REVUE D’ÉLEVAGE d 1 ET DE MÉDECINE...
REVUE D’ÉLEVAGE
d
1
ET DE
MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
DES PAYS TROPICAUX
EXTRAIT
Compte rendu de la sixième réunion
du Comité scientifique international
de recherches sur la trypanosomiase

par P. MORNET
Tome X
N” 1 - 1957
VIGOT FRÈRES, ÉDITEURS, 23, rue de l’École-de-Médecine, PARIS-VIe

COMPTE RENDU DE LA SIXIÈME &UNION
DU COMITÉ SCIENTIFIQUE JNTERNATIONAL

DE RECHERCHES SUR LA TRYPANOSOMIASE
(Salisbury, Rhodésie du Sud, du 24 au 29 Septembre 1956)
par P. MORNET
La COMMISSION DE COOPÉRATION TECHNIQUE EN AFRIQUE AU SUD DU SAHARA (C.C.T.A.),
créée en janvier 1950,a fait l’objet d’une Convention intergouvernementale signée à Londresle 18 janvier 1954.
Elle se compose des gouvernements suivants .* Belgique, Fédération de la Rhodésie et du Nyassaland, France,
Portugal, Royaume Uni, Union de l’Afrique du Sud. Son objectif est d’assurer la coopération technique entre
les territoires dont les Gouvernements Membres sont responsables en Afrique au Sud du Sahara.
Le Conseil Scientifique pour l’Afrique au Sud du Sahara (C.S.A.) constitue le Conseiller Scientifique
de la C.C.T.A.
Les Bureaux et Comités Techniques traitenf chacun un aspect particulier de la Coopération régionale
et interterritoriale en Afrique au Sud du Sahara.
Citons parmi eux : Le Bureau Interafricain des Epizooties, dont le siège est à Muguga (Kenya), le
Bureau Interafricain des Sols, dont le siège est à Paris, le Bureau Permanent Interafricain de la Tsé-Tsé et
de la Trypanosomiase, dont le siège est à Léopoldville (Congo Belge), etc.
Et c’est sous I’égide de la C.C.T.A. que se tient, tous les deux ans, la Réunion du Comité Scientifique
international de Recherches sur la Trypanosomiase.
AVANT-PROPOS
- East African Tsetse and Trypanoso-
miasis Research and Reclamation
Les recherches sur la Tsé-tsé et la Trypanosomiase
Organization -, Nairobi.
i
sont poursuivies en Afrique au sud du Sahara dans
Kenya
- Tsetse Survey and ControJ Depart- )
divers Centres, Organisations ou Instituts, spécia-
ment Veterinary Research Repart-
lisés ou polyvalents, tels que :
ment -, Kabete.
I
- Service Général d’Hygiène Mobile
- Veterinary Research Laboratory -, 1
et de Prophylaxie de I’A.0.F. -,
Mpwapwa.
Tanganyika
Bobo-Dioulasso (Haute-Volta).
A.O.F.
- Tsetse Survey and Reclamation -,
- Laboratoire Fédéral dei’Elevage
-,
Arusha .
/
64
à Dakar (Sénégal).
- Missâo de Combate as Tripanoso-
- West African Institute for Trypano-
miases.
Mozambique
6
somiasis Research -, Kaduna et
Nigeria
- Department of Veterinary Services \\
Vom.
t
Central Research Station -, Maza-
Rhodésie
buka.
- Service d’Hygiène Mobile et de
- Game and Tsetse Control Depart-
du Nord
Prophylaxie -, à Yaoundé.
Cameroun
l
ment -, Lusaka,
- Institut Pasteur de Brazzaville. , , , .
A.E.F.
- Tsetse Fly operations - Department
- Institut de Médecine Tropicale
Rhodésie
of Research and Specialist Servi-
« Princesse Astrid », à Leopold- Congo Belge
ces -, Salisbury.
du Sud
ville.
1
- Department of Game, Fish and Nyassaland
- Central Trypanosomiasis Research ~
Tsetse Control -, Fort Johnston.
1
Laboratory - SukuJu East African
- Veterinary Research Laboratory -,
Union Sud
Tsetse and Trypanosomiasis Re-
Ouganda
Onderstepoort.
1 Africaine
search and Reclamation Organiza-
Cette liste n’est pas complète ; il faudrait y ajouter
tion -, Tororo.
les divers laboratoires des Services Médicaux et

Vétérinaires qui, dans les divers territoires, ont leur
Après ce préambule, nous exposerons l’essentiel
activité plus ou moins dirigée vers les trypanoso-
de Ia Réunion de Salisbury sous les rubriques sui-
miases.
vantes :
Les problèmes à résoudre sont multiples et met-
- Liste des membres et observateurs;
tent à contribution des disciplines variees : Biologie,
- Programme ;
Pathologie, Epidémiologie, Entomologie, Zoologie,
- Liste des sujets traités;
Agronomie, Biochimie, Protozoologie, Sérologie,
- Analyse des études;
Pharmacologie, Pharmacodynamie . . ,
- Conclusion ;
Les études portent sur:
- Rapports généraux et résolutions.
Les TSE-TSES : Si, en effet, certains trypanosomes
peuvent être transmis par d’autres insectes piqueurs
que les glossines, ces dernières demeurent les plus
LISTE DES MEMBRES ET OBSERVATEURS

importants des vecteurs (elles « occupent » plus de
i
6 millions de km2 en Afrique au sud du Sahara).
1. Membres
La systématique, la morphologie, l’élevage expé-
Président :
rimental, Ja répartition géographique, l’écologie,
M. J. K Chorley, anciennement Directeur des
absorbent déjà l’activité d’un grand nombre de
« Tsetse Fly Operations » en Rhodésie du Sud,
chercheurs.
Causeway (Rhodésie du Sud).
Leur éradication, soit par le déboisement ou dé-
Union Sud Afxicaine :
broussaillement sélectif (sélective clearing) (à l’aide
de moyens mécaniques, soutenus ou non par l’em-
Dr R. A. .Alexander, Directeur des Services Vé-
ploi de phytocides), soit par les pulvérisations insec-
térinaires, Onderstepoort (Afrique du Sud).
ticides (pulvérisations au moyen d’appareils variés,
Dr R. M. Du Toit, Sous-Directeur des Services
par avion, etc.), soit par pièges, soit par la destruc-
Vétérinaires, Laboratoire de Recherches Vété-
tion de Ia faune sauvage (qui sert de réservoir ali-
rinaires, Pretoria (Afrique du Sud).
mentaire à certaines espèces de tsé-tsés) constitue
un problème ardu et dont la solution d’ensemble
Belgique :
paraît, à certains, utopique ou tout au moins à
échéance reculée.
Professeur Dr G. A. Neujean, 142, avenue
Louise, Bruxelles (Belgique).
Les TRYPANOSOMES : étude systématique, cul-
ture, mode de transmission.
Dr H. R. F. Colback, anciennement Directeur
des Services Vétérinaires du Congo Belge,
Les TRYPANOSOMIASES : épidémiologie, patho-
Square Bays, Chapal Ste Leonards, Skegness
logie clinique et expénmentale,
diagnostic.
(Lincs) (Angleterre).
La CHIMIOTHERAPIE et la CHIMIOPROPHYLAXIE
Dr F. Evens, Médecin Directeur de Labora-
J
toire, Institut de Médecine Tropicale « Princesse
Le traitement des trypanosomiases a fait d’impor-
Astrid », Léopoldville (Congo Belge).
tants progrès et l’arsenal thérapeutique s’est enrichi
t
d’une foule de produits nouveaux.
France :
Mais la prophylaxie chimique, que les composés
Médecin Général Vaucel, Inspecteur Général
uréiques mirent à l’honneur vers 1920, s’est vulga-
des Instituts Pasteur d’outre-mer, Institut Pas-
risée grâce à la supériorité incontestable des dia-
teur, 23, rue du Docteur-Roux, Paris.
midines.
Dr P. Mornet, Vétérinaire Inspecteur Général,
Directeur du Laboratoire Fédéral de lIElevage,
En fait, Ie domaine des produits trypanocides forme
Dakar (Afrique Occidentale Française).
une branche très importante des recherches.
Médecin Colonel J, Ceccaldi, Directeur, Institut
Pasteur, Brazzaville [Afrique Equatoriale Fran-
***
çaise) .

