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REPUBLIQUE DU SENEGAL
i
I
MINISTERE DU DEVELOPPEMENT RURAL
2 i+fflm~~
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES
AGRICOL=ES (I.S.R.A.)
LABORATOIRE NATIONAL DE L’ELEVAGE
ET DE RECHERCHES VETERINAIRES
B.P. 2057
D A K A R - HANN
PROJET D’ETUDE DU BETAIL TRYPANOTOLERANT
EN SENEGAMBIE
DONNEES OBTENUES ENTRE MAI 1988
ET MAI 1989 AU SITE DE KOLDA
(SENEGAL)
Par
A. DIAITE, B. KAhAARA, G. VASSILIADES
REF. N0036/PARASIT0. 1
JUIN 1989.
,

PROJET D’ETUDE DU BETAIL TRYPANOTOLERANT
EN SENEGAMBIE
DONNEES OBTENUES ENTRE MAI 1988
ET MAI 1989 AU SITE DE KOLDA
(SENEGAL)
Par
A. DIAITE, B. KAMARA, G. VASSILIADES
1. INTRODUCTION
L’étude des productions et de la productivité du bétail trypanotolérant
soumis aux contraintes de son propre milieu ; telle pourrait être la définition
de l’activité de recherche du réseau d’étude du bétail trypanotolérant. Ce
réseau depuis sa création, déploie une importante activité à travers tout le
continent africain pour étudier toutes les situations qui peuvent se présenter
en vue d’une synthèse qui pourrait aboutir à d’importantes recommandations
pour une exploitation plus rationnelle de tous les types de bétail trypanotolé-
rant. Au Sénégal, le site de Kolda a démarré ses travaux depuis bientôt un
an. Ce rapport présente les premiers résultats bruts ainsi que les considéra-
tions que l’on peut en tirer sans toutefois rentrer dans les détails
II. ADMINISTRATION
a) Gestion
L’Institut Sénégalais de Recherches agricoles (ISRA) est chargé de la
gestion des fonds du projet alloués au site de Kolda ainsi que du suivi de
l’application correcte du protocole scientifique prédefini. Pour ce faire, un
coordonnateur national a été nommé par le Directeur Général de l’Institut sur
proposition du Directeur du Département des Recherches sur la Santé et les
Productions animales. A ce titre, il est chargé de la coordination des activités
entre le Sénégal et la Gambie, du contrôle de l’application correcte du proto-
cole par des déplacements mensuels d’au moins une semaine à Kolda, à la réso-
lution des problèmes administratifs du projet à Dakar. II contribue en outre,
grâce à sa connaissance particulière de la région dont il est originaire, à aider
à maintenir les éleveurs (souvent réticents aux prises de sang) dans le projet.

i
$4
- 2
c
b) ‘përsonnei
- Dr. A. DIAITE, Vétérinaire, Coordonnateur national du projet,
- Dr. 6. KAMARA, Vetérinaire, Chef d’équipe,
- Moussa SANGHARE, ITE (Ingénieur des Travaux d’Elevage)
- Aladji DIACK, ITE,
- Abdoulaye DIAMANKA, ATE (Agent technique d’Elevage),
- Amadou DIOP, ATE
- Souleymane BADIANE, ATE
- Mbaye Boury SENE, ATE
- Ousseynou GASSAMA, Chauffeur.
Enfin, un travailleur temporaire est chargé de la propreté du laboratoire
et des alentours.
l II. ACTIVITE!S DE RECMERCHE
II s’agit dans les grandes lignes, de l’application du protocole qe recher-
ches défini par le réseau d’étude du bétail trypanotolérant à savoir les compo-
santes suivantes :
- Entomologie
- Pathologie (hémoparasitoses, helminthoses)
- Zootechnie.
A. Mat-s et méthodes
A.1 - Gmmolug-K
Pour le volet entomologique, des pièges biconiques
Challier-Laveissière
sont utilisés pour les investigations nécessaires à l’étude de ce volet. Des
études sont menées tous les mois sur les trois sites entomologiques correspon-
dant au trois villages encadrés (Yassiriba, Salamata, Tabandinto).
. . ./ . . .

