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AGRICOLES (1.S.R.A.)
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"PROMOTION LAITIERE" CHEZ LES ELEVEURS
DE LA ZONE DE SANGALKAM
1 - Note de synthèse
II - Rapport sur la situation du projet et
les difficultés actuelles.
MAI 1979

I- NOTE DE SYNTHESE
Le projet "Prmmttin laitière" conduit chez les éleveurs de la zone
de Sangalkam est actuellement dans une phase critique.
Il est nécessaire de prévoir, si cette opération doit continer, des
lmyens
- en personnel (un deuxième agent permanent sur le terrain),
- de transpoti (un véhicule correct),
- financiers permettant,
. d'instituer des "prêts de campagne" offerts aux paysans pour continuer
l'intensification de leurs exploitations;
. de mettre en place un système rationnel de comnerx5alisation du lait;
. de chier d&m la région de Sangalkam un tiseau d'exploitations paysannes
productrices de lait grâce à l'application du nouveau projet "Extension
de l'action prcmotion laitière" joint au présent rapport.
II - RAPPORT SUR LA SITUATION DU PROJET ET LES DIFFICULTES ACTUELLLES
Le projet "pxxxmtion laitière!' conduit par le LNERV de Dakar chez des
éleveurs implantés autour de la ferme expkimentale de Sangalkam atteint sa
3è année d'exécution.
Il convient de rappeler que l'objectif premier de cette action était
de faire la démnstration chez l'éleveur qu'une supplémentation alimentaire,
d'un CO= mdique, administie à des vaches laitières et leurs produits était
capable :
- en augmentant les quantités de lait produites et en allongeant la durée de
la lactation,
- en améliorant la croissance et l'état sanitaire des jeunes,
de procurer des revenues supplémmtaires à l'éleveur.
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.e.

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Un rapport technique élabor6 en juillet 1978 témoigne des résultats
encourageants obtenus jusqu'alors dans ce domaine.
Cependant,il est apparu,en raison du risque de la raréfaction progres-
sive des sous-produits et de l'augmentation de leur coût,qu'une action d'en-
vergure ne pouvait être envisagée, dans l'avenir, que si l'éleveur se mettait
à pmduire une partie des fourrages qui lui sont nécessaires pour l'entretien
de ses vaches laitières en saison sèche.
Des cultures fourragères ont donc été entreprises l'an dernier par
plusieurs agmpasteurs mis ont conduit à un insuccès en raison des pluies
insuffisantes de l'hivernage. Ces conditions climatiques dans la &gion du
Cap-Vert deviennent malheureusement de plus en plus f&quentes et il paraît
désormais difficile d'assurer r$guli&ement une r&olte sans une irrigation
d'appoint capable de compenser et régulariser la pluvioktrie naturelle. Gr
une installation d'irrigation constitue m investissement qui peut difficile-
ment être amorti par les seules cultures fourragères. C'est pour ces raisons
qu'en juillet 1978 de nouvelles propositions ont été établies dans un docu-
ment intitulé "projet d'extension de l'action promotion laitière" autour de
la ferme de Sangalkam dans lequel est prévu lsassociation des cultures four--
ragères en hivernage à des cultures maraîchères en saison sèche. Ce système
de production (lait et légumes) ne constitue dvailleum pas une innovation
pour la région car il est déjà en partie pratiqué par certains agropasteurs
mais avec des myens et un encadrement insuffisants.
Le document distribué en de ncxnbrewc exemplaires a suscité en génkal
un accueil très favorable, mis n'a débouché, jusqu'à maintenant, sur aucum
source de financment, mal& le niveau relativement rmdeste des dépenses
envisagées.
C'est le moment de souligner que jusqu'à nos jours l'action v7prcmtion
laitière" a fonctionné avec des moyens réduits et sans budget particulier.