Fédération des Rhodésies et du Nyassaland :
Dr Gerald F. Cockbill, Directeur F.F., Tsetse
and Trypanosomiasis Control and Reclamation,
M. J, K. Chorley.
Causeway (Rhodésie du Sud).
M. D. A. Lawrence,
Directeur des Servlces
M. J, MacKinnon, Directeur Assistant des Ser-
Vétérinaires, Causeway (Rhodésie du Sud).
vices Vétérinaires de la Rhodésie du Sud, Cau-
M. W. S. Steel, Entomologiste, Department of
seway (Rhodésie du Sud).
Game and Tsetse Control, Chilanga (Rhodésie
M. Robert M. Mowbray, Entomologiste, Depart-
du Sud).
ment of Tsetse and Trypanosomiasis Control
Portugal :
and Reclamation, Fédération des Rhodésies et
Dr Mario Augusto de Andrade Silva, Directeur,
du Nyassaland.
Trypanosomiasis Commission, Laurenço Mar-
Dr G. R. Ross, Président du Comité de la Trypa-
ques.
nosomiase en Rhodésie du Sud, Causeway (Rho-
Dr Joâo do Carmo de Sous Santos, Delegado
désie du Sud).
de Saude de Lobito, Lobito (Angola).
M. G. D. Shaw, Chief Veterinary Research
Officer,
Royaume Uni :
Mazabuka (Rhodésie du Nord).
Dr Ceci1 A. Hoare, F.R.S., The Wellcome Labo-
Dr B. Steele, Botaniste, Spécialiste des Tsé-Tsés,
ratories of Tropical Medicine, 183 Euston Road,
Department of Game Fish and Tsetse Control,
Londres, N. W.1.
Fort johnston (Nyassaland).
M. J. Ford, Directeur de 1’ «East African Trypano-
Royaume Uni :
somiasis Research », Tororo (Uganda).
Dr F. 1. C. Apted, Botaniste, Sickness Specialist,
Dr T. A. M. Nash, Directeur du « West African
Medical Department, Tabora (Tanganyika).
Institute for Trypanosomiasis Research », Kaduna
Dr R. B. Heisch, Medical Research Laboratory,
(Nigeria).
Nairobi (Kenya).
II. Observateurs
Dr J. P. Glasgow, Chief Entomologist, Central
Tsetse Research Laboratory, E.A.T.R.O., Shi-
Bureau Permanent Interafricsin de la Tsé-tsé et de
nyanga (Tanganyika).
la Trypanosomiase (B.P.I.T.T.) :
M. P. E. Glover, Directeur Assistant (Zoologie),
Médecin Colonel J. Ceccaldi, CO-Directeur du
Department of Veterinary Service, Kabete
B.P.I.T.T. au titre français, Léopoldville (Congo
(Kenya).
Belge).
M. 1. J. Lewis, Tsetse Fly Control Officer, Maun
Organisation mondiale de la Santé (O.M.S.) :
(Bechuanaland).
Dr F. S. da Cruz Ferreira, Conseiller Médical
M. H. M. Lloyd, Directeur Tsetse Survey & Re-
de l’O.M.S., Bureau Régional pour l’Afrique,
clamation, Arusha (Tanganyika).
Brazzaville (A.E.F.).
M. K. J. R. MacLennan, Veterinary Tsetse Con-
Etats-Unis d’Amérique :
trol Unit, Veterinary Department, Kaduna (Ni-
Dr Charles E. Kohler, Public Health Division,
geria) .
US. Operations Mission C/o American Embassy,
M. A. G. Robertson, Directeur de la lutte contre
Monrovia (Liberia).
les Tsé-Tsés, Kampala (Uganda).
Belgique :
M. J. Robson, Veterinary Research Officer,
Professeur Dr P. Brutsaert, Institut de Médecine
Mpwapwa (Tanganyika).
Tropicale, 155, rue Nationale, Anvers (Bel-
Dr K. Unsworth, Directeur p. i. des Services
gique).
Vétérinaires du Protectorat du Bechuanaland,
Fédération des Rhodésies et du Nyassaland :
Mafeking (Afrique du Sud).
M. K. W. Aspinall, Directeur p. i. des Services
Dr B. 0. Wilkin, Medical Officer of Health, C/O
Vétérinaires, Zomba (Nyassaland).
The Director Medical Services Bechuanaland,
Dr D. M. Blair, Directeur des Services Médicaux
Mafeking (Afrique du Sud).
de la Rhodésie du Sud, Causeway (Rhodésie
Dr K. C. Willett, East African Trypanosomiasis
du Sud).
Research Organisation, Tororo (Uganda).
13

PROGRAMME
Lundi 24 septembre 1956
9h
Discours d’ouverture de la Conférence par son Excellence M. le Ministre
Fédéral de l’Agriculture, 1’Honorahle J. M. Caldicott M. P.
Réponse par le Chef de la délégation française au nom des délégations
présentes,
Ouverture des séances de travail sous la présidence de M. J. K. Chorley.
16 h-l? h 30
Réception au « Sportsclub » de Salisbury North Avenue, des délégués et,
observateurs par son Excellence M. le Ministre Fédéral de I’Agricultur e
1’Honorable J. M. Caldicott M, P. et Madame.
Mardi 25 septembre 1 9 5 6
8 h 30-12 h 30
Séance d e travail.
14 h 15-17 h
Séance d e travail.
.
Mercredi 26 septembre 1956
J
8 h 30-12 h 30
Séance d e travail.
14 h 15-17 h
Séance d e travail.
19 h 30
Dîner au « Grand Hôtel », Speke Avenue, en l’honneur des délégués et
observateurs a la 6e Conférence de 1’I.S.C.T.R.
Jeudi 27 septembre 1956
8 h 30-12 h 30
Séance d e travail.
14 h 15-17 h
Séance d e travail.
Vendredi 28 septembre 1956
8 h 30-12 h 30
Séance d e travail.
14 h 15-17 h
Séance d e travail.
***
~-
GROUPE
TITRE
-
__- ._.__
- - - -
-
_
III - (suite)
16. Incidence de la trypanosomiase humaine en Rhodésie.
Auteur : R. M. Morris.
17. Cas de « porteurs en bonne santé » de trypanosomiase humaine
en Rhodésie du Sud.
Auteurs : G. R. Ross,
D. M. Blair.
18. A propos d’un malade trypanosomg observé de façon intermit-
tente pendant 16 années (infection chronique ou réinfection).
Auteurs : J. Ceccaldi,
M. Vaucel.
B - DISPERSION DES TRY-
19. Observations complémentaires sur la répartition des trypanosomes
PANOSOMES CHEZ LES
pathogènes des animaux domestiques en A. 0. F.
ANIMAUX
Auteurs : P. Mornet,
P. Morel.
IV - CHIMIOTHÉRAPIE ET
CHIMIOPROPHYLAXIE
A - HUMAINE
20. Traitement de la trypanosomiase humaine en Rhodésie.
Auteur : R. M. Morris.