- ..-.. --_._ -_---
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-
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510

- 3
Pour chaque site, les piégeages se font aussi bien en zone de savane qu’en
galeries forestiéres. Les points de piégeage sont identifiés par des numéros appo-
sés sur des troncs ou branches d’arbres. Les cages de récolte (cages rouband)
sont aussi munies d’un numéro d’ordre en rapport avec le nombre du point de
piégeage. Trois jours de piégeage sont nécessaires pour chaque zone, chaque
mois. La récolte des cages se fait en général toutes les 24 heures, les glossines
récoltés sont triées (mortes, vivantes, ténérales, adultes, âges) et une partie
disséquée pour déterminer les taux d’infection et en même temps la nature des
infections.
Enfin, il est à noter que pour le site de Kolda, il n’est fait d’aucun usage
d’attractif odorant pour augmenter le nombre de mouches capturées d’une part
et que d’autre part, l’étude concernant l’origine des repas de sang des mouches
doit commencer bientôt.
A.2 - Pa~ie
Pour le suivi en pathologie, il s’agit là aussi de récolte de données ayant
trait au parasitisme sanguin par des saignées mensuelles suivies de lecture
directe sur le terrain ou au laboratoire, de confection de frottis, de mesure de
I’hématocrite -qui est un important paramètre pour l’estimation du degré d’anémie.
Un suivi du parasitisme gastro-intestinal est aussi effectué à un rythme trimes-
triel pour les adultes mais mensuel pour les jeunes animaux. Il consiste’ en la
récolte de fécès et recherche au laboratoire d’oeufs d’helminthes par la technique
de Mac Master.
Cette partie du suivi fait l’objet d’une double analyse car les mêmes prélève-
ments sont également examinés au laboratoire de Parasitologie de Dakar-Hann par
la flottation et la sédimentation pour la recherche des oeufs de Trématodes).
A.3 - Zau&chnie
Pour ce troisième et dernier volet mais non des moindres, il s’agit de mesurer
l’évolution pondérale de chaque animal par des pesées mensuelles grâce à une
bascule électronique placée à la sortie d’un parc construit par les éleveurs
. . . l . . .

- 4
. _
eux-mêmes. Les saignées sont d’ailleurs effectuées à cette occasion ainsi que
le déparasitage externe au besoin sur les animaux couverts de tiques.
Toutes ces données font l’objet d’une saisie informatique et sont stockées
dans des disquettes. Les tableaux qui vont suivrent sont une ébauche d’analyse
de ces données.
Pour la commodité de l’étude, nous avons subdivisé l’année en quatre
trimestrescorrespondant à des saisons données :
ler trimestre : mai, juin, juillet : début de la saison pluvieuse
2ème trimestre : août, septembre, octobre : fin de la saison pluvieuse
3ème trimestre : novembre, décembre, janvier : début de la saison sèche
4ème trimestre : février, mars, avril : fin de la saison sèche.
Tableau 1 : Entomologie (moyennes trimestrielles)
on
LocalitCs
~rhestres~
Nbre de youches D.*.p.t3j i,rc+ ,______ ,
I
GPg (1)
G.mor (2)
TX(~) T.v T.B
tien T c
%
*
1
40
295
11,17
0
1
0
091
0
100
0
2
96
12
3,18
0
0
0
0
0
0
0
Yassiriba
3
77
100
4,92
4
5
0
0,6
44
S6
0
4
53
1 680
48,14
3
11
0
0,2
21
79
0
1
76
68
4,80
1
1
0
0,2
50
50
0
2
133
4
4,03
cl
0
0
0
0
0
0
Salamata
3
376
19
10,97
0
0
0
0
0
0
0
4
5
197
5,61
0
0
0
0
0
0
0
1
73
355
14,27
0
0
0
0
0
0
0
2
239
35
8,06
0
0
0
0
0
0
0
3
'
422
72
16,53
2
5
0
0,2
29
71
0
4
1
138
1
655
1
18,19
111
114
1 0
1 0,5
1 44
1 56
l
0
I

