PARASITOLOGIE A . G u e y e ’ Mb. Mbengue...
PARASITOLOGIE
A . G u e y e ’
Mb. Mbengue ’
A. Diouf ’
I Tiques et hémoparasitoses du bétail au
M.L. Sonko ’
Sénégal. V. La zone nord-guinéenne
GUEYE (A.), MBENGUE (Mb.), DIOUF (A.), SONKO (ML.).
fia vomitoria Afz. Cette forêt très importante jusqu’à une
Tiq~cs et hEnqx~rasitoses
dti bétail ÜLI Sénégal. V. La zone nord-gui-
époque assez récente, est presque entièrement détruite
néenne. Revue E/n,. Mkl. vit. Ptr~s rrop..
1993. 46 (4) : SS I-56 I
par l’extension des terrains de culture de l’arachide ou du
Les auteurs rapportent les resultats d’une étude sur les tiques et les
riz dans les zones de bas-fonds. A cette formation, ont
hémoparasitoses des bovins, des ovins et des caprins de la zone nord-
alors succédé des savanes densément boisées ou des
guinéenne. Un détiquage systématique de 40 bovins, 40 moutons et 40
forêts sèches denses à farinari excelsa. Sabine, Deta-
chevres est effectué pendant 15 mois dans le but de déterminer la
rium senegalense J.F. Gmel., Khaya senegalensis
dynamique des populations et de préciser les sites préférentiels de
fixation des différentes espèces suivantes récoltées sur ces animaux :
(Desr.) A. JU~S., Afzelia africana Sm. et Erythrophlaeum
Amhlyomma variegatum, Boophilus geigyi, Hyalomma truncatum, H.
guineense (photo 1). Les palmiers à huile (Elaeis gui-
marginatum rufipes, Rhipicephalus sulcatus, Rh. senegalensis, Rh.
neensis Jacq.) forment encore aujourd’hui des peuple-
lunulatus. Des études sont menées simultanément sur les hémoparasi-
tosrs par réalisation de frottis de sang et de splénectomies. Chez les
ments denses aussi bien dans les bas-fonds et les gale-
hovins, sont mis en évidence : Anaplasma
marginale, Ehrlichia bovis,
ries qu’en dehors de ces sites typiquement
Trypanosoma vivax, Theileria mutans, Theileria velifera. Les infec-
hydromorphes, traduisant ainsi la faible profondeur de la
tions decelées chez les petits ruminants sont occasionnées par Ana-
plasma ovis, Ehrlichia ovina, Trypanosoma congolense, Theileria ovis.
nappe phréatique par rapport à la surface du sol (photo
Les valeurs de I’hématocrite d’animaux apparemment sains sont étu-
2).
diées, de même que les variations saisonnières de ce paramètre héma-
tologique.
Dans ce cadre propice aux activités agricoles, existe en
outre une tradition pastorale avec l’exploitation d’espèces
trypanotolérantes telles que le bovin Ndama, le mouton
et la chèvre Djallonké. Pour des raisons sociales, I’exploi-
tation des caprins est plus développée que celle des
LE MILIEU
ovins. La pratique de l‘élevage dans cette aire géogra-
(Carte 1)
phique est favorisée par la présence, dans la moitié sep-
tentrionale, de pâturages naturels en dépit de la densité
La zone nord-guinéenne, communément appelée Basse
des arbres, et dans la partie méridionale par l’existence
Casamance, représente la région la plus humide du
de jachères culturales mises à profit par le bétail. Des
Sénégal, avec un indice pluviométrique compris entre 1
graminées non pyrophiles forment une composante
200 et 1 850 mm. Elle est caractérisée par un climat tro-
essentielle de la strate herbacée de cette région’située à
pical qui peut être considéré comme un sous-climat mari-
l’extrême sud du pays (1).
time du climat sahélo-soudanais (3) avec des maxima de
température de mars à mai et des minima relativement
bas en janvier et février (tabl. 1). Les minima concernant
l’humidité sont observés en février-mars. La saison des
pluies, de durée moyenne, s’étale habituellement de mai
à octobre. La pluviométrie enregistrée à Ziguinchor au
cours des années 1986 et 1987 est indiquée dans le
tableau II ; les normes pluviométriques de la région sont
de 1 393 mm, moyenne calculée entre 1951 et 1980
dans cette même localité.
La physionomie de la végétation primaire a subi peu de
modifications ; c’est celle d’une forêt dense semi-décidue
comportant comme essences : Ricinodencfron heudelotii
(Baill.) Pierre, Pentaclethra macrophylla Benth. Guibour-
tia copallifera Benn. leonensis J. Léon, Chlorophora regia
A. Chev. Daniellia oliveri (Rolfe) Hutch. et Dalz., Rauwol-
. 1. ISRA-LNERV, BP 2057, Dakar-Hann, Sénégal.
Reçu le 3 8.1992, accepté le 14.9.1993.
Revue Élev. Med. vét. Pays trop., 1993,46 (4) : 55 l-56 I
551
A. Gueye Mb. Mbengue A. Diouf M.L. Sonko
TABLEAU 1 Iémpératures et humidités relatives enregistrées à Ziguinch.or.
Juillet Aoûi Sept Oct.
Mars Avril Mai
198E 1986
198ï 1987 1987
1
Température Maxima ~
34,4
31,2
32,7
37,9 36,7
Minima 23,4 23,7 23,l 23,1 23,9
18,2 21,7
96 99
99
9 8
8 5
64 70
6 7
5 7
t 22
TABLEAU 11 Pluviométrie (en mm) enregistrée à Ziguinchor en 19X6 et 19X7.
‘--.-.l. .._ Mois
pan”. ~~Fé~~l MarsT Avril ~
Mai 1 Juin
Juillet
Août
Sept.
oct.
Nov. ’
Total
A n n é e -.-............
l
annuel
-
-
1986
60,O
200,4
319,8
335,o
60,O
TR
’
975,2
1987
97,l
190,9
473,3
219,o
61,2
-
1 042,8
L-
I
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Ils sont identiques à ceux mis en œuvre dans les zones
écologiques dont [étude a été réalisée précédemment (7,
8, 9, 10). Dans le but d’étudier l’écologie des tiques inféo-
dées au bétail, un suivi de la dynamique des populations
de ces acariens est effectué durant 15 mois, de juin 1986
à août 1987, sur 40 bovins, 40 ovins et 40 caprins. Les
sites de fixation préférentiels de chacune des especes,
au niveau des 7 régions anatomiques définies chez ces
ruminants (7), sont identifiés.
Des investigations sur les hémoparasites hébergés par
ces ruminants, et transmis éventuellement par les tiques,
sont réalisées successivement à la saison des pluies et à
la saison sèche dans le but d’évaluer l’impact de la sai-
son sur la prévalence des infections occasionnées par
Photo 1 : Prerrip de for& den.te
les protozoraires.
La valeur de I’hématocrite des animaux soumis au mode
de conduite de l’élevage traditionnel est très dépendante
de l’environnement qui peut subir, selon les zones écolo-
giques, des modifications plus ou moins importantes de
la végétation au cours de l’année. L’évolution quantitative
et qualitative de ces ressources fourragères, affecte cer-
tains paramètres hématologiques comme I’hématocrite.
Afin d’apprécier ces variations, des mesures du volume
globulaire du sang des différentes espèces animales sont
effectuées durant les deux saisons.
RÉSULTATS
Les récoltes mensuelles de tiques ainsi que les sites pré-
férentiels de fixation des tiques sur les bovins, les ovins.
et les caprins sont rapportés dans les tableaux III à VIII.
Photo 2 Peuplement de pdmwr~ il hu,lr.
552
PARASITOLOGIE
Les bovins (tableaux III, IV)
Population de tiques
Amblyomma variegatum (Fabricius, 1794)
C’est l’espèce dominante, avec une fréquence relative de
77,46 p. 100. Les bovins de cette zone écologique, à la
différence de ceux de la région des Niayes (7), sont très
infestés par les larves et les nymphes. Les sites de fixa-
tion préférentiels des pré-imagos sont les oreilles (région
1) et l’abdomen-pattes-fanon (région 4) avec respective-
ment, des taux de 66,04 et 19,62 p. 100. II est important
de préciser que pour les larves, le site préférentiel est la
région 1 avec un taux de 96,31 p. 100, correspondant à
Mois
des effectifs de 7 763 individus ; tandis que pour les
nymphes, c’est la région 4 avec un taux de 58,54 p. 100
- M â l e s
+ Femelles
équrvalent à des effectifs de 2 189 individus. Les imagos
se fixent surtout au niveau de la région 4 (6358 p. 100)
et de la région anogénitale ou région 5 (30,17 p. 100).
La dynamique des populations est caractérisée par I’exis-
tente d’une seule génération annuelle, avec en plus la
présence simultanée sur les animaux de toutes les
100) et le dessous (41 ,l p. 100) ; la région anogénitale
stases pendant une période relativement longue,
étant un site secondaire avec 17,9 p. 100.
d’octobre à février (fig. 1). Les imagos sont présents sur
les bovins durant toute l’année. Néanmoins, à partir de
La dynamique des populations est marquée par I’existen-
novembre, l’activité des femelles se réduit et devient
ce de deux pics d’infestation pendant la saison sèche,
nulle au mois de février. Les premières réinfestations par
notamment en novembre-décembre et en avril-mai (fig.
les femelles ne sont alors enregistrées qu’au mois de
2). Par contre, durant la saison des pluies, on note une
mai. Les pics des populations imaginales se situent en
réduction très nette de la charge parasitaire comme cela
juin. avec une légère réduction en août due probable-
est observé pour cette tique dans la zone sud-soudanien-
ne (10). Ainsi, la variation d’abondance de 13. geigyi en
ment à la forte pluviosité enregistrée à cette époque.
fonction des saisons est similaire à celle de Boophilus
decoloratus (Koch, 1884) dans la région des Niayes (7),
et de Boophilus microplus (Canestrini, 1888) dans la
savane brésilienne (5) ces deux dernières espèces étant
Population de tiques
également affectées par l’excès d’humidité.
16OC-
-.
Les populations de B. geigyi de la zone nord-guinéenne
14oc
:,
I
sont en outre numériquement moins importantes que
12oci
celles étudiées dans la zone sud-soudanienne, région
moins boisée (10) (fig. 2).
Hyalomma truncatum Koch, 1844
L’espèce ne semble pas abondante dans cette région
méridionale où sa fréquence relative est très réduite : 2,3
p. 100. Le faible niveau de ses populations résulte cet-tai-
Mois
nement de la présence de la forêt et de la pluviométrie
élevée enregistrée dans cette aire géographique. Cepen-
dant, dans les régions forestières de l’Afrique centrale,
cette tique se localise dans des savanes guinéennes (4)
recevant plus de 1000 mm de pluies annuelles ; ce qui
dénote donc pour ce Hyalomma une certaine tolérance à
Boophilus geigyi Aeschlimann et Morel, 1965
l’humidité en l’absence d’une strate arborée dense.