ANALYSE DES ÉTUDES
humidité relative d’environ 40 76. Ceci s’applique à
G. swynnertoni et G. pallidipes aussi bien qu’à
1. MOUCHES TSÉ-TSÉS
G. longipennis.
Elles sont donc extrêmement résistantes à la séche-
A) Dispersion.
resse et, dans leur habitat naturel, il est peu probable
Le Dr R. Du Toit (Union Sud Africaine) confirme
qu’elles soient affectées par d’éventuels changements
les excellents résultats obtenus par l’épandage aérien
dans l’hygrométrie.
de D.D.T. et H.C.H. dans la destruction de la mouche
Mais, pour d’autres espèces, la situation est tout
tsé-tsé des savanes, Glossina pallidipes Aust., au
autre : pour G. austeni, G. brevipalpis, G. tachi-
Zoulouland, résultats consignés dans un rapport de
noides et G. palpalis, la viabilité des chrysalides est
cet auteur en 1954.
réduite si le taux d’humidité relative est inférieur à
Il signale la découverte de nouveaux foyers à
50 %. En d’autres termes, ces espèces seront limi-
G. brevipalpis autour du lac Sainte Lucy au Zoulou-
tées à des habitats où l’humidité demeure élevée
land et attire l’attention sur la biologie spéciale de
pendant la saison sèche, et seraient incapables de
cette glo;sine qui se cantonne au bord des rivières
survivre dans ceux où séjournent normalement les
et des lacs et semble se nourrir exclusivement, et
espèces de savane.
pendant la nuit, du sang des hippopotames qui
Il serait intéressant en conséquence de faire inter-
abondent.
venir les défrichements à un moment particulier du
Pour la prospection de G. brevipalpis comme pour
cycle de la vie des espèces hygrophiles.
celle de G. pallidipes, les animaux d’appât sont
J. P. Glasgow (Tanganyika), tout en reconnaissant
constitués par des bovins et des porcs.
que les pièges n’offrent que peu d’intérêt en tant
qu’instruments pratiques d’attaque directe de la
B) Biologie.
mouche tsé-tsé, estime qu’ils sont efficaces dans les
Il est intéressant de rechercher si, dans la nature,
recherches sur la biologie de G. pallidipes. Il fait
la mouche tsé-tsé a une préférence marquée pour.
ressortir certaines particularités qui influencent la
le sang de certains vertébrés ou si, au contraire,
capture.
elle se nourrit aux dépens de n’importe lequel
Le Dr F. Evens (Congo Belge) fait part des résultats
d’entre eux.
obtenus dans l’éclosion contrôlée de pupes de
Ce problème intéresse ceux qui s’attachent sirn-
G. palpalis et trouve que les pupes qui donnent
plement à l’histoire naturelle de la mouche tsé-tsé;
les mouches mâles, ainsi que ces dernières elles-
il intéresse aussi ceux qui se consacrent à la trans-
mêmes, ont un poids moyen inférieur d’environ
mission de la maladie, veulent découvrir les sources
2 milligrammes à celui des femelles. Ces données
. possibles des infections qu’ils étudient ; il intéresse sont confirmées par le Dr Willett.
enfin ceux qui cherchent à détruire la mouche en
supprimant ses ressources alimentaires.
C) Lutte et éradication.
B. Weitz, de l’Institut Lister de Médecine Préven-
Esteves de Souza (Mozambique) relate les expé-
tive, a perfectionné les tests sérologiques permettant
riences préliminaires de lutte avec les phytocides
d’identifier des quantités de sang aussi faibles que
contre les rejets des souches et les fourrés épineux,
celles pouvant être extraites d’un insecte récem-
dans les régions infestées par Glossina austeni.
ment nourri.
Des phytocides essayés, les plus efficaces sont
Weitz et Glasgow (1956) ont pu ainsi déterminer
ceux contenant un mélange d’acide 2,4-Dichlorophé-
en Afrique Orientale que :
noxyacétique et d’acide 2,4,5-Trichlorophénoxya-
G. morsitans
1
cétique, en particulier lorsqu’ils sont, pour l’usage,
G. swynnertonni préferent le sang des suidés.
dissous dans le gasoil.
G. austeni
)
Les traitements appliqués au début de la saison
se nourrit du sang des antilopes
G. pallidipes
d’activité végétative donnent d’excellents résultats.
l et non du sang des buffles.
Les recherches doivent être poursuivies.
G. brevipalpis
s’attache surtout à l’hippopotame.
B. Steele (Nyassaland) fournit les premiers rensei-
G. palpalis
s’attache surtout aux reptiles.
gnements sur le projet tendant à l’éradication de
E. Bursell (Tanganyika) indique les méthodes
G. palpalis du District de Karonga, au Nyassaland.
employées pour déterminer l’humidité relative des
Il s’avère que G. palpalis s’adapte avec la plus
lieux de séjour des chrysalides de la glossine.
grande facilité aux conditions écologiques les plus
Des expériences sur la viabilité de chrysalides
diverses et, jusqu’à présent, les méthodes classiques
déposées en laboratoire ont montré que celles des
de débroussaillement n’ont donné que des succès
mouches de savane sont capables de supporter une
partiels.

A. G. Roberston et J, P. Bernacca (Ouganda) rap-
terres dégagées et tout foyer permanent connu de
portent les résultats obtenus dans la lutte contre la mouches tsé-tsés.
tsé-tsé en Ouganda par l’élimination du gibier.
Le bétail peut en effet remplacer la faune sauvage
La destruction du gibier, associée à un débrous-
comme ressource alimentaire pour la mouche tsé-
saillement limité, dans les savanes à Combretum
tsé de savane et des épidémies graves de trypano-
recouvertes de graminées élevées (Hyparrhenia et
somiase animaIe peuvent survenir.
Panicum maximum), au cours des années 1945-1955,
Chorley donne ensuite des renseignements inté-
a permis :
ressants sur l’organisation des opérations de des-
- d’arrêter au moins deux progressions majeures
truction de la faune sauvage, la création de centres
de G. pallidipes et une de G. morsitans qui consti-
de « désinfection » (pour cyclistes, automobiles.
tuaient une menace sérieuse pour la santé des habi-
piétons... qui risquent de véhiculer la tsé-tsé).
tants et l’élevage du Protectorat;
Pour permettre d’apprécier l’étendue de la des-
- de récupérer entièrement la zone envahie,
truction du gibier, il indique que 36.910 bêtes sau-
soit environ 4.800 miles carrés.
vages furent abattues en 1954.
Le total des animaux abattus par les chasseurs du
Ces mesures, valables pour G. morsitans, ne le
sont pas forcément pour G.
« Service de lutte contre les tsé-tsés » pour arriver
pallidipes et G. brevi-
à ce résultat a été de 2.179 buffles, 69 hippopotames,
palpis présentes (avec G. morsitans) le long de la
frontière orientale commune avec le Mozambique.
10 rhinocéros, et 25.163 pièces de gibier de plus
Le défrichement donne des résultats intéressants.
petite taille.
D’autres problèmes vont se poser avec l’applica-
Le coût de l’opération ressort à 2 shillings par
tion de la loi de reforme agraire qui entraînera le
acre, contre 60 shillings au moins lorsqu’on emploie
déplacement de milliers de familles africaines, et
le débroussaillement.
aussi avec la construction du barrage de Kariba qui
J. K. Chorley (Rhodésie) condense les principales
va « noyer » un grand nombre de villages. Les plans
données de la lutte contre les tsé-tsés en Rhodésie
de repeuplement nécessiteront une étude appro-
du Sud et les méthodes employées.
fondie des zones de peuplement, des recherches
Des 1923, une première expérience est organisée
écologiques poussées et des relevés cartographiques
visant à éliminer G. morsitans, mouche de savane,
détaillés.
par la destruction des animaux sauvages dont le
Des essais d’élimination de la mouche tsé-tsé par
sang est sa nourriture principale.
des insecticides pulvérisés par avion ont été effec-
Pour obtenir rapidement des résultats et éviter
tués. Ils furent décevants pour diverses raisons,
qu’un nombre important de fermes soient abandon-
dont les principales sont :
nées et leurs propriétaires ruinés, des clôtures paral-
1 - Une trop vaste superficie de la zone sélec-
lèles, distantes de 15 km l’une de l’autre, sont cons-
tionnée pour le nombre d’avions. Théoriquement il
truites sur une cinquantaine de km le long des ri- suffirait de traiter 25 o/O de la superficie totale pour
vières Hunyani et Angwa. Trois ans plus tard une
obtenir l’extermination complète de la mouche. Ce
troisième clôture est érigée à 15 km au nord de la
qui s’est avéré insuffisant à l’usage;
clôture la plus septentrionale.
2 - Une voûte végétale trop dense en certaines
Grâce à ce procédé, depuis 1924, 10.000 miles
saisons pour être pénétrée par les pulvérisations
carrés ont été récupérés,
insecticides ;
Cette longue expérience dans l’organisation et le
contrôle des opérations de destruction de la faune
3 - Des vents élevés, des courants de convection
sauvage fait apparaître un certain nombre de prin-
dus à la chaleur et des turbulences atmosphériques
rendant inutiles de nombreuses sorties.
cipes essentiels.
Cette expérience est à renouveler.
Les deux facteurs primordiaux dans la vie de
G. morsitans sont tout d’abord une source de nour-
II. PROTOZOOLOGIE
.iture sûre et aisément accessible et, en second lieu,
l’existence d’un habitat convenable. La destruction
K. C. Willett (Ouganda) expose les relations spéci-
de la faune affecte le premier facteur en privant la
fiques entre T. rhodesiense, T. brucei et T. gam-
mouche de ses ressources alimentaires mais cet
biense dans le but de mettre en évidence l’origine
effet n’est pas permanent. La faune peut repeupler
de T. rhodesiense.
et en fait repeuple la zone dégagée, après l’arrêt
L’échec de toutes les tentatives expérimentales
des opérations. Ces dernières doivent être poussées
pour rendre T. brucei infectieux pour l’homme, ou
plus avant et une seconde zone sans bêtes sauvages
pour provoquer chez T. rhodesiense la perte de
ni animaux domestiques sera interposée entre les
son pouvoir infectant, sont soulignées comme étant
78
i

