INSTITUT D’ÉLEVAGE ET DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE DES...
INSTITUT D’ÉLEVAGE ET DE MÉDECINE
VÉTÉRINAIRE DES PAYS TROPICAUX
31l). I y---“’
*
REVUE D’ÉLEVAGE
ET DE
MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
DES PAYS TROPICAUX
Botulisme de type C chez une tourterelle
(Streptopelia roseogrisea bornuensis)
du Ferlo (Sénégal)
par M. P. DOUTRE
T o m e X X inouvelle sériej
NO 4 - :9ci:
ViGoT FRÈRES, ÉDITEURS
23, rue de l’École-de-Médecine, PARIS-VI’
Rev. Elev. Méd. Véf. Pays frop., 1967, 20, 4 (601-604)
P----- ,,.Botulisme de type C chez une tourterelle
. . 1
(Streptopelia roseogrisea bornuensis)
du Ferlo (Sénégal)
M. P. DOUVE
RÉSUMÉ
Des cas de botulisme C ont été observés chez une tourterelle du Ferlo (Strep-
fopelio roseogriseo bornuensis). La souche de Closfridium bofulinum responsable
a éié isolée du contenu intestinal d’un oiseau mort dans des conditions naturelles.
Cette épizootie de botulisme aviaire semble liée à l’extension du botulisme des
herbivores constatée dans cette partie du Sénégal. La consommation de larves
et de pupes de mouches porteuses de spores botuliques expliquerait la contami-
nation des Columbidés.
‘4
Le botulisme aviaire a été maintes fois mis en
observation constitue, à notre connaissance,
évidence. Des épizooties frappant un nombre
la première relation de botulisme aviaire en
plus ou moins grand de volatiles ont été décrites
Afrique francophone. De plus, cet aspect de la
en Europe, en Amérique, en Australie et en
maladie, frappant des Columbidés vivant dans
Afrique du Sud (voir bibliographie). Les espèces
les conditions naturelles, n’a fait l’objet d’aucune
domestiques (canards, poules, dindons) aussi
description jusqu’à ce jour, tout au moins
bien que celles vivant dans la nature ou en semi-
d’après les références dont nous disposons.
liberté (canards, cygnes, sternes, mouettes,
plongeons, cailles, faisans) peuvent être touchées
par l’affection. Suivant l’origine de la contami-
SYMPTÔMES
nation, les types A, B, C et D ont été isolés.
Toutefois, le type C présente une fréquence
II nous a été possible d’examiner une dizaine
beaucoup plus grande, jl est en particulier
de sujets pendant la semaine passée à Lagbar.
responsable des épidémies (Limberneck) qui ont
Au premier stade de l’affection, les oiseaux
décimé des centaines de mille de canards aux
attirent l’attention par leur isolement des grosses
Etats-Unis. Pour prévenir la maladie, la vacci-
concentrations observables au voisinage des
nation avec I’anatoxine C adsorbée a été mise
points d’eau et par la diftÏculté éprouvée dans le
en oeuvre chez les anatidés et les faisans (3, 4).
vol. Après quelques envolées d’une dizaine de
?
Au cours d’une tournée effectuée en avril 1967
mètres, les malades se laissent facilement captu-
dans le Ferlo, nous avons eu l’occasion de
rer à la main. Les animaux peuvent encore
rencontrer des tourterelles (Stre~to~elia roseo-
marcher mais les ailes ne sont plus plaquées
griseo bornuensis) atteintes de botulisme, aux
contre le corps.
Y
abords immédiats du-forage de Lagbar. Cette
Au dernier stade, la paralysie flasque est
601
générale, les ailes pendent, la tête retombe
souche provenant d’un prélèvement de foie
latéralement. Mis sur le dos, l’oiseau montre
effectué sur un bovin mort de botulisme (Yaré
une perte totale de rigidité de l’axe cervical
Lao)*. Parmi les glucides, seul le glucose est
(Limberneck).
légèrement fermenté. La souche se rattache au
L’évolution ne semble pas dépasser trois à
sous-type beta.
quatre jours. Un individu ramassé avec des
La toxicité de la toxine, constituée par le sur-
symptômes frustres a succombé après 48 heures
nageant d’une culture de six jours en bouillon VF
de captivité.
glucosé à 10 p. 1.000, est de 100.000 DMM/souris
par ml pour des souris de 18 à 20 g inoculées
par voie intrapéritonéale.
