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REPUBLIQUE DU SENEGAL
HINISTERE DU DEVELOPPEMENT
RURAL ET DE L'HYDRAULIQUE
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES
AGRICOLES (I.S.R.A.)
DEPARTEMENT DE RECHERCHES SUR LES
PRODUCTIONS ET LA SANTE ANIMALES
LABORATOIRE NATIONAL DE L'ELEVAGE
ET DE RECHERCHES VETERINAIRES
B.P. 2057
DAKAR-HANN
.

LES PASTEURELLOSES ANIMALES
L'EXPERIENCE SENEGALAISE
Par
K. KONTE et E. TILLARD
REF. N"ll/PATHO.ANLM.
AVRIL 1992."

I
RESIJlG
Les auteurs retracent le schéma d'évolution des connaissances en
matière de pasteurellose, rythmé par la survenue d'évènements majeurs
tels l'acquisition de locaux fonctionnels adaptés à la recherche et à
à la production de vaccins, l'acquisition de fermenteurs, de type
primaire d'abord, puis moderne ensuite.
Des étapes importantes de l'étude épidémiologique des pasteurelloses
sont décrites.
MOTS-CLES
Pasteurellose - P.multocida - P.haemolytica - Epidémiologie - Vaccin -
Sérologie bactérienne - Fermenteur - Bovin - Ovin - Caprin - Pneumopathies -
Portage.

1. INTRODUCTION
Dès la mise en place des premières structures de gestion de 1'Elevage
et des Industries animales, au début des années 1930, les autorités scienti-
fiques compétentes ont voulu accorder un intérêt marqué aux pasteurelloses
animales,
en même temps qu'à des entités pathologiques autrement plus préoccu-
pantes et qui ont pour noms peste bovine et péripneumonie contagieuse bovine.
Dans des locaux déjà peu adaptés, la production de vaccins antipasteurel-
liques destinés aux bovins, ovins et volailles a vu le jour, parallèlement
aux actes de diagnostics clinique et biologique.
Le transfert des structures de recherches et de production des vaccins
dans les locaux actuels, en 1953, correspondant à une spécialisation des
cadres, est à l'origine d'une diversification et d'une intensification des
activités.
L'on peut ainsi noter un repère important dans la production des
vaccins, l'acquisition de deux appareils de Sterne pour améliorer, quantita-
tivement et qualitivement, la production de vaccins anti-pasteurelliques.
Les recherches épidémiologiques s'organisent et s'intensifient en même
temps que s'élargie l'impact des campagnes de vaccination.
II. LES PASTEURELLOSES A L'EPOQUE D'INEXISTENCE DE FERMENTEUR
2.1 - Vaccination
La pasteurellose bovine a été très tôt suspectée cliniquement, donnant
lieu à l'institution d'une vaccination systématique pour les bovins, ovins
et volailles (14).
Le vaccin utilisé était une culture en bouillon ordinaire de Pasteurella
multocida type E, souche d'origine guinéenne, enrichie par le produit de
raclage par billes de verre, d'une culture sur milieu solide (gélose au
sang en boîte de ROUX), formolé et adjuvé à l'alun de potassium. Le type A
est produit contre le choléra aviaire.
Deux vaccinations annuelles sont requises.
. . .l . . .

- 2
2.2 - Diagnostic
Parallèlement à la production de vaccins, le diagnostic est entrepris,
à l'occasion de foyers suspects notamment, pour mieux cerner cette entité
pathologique :
,
- diagnostic clinique : reconnue essentiellement délicat ;
- diagnostic expérimental:procédant par inoculation au bovin, au
lapin et/ou à la souris, mais aussi par culture pour isolement
et identification bactériologique.
Ces activités, initiées dans les premiers locaux,, se sont poursuivies
après déménagement dans les locaux actuels et intensifiés.
A titre d'exemple, durant l'année 1948, 14 foyers de pasteurellose ont
été dénombrés, révélant 66 cas ayant abouti
à 39 morts ; la même année,
30 313 bovins ont été vaccinés (sur une population estimée à 392 000 têtes)
et 417 ovins (14).
III. LES PASTEURXLLOSES A L'EPOQUE DE L'APPAREIL DE STERNE
3.1 - Amélioration de la production de vaccins
L'année 1965 a été une date importante, celle correspondant à l'acquisi-
tion de deux appareils de Sterne, fermenteur de type primaire dépourvu de
régulateur thermique que l'on place dans une chambre-étuve.
Cet appareil, mis au point par STERNE et BAIN, a été introduit au Tchad
par PERREAU puis au Sénégal parlXXJTRE (8). Il a permis d'obtenir, en milieu
liquide, des cultures extrêmement denses dont il faut réajuster la densité
optique par rapport aux tubes de BROWN avant formolage, alunage et réparti-
tion en flacons. La richesse en germes des cultures en fermenteur provient
de l'utilisation de digestat papaïnique de pancréas (en remplacement de l'auto-
digestat de Sterne) dans le milieu, de l'aération constante et d'un apport
régulier de milieu neuf au moment où la culture est en phase de croissance
exponentielle.
. . /. ..#