une preuve de la stabilité de l’unique distinction
T. rhodesiense et T. simiae. Cette hypothèse étant
qui existe entre ces deux espèces.
basée sur l’analyse statistique et n’étant pas appuyée
Les rapports sur un certain nombre d’épidémies
par des preuves cytologiques, l’existence de la
de la maladie du sommeil rhodésienne sont examinés
reproduction
sexuelle chez ces trypanosomes
pour voir si :
reste à démontrer. Il en est de même de l’hypothèse
a) T. rhodesiense fut importé d’une source connue
émise par ces mêmes auteurs (1951) sur l’hybridation
o u
de T. brucei avec T. rhodesiense ou T. gambiense.
b) si T. gambiense était déjà présent dans la
Les expériences répétées par Vaucel et Jonchère
région et se serait développé en une forme plus
(1954) et Fromentin (1955) avec T. brucei et T. gam-
virulente ou
biense conduisent à la conclusion que, dans les infec-
c) si, en l’absence de pareille évidence, une muta-
tions mixtes, le trypanosome humain est simplement
tion de T. brucei en T. rhodesiense pourrait être
« submergé » par T. brucei.
envisagée.
Il n’est pas douteux cependant que l’application
L’auteur arrive ainsi, en se basant sur l’histoire
de methodes statistiques soit fructueuse dans un
des premières apparitions de la maladie du som-
certain nombre de cas (séparation de T. uniforme
meil rhodésienne et les citations de la littérature
de T. vivax par exemple).
contemporaine, à la conclusion que la trypanoso-
Cependant la différenciation de souches ou de
miase à T. rhodesiense se développa à partir de
races intraspécifiques sur des bases biométriques
la maladie à T. gambiense introduite dans les régions
est toujours sujette à controverse. Selon Fairbairn
a G. morsitans de la Rhodésie et du Nyassaland et
(1953) les variations dans la virulence de T. vivax
qu’aucune apparition ne peut être attribuée à T. bru-
chez les bovins serait liée aux différences de lon-
cei qui serait devenu infectieux pour l’homme,
gueur moyenne des trypanosomes. Ainsi les souches
C. A. Hoare (Londres) présente un document trai-
d’Afrique Occidentale qui provoquent une maladie
tant de la révision des trypanosomes pathogènes
aiguë, sont plus courtes que celles d’Afrique Orien-
africains. Elle s’avére indispensable devant le manque
tale, qui provoquent une infection chronique. Cepen-
de connaissances alarmant de certains chercheurs
dant, si les mesures moyennes de T. vivax sont dis-
concernant la différenciation des trypanosomes. Or,
posées dans l’ordre croissant, et comparées, on
lorsqu’on intervient dans des maladies infectieuses
s’aperçoit qu’il existe un chevauchement considé-
qui diffèrent considérablement du point de vue des
rable dans les zones, de sorte que quelques-unes
hôtes, de l’épidémiologie, des manifestations cli-
des souches qui diffèrent en virulence ne peuvent
niques et des réactions à la chimiothérapie, l’iden-
pas être distinguées d’après leur longueur.
tification exacte des trypanosomes est une question
La variabilité dans la virulence doit donc tenir
d’importance capitale,
certainement en partie à la réceptivité variable des
Il prend pour exemple la confusion faite dans le
animaux.
passé entre Trypanosoma simiae, parasite mortel
D’un autre côté, Lewis (1954) a montré au Kenya
pour le porc, et T. brucei. Une erreur semblable
que la virulence de T. vivax sur le bétail se modifie
s’est produite entre T. simiae et T. suis, ce dernier
suivant l’espèce de l’agent vecteur. Ainsi une souche
ne produisant qu’une infection légère. 11 souligne
transmise par G. pallidipes provoque une maladie
encore l’insuffisance de renseignements sur T. uni- aiguë, alors qu’une souche transmise par G. palpalis
forme (Groupe T. vivax-cazalboui), confondu pro-
cause une affection chronique.
bablement en Afrique Occidentale avec T. congo-
Les sous-espèces de Fairbairn (occidentale et
lense ,
orientale) de T. vivax ne sont donc pas valables,
La taxonomie des trypanosomes a varié dans le
d’autant qu’il a été montré par Hoare (1956) que les
temps. Les premières tentatives de différenciation
longueurs moyennes de T. evansi, chez divers indi-
des espèces, par Laveran et Mesnil (1912) et Yorke
vidus provenant d’une seule et même souche, varient
et Blacklook (1914) sont basées sur la structure mor-
dans une aussi large mesure que celles de T. vivax.
phologique. Bruce (1914) commence à les grouper
Hoare traite ensuite des trypanosomes nouveaux.
par affinités d’espèces ayant des caractères communs.
C’est ainsi que T. suis, décrit par Ockman en 1905,
Ce qui est développé par Knuth et Du Toit (1921)
mais de façon peu satisfaisante, a été redécouvert
et Wenyon (1926) qui introduit le mode d’évolution
par Peel et Chardone (1954) au Congo belge.
dans la glossine comme critère essentiel. Hoare lui-
De même la position systématique de T. dimorphon
même préconise une classification reposant sur des
(Laveran et Mesnil, 1904), considéré comme une
bases phylogénétiques.
espèce particulière (proche de T. congolense), puis
11 critique, à ce propos, les travaux de Fairbairn
assimilé à T. congolense par de nombreux auteurs,
et Culwick (1946) sur le procédé de conjugaison de
semblerait devoir être révisée.
7 9

Finalement Hoare propose une classification des
B. D. Rennison (Ouganda) traite du taux d’infection
.
trypanosomes pathogènes africains, résumée dans
des mouches tsé-tsés et de l’estimation du nombre
s
le tableau ci-contre.
de trypanosomes nécessaires à l’infection et de la
CLASSIFICATION DES TRYPANOSOMES PATHOG?NE3 AFRICAINS
(d’après C. A. Hsare)
Groupes
Flagelle
libre
Kinétoplaste
Evolution chez
la tsé-tsé
Formes
Espèces
de Trypanosomes
T. vivax
Présent
Grand,
Trompe
Long
1. T. vivax
terminal
Monomorphe Court
l
2. T. uniforme
~--~.
-~
T. congolense Absent
Moyen,
Intestin moyen Monomorphe court
3. T. congolense
o u
latéral
+
court
présent
Trompe
Dimorphe
I
-t
4. T. dimorphon
1 long
S. T. simiæ
-.-..
-. - - - - - - --.- -.--.__-~- - - - - - .--- -~-- -
-~--- .-~
T. brucei
Présent
Petit,
Intestin moyen Monomorphe épais
6. T. suis
O U
subterminal
+
absent
Glandes
salivaires
(excepté 10)
7’. T. brucei
8. T. rhodiense
9. T. gambiense

minces -+
intermé-
diaires +
10. T. evansi
trapues
III. TRYPANOSOMES et TRYPANOSOMIASES
nécessité d’uniformiser les méthodes
F. Evens et P. Charles (Congo belge) exposent
A) Diagnostic chez l’homme et épidémiologie.
leurs premières recherches sur l’étude des protéines
sanguines chez les malades à T. gambiense.
M. P. Hutchinson (Nigeria) estime que le photo-
mètre de Grey Wedge, en se servant de la méthode
Ils constatent des fluctuations, au cours de l’infec-
turbidométrique à l’acide sulfo-salicylique, permet
tion, des différents composants des protéines san-
l’estimation de l’albuminorachie dans la maladie du
guines, dont les taux sont nettement inférieurs à
sommeil de façon aussi simple qu’en utilisant la
ceux enregistrés au début de la maladie dans les
méthode de Sicard et Cantaloube et avec plus de
cas de rechute. Ceci les amène à préconiser une
précision.
thérapeutique d’attaque très efficace.
F. Evens (Congo belge), s’inspirant de la technique
R. M. Morris (Rhodésie) résume l’incidence de la
des fiches réticule-endothéliales de Sandor, amé-
trypanosomiase humaine en Rhodésie, telle qu’elle
liorée par Vargues, propose un nouveau moyen
est apparue au cours des années 1942-1955.
relativement simple et pratique permettant un dia-
Tous les cas de maladies du sommeil sont dus à
,
gnostic de présomption de la maladie du sommeil
T. rhodesiense, transmis par G. morsitans. On a
à T. gambiense chez l’homme.
signalé cependant un très petit foyer à T. gambiense
8 0

