Bull. Off. id. Epi%., 1 9 6 7 , 6 7 (7-S), ...
Bull. Off. id. Epi%., 1 9 6 7 , 6 7 (7-S),
II” SYMPOSIUM MOiWIAL
IIE L'OFFICE JNTERNATIoNAL
DES
EPIZOOTIES
SUR LES MALADIES
C-\\&ES PAR LES ANAÉROBIES
Paris, 5-7 juillet 1967
45
Le Botulisme animal au Sénégal
M. P. DOU’TRF- (*).
.
Jusqu’à ces dernières années, les seules maladies infectieu-
ses animales dues à des germes anaérobies que l’on signalait
au Sénégal étaient lc Charbon lsymptomatique et le Tétanos.
Le Charbon ,sympiomatique (Clo.~tridiurn clwuvoei) frappe les
veaux qui échappent à la vaccination systématique pratiquée
avec une anaculture à laquelle on adjoint l’alun de pot,assium
comme adjuvant. Le TCtanos se rencontre assez fréquemment,
(presqu’île du Cap Vert); les chevaux, les ovins et les singes,
maintenus à l’attache par une ,sangle ventrale, paient le plus
lourd tribut à cette affection. En outre, en 1966, nous avons
l’occasion d’observer, chez des zébus élevés dans un ranch,
l’apparition d’un foyer d’entkite aiguë hémorragique mor-
telle. Une vingtaine d’animaux succombent. Welchia per-
fringms est isolé du sang du cœur des bovins autopsiés. La
consommation d’une paille d’arachide, conservée dans de
mauvai’ses condition’s, est rendue responsable de ces acci-
dents (3).
A partir de 1959. diffGrenls rapports font Etat d’une maladie
Ilouvelle à allure épizootiquc qui ,sévit sur le cheptel d’une
large région d’élevage du Nord du Sénégal, le Ferlo. Les
éleveurs peula q u i fr@lwntent çctte zone l a désigllerlt LSOW
le vocable dc u grliedo )) (*“); 1~s agents du Service de l’Ele.-
(*) Institut d'Ehage et de Médecine Vétérinaire des pays tropicauq
>Iaisons-Alfort. Iaboratoire National d e 1’Elcvage e t d e R e c h e r c h e s
Vétérinaires, Dakar-Hann.


- .n -

-4-
mesure que l’on se dirige vers le Sud (Matam : 536 mm avec
3’7 jours de pluie; Tambacounda : 942 mm avec (37 jours,).
Les précipitations ont lieu généralement du début d’aout a la
fin septembre, elles sont parfois int,errompues par une p<riod(;
de sécheresse intercalaire néfaste ;i ta vegetation.
ne fortes chaleurs sont enregistrces de février <r juillet, le
thermomètre indi,quant souvent plus de 40” CI. Les écarts
diurnes SOI~~ alors tt+s marqués (18 a 20” (-1) et l’hygrométrie
trè,s faible. Ces conditions sont accrues par l’harmattan, vent
chaud et, sec qui souffle en permanence.
L’aridilé de la région ‘se traduit par l’absence de cours
d’eau. Seules existent des vallées fossiles, dont la plus impor-
tante, celle du Ferlo, se développe sur une longueur de
400 km, depui’s Bakcl jusqu’à: la zone marécageusf~ de Hou-
noum et du Lac de Guiers.
Pendant, 1.a saison des pluies, de très nombreuses marcs
naissent tout au long de ces vallées. Certaines atteignent
plusieur’s hectares de Csuperficie et toutes ,se signalent par une
végétation arborée beaucoup plus dense prenant parfois
I’aspcct de véritables fourrés. Leur vie IIC dépasse gu+re quatre
moi,s. Elles perdent leur eau des que l’evaporation atmosphé-
ri’que devient intense et laissent un fond à sol noirâtre, pro-
fondément craquelé de toute patrt.
Le sous-sol offre au Ferlo des ré’serves aquifères importan-
tes. Elles proviennent de deux nappes différentes :
- La nappe du continent terminal, où les sables et lcu
gr&,s argileux dominent. Ils alternent avec des bancs d’argile.
Les puits at,teignent cette nappe B des profondeurs dc 50 a
80 m. Le débit est rarement supérieur R 30 m3 par jour.
- La nappe du maestrichtien exploitée par 1~s forages
profonds dont le débit atteint de 50 A 120 m3 par heure. ceo
sables aquiferes contiennent des eaux de nature différente.
C)ri distingue des eaux ;i faci& alcalin, utilisables la plupart
du temps pour les besoins de la population et du cheptel,
. .
mars Impropres a l’irrigat,ion, et des raux h faciès alcalino-
terreux, excellentos p o u r l ’ i r r i g a t i o n , l e L a c de Guicrs
et le fleuve Sénégal en constitueraient la Isource.
t,a vegetat,ion d u F e r l o e s t représentEc p a r III~~ ,S<?VCII~C~
arborée claire avec tapis de mésophytes fugaces (Sch,ocfeldi~r
gracilis, Erngrostis tremula, nris’ti& m u t a b i l i s , Crotalnrio
nerotteti) et quelcixes graminées vivaces (.4 nrlU)poQon nnyfl-