EXAMEN POST-MORTEM
. ._.,
A l’autopsie, la seule lésion macroscopique
DISCUSSION
‘-----..
observable réside dans une forte congestion du
L’isolement de la souche de Clostridium botu-
foie.
linum à partir de l’intestin montre que l’on se
Les oiseaux examinés présentent tous un
trouve en présence chez la tourterelle d’une
parasitisme intestinal important (Cestodes)“.
toxi-infection dont l’origine reste à préciser.
Des individus sains abattus se révèlent infestés
La première hypothèse que nous avons invo-
avec une fréquence élevée.
quée consistait à rendre responsable les eaux
boueuses d’une mare alimentée par l’eau de
EXAMEN BACTÉRIOLOGIQUE
débordement de la fontaine du forage, Là, aux
premières heures du jour, des milliers d’oiseaux
Sur le terrain, après chauffage 10 minutes à
viennent s’abreuver. Les gangas (Pterocles exus-
80 OC au bain-marie, des broyats de foie et
fus), la tourterelle rose et grise du Bornou
d’intestin sont ensemencés en bouillon VFglucosé
(Streptopelia roseogrisea bornuensis), la tourterelle
à 10 p. 1.000.
mai I Iée (Stigmafo~elia senegolensis senegolensis),
Au laboratoire, ces primo-cultures mixtes
la tourterelle du Cap ou tourterelle masque de
sont repiquées dans le même milieu. Au bout
fer des oiseleurs (Oeno caeensis caeensis) et un
de six jours de culture à 37 OC, le surnageant de
petit passereau, le bec d’argent ou gros bec
la seconde culture mixte (provenant du broyat
chanteur (Euodice cantans) constituent les espèces
intestinal) se révèle toxique pour la souris avec
dominantes qui fréquentent le point d’eau.
une dose minima mortelle/souris située entre
Compte tenu du nombre relativement faible
0,001 et 0,000 1 ml.
d’individus atteints, nous croyons raisonnable
La toxinotypie classique, réalisée sur souris,
d’écarter cette possibilité d’infection. En effet,
montre que l’on est en présence d’un toxine
si l’eau de la mare devait être incriminée, une
quantité beaucoup plus grande d’oiseaux pré-
botulique de type C.
A partir de la seconde culture mixte, la souche
senterait des symptômes de la maladie.
de Clostridium botulinum en cause est isolée par la
Une seconde hypothèse, que nous estimons
méthode des ensemencemen’k
successifs en
à l’heure actuelle plus valable, consiste à lier
le botulisme aviaire au botulisme des herbivores,
tubes (180 x 90 mm) de gélose profonde (Brain
ruminants et équidés, en pleine extension dans
Agar Difco).
cette partie du Sénégal. Nous avons dénombré
environ une cinquantaine de cadavres non
CARACTÈRE DE LA SOUCHE ISOLÉE
enfouis aux abords immédiats du forage de
Lagbar. II nous paraît plausible de voir dans la
Les caractères biochimiques de la souche
consommation par les tourterelles de larves et
isolée sont en tout point identiques à ceux de la
de pupes de mouches porteuses de spores de
Clostridium bofulinum l’origine de l’infection
des oiseaux.
(*) Les cestodes récoltés ont été confiés au Service de
Parasitologie du laboratoire de Farcha (Tchad) pour
détermination.
(*) Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1966,19 (4), 495-510.
6 0 2
Le fait a été démontré chez le faisan (19).
(sable, micro-graviers), de particules osseuses
L’objection qui consiste à considérer la tourte-
souillées par des spores botuliques.
1
relie comme un granivore exclusif peut être
facilement écartée. Cette critique peut tout aussi
Instituf $Elevage et de Médecine
bien être envisagée pour le faisan. En captivité
vétérinaire des Pays tropicaux
les Columbidés consomment facilement du vert
Maisons-Alfort
lorsqu’ils en ont la possibilité.
On peut également envisager comme source
Laboratoire national de /‘Elevage
+
de contamination l’absorption, sur I’emplace-
et de Recherches vétérinaires
ment d’un cadavre ancien, de graines, de grit
Dakar-Hann
_,* --
-----
-_
SUMMARY
Type C Botulism in a dove (Sfrepfopelio
roseogriseo boroensis) from
Ferlo (Senegal)
Cases of Botulism, type C, have been observed in a dove (Streptopelio
roseogriseo borunensis) from Ferlo.