sur les bords du lac Tanganyika qui fut rapidement
vers le nord la limite des glossines et de tirer des
éteint.
conclusions sur le rôle effectif qu’elles y jouent dans
Le nombre de cas enregistrés fut de 785 en Rho-
la transmission des trypanosomes animaux.
désie du Nord et 111 en Rhodésie du Sud.
G. R. Ross et D. M. Blair (Rhodésie) exposent le
IV. CHIMIOTHÉRAPIE et CHIMIOPROPHYLAXIE
cas de « porteurs en bonne santé » de trypanoso-
A) Chez l’homme.
miase humaine en Rhodésie du Sud. Ces cas ne sont
pas exceptionnels. Chez ces malades « sains », en
R. M. Morris (Rhodésie) indique les traitements
dépit d’une infection sanguine abondante et régu-
utilisés en Rhodésie contre la trypanosomiase hu-
lière, on ne trouve pas de trypanosome dans le
maine.
liquide céphalo-rachidien, pas plus qu’on ne cons-
Dans les premiers stades de la maladie, les trai-
tate de modification dans la composition du liquide.
tements effectués avec la pentamidine et la suramine
Le parasite, inoculé aux petits animaux de labora-
associées à la tryparsamide, et avec la tryparsamide
toire, montre cependant une virulence intacte.
seule, sont tous efficaces ; mais, dans les cas avancés,
la tryparsamide constitue le produit de choix. Le
Serait-il donc possible que les « porteurs en bonne
Me1 B (1) n’est pratiquement pas employé.
santé » humains ressemblent aux antilopes, qui pré-
sentent des infections sanguines de trypanosomiase
M. A. de Andrade Silva et A. Caseiro (Mozambique)
animale sans que les flagellés atteignent le système
indiquent les résultats acquis, par la prophylaxie à
nerveux central de ces animaux ? Existe-t-il dans
l’aide des diamidines, dans l’infection à T. rhode-
ce cas une barrière efficace et permanente entre la
siense.
circulation générale et le système nerveux central
Sur 17.000 habitants, 11.869 reçoivent de la penta-
empêchant la pénétration des trypanosomes ?
midine à titre préventif, et 5.077 servent de « té-
J. Ceccaldi et J. Vaucel (A.E.F.) invitent, à propos
moins ».
d’un malade trypanosomé de façon intermittente
Parmi les premiers on ne relève que 6 malades
pendant 16 années (infection chronique ou réinfec-
alors qu’on en décèle 47 parmi les seconds.
tion), à une grande prudence dans l’affirmation qu’un
M. A. de Andrade Silva (Mozambique) a effectué
trypanosomé est définitivement stérilisé.
des essais sur la valeur des produits pharmaceutiques
généralement utilisés dans le traitement de la maladie
La longue durée des latentes cliniques et la fuga-
du sommeil à T. rhodesiense.
cité des périodes de latente parasitaire sont certes
des arguments valables en faveur de l’hypothése
Sur 1.346 malades traités, il note 94 cas précoces,
d’un cycle évolutif du trypanosome chez l’homme,
contre 1.252 cas « nerveux », par suite de la négli-
et la persistance probable du flagellé dans l’orga-
gence des Africains qui ne se présentent pas à I’hô-
nisme, même après succès apparent du traitement,
pital dès les premiers symptômes.
réduit la part imputable à des processus allergiques
L’ArsobaJ (2), dans les cas nerveux, donne les
dans le déterminisme des symptômes,
meilleurs résultats. Le seul handicap de ce produit
c’est sa haute toxicité, provoquant parfois de l’encé-
B) Dispersion des trypanosomes chez les animaux.
phalopathie. Les malades ainsi traités doivent être
surveillés de très près.
P. Mornet et P. More1 (A.O.F.) complètent les obser-
H. P. Hutchinson (Nigeria) confirme les bons ré-
vations sur la répartition des trypanosomes patho-
sultats à attendre de l’emploi du MeJ B ou Arsobal,
gènes des animaux domestiques en A. 0. F.
dans les cas avancés ou les rechutes.
La répartition géographique de T. vivax et T. con-
Mlle H. Fromentin (Paris) a effectué des essais
golense déborde plus ou moins largement la zone
sur le pouvoir trypanocide de la sfylomycine (anti-
d’extension actuellement admise pour les glossines.
biotique fabriqué par Lederlé), qui se révèle infé-
Des diverses hypothèses émises en ce qui con- rieure aux trypanocides habituels.
cerne la présence de T. congolense dans la région
J. Ceccaldi et coll. (A.E.F.) relatent les résultats
de Kayes (Soudan français occidental), celle faisant
éloignés du traitement de la trypanosomiase humaine
état de gîtes à glossines, jusqu’à présent ignorés,
à T. gambiense, à ses débuts, par une seule injection
ne paraît pas sans fondement depuis que G. morsi-
d’drsobal.
fans a été trouvée non loin de Kayes, le long du
fleuve Sénégal.
(1) Voir Arsobal.
La confirmation de la présence de T. brucei dans
(2) L’Arsobal
(ou Me1 B) est un produit de réaction, stable et
ia même zone laisse prévoir que des prospections
détoxifié. e n t r e l e Melarsen (arsenical
pentavalenf = s e l d a
entomologiques serrées permettraient d’étendre
sodium de l’acide diamino-triazinyl-amino-phényl-arsinique)
et 10
B A L (dimercaptopropanol
ou Britiab antikwisite).
81

Ils s’avèrent bons, dans l’ensemble, mais les auteurs
On peut aussi remarquer combien sont différentes
proposent d’augmenter la « dose-plafond », sous ré-
les préoccupations des chercheurs et quelles diver-
serve que la toxicité du produit ne s’en trouve pas
gences de vues existent en matière de lutte contre
augmentée.
les glossines et les infections qu’elles transmettent.
F. Evens et G. Neujean (Congo belge) confirment Ceci tient à l’influence relative des divers facteurs,
ces observations et estiment que l’Arsoba1, tout spé-
intervenant dans les territoires, si variés, d’Afrique :
cialement dans les régions où la trypano-résistance
- situation géographique, climat, végétation :
est fréquente, est le seul produit qui permette actuel-
--- peuplement humain (densité, qualité) :
lement de sauver un nombre important de trypa-
- peuplement animal (sauvage et domestique)
nosomés chez lesquels il y a invasion nerveuse
-- densité des glossines;
franche.
- - degré d’infestation de l’homme et des animaux ;
F. Evens et A. Packhanian (Congo belge) relatent
- alimentation des populations (quantité et qua-
les essais thérapeutiques effectués avec le nitrofu-
lité) ;
razone dans la maladie du sommeil a T. gambiense.
- vocation des sols;
Employé seul, il ne donne pas de résultats supé-
- évolution agricole, sociale, économique.
rieurs à la Lomidine, I’Arsobal ou même le 205 Bayer.
Il serait trop long de développer ce sujet, mais on
Par contre, en association avec ces produits, il s’avère
peut schématiser, à titre démonstratif, la politique
intéressant.
suivie par l’Est Africain d’une part, et l’Ouest Afri-
B) Chez les animaux.
cain d’autre part.
Pour l’Est Africain, jouissant d’un climat salubre
D. A. Lawrence (Rhodésie) a compilé les rapports
grâce à une altitude marquée, de pluies relativement
de la Direction des Services Vétérinaires de Rho-
fréquentes et abondantes, à colonisation europeenne
désie du Sud.
développée, à cheptel sauvage « encombrant » (1),
De bons résultats ont été obtenus avec le bromure
à cheptel domestique important, à haut rendement,
de dimidium et l’antrycide pro-Salt, à titre préventif.
nombreux (2) à infestation humaine trypanoso-
A la lumière de l’expérience des dernières années
mienne limitée, à infestation animale (domestique)
il semble que, si l’on veut éviter les incidents défa-
économiquement grave, la lutte contre les trypano-
vorables, il faille effectuer les inoculations massives
somiases vise particulièrement à la destruction des
lorsque la teneur en protéine et en calcium des pâtu-
tsé-tsés, par tous les moyens (tels que les palissades
rages est la plus élevée, l’abreuvement aisé et le
s’alignant sur des kilomètres) (3), jointe à la chimio-
facteur de déshydratation absent. Le traitement
thérapie et la chimioprophylaxie, pour la protection
d’animaux en mauvaise condition physique, qui doi-
du cheptel domestique et des fermes d’agriculture
vent parcourir de longues distances pour se rendre
intensive.
aux centres d’inoculation, est à proscrire.
Pour l’Ouest Africain, à climat sévère, à situation
H. J. C Watson et J. Williamson (Nigeria), au cours
géographique moins privilégiée, à colonisation euro-
d’expériences sur le traitement et la prophylaxie de
péenne quasi-inexistante, à infestation humaine
T. simiae chez les lapins et les porcs, montrent que
élevée, à élevage autochtone extensif, l’action essen-
la suramine, l’antrycide et le complexe suramine-
tielle a été surtout de diminuer le taux d’infestation
antrycide donnent des résultats satisfaisants.
et de mortalité chez les Africains par la chimiothé-
J. Williamson (Nigeria) démontre ensuite l’activité
rapie et la chimioprophylaxie de masse. On a couru
prophylactique de complexes à la suramine dans la
au plus pressé, la lutte contre les tsé-tsés restant
trypanosomiase animale.
le but final de toute véritable prophylaxie, mais les
Le complexe suramine-éthidium serait le plus
résultats à en attendre étant à trop longue échéance.
intéressant tant pour la durée de la protection que
La trypanosomiase animale, du fait de la trypano-
par le prix de revient.
tolérance de certaines races bovines et, il faut bien
Ces expériences devraient être effectuées sous
le dire, de l’insuffisance des moyens (en personnel
contrôle vétérinaire et sur un nombre plus impor-
et en matériel) n’a été l’objet que d’interventions
tant d’animaux.
sporadiques et irrégulières, mais toujours basées
sur la chimiothérapie et la chimioprophylaxie.
CONCLUSION
Il est aisé de se rendre compte à la lecture du
(1) Pour ne citer qu’un exemple, il existe environ 1.5OO.OCO Gnous
résumé de ces travaux, qui ne reflètent qu’une faible
(sorte de bovidés sauvages) dans la plaine de Sarangetti
au Tan-
partie des recherches entreprises, de l’importance
ganyika.
(2) Plus de 600000 t&es de bovidés « européens « au
et de la complexité des problèmes soulevés par les
Keny.
plus de 1200 CO0 têtes en Rhodésie.
trypanosomiases humaines et animales.
(3) Pour isoler le gibier, ~UT lequei 88 nourrissent les glossiner.
82