n.us, Aristidu Zongifloru). Les espèws ligneuses ,sont soit épi-
neuses, soit inermes, le plus souvent à feuilles caduques et
cimes non jointives (Guiera ,senegden.sis, Combretum gluti-
noswn, Balanites ,aegypliaca, Sclerocarya birea).
I,a densité humaine est évaluée $ 0,8 habitant au km2 (1960).
C:e chiffre, trEs approximatif, est sujet à caution en raison des
déplacements encore fréquents des populations.
Les peuls? propriétaires de la majorité des troupeaux,
constituent le groupement ethnique dominant. Cependant,
dans les villages de erbation rP,cerlte, autour des forages,
s’installent des communautés de cultivateurs appartenant
à la race ouolof (cullurcs vivrières : mil) ou des maures dont
I’activitc essentielle est le commerce.
1,ES FoR.4GES ET LET’II IIL‘FLUEN(:E STiR L4 XVIE PhSTORALE.
Comrne toutes les zones prbsahariennes, l’eau est le facteur
limitant dlr peuplement. Les faibles possibilités offertes autre-
fois transf(lrmaietirt le Ferlo en un N dcsert, )) pendant une
longue période de l’année. A11 cours de la saison sèche, les
puits, rares et profonds (40 A 80 m) ne permettaient pas
l’abreuvement des troupeaux importa& qui SC déplayaient
alors vers des rcgions plnr hospitalières. C’est seulement au
(wur~ de la ,sai,son des pluies que pouvaient ,s’établir, dans
c*el le &uion
n
, nne ac*tivi!C hnmaitle clt 11nc dewsilé animaIf>
wffi5nnte. Les premiPrcs pluies, remeltanl. en eau les mares
abondammcn~ réparties, amenaient le reflux des troupeaux.
17rw vie pastorale intense se concentrait sur leurs bords jus-
qn’à Icur tarissement, ,survenant généralement, début novem-
bre. TX mode d’&wlge Etait alors dominé par la nécessité
de In transhumance.
En 1938. à I’iniliative (111 Servic%e d e I’Elcvage, u n e lsbrie
de forages profonds est cntreprisc sur la ligne de transhu-
manw Vatarn-Kaolack. D a n s les années q u i S u i v e n t , ces
ouvrages, rdalisEs sur fonds FIDES, se multiplient pour appor-
Irr 1’élCment liquide dans nne région dc riches fliuragcs.
Actuellement, une vingtaine dn Rtations de pompage, ‘distantes
dc 40 à 60 km, peuvent, Gtrc dénombrEes. Entre ces différents
points, des pare-feux ont Eté aménagés qui réalisent ainsi un
x,.:v;tohl,
n,~A,r;llono rln tn,,t lcl 77,,*1n