Les sites de fixation primaires sur l’hôte sont la queue
Par ordre d’importance, cette espèce vient en seconde
(région 6, 48 p. 100) et le dessous (22,2 p. lOO), tandis
_ position avec une fréquence relative de 8,7 p. 100. Les
que la région anogénitale (18,87 p. 100) et les pieds
sites préférentiels de fixation sont les oreilles (40,l p.
(région 7, 10,8 p. 100) constituent des sites secondaires.
553
A. Gueye Mb. Mbengue A. Diouf M.L. Sonko
TABLEAU III Récoltes mensuelles des tiques sur bovins.
T
T
\\.‘l
Mois
Total/ Total \\bondanc
Juin uille Aoûi: !Sept
xc. J anv Fév. Vlan; Avril Mai I IJuin uille Aoû
relative
EspèCA\\
par ! par
Y.
Xase 1986
stase espèct
p.100
-
-
166 118s 44<
120 134
-
-
2
-
--+-
8060
175
17
28
959 968
134 653 359 107
31
-
-
A. variegatum
932
77746
08' 314 827 134
33
25
42
18
17
85 657 ‘1
773 217
338 651
150 452
29
3
4
1
-
-
42
,/ 1
393
55
-
-
-~ -
-
-
-
-
-
168
2
50
11
61
35
9
22
61
130 206
22
t3. geigyi
52
4
19
3
38
54
1
7
21
45
55
33 15
100
15
44
20
203 200
41
68
124
97
83
95
46 1227
-
- t -
-
-
-
-
-
-
- -
-
-
-
-
-
-
-
-
-
- -
H. truncatum
37g : 657 ~ 237
23
46
63
22
7
7
27
21
12
2
21
31
19
12
36
54
26
12
19
23
27
5
1
8
9
15
278
-
-
-
-
i -
-
-
- -
-
N i-
H. marginatun
-
-
-
-
-
-
- -
-
-
rufipes
-
-
-
d
-
3
1
-
-
1
1
3
1
2
004
-
-
-
-
-
-
-
9
-
1
-i
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Rh. sulca tus
N -
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
- 11634
5 91
12
495 389
12
-
-
1
-
-
6 ,-
2
11
114 1 036i
P
-
3
251
252
16
3
1
10
62
598
L -
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Rh. senegalens is /
-
d 203
121
32
257
4
5
17
29
1 3 20
31
-
20 !; -
743 1283
464
l Y 150 72 48 131 3 2 1 22 22 2
30
35
540
L.-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
N ;-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Rh. lunulatus
CT / 21
16
4
44
-
-
-
-
-
1
- : 86
232 084
100
3
-
-
-
-
-
1
2 ' 1 4 6
9 [ 25
8
7
Total
27628
100
L = larves ; N = nymphes ; Z’ = mâles ; ? = femelles.
TABLEAU IV Récoltes de tiques par région anatomique sar bovins (pourcentage entre parenthèses).
‘._
,
1
. .
I
H. fruncatus
.
..\\
Espèces
A. variegatum
B. geigyi
H. m. rufipes Rh. sulcatus Rh. senegalensis
Rh. lundafus
Régions . .
anatomiques '. .
I
PI
I
PI
i
I
I
PI ; I PI
-
Oreille (Région 1)
2 9
(0,30)
(2,& -
l(
Tête,encolure (Région 2)
143
(1,481
Dessus(Région 3)
(gbs2)
Abdomen, pattes (Région 4) (iJ,$l
Région anogénitale (5)
j
2897
;(30,17)
(Oh
Queue(Région6)
:
42
l
(0,43)
(0,06) -
i-m
-
Pieds (Région 7)
Valeurs totales
/ : imagos ( d + Y) ; PI : préimagos (N + L).
554
PARASITOLOGIE
Dans la variation d’abondance, en dépit de la faiblesse
Rhipicephalus lunulatus Neumann 1907
des effectifs, l’amorce des deux vagues successives
d’infestation est perceptible. Cette courbe de parasitisme
Son aire de distribution est comprise entre les isohyètes
bimodale est toutefois beaucoup plus marquée dans les
de 750 et 2 000 mm (11). Elle est nettement moins abon-
zones écologiques moins humides (7, 8).
dante dans la zone nord-guinéenne que dans la zone
sud-soudanienne qui paraît plus propice à l’espèce et où
If. marginatum rufipes Koch, 1844
elle domine dans l’ensemble du groupe Rhipicephalus
(10). Son abondance relative est de 0,84 p. 100. Dans
L’espèce est rare dans cette région boisée qui ne corres-
cette zone humide, Rh. lunulatus se fixe sur les animaux
pond pas à l’habitat normal de la tique en Afrique sub-
essentiellement au niveau de la queue (53,8 p. 100) et
saharienne. La distribution de H.m. rufipes intéresse plu-
des pieds (34,4 p. 100).
tôt les steppes et les savanes des régions ne bénéficiant
L’activité de l’espèce est strictement limitée à la période
que d’une seule saison des pluies (2, 12). L’essentiel des
des pluies, traduisant ainsi l’existence d’une seule géné-
spécimens récoltés se localise sur les marges de l’anus
ration dans l’année. Contrairement aux imagos de Rh.
(région 5).
sulcatus ceux de Rh. lunulatus débutent leur phase para-
sitaire dès la tombée des premières pluies.
Rhipicephalus sulcatus Neumann, 1908
Les ovins (tableaux V, VI)
La zone nord-guinéenne constitue au Sénégal, la zone
Les moutons sont infestés par l’ensemble des espèces
écologique la plus favorable à Rhipicephalus sulcatus,
identifiées sur les bovins à l’exception de H. marginatum
qui est l’espèce dominante du genre Rhipicephalus. La
rufipes. La différence entre ces deux ruminants réside
distribution habituelle de Rh. sulcatus en Afrique occi-
surtout dans la charge parasitaire dont les diverses
dentale et centrale, concerne les savanes boisées sub-
valeurs résultent soit des préférences d’hôte des tiques,
équatoriales guinéennes, les mosaïques forêts-savanes
soit du mode de pâturage auquel sont soumis les ovins.
et les savanes boisées subtropicales sud-soudaniennes
(12). La fréquence relative de l’espèce est de 59 p. 100
et le site de fixation préférentiel de ses imagos est la
Amblyomma
variegatum (Fabricius, 1794)
région 1 (97,85 p. 100).
L’infestation globale occasionnée par cette tique sur les
Dans la dynamique des populations de Rh. sulcatus on
moutons est très inférieure à celle observée sur les
distingue, pour les adultes, une période d’activité très
bovins. Néanmoins, A. variegatum domine de loin les
nette limitée presque exclusivement à la saison des
autres espèces récoltées avec une abondance relative
pluies. Ce fait laisse supposer l’existence d’une seule
de 86,08 p. 100. Les ovins hébergent l’ensemble des
génération annuelle. En outre, les fortes infestations des
stases. Les sites de fixation préférentiels des imagos
animaux par cette tique ne sont constatées que quelques
sont la région anogénitale (3354 p. 100) et la région de
semaines plus tard, après la tombée des premières
l’abdomen et des pattes (2456 p. 100).
pluies.
Autres espèces
Rhipicephalus senegalensis Koc h , 1844
Dans les conditions de l’élevage en zone nord-guinéen-
ne, le parasitisme occasionné par les autres espèces, en
Rhipicephalus senegalensis trouve dans cette région les
I’occurence H. truncatum, B. geigyi, Rh. senegalensis,
conditions répondant le mieux à ses exigences écolo-
Rh. sulcafus et Rh. lunulatus, est très faible. Ceci tient au
giques. La fréquence relative de l’espèce est de 4,6 p.
fait que les moutons restent attachés au piquet pendant
100. Cette tique est présente sur les animaux durant
la saison des pluies, qui est également celle des activités
toute l’année avec un accroissement très net de I’infesta-
agricoles. Par conséquent, les ovins ne deviennent plus
tion à la période pluvieuse. Ce parasitisme quasi-perma-
accessibles à ces tiques qui sont à la recherche ou à
nent rappelle quelque peu les observations de VASSI-
l’affût d’hôtes dans les diverses formations végétales.
LIADES (14) concernant la présence de cette tique sur
les bovins de la région des Niayes tout au long de
l’année, avant la sécheresse de la décennie 1970-l 980.
Les caprins (tableaux VII, VIII)
Le site d’élection des imagos qui constituent l’exclusivité
Comme pour les ovins, toutes les tiques observées sur
des récoltes est l’oreille (66 p. lOO), tandis que le pied
les bovins à l’exclusion de H. marginatum rufipes, se
(17,9 p. 100) et la queue (12,3 p. 100) représentent des
retrouvent chez les chèvres avec de grandes variations
sites secondaires.
quant à l’importance de la charge parasitaire.
555
A. Gueye Mb. Mbengue A. Diouf M.L. Sonko
TABLEAU V Récoltes mensuelles des tiques sur moutons.
-._ ‘,
-!
-,,, Mois
rota1 Total ‘~
Abondance ’
Juin
uille t1ioût Sept oct.
\\lov.
X?c. lanv. Fév. vlars 4vril M a i
luin
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Espèce&.,,,
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p.
100
,
-.-
-.-
-
-
1
1 6
-
-
-
-
-
-
-
3
3 0 8
1
3
6 3 2 - - T - - - y
1 0 5
8 3
-
1
7
4 5
2 2 5
1 1 7
128
1 6
6
1
2
-
-
736 1 7 2 6 ’ 86,08
A. variegatum
-
5 2
7
2 2
-
-
-
-
-
-
1 2
2
9
1 2
3
1 1 9
l
/
-
8
8
1 3
-
-
-
-
-
-
-
2
1
2
5
3 9
.-
-
-
-
-
-
-
- - - - - - - -
-- +
-4
-
H. trunca tum
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
2
3
-
-
-
2 2
7
1
1
1
1
-
4 1
-
-
1
3
-
-
-
-
-
-
-
-
-
6
3”
1 3
--
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
1
7
1
1
1 0
B. geigyi
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
1
1
-
-
2
1
-
9
1
1
-
1
2
2
-
2
1
2 2
-~
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Rh. senegalensk
-
1
8
-
-
-
-
-
-
-
2
1
-
-
2 0
1
1:
3
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
1 9
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
/
Rh. sulcatus
I
-
1 0
8
-
-
-
-
-
-
-
4
4
8
73
/
3,64
2
1
11
-
-
-
-
-
-
-
4
3
1 6
3 8
l
- -
_. --
-
1
_i__---
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Rh. lunulatus
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
1 3
1 4
6
3 3
80 I 3,‘39
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
3 0
3
1 4
4 7
1
Total
! 005 i
- - - -,l-?op
L = larves ; N = nymphes ; d = mâles ; Y = femelles.
TABLEAU VI Récoltes de tiques par région anatomique sur moutons (pourcentage entre parenthèses).
.~~r~. ~~~ -.-.-- -.~_~-.-
1.. -.. __ Espèces
, A. variegatum /
B. geigyi
Rh. lunulatus
Rh. sulca Us
Sh. senegaknsis
I
PI
I
PI
I-~.~-
Oreille (Région 1)
l
8
7 9 2
/
(5,06) (50,51)
($0) (9O;OO)
- -
(89285) -
(5,?2)
-
_ _ - - - - - - -
-!