Cette mise au point étant faite, nous résumerons
Le cas des « porteurs sains » de trypanosomiase
brièvement les nouvelles acquisitions qui se déga-
chez l’homme, soulevé par Ross, mérite qu’on s’atta-
gent de la Réunion de Salisbury :
che a cette question. Alors que ce phénomène est
L’éradication des tsé-tsés constitue le but perma-
bien connu chez l’animal sauvage ou domestique,
nent des efforts multiples déployés par les cher-
il est moins répandu chez l’homme et pose un pas-
cheurs. Mais elle reste complexe par les procédés
sionnant problème d’immunologie.
employés, onéreuse dans son application.
Le traitement et la prophylaxie de la trypanoso-
Il faut tout d’abord bien connaître la biologie cies
miase humaine ne semblent pas avoir fait de sérieux
glossines pour mettre en œuvre des moyens adé-
progrès depuis deux ans. Si les Français, les Belges
quats de destruction.
et les Portugais restent attachés à la lomidine et à
l’arsobal, les Anglais, plus conservateurs, continuent
Or, dans ce domaine, les travaux sont encore
à utiliser la suramine et la tryparsamide. Ils effec-
fragmentaires ou n’apportent que peu de faits nou-
tuent cependant des essais, limités, avec les premiers.
veaux. Seuls ceux de Weitz et Glasgow, en déter-
minant par des tests sérologiques l’origine du sang
En ce qui concerne le traitement et la prophylaxie
ingéré par les diverses espèces de glossines, per-
des trypanosomiases animales, les données anté-
rieures sont confirmées.
mettent de « repérer » les animaux sauvages ser-
vant de réservoir alimentaire : suidés, hippopo-
Un fait nouveau cependant, l’action intéressante
tames, reptiles... et fournissent ainsi des indications
de certains complexes, en particulier suramine-
sur les espèces animales à détruire en premier lieu.
éthidium. Cette notion est à approfondir.
L’étude des relations intraspécifiques des trypa-
Et pour terminer, nous adopterons les conclusions
nosomes humains (Willet), la classification des try-
de Vaucel, Chef de la Délégation française, dans sa
panosomes humains et animaux (C. A. Hoare) tentent
réponse au discours de bienvenue du Ministre Fédé-
une synthèse des connaissances acquises, passées
ral de l’Agriculture.
au crible de critiques raisonnées.
Il insiste en effet sur l’importance économique et
Les moyens préconisés pour la destruction des
sociale des trypanosomiases animales. Par les quan-
tsé-tsés restent les mêmes :
tités considérables de lait et de viande, en particu-
lier, qu’elles soustraient à l’alimentation humaine,
- Défrichement et débroussaillement par des elles constituent un obstacle sérieux au traitement
engins spéciaux ou même des phytocides. Le pre-
et à la prophylaxie des trypanosomiases humaines,
mier procédé réclame des crédits importants, le
la sous-alimentation chronique des populations étant
deuxième n’est pas encore au point.
un facteur essentiel de leur moindre résistance à
- Pulvérisation d’insecticides par avion (R. Du la maladie et de l’inefficacité partielle de la théra-
Toit), mais les résultats ne sont applicables que pour
peutique.
une aire limitée et isolée, de façon à ce que les
Il souligne enfin que si la prévention médicale de
groupes de glossines ne soient pas constamment
la maladie du sommeil a permis d’enregistrer de
renouvelés par des apports de voisinage.
magnifiques résultats, elle est onéreuse par sa répé-
La réalisation des pulvérisations pose d’ailleurs
tition obligatoire, la stérilisation des réservoirs de
des problèmes complexes (J. K. Chorley).
virus restant aléatoire.
- Destruction du gibier. Elle est efficace pour
L’objectif de « fond » demeure la destruction des
certaines espèces de glossines de savane : G.
tsé-tsés.
mor-
sitans et G. pallidipes.
Et nous ajouterons que l’éradication des trypano-
somiases ne peut être obtenue que par la combi-
L’Ouganda (Robertson et Bernacca) et la Rhodésie
naison des divers moyens à notre disposition, chacun,
(Chorley) ont obtenu ainsi des résultats spectacu-
séparément, offrant à notre action des obstacles
laires. La Rhodésie a même utilisé depuis très long-
difficilement surmontables :
temps des palissades de longueur variable (50 km
parfois), sur deux ou trois rangs distants de 15 km
- Destruction des tsé-tsés par le déboisement,
environ, destinées à empêcher le passage des ani-
l’épandage d’insecticides, l’élimination sélective des
maux sauvages, de façon à « affamer » les tsé-tsés.
animaux sauvages et la « civilisation » des zones à
glossines ;
Lorsque nous nous adressons au diagnostic de la
maladie du sommeil, malgré des tests de laboratoire
- Chimiothérapie et chimioprophylaxie ;
intéressants, il apparaît bien que la détection du
- Et, en ce qui concerne l’elevage, sélection et
flagellé dans le sang ou le liquide céphalo-rachidien
expansion de races animales trypano-tolérantes
permat seule d’affirmer l’existence de la maladie.
(facteur complémentaire des mesures précédentes).
83