- y.-
EJJ Ctudiant comparalivemcnt
l e s c o n s t a n t e s SanguineS d e
bovirw appartenant :I des troupeaux vivant dans le Fcrlo et
cellw dc zCbus de rnk~~c race cnlwtcnns au Centre dc lkchcr-
chcs %ootechniqucs de Dara-Djolof, II. C\\I,\\.ET d P. ~?G\\I\\T (1)
ont abouIi :>~IX conclusions suivanlcs :
- 11 cxistc IIIIC hypopbclsphorose
des troupcanx d c l a
régior) du forage de T,iIgbar. mCrnc aprPs la saison dry pltli~,
101~quc les pâtllragcs sont 1c.s plus riches. l<llc se traduit par
1111 taux dc phosphate inorganique plasmatique ct une cxcrC-
tien (10 phospha~cs abais& p a r r a p p o r t a u x n o r m e s d ’ u n
troupcaii non carencé.
- Il wmble que lc taux dc phosphore inorganique plnsma-
tiqua nc varie pas entre le mois de dkembrc et lc mois de
juiJ1. 11 existerait donc, chez les bovins de la zone des forages,
une hypophosphorose u installée )).
L’importance éconorniquc que prEsenle l’affection est con-
5idérable. Artuellement, on peut, affirmer, sans crainte d’ctrc
démuni i, que la Dotulisme provoque, chez les bovins du Fcrlo,
une mortalité supérieure àl celle occasionnk par toiitcs les
arrtrcs maladies infectieuses réunies. Or, lc Fer10 est la zone
pastorale par excellence du SénÊga!.
Il est I&Y difficile d’estimer en chiffres 1~s pertes allnuclles
car 1~s Qleverirs, d’un naturel rrrifcrm6, sc montrent Gticents
ct rcpugricnt ;i sc c o n f i e r . Toulefois, quelques e x e m p l e s par-
ticlilicrs illustrent l’étendue des dommages.
I<II j u i l l e t 1963. l o r s d’utle tournfe, I I . CAJ.YET recueille
df3 renscipnerncnts portant ,sur cinq campements, lous situés
à proxirllitC du forage d e I,agbnr. Chacun des tronpenln com-
prf21lri ;i l’origine ZOO ,ï 300 tPics. Tk~ns lc prcmicr rasscrrlble-
nlcJJl(
100 bovins ont succombE pendant les cinq derniers
m o i s : d a n s lc swond, 21 a n i m a u x v i e n n e n t d c disparaîlrc;
falldis qiic lc troisjkmc a prCscnt6 10 cas à Evolution r a p i d e .
Au cours de la mPrnc pkiode, 30 morts sont dCnombr&s dans
l a qualriC1ne conmiunaiité ct 60 a u t r e s signal& d a n s u n
t r o u p e a u stationm! à proximitc. E n f i n , l e d e r n i e r é l e v e u r
rcrrcontri: rapporte des pertes d é p a s s a n t SO tetes.

-8-
Au cours d’une récente mission effectuée en avril 1967,
IIOUS avons été frappé par l’extension de la maladie. En effet :
- Le nombre de cadavres gisant dans le périmètre immé-
diat des forages est considérable (une cinquantaine au forage
de Lagbar). Les éleveurs, Fatalistes et découragés, se refu’sent
à ensevelir les animaux morts malgré les recornmandat,ior~s
qui leur ont été prodiguées. A leur dkharge, il convienl
d’admettre que la dureté du sol ne facilite pas le creusage.
- Les propriétaires font état de pertes considérable’s depuis
la fin de la saison des pluies 1966.
- La vaccination avec l’anatoxine botulique C: pratiquée
‘sur environ GO.000 t&es a soulevé un véritable engouement,
bien que les frais soient à la charge des éleveurs. Les vaccina-
tions contre lee autres rnaladies illfcclieuscp sont assur& :i
tifre gracieux.
Conséquence, & notre avis, du Boiuli~smc des herbivores,
vient d’apparaître III~ Botulisme aviaire qui touche 11111~ espèce
de tourtcrellc (Streptopelia roseogriseu borrauensis) abolldanltr
dans le Ferlo. Au cours de,notre récente tournée, nows avons
observé quelques ca5 cliniques au forage ‘de Lagbar CI dr
rct,our au laboratoire, nous avow isolé une nouvelle souche
tic Cl~~tridium botnlinum type C de l’iniestin d’un oiseau
recueilli à la phase terminale de la maladie (4).
Compte tenu du grand nombre de cadavres de bovins qui
gisent en brousse, il nous paraît plausible de voir, dans la
consommation par les tourterelles de larves et de papes de
mouches porteuses de spores de Clostridiw~ hotulinur~l, l’ori-
gine de l’infnction des oiseaux. On peut, Cgalement envisager,
comme ~sou~‘cc dc contamination, l’absorption, ,snr l’emplace-
ment d’un cadavre ancien, dc grairws, dc grit (sable, micro-
graviers), de parlicules osseuses souilli:w par des ,sporcs botu-
liques.
Pour terminer ces considérations ,SJII’ l’importance dc la
maladie, nous croyons bon d’affirmer qu’actuellcrner~
I nous
assistons au Sénégal au développement, d’une cnzoolie do
Botulisme animal jamais jusqu’alors rcncontree dans un pays
francophone. 11 ,se peut que l’affection cxisic cl soi1 ignwk!
dans d’autres zones sahéliennes, siluées sur lc m?mc? parall?Ie,
00 I’éIevagc ext,ensif trourc é g a l e m e n t de’s condilions difîi-
ciles en fin de eaiaon sèche.

