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REPuBLIQuEDusENEGAL
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INsTm SENEGALpiI s DE RECHERCHES
AGRICOLES (I.S.R.A.)
SERVICE DE MICROBIOLOGIE
---u---
LhBORATOIRENATIONALDE L'ELEVAGE
5 ETDERECHERCHESVETERINAIRES
-=-
NOTE TECHNIQUE
LES PNEUMOPATHIES DU MOUTON
REF. N"050/MICROBI0.
MARS 1981

LES PNEUMOPATHIES DU MOUTON
--em.---
par le Docteur vétérinaire
M.P.DOUI'RE
(Chef du Service de Bactériologie au
L.N.E.R.V. - I.S.R.A.)
-=s=-
A-UZWW.JTES
En mtière de pathologie tropicale, le concept ancien de "pasteurel-
lose du mwton" doit être abandonné . . . En effet, si chez les bovidés,
la “pastew?ell0S@
aiguë OU "septicémie hémrragique" est une affection net-
temrrt définie, de caractère septicémique (conanis le charbon bactéridien),
apparaissant en hivernage, due, en Afrique de l'Ouest et Centrale, au type
E de Pasteurella mltocida, il n'en va pas de mêrw chez les ovins. Chez ces
derniers,dmslecas
depneumnie, P.mltocida peut certes être isolée des
lésions du parenchyme pubmaire, mis aussi beaucoup d'autres micmorganis-
~IXZS sont susceptibles d'être rencontrés. De plus, la localisation du germ
reste limitée à l'appareil respiratoire et il n'y a pas septicémie (x1. Chez
les bovins, com chez les ovins, des types de Pmultocida, autres que le
type E, peuvent être isolés de lésions du parenchyme pulmnaire, mis alors
le caractère septicémique de la mladie est exclue.
A titre indicatif, figure ci-dessous la classification sémlogique
actuelle de Pmultocida selon PERREAU (type "capsulaires" de CARTER) :
*.a /. . .
---v-m ----------------_----------------------------------------------------~
(xl
R!anarque
:
la pdsente note ne traite que des pneummthies du muton. Celles de
la chèvre, en cours d'&ude, seront envisagées ultérieurement.

-2
ksentiellemnt :
%pticémî.e hémrmgique des boeufs
Pas d'acide
et des buffles d'Asie, du Pmche-
hyalurmique dans
!?$pe B . . . . . . . .
Orient et de l'Af%ique Orientale,
la capsule
des bisons d'Amérique.
Très oCcasioiuiellem3nt : rencontr4 chez
le cheval, le porc, le muton.
r Exclusiverrtrnt
: septicémie hérmmagi-
Type E . . . . . . . .
que des bovins d'Afrique occidentale
1et centrale.
f. En quantité
c'Très ubiquiste :
toujours ïmpor-
- Horn (septicémie possible, Sénégal)
tante :
- Bovins (non septicémique)
Type A . . . . . . . .
- Petits ruminants
Acide hyalumni-
- Porcins
que capsüL&
-Lapins
- Oiseaux
L
2.En quantité
Ubiquiste :
variable :
Type D . . . . . . .
CoxmpourlegmupeA
A l'intérieur d'un m3-e sémtype capsulaire, existent plusieurs types
somtiques :
I
Types capsulaires :
A
B
D
E
Types somatiques : 1,3,5(x),7,8(x),9(k) Gk~),ll w&+&W2 ~(XX)
t
!XI responsable du &S&a aviaire,
(xx) sérotype responsable de la septicémie hémmgique.
. . /. . . .