Tête, encolure
-
-
(Région 2)
(5;9)
-
-
-
Dessus (Région 3)
(7369)
-
(l,l44)
-
(2,;6)
-
-~~
-
-
1
Queue (Région 6)
,
(0,:3)
($6)
-
-
(l&)
-
(1,244) -
(15638)
- i
Pieds (Région 7)
(1,144) -
(6:,;3) -
Valeurs totales
---~ÏcÏq~-~-pi-
80
-
69 --
39
- i
_~~_
/ : imagos ( d + 9) ; PI : préimagos (bl + L)
5 5 6
PARASITOLOGIE
_,
TABLEAU VII Récoltes mensuelles des tiques sur chèvres.
‘- .
‘otal ‘otal
,bondana
“\\__
Mois
luin uillet! Août Sept. 33
a. snv q év.
hri
vlai Juin uillet Août par par
relative
:spèces‘,--..,,,
,tasf
986
tase ;pèce
p. 100
L
5
5
275
13(
-
-
-
-
-
538
2
95:
N
42
TiZ
-
3
78
12
16
7
3
-
-
13
10
185
213
94,45
4. variegatum
ô
2
1 3 :5d II s
4
11
1
-
-
-
- 4ô
6d
58
Q
-
3 12Q 19
1
-
-
-
-
-
-
- 2Q
6Q
15
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
l-
I
Y. trunca tum
N
-
- - -
-
-
-
-
-
-
-
-
-
ô l
- -
-
-
-
-
-
-
-
-
-
1
1
! d
2
10
0.42
Q
-
-i_
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
l
3Q
IQ
-c
- -
-
-
-
-
-
-
-
-
L
-
-
-
/
-
-
-
-
5. geigyi
ô
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
2 6
2
0,42
Q l
-
-
-
-
-
-
-
1 Q
1 P
10 1 Q
49
8
10
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Ii
Rh senegalensiz
ô
-
2d 1 d
1
-
-
-
3 ô -
15
Q
-
-
-
-
2Q
9Q
8Q
12 Q -
45
j1:-
60
2,56
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-LN -
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Rh. lunda tus
6
-
-
-
-
-
-
4 6 IS
IS
41
1,75
Q
-
-
-
-
-
-
4P 10 Q 7P
365
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
h
-
-
-
-
-
-
-
-
Rh.su/catus
ô
-
-
-
-
16
-
-
-
-
16 4
9
0,38
P
-
-
-
IQ
3Q
-
-
-
-
-
1 P
5
Total
! 343
100
L = larves ; N = nymphes ; z’ = mâles ;
? = femelles.
TABLEAU VIII Récoltes de tiques par région anatomique sur chèvres (pourcentage entre parenthèses).
i’-_ -
A. -.
--
Espèces 7 A. variegatum
13. geigyi
H. truncatum
R é g i o n s ‘ . ‘ . . - - - . . , i
a n a t o m i q u e s ‘x, ’
1
PI
I
P I
.l
Oreille (Région 1)
- &?oE)
(2020)
-
l
, ~~~~~~~~ ~.._. -
----Y
-
-
Tête, encolure
(Région 2)
24865) (014s)
Dessus (Région 3) ! - -
!-..-..- -..--
I
Abdomen, pattes
;
6
(Région 4)
I
(8,21) (0:;8)
i Région anogénitale / 33
1 (Région 5)
1
(45,20) $0)
\\ .~~-.
-T---
!
, Queue (Région 6)
/
( 5 4 7 ) (0523)
l
1
Pieds (Région 7)
(5050)
-
10
-
10
-,60
-141
-
9
-
I
i
/ : images ( $ + Y) ; PI : préimagos (N + L).
557
A. Gueye Mb. Mbengue A. Diouf M.L. Sonko
TABLEAU IX Diverses parasitoses décelées sur frottis de sang chez les bovins (pourcentage entre parenthèses).
l
I
Anaplasma Anap.àsma
j
marginale
marginale
+
_.
Trypanosoma I The,/eria
v i v a x
murans !
TABLEAU X Diverses parasitoses décelées sur frottis de sang chez les ovins (pourcentage entre parenthèses).
Anaplasma ovis-_ Thej,;;;;;F-.---
Ehrkhia ovina -1. T. congolense
Fin de la
saison sèche
2 0 0
1 4 6
3 6 ( 1 8 )
1
-.-...
Fin de la saison
des pluies
2 0 0
1 7 4
14 ( 7 )
.-..---- -
Exception faite CA. variegatum, I’infestation due aux
Cependant, la grande majorité de ces animaux ne pré-
diverses espèces est insignifiante. Cette situation décou-
sente pas de parasites sur les frottis sanguins confection-
le de la restriction des mouvements des caprins durant la
nés et ceci aussi bien à la saison sèche qu’à la saison
période des cultures, et de la préférence manifestée par
des pluies (tabl. IX). Une splénectomie effectuée sur un
les tiques pour d’autres mammifères.
taurin Ndama originaire de la région, n’entraîne chez cet
animal que la multiplication de quelques protozoaires
Amblyomma
variegatum (Fabricius, 1794)
dont Babesia bigemina et Theileria mutans ainsi qu une
discrète apparition d’Anap/asma marginale. Sur le terrain,
Cette espèce est largement dominante parmi les tiques
il est souvent noté des cas de piroplasmose fatale chez
identifiées sur ce ruminant avec une fréquence relative
des veaux de moins de 6 mois.
de 94,45 p. 100. L’essentiel des individus récoltés sont
des larves (88,3 p. 100) et des nymphes (8,3 p. 100). Le
parasitisme engendré par les imagos est très réduit, car
Les ovins (tableau X)
au moment où ces tiques adultes entrent en phase para-
sitaire, les chèvres sont à l’attache et ne fréquentent plus
Selon le même protocole que celui mis en œuvre C:hez
les pâturages naturels.
les bovins, les moutons ont fait l’objet d’investigations. La
prévalence du parasitisme détecté dû aux protozoaires
Hémoparasites
sanguicoles est faible. Les diverses espèces hébergées
par les ovins sont par ordre d’importance Anaplasma ovis
Les bovins (tableau IX)
Lestoquard, 1924 ; Theileria ovis Rodhain, 1916 et Try-
panosoma congolense Broden, 1904. Des éléments iden-
Des frottis de sang sont réalisés sur 200 bovins, succes-
tiques à Ehrlichia ovina (Lestoquard et Donatien, 1936)
sivement à la fin de la saison sèche et à la fin de la sai-
sont observés dans les mononucléaires chez certains
son des pluies. Les parasites décelés sont Anaplasma
animaux (13 cas).
marginale Theiler, 1910 ; Ehrlichia bovis, (Donatien et
Lestoquard, 1936) ; Theileria mutans, (Theiler, 1906) ;
Deux moutons Djallonké provenant de la Basse Casa-
Theileria velifera (Uilenberg, 1964) ; Babesia bigemina
mance ont subi une ablation de la rate. Ils révèlent, au
(Smith et Kilborne 1893) ; Trypanosoma vivax Ziemann,
bout de Il jours, des infections à Anaplasma ovis et
1905 ; Trypanosoma congolense Broden, 1904 ; Setaria
Theileria ovis.
labiatopapillosa
(Alissandrini, 1838).
5 5 8
PARASITOLOGIE
TABLEAU XI Diverses parasitoses décelées sur frottis chez les
Des études précédentes (8, 9, 10) effectuées au niveau
caprins (pourcentage entre parenthèses).
des différentes zones écologiques ont confirmé I’impor-
1~
j
-
tance de l’alimentation et de la pathologie sur la variation
Saisons
: Chèvres 1 Chèvres ’
examinées 1 indemnes Anaplasma sp.
de ce paramètre hématologique. Les modes d’élevage et
de conduite de troupeau pratiqués dans un système de
!
/
Fin de la
1
1
production ont également leur influence sur I’hématocrite
saison sèche i
200
1 5 0
50(25)
(10). Les valeurs moyennes constatées pour les diverses
l
,
espèces sont présentées dans le tableau XII. On
remarque une différence significative entre les saisons à
!
propos de ces valeurs.
Concernant les bovins, leur hématocrite est à la fois infé-
rieur à celui des bovins adultes de la région paléarctique
qui varie entre 34 et 38 p. 100 (13) et à celui des ani-
TABLEAU XII Valeurs tnoyennes de l’hétnatocrite chez les
maux de la zone nord-soudanienne (9). Cette situation
animaux adultes apparemment sains. Zone nord-guinéenne.
résulterait-elle d’une pression pathologique plus forte au
niveau de la Basse Casamance, et/ou de l’existence de
Saisons
Bovins
Ovins
:
Caprins
ressources fourragères moins importantes malgré I’abon-
I-
dance manifeste de la biomasse végétale dans cette
n = 200
n=197
n= 186
région forestière ?
Fin de saison
m = 32,9
m = 30,2
m = 34,4
sèche
écart-type =
écart-type =
écart-type =
On note de même, au sujet des ovins, une valeur plus
5,03
5,83
6,46
faible de ce paramètre hématologique, comparativement
t
+ ~- ~-. ._-._ ~-.
à celle des animaux des pays tempérés et de la zone
n=197
n=189
n= 196
sahélienne, qui avoisine 38 p. 100 (8). A la différence des
Fin de saison
m = 34,7
m = 28,7
m = 31,6
observations effectuées sur les moutons des régions
des pluies
écart-type =
écart-type =
écart-type =
6,27
septentrionales, les animaux de la zone nord-guinéenne
5,66 j
6,59
ont un meilleur hématocrite durant la saison sèche, seule
Comparaison
z = 3,15
E= 2,74
z = 4,34
période de l’année où ils ne sont pas à l’attache et durant
des moyennes Significatif
Significatif
Significatif
laquelle ils peuvent exploiter tous les parcours naturels.
n = taille des échantillons : m = moyenne.
Chez les chèvres, en revanche, on constate la variation
. saisonnière classique de I’hématocrite avec un accroisse-
ment très net de la valeur à la période sèche. Le facteur
déterminant de l’amélioration de I’hématocrite à cette sai-
son est la part importante des ligneux dans l’alimentation
Les caprins (tableau Xi)
de ce ruminant (6).
Les enquêtes saisonnières réalisées sur 200 caprins à
Les observations faites au niveau de la zone sahélienne
l’instar des investigations menées sur les deux autres
et de la zone nord-soudanienne (8, 9) dans les conditions
espèces de ruminants ne révèlent que des infections à
de l’élevage extensif mettent en évidence la baisse régu-
Anaplasma ovis. Durant la saison sèche 50 cas de cette
lière de I’hématocrite lors de la saison des pluies, bien
infection sont identifiés tandis qu’à la période post-hiver-
que les animaux ne soient pas ici au piquet à cette
nale seuls 18 cas sont notés. Ces résultats sont confir-
époque. La moyenne notée sur les animaux à la fin de la
més par les splénectomies effectuées sur deux chèvres
saison sèche est sensiblement égale à celle des caprins
Djallonké dont les éryhtrocytes sont massivement infec-
des régions tempérées qui est de 35 p. 100.
tés par cette rickettsie suite à cette opération.