- 3
3.2 - Etudes étiologiques
3.2.1 - Identifications bactériologiques
Elles sont faites pour confirmer ou infirmer une suspicion clinique domi-
née par des manifestations respiratoires et cela longtemps encore avec la mise
en place des appareils de Sterne et amplifiées.
Il a ainsi été noté que la Casamance, région naturelle du Sud-Sénégal,
en zone soudano-guinéenne, était la plus atteinte du pays dans un contexte
général d'enzootie pasteurellique (16).
GORET disait que la pasteurellose trouvait sa virulence maximale au
Sénégal, au Niger et au Dahomey, (17).
L'inventaire des espèces incriminées se ramène à :
- Pasteurella multocida
- Pasteurella haemolytica

- Pasteurella aerogenes.
3.2.2 - Etude des structures antigéniques
Les différents vaccins anti-pasteurelliques sont fabriqués sur la base
de données bibliographiques relatives aux analyses antigéniques de Pasteurella
et à la répartition géographique des sérotypes. Ainsi, le vaccin contre la
Pasteurellose bovine ou septicémie hémorragique bovine vaccine contre le type
E de P.multocida, le seul sévissant en Afrique Occidentale et Centrale ;
celui contre la Pasteurellose des petits ruminants,contre le type A et D et
celui contre le choléra aviaire,contre le type A. Le vaccin contre le type B
(trouvé seulement en Asie, au Proche-Orient, en Afrique orientale et en
Amérique) a été produit sur commande destinée à l'Asie (1, 3, 4, 5, 6, 7, 19,
20, 21, 22).
L'analyse antigénique des isolats bactériens sénégalais était effectuée
à 1'IEMVT à Maisons-Alfort en France.
. . . / . . .

- 4
,
3.3 - Etudes épidémiologiques
3.3.1 - Enquêtes épidémiologiques
Les causes immédiates de la maladie étant cernées et sa prévention désor-
mais effective par vaccination systématique, il devient opportun et néce.ssaire
d'élargir les connaissances en matière de Pasteurellose, c'est-à-dire de com-
pléter les données épidémiologiques.
Trois axes d'études se sont dégagés.
3.3.3.1 - Les complexes étiologiques
Il est apparu que si des sérotypes de Pasteurelles peuvent être patho-
gènes primaires, d'autres peuvent être pathogènes secondaires.
3.3.1.1.1
- Pathogénicité primaire des pasteurelles
. Des foyers de septicémie hémorragiques ont été identifiés au Sénégal,
et particulièrement en Casamance, avec le sérotype E de P.multocida (17).
. le choléra des poules est aussi fréquent au Sénégal, impliquant le
type A (16).
3.3.1.1.2 - Pathogénicité secondaire des pasteurelles :
. Dans la peste des petits ruminants (P.P.R.)
La maladie virale fait le lit à une complication bactérienne, notamment
au niveau respiratoire due à la fois à P.multocida type A3, P.haemolytica et
à Pasteurella sp (2).
Le concept de "Pasteurellose" très ancien, a retardé l'identification
sur le terrain de la P.P.R. Les symptômes respiratoires, souvent présents,
entretiennent la confusion. La pasteurellose n'est qu'une complication possi-
ble mais non absolue (13).
. . f. ..*.

