82 ..--- . ‘REPUBLIQUE DU SENEGAL _--__-_-- *...
82 ..--- .
‘REPUBLIQUE DU SENEGAL
_--__-_--
*
&IINISTERE DU DEVELOPPEMENT
RURAL ET DE L’HYDRAULIQUE
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES
A G R I C O L E S ( I . S . R . A . )
_-____-_-
DEPARTEMENT DE RECHERCHES SUR LES
PRODUCTIONS ET LA SANTE ANIMALES
--_-__---
LABORATOIRE NATIONAL DE L’ELEVAGE
ET DE RECHERCHES VETERINAIRES
B.P. 2057
DAKAR-HANN
EPIDEMIOLOGIE DES TREMATODOSES DU BETAIL
DANS LA REGION DE TAMBACOUNDA
(SENEGAL)
Par
Oumar Talla DIAW
Mouhamadane SEY E
Youssoupha SARR
Service de Parasitologie
LNERV/ISRA
BP 2057
DAKAR
R E F . N009/PATH.ANIM.
MARS 1992.

R E S U M E
Des enquêtes effectuées en 1981, 1984 et 1985 puis en 1991 ont permis
d’étudier I’épidémiologie des trématodoses du bétail dans la région de
Tambacounda.
- Détermination de la nature et des taux d’infestation du bétail au niveau
des abattoirs de Tambacounda.
- Identification des Mollusques dans les différents points d’eau et étude
de leur rôle épidémiologique.
Bien que l’écologie semble favorable à certaines espèces de Mollusques,
les trématodoses ne sont pas très importantes dans la région de Tambacounda.
La Distomatose, affection la plus grave est presque inexistante. Seules la

Schistosomose et la Dicrocoeliose bovines ont des prévalences un peu élevées
de 15 à 28 8.
Chez les petits ruminants, la Schistosomose prédomine avec une préva-
lente de 16 %.
MOTS-CLES
Bovin - Ovin - Caprin - Mollusques - Trématodoses - Epidémiologie -
Tambacounda - Sénégal.

EPIDEMIOLOGIE DES TREMATODOSES DU BETAIL
DANS LA REGION DE TAMBACOUNDA
(SENEGAL)
Cette étude réalisée dans la région de Tambacounda fait suite à celles
entreprises dans les régions de Saint-Louis (2) et de Kolda (3).
La région de Tambacounda est située dans la zone nord-soudanienne,
entre les isohyètes de 800 à 1 000 mm. Les températures les plus basses de
l’année sont enregistrées en janvier, alors que le mois d’avril est la période
des plus fortes températures (cf. tableau 1). .La saison des pluies dure 6 mois
de mai à octobre. En moyenne, onnote une pluviométrie de 900 à 957 mm
(cf. tableau 1).
Les activités pastorales portent essentiellement sur l’exploitation de bovins
Ndama et Djakoré (métis Ndama x Zébu) et de petits ruminants (moutons Djal-
lonké et chèvres Djallonké ou chèvresdu Sahel).
La région est constituée par les départements de Tambacounda, Kédougou
et Bakel (cf. carte no1 ).
Dans le département de Tambacounda, le réseau hydrographique n’est
pas très important (cf. carte n02).
Le Sandougou, marigot rattaché à la Gambie, est temporaire, il est en
eau de mi-juin à novembre-décembre. Le lit est sinueux de Sandoumana à Maka,
le fond est argileux. II est fortement fréquenté. Le marigot de Koussanar se
rattache au Sandougou de Fadiacounda à Koussanar.

I
Le Niaoulé est le 2ème cours d’eau très fréquenté pendant l’hivernage, il
provient de la Gambie. Fond argile-Iatérique,
il alimente 3 mares temporaires
gardant l’eau pendant 4 mois jusqu’en septembre-octobre : ce sont les mares
de Dioundala, Belel Demba et Casadala.

A part ces deux