L'essentiel des dépenses engagées par le Laboratoire dans ce dmaine sont en
effet reprkentées par la solde du technicien supérieur qui encadre, à partir
de Sangalkam, les éleveurs, l'entretien du véhicule qu'il utilise et les frais
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de carburant qu'entraînent ses déplacements journaliers. A ces dépenses
s'ajoutent les déplacements hebdomadaires sur le terrain des responsables
du Laboratoire.'ks suppléments pour les vaches laitières sont cédés aux
éleveurs au prix de revient (15 F/kg) alors que par contre les aliments pour
les jeunes, en raison de leur caractère exploratoire, sont subventionnés
en partie par le Laboratoire./
Ces diverses dépenses ont été jusqu'ici liquidées sur les cr6dits
de fonctionnement des services de Zootechnie et de Physiologie.
Donc corrsne cela a d6jà été souligné, le projet "prorWion laitière"
s'est déroulé favorablement durant ces deux premières années. Il a permis
de révéler que quelques rares éleveurs paraissent aptes à asskiler rapide-
mwk les innovations,que pour d'autres le progrès doit être plus lent et que
la majorité reste sur l'expectative en observant les r&ultats obtenus chez
ceux qui participent au projet.
Cette année par contre des difficultés ont surgi et le projet est
entré dans une phase critique pour un certain nombre de raisons qu'il con-
vient d'évoquer :
- en premier lieu il y a eu dès le début d'août 1978 une longue inmobilisa-
tion de la vieille land-Rover qu'utilise l'encadreur du projet. Sa remise
en état n'a pu avoir lieu que 3 mois après et entre temps, c'est-à-dire
durant tout l'hivernage, aucun contact n'a été maintenu entre lsencadrement
et les éleveurs.
En décennbre un difficile démarrage a pu se produire, après reconstruc-
tion des étables et renouvellement du petit matériel (mangeoires abreuvoirs
etc).
- Parallèlement et pour nous permettre d'obtenir des données sur toute la
durée de la lactation, nous avions édicté que le suivi et la supplémenta-
tion des vaches devaient commencer 15 jours avant la mise-bas pour se
poursuivre jusqu'à la fin de la lactation. Or en décembre, époque de
reprise des opérations, dans les troupeaux, la plupart des femelles
avaient mis bas depuis 2 ou 3 mois.
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Pour ces deux raisons, à l'heure actuelle, le suivi intéresse seule-
ment 4 unités d'inégale im~tiance et porte sur 32 femalles et 32 jeunes. Il
faut noter cependant qu'un certkkn nombre d'éleveurs attendent les prochains
vêlages dans leurstroupeaux pour participer au projet.
C'est le nmnent de souligner l'importance du préjudice que cause
toute interruption des opérations. Il en résulte à tout coup une &ression
qu'il est difficile de surmonter. Il faut donc qu'en cas d'indisponibilité
de l'encadreur, un autre puisse lui être imnédiatement substitué et donc
qu'une deuxième personne apte à nouer rapidement des contacts avec les éle-
veurs et à faire appliquer les techniques du projet soit disponible.
Il est indispensable également que l'encadreur soit équipé d'un véhi-
cule viable ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle, la mltiplication
des pannes laissent présager à brève échéance une Mobilisation définitive
de l'instrument de travail indispensable.
Cependant une partie des difficultés actuelles sont suscitées par une
certaine morosité des éleveurs qui résulte indirectement et paradoxalement
du projet d'extension de l'action "promotion laitière". L'établissement de
ce projet a en effet nécessité des discussions avec les éleveurs au cours
desquelles les grandes lignes de cette nouvelle action ont dcI être dévoilées.
Ces perspectives qui avaient soulevé chez les intéressés un tis grand espoir
expliquent la mesure de leur désillusion actuelle car plus d'un an après,
rien de ce qu'on leur avait fait miroiter ne s'est r&lk&. Nous pensons donc
qu'il y a urgence à combler ce retard pour engager r6solment le projet dans
la phase nouvelle esquissée dans les propositions faites en juillet 1978.
Enfin le problème le plus aigu en ce moment est lié au manque de dis-
ponibilités financières des éleveurs cette année
encore plus que par le
passé. Il en rkulte que certains se trouvent dans l'impossibilité de rwnbour-
ser les fournitures de suppléments alimentaires faites par le projet ayant
utilisé Z' dïautres fins le produit des ventes du lait.
