REPUBLIQUEW SENEGAL -------- MINISTERE DE...
REPUBLIQUEW SENEGAL
--------
MINISTERE DE L'ENSEIQ\\TMENT SUPEm
INSTITIRIS~~SDERE~CHES
*
ET DE LARECHERCHE SCIENTIFIQUE
AGRICOLES (I.S.R.A.)
--------
---------
4
SECRETARIATD'FTATAL$i~C~C%
L&?ORATOIRE NATIONAL DE L'ELEZAGE
SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE
ET DE RECHERCHES VEXERINAIRES
F
.
TRYPANOTOLERANCE. ETUDES DE PATHOLOGIE
COMPAREE ENTRE MOUTONS DJALLONKE ET
MOUTONS PEULH DU SAHEL
Par Saydil M. TOURE, M. SEYE; M. MEXNGUE et T. DIEYE
REF, No 94/PARASlTO.
c
JUID 1981

TRYPANOTOLERANCE. ETUDES DE PATHOLOGIE
COMPAREE ENTRE MOUTONS DJALLONKE ET
MOUTONS PEULH DU SAHEL
Par Saydil M. TOURE*, M. SEYE', M. MBENGUE? et
T.DIEYE'
INTRODUCTION
Il est admis, d'expérience naturelle, que les races naines de petits
Ruminants qui habitent dans les figions humides d'Afrique occidentale sont
trypanotolérantes et ne prkentent que rarenerrt des mmi~ktations clkiques
de Trypanosomiase. Il en serait ainsi des mutons Djallonké.
Les épreuves d'infection naturelle ou exp&imntale pour mmtrer les
différences entre races de mutons fiputées sensibles et races trypanoto-
lérantes sont cependant rares et leurs r&ultats quelque peu contradictoires.
Y. VALLERAND et R. ?8ANCKAERT, 1975 (9 1, en 9 ans d'étude du rmuton
Djallonké, auCameroun, à la Station de Mcolbisson, situkà 10 Ian de
Yaoundé, nsont jamais diagnostiqué de cas de Qypanosomiase, alors @me
que les Glossines vectrices de la maladie n'étaient pas rares dans la figion.
Par contre, J. KRAMER, 1966 ( 51, dans une enquête sur des mutons nains
et des ch&res naines du Nigéria, -trouve respectivement 11 % et 13,9 % de
cas positifs (Tr@mwsomz viwx ou T. congoknse, mais pas de T. bmum2).
L'incidence constatée n'est dom pas négligeable, mis on peut se demander
si elle est liée à une mrbidité ou à des cas de mrtalité. W. B&GBNBR et
D. MEHLITZ, 1976 ( 3 1, apportent un début de réponse : ils infectent 14
chèvres naines du Cameroun et constatent que les infections par T. vivux
ou par T. congolense ne produisent pas de signes cliniques et peu d'altém-
tions histologiques ; par contre T. hwcei entraîne la mort chez ces animaux.
. . . / . . .
8 Institut sénégalais de Recherches agricoles - Labomtoire national de
1'ELevage et de Recherches vétérinaires B.P. 2057, LIAKAR (Sénégal).

- 2
D'autres épreuves, menées cependant en Afrique de l'Est, méritent
citation. Au cenya, dans la &gion de Kiboko, infestée principalemnt de
Glossim paZZEdipes,
L. GRIFPIN et E.W. AIUNBY, 1979 ( 4 1, ont observé
que les chèvres locales de race Galla sont moins sensibles à la Trypanoso-
miase que les r&is Saanen x Galla ; de la même mnière, les mutons
imprtés, de race Brakul, sont plus sensibles que les mutons locaux.
Certaines races de petits Rtinants d'Afrique orientale pourraient &me
être trypanotolémntes.
Au Sénégal, on sait que le mouton Djallonké vit parfaitement dans
les zones infestées de Glossines, au sud du Sine-c%lown, en Casamnce et
au Sénégal-Oriental, sans que la rkypanosomiase constitue, appammient, une
contrainte n-ajeure. Par contre, les mutons du Nord succombent, à échéance
plus ou moins brève, quand ils sont acheminés au Sud.
Il a donc sablé tout indiqué de faire des expériences de patl‘mlogie
compa&e pour rmntrer les différemeti p entre mutons Djallonké et mutons
du Sahel, tout comne nous l'avions fait sur des bovins zébu et Ndam (8 1.
MATERIEL ET METHODES
ANIMfUXEX'LOTSMPERIMEXTA~ - 22 mutons Djallonké, mâles adultes,ont été
achetés en mi et juin 1979 au marché de Passy (Sénégal, Région du Sine-
Salem). Deux ont été écartés de l'expérience parce que infectés (T. vimx ;
T. coyolense). Les moutons ont été déparasités par administration de
mébendazole et d9amprolium et ont ensuite subi une quarantaine de p&aution
de 7 mois avant les épreuves infectantes relatées ci-dessous. Au cours de
cette quarantaine, aumn des 20 mutons n'a pr&enté de Trypanosomes. Les
analyses sérol*iques avant infection, par épreuve micmEtISA, utilisant un
antigène T. Zmcei bmcei, donnent des densités optiques moyennes de
0,38 + 0,02 à la dilution 1/80 et 0,15 + 0,Ol à 1/2560 ; des s&ums témoins
négatifs donnent, aux mêmes dilutions, respectivement 0,34 et 0912,
. . ./ . . .