The causative agent, a strain of Closfridium botulinum was isolated from the
intestinal tract of a bird which had died in natural conditions. This ouibreak of
avian Botulism seems to be related to the extension of ihe disease amongst
herbivorous animals, which has been recorded in this part of Senegal.
The consumption of larvae and pupae from flies infected with CI. bofulinum
spores could explain the infection of ihe birds.
RESUMEN
Botulismo de tipo C en una tortola (Sfreptopelio roseogriseo bornuensis) del
Ferlo (Senegal)
Se observaron casos de botulismo C en una toriola del Ferlo (Sfrepfopelio
roseogriseo bornuensis). Se ais16 la cepa de Closfridium bofulinum del contenido
intestinal de un pajaro muerio en condiciones naturales. Esta epizootia de
botulismo aviar parece ligada con la extension del botulisme de 10s herbivoros
encontrada en esta region del Senegal. El consuma de las larvas y de las pupas
de las moscas portadores de esporas del boiulismo seria causa de la conta-
minacion de 10s Columbridoe.
BIBLIOGRAPHIE
1. AKKER (J. B. VAN DEN) et WILSON
dies of the toxin of « Closfridium bofuli-
(V. T.). - Twenty years of bird banding at
num >>. - VI. Botulism among pheasants
Bear River Migratory Bird Refuge, Utah.
and quails, mode of transmission and degree
J. Wildlife Management, 1949, 13, 359-376.
of resistance offered by immunization. Int.
2. BELL (J, F.), SCIPLE (G. W.) et HUBERT
Arch. Allergy appl. Immuno/., 1962,20,306-313.
(A. A.). - A microenvironment concept
5. COBURN (D. R.) et QUORTRUP (E. R.).
of the epizoology of avian
botulism.
- Atypical botulism in turkeys. J. Am. vet.
J. Wildlife Management, 1955, 19, 352-357.
med. A~S., 1938, 93, 385-387.
3. BOROFF (D. A.) et REILLY (J. R.). - Active
6. COBURN (D. R.) et QUORTRUP (E. R.).
immunization of pheasants and ducks against
- The distribution of botulinus toxin in
« Closfridium bofulinum » type C intoxi-
duck sickness area. 3rd No. Amer. Wildlife
cation. Bacf. Proc., 1958, 71, 78-79.
Conf., Trans. Baltimore, 1938, 869-876.
4. BOROFF (D. A.) et REILLY (J. R.). - Stu-
7. DICKSON (E. C.). - Botulism : a cause of
603
limberneck in chickens. J. Amer. vef. med,
18. LAKIN (H. W.), QUORTRUP (E. R.) et
AS~., 1917, 3, 612-613.
HOTCHKISS (N.). - The relation of sele-
8. GENEROSO (J. D.) et AGUSTIN (F. SAN).
nium to western duck sickness. AU~., 1944,
r
- Botulism in ducks along Laguna de Bay.
61, 415-420.
Philippine jour. Anim. Indus., 1940, 7, 419-
19. LEE (V. H.), VADLAMUNDI (S.) et HAN-
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1
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Closfridium bofulinum type C associated
21, NICOL (G.). - Botulism in ducks and geese.
with a limberneck-like disease in chickens
1. Depf. Agr. Vicforla, 1946, 44, 59-60. - -----s,. __
and ducks. J, Amer. vef. med. A~S., 1923-
22. QUORTRUP (E. R.) et SHILLINGER (J. E.).
“e-
-
1924, 64, 723-727.
3.000 wild bird autopsies on western
lake areas. J, Amer. vef. med. AS~., 1941,
11. GRAHAM (R.) et BOUGHTON (1, B.). -
99, 382-387.
Botulism in wild ducks. North Amer, Vet.,
23. QUORTRUP (E. R.) et HOLT (A. L.). -
1946, 27, 710.
Detection o f
potential botulinus-toxin-pro-
12, GRAHAM (R.) et BOUGHTON (1. B.). -
ducing areas in western duck marshes with
A spontaneous disease of chickens and ducks
suggestions for control. J. Bact., 1941, 41,
associated with a toxic anaerobe. Abs. Bacf.,
363-372.