RAPPORTS GÉNERAUX
b) Déboisement partiel ou sélectif.
Cette méthode est plus communément utilisée et
A) Rl%UMk DES DISCUSSIONS SUR LES
adaptée à la récupération de grandes surfaces de
MkTHODES
DE LUTTE CONTRE LA GLOSSINE
terrain.
N. B. - Des expériences avec les arboricides ont
En conformité avec le Point 13 des résolutions de
été effectuées avec des résultats variables.
Ia 5e Réunion, le Comite a discuté des méthodes
courantes de lutte contre la tsé-tsé, qui pourraient
c) Occupation par l’homme.
être classées comme suit :
Cette mesure a connu le plus grand succès lors
de la consolidation de régions récupérées et de
10 Destruction directe.
colonisation suffisamment dense. Sous des conditions
a) Parasites et Prédateurs.
favorables, elle a permis l’élimination de certaines
espèces de tsé-tsés de vastes zones infestées.
Les tentatives de lutte contre la tsé-tsé par l’éle-
vage et la libération de parasites locaux n’ont pas
40 Auto-stérilisation de la population glossienne.
eu de succès. Bien que de tels parasites exercent
une influence en diminuant la population glossi-
a) Hybridation .
nienne, ils ne peuvent cependant en provoquer
Cette méthode a été essayée sans succès,
l’éradication.
b) Stérilisation des mâles par rayons gamma.
b) Captures à la main et piégeage.
Cette méthode fait l’objet de recherches mais ne
Aucune de ces méthodes n’est prometteuse.
semble pas prometteuse dans le cas de la Glossine.
c) Insecticides.
Là où l’isolement complet est possible, des appli-
B) CRIMIOTRkRAPIE DES TRYPANOSOMIASES
cations aériennes d’insecticides contre G. pallidipes
HUMAINES
et G. brevipalpis ont été entièrement couronnées de
succès. En l’absence d’un isolement complet, cette
1. SCHl%AS DE TRAITEMENT RECOMMANDÉS
mesure peut être appliquée pour réduire la menace
« trypanosomienne » pour l’homme et les animaux,
Trypanosomiase à T. rhodesiense
dans les stades initiaux de colonisation et lors de
projets à but économique.
10 Stade lymphatico-sanguin.
L’application sur la végétation riveraine d’un insec-
a) Suramine (Antrypol/Moranyl/Bayer 205) 5 g par
ticide à effet rémanent, exécutée du sol, réussit par-
voie intraveineuse, soit 5 fois 1 g le ler, 3e, 7e
faitement contre G. palpalis; la rapidité d’applica-
14e et 21.e jour, en réduisant les premières doses
tion de cette méthode en fait une mesure de valeur
à 0,25 ou 0,s g pour les patients en mauvais
dans la lutte contre une épidémie de maladie du
état physiologique.
sommeil.
b) La Pentamidine est considérée comme moins
20 Eradication par la faim.
active, mais peut être utilisée aux doses indi-
quées ci-après pour les infections à T. gam-
Destruction du gibier.
biense.
Il est certain que la destruction du gibier élimine
la tsé-tsé uniquement en l’affamant. Malgré sa pré-
d Mel. B. Dosage usuel : une série de 3 ou 4 injec-
férence pour une nourriture spécifique, démontrée
tions quotidiennes de 3,ô mg/kg. Dans certains
par M. Weitz, une destruction sélective du gibier
cas une seule dose de 4 mg/kg pourrait être
n’éliminerait pas obligatoirement la mouche, à cause
efficace. Aucun de ces traitements n’est recom-
de la capacité d’adaptation de cette dernière a
mandé pour la routine à cause de la toxicité
d’autres hôtes.
du médicament.
30 Modification de l’habitat.
Commentaires : la thérapie à la Pentamidine et la
Suramine doit être strictement réservée pour les
a) Déboisement total.
cas où il n’y a pas de signe d’évolution nerveuse.
En tant que procédé destiné à arrêter l’invasion
des espèces de tsé-tsés de savane, celle méthode
20 Stade nerveux.
est abandonnée en faveur du déboisement sélectif
MeJ B. (Arsobal) aux mêmes dosages que dans la
en profondeur, qui est plus économique et requiert période nerveuse de la Trypanosomiase à T. gam-
peu ou pas d’entretien.
biense.
8 4

c
.
*
Commentaires :
Commentaires :
a) Il y a lieu de réduire les premières doses chez
a) La quantité de Me1 B administrée lors de chaque
les individus en mauvais état physiologique.
injection doit être calculée exactement d’après le
b) Lorsque l’état général est très mauvais, on doit
poids du malade, sans toutefois dépasser 25 mg
faire précéder le traitement au Me1 B. de 1 à 4 injec-
(individu de 70 kg).
tions de Suramine -t tryparsamide.
b) Des cas de résistance au Me1 B sont signalés
tant pour T. rhodesiense que pour T. gambiense.
Trypanosomiase à T. gambienne
Le meilleur trypanocide, à toutes les périodes de
la maladie, est le Me1 B, dont l’emploi ne peut être
pourtant recommandé qu’en pratique hospitalière.
II. TRAITEMENT DANS LA TRYPANOSOMIASE
DES MALADES
10 Période lymphatico-sanguine (sensu stricto).
A T. GAMBIENSE FAISANT UNE RECHUTE APR.&S
(Pas plus de 3 cellules par mm3 ni de 25 mg d’albu-
D’AUTRES TRAITEMENTS
mine dans le liquide rachidien.)
Pentamidine (Lomidine).
Le Me1 B est le seul trypanocide utilisé régulie-
a) Dosage total usuel : 25 à 30 mg (base) par kg
rement qui donne quelques succès et permet de
sans jamais dépasser 40 mg (base) par kg.
récupérer 35 à 40 o/O de ces cas.
b) Rythme des injections : soit 10 fois 3 ou 4 mg
(base) par kg par la voie intramusculaire pendant
IlI. NOUVEAUX TRYF’ANOCIDES
10 jours consécutifs, ou 2 séries de 5 injections de
3 à 4 mg (base) par kg, par la voie intramusculaire,
a) Stylomicine .
a jour passé, séparées par une période de repos
I
Des essais chez l’animal et chez l’homme ont
de 8 jours.
donné des résultats inférieurs à ceux obtenus avec
Commentaires :
d’autres produits.
1
a) Les indications de la pentamidine devraient être
b) Nitrofurazone (Furacin) .
strictement réservées aux cas où aucune réaction
méningée ne peut être suspectée.
Des essais pratiqués chez l’animal et chez l’homme
ont donné des résultats encourageants.
b) Le Me! B à la dose unique de 4 mg/kg donne
d’excellents résultats à ce stade.
c) Melarsen.
c) L’antrypol et la pentamidine, seuls ou en asso-
Une nouvelle préparation de Melarsen utilisée en
ciation avec le tryparsamide, donnent toujours de
Nigeria possède une faible toxicité et pourrait être
bons résultats dans certains territoires.
employée avec succès sur le terrain.
Le Comité estime qu’il y a lieu de poursuivre les
20 Stade de réaction méningée (sans symptômes essais avec ces produits.
nerveux cliniques).
Même traitement que celui de la période nerveuse.
*
IV. CHIMIOPROPHYLAXIE
30 Période nerveuse.
10 Trypanosomiase
a)
à T. gambiense.
Régions sans tryparsamido-résistance.
Dans celles-ci, la tryparsamide conserve toutes ses
Aucune communication n’a été faite au Con-rite.
indications (seule ou en association) suivant les
Des campagnes de chimioprophylaxie sont pour-
schémas de traitement qui ont fait leurs preuves. suivies dans certains territoires (Pentamidine).
b) Régions à haute tryparsamido-résistance.
20 Trypanosomiase B T. rhodesiense.
Le Me1 B est généralement le seul produit capable
de guérir la maladie à ce stade.
a) Des campagnes de pentamidinisation ont été
poursuivies avec succès dans une partie du Mozam-
Dosage. - Suivant l’importance des altérations
I
bique au cours d’une épidémie.
liquidiennes et des signes cliniques, il sera admi-
nistré une ou plusieurs séries de 3 ou 4 injections
b) On sait que certaines campagnes ont été effec-
quotidiennes de 3,3 mg/kg avec des intervalles de
tuées au Bechuanaland et au Ruanda Urundi, sans
.
8 jours entre les séries.
qu’elles fassent l’objet de comptes rendus.
85
8