-3
Des rmutons Peulh, au nombre de 20, ont été achetés au forail de Dakar,
en mars 1980. Tous ont été déparasités de la m&e manière. Etant tous
indemnes de Tmsomiase, ils n'ont subi qu'une courte quarantaine d'un
rwis et demi. La sérologie, dans les mêmes conditions que ci-dessus,foumit des
densités optiques rrûyennes de 0,38 1: 0,Ol à 1/80 et 0,09 ? 0,03 à 1/2560.
Dans chaque race, deux lots sont constitués pour recevoir lpincxxïLum :
- DjallonkélT.viuax:
: 10 mutons (lot DV>
- Djallonké/T.congoZense
: 10 mutons (lot nC)
- PeulhlT.uiuax
: 9 mutons (lot PV)
- PeulhlT,congoZense
: 10 moutons (lot Pc>.
Les mutons ont été expérimzntalement infectés par la seringue avec
deux souches de %ypanosomes : stock de T. vitraz SOKONE/79/INERV- et stock
de T. cowolense ZUIG/66/LNERV/-.
Chaque animal a reçu 1 500 Trypùnosomes
par voie sous-cutanée, au flanc, au centre d'une région pr&lablement rasée.
A dessein, il n'y a pas eu de témoins non infectés car les comparaisons
portent sur la sensibilité des races et non sur les différences entre données
normales et données pathologiques.
EX'UDES ET ANALYSES - Les paramètres étudiés avant infection et au cours de
l'infection sont : le poids, la température, la parasitémie, les données
hématologiques principales, les variations séro-immunologiques et, en cas
de mrtalité, les lésions des organes essentiels.
Concernant la parasitémie, le mrnbre de Trypanosomes est évalué selon
une bthode simplifiée de comptage des parasites4 modifiée à partir des
indications de M. MLWAY, 1977 ( 6 1. Une parasitémie + est,da.ns notre nota-
tion, 17équivalent d'une population de 104 Trypanosomes par rnillïLitre de
sang et une parasitémie +ttt correspond à un nombre sup&ieur à 106 par ml.
.
.
/
.
.s.

- 4
#
‘.
2’
Les donnees hémtologiques principales ayant fait l'objet d'analyses
sont : l'h&mtocrite, l'hérmglobine,
la concentration corpusculaire moyenne
en hémoglobine (CCMH), le volume globulaire rroyen (VGTJI), les rxmïkes de
globules rouges et de globules blancs, les quantités de protéines sériques.
Les diverses évaluations sont faites selon les procédés dtkrits dans
l'ouvrage de 0.W. SCI-LAL& 1975 (7).
Les études imrmnologiques ont été réalisées par épreuves microELIS&
utilisant conme antigène T. bmceei bruceketcomne substrat le dichlorhydmte
d'ortl-Mx&ine, en suivant le protocole décrit par P. AMBROISE-THOMAS et
P. DESGEK)RGES, 1978 (1).
Tous les calculs de traitement des données sont fialis& sur cahii-a-
trice progmkble.
Chaque lot expérimetial a été étudié pendant 23 semaines, soit envimn
6 mis, d&i jugé suffisant pour conclure sans équivoque. Du début de
l'épreuve jusqu'à la 2oèniE: Serr&e, les animaux ont été, en règle générale,
suivis individuellement un jour sur deux ; ensuite ils l'ont &é au mins
une fois par semaine.
F'ESULTATS
AVANT INF'KTION
Les para&tres hémtologiques normaux des moutons du Sénégal n'ont pas
été &kli& dans le détail. D'ailleurs, de façon plus générale, on ne trouve
pas assez de réf&emeac concernant les valeurs hémtologiques normales des
différentes races ovines africaines. A défaut d'informtions plus Pr&ises,
nous avons adopté com valeurs nomrales celles indiquées par SCHAIM pour
le Bxton (7).
Les voici &sumées dans le tableau ci-dessous4 ainsi que,
à t%re comparatif, les valeurs obtenues chez les Djallonké et les Peulh.
.
. . /. . . .