-9-
]<n rai$ott (Ici: C()IIIt:Iid~i~IlCCS acquises SUI’ la paihog&Ge, 011
peut distittguer :
1” Iles syrup~tinm dus à l’hypophosphorose, prkwnts c h e z
tttt grand nombre de bovins.
2” Des mattifestatiotl,s dr l’intoxiralion boluliqlle, ICS~UCIICS
fiont sctilrs rcmarrjnérs p a r l e s Clcvcurs.
I)iitlS le pwuIict~ gIYlIIpC! se IXllgC! l
c
piïa ClVeC UtlC fOITllC
pat*ficuliCw, l’ostéophngic.
Cet le abcrralion WI si contmunc
que d e
ttontbtwx propt%Yait’cs l a cottsidkw t rommc nafu-
rrllc chez lcura animaux.
l,ci; aIrlopsics -vientIeItt c o n f i r m e r c c Iroublc. h 1’ol~vCrllWC
d
u
runtctt on d~cwuvrc dc gros dCbris ossc~tx, des frngmcnts
do pu et des corps Glrangrr3 divrrs; d a n s l a caillcltc, on n c
tro~~ve plus que des esquilles.
l,a frapilild du sqr~rlcllr \\-icnt c*otnplC~cl* c c iablcau c*liniqnc.
Elle S C ttxduil p a r d e fréclurttlw fracWcs, l o r s des sOanres
de vaccittation par exemple.
Dans ICS troirprattx 0i1 lr pica csl tt+s acTcnlué, o
n

note,
(.’ 11
g6tttiral. lttt mattvaia Ctill d’rntrclirti e t suturons u n
plus
grand nnmbro d e pcr~cs cott&cwlircs A des Evohitions aiguës
dc Ik~lulisme.
TA ~\\-mplomatr~logie dr la maladir c,5t a l o r s claSsiquc. L e s
obwrvaliotw faites ait %nCgal rccouprttl ccllcs d u c s Ct Fl. ‘l’ut31-
I.EI~ cn \\friquc du Sud (10) ou ;i i1.R. SEI~)~N ru A4ustralic (8).
1,il dlirie tlt! l’évolulion rat lr plus soltvctlt d e 6 à 1 3 j o u r s
el ,ï alt(‘tttt moment OII ttr nolc d’h~pcrthrrmic.
411 d6bt1l ott remarque une irr@ularit& dc I’allurc. L ’ a n i -
mal offrr 111~ dCmi1rrhr r a i d e , piquér. une rigidit6 acccrtluk
d;lllH l a
Ggiott lonlbnirr.
Sourcn t les ~Icvcurx pral iclucn t,
alors l ’ a p p l i c a t i o n tic TOI~X cn ~OI~~IICS ritirs dc part cl d’:iltIre
dc la çolont~o vertCbralc.
I’ilt’fOiS 1111 srul mrnrbrr ptxktr Ic les sigttw d’unr prcmi21w
illiCiIllC!. L’rxlrnsion est difficile cl lr b~mt dc l’onglon frotte
lr sol l o r s d e l a lrart~lnliort rlc l’rxlr~mit~ dislille u!fB l’a\\ant.
T,c maladr dctncltrc CII qIIru(l ~II iroupeau pui$ fini1 pal
s’;tbi~Itt*e SO~IS tttt ombrapr. PrntlatIl ~ll~rl(lt~cs ~OIIIX, Ic rrlcvcr
oct 0r~onw nn;sihlr I~lli* inirt rEFnrt dcwic>rrt vain.