-5
(11 CPg = Glossina palpalis gambiensis
(2) C. mor. = Clossina morsitans submorsitans

(3) DAP = Densité apparente piège
( 4 ) T.c. = Trypanosoma congolense
-2
T.v. = Trypanosoma vivax
T . b . = T . brucei
Une première analyse de ces résultats nous montre la plus grande impor-
tance des cas d’infections chez les mouches lors des deux derniers trimestres
3ème et 4ème à Yassiriba et Tabandinto et une fréquence plus accrue des infec-
tions due à T. vivax pendant cette période (jusqu’à 79 p. 100 des cas d’infection
-
-
au 3ème trimestre à Tabandinto.
Le tableau 2 montre une parfaite corrélation entre les taux d’infection des
mouches et les taux d’infection chez les animaux mais aussi une assez bonne
relation entre les fréquences des infections par des trypanosomes pathologènes
(T. vivax; T. congolense) :aussi bien chez les animaux que chez les glossines. Une
première conclusion serait selon ces résultats, le choix dans l’année de la période
de prophylaxie.
Pour ce qui est des poids, toujours dans ce tableau No 2, nous constatons
une baisse générale des poids au cours du 4ème trimestre qui correspond à la
période de la vaine pâture, donc au moment où il y a le moins de fourrages
disponiblespour les animaux. Cette remarque reste bien valable pour les’ tranches
d’âge de moins de deux ans et de plus de deux ans.
Le tableau 3 est un résumé du suivi sanitaire effectué au profit des trou-
peaux encadrés. C’est ainsi que pour les immunisations en plus de fa péripneu-
monie (PPCB) et de la peste bovine (PB) qui sont obligatoires sur l’ensemble du
territoire et font ainsi l’objet d’une campagne nationale, le projet a vacciné contre
les charbons bactéridien et symptomatique (CB, CS) et la pasteurellose bovine
( Past. bovine). les interventions sanitaires ont consisté en des prestations médi-
cales diverses pour les animaux qui souffraient, soit de pathologie parasitaire,
soit de pathologie microbienne ou enfin d’affections d’ordre métabolique. Les cas-
tration ont été toutefois moins nombreuses (sept au total) qu’on aurait espéré.

Tableau 2 : Zootechnie - Protozoologie
Mouvement
Fréquence %
Poids moyen kg
~
LocalitCs I Trimestres Troupeaux Effectif
Entrees
Sorties
T.C
T.v T.b
Naissance
0 à 2 ans
> 2 ans
.
Naissances
Autres
zème*
02
27
0
0
2
31
Of4
100
0
0
0
134
226
/
Yassiriba
3&me
02
24
3
0
5
33
093
100
0
0
16
111
235
4&me
02
24
0
1
1
32
096
75
0
0
.
0
96
212
107
11
0
0
33
093
12
0
0
16
89
215
109
4
0
2
32
092
40
20
0
18
77
185
35
0
0
0
30
0
0
0
0
0
101
227
36
1
0
0
32
0
0
0
0
21.
103
219
23
0
1
0
31
095
100
0
0
0
96
206
27
4
0
3
34
0
0
0
0
0
79
188
24
0
0
1
35
092
100
0
0
0
76
184
37
0
1
0
32
093
100
0
0
0
103
223
42
5
0
0
35
096
100
0
0
16
80
201
41
0
0
2
36
093
67
0
0
0
69
173
* Cette valeur comprend en outre les cas d'infection par Trypanosoma
theileri
* Le 2ème trimestre est constitue seulement de septembre et octobre 1988.