- 5
. Dans les pneumopathies
Dans l'étiologie multifactorielle des complexes pneumopathiques, inter-
viennent fréquemment P.multocida et P.haemolytica.
Ainsi, à partir de parenchyme pulmonaire, il a été isolé P.mult,ocida
associé à des mycoplasmes, Mycoplasma ovipneumoniae (15).
Par ailleurs, P.haemolytica type 9 a été isolé du tissu cérébral d'un
mouton atteint d'oestrose à Oestrus ovis (12).
3.3.1.2 - Etude de portage
Le portage sain de pasteurelles est quasi-systématique (9, 10, 11, 12).
3.3.1.2.1 - Chez les ovins
A partir de fragments de parenchyme pulmonaire et de muqueuse de la
trachée, du larynx, des cornets et des sinus frontaux de moutons sains des
abattoirs,
il a été isolés P.multocida (typesA1, A3, A7, A8, A9 et DZ) et
P.haemolytica (typesl, 7, 8, 9).
La distribution des germes le long du tractus respiratoire laisse penser
que tout se passe comme si le portage allait décroissant des sinus au larynx,
pour s'annuler pratiquement en aval de ce dernier.
Le passage de portage sain à la maladie est dû, chez le mouton, à un
mauvais état physiologique constituant le stress prédisposant habituel (10).
3.3.1.2.2 - Chez les caprins
En appliquant le même protocole que pour les ovins, des souches de
P.multocida et P.haemolytica ont été isolées et typées (11).
Chez la chèvre, la pneumonie s'installe le plus souvent après une PPR (11).
. . ./ . . .

- 6

De ces deux études, il ressort que P.haemolytica est isolé beaucoup plus
fréquemment chez la chèvre que chez le mouton ; le sérotype type A3 de
P.multocida présente une fréquence maximale chez les deux espèces ; le portage
au niveau des sinus est plus important qu'au niveau du larynx dans les deux
espèces ; une association régulière avec Mycoplasma arginini, plus fréquente
*
chez le mouton que chez la chèvre (11).
3.3.1.2.3 - Chez les bovins
La même étude conduite chez les bovins a révélé, en dépit des problèmes
de contaminations fréquentes des prélèvements effectués à l'abattoir, et ,21
partir de sinus et de pharynx, P.multocida types Al ET A7, P.haemolytica
types 6, 11 et 13.
L'association P.multocida -Mycoplasma bovis (agent de la pneumonie enzoo-
tique des bovidés) est trouvée au niveau des voies respiratoires supérieures
des bovins africains.
3.3.1.2.4 - Chez le chat
Le rôle tenu par les morsures et les griffades dans l'origine des affec-
tions à P.multocida chez l'homme est bien connu.
Le portage buccal de P.multocida (écouvillonnage du palais, de l'espace
glosso-gingival et gnatho-gingival) chez les chats de Dakar a été mis en évi-
dence, de types A3, A7 et A9 (9).
3.3.1.2.5 - Chez le rat (Rattus rattus)
A partir de rats capturés sur la concession du laboratoire, un portage
buccal de P.pneumotropica et P.multocida a été mis en évidence. L'importance
épidémiologique de cette découverte est évidente (9).
.
.
/
.
s..

- 7
3.3.2.3 - Suivis sérologiques
3.3.2.3.1
- Méthodes de suivi sérologique des pneumopathies des petits ruminants
Compte tenu du caractère multifactoriel et séquentiel de la majorité des
pneumopathies chez les petits ruminants, la méthode d'étude séro-épidémiologique
longitudinale de type prospectif apparaTt plus adaptée en milieu traditionnel.
Par cette méthode, l'analyse de la cinétique des anticorps dès la survenue
de l'évènement infectieux est rendue possible, ce qui lui confère un caractère
diagnostique indéniable.
Dans les expériences menées, les sérums récoltés sur 2 ans et congelés
.a -2O'C sont analysés simultanément et donc dans des conditions expérimentales
identiques. Ils ont été testés vis-à-vis d'un certain nombre d'infections
virale,
chlamydienne,
mycoplasmique,des types A et D de P.multocida et de 8
types de P.haemolytica (1, 2, 5, 6, 7, 8, 9, 11). La méthode sérologique
d'hémagglutination passive en micro-réaction est mise en oeuvre pour l'étude
des pasteurelles.
Les données sont actuellement en cours d'interprétation.
3.3.2.3.2 - Méthode du traitement diagnostique
Cette méthode a été adoptée pour une étude indirecte de la pasteurellose
et de la peste des petits ruminants.
La peste des petits ruminants et la pasteurellose sont deux entités
morbides des petits ruminants qu'il est difficile de dissocier d'un point de
vue purement clinique sur le terrain.
La plupart des auteurs s'accordent pour considérer l'étiologie virale
ou mycoplasmique comme primitive, véritable détonateur de pneumopathie, relayée
ensuite par des germes de sortie où dominent les bactéries du genre Pasteurella
(2).
. . . / . . .