-5
\\
.
Tableau - Valeurs héktologiques normales du buton selon SCJ.%LM et valeurs
obtenues chez les Djallonké et les Peulh,
.
Valeurs selon SCHALM
Djallonké
Peulh
PEmmètres
Intervalle
Moyenne
IotDV L&T~:
. Lotpv Lntpc
-c
Lobules rouges 9à15x106/l.11 12 x lOVl.rl
12,s
13,8
938
10,4
%mglobine
9 à 15 g/dl
ai,5 g/dl
932
936
699
638
!émtocrite (%)
27 à 45
35,o
34
35
36
36
' G M
28 à 40 fl
34,0 fl
27,2
25,4
36,7
34,6
:CMH
31 à 34
32,s
27,O
27,4
19,l
19,0
ilobules blancs 4à12x103/p1
8 x 103/u1
6,9
V’
W
694
i neutrophiles
10 à 50
30
58
54
52
58
ilymphccytes
40 à 75
62
37
41
41
37
k mm3cytes
Oà 6
2,s
2
3
4
4
?
' eosinophiles
0 à 10
54
3
2
3
1
5 basophiles
oà 3
095
0
0
0
0
Il apparaît que, dans les lots expkin-mtaux, les myennes observées
avant les épreuves infectantes sont souvent assez éloignges des valeurs
normales : l'hémtocrite est à un niveau satsifaisant, l'h&mglobine et
la concentration corpusculaire en hémoglobine sont faibles (hypochmmie),
pwticuli&emnt chez les mutons Peulh ; chez les Djallonké, il y a en
plus micmytose modérée. On note aussi, dans les deux races, des pourcen-
tages de gmnulocytes neutmphiles plus élevés que normlement (52 à 58,
au lieu de 30) et des pourcentages de lymphocytes plus bas (31 à 41, au
lieu de 62).
Les protéines du plasma sont aussi en quantité inférieure à la rmmle
mjallonké : 2,63 2 0,56 g/dl ; Peulh : 3,08 k 0,54 g/cU, au lieu de 6 à
7,5 dl I-lolcT-mle3nent~.
.
6
a.. / . . .

DURANT Lfl PHASE D'mTION
l- Observations de clinique et de pathologie
A - Maladie due à Trypanosoma congotense
Dans le groupe des DjallonkG, la période de p&patence est d'environ
7 jours. Laparasitémie atteint son maximumàla 5ème semake, puisune
baisse irréversible est amrcée à la 8ème semaine. Du début à la finde
l'expérience, cette parasitémie évolue en dents de scie (fig. 1). Les
vagues parasitémiques successives sont espacées d'environ 21 jours dans
la première mitié de l'épreuve (jusqu'à la 14èm semine) ; puis, jusqu'à
la 2Oème semaine, l'intervalle entre les pics se réduit à 14 jours ;
ensuite, il semble s'installer une pr&mnition relativement solide, avec
très peu de parasites. Au début de l'infection, chaque vague parasittique
est accompagk d'une baisse fugace de l'hématocrite ; inversement, à chaque
fois que le nombre de parasites diminue, il y a remontée de l'hématomite,
Toutefois, de façon génémle, du début à la fin de l'expérience, il n*y a
pas, au seuil de 5 %, de corrélation significative entre l'hématocrite et
la parasitémie. L'anémie constatée n'est pas aussi sévère qu'elle l'est
avec T. vivux (fig. 2 et 3):la moyenne de lvhématccrite la plus basse obser-
vée est égale à 30,6 + 2,l (à la cinquième semaine prkisémnt). Il n'y a
pas, non plus, de différences significatives dans les moyennes de l'h&mato-
crite avant l'infection et au cours de l'infection, sauf à la Sème semaine
etàla Gè~ne. Lescourbes detempératurerectale fontapparaîtreunehyper-
thermie liée à la parasit&ic. Les poids n'ont pratiquement pas varié.
Aucune mrtalité n'a été constatée dans ce lot. Les défenses inxnunitai.res
apparentes se traduisent par une 1Ggère augmentation du pourcentage de
lymphocytes (de 41 "a, valeur subnorrrale, on passe à 49 % dès la 2&m
semine de l'infection),
Chez les mutons Peulh, la période de pr@atence, concernant
T. congoZense, est légèrement plus longue : environ 10 jours. Les niveaux
de parasit&ie sont forts de la lère à la 12ème semaine, ensuite plus
faibles (fig. 1). L'hyperthemie accompagne les accès parasitaires. Les
. . . / . . .