- 10 -
lAa paralysie prend alors une allure ascendanle pour attein-
dre les musc1c.s du pharynx, d e l a bouche et d c l a langue.
La pr6hension des aliments, Lrès l e n t e , s’accompagne d’une
F:I1 phase ullimc, l ’ a n i m a l maigrit rapidcmenl, l’xcx~il s’ctl-
fon(:C, l
a

tCIe dcvicnt branlanfe pilis fi~~:~lcmcriI SC flkhit
cn p o s i t i o n d’allto-al~scullaliorr. l,‘arlirtl;~l Cpllis(! Ht~ccornbe
alors en quelques jours.
S u r l e pla11 biochimiquc,
o
n
nolc (111 gc:nCrül lous lw
i n d i c e s d’mle hCnlo-concentraliorl a\\‘(‘c nl~gtncrllniion tic.
I’l~~rnalocrite et du IauX des protéines plasmati,ques.
L’ur6mie souvent élevée révillc uu calabolismc intense. En
fin d’évolution, apparaît. frEquemmcnt une hyl)cI’l)llo~l)llorE-
mie 1iCe peut-Ctre A 1’Etat lélhargique qlli s’accompagne d’une
ut ilisal ion moindre des esters phosphoriques.
La d u r é e h a b i t u e l l e d e l ’ é v o l u t i o n est
d’environ une
semaine. Parfois s’observe une forme suraiguë qui frappe drs
bovins le plus souvent. en bon étal. L’incubalion est alors
trPs courte el la morl survient sans ql1’alIcil1I symplômc ait pu
attirer l’at,tention.
Dans d’aulres cas, au contraire, l’illlcinle SPmblc circorw
crile aux membres ct l’animal repose fr6qucmmcnt cn di:cli-
bilus ,sl,erno-abdomin~rl. Cependanl, i l ,sc relc’re p o u r s ’ a l i -
menter ct boire. Des rémissions ‘se produisent, ct finolrmcn~
l’individu reprend sa place au ,scin (~11 troupeau. 1,~s Clcwur?
prctcndcnt qlte dc lels sujets *seront viclimcs p r e s q u e falaIe-
rnrill d’une rechute l’année suivante.
1,orsquc Ii1 p a r a l y s i e des mcmbrcs csf dSfinilivc, il w peu1
que l ’ o n assisle à iinc survic dc plusiciirs rnok s i lc ninlad[?
e s t , n o u r r i a u ,301. La m o r t est nkinnioins inGVili~blC; clic
suryicnl Clilrl’S llnc mia?w: physiologiqiic cornpli~to. ;rSggravCc:
pilr de nombreusey escarres.
T>e tels b o v i n s sont IC p l u s
soiiveril ,sacrifiés p a r leur propriCtairc e t , lirréa ,ï l a consom-
mni inrr

-_ 11. -
J&s ]&icJIIS Il’Ollt allcui1 caractkre spdcifi(Jlie. Jxs J)Jus
co~~sla~~les se rcncontrcnt 3i1r l’animal vivant, au niveau des
rl:~sea~~x, dll rn~~flc, des pailpii:rcs cl
tic l
a

VU~VC. C:C+ organes
s o n t , alors l e sii>gc d’une irlflarnI~li~li0Ir sCrcuse
Iclrdnllt
i
l’ulcération. Dans d’autres cas, la muqueuse &chC, craquelée.
apparait c01nn1c brlil&.
I,ors d’évolrxlion aiguë, la peau, suriout au niveau de l’en-
c o l u r e , s e dkhydrnte ct SC parcheminc rapidcmenl.
Sur le cadavre, on remarque souvent un piquet6 hémorra-
gique au niveau du tracll[s digestif. J,a mllqucuse dc la cnil-
lcttc ~emblc plus fréquemment alteinle.
D a n s 1111 exemple dc forme surniguC, ces 1Csions J~Ctkhiales
avaient pris I’aliurc de placard s hCnioi*ragiques erivcloppnnt
une anse inteslinalc C I d6bordallt s u r lc méscnt$rc e t l e s
ganglions lymphatiques.
Presque toujours on obacrvc une très forte réplétioii de la
vkicule biliaire. On constate couramment l’existence d’un
ccd.ème pulmonaire survenu en phase agonique.
J,e névraxe prknte avec lrne certaine rcgularitk une rcduc-
tien d e volume d u c o r d o n médnllairc. J,es mCrringcs offrent
parfois wl aspect congestif surtout dans la Agion lombaire.
L’examen histopathologique
n ’ a rdvél6 a u c u n e Ifsion spEci-
fique.
J,e J3olulisme des herbivores du Fcrlo rcvCt 1~ plus souvent
la forme d’une taxi-infection qui s’inscrit dans la succession.
troubles nutritionnels, pica
..+ a b s o r p t i o n dc spclrcs
(hypophosphorose)
ostéophagic
\\ B o t u l i s m e
B e a u c o u p p l u s rarcmrnt. o n w trouve e n présence d’nnc
intoxication v&itable. JI. CAI.\\ET a cu l’occasion d’obscrvcr
un excinplc prkia, tr% d6monstratif : 1111 ~Chu dCrobe dans
11ne case, puis absorbe 1111 fragment de carcasse d’un animal
abatfil ;i l a phase extr?mc d e l a m a l a d i e . Ccttc viande dcvnit
btrr livr& 21 la consommation humaine aprk cuisson. Dans
les 1 0
heurts qui suivclll, cc bovin succonlbc d’llne forme
RIIFS~OIIP CIP Rntl~lismp

