était pas attirée
différence des deux précédentes, s’accommode
sur la particulière morphologie coxale de Rh.
d’une plus forte pluviométrie quoique son maxi-
aurantiacus. ZUMPT (1943) n’en parle pas. Nous
mum numérique se situe en savane soudanienne.
l’avons trouvée constante sur des exemplaires
du Cameroun (MOREL et MOUCHET, 1958),
18. Rhipicephalus appendiculatus
Neumann, 190 I
ainsi que sur les types de NEUMANN (Toulouse,
no 1444, Liberia). ROUSSELOT dit lui-même
Localités : Bangui : bovin (ROUSSELOT,
(1953, p. 80, note) que son espèce est très pro-
1951) ; Obo : bovin (1 m, 2 ff).
che de ziemanni ; son dessin du mâle est schéma-
La présence de ce rhipicéphale en deux
tique, mais se rapproche plus d’aurantiacur que
points de la frontière sud du Centrafrique, sur
des dessins d’HOOGSTRAAL pour longicoxafus ;
les rives de l’Oubangui et du Mbomou, se com-
le dessin de la femelle est entièrement caracté-
prend en considérant la distribution au Congo
ristique d’auranfiacus, et ne peut se comparer à
oriental et au Congo équatorial. Le risque d’in-
la femelle de longicoxafus.
troduction de populations plus ou moins impor-
Les exemplaires de ROUSSELOT proviennent
tantes de cette espèce, et leur établissement,
de Carnot sur potamochère (ainsi que de Kellé,
constituent une grave menace pour le cheptel
Congo). Hôte et localités s’accordent avec toutes
centrafricain, surtout dans l’est, où les conditions
nos références concernant Rh. aurantiacus du
d’altitude et de pluviométrie présentent les carac-
bloc forestier guinéo-congolais,
téristiques favorables au développement de la
20. Rhipicephalus cuspidafus Neumann, 1907.
tique, telles qu’on les observe en Afrique orien-
tale. La constatation de foyers de théilériose
Localité : Ndélé : phacochère (IPP).
bovine de la côte orientale ne représenterait
Parasite fréquent de I’oryctérope et du pha-
donc pas un phénomène surprenant, explicable
cochère, dans les savanes sahéliennes et souda-
par l’extension plus ou moins rapide du vecteur
niennes.
193

;
CARTE 1. _ TCHAD ET CENTRAFRIQUE
19
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‘,CEPHAL,US APPENDICULATUS
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1 9 4

21. Rhipi&pholus
everfsi Neumann, 1897.
24. Rhipicepholus planus complanafus Neumann,
Localités : Bangui : bovins (ROUSSELOT,
1910.
1951,1953) ; Fort-Sibut : cheval (IPP) ; Obo :
Localité : Bangui : 3 mâles sur porc.
bovin.
Parasite typique du potamochère en forêt
équatoriale occidentale, où il se retrouve parfois,
22. Rhipicephalus longus Neumann, 1907.
comme c’est le cas ici, sur les porcinsdomestiques.
Localités : Bangui : bœuf, rr~~uton (ROUSSE-
25. Rhipicephalus sanguineus (Latreille, 1806).
LOT, 1951, 1953) : Nola : bufIe (IPP) ;
Bossangoa, Bouca : buffle (IPP) ; Bouar,
Localités : Nola, Bilolo, Carnot : chien (ROUS-
Baboua, Ippy, Bangui, Ouango, Yalinga,
SELOT, 1951, 1953) ; Zendi : chien (IPP) ;
Bangassou, Obo : bovins ; Birao : éléphant.