-7
intervalles des pics sukessifs vont de 14 à 11 jours. L'a&mie s'kstalle
rapidement : d'une h&wtcorite moyenne de 36,4 + 3,4 avant l'infection, on
passe, dès la 3ème semaine, à 26,l -t 1,5. Les myennes mensuelles de
l'h&ratoorite sont faibles (fig. 3%. Les courbes de poids ne sont pas
significatives.
F&is la rrrortalité est élevée : 6 &ux sur 10 sont morts
(1 à la 3ème S&e, 3 au cours du 4&me mois, 2 au 5krrie mis). TLes lésions
pst-nxrtem observées sont les mêmes que celles décrites par ailleurs (8),
B - Maladie cïue à Trypmoson#2 vhmx
Au cours des premières semainesp il se manifeste-, chez les moutons
Djallonké inoculés avec T. vimx, une infection apparemment aiguë : la
parasitémie, décelable chez tous les animaux au Sème jour, est très forte
jusqu'à la îOème semaine et les rémissions sont peu quées. Le haut degré
de parasitémieS durant ces dix premières semaines, a w conséquenoe une
baisse marquée de 1'hérrWocrite (moyennes autour de 22 à 24, à 12 S&-IE
semaine et la 7ème) (fig. 4). La &génération de Iianémie s'amrorce à la
1Oème S=ine Cm = 27 f 1,7). Nais, presque constamment, les valeurs de
l'hémat~ri-te sont significativement plus basses qu'avant l'infection
(fig. 2). De façon g&érale, il y a une corrélation marquée entre la parasi-
témie et l'hématcorite (significative au seuil 1 %). Tout se passe corsne si
T. triuax G-tait nettement plus virulent pour les moutons Djallonke que
T . congotense
; c'est ce que suggère la courbe des moyennes wnsuelles de
l'h&atocrite (fig. 4). Les globules rouges, dès la 2ème semaine sont r&Iuîts
à une myenne de 8,l x 106/p1 (contre 12,5 x 106 au d@art). LWkglobine
diminue jusqu's la 12ème semaine, puis a tendance à augmenter, tout en
restant déficient ; il en est de même de la concentration corpusculaire
myenne enhémoglobine ; le volume globulaire moyen augmente. En r&umé,
l'infection est accompagnée par une ~snémic macrccytique hypoctime à
tendawe chronique, qui était ceins nette dans Le cas de T. congolense.
Lfsslymptiytes amntent : de 37 % on passe à 59 % à la 2ème saine
de l'infection, avec une moyenne de SO,68 f. l,78 % pour llensemble de
la période expkimentale. Gne seule rmrtalité est à déplorer (au jour
J + 99, muton prkentant T. v2vax +tt et une h&wtoorite de 12 seulement).
.
l . /
. . . .