CONCLUSION
Hématocrite
Le volume globulaire considéré comme indicateur biolo-
La zone nord-guinéenne, région essentiellement agrofo-
gique traduit sur le plan physiologique la réponse de I’ani-
restière, offre des potentialités pastorales limitées.
mal à son environnement, dont il subit les effets, à tra-
L’abondance d’essences non exploitables par le cheptel
vers les actions de divers facteurs biotiques et
et l’exiguïté des espaces pâturables constituent de
abiotiques. II est donc pratique d’user de cet élément de
sérieuses contraintes pour l’expansion de l’élevage des
référence de l’état général du cheptel pour évaluer le
ruminants domestiques. Les résidus de récolte laissés
comportement des animaux dans le milieu naturel au
sur champs représentent cependant un point alimentaire
’ sein duquel ils évoluent.
déterminant pour assurer l’entretien de ces animaux.
5 5 9
La productivité numérique des troupeaux et les perfor-
3. AUBREVILLE (A.). Climats. l’nrêts et désertification de l’Afrique tropi-
mances pondérales des animaux sont très affectées par
cale. Pari\\. Société d’éditions géographiques. maritimes et coloniales.
la multiplicité des espèces de parasites et par la patholo-
lY4Y. 351 p.
gie infectieuse sévissant dans cette zone humide avec
comme dominante la brucellose bovine et les nombreux
4. ELBL (A.>, ANASTOS (G.). Ixndid ticks (,Acarinn. IxodidaeI
of C’cntral
cas de charbon bactéridien.
Africa. Vol. IV. Twvuren. Bel$que. Musée Rnyal de l‘Afrique crntrtlle.
l966. 412 p. (Annales. séries wences /oolo$ques n013X).
Dans les conditions de l’élevage traditionnel, basé surtout
sur l’exploitation des parcours naturels, on aboutit en
5. GOMES (A.). HONER (M.R.). SCHENK rM.A.M.1. CURVO (J B.E.).
général à une situation de stabilité enzootique en ce qui
Populations of the cattle tick (Koo~~/~i/rc.r
~~~icw~drc.r) on purehred
Nrllore.
concerne les mladies transmises par les tiques. Cepen-
Ihage ad Nellore
x European
crossbreds
in the Brwilian savanna. Tw[>.
dant, si les populations de vecteurs n’atteignent pas un
A/lirv. N~I/? Pïod., 1089, 21 : 20-3.
niveau suffisant, la stabilité des enzooties n’est pas entiè-
rement assurée. Une telle situation est-elle à l’origine des
6. GUERIN (H.). RICHARD (D.). FRIOT (D.). MBAYE (Nd) en ctrllnho-
cas de piroplasmose à Babesia bigemina diagnostiqués
ration avec C’ORREA (A.). NDIAYE (1.). BA (T.M.). DIOP (M.1. AHOK-
chez les veaux et qui entraînent une mortalité sur ces
PE (B.). Les choix alimentaires des ruminants domestiques (bovins. cwinb.
caprinb) sur les pâturages sahélicns.
Leurs facteurs de variation ei leurs
jeunes ?
conséquences. I~I : Actes de la Conférence ACSAD-OAA-GTZ-CIPE.4 sur
Amblyomma
variegatum est l’espèce dominante dans
les productions animale\\ en znnes arides. Damas. Syrie. 7-13 wptemhre
cette région où elle abonde comparativement aux effec-
19X.5. Dakar. ISRA-LNERV. 19X5. ( réf.n”87/Al. NU~.)
tifs des populations des autres zones écologiques étu-
diées (7, 9, 10).
7. GUEYE (A.,. MBENGUE (Mb.). DIOUF (A.). SEYE (MI Tique,s et
hétnoparasitose\\
du bétail ÜLI Sénégd.
1. Résion dez Niayes. Raw Elrv.
La réduction stratégique de cette tique serait envisa-
Mid. La P<l,v.Y rr-op. lwk 39 (3-4) : 381.293.
geable sans qu’elle ne modifie la stabilité enzootique de
certaines rickettsioses, comme la cowdriose. Cette lutte
spécifique permettrait en outre de contrôler de façon
significative la charge parasitaire globale engendrée par
l’ensemble des tiques, eu égart à la proportion que
constitue A. variegatum dans I’infestation de ces ani-
9. GUEYE (A.), MBENGIIE (Mh.). DIOUF (A.). Tiques et h6mopwasi-
maux.
toses du bétail au S6négal.
111, La ,onc nord-soudatiirn17e.
Kww Él<ji,.
On note par ailleurs l’absence de Rhipicephalus eversti
Mkl. lY2. Puy ttvp.. I989. 42 (3) : 1 I I-120.
Neumann, 1897, vecteur ordinairement admis de Theile-
ria ovis et d’Anaplasma ovis
Malgré le rôle important du troupeau dans le système de .
production agricole de cette région humide, les
contraintes alimentaires et pathologiques y sont encore
trop aiguës pour favoriser le développement harmonieux
l I MOREL, (P.C.). Contrihution h I:L wnnaiwu1cc de In distribut on ~L’?I
de l’élevage selon le mode semi-extensif. Dans ce
tiques (Acaricns. i,~otlid~w ct ,tlrrl,f~.,/nrnri</tf~,) en Afrique éthiopienne
continentdc.
Th. Doct. Sci. Nnt.. üni\\rrsitC de Puri%. Faculté! des S:iencr\\
contexte peu favorable, l’intensification des productions
d’Orsay, 1969, 3X8 1’. 1 :mnexc cartofr”l~hi4”‘.
61 cartrsi.
n’est-elle pas une solution pour le moyen terme ?
12. MOREL (P.C.). Étude sur les tiques d’Éthiopie (Acurirns. lxcdidrs).
Maisons-Alfort. IEMVT. 1976. 376 p.
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hemalnlogy.
London. Baillière Tinddl &
Cassel Ltd.. 19x5. b63 p.
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nnturelc t‘l post-culturaux
du Sénégal. Ru//.
/FAN, 1966. XXVIII, drir A : 450.537.
14. VASSIL,IADES (C.). Contribution à la connaissncr
de la tique atiicai-
2. AESCHLIMANN (A. ). Biologie et fcologie des tiques (I.xodoiderr)
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Acal tnq.. 1967. 24 : 2X2-40.5.
ne Kllif~ir~c’l>l~rrl~~,s ,rnr,~~ill~~l.si.v Koch. I 841 (Ac;wien\\. Irodirlm 1 h111.r
FN. Sd. Univ. Bukcw, l9h-I. 14 (série : Sciences animales. n”2r : 7 I -101.
560
PARASITOLOGIE
GUEYE (A.), MBENGUE (Mb.), DIOUF (A.), SONKO (M.L.). Ticks
GUEYE (A.), MBENGUE (Mb.), DIOUF (A.), SONKO (M.L.). Garra-
and hemoparr!sitoses among livestock in Senegal. V. The North-Guinean
patas y hemoparasitosis del ganado en Senegal. V. La zona nor-guineense.
Lone. Rrvu~ Elev. M&i. ve’t. Pqs trop7 1993, 46 (4) : 55 l-56 1
Revue Ele~s. Méd. ~+!t. Pa~s trop., 1993, 46 (4) : 551-561
The autbors report tbe results of a study on ticks and bemoparasi-
Se notan 10s resultados de un estudio sobre las garrapatas y las hemo-
toses among çattle, sheep and goats in the North-Guinean zone.
parasitosis de 10s bovinos, ovinos y caprinos de la zona nor-guineense.
During a period of 1.5 months, ticks were systematically removed
Durante 15 meses se extrajeron sistematicamente las garrapatas de 40
from 40 cattle. 40 sbeen and 40 goats in order to assess the population
bovinos, 40 ovinos y 40 cabras, con el fin de determinar la dinrimica
dynamics and’ to determine more accurately the preferenfiai sites of
de las poblaciones y 10s sitios de preferenciales de iïjacion de las dife-
settlement of the following different species collected from these ani-
rentes esnecies. Se recolectaron las esaecies siguientes : Amblvommn
mals : Amblyomma variegatum, Boophilus geigyi, Hyalomma trunca-
variegatum, Boophilus geigyi, Hyalomma trunktum, H. marginatum
tum. H. marginatum rujïpes, Rhipicephalus sulcatus, Rh. senegalensis,
rgfipes, Rhipicephalus sulcatus, Rh. senegalensis, Rh. lunulatus. Al
Rh. hnulatus. Studies on hemoparasitoses were conducted simulta-
mismo tiempo se Ilevaron a cabo estudios-sobre las hemoparasitosis,
neously using blood smears and splenectomy. The following species
mediante frotis de sangre y esplenectomia. En 10s bovinos se encontra-
were found in cattle : Anaplasma marginale, Ehrlichia bovis, Trypano-
ron : Anaplasma marginale, Ehrlichia bovis, Trypanosoma vivax, Thei-
sema vivax. Theileria mutans, Theileria velifera. Infections detected in
leria mutans, Theileria velifera . Las infecciones en 10s pequeiios
the small ruminants were Anaplasma ovis,” Ehrlichia ovina, Trypano-
rumiantes fueron por Anaplasma ovis, Ehrlichiu ovina, Trypanosoma
soma congolense, Theileria ovis. The PCV values of apparently heal-
congolense, Theileria ovis. Se estudiaron 10s valores del hematocrito de
thy animais as well as the seasonal variations in this haematological
10s animales aparentemente sanos, asi como las variaciones estaciona-
parameter were investigated.
rias de este parametro hematologico.
Kq wrd.t : Cattle - Sheep Goat - Tick - Tick-borne disease Protozoal
Palnbras clavrs : Bovino Ovino - Cabra - Garrapata Enfermedad trans-
disease - Blood Senegal.
misible por garrapata - Protozoosis - Sangre - Senegal.
561
Revue d’Élevage et de Médecine vétérinaire des Pavs tropicaux
Cowdriose - Dermatophilose - Amblyomma
1
Publi&atlons du CIRAI3 * EMVT
Le .numéra 1-2 du votiJme 46 (&mée 19X3) de la ffevue d’,l%?vage ef de A&deche v~&$rinaire
.des Pays tropicaux, est enti&ement consacré à la publicatian &n langue anglaise des A~;&S de
la 2e réunion biennale de la Sa~l&é de MbdecSnt? vtWrSnaire tropicale qui s’est
tenue du 2 au 6 fevrier 1993 à Saint-Franpais, ta Guadélaupe (Antilles franpaises).