Fort-Sibut : âne, porc, mouton, chien, chat,
Espèce typique des savanes humides et de la
rat roussard (Arvicanthis niloticus : 2 nn)
forêt équatoriale occidentale, et dont l’hôte
(IPP) ; Fort-Crampe1
( M H N P ) ; B a n g u i :
spécifique originel est le buffle. Dans I’Ouest-
chien, cheval (IPP) ; Baboua, Ippy : herbes ;
Africain, on ne l’a pas encore retrouvé sur les
Bouar, Bambari, Kouango : chien ; Carnot:
bovins domestiques (de même qu’A. splendidum,
renard, chien (IPP).
autre tique du buffle, n’a été que rarement
Espèce non homogène, d’une grande varia-
recueilli sur le bœuf), alors qu’en Centrafrique,
bilité morphologique ou biologique suivant les
Cameroun, bassin de l’Oubangui et du Congo,
hôtes ou la zone d’origine. En ce qui concerne
Soudan nilotique, etc..., il parasite couramment le
l’Afrique éthiopienne, on peut au moins distin-
bétail, au même titre que Rh. simus senegalensis ;
guer une « race » domestique, dont tous les
la raison de ce double comportement à l’ouest et à
stades évoluent sur le chien, et une « race »
l’est du plateau central du Nigeria et du massif
sauvage, dont les larves et nymphes évoluent sur
camerounais est peu claire ; il est possible que
les Rongeurs Myomorphes et les adultes sur les
le facteur d’altitude favorise le développement
herbivores domestiques et sauvages (biologie
numérique de Rh. longus ; il est vraisemblable
très comparable à celles des Rhipicephalus du
d’autre part de penser que les facteurs humains
groupe simus ou capensis). II est d’autant plus
(extension des cultures, développement de la
regrettable que la nature réelle du complexe
chasse) ont modifié plus ou moins les conditions
sanguineus ne soit pas éclairci, qu’on a montré
naturelles dans l’Ouest-Africain, isolant ainsi la
que certaines populations de ce complexe sont
faune des ruminants sauvages dans des zones
vectrices, naturellement ou expérimentalement,
moins favorables à l’homme ; le buffle dans ces
de la plupart des Sporozoaires des herbivores et
conditions se trouverait confiné dans des régions
carnivores domestiques, ainsi que de diverses
où l’élevage des bovins n’est pas pratiqué, de
affections à rickettsies, bactéries ou ultra-virus.
sorte qu’il n’y aurait pas interférence entre le
parasitisme des Bovidés sauvages et domestiques
26. Rhipicephalus simus simus Koch, 1844.
(Rh. longus est présent au Liberia : NEUMANN,
1907 ; au Togo : ZUMPT, 1942 ; en Côte-d’Ivoire
Localités : Bangui : bœuf, phacochère (ROUS-
SELOT, 1951, 1953) ; Fort-Sibut : porc
.
lagune d’Assagny et Toupé (Kakpin), sur buffle
et sur herbes).
(IPP) ; Baboua : herbes.
27. Rhipicephalus simus senegalensis Koch,, 1844.
23. Rhipicepholus lunulafus Neumann, 1907.
Localités : Bangui : bovins (ROUSSELOT,
Localités : Baboua : herbes et Fort-Sibut :
1951, 1953) ; Fort-Sibut : bovin, mouton,
porc, chien (MOREL, 1958) ; Yalinga :
chèvre (IPP) ; Ippy, Ouango, Obo : bovins :
bœuf.
Bossangoa : buffle (IPP).
Espèce rencontrée en petit nombre, mêlée aux
Les deux sous-espèces de simus se distinguent
populations de Rh. simus senegolensis ou Rh.
dans l’Ouest-Africain, par leurs distributions,
simus simus.
.e
en relation avec des exigences hygrométriques
195

différentes. Le simus typique est une tique des
CONCLUSIONS
J
savanes soudaniennes, présente en quelques
Îlots au sud de I’isohyète des 1000 mm ; Rh.
Les tiques du Centrafrique s’intègrent natu-
simus senegalensis apparaît plus méridional, sur-
rellement dans la faune des savanes de moyenne
z
tout abondant au delà de 1.200 mm, donc dans
altitude qui vont du Moyen-Cameroun au sud-
les savanes humides de type guinéen ; il en est
ouest du Soudan nilotique (Bahr el Ghazal,
probablement de même dans les savanes ouban-
Equatoria ouest). Comme dans les savanes gui-
gui-chariennes, avec ccexistence du simus simus
néennes de l’Ouest-Africain, les principaux para-
dans la savane ouest.
sites du bétail, numériquement et du point de
;
vue des agents pathogènes transmis, sont A.