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Dans ces conditions, devant l'accumulation des dettes, no’cre seule
ressource est de cesser la fourniture des aliments aux éleveurs particulière-
ment défaillants.& mesraisons expliquent la recrudescence, cette ran-
née, des difficultés financières en milieu.paysan, dans la zone intéressée.
Il y a d'abord la pluvicmétrie du dernier hivernage, qui, améliorée
dans de nombreuses autres régions du Sénégal,est demeurée très faible dans
le Cap-Vert.
Il en est résulté un épuismentp~cocedes p?kurages qui p?mcurent la
ration de base aux vaches laitières et corrélativment une baisse de la pm-
duotion de lait dans les unités.
En partie,pour les mêmes raisons,la production maraîchère a été égale-
m2nt mauvaise et les ressources supplémentaires qu'elle procurait aux agm-
pasteurs sont en sensible diminution. Enfin les problèmes dlabreuvement du
bétail ont pris un tour plus aigu.
- La &ussite du projet"pmmotion laitière" est basée en partie sur une
bonne conunercialisation de la production. Or ce secteur est traditionnel-
lement organisé d'une façon anarchique et peu rationnelle. Chaque éleveur
a son ou ses revendeurs particuliersqui vont livrer chez leurs clients
le lait frais ou plus souvent le caillé. En règle générale le règlement
est effectué par ce revendeur en fin de mois mais de nomb=uses défaillan-
ces sunriennen-t également dans ce domaine et les rentrées de fonds se font
ml ou iz6gulikement. Le paysan, en fin de mis, se trouve donc dans
l'obligation de payer ses aliments alors qu'il n'est pas en possession du
produit de la vente du lait, qui, pour lui, repAsente le seul moyen
d'acquitter sa dette.
C'est donc en définitive la comnercialisation ml organisée, le manque
de coordination entre les rentrées et les sorties d'argent, et l'absence
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d'un "volant" financier chez le paysan qui rendent pticaire la r&ularité des
actions. De plus ce manque de disponibilités firmcières empêche le paysan
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d'aller plus avant dans la voie des améliorations en particulier alimentaires.
Il semble difficile qu'il puisse envisager par exemple de distribuer des
rations plus fortes chez les bonnes productrices, ou des aliments en dehors
des périodes de lactation ; mesures qui seraientpwrtant forttinéfiques.
Le projet doit donc envisager des solutions pour ces différents problg-
mes.
La commercialisation est d'autant plus déficiente que les quantités
de lait produites sont faibles dans les unités comportant un effectif trop
réduit. Au lieu de multiplier les unités comportant 2 ou 3 individus il faut
s'efforcer dPétoffer celles qui existent. Un effectif de 10 à 12 vaches permet
W.nt la conmerc ialisation &gul.ière d'une vingtaine de litres de lait par jeu:
exercercerait davantage d'attrait chez les revendeurs ou même rendrait possi-
ble une formule de "ramassage du lait".
Pour &soudre les problèmes relatifs au paiement des aliments une
solution consisterait à regrouper dans une %Sme main" la vente d'aliments
et la vente du lait. En fin de mois le paysan toucherait le produit de la
vente du lait diminué du prti des aliments. Il se trouverait ainsi dégagé CZS
problèmes de gestions, auxquels il est très peu préparé. Cette solution aurait
en outre l'avantage, pour le projet, de chiffrer exactement les tinéfices de
l'opération.
Dans un premier temps l'encadrement, sous &Serve qu'il soit étoffé,
pourrait se charger de cette double action. Le regroupement et lavente du
lait se feraient alors directement à la ferme de Sangalkam qui est déjà le
centre d'un marché relativement important.
Par la suite rien n'empêcherait la mise en place d'une structure, soit
privée, soit coopérative,qu.&,dotée d'un équipement convenable,deviendrait le
centre de coordination r6el des éleveurs participant au projet.
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Enfin il est bien connu que le manque de disponibilité financière, en milieu
paysan, constitue un frein à tout développement. Or l'éleveur, en dehors de
toute aide bancaire, a, dans son propre troupeau, le moyen de constituer ce
"volant financier" qui lui fait tant défaut.