Ce dctiument th&matiqe comporte une préface du Docteur KM, Kocan, du collège de M&decine
vét&inaire de l’université #État de i’ûktahoma (&ats-Unis) ; la conclusion a &é r8digée par
le Professeur G. Uifenberg (Utrecht, PaysMBas), dirwteur scientifique pour la santé animale
‘au CfRAD-EMVT. tl est divis8 en quatre parties correspondant a chacune des sessions de cette:
rencantre :
Gisnéralités,- Cswdriose - Dernlatophifose - Ambiyomma
Sa vente est assur& par le service de la Documentation du CtRAD-EMVT, 10 rue PierreXWie,
94 704 Maisons-Alfort
cedex (France), au prix de 200 FF HT ( 204,20 FF TTC), part non compris
A . G u e y e ’
Mb. Mbengue ’
A. Diouf ’
I Tiques et hémoparasitoses du bétail au
M.L. Sonko ’
Sénégal. V. La zone nord-guinéenne
GUEYE (A.), MBENGUE (Mb.), DIOUF (A.), SONKO (ML.).
fia vomitoria Afz. Cette forêt très importante jusqu’à une
Tiq~cs et hEnqx~rasitoses
dti bétail ÜLI Sénégal. V. La zone nord-gui-
époque assez récente, est presque entièrement détruite
néenne. Revue E/n,. Mkl. vit. Ptr~s rrop..
1993. 46 (4) : SS I-56 I
par l’extension des terrains de culture de l’arachide ou du
Les auteurs rapportent les resultats d’une étude sur les tiques et les
riz dans les zones de bas-fonds. A cette formation, ont
hémoparasitoses des bovins, des ovins et des caprins de la zone nord-
alors succédé des savanes densément boisées ou des
guinéenne. Un détiquage systématique de 40 bovins, 40 moutons et 40
forêts sèches denses à farinari excelsa. Sabine, Deta-
chevres est effectué pendant 15 mois dans le but de déterminer la
rium senegalense J.F. Gmel., Khaya senegalensis
dynamique des populations et de préciser les sites préférentiels de
fixation des différentes espèces suivantes récoltées sur ces animaux :
(Desr.) A. JU~S., Afzelia africana Sm. et Erythrophlaeum
Amhlyomma variegatum, Boophilus geigyi, Hyalomma truncatum, H.
guineense (photo 1). Les palmiers à huile (Elaeis gui-
marginatum rufipes, Rhipicephalus sulcatus, Rh. senegalensis, Rh.
neensis Jacq.) forment encore aujourd’hui des peuple-
lunulatus. Des études sont menées simultanément sur les hémoparasi-
tosrs par réalisation de frottis de sang et de splénectomies. Chez les
ments denses aussi bien dans les bas-fonds et les gale-
hovins, sont mis en évidence : Anaplasma
marginale, Ehrlichia bovis,
ries qu’en dehors de ces sites typiquement
Trypanosoma vivax, Theileria mutans, Theileria velifera. Les infec-
hydromorphes, traduisant ainsi la faible profondeur de la
tions decelées chez les petits ruminants sont occasionnées par Ana-
plasma ovis, Ehrlichia ovina, Trypanosoma congolense, Theileria ovis.
nappe phréatique par rapport à la surface du sol (photo
Les valeurs de I’hématocrite d’animaux apparemment sains sont étu-
2).
diées, de même que les variations saisonnières de ce paramètre héma-
tologique.
Dans ce cadre propice aux activités agricoles, existe en
outre une tradition pastorale avec l’exploitation d’espèces
trypanotolérantes telles que le bovin Ndama, le mouton
et la chèvre Djallonké. Pour des raisons sociales, I’exploi-
tation des caprins est plus développée que celle des
LE MILIEU
ovins. La pratique de l‘élevage dans cette aire géogra-
(Carte 1)
phique est favorisée par la présence, dans la moitié sep-
tentrionale, de pâturages naturels en dépit de la densité
La zone nord-guinéenne, communément appelée Basse
des arbres, et dans la partie méridionale par l’existence
Casamance, représente la région la plus humide du
de jachères culturales mises à profit par le bétail. Des
Sénégal, avec un indice pluviométrique compris entre 1
graminées non pyrophiles forment une composante
200 et 1 850 mm. Elle est caractérisée par un climat tro-
essentielle de la strate herbacée de cette région’située à
pical qui peut être considéré comme un sous-climat mari-
l’extrême sud du pays (1).
time du climat sahélo-soudanais (3) avec des maxima de
température de mars à mai et des minima relativement
bas en janvier et février (tabl. 1). Les minima concernant
l’humidité sont observés en février-mars. La saison des
pluies, de durée moyenne, s’étale habituellement de mai
à octobre. La pluviométrie enregistrée à Ziguinchor au
cours des années 1986 et 1987 est indiquée dans le
tableau II ; les normes pluviométriques de la région sont
de 1 393 mm, moyenne calculée entre 1951 et 1980
dans cette même localité.
La physionomie de la végétation primaire a subi peu de
modifications ; c’est celle d’une forêt dense semi-décidue
comportant comme essences : Ricinodencfron heudelotii
(Baill.) Pierre, Pentaclethra macrophylla Benth. Guibour-
tia copallifera Benn. leonensis J. Léon, Chlorophora regia
A. Chev. Daniellia oliveri (Rolfe) Hutch. et Dalz., Rauwol-
. 1. ISRA-LNERV, BP 2057, Dakar-Hann, Sénégal.
Reçu le 3 8.1992, accepté le 14.9.1993.
Revue Élev. Med. vét. Pays trop., 1993,46 (4) : 55 l-56 I
551
A. Gueye Mb. Mbengue A. Diouf M.L. Sonko
TABLEAU 1 Iémpératures et humidités relatives enregistrées à Ziguinch.or.
Juillet Aoûi Sept Oct.
Mars Avril Mai
198E 1986
198ï 1987 1987
1
Température Maxima ~
34,4
31,2
32,7
37,9 36,7
Minima 23,4 23,7 23,l 23,1 23,9
18,2 21,7
96 99
99
9 8
8 5
64 70
6 7
5 7
t 22
TABLEAU 11 Pluviométrie (en mm) enregistrée à Ziguinchor en 19X6 et 19X7.
‘--.-.l. .._ Mois
pan”. ~~Fé~~l MarsT Avril ~
Mai 1 Juin
Juillet
Août
Sept.
oct.
Nov. ’
Total
A n n é e -.-............
l
annuel
-
-
1986
60,O
200,4
319,8
335,o
60,O
TR
’
975,2
1987
97,l
190,9
473,3
219,o
61,2
-
1 042,8
L-
I
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Ils sont identiques à ceux mis en œuvre dans les zones
écologiques dont [étude a été réalisée précédemment (7,
8, 9, 10). Dans le but d’étudier l’écologie des tiques inféo-
dées au bétail, un suivi de la dynamique des populations
de ces acariens est effectué durant 15 mois, de juin 1986
à août 1987, sur 40 bovins, 40 ovins et 40 caprins. Les
sites de fixation préférentiels de chacune des especes,
au niveau des 7 régions anatomiques définies chez ces
ruminants (7), sont identifiés.
Des investigations sur les hémoparasites hébergés par
ces ruminants, et transmis éventuellement par les tiques,
sont réalisées successivement à la saison des pluies et à
la saison sèche dans le but d’évaluer l’impact de la sai-
son sur la prévalence des infections occasionnées par
Photo 1 : Prerrip de for& den.te
les protozoraires.
La valeur de I’hématocrite des animaux soumis au mode
de conduite de l’élevage traditionnel est très dépendante
de l’environnement qui peut subir, selon les zones écolo-
giques, des modifications plus ou moins importantes de
la végétation au cours de l’année. L’évolution quantitative
et qualitative de ces ressources fourragères, affecte cer-
tains paramètres hématologiques comme I’hématocrite.
Afin d’apprécier ces variations, des mesures du volume
globulaire du sang des différentes espèces animales sont
effectuées durant les deux saisons.
RÉSULTATS
Les récoltes mensuelles de tiques ainsi que les sites pré-
férentiels de fixation des tiques sur les bovins, les ovins.
et les caprins sont rapportés dans les tableaux III à VIII.
Photo 2 Peuplement de pdmwr~ il hu,lr.
552
PARASITOLOGIE
Les bovins (tableaux III, IV)
Population de tiques
Amblyomma variegatum (Fabricius, 1794)
C’est l’espèce dominante, avec une fréquence relative de
77,46 p. 100. Les bovins de cette zone écologique, à la
différence de ceux de la région des Niayes (7), sont très
infestés par les larves et les nymphes. Les sites de fixa-
tion préférentiels des pré-imagos sont les oreilles (région
1) et l’abdomen-pattes-fanon (région 4) avec respective-
ment, des taux de 66,04 et 19,62 p. 100. II est important
de préciser que pour les larves, le site préférentiel est la
région 1 avec un taux de 96,31 p. 100, correspondant à
Mois
des effectifs de 7 763 individus ; tandis que pour les
nymphes, c’est la région 4 avec un taux de 58,54 p. 100
- M â l e s
+ Femelles
équrvalent à des effectifs de 2 189 individus. Les imagos
se fixent surtout au niveau de la région 4 (6358 p. 100)
et de la région anogénitale ou région 5 (30,17 p. 100).
La dynamique des populations est caractérisée par I’exis-
tente d’une seule génération annuelle, avec en plus la
présence simultanée sur les animaux de toutes les
100) et le dessous (41 ,l p. 100) ; la région anogénitale
stases pendant une période relativement longue,
étant un site secondaire avec 17,9 p. 100.
d’octobre à février (fig. 1). Les imagos sont présents sur
les bovins durant toute l’année. Néanmoins, à partir de
La dynamique des populations est marquée par I’existen-
novembre, l’activité des femelles se réduit et devient
ce de deux pics d’infestation pendant la saison sèche,
nulle au mois de février. Les premières réinfestations par
notamment en novembre-décembre et en avril-mai (fig.
les femelles ne sont alors enregistrées qu’au mois de
2). Par contre, durant la saison des pluies, on note une
mai. Les pics des populations imaginales se situent en
réduction très nette de la charge parasitaire comme cela
juin. avec une légère réduction en août due probable-
est observé pour cette tique dans la zone sud-soudanien-
ne (10). Ainsi, la variation d’abondance de 13. geigyi en
ment à la forte pluviosité enregistrée à cette époque.
fonction des saisons est similaire à celle de Boophilus
decoloratus (Koch, 1884) dans la région des Niayes (7),
et de Boophilus microplus (Canestrini, 1888) dans la
savane brésilienne (5) ces deux dernières espèces étant
Population de tiques
également affectées par l’excès d’humidité.
16OC-
-.
Les populations de B. geigyi de la zone nord-guinéenne
14oc
:,
I
sont en outre numériquement moins importantes que
12oci
celles étudiées dans la zone sud-soudanienne, région
moins boisée (10) (fig. 2).
Hyalomma truncatum Koch, 1844
L’espèce ne semble pas abondante dans cette région
méridionale où sa fréquence relative est très réduite : 2,3
p. 100. Le faible niveau de ses populations résulte cet-tai-
Mois
nement de la présence de la forêt et de la pluviométrie
élevée enregistrée dans cette aire géographique. Cepen-
dant, dans les régions forestières de l’Afrique centrale,
cette tique se localise dans des savanes guinéennes (4)
recevant plus de 1000 mm de pluies annuelles ; ce qui
dénote donc pour ce Hyalomma une certaine tolérance à
Boophilus geigyi Aeschlimann et Morel, 1965
l’humidité en l’absence d’une strate arborée dense.