- 8
Dans les différents foyers de "peste" identifiés au Sénégal, le virus
n'a pas toujours pu être isolé, alors que l'étaient très souvent Pasteurella
multocida et Pasteurella haemolytica, deux espèces de pasteurelles retrouvées
à égale prévalence dans la cavité nasale des petits ruminants du Sénégal(l0, 11).
Le programme P.P.R. a étudié la pasteurellose et la peste des petits
ruminants depuis 1983, de manière indirecte, par l'intermédiaire de plans
de vaccination mis en place en milieu réel. Des résultats appréciables sont
déjà disponibles (13).

- 9
A. LE DISPOSITIF EXPERIMENTAL
A.1 - Les vaccins utilisés
- Le Pasteurellad ND
C'est un vaccin contre la pasteurellose des petits ruminants, contenant
les types A et D de Carter du genre Pasteurella multocida.
Il est conditionné en ampoules cassables de 10 ml (10 doses) et se conserve
un an au frais.
ND
- Le Tissupest
Vaccin contre la peste bovine, il est également utilisé chez les ovins
et les caprins contre la peste des petits ruminants, et contient la souche
Kabete 0 modifiée par passage sur cellules rénales de veau. Il est présenté
sous forme lyophilisé et se conserve 2 ans à - 15°C.
Ces 2 vaccins sont fabriqués au L.N.E.R.V.
A.2 - Le calendrier d'intervention
Depuis 1983, le Pasteurellad est administré aux ovins et caprins de plus
de 3 mois suivis par le programme P.P.R., et ce 2 fois par an, pendant l'hi-
vernage (septembre), et en milieu de saison sèche (mars).
Le Tissupest est administré depuis 1983 aux caprins de plus de 3 mois,
1 fois par an, en août. Il n'a été administré chez les ovins qu'à partir
de 1988.
Il n'a pas été possible, pour des raisons matérielles, de prévoir des
vaccinations étalées dans le temps, au fur et à mesure des naissances.
Seules une campagne de vaccination ponctuelle (à date fixe) a pu être envi-
sagée.
. . .l . . .

- 10
Cette option "réaliste" a pour conséquence une protection incomplète
de l'effectif des animaux sensibles. Dans ces conditions, l'évaluation
réalisée ici n'est pas celle du vaccin utilisé, mais l'évaluation de son
utilisation en situation réelle.
A.3 - L'échantillonnage
Le dispositif mis en place répartit les individus suivis en 2 lots
expérimentaux, le lot témoin et le lot vacciné, sur la base des effectifs
villageois.
Il est mis en place dans les trois sites de, suivi du programme,
Ndiagne en région sahélienne, Kaymor en région soudanienne, et Kolda en
région sud-soudanienne.
. . ./ . . .

- 11
B. LES RESULTATS
La comparaison des performances zootechnique des animaux du lot vacciné
et des animaux du lot témoin permet d'évaluer le bénéfice zootechnique obtenu
grâce à la vaccination, toute chose égale par ailleurs, et d'apprécier indirec-
tement le niveau de contrainte représenté par la maladie (rapport de cause à
effet).
B.l - Les performances de reproduction
La vaccination contre la peste des petits ruminants (PPR) et contre la
pasteurellose est sans effet sur la précocité sexuelle (âge à la première
mise bas), quelque soit la zone. De même, aucun effet n'est à signaler sur
l'intervalle moyen entre mise bas, la fertilité et la fécondité.
La vaccination contre la PPR et la pasteurellose n'ont aucun effet sur
les performances de reproduction des petits ruminants.
B.2 - Les performances de croissance
L'étude des poids à âge type successifs (1 mois, 3 mois, 6 mois, 9 et
12 mois) ne permet pas de mettre en évidence un effet des vaccinations sur
la croissance des animaux, et ce,quelle que soit la zone.
B.3 - La mortalité
B.j.1 - Région de Louga
Chez les ovins, une différence significative des niveaux de mortalité
de la classe (0 - 1 an) est mise en évidence avec la vaccination par le
Pasteurellad ; l'amélioration des quotients de mortalité entre le lot vacciné
et le lot témoin est de 6 points (40 X).
Lot témoin
: 17 %
Lot vacciné : 11 %.
. . . / . . .