-8
Dans le lot de mutons '$ Fkulh, la période de prépatence est écourtée
(5 à 7 jours>. On peut distinguer ensuite trois phases : une d'infection
à pamsitémie forte, de la Zème à la 8ème semaine ; une d'infection myenne,
de la Sème 2 la 14k semaine ; enfin, une de faible parasit&ie, de la
15ème à la fin de l'expéreince. A la première phase correspond une angmie
propssive (lvh&ratocrite passe de 36,l 2 5,6 à 23,8 2 1,4>; aux deux
aulxes, une régénération de l'an&ie. Les altérations hémtologiques consta-
tées sont de mêmz nature que chez les rrmtons Djallonké infectés par
T. ui7k.m. lki aussi, on note une comélation positive entre une parasitemie
élevée et une k6mtmrite hsse. Sur 9 anbaux infectés, il nga été constaté
qu'une seule mortalité (à J + 20, parasitémie tttt, hématmrite 25).
Il y a lieu d'ajouter, pour en finir avec les observations de clinique,
qu'aucun animal. des quatre lots n'a prkenté, apr& l'inmüLation, de chancre
au point d'injection des Trypanosor~~ , conme c'est relaté à propos d'irmx-
lation de &tacycliques par des t&-tsé.
2 - Sém-immunologie
Avant l'infection, et dans tous les groupes, les protéines plasrmtiques
se trouvent à un niveau inférieur à la normle : au lieu de 6 à 7,s g/dl,
on relève 2,63 g/dl chez les Djallonk~ et 3,08 g/dl chez les Fkulh. La
protéinémie augmente rapidemnt après l$épreuve infectante pour devenir
quasi normale (6,9 t 0,4 g/dl et 6,8 i: 0,5 g/dl) dans les deux lots de
Djallonké. Elle n'est pas stable cependant et accuse, au cours de l*infec-
tion, plusieurs baisses et remmtées successives. Les variations quantita-
tives dans le temps se sont pas très différentes dans les deux lots de
l&3llonké (fig. 6).
Corxzernant les mutons Peulh, il y a aussi accroissement de la
protéinémie dès la première semine (5,16 k 0,8 g/dl pour le lot à
T. vivux et 4,06 C 1,15 g/dl pour le lot à T. congoZense) ; ensuite il
y a une baisse marquée à la 3ème semaine et la @me ; les remntées
consécutives restent dans des limites suhrnormales et n'atteignent pas
4,2 gldl (fig. 7).
. . ./ . . .

- 9
.
t
%
.
.
7
ï
Les analyses sémirrmnux, logiques par micmELIsFi~donnent les résultats
expr.imés à la figure 8, pour ce qui est de la dilution 1/640. Les courbes
obtenues se rappcrtent,dans presque tous les cas, à des réactions positives
(densité optique sup&ieure à 0,14, valew considé&e CO~TE limite de
spécificité).
Aucun enseignement en faveur de l'une ou l'autre des deux races ne
peut être tir&, ni aux dilutions basses, ni aux dilutions hautes. On cons-
tate seulement que, dans les deux races, l'infection par T. congoZense
donne, avec lgantigène hétémlogue T. brucoi, des densites optiques beaucoup
mi.ns élevées (fig. 8).
Ce n'est que sur le plan cellulaire qu'on décèle quelques diff&ences :
les réactions cellulaires de transformation de la lignee lymphocytaire et
l'activité mcrophagique sont apparemnent plus importantes chez les Djallorké:
de mmbreuses tiges de phagocytose de Txypanosomes sont observées après
chaque pic de parasitkxie.
DISCUSSION ET CONCLUSION
Les épreuves d'infection exp&imntales relatées ci-dessus rmntrent,
en partie seulement, une plus grande rkistance des mutons Djallonké.
ks,comparaisons de parasitemie, par analyse statistique suivant la
méthxle des blocs complets sans &p6tition, indiquent que, pour T. cowolense
seulement, 3. existe une différence entre les deux races étudiées : les
Djallonké ont une parasiténie plus faible que les F'eulh (différence haute-
ment significative à mieux que 1 *&,) (fig. 1). La même méthode appliquée
aux lots infectés par T. tr&&xnemntre pas de différences significatives.
Par contre, dans chaque race, la corrélation entre parasitémie à T. vivc~
et baisse de 1'hémxkxxite est assez mrqu6e (fig. 5). Cela tient sans
doute au fait que l'on a utilisé un stock mien de T. vivax passé sur
petits Ruminants un assez grand nombre de fois. RAF cette même tison
d'ailleurs, il est surprenant qu9il n'y ait pas eu de mortalit6 plus
.
élevée chez les moutons R-ulh inoculés avec T. V~VCZX, qui manifestent
ainsi une bmnerésistance.
r.. /. . .