Les sites de fixation primaires sur l’hôte sont la queue
Par ordre d’importance, cette espèce vient en seconde
(région 6, 48 p. 100) et le dessous (22,2 p. lOO), tandis
_ position avec une fréquence relative de 8,7 p. 100. Les
que la région anogénitale (18,87 p. 100) et les pieds
sites préférentiels de fixation sont les oreilles (40,l p.
(région 7, 10,8 p. 100) constituent des sites secondaires.
553
A. Gueye Mb. Mbengue A. Diouf M.L. Sonko
TABLEAU III Récoltes mensuelles des tiques sur bovins.
T
T
\\.‘l
Mois
Total/ Total \\bondanc
Juin uille Aoûi: !Sept
xc. J anv Fév. Vlan; Avril Mai I IJuin uille Aoû
relative
EspèCA\\
par ! par
Y.
Xase 1986
stase espèct
p.100
-
-
166 118s 44<
120 134
-
-
2
-
--+-
8060
175
17
28
959 968
134 653 359 107
31
-
-
A. variegatum
932
77746
08' 314 827 134
33
25
42
18
17
85 657 ‘1
773 217
338 651
150 452
29
3
4
1
-
-
42
,/ 1
393
55
-
-
-~ -
-
-
-
-
-
168
2
50
11
61
35
9
22
61
130 206
22
t3. geigyi
52
4
19
3
38
54
1
7
21
45
55
33 15
100
15
44
20
203 200
41
68
124
97
83
95
46 1227
-
- t -
-
-
-
-
-
-
- -
-
-
-
-
-
-
-
-
-
- -
H. truncatum
37g : 657 ~ 237
23
46
63
22
7
7
27
21
12
2
21
31
19
12
36
54
26
12
19
23
27
5
1
8
9
15
278
-
-
-
-
i -
-
-
- -
-
N i-
H. marginatun
-
-
-
-
-
-
- -
-
-
rufipes
-
-
-
d
-
3
1
-
-
1
1
3
1
2
004
-
-
-
-
-
-
-
9
-
1
-i
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Rh. sulca tus
N -
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
- 11634
5 91
12
495 389
12
-
-
1
-
-
6 ,-
2
11
114 1 036i
P
-
3
251
252
16
3
1
10
62
598
L -
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Rh. senegalens is /
-
d 203
121
32
257
4
5
17
29
1 3 20
31
-
20 !; -
743 1283
464
l Y 150 72 48 131 3 2 1 22 22 2
30
35
540
L.-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
N ;-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Rh. lunulatus
CT / 21
16
4
44
-
-
-
-
-
1
- : 86
232 084
100
3
-
-
-
-
-
1
2 ' 1 4 6
9 [ 25
8
7
Total
27628
100
L = larves ; N = nymphes ; Z’ = mâles ; ? = femelles.
TABLEAU IV Récoltes de tiques par région anatomique sar bovins (pourcentage entre parenthèses).
‘._
,
1
. .
I
H. fruncatus
.
..\\
Espèces
A. variegatum
B. geigyi
H. m. rufipes Rh. sulcatus Rh. senegalensis
Rh. lundafus
Régions . .
anatomiques '. .
I
PI
I
PI
i
I
I
PI ; I PI
-
Oreille (Région 1)
2 9
(0,30)
(2,& -
l(
Tête,encolure (Région 2)
143
(1,481
Dessus(Région 3)
(gbs2)
Abdomen, pattes (Région 4) (iJ,$l
Région anogénitale (5)
j
2897
;(30,17)
(Oh
Queue(Région6)
:
42
l
(0,43)
(0,06) -
i-m
-
Pieds (Région 7)
Valeurs totales
/ : imagos ( d + Y) ; PI : préimagos (N + L).
554
PARASITOLOGIE
Dans la variation d’abondance, en dépit de la faiblesse
Rhipicephalus lunulatus Neumann 1907
des effectifs, l’amorce des deux vagues successives
d’infestation est perceptible. Cette courbe de parasitisme
Son aire de distribution est comprise entre les isohyètes
bimodale est toutefois beaucoup plus marquée dans les
de 750 et 2 000 mm (11). Elle est nettement moins abon-
zones écologiques moins humides (7, 8).
dante dans la zone nord-guinéenne que dans la zone
sud-soudanienne qui paraît plus propice à l’espèce et où
If. marginatum rufipes Koch, 1844
elle domine dans l’ensemble du groupe Rhipicephalus
(10). Son abondance relative est de 0,84 p. 100. Dans
L’espèce est rare dans cette région boisée qui ne corres-
cette zone humide, Rh. lunulatus se fixe sur les animaux
pond pas à l’habitat normal de la tique en Afrique sub-
essentiellement au niveau de la queue (53,8 p. 100) et
saharienne. La distribution de H.m. rufipes intéresse plu-
des pieds (34,4 p. 100).
tôt les steppes et les savanes des régions ne bénéficiant
L’activité de l’espèce est strictement limitée à la période
que d’une seule saison des pluies (2, 12). L’essentiel des
des pluies, traduisant ainsi l’existence d’une seule géné-
spécimens récoltés se localise sur les marges de l’anus
ration dans l’année. Contrairement aux imagos de Rh.
(région 5).
sulcatus ceux de Rh. lunulatus débutent leur phase para-
sitaire dès la tombée des premières pluies.
Rhipicephalus sulcatus Neumann, 1908
Les ovins (tableaux V, VI)
La zone nord-guinéenne constitue au Sénégal, la zone
Les moutons sont infestés par l’ensemble des espèces
écologique la plus favorable à Rhipicephalus sulcatus,
identifiées sur les bovins à l’exception de H. marginatum
qui est l’espèce dominante du genre Rhipicephalus. La
rufipes. La différence entre ces deux ruminants réside
distribution habituelle de Rh. sulcatus en Afrique occi-
surtout dans la charge parasitaire dont les diverses
dentale et centrale, concerne les savanes boisées sub-
valeurs résultent soit des préférences d’hôte des tiques,
équatoriales guinéennes, les mosaïques forêts-savanes
soit du mode de pâturage auquel sont soumis les ovins.
et les savanes boisées subtropicales sud-soudaniennes
(12). La fréquence relative de l’espèce est de 59 p. 100
et le site de fixation préférentiel de ses imagos est la
Amblyomma
variegatum (Fabricius, 1794)
région 1 (97,85 p. 100).
L’infestation globale occasionnée par cette tique sur les
Dans la dynamique des populations de Rh. sulcatus on
moutons est très inférieure à celle observée sur les
distingue, pour les adultes, une période d’activité très
bovins. Néanmoins, A. variegatum domine de loin les
nette limitée presque exclusivement à la saison des
autres espèces récoltées avec une abondance relative
pluies. Ce fait laisse supposer l’existence d’une seule
de 86,08 p. 100. Les ovins hébergent l’ensemble des
génération annuelle. En outre, les fortes infestations des
stases. Les sites de fixation préférentiels des imagos
animaux par cette tique ne sont constatées que quelques
sont la région anogénitale (3354 p. 100) et la région de
semaines plus tard, après la tombée des premières
l’abdomen et des pattes (2456 p. 100).
pluies.
Autres espèces
Rhipicephalus senegalensis Koc h , 1844
Dans les conditions de l’élevage en zone nord-guinéen-
ne, le parasitisme occasionné par les autres espèces, en
Rhipicephalus senegalensis trouve dans cette région les
I’occurence H. truncatum, B. geigyi, Rh. senegalensis,
conditions répondant le mieux à ses exigences écolo-
Rh. sulcafus et Rh. lunulatus, est très faible. Ceci tient au
giques. La fréquence relative de l’espèce est de 4,6 p.
fait que les moutons restent attachés au piquet pendant
100. Cette tique est présente sur les animaux durant
la saison des pluies, qui est également celle des activités
toute l’année avec un accroissement très net de I’infesta-
agricoles. Par conséquent, les ovins ne deviennent plus
tion à la période pluvieuse. Ce parasitisme quasi-perma-
accessibles à ces tiques qui sont à la recherche ou à
nent rappelle quelque peu les observations de VASSI-
l’affût d’hôtes dans les diverses formations végétales.
LIADES (14) concernant la présence de cette tique sur
les bovins de la région des Niayes tout au long de
l’année, avant la sécheresse de la décennie 1970-l 980.
Les caprins (tableaux VII, VIII)
Le site d’élection des imagos qui constituent l’exclusivité
Comme pour les ovins, toutes les tiques observées sur
des récoltes est l’oreille (66 p. lOO), tandis que le pied
les bovins à l’exclusion de H. marginatum rufipes, se
(17,9 p. 100) et la queue (12,3 p. 100) représentent des
retrouvent chez les chèvres avec de grandes variations
sites secondaires.
quant à l’importance de la charge parasitaire.
555
A. Gueye Mb. Mbengue A. Diouf M.L. Sonko
TABLEAU V Récoltes mensuelles des tiques sur moutons.
-._ ‘,
-!
-,,, Mois
rota1 Total ‘~
Abondance ’
Juin
uille t1ioût Sept oct.
\\lov.
X?c. lanv. Fév. vlars 4vril M a i
luin
uille
\\oût
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Espèce&.,,,
986
;tasc spèce’
p.
100
,
-.-
-.-
-
-
1
1 6
-
-
-
-
-
-
-
3
3 0 8
1
3
6 3 2 - - T - - - y
1 0 5
8 3
-
1
7
4 5
2 2 5
1 1 7
128
1 6
6
1
2
-
-
736 1 7 2 6 ’ 86,08
A. variegatum
-
5 2
7
2 2
-
-
-
-
-
-
1 2
2
9
1 2
3
1 1 9
l
/
-
8
8
1 3
-
-
-
-
-
-
-
2
1
2
5
3 9
.-
-
-
-
-
-
-
- - - - - - - -
-- +
-4
-
H. trunca tum
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
2
3
-
-
-
2 2
7
1
1
1
1
-
4 1
-
-
1
3
-
-
-
-
-
-
-
-
-
6
3”
1 3
--
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
1
7
1
1
1 0
B. geigyi
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
1
1
-
-
2
1
-
9
1
1
-
1
2
2
-
2
1
2 2
-~
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Rh. senegalensk
-
1
8
-
-
-
-
-
-
-
2
1
-
-
2 0
1
1:
3
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
1 9
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
/
Rh. sulcatus
I
-
1 0
8
-
-
-
-
-
-
-
4
4
8
73
/
3,64
2
1
11
-
-
-
-
-
-
-
4
3
1 6
3 8
l
- -
_. --
-
1
_i__---
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Rh. lunulatus
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
1 3
1 4
6
3 3
80 I 3,‘39
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
3 0
3
1 4
4 7
1
Total
! 005 i
- - - -,l-?op
L = larves ; N = nymphes ; d = mâles ; Y = femelles.
TABLEAU VI Récoltes de tiques par région anatomique sur moutons (pourcentage entre parenthèses).
.~~r~. ~~~ -.-.-- -.~_~-.-
1.. -.. __ Espèces
, A. variegatum /
B. geigyi
Rh. lunulatus
Rh. sulca Us
Sh. senegaknsis
I
PI
I
PI
I-~.~-
Oreille (Région 1)
l
8
7 9 2
/
(5,06) (50,51)
($0) (9O;OO)
- -
(89285) -
(5,?2)
-
_ _ - - - - - - -
-!