1923, 7, 29-30.
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14. GUNNING (0. V.). - Losses in geese,
25. ROBINSON (E. M.). -Notes on a few
-
ducks and poultry, caused by a toxin in the
outbreaks of botulism in domestricated
gut contents which resembled the toxin
animais and birds. Union of Soc. Africa,
produced by the anaerobe C. botulinum.
Dept. of Agr., 1929, 15 th Rpt. of the
l
kif. Vef. J,, 1950, 106, 81-82.
Director of vet. Serv. and anim. Indus.,
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26. ROSSI (R.) et BERUJON (J.). - Botulism
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du canard et son traitement. Bull. Acad. véf.
1950,14,209-214.
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16. KALMBACH (E. R.). - American vultures
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and the toxin of Closfridium bofulinum.
Control of botulism in wild fowl. J. Amer.
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vef. med. A~S., 1963, 143, 163.
1 7 . K A U F M A N N (0. W . ) e t FAY ( L . D.). -
28. VADLAMUDI (S.), LEEM (V. H.) et HAN-
Closfridium bofulinum type E toxin in tissues
SON (R. P,). - Case report : botulism
of dead loons and gulls. Q. Bull. Mich. ogric.
type C outbreak on a pheasant game farm.
Exp. Sfa., 1964, 47, 236-242.
Avian Dis., 1959, 3, 344-350.
VÉTÉRINAIRE DES PAYS TROPICAUX
31l). I y---“’
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REVUE D’ÉLEVAGE
ET DE
MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
DES PAYS TROPICAUX
Botulisme de type C chez une tourterelle
(Streptopelia roseogrisea bornuensis)
du Ferlo (Sénégal)
par M. P. DOUTRE
T o m e X X inouvelle sériej
NO 4 - :9ci:
ViGoT FRÈRES, ÉDITEURS
23, rue de l’École-de-Médecine, PARIS-VI’
Rev. Elev. Méd. Véf. Pays frop., 1967, 20, 4 (601-604)
P----- ,,.Botulisme de type C chez une tourterelle
. . 1
(Streptopelia roseogrisea bornuensis)
du Ferlo (Sénégal)
M. P. DOUVE
RÉSUMÉ
Des cas de botulisme C ont été observés chez une tourterelle du Ferlo (Strep-
fopelio roseogriseo bornuensis). La souche de Closfridium bofulinum responsable
a éié isolée du contenu intestinal d’un oiseau mort dans des conditions naturelles.
Cette épizootie de botulisme aviaire semble liée à l’extension du botulisme des
herbivores constatée dans cette partie du Sénégal. La consommation de larves
et de pupes de mouches porteuses de spores botuliques expliquerait la contami-
nation des Columbidés.
‘4
Le botulisme aviaire a été maintes fois mis en
observation constitue, à notre connaissance,
évidence. Des épizooties frappant un nombre
la première relation de botulisme aviaire en
plus ou moins grand de volatiles ont été décrites
Afrique francophone. De plus, cet aspect de la
en Europe, en Amérique, en Australie et en
maladie, frappant des Columbidés vivant dans
Afrique du Sud (voir bibliographie). Les espèces
les conditions naturelles, n’a fait l’objet d’aucune
domestiques (canards, poules, dindons) aussi
description jusqu’à ce jour, tout au moins
bien que celles vivant dans la nature ou en semi-
d’après les références dont nous disposons.
liberté (canards, cygnes, sternes, mouettes,
plongeons, cailles, faisans) peuvent être touchées
par l’affection. Suivant l’origine de la contami-
SYMPTÔMES
nation, les types A, B, C et D ont été isolés.
Toutefois, le type C présente une fréquence
II nous a été possible d’examiner une dizaine
beaucoup plus grande, jl est en particulier
de sujets pendant la semaine passée à Lagbar.
responsable des épidémies (Limberneck) qui ont
Au premier stade de l’affection, les oiseaux
décimé des centaines de mille de canards aux
attirent l’attention par leur isolement des grosses
Etats-Unis. Pour prévenir la maladie, la vacci-
concentrations observables au voisinage des
nation avec I’anatoxine C adsorbée a été mise
points d’eau et par la diftÏculté éprouvée dans le
en oeuvre chez les anatidés et les faisans (3, 4).
vol. Après quelques envolées d’une dizaine de
?