t
-3
B-MICROORGANISMES
-.
ISOLESDUPARENCHYME PUJJKWIRE LORSDE PNEWONIES
a> Mycoplasms
Depuis que les techniques d'isolement et de culture des rnycoplasmas
ont été maîtrisées au L.N.E.R.V., ~coplasm arginini est isolé pmtique-
mnt de toutes les lésions pul.mnaires du mouton (animaux d'expérience
conservés au Laboratoire, abattoirs, bergerie SAED, etc . ..)
A noter que jusqu'à ce jour M.mycoTdfssubsp.capri, M.mcoïdes subsp.
Tcoides, M.oviprmrmniae, Acholeplasm laidlawii A, n'ont pas été
rencontis (x).
Ces ~~coplas~s ont été isolés du tractus respiratoire de moutons,atteints
de pneumnie,dans d'autres pays.
b) Bactéries :
Par ordre de fréquence :
bsteurella multocida (type A et D),
Pasteurella haemlytica,
Diplococcus pneumniae,
streptococcus,
Pseudomnas aeruginosa,
Enterobactericeae (Escherichia coli, Salmnella, etc . ..) (xx).
De cette énumération, ressort la fréquence des isolements de M.ar&ini
et de P.multocida et haerrolytica à partir des lésions du parmchyma
pulnmaire du mouton.
C- PASTEURELLAETMYCOPLAS~ISO~S DU?JRAC'IUS RESPIRA'KXRE CHEZ LE MOUTONSAIN :
En 1979 et 1980, une étude a été menée au LNERV (en collaboration avec
le service de Microbiologie de 1'IEMVT) sur le portage de bactéries du genre
Pasteurella et de mycoplasms chez les mutons sains, sacrifiés à l'abattoir
de Dakar.
. . . / . . .
----------------------------------------------------------------------------~-------
(2) L'étude des pneumpathies des petits ruminants sera facilitée, si les services
spécialisés du LJW?V reçoivent des prélèvemnts nombreux &coltés par les agents
des organismes en contact avec les éleveurs.
(xx) Hemphilus sp. n'a pas été rencontré chez le muton jusqu'alors, par contre il
a éte isole chez la chèvre.

-4
Lm ensemncmnts, effectués sur milieux appropriés, ont porté sur :
- 100 fragmnts deparenchympulmnai~,
- 100 fragrmnts de muqueuse tmchéale,
- 200 fragmmts de muqueuse laryngienne,
- 100 fFapnts de muqueuse recouvmnt les sinus.
Ont été ainsi isolées chez le mouton sain :
- 62 souches de Mycoplasm arg$nini,
- 51 souches de PmiLtocida,
- 6 souches de P.haemlytica ~XX>.
La r$artition des isolements s'effectue ainsi :
."l
- .
Si-Ilts
Llarynx
waee P=-=ncfw=
pb& I
Pmiltocida
2 5
24
2
0
P.hamlytica
4
2
0
0
M.;LI?Ffinini
30
3 2
0
0
P.multocida est xxptisentée pcar les types capsulaiires A et D, avec une
l
plus gmnde fkéquence du type A. Au sein du type capsulaire A, les types
somatiques : 1,1(+3),3,3(+1),7,8,9 sont rencontis.
Le type capsulaire D est reprhenté uniquement par le type somtique 2.
. P.haermlytica est représentée par 3 types capsulaires (à titre indicatif
1, 7 et 8).
- En fait de mycoplasmx, seul M.arginini est isolé chez les animux sains
com lors de pneumnies, et ceci avec une fréquence égale et &RE légè-
mrmt supérieure à celle des isolemmts des bactéries appartenant au
genre Pasteurella (M.arginini : 62 ; Pasteurella : 57).
- Pasteurelk et M.arginini sont isolés deux fois plus
au niveau des
souvent
sinus qu'au niveau du larynx :
L~IYI-X : 200 priélèvemnts,
26 Pasteurella, 3 2 M.arginini,
Sinus : 100
,tt,
9 29
-'L
3 30
,'1,
,
.
. . / .
.
.
--
1-----_1_---__------___I________________------------------------------
(xxx) Ces rkultats ne peuvent être entachés que d'erreurs par défaut.

.
-5
D - APPARITION DES LESIONS PNEUMONIQUES
Chez l'animal sain, tout se passe corrane si le portage normal allait
décroissant des sinus au larynx,pour s'annuler en aval de ce dernier et
ceci aussi bien pour M.arginini que pour les bactéries du genre Pasteurella.
La pneumonie apparaît lorsque pour des raisons variées, ces micro-
organisnzs se multiplient au niveau du parenchyme pulmonaire. A quoi est
dfi le processus de blocage observé au niveau des voies respiratoires supé-
rieures et au niveau alvéolaire chez le sujet sain ?
Différents processus sont mis en oeuvre :
1) Défense de nature mécanique :
On doit y ranger l'action microm&,nique mucociliaire de l'épithélium
qui assure la capture et le transport vers l'extérieur des particules
introduites avec l'air inhalé. En cas d'inflamwtion des premières voies,
les réflexes d'éternuements et de toux accroissent l'activité élimina-
trice. Les mwvements ciliaires dirigent vers la cavité oro-pharyngienne
le film muqueux et les particules piégées, l'élimination est achevée par
la dégluti~$on et la toux.
2) Défense immunitaire : conrprise au sens le plus large, on doit y ranger :
- l'tité non s&cifigue :
-cm---------- ----- --
. Les enzyms (lysozyme des Sec&tions, hydrolases acides des lyso-
somes des phagocytes) assurent la destruction des microbes hors ou
dans les cellules.
. l'activité phagocytaire due aux microphages et surtout aux wcropha-
ges des alvéoles pulnronaires. Les wcrophages assurent la phagocyto-
se des éléments inertes ou microbiens qui sont parvenus jusqu'aux
alvéoles et leur transport jusqu'au "tapis rwlant" muco-ciliaire.
Le passage horaire des phagocytes pulmonaires dans la cavité oro-
pharyngienne a été es-k& à environ 2 millions de cellules par heure
chez le rat. L'émonctoire final est surtout le tube digestif (déglu-
tition). Une immunisation peut accroître non spécifiquement la résis-
tance des macrophages à certaines bactéries.
. . . / . . .