Tête, encolure
-
-
(Région 2)
(5;9)
-
-
-
Dessus (Région 3)
(7369)
-
(l,l44)
-
(2,;6)
-
-~~
-
-
1
Queue (Région 6)
,
(0,:3)
($6)
-
-
(l&)
-
(1,244) -
(15638)
- i
Pieds (Région 7)
(1,144) -
(6:,;3) -
Valeurs totales
---~ÏcÏq~-~-pi-
80
-
69 --
39
- i
_~~_
/ : imagos ( d + 9) ; PI : préimagos (bl + L)
5 5 6
PARASITOLOGIE
_,
TABLEAU VII Récoltes mensuelles des tiques sur chèvres.
‘- .
‘otal ‘otal
,bondana
“\\__
Mois
luin uillet! Août Sept. 33
a. snv q év.
hri
vlai Juin uillet Août par par
relative
:spèces‘,--..,,,
,tasf
986
tase ;pèce
p. 100
L
5
5
275
13(
-
-
-
-
-
538
2
95:
N
42
TiZ
-
3
78
12
16
7
3
-
-
13
10
185
213
94,45
4. variegatum
ô
2
1 3 :5d II s
4
11
1
-
-
-
- 4ô
6d
58
Q
-
3 12Q 19
1
-
-
-
-
-
-
- 2Q
6Q
15
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
l-
I
Y. trunca tum
N
-
- - -
-
-
-
-
-
-
-
-
-
ô l
- -
-
-
-
-
-
-
-
-
-
1
1
! d
2
10
0.42
Q
-
-i_
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
l
3Q
IQ
-c
- -
-
-
-
-
-
-
-
-
L
-
-
-
/
-
-
-
-
5. geigyi
ô
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
2 6
2
0,42
Q l
-
-
-
-
-
-
-
1 Q
1 P
10 1 Q
49
8
10
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Ii
Rh senegalensiz
ô
-
2d 1 d
1
-
-
-
3 ô -
15
Q
-
-
-
-
2Q
9Q
8Q
12 Q -
45
j1:-
60
2,56
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-LN -
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Rh. lunda tus
6
-
-
-
-
-
-
4 6 IS
IS
41
1,75
Q
-
-
-
-
-
-
4P 10 Q 7P
365
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
h
-
-
-
-
-
-
-
-
Rh.su/catus
ô
-
-
-
-
16
-
-
-
-
16 4
9
0,38
P
-
-
-
IQ
3Q
-
-
-
-
-
1 P
5
Total
! 343
100
L = larves ; N = nymphes ; z’ = mâles ;
? = femelles.
TABLEAU VIII Récoltes de tiques par région anatomique sur chèvres (pourcentage entre parenthèses).
i’-_ -
A. -.
--
Espèces 7 A. variegatum
13. geigyi
H. truncatum
R é g i o n s ‘ . ‘ . . - - - . . , i
a n a t o m i q u e s ‘x, ’
1
PI
I
P I
.l
Oreille (Région 1)
- &?oE)
(2020)
-
l
, ~~~~~~~~ ~.._. -
----Y
-
-
Tête, encolure
(Région 2)
24865) (014s)
Dessus (Région 3) ! - -
!-..-..- -..--
I
Abdomen, pattes
;
6
(Région 4)
I
(8,21) (0:;8)
i Région anogénitale / 33
1 (Région 5)
1
(45,20) $0)
\\ .~~-.
-T---
!
, Queue (Région 6)
/
( 5 4 7 ) (0523)
l
1
Pieds (Région 7)
(5050)
-
10
-
10
-,60
-141
-
9
-
I
i
/ : images ( $ + Y) ; PI : préimagos (N + L).
557
A. Gueye Mb. Mbengue A. Diouf M.L. Sonko
TABLEAU IX Diverses parasitoses décelées sur frottis de sang chez les bovins (pourcentage entre parenthèses).
l
I
Anaplasma Anap.àsma
j
marginale
marginale
+
_.
Trypanosoma I The,/eria
v i v a x
murans !
TABLEAU X Diverses parasitoses décelées sur frottis de sang chez les ovins (pourcentage entre parenthèses).
Anaplasma ovis-_ Thej,;;;;;F-.---
Ehrkhia ovina -1. T. congolense
Fin de la
saison sèche
2 0 0
1 4 6
3 6 ( 1 8 )
1
-.-...
Fin de la saison
des pluies
2 0 0
1 7 4
14 ( 7 )
.-..---- -
Exception faite CA. variegatum, I’infestation due aux
Cependant, la grande majorité de ces animaux ne pré-
diverses espèces est insignifiante. Cette situation décou-
sente pas de parasites sur les frottis sanguins confection-
le de la restriction des mouvements des caprins durant la
nés et ceci aussi bien à la saison sèche qu’à la saison
période des cultures, et de la préférence manifestée par
des pluies (tabl. IX). Une splénectomie effectuée sur un
les tiques pour d’autres mammifères.
taurin Ndama originaire de la région, n’entraîne chez cet
animal que la multiplication de quelques protozoaires
Amblyomma
variegatum (Fabricius, 1794)
dont Babesia bigemina et Theileria mutans ainsi qu une
discrète apparition d’Anap/asma marginale. Sur le terrain,
Cette espèce est largement dominante parmi les tiques
il est souvent noté des cas de piroplasmose fatale chez
identifiées sur ce ruminant avec une fréquence relative
des veaux de moins de 6 mois.
de 94,45 p. 100. L’essentiel des individus récoltés sont
des larves (88,3 p. 100) et des nymphes (8,3 p. 100). Le
parasitisme engendré par les imagos est très réduit, car
Les ovins (tableau X)
au moment où ces tiques adultes entrent en phase para-
sitaire, les chèvres sont à l’attache et ne fréquentent plus
Selon le même protocole que celui mis en œuvre C:hez
les pâturages naturels.
les bovins, les moutons ont fait l’objet d’investigations. La
prévalence du parasitisme détecté dû aux protozoaires
Hémoparasites
sanguicoles est faible. Les diverses espèces hébergées
par les ovins sont par ordre d’importance Anaplasma ovis
Les bovins (tableau IX)
Lestoquard, 1924 ; Theileria ovis Rodhain, 1916 et Try-
panosoma congolense Broden, 1904. Des éléments iden-
Des frottis de sang sont réalisés sur 200 bovins, succes-
tiques à Ehrlichia ovina (Lestoquard et Donatien, 1936)
sivement à la fin de la saison sèche et à la fin de la sai-
sont observés dans les mononucléaires chez certains
son des pluies. Les parasites décelés sont Anaplasma
animaux (13 cas).
marginale Theiler, 1910 ; Ehrlichia bovis, (Donatien et
Lestoquard, 1936) ; Theileria mutans, (Theiler, 1906) ;
Deux moutons Djallonké provenant de la Basse Casa-
Theileria velifera (Uilenberg, 1964) ; Babesia bigemina
mance ont subi une ablation de la rate. Ils révèlent, au
(Smith et Kilborne 1893) ; Trypanosoma vivax Ziemann,
bout de Il jours, des infections à Anaplasma ovis et
1905 ; Trypanosoma congolense Broden, 1904 ; Setaria
Theileria ovis.
labiatopapillosa
(Alissandrini, 1838).
5 5 8
PARASITOLOGIE
TABLEAU XI Diverses parasitoses décelées sur frottis chez les
Des études précédentes (8, 9, 10) effectuées au niveau
caprins (pourcentage entre parenthèses).
des différentes zones écologiques ont confirmé I’impor-
1~
j
-
tance de l’alimentation et de la pathologie sur la variation
Saisons
: Chèvres 1 Chèvres ’
examinées 1 indemnes Anaplasma sp.
de ce paramètre hématologique. Les modes d’élevage et
de conduite de troupeau pratiqués dans un système de
!
/
Fin de la
1
1
production ont également leur influence sur I’hématocrite
saison sèche i
200
1 5 0
50(25)
(10). Les valeurs moyennes constatées pour les diverses
l
,
espèces sont présentées dans le tableau XII. On
remarque une différence significative entre les saisons à
!
propos de ces valeurs.
Concernant les bovins, leur hématocrite est à la fois infé-
rieur à celui des bovins adultes de la région paléarctique
qui varie entre 34 et 38 p. 100 (13) et à celui des ani-
TABLEAU XII Valeurs tnoyennes de l’hétnatocrite chez les
maux de la zone nord-soudanienne (9). Cette situation
animaux adultes apparemment sains. Zone nord-guinéenne.
résulterait-elle d’une pression pathologique plus forte au
niveau de la Basse Casamance, et/ou de l’existence de
Saisons
Bovins
Ovins
:
Caprins
ressources fourragères moins importantes malgré I’abon-
I-
dance manifeste de la biomasse végétale dans cette
n = 200
n=197
n= 186
région forestière ?
Fin de saison
m = 32,9
m = 30,2
m = 34,4
sèche
écart-type =
écart-type =
écart-type =
On note de même, au sujet des ovins, une valeur plus
5,03
5,83
6,46
faible de ce paramètre hématologique, comparativement
t
+ ~- ~-. ._-._ ~-.
à celle des animaux des pays tempérés et de la zone
n=197
n=189
n= 196
sahélienne, qui avoisine 38 p. 100 (8). A la différence des
Fin de saison
m = 34,7
m = 28,7
m = 31,6
observations effectuées sur les moutons des régions
des pluies
écart-type =
écart-type =
écart-type =
6,27
septentrionales, les animaux de la zone nord-guinéenne
5,66 j
6,59
ont un meilleur hématocrite durant la saison sèche, seule
Comparaison
z = 3,15
E= 2,74
z = 4,34
période de l’année où ils ne sont pas à l’attache et durant
des moyennes Significatif
Significatif
Significatif
laquelle ils peuvent exploiter tous les parcours naturels.
n = taille des échantillons : m = moyenne.
Chez les chèvres, en revanche, on constate la variation
. saisonnière classique de I’hématocrite avec un accroisse-
ment très net de la valeur à la période sèche. Le facteur
déterminant de l’amélioration de I’hématocrite à cette sai-
son est la part importante des ligneux dans l’alimentation
Les caprins (tableau Xi)
de ce ruminant (6).
Les enquêtes saisonnières réalisées sur 200 caprins à
Les observations faites au niveau de la zone sahélienne
l’instar des investigations menées sur les deux autres
et de la zone nord-soudanienne (8, 9) dans les conditions
espèces de ruminants ne révèlent que des infections à
de l’élevage extensif mettent en évidence la baisse régu-
Anaplasma ovis. Durant la saison sèche 50 cas de cette
lière de I’hématocrite lors de la saison des pluies, bien
infection sont identifiés tandis qu’à la période post-hiver-
que les animaux ne soient pas ici au piquet à cette
nale seuls 18 cas sont notés. Ces résultats sont confir-
époque. La moyenne notée sur les animaux à la fin de la
més par les splénectomies effectuées sur deux chèvres
saison sèche est sensiblement égale à celle des caprins
Djallonké dont les éryhtrocytes sont massivement infec-
des régions tempérées qui est de 35 p. 100.
tés par cette rickettsie suite à cette opération.