- 10
L'épreuve est à rapprocher.de celle de W. EkNGENER et D. MERLITZ,
1976 (3) qui ont constaté expérimentalement une bonne résistance des
chèvres naines du Cameroun à l'égard de T. vivux ou de T. congo'lense
(contra'irex82nt à T. bmrcei qui entraîne la mort).
Le m&lleur comportement des mutons Djallonké (une seule mortxilité
dans le lot "T. vivat" et pas du tout dans le lot "T. congdsnse"), s'explique,
à notre avis, d'apr& ces causes principales :
1°) d'c&re hématologique, par des m&xmismes qui pemttent une &g&éra-
tion plus efficace de l'anémie, car l'an&nie est la cause la plus
directe de toutes les autres alterations patl-wlogiques constatées ;
ZO) une plus grande efficacité des cellules
lymphoïdes .+'macrophages,
CO~KE en témoignent l'accroissement des lymphocytes et surtout les
nombreuses inages de phagocytose ;
3O) des faits sérologiques, d'interpr&ation -très difficile.
Si on note chez les Djallonké que les protéines sériques sont à des taux
plus élevés que chez les Peulh, on ne peut pas dire,d'après les tests
EXEiA, que les anticorps élabo&s accusent des différences en quantité
ou qualité. Dans les deux races, les protéines sériques diminuent au
cours de l'infection. V.O. ANOS et T.T. ISOUN, 1976 (2) avaient constaté
des faits similaires chez des chèvres naines et des moutons nains du
Plateau de Jos, au Nigéria : durant une infection exp&imentale par T. vivax,
il y avait diminution dans le temps des protéines totales du sérum, de
l'albumine et des fi-globulines ; parcontre les garrrmaglobulines avaient
tendaxe à augmenter. Ajoutons que, dans leur conclusion, ces auteurs
mettaient l'accent sur l'hémodilution et l'anémie, celle-ci étant la
principale cause de pathogenèse.
L'induction d'une plus grande rkistance à la Tr?ypanosomiase pourrait
dès lors se concevoir comme devant tisulter, entre autres, de la neutralisa-
tion de facteurs anémiants provenant +es Trypanosomes eux-mêmes ou bien
. . ./ . . .

- 11
d
d&oulant indirectement des phénomènes inflarrmtoires au cours de la
mladie. Elle pourrait aussi résulter du renforcement des capacités
innées de résistance en s&ctionnant sur épreuves des Lign&es d'animaux
txypamtolémts .
R E S U M E
En vue dc comparer leurs degr6s respectifs de sensibilité ou de tisis-
tame à l'égard de la Trypanosomiase, des mutons de races Djallonké et
Peulh, répartis en quatre lots de 10, ont &é inoculés avec des stocks
Tzygano8om vivux et T. congobase,
Les mutons Djallonké ont bien &sisté
à l'infection par T. congohwe ; par contre les Peulh se sont r6vélés
sensibles et sont mrts à raison de 60 % en 24 semaines d'exp6riment~ation.
L'infection par T. vi?~m n'a entra?& qu'une seule nmtalité dans chaque
race. Les alt&ations hématologiques qui accompagnent l'infection sont
décrites. l3-1 p~articulier l'anémie est plus marquée dans le lot de mutons
Peulh infecté par T. conqo'lense. Des 6tudes sérologiques mntrent des
variations des protéines sériques totales qui auglnentent puis diminuent,
l'augmntation la plus forte étant constatée chez les Djallonké. Les
tests microELISA sont positifs chez tous les animaux infectés et ne rensei-
gnent pas suffisamnent sur les différences entre les deux races.
S UMM A RY
TRYPNKJl?OLEWN!E. SIXOIES OF COMPARATIVE PATHOLQGY
ONKN4RFDJALLONKESHEEPANDSAHELIANFULNISHEEP
In the view of comparing their
respective susceptibility or
resistance to Trypanosomiasis,
breeds of dwarf Djallonke and Sahelian
Fulani sheep, divided into four gmups of 10 animls, were inoculated
with stocks of Trypamsomz U~VCW and T. congolense. The Djallonke sheep
. . /. ..*