RÉSOLUTIONS
11 semblerait que, dans C~I tames circonstances, ces
*
mesures puissent constituer une methode efficace
A) CONCERNANT LES QUESTIONS PROTO-
et économique pour enrayer les progres de G. rnor-
ZOOLOGIQUES
silans et remettre les terres en valeur.
4) Le Comité suggere que, dans la mesure du
Le Comité propose l’examen des problemes sui-
possible, on tire parti du gibier abattu au cours des
vants :
opérations de lutte antiglossinienne pour obtenir des
indications su:: l’incidence des trypanosomes chez
1) Recherche en Afrique Occideniale de T. uni-
les différentes espèces d’animaux sauvages. Il prend
forme et etude de l’kvolution de l’infection chez les
note du fait que l’examen microscopique du sang
ruminants.
ne suffit pas, à lui seul, et qu’il y a lieu d’y adjoindre
2) Revision du groupe congolense, spécialement
toutes autres mesures qui devront faire l’objet de
en vue de la classification de 7’. cfimorphon et formes
plus amples études,
voisines, (Cette etude a déjà été entamée par le
5) Le Comité recommande que les entomologistes
Dr Hoare.)
poursuivent leurs études sur l’écologie des glossines
3) Recherche d’un plus grand nombre d’informa-
en vue de daiterminer les méthodes d’éradication
tlons sur la distribution en Afrique de 7’. suis et sur
susceptibles de moins troubler l’équilibre naturel du
!es aspects cliniques et épidémiologiques de cette
milieu, que ne le font celles actuellement appliquees
infection chez les porcs.
(déboisement, destruction du gibier, emploi d’insec-
ticides non sélectifs).
4) Etude des facteurs influençant les relations
entre le parasite et son hôte chez les souches intra-
6) Le Comité recommande que les études soient
spécifiques de trypanosomes qui diffèrent par leur
poursuivies en vue de fixer les critères du diagnostic
virulence et leur distribution chez les animaux.
differentiel des infections +. trypanosomes chez les
glossines.
5) En rapport avec les travaux présentés par le
Dr Willett à la ôe Réunion et M. Lewis à la 5” Réunion,
C) CONCERNANT LES
TRYPANOSOMIASES
des expériences devraient être entreprises en vue
de déterminer l’influence de l’espèce de glossine
ANIMALES
vectrice sur la virulence des trypanosomes transmis
1) Le Comité estime que, s’il est vrai que la chi-
par elle.
miothérapie et la chimioprophylaxie constituent des
procédés valables dans la lutte contre les trypano-
somiases en zones à faible densité de tsk-isés, l’appli-
B) CONCERNANT LES QUESTIONS ENTOMO-
cation de mesures contre les vecteurs n’en demeure
LOGIQUES
pas moins essentielle et efficace.
2) Le Comité note avec satisfaction les resultats
1) Le Comité prend note des résultats obtenus par
encourageants des expériences poursuivies dans
les méthodes sérologiques mises au point par
l’Ouest Africain avec les complexes à base de sura-
M. B. Weitz pour identifier les repas sanguins des
mine en matière de chimioprophylaxie des trypa-
glossines et constate que ces travaux présentent une
nosomiases animales et recommande que les études
très grande valeur. Il recommande que du matériel
sur la chimioprophylaxie en général soient déve-
soit rassemblé dans le plus grand nombre possible
loppées, grâce à une expérimentation sous contrôle
de territoires africains, en vue de déterminer les
vétérinaire adéquat.
espèces d’hôtes les plus importantes pour chaque
3) Le Comité recommande que les études concer-
espèce de glossine.
nant le mkanisme de la trypano-tolérance chez les
2) Le Comité constate que Glossina pallidipes a
animaux soient poursuivies.
,eté éradiquée au Zoulouland et, par voie de consé-
4) Le Comité reconnaît que les médicaments
quence, la trypanosomiase épizootique. Il loue
existants n’offrent que des possibilites limitées et
l’effort accompli par le Gouvernement de l’Union
recommande que les recherches pour mettre au
de l’Afrique du Sud pour la mise en œuvre des
point des produits possédant un large spectre try-
Recommandations relatives au Point 11 des Résolu-
panocide soient intensifiées.
tions de la 5” Réunion.
5) Afin que soient exploités au maximum les ré-
3
3) Le Comité prend note des succès de grande
sultats obtenus en matière de trypanosomiases ani-
envergure remportés grâce à la destruction du gibier
males par les chercheurs, le Comité recommande
en Rhodésje du Sud et en Uganda.
que des rapporteurs soient désignés pour la ?e Réu-
i
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.
_ nion ce l’I.S.C.T.R., afin ‘de présenter une revue
3) La carte présentée par M. Potts continue a
d’ensenble de nos connaissances sur :
rendre des services éminents et devrait être retenue
a) la photosensibilisation chez les animaux;
en attendant sa révision,
b) la chimiothérapie et la chimioprophylaxie des
4) La decision de la nécessité d’une révision de
trypanosomiases, y compris la résistance aux try-
la carte de M. Potts appartient à l’IS.C.T.R., en tant
panocides ;
qu’unique Comité d’experts compétents en matière
c) la trypano-tolerance.
de trypanosomiase et ses vecteurs. La révision doit
6) Le Comité invite les gouvernements de l’Union
être entreprise par le B.P.I.T.T. sur la base des cartes
de l’Afrique du Sud, du Royaume Uni et de la France
territoriales existantes.
a désigner des rapporteurs pour les points a, b, c.
5) En ce qui concerne la carte de répartition de
la maladie du sommeil, le Comité n’a rien à ajouter
D) CONCERNANT LA
TRYPANOSOMIASE
à la Résolution no 3 de la 5(! Réunion de 1’I.S.C.T.R.
HUMAINE
Le Comité recommande :
F) RÉSOLUTIONS F’INALES GÉNÉRALES
1) Que des recherches soient poursuivies pour
déterminer la valeur prophylactique réelle de la
1) Le Comité souhaite que les délegations à
Penfamidine et de l’Antrypo1 et la fréquence des
1’I.S.C.T.R. comportent une représentation équilibrée
injections à administrer.
des divers spécialistes intéressés à la lutte contre
2) Que des recherches soient entreprises sur le
les trypanosomiases (médecins, médecins vétéri-
risque que présentent les campagnes de chimio-
naires, entomologistes, botanistes, forestiers, écolo-
prophylaxie dans l’apparition des formes occultes
gistes, etc.).
tant dans la trypanosomiase ÈL T. gambiense que
2) Le Comité approuve la proposition d’autoriser
dans celle à T. rhodesiense.
son secrétaire à apporter aux résolutions finales
3) Que des recherches soient continuées en vue ‘: toute modification de forme qu’il jugera utile et de
?.
a) d’améliorer les trypanocides actuels au point
les publier après la clôture de la Réunion, sous ré-
de vue activité et toxicité ;
serve que les changements apportés ne trahissent
en aucune façon le fond ou l’esprit de ces résolutions.
b) de trouver de nouveaux. trypanocides ;
n
3) Le Comité prend note avec reconnaissance de
c) de déterminer la valeur des associations thé..
l’invitation faite par la délégation belge de tenir
rapeutiques et notamment l’association Penfamidine-
la prochaine Réunion a Bruxelles en 1958, lors de
Antrypol à la période lymphatico-sanguine ;
l’Exposition Internationale qui se tiendra dans cette
d) de rechercher le bénéfice que peuvent retirer
ville; accepte cette invitation, et demande au Chef
de traitements non specifiques les malades du som-,
de la délégation belge de transmettre ses remercie-
meil.
ments à son Gouvernement.
4) Que des recherches soient poursuivies pour
4) Le Comité remercie M. J. K. Chorley pour sa
déterminer le pourcentage de malades traités à la
compétence dans la conduite des travaux de la
Penfamidine au stade lymphatico-sanguin qui pré-
6” Réunion,
sentent une évolution nerveuse.
5) Le Dr G. Neujean est élu Président de la 7” Réu-
5) Qu’un rapporteur soit désigné pour faire le
nion à tenir en 1958.
.
point en matière de chimioprophylaxie et invite les
6) Le Comité remercie le Dr Evens, M. Hendrickx.
gouvernements de la France et du Portugal à dési- M. Grosse, M. Hewitson et les dames du Secrétariat
gner un rapporteur, respectivement, pour la maladie
-0
pour leur coopération dans l’organisation et les tra-
du sommeil à T. gambiense et à T. rhodesiense.
vaux de la Réunion.
7) Le Comité remercie vivement le Gouverne-
E) CONCERNANT LA CARTE DE REPARTI-
ment de la Fédération de la Rhodésie et du Nyassa-
TION DE LA MALADIE DU SO-IL
and de son hospitalité et de toutes les dispositions,
1) Les cartes de répartition des glossines sont à
prises à l’occasion de cette Réunion et exprime parti-
tenir à jour par les services compétents des diffé-
culièrement sa reconnaissance à M. le Président de
rents territoires.
la « Southern Rhodesia Legislative Assembly » pour
s
2) Les informations contenues dans ces cartes doi-
les facilités accordées.
vent, sur demande, être mises à la disposition de
8) Le Comité remercie les auteurs de toutes les
toutes les parties intéressées, spécialement à la
communications présentées à cette Réunion et la
disposition du B.P.I.T.T.
B.P.I.T.T. pour sa collaboration.
.,
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