- 7
Tableau 3 : Suivi sanitaire
IMMUNISATIONS
tiaùLrations s
I
PPCB (1) I PB (1) CB (2)
I
I CS(2)
~ s
YASiSIRIBA
02 02 02 03
4ème
2ème* 3ème 3ème
16
16
16
26
0
0
22 11 82 0
22 11 a2 0
24 24 0 0
18 18 97 0
0 0
0 0
.
.SAT.JWTA
(
03
4ème
8
1
0
0
82
0
103
08
2ème
59
0
0
0
0
0
0
08
3ème
59
6
0
0
0
0
0
09
2ème
6
0
0
0
0
0
0
09
3Gme
5
0
22
22
0
24
0
09
4ème
.
0
0
0
0
22
0
0
10.
2ème
11
0
0
0
0
0
0
10
3ème
11
0
3 7
37
0
37
0
*'
I
10
I 4ème
I
3
I
0
l
0
l
0
l
14
I
0
l
0
* Le 2ème trimestre est constitué seulement de septembre et octobre 1988.
(1) Vaccinations obligatoires faisant l'objet d'une campagne nationale.
(2) Vaccinations effectuées par le projet au niveau des troupeaux encadrés.

.
- 8
Tableau 4 : Helminthologie
Taux d'infes-
tation
Fréquences relatives %
Nbre
Crou-
Trimes-
Nbre
Localités
dl'infes-
tres
animaux
leaux
prélevés
tés
- 4an.s
1
Zème*
40
1
0,38
YASSIRIBA
02
3ème
51
11
0,12
4ème
53
18
0,26
3ème
214
79
0,27
0,lO
52
58
0,9
14
0,l
0
'
SALAMATA
03
. 4ème
167
54
0,23
0,lO'
40
41
11
0,4
0,2
0
2ème
48
33
0,48
0,21 1 76 1 27 1 0,3 1
cl 1 0931 0 I
08
3Pme
89
38
0,26
0317 1
0,42 1 79 1 0 f
0251 0 1 0 1
2ème
32
17
0,44
0,09 1 71 1 35 1 0 1 0 1 0 1 0 1
09
3ème
59
17
0,20
4ème
42
12
0,29
2ème
46
30
0,57
10
3ème
98
26
0,23
0,03 1 36 1 50 ] 19 1
0341
010
I
4ème
48
11
0,23
0
27
55
27
0
0
0
c
* Le 2ème trimestre est constitué seulement de septembre et octobre 1988.

-9
Enfin, pour I’helminthologie, on note une importance accrue de ce parasitis-
me au deuxième trimestre qui correspond à la fin de la saison des pluies.
En outre, les jeunes animaux (de moins de quatre ans] semblent plus vulnéra-
bles que les adultes. Pour les fréquences relatives des différentes espèces,
on note une prédominance des strongyloses suivies des coccidioses. Cependant,
le laboratoire de Dakar a diagnostiqué de nombreux cas de Distomatose et de
Paramphistomose chez les adultes et de Toxocarose chez les veaux de lait.
En resumé, on constate une vulnérabilité accrue des animaux au 3ème et
4éme trimestres, périodes au cours desquelles on note les taux d’infections
(trypanosomes) les plus importants, les poids moyens les plus petits et une
moyenne des hématocrites également faibles.
IV. ACTIVITES FUTURES
II y aura pour l’année en cours non seulement la poursuite de toutes les
activités déjà décrites, mais également la mise en place du volet,suivi laitier,
qui sera un suivi qualitatif et quantitatif de la production laitière. II y aura
également l’étude de l’origine des repas de sang chez les glossines. Ce para-
mètre conjugué avec les densités apparentes et les taux d’infections des mou-
ches permet de déterminer la pression glossinaire pour un site donné.
II serait aussi souhaitable de démarrer un second site au Sénégal : en
Basse-Casamance où le type climatique (précipitations ) et géographique
différent de celui de Kolda. Cela permettrait déjà une comparaison
in situ des résultats au Sénégal. Enfin, il ne serait pas superflu d’augmen-
ter le personnel du site de Kolda eu égard à la diversité du travail à effectuer.
On pourrait augmenter par exemple trois agents techniques d’élevage (ATE)
ou bien deux agents techniques d’élevage et un ingénieur des travaux
d’élevage ( I TE).
Nous souhaitons également la mise en place d’un véhicule de liaison qui
facilitarait les déplacements du coordonnateur.