- 12 -

- 13 -
Les Sud-Africains ont utilise la poudre d’os dont ils dispo-
saient en quantité (10). Le Sénégal possède des gisements de
phosphate abondants. De nouvelles unités de traitement sont
en voie de création, qui mettent au eer,vice de l’a.griculture
des engraims phosphatés. L’elevage, dont le,s besoins en phos-
phate purifié, assimilable, sont importants, devrait pouvoir
profiter de cette évolution des industries chimiques.
Un projet prévoit d’équiper les abreuvoirs des forages avec
des appareils automatiques de distribution d’acide phospho--
rique ‘semblable s à ceux utilisées au Texas et, en Australie
(type King Ranch). Des difficultés de financement retardent
l’application de ce plan.
Une expérience de pré-vulgarisation de la ~supplémentation
minérale a Cté tentée ‘dans la région de Lagbar en 1966.
Le produit ut.ilisé est un phosphate d’alumine, d’origine
locale, commercialisé sous le nom de CC polypbos )) et apporté
soi1 sous forme de pierres à’ lecher, soit souks forme pulvé-
rulente, mélangé à du tourteau d’arachide. Dans la région
du Fleuve, entre Saint-Louis et8 Matam, en 1967, une première
distribution de pierres à lécher a eu lieu.
b ) Vwcirwtion ù l ’ a i d e d e l’alnatoxine botulique C .
hfin d’assurer l’immunité des troupeaux du Ferlo, la pré-
paration de l’anatoxine botuliquc C a 36 entreprise au Labo-
ratoire v&térinaire de Dakar.
La technique employée dérive dc celle mise au point par
M. STEIIW et L. M. WENTZET, en Afrique du Sud (9). Cette
methode offre l’avantage de necessiter l’utilisation d’une
quantite relativement faible dc milieu et, de permettre l’ob-
tention d’une toxine de plus grande pureté. La d6toxification
rrt réalisée avec une quantité de formol moindre et le tcmpa
n&asaire à. la detoxification est plus court que celui requis
dans la préparation classique dc l’anatoxine. L’adjuvant,
utilis6 wt Ic phosphate d’aluminium.
La toxine obtenue par la méthode de culture en sac de
dialyse (cellophane) présente une toxicite voisine de 3 x 10”
DTVW/sourils par ml.
,4u Laboratoire, les nremiers bovins vaccines expérimen-
talement (2 injections ii un mois d’intervalle) ont résiste à
1.500 DVM/bovin inoculées par voie sous-cutanée trois semai-

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.- 1 5 -
d c l a presqu’île ~II C a p Vcrl nc prkente ailcun r a p p o r t
avec le 13otl~li~sme des hcrbivorcs dkrit dans lc Ferlo.
1.~3 fikit peiivcr~t sc rfkirtmcr ,ï crci (3).
L’alimentalioii rcposr ,slIr l’utilisation des déchets de cui-
siw lournis p a r une ~~on~~n~~~~auti:
m i l i t a i r e p r o c h e e t su1
wllr dr dr4cshcs C>I~ pro\\‘fjnartcc d ’ u n e b r a s s e r i e l o c a l e . Ces
dert~ih*c~~ YOUI conservées CII Inn, ,sous une bâche imperméable,
par crainte des pluies qui menacent. Au sein de la masse
humide, la tcmp6raiurr: WI Clcvée et la fermentation de l’en-
semblf: esl dcjù 113s a v a n c é e .
Aucun traitement n’est prescrit, nous recommandons sim-
plcmen~ fl’karter de la ration les drkhes en voie de décom-
position.
Les trois sujets les plus atteints succombent; les moins
lKlill;ldCS observSs 1013 dc l
a
prcrni&rc visita SC rélablissent
pr~o0rc~sivcnlcril. I~‘aulrfts animaux prkcntent, dans les jours
qlïi suiy<>Iil, des pari”iifts qui Cvolucnl vers la guCrkon fans
q1f’;riif7111 trnilrmt~nt a i t i:t4 irisbaur6.
.\\ l’aiilopsif:, 1~s atwlrs l é s i o n s macroscnpiqucs rrnronlr6es
furent III~< uf?phriti~ li6morragif~ur :si:v$rc cl u n e i n t e n s e
f~origcstion
tlrf foie.
T,‘étiologit~ de I’enzoolic de 13nliilismc apparue dilllS cette
porcherie dc la presqu’ilt> d u C a p Vert trouve rcrtairicment
s o n exnlif~ation dans I;I nature cl surtoiit dan-s la mauvaise