Les enquêtes sur la structure de troupeau dans la &gion du Cap-Vert
(GAUCHET - GASSAMA - GUEYE et J.P.DEIW 1976) ont montré qu'il existait un
ncmbre relativement important de vaches âgées.
Plus de 6 % des effectifs correspondraient à des femelles de 11 à
25 ans.
Il y a donc chez l'éleveur une mauvaise politique des reformes qui
fait que son tmupeau s'alourdit d'individus dont le capital et la pmduc-
tivité s'amenuisent progressivemnt, la fin la plus générale étant la mLIT+t
brutale de l'animal parvenu en fin de carrière. Nous pensons que cette &PU-
gnance à commercialiser les vieilles vaches tient au manque d'incitation que
constituent les bas prix offerts par le boucher pour cette catégorie de
bétail t*s peu rechetiée surs le -hé.
Or de nombreuses exp&iences ont mont-& qu'une vache de tiforme
convenablement p$parGe par l'embouche pouvait au cokraire procurer des
carcasses de bonne qualité.
Nous avons donc envisagé de créer un atelier d'embouche où seraient
introduits durant 3 mois les animaux de tiforme des éleveurs suivis.
S3 construction et son fonctionnement~seraient assurés par l'éleveur.
L'élaboration des techniques, la fourniture des aliments et la vente des car-
casses seraient effectuées par le projet.
L'éleveur toucherait la différence entre le prix de vente de l'ani-
mal et les charges alimentaires.
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Nos premières approximations dégagent une plus value pour l'éleveur
s'élevant à l'heure actuelle à environ 7.000 F par animal traité.
La production maraîchère convenablement encase et la reforme
rationnelle des vieux animaux permettraient donc de constituer "un capital
de campagne" capable de pallier les divers imprk'us.
Le projet ne devrait d'ailleurs pas se borner à dégager de nouvelles
ressources mais s'efforcer de guider le paysan dans ses problèmes de gestion
en éveillant chez lui, chaque fois que c'est possible, la notion d'épargne
seule capable de lui assurer un tic de vie moins précaire et une plus gran-
de continuité dans ses entreprises.Chaque agropasteur devrait pouvoir dispo-
ser d'un ccmpte au sein d'un organisme bancaire qui jouerait le tile d'un
"volant &gulatum" entre ses entrées et ses sorties d'argent.
La d6marche adoptée dans le projet vise non seulement à dégager les
moyens à mettre en oeuvre pour faire adopter les thèmes d'élevage amélioti
mais aussi à définir plus clairement différents niveaux d'intervention cor-
respondant à des degr& d'intensification plus ou rr&ns grande. A chaque
niveau d'intervention sont attachées un certain ncmbre d'actions ékentaires
Pour passer au niveau supérieur il est nécessaire que les actions élémentai-
res du niveau prkédent soient bien comprises et bien assimilées. L'implan-
tation des thèmes révèle des freins, des difficultés qui doivent impérative-
ment être aplanis. Il serait vain et inutile de proposer aux paysans les&a-
des suivants de l'intensification en laissant de côté ces probl&nes.
Actuellement la plupart de ces freins, au niveau d'intensification
atteint à ce jour, sont reconnus et les solutions prêtes.
En définitive pour sortir le projet de la phase critique dans laquel-
le il s'est engagé récemment,plusieurs mesures d'urgence s'imposent :
- donner à l'encadrement les moyens nécessaires en personnel et en matériel;
- trouver rapidement un financement pour aborder la phase "extension de
1'action"promtion laitière" qui doit permettre au paysan de mieux alimen-
ter son troupeaus et parallèlement grâce à la production maraTchère ainsi
que des actions d'élevagewnnexes d'accéder à une vie matérielle rkns
p.t?écaire;
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- Organiserlacommerc ialisation du lait en regroupant la production des
diverses unités et en contrôlant la vente.
La rhlisation de ces objectifs prioritahs est indispensable à la
continuité et au développement de ce projet (amélioration génétique, sevra-
ge prkoce des veaux . ..).
Dr H.CALVET
Dr J.P. DENIS