l
- 6
. L'interfémn (pour les virus) et le complément sérique renforcent
également les défenses anti-infectieuses au niveau de l'appareil
respiratoire.
- L'imnunité
---c-------s@kifiqu~
-m-m..
. 3 médiation cellulaire, laquelle intervient surtout au niveau des
rnacrophages pulmonaires,
. à médiation humrale, intervenant par les anticorps
- Ig A des secrétions locales,
- Ig M et Ig G du sang de l'aire respiratoire.
Ces processus peuvent être affaiblis, ou ~%XE disparaître, sous
l'influence de différents facteurs (stress) :
- le froid, les vents de sable, agissent sur les processus de natute mécani-
que (congestion, irritation). Des modifications portent sur la quantité
(hypersecrétion) et sur la qualité (hyperviscosité) du meus secrété,
également sur la utilité ciliaire Krihibition),
- le parasitisme ktrm~lose pulmonaire),
- une alimentation gmssière peut ouvrir une brèche dans la continuité cellu-
laire, au niveau du pharynx, favorisant la pénétration des microbes patho-
gènes 9
- les polluants infectieux d'ordre viraux entrent en jeu au niveau des défen-
ses immnitaires, soit qu'ils affaiblissent ces dernières par "inondation
antigénique*', soit qu'ils détruisent les mcrophages et les microphages
qui les avaient englobés. Eans ce cas, la prolongation de l'atteinte infec-
tieuse, ou une seconde atteinte rapprochée par un agent identi&e ou dif-
férent, risque de surmnter la résistance de l'appareil respiratoire. Au
Sénégal, les facteurs d'ordre viraux qui sont en mesure d'agir au niveau
du trac-tus respiratoire du muton demeurent mal connus. On doit envisager
le virus de la peste des petits ruminants Worbillivirus) qui en fait at-
teint surtout les caprins. Les rôles tenus par le virus para-inflwnza 3,
les adénovirus, l'herpès virus de la rhinotrachéite infectieuse et les pox-
virus de ltecthyma contagieux et de la Clavelée restent à Pr&iser.
. . ./ . . .

-7
Les msures à prendre, qui tendent à diminuer l'action des agents
stressant, découlent de l'énm&ation effectuée ci-dessus : protection
contre le froid, déparasitage, alimentation appropriée, etc . . .
E-PROPH&AXIEMEDICALE
Elle doit être assur6e en temps voulu, c'est-à-dix avant que n'appamis-
sent les foyers. Aussi, est-il recomdé de mettre en oeuvre la vaccination
quelques semines avant que ne surviennent les nuits froides du début de la
saison sèche. Actuellerwnt doivent être associés :
- le vaccin tissulaire utilisé dans la lutte contre la peste bovine, lequel
agit en raison de la comnunauté antigénique existante entre virus peste
&s petits ruminants et virus peste bovine,
- le vaccin foulé, adjuvé, contre les complications pastemlliques dues
aux-types AouDde Pmultocida.
En raison des muvaises qualités antigéniques de M.ar$ni.ni, il est peu
vraisemblable d'envisager la mise au point d'un vaccin efficace contre ce
micmrganisrre .
F-TRAITEMENT
Il convient de retenir que le traitement des pneumpathies du muton
doit faire appel à un antibiotique à spectre antimycoplasmique, à savoir :
Terz-m@ne : 5/10 mg/kg (ou Terramycine longue Antion
Erythrmycine : 25 mg/kg
Spir~cine : 25 mg/kg (dose initiale 50 mg/kg)
Tylosine : 20-25 mg/kg
àadministrwdurant3-5 jours.