.=
.
- 12
were resistant to the infection by T, eongoi!ense, whereas the Sahelian
.
Nani showed susceptibility and 60 % of them died within the 24 weeks
of experimentation. l'he infection by T. vivax lead o&y to a single death
in each breed. The hematological disorders accompanying the infection are
described. Fuked anaemia was particularly noticed on Nani sheep infected
with T. congoknse. Serological studies indicated some variation in the total
plasma proteins which first increased and subsequently decreasedg higher
amunts being related to the Djallonke breed. MicroELIS tests were positive
for all infected animls and did not give enough information on differences
between the two bmxds.
B I B L I O G R A P H I E
1 - AMBROISE-TKMS (P.1 & DESGEORGES (P.1 - Diagnostic inununo-enzyn-ologique
(ELISA) des maladies parasitaires pa.. une micrméthode modifiée.
1 - Modalités techniques. Etdletin de Z'ikganisation mondiale dcz la
Santé, 1978, 56 (4) : 609-613.
-
2 - ANOSA (V.O.) & ISOUN (T.T.) - Serum pmteins, blood and plasma volumes
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Anim. HZth Prod.. 1976, 8 (1) : 14-19.
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5- KRAME;R 6.J.) - Imidertce of trypanosomiasis in the West Africnn dwarf
sheep and goat in Eastem Nigeria, EulZetin~f Epizootie Diseuses of
Africap 1966, 16, 423-428.
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-

Parasitémie
2.10S
105
*
,
Peulh
,-,-.-r-r...
Djallonké
6.104
4.104
2.104
104
8. 103
6.103
4.103
2. 103
1 0
d
*
-
*
.
-4
.
:
E 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1314 1s 1 6 17 18 1 9 2 0 21
Semaines
FIGURE 1 : Degr& de parasitemie dans L'infection due à Tryprxnoso~~
congc2ense. Comparaison entre moutons PeuLh et moutons
DjaLlonke.
H
H
3 8
Trypam som vims
38,
Trypanosomu coqyotense
3 7
3 7 '
36 1
*------• Djallonké
.-r-r-r. peulh
36,
/
35 ;
35'
3 4 .
33 *

32 -
31 *
30 -
29 l
28 -
l27 'l --
26 *
25 .
24 hf
20 L
I 2 3 4
20 I
.
5
6mois
1
2
3
4
5
6
mois
F I G U R E 2
FIGUREZ 3
FIG. 2 et 3 - Evolution mensuelle de l'pbtocrite dans Les différents groupes :
sup&iorité apparente des Djallonké, sulraut dans l'infection ar T,eongoZmss
qui mtta$ne prtiisément une grarrde mraalité des moutons Peu1 R .

0
Hihatocrite
0
3 6
+----$&+ T.#hx/Djallonké
*--r--e* T.co~~Zenae/Djallonké
34
l
32
3 0
2 8
2 6
24
0
2 4
6
à 10
_12 14 16 18 20 22 24 semaines
FIGuRE 4 : Hé:n
xritt des moutons DjallonkC : l’anémie provoquée
pas: .,~hax est plus stS?re que ceLle due 3 T,cong~Z~~
Hhatocritt
34
32
3 0
- - - - - Ddallonké (y - - 0 , 2 4 4 x * 7,91)
------s-m peulh (y
28
- - 0 , 1 8 2 x + 6,34)
*-‘r ,
26
24
22 t
20
ICP
5,fc.P
10”
Parasitémi& &yp./ml)
FIGURE 5 : hi ztion par T.VGMS : droite de régression de
1 b tatocrite en foncirion de la parasitémie.

c
Dj allonké
-
-
T.vivm
---- --- S.congoZense
2
4
6
8
12
14
16
18
20
2 2
2 4
Semaines
FIGURE 6 : Evolutian des protéines plawnatiquea chtz les moutons
Djai.1onK.E ata courG de j! ' irtfecti.ont
Peulh
Pracéints
g/dl
%.ViVaX
595
<<
sm---ee---.
Y,eongc32ense
l
l-,.,..
.
-
I
.
I
t
l
.
a
.
,
.
,
,
i

l
o 2 4 6 8 10 12 'I4 16 18 20 22
24 semaines
FIGURE 7 : Evolution des prot&ines plasmatiques chez les moutcns
Ptulh au COUPS de l'infection,

optique
0,SO
0,40
0,30
a,20
0,lO
a

i 4
6

aI0
14
10
1 8
20
22
24
Semai.nee
D e n s i t é
,
T. viva
Peulh
optique
----C---I T.co??.@ense
0,40
0,30
0,20
0,lO
2 4
6
8 SO 12
14 16
18 20 22
2’4
semaines
FIGURf 8 : Epreuves ELISA. SSrums 8~ If640 avec antigène h6térofoguto
T. blwgi .