Au cours d’une tournée effectuée en avril 1967
mètres, les malades se laissent facilement captu-
dans le Ferlo, nous avons eu l’occasion de
rer à la main. Les animaux peuvent encore
rencontrer des tourterelles (Stre~to~elia roseo-
marcher mais les ailes ne sont plus plaquées
griseo bornuensis) atteintes de botulisme, aux
contre le corps.
Y
abords immédiats du-forage de Lagbar. Cette
Au dernier stade, la paralysie flasque est
601
générale, les ailes pendent, la tête retombe
souche provenant d’un prélèvement de foie
latéralement. Mis sur le dos, l’oiseau montre
effectué sur un bovin mort de botulisme (Yaré
une perte totale de rigidité de l’axe cervical
Lao)*. Parmi les glucides, seul le glucose est
(Limberneck).
légèrement fermenté. La souche se rattache au
L’évolution ne semble pas dépasser trois à
sous-type beta.
quatre jours. Un individu ramassé avec des
La toxicité de la toxine, constituée par le sur-
symptômes frustres a succombé après 48 heures
nageant d’une culture de six jours en bouillon VF
de captivité.
glucosé à 10 p. 1.000, est de 100.000 DMM/souris
par ml pour des souris de 18 à 20 g inoculées
par voie intrapéritonéale.
EXAMEN POST-MORTEM
. ._.,
A l’autopsie, la seule lésion macroscopique
DISCUSSION
‘-----..
observable réside dans une forte congestion du
L’isolement de la souche de Clostridium botu-
foie.
linum à partir de l’intestin montre que l’on se
Les oiseaux examinés présentent tous un
trouve en présence chez la tourterelle d’une
parasitisme intestinal important (Cestodes)“.
toxi-infection dont l’origine reste à préciser.
Des individus sains abattus se révèlent infestés
La première hypothèse que nous avons invo-
avec une fréquence élevée.
quée consistait à rendre responsable les eaux
boueuses d’une mare alimentée par l’eau de
EXAMEN BACTÉRIOLOGIQUE
débordement de la fontaine du forage, Là, aux
premières heures du jour, des milliers d’oiseaux
Sur le terrain, après chauffage 10 minutes à
viennent s’abreuver. Les gangas (Pterocles exus-
80 OC au bain-marie, des broyats de foie et
fus), la tourterelle rose et grise du Bornou
d’intestin sont ensemencés en bouillon VFglucosé
(Streptopelia roseogrisea bornuensis), la tourterelle
à 10 p. 1.000.
mai I Iée (Stigmafo~elia senegolensis senegolensis),
Au laboratoire, ces primo-cultures mixtes
la tourterelle du Cap ou tourterelle masque de
sont repiquées dans le même milieu. Au bout
fer des oiseleurs (Oeno caeensis caeensis) et un
de six jours de culture à 37 OC, le surnageant de
petit passereau, le bec d’argent ou gros bec
la seconde culture mixte (provenant du broyat
chanteur (Euodice cantans) constituent les espèces
intestinal) se révèle toxique pour la souris avec
dominantes qui fréquentent le point d’eau.
une dose minima mortelle/souris située entre
Compte tenu du nombre relativement faible
0,001 et 0,000 1 ml.
d’individus atteints, nous croyons raisonnable
La toxinotypie classique, réalisée sur souris,
d’écarter cette possibilité d’infection. En effet,
montre que l’on est en présence d’un toxine
si l’eau de la mare devait être incriminée, une
quantité beaucoup plus grande d’oiseaux pré-
botulique de type C.
A partir de la seconde culture mixte, la souche
senterait des symptômes de la maladie.
de Clostridium botulinum en cause est isolée par la
Une seconde hypothèse, que nous estimons
méthode des ensemencemen’k
successifs en
à l’heure actuelle plus valable, consiste à lier
le botulisme aviaire au botulisme des herbivores,
tubes (180 x 90 mm) de gélose profonde (Brain
ruminants et équidés, en pleine extension dans
Agar Difco).
cette partie du Sénégal. Nous avons dénombré
environ une cinquantaine de cadavres non
CARACTÈRE DE LA SOUCHE ISOLÉE
enfouis aux abords immédiats du forage de
Lagbar. II nous paraît plausible de voir dans la
Les caractères biochimiques de la souche
consommation par les tourterelles de larves et
isolée sont en tout point identiques à ceux de la
de pupes de mouches porteuses de spores de
Clostridium bofulinum l’origine de l’infection
des oiseaux.