- 1 6 -
qualité de la ration fournie aux animaux. KATITCH el coll. (7)
ont montre que, chez le cobaye, l’infection botulique expéri-
mentale par lesions de l’appareil digestif se produit si l’ou
ajoute aux germes lavés des larves d’,4scaris SU~I)~. Au con-
traire, lorsque l’on ajoute du verre pilé, l’infection ne se
déclenche pas. Ces auteurs concluent que les lésions profondes
du tube digestif et ‘du foie, provoquées par les invasions para-
sitaires ct peut4tre par une nourriture grossière, jouent un
role très imporl,ant dans l’apparition du Botulisme dans les
conditions naturelles. L e s dr&chcs parliellemcnt putréfi&cs
peuvent Gtre rendues responsables dc cc foyer de Botulisme
porcin.
***
RESUMÉ
Depui,s quelques années, sévit, d a n s l e N o r d (111 ScnCgal
(Fcrlo,l UIW épizootie de Botulisme de type C beta qui atteint
l’ensemble des herbivores. Le milieu naturel fait l’objet d’une
ctude succincte. Les bovins paient le plus lourd tribut à la
maladie ‘qui actnellcmcut est en pleino extension. Lc déve-
loppement de l’affection peut 611~ considéré comme une
conséquence indirecte dc la séden tarisation des Clcvrlirs autour
des forages profond R consi,ruits arr colirSs (1~s deus dEccnnics
passées.
O n a s s i s t e progressivcmcnl CI uno d+gadaiion dit
pâturage avec apparition concomitante de c~ar~r~~~s chez les
a n i m a u x . ITne hypophosphoroso marlifcste a Eti: mise en
evidence chez le zéblt. Cette déficience min&alc est à l’ori--
gins d e 1’ostCophagic observee d a n s 1~s iroupeanx. 1~ Boiu-
lismc sc prescnlc ainsi comme une loti-infrction, ndarimoiris
des exemples d’intoxication vcritablc ont 6th rapport&. I,a
s o u c h e e n ÇBUSC a &té isolec e t ses c a r a c t è r e s 4tudiCs. 1,a
losicite de la toxine dc culliire a 616 CvalrGc pour diffCrcntcs
csp8crs animales. TTno nouvelle s o u c h e vicnl d’?tw obtcrluc
c h e z une t o u r t e r e l l e apparienant ;i IIT~C e s p è c e dominante
~II Fcrlo. Tons ~upposo~iu
que les oiseaux s’infcctcnl cn con-
twmmani l e s l a r v e s c i des pupcs d c monc~hes souill6rs pal
d e s sports bottiliqttes. T,cs m e s u r e s prophylactiques mri tcnl
e n ~~UVIY: l a supplCmcntation m i n é r a l e , au stade actircl dc
l a pid-viilgari,satiori,
et l’emploi d’une anntoxine botuliquc C
p&parEe au Laboratoire vetériuairc de Dakar selon la techni-

- lï -
q u e d e M. ,STERPJE e t L. M. WEKTZEL. 6 0 . 0 0 0 tctes o n t étf
immunisées au cows de la Campagne 1967’.
Indépendamment du Botubsme du Ferlo, une enzootie de
Botulisme porcin survenue dans un élevage de la presqu’île
du Cap Vert, en 1966, est rapportée. La souche responsable
a été isolee: elle appartenait au type C beta.
***
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