28. Rhipicephalus simpsoni Nuttall, 19 10.
variegatum, 6. decoloratus, 6. annulatus, puis à un
moindre degré Rh. simus senegalensis et Rh.
Les Rh. simus senegalensis de ROUSSELOT
c
sanguineus (race sauvage) ; à la différence de
(1951, 1953) recueillis à Bangui sur aulacode
l’Ouest-Africain, sur cette dorsale camerouno-
(Thryonomys swinderianus) appartiennent vrai-
nilotique Rh. longus apparaît avec une impor-
semblablement à l’espèce simpsoni, qui est pré-
tance égale ou supérieure à celles des autres
cisément spécifique de ce rongeur, très commun
rhipicéphales. A ces éléments s’ajoutent des pro-
dans les savanes humides et en forêt autour des
longements de la faune des massifs et hauts
plantations.
plateaux d’Afrique orientale, représentés par
Rh. appendiculatus, dont on ignore l’importance
29. Ixodes cumulafimpunctafus
Schulze, 1943 (=
exacte dans l’est du Centrafrique, ainsi que sa
1. pseudorasus Arthur et Burrow, 1957).
signification en rapport avec l’existence de la
Localité : Nola : Cephalophus sp, (ROUSSELOT
theilériose bovine à Th. parva.
1951,1953) : 1 m, I. rasus ; correction établie
II n’y a pas eu de récolte d’Argas de volailles.
après examen du matériel de ROUSSELOT
En se fondant sur les données d’Afrique occi-
déposé au Service de I’Elevage à Brazza-
dentale, on peut supposer qu’A. persicus est pré-
ville).
sent dans le nord, et que dans le reste du terri-
toire, hormis la forêt, l’espèce en cause est
Espèce fréquente sur les mammifères de la
A. hermanni (existant en Guinée, Côte-d’Ivoire,
zone équatoriale (forêt guinéo-congolaise,
Haute-Volta, Dahomey).
Ouganda, Kenya, Tanganyika, Rhodésies).
30. Ixodes rogeoui Arthur, 1958.
Institut d’élevage et de médecine véférinaire
des pays tropicaux :
Localité : Nola : Cercopithecus cephus (ROUS-
Laboratoire national de
Centre de recherches
SELOT, 1953 : 1 m 1. ugandanus).
l’élevage
sur /es
:< Georges Curasson »,
trypanosomiases animales
Tique spécifique des cercopithèques du bloc
Dakar-Hann Sénégal.
Bouar (Rép. Centrafri-
forestier congolais.
caine).
RÉSUMÉ
Les auteurs donnent un aperçu d’ensemble sur les tiques des vertébrés domestiques et sauvages
r
du Centrafrique, en comparant ces données, personnelles ou bibliographiques,
à celles qui
existent pour les territoires voisins. La présence de Rhipicephalus appendiculafus est indiquée, avec
les conséquences touchant l’existence corrélative de Theileria parva.
SUMMARY
Ticks of domestic animals in the Central African Republic
The authors give an over-all picture of the ticks in both domestic and fera1 vertebrates in the Central
African Republic, and compare these with persona1 and published notes on those of neighbouring
territories. The presence of Rhipicepholus appendiculatus is recorded and reference is made to the con-
sequence of the possible CO-existence of Theileria parva.
196

.
RESUMEN
s
Las garrapatas de 10s animales domésticos del Africa Central
c
Los autores dan un resumen sobre las garrapatas de 10s vertebrados domésticos y salvajes del
Africa Central comparando estos datos personales o bibliograficos,
aaquellos que existen para 10s
territorios vecinos. Se indica la presencia de Rhi@cepha/us appendiculatus
con las consecuencias que
corresponden a la existencia correlativa de Theileria porva.
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.
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192