CONCLUSION
Hématocrite
Le volume globulaire considéré comme indicateur biolo-
La zone nord-guinéenne, région essentiellement agrofo-
gique traduit sur le plan physiologique la réponse de I’ani-
restière, offre des potentialités pastorales limitées.
mal à son environnement, dont il subit les effets, à tra-
L’abondance d’essences non exploitables par le cheptel
vers les actions de divers facteurs biotiques et
et l’exiguïté des espaces pâturables constituent de
abiotiques. II est donc pratique d’user de cet élément de
sérieuses contraintes pour l’expansion de l’élevage des
référence de l’état général du cheptel pour évaluer le
ruminants domestiques. Les résidus de récolte laissés
comportement des animaux dans le milieu naturel au
sur champs représentent cependant un point alimentaire
’ sein duquel ils évoluent.
déterminant pour assurer l’entretien de ces animaux.
5 5 9
La productivité numérique des troupeaux et les perfor-
3. AUBREVILLE (A.). Climats. l’nrêts et désertification de l’Afrique tropi-
mances pondérales des animaux sont très affectées par
cale. Pari\\. Société d’éditions géographiques. maritimes et coloniales.
la multiplicité des espèces de parasites et par la patholo-
lY4Y. 351 p.
gie infectieuse sévissant dans cette zone humide avec
comme dominante la brucellose bovine et les nombreux
4. ELBL (A.>, ANASTOS (G.). Ixndid ticks (,Acarinn. IxodidaeI
of C’cntral
cas de charbon bactéridien.
Africa. Vol. IV. Twvuren. Bel$que. Musée Rnyal de l‘Afrique crntrtlle.
l966. 412 p. (Annales. séries wences /oolo$ques n013X).
Dans les conditions de l’élevage traditionnel, basé surtout
sur l’exploitation des parcours naturels, on aboutit en
5. GOMES (A.). HONER (M.R.). SCHENK rM.A.M.1. CURVO (J B.E.).
général à une situation de stabilité enzootique en ce qui
Populations of the cattle tick (Koo~~/~i/rc.r
~~~icw~drc.r) on purehred
Nrllore.
concerne les mladies transmises par les tiques. Cepen-
Ihage ad Nellore
x European
crossbreds
in the Brwilian savanna. Tw[>.
dant, si les populations de vecteurs n’atteignent pas un
A/lirv. N~I/? Pïod., 1089, 21 : 20-3.
niveau suffisant, la stabilité des enzooties n’est pas entiè-
rement assurée. Une telle situation est-elle à l’origine des
6. GUERIN (H.). RICHARD (D.). FRIOT (D.). MBAYE (Nd) en ctrllnho-
cas de piroplasmose à Babesia bigemina diagnostiqués
ration avec C’ORREA (A.). NDIAYE (1.). BA (T.M.). DIOP (M.1. AHOK-
chez les veaux et qui entraînent une mortalité sur ces
PE (B.). Les choix alimentaires des ruminants domestiques (bovins. cwinb.
caprinb) sur les pâturages sahélicns.
Leurs facteurs de variation ei leurs
jeunes ?
conséquences. I~I : Actes de la Conférence ACSAD-OAA-GTZ-CIPE.4 sur
Amblyomma
variegatum est l’espèce dominante dans
les productions animale\\ en znnes arides. Damas. Syrie. 7-13 wptemhre
cette région où elle abonde comparativement aux effec-
19X.5. Dakar. ISRA-LNERV. 19X5. ( réf.n”87/Al. NU~.)
tifs des populations des autres zones écologiques étu-
diées (7, 9, 10).
7. GUEYE (A.,. MBENGUE (Mb.). DIOUF (A.). SEYE (MI Tique,s et
hétnoparasitose\\
du bétail ÜLI Sénégd.
1. Résion dez Niayes. Raw Elrv.
La réduction stratégique de cette tique serait envisa-
Mid. La P<l,v.Y rr-op. lwk 39 (3-4) : 381.293.
geable sans qu’elle ne modifie la stabilité enzootique de
certaines rickettsioses, comme la cowdriose. Cette lutte
spécifique permettrait en outre de contrôler de façon
significative la charge parasitaire globale engendrée par
l’ensemble des tiques, eu égart à la proportion que
constitue A. variegatum dans I’infestation de ces ani-
9. GUEYE (A.), MBENGIIE (Mh.). DIOUF (A.). Tiques et h6mopwasi-
maux.
toses du bétail au S6négal.
111, La ,onc nord-soudatiirn17e.
Kww Él<ji,.
On note par ailleurs l’absence de Rhipicephalus eversti
Mkl. lY2. Puy ttvp.. I989. 42 (3) : 1 I I-120.
Neumann, 1897, vecteur ordinairement admis de Theile-
ria ovis et d’Anaplasma ovis
Malgré le rôle important du troupeau dans le système de .
production agricole de cette région humide, les
contraintes alimentaires et pathologiques y sont encore
trop aiguës pour favoriser le développement harmonieux
l I MOREL, (P.C.). Contrihution h I:L wnnaiwu1cc de In distribut on ~L’?I
de l’élevage selon le mode semi-extensif. Dans ce
tiques (Acaricns. i,~otlid~w ct ,tlrrl,f~.,/nrnri</tf~,) en Afrique éthiopienne
continentdc.
Th. Doct. Sci. Nnt.. üni\\rrsitC de Puri%. Faculté! des S:iencr\\
contexte peu favorable, l’intensification des productions
d’Orsay, 1969, 3X8 1’. 1 :mnexc cartofr”l~hi4”‘.
61 cartrsi.
n’est-elle pas une solution pour le moyen terme ?
12. MOREL (P.C.). Étude sur les tiques d’Éthiopie (Acurirns. lxcdidrs).
Maisons-Alfort. IEMVT. 1976. 376 p.
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Cassel Ltd.. 19x5. b63 p.
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nnturelc t‘l post-culturaux
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/FAN, 1966. XXVIII, drir A : 450.537.
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ne Kllif~ir~c’l>l~rrl~~,s ,rnr,~~ill~~l.si.v Koch. I 841 (Ac;wien\\. Irodirlm 1 h111.r
FN. Sd. Univ. Bukcw, l9h-I. 14 (série : Sciences animales. n”2r : 7 I -101.
560
PARASITOLOGIE
GUEYE (A.), MBENGUE (Mb.), DIOUF (A.), SONKO (M.L.). Ticks
GUEYE (A.), MBENGUE (Mb.), DIOUF (A.), SONKO (M.L.). Garra-
and hemoparr!sitoses among livestock in Senegal. V. The North-Guinean
patas y hemoparasitosis del ganado en Senegal. V. La zona nor-guineense.
Lone. Rrvu~ Elev. M&i. ve’t. Pqs trop7 1993, 46 (4) : 55 l-56 1
Revue Ele~s. Méd. ~+!t. Pa~s trop., 1993, 46 (4) : 551-561
The autbors report tbe results of a study on ticks and bemoparasi-
Se notan 10s resultados de un estudio sobre las garrapatas y las hemo-
toses among çattle, sheep and goats in the North-Guinean zone.
parasitosis de 10s bovinos, ovinos y caprinos de la zona nor-guineense.
During a period of 1.5 months, ticks were systematically removed
Durante 15 meses se extrajeron sistematicamente las garrapatas de 40
from 40 cattle. 40 sbeen and 40 goats in order to assess the population
bovinos, 40 ovinos y 40 cabras, con el fin de determinar la dinrimica
dynamics and’ to determine more accurately the preferenfiai sites of
de las poblaciones y 10s sitios de preferenciales de iïjacion de las dife-
settlement of the following different species collected from these ani-
rentes esnecies. Se recolectaron las esaecies siguientes : Amblvommn
mals : Amblyomma variegatum, Boophilus geigyi, Hyalomma trunca-
variegatum, Boophilus geigyi, Hyalomma trunktum, H. marginatum
tum. H. marginatum rujïpes, Rhipicephalus sulcatus, Rh. senegalensis,
rgfipes, Rhipicephalus sulcatus, Rh. senegalensis, Rh. lunulatus. Al
Rh. hnulatus. Studies on hemoparasitoses were conducted simulta-
mismo tiempo se Ilevaron a cabo estudios-sobre las hemoparasitosis,
neously using blood smears and splenectomy. The following species
mediante frotis de sangre y esplenectomia. En 10s bovinos se encontra-
were found in cattle : Anaplasma marginale, Ehrlichia bovis, Trypano-
ron : Anaplasma marginale, Ehrlichia bovis, Trypanosoma vivax, Thei-
sema vivax. Theileria mutans, Theileria velifera. Infections detected in
leria mutans, Theileria velifera . Las infecciones en 10s pequeiios
the small ruminants were Anaplasma ovis,” Ehrlichia ovina, Trypano-
rumiantes fueron por Anaplasma ovis, Ehrlichiu ovina, Trypanosoma
soma congolense, Theileria ovis. The PCV values of apparently heal-
congolense, Theileria ovis. Se estudiaron 10s valores del hematocrito de
thy animais as well as the seasonal variations in this haematological
10s animales aparentemente sanos, asi como las variaciones estaciona-
parameter were investigated.
rias de este parametro hematologico.
Kq wrd.t : Cattle - Sheep Goat - Tick - Tick-borne disease Protozoal
Palnbras clavrs : Bovino Ovino - Cabra - Garrapata Enfermedad trans-
disease - Blood Senegal.
misible por garrapata - Protozoosis - Sangre - Senegal.
561
Revue d’Élevage et de Médecine vétérinaire des Pavs tropicaux
Cowdriose - Dermatophilose - Amblyomma
1
Publi&atlons du CIRAI3 * EMVT
Le .numéra 1-2 du votiJme 46 (&mée 19X3) de la ffevue d’,l%?vage ef de A&deche v~&$rinaire
.des Pays tropicaux, est enti&ement consacré à la publicatian &n langue anglaise des A~;&S de
la 2e réunion biennale de la Sa~l&é de MbdecSnt? vtWrSnaire tropicale qui s’est
tenue du 2 au 6 fevrier 1993 à Saint-Franpais, ta Guadélaupe (Antilles franpaises).
Ce dctiument th&matiqe comporte une préface du Docteur KM, Kocan, du collège de M&decine
vét&inaire de l’université #État de i’ûktahoma (&ats-Unis) ; la conclusion a &é r8digée par
le Professeur G. Uifenberg (Utrecht, PaysMBas), dirwteur scientifique pour la santé animale
‘au CfRAD-EMVT. tl est divis8 en quatre parties correspondant a chacune des sessions de cette:
rencantre :
Gisnéralités,- Cswdriose - Dernlatophifose - Ambiyomma
Sa vente est assur& par le service de la Documentation du CtRAD-EMVT, 10 rue PierreXWie,
94 704 Maisons-Alfort
cedex (France), au prix de 200 FF HT ( 204,20 FF TTC), part non compris