(*) Les cestodes récoltés ont été confiés au Service de
Parasitologie du laboratoire de Farcha (Tchad) pour
détermination.
(*) Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1966,19 (4), 495-510.
6 0 2
Le fait a été démontré chez le faisan (19).
(sable, micro-graviers), de particules osseuses
L’objection qui consiste à considérer la tourte-
souillées par des spores botuliques.
1
relie comme un granivore exclusif peut être
facilement écartée. Cette critique peut tout aussi
Instituf $Elevage et de Médecine
bien être envisagée pour le faisan. En captivité
vétérinaire des Pays tropicaux
les Columbidés consomment facilement du vert
Maisons-Alfort
lorsqu’ils en ont la possibilité.
On peut également envisager comme source
Laboratoire national de /‘Elevage
+
de contamination l’absorption, sur I’emplace-
et de Recherches vétérinaires
ment d’un cadavre ancien, de graines, de grit
Dakar-Hann
_,* --
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SUMMARY
Type C Botulism in a dove (Sfrepfopelio
roseogriseo boroensis) from
Ferlo (Senegal)
Cases of Botulism, type C, have been observed in a dove (Streptopelio
roseogriseo borunensis) from Ferlo.
The causative agent, a strain of Closfridium botulinum was isolated from the
intestinal tract of a bird which had died in natural conditions. This ouibreak of
avian Botulism seems to be related to the extension of ihe disease amongst
herbivorous animals, which has been recorded in this part of Senegal.
The consumption of larvae and pupae from flies infected with CI. bofulinum
spores could explain the infection of ihe birds.
RESUMEN
Botulismo de tipo C en una tortola (Sfreptopelio roseogriseo bornuensis) del
Ferlo (Senegal)
Se observaron casos de botulismo C en una toriola del Ferlo (Sfrepfopelio
roseogriseo bornuensis). Se ais16 la cepa de Closfridium bofulinum del contenido
intestinal de un pajaro muerio en condiciones naturales. Esta epizootia de
botulismo aviar parece ligada con la extension del botulisme de 10s herbivoros
encontrada en esta region del Senegal. El consuma de las larvas y de las pupas
de las moscas portadores de esporas del boiulismo seria causa de la conta-
minacion de 10s Columbridoe.
BIBLIOGRAPHIE
1. AKKER (J. B. VAN DEN) et WILSON
dies of the toxin of « Closfridium bofuli-
(V. T.). - Twenty years of bird banding at
num >>. - VI. Botulism among pheasants
Bear River Migratory Bird Refuge, Utah.
and quails, mode of transmission and degree
J. Wildlife Management, 1949, 13, 359-376.
of resistance offered by immunization. Int.
2. BELL (J, F.), SCIPLE (G. W.) et HUBERT
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(A. A.). - A microenvironment concept
5. COBURN (D. R.) et QUORTRUP (E. R.).
of the epizoology of avian
botulism.
- Atypical botulism in turkeys. J. Am. vet.
J. Wildlife Management, 1955, 19, 352-357.
med. A~S., 1938, 93, 385-387.
3. BOROFF (D. A.) et REILLY (J. R.). - Active
6. COBURN (D. R.) et QUORTRUP (E. R.).
immunization of pheasants and ducks against
- The distribution of botulinus toxin in
« Closfridium bofulinum » type C intoxi-
duck sickness area. 3rd No. Amer. Wildlife
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4. BOROFF (D. A.) et REILLY (J. R.). - Stu-
7. DICKSON (E. C.). - Botulism : a cause of
603
limberneck in chickens. J. Amer. vef. med,
18. LAKIN (H. W.), QUORTRUP (E. R.) et
AS~., 1917, 3, 612-613.
HOTCHKISS (N.). - The relation of sele-
8. GENEROSO (J. D.) et AGUSTIN (F. SAN).
nium to western duck sickness. AU~., 1944,
r
- Botulism in ducks along Laguna de Bay.
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