- 12
Aucune amélioration supplémentaire n'est enregistrée du fait,de l'asso-
ciation du Tissupest au Pasteurellad. Il est impossible de se prononcer
sur l'efficacité de la vaccination anti-pestique seule, celle-ci n'ayant
jamais été entreprise.
I
Chez les caprins, une différence très significative est notée entre les
quotients de mortalité de la classe (0- 1 an) des 2 lots, avec une baisse de
l'ordre de 50 % pour le lot vacciné avec l'association Tissupest-Pasteurellad.
- Lot témoin
: 26 %
- Lot vaccine : 13 %.
Les caprins ont toujours été vacciné avec l'association Tissupest -
Pasteurellad, et l'on ne peut conclure en ce qui concerne chaque vaccination
prise Séparément.
B.3.2 - Région de Kaymor
Aucune différence de mortalité entre le lot témoin et le lot vaccini:
avec le Pasteurellad n'a pu être mise en évidence chez les ovins. Les caprins
n'ont jamais été vacciné avec le seul Pasteurellad.
De la même manière, aucune différence de mortalité n'a pu être décelée
entre le lot témoin et le lot vacciné avec l'association Tissupest-Pasteurellad,
et ce chez les 2 espèces.
Néanmoins, dans le cas présent, les conclusions sont réservées en raison
du fait que les analyses n'ont pu portées que sur une seule année.
B.3.3 - Répion de Kolda
Chez les ovins, l'association Tissupest -Pasteurellad apporte une
amélioration très significative des quotients de mortalité, de l'ordre de
30 %.
- Lot témoin
: 39 %
- Lot vacciné : 27 %.
I..

/
..*

- 13
Le Pasteurellad seul est,quant à lui,.sans effet sur les niveaux de
mortalité ; on en déduit que seule la vaccination antipestique est efficace
chez les ovins de Kolda.
Chez les caprins, aucune différence significative n'est notée entre
le lot témoin et le lot vacciné avec l'association Tissupest-Pasteurellad.
C. CONCLUSION
- La vaccination anti-pasteurellique est inefficace chez les ovins du
Sud (Kolda et Kaymor) ; elle n'a pas été testée seule chez les caprins.
- La vaccination anti-pestique seule n'a pas été testée (régulièrement
associée au Pasteurellad pour les 2 espèces).
- La vaccination mixte contre la peste et la pasteurellose est efficace
à Louga (ovins et caprins) et la vaccination antipestique seule est efficace
à Kolda (ovins) ; son efficacité est incertaine chez les ovins de Kaymor.
D. DISCUSSION
Le fait que la vaccination contre la peste et la pasteurellose soit sans
effet à Kaymor et à Kolda, où sévissent régulièrement des foyers de pneumo-
pathie et de "syndrôme pestique", est surprenante.
Dans ces régions, on enregistre des pics de mortalité chez les jeunes
caprins certaines années comme par exemple en août 1986 et en février et
août 1989, avec forte augmentation des cas de pneumopathie et pneumo-entérite.
La peste est généralement une pathologie très circonscrite, à la fois
dans l'espace et le temps, et il est possible que la méthode d'échantillon-
nage en grappe sur la base des effectifs villageois "dilue" l'effet zootech-
nique de la maladie.

- 14
Un échantillonnage à l'échelle de l'animal serait ici idéal (dans un
même troupeau, un animal sur deux vacciné).
D'autre part, le suivi d'un échantillon restreint d'animaux ne garantit
pas d'observer une flambée épizootique dans les villages encadrés.
Par conséquent, on touche à ce niveau une limite du système d'échant%llon-
nage, en ce qui concerne les maladies fortement épizootiques.
D'observations complémentaires sur le terrain, il ressort que :
1) le syndrôme "peste" (pneumo-entérite) sévit au Sénégal dans tout le pays,
2) la vaccination des caprins avec le Tissupest n'a pas totalement évité
l'apparition d'un foyer de syndrôme "peste" (septembre 1987 à Louga).
Dans ces conditions, il est légitime de s'interroger sur la réalité d'une
liaison étiologique entre le syndrôme "peste" (vraisemblablement à étiolo:gie
multifactorielle),
et le seul virus de la peste des petits ruminants contre
lequel la vaccination est faite.
Un approfondissement de cette question est en cours dans les travaux du
programme (suivi sérologique, et suivi sanitaire individuel et exhaustif).
3.3.2 - Expérimentation
C'est l'autre méthode d'étude épidémiologique.
Les reproductions expérimentales sont des méthodes d'approche convenant
à l'étude d'entité pathologique bien, définies. Aucune n'est réellement satis-
faisante dans le cas de pathologie d'étiologie multifactorielle et séquentielle.
En conséquence, aucune tentative n'a donc été faite au Sénégal.

- 15
B I B L I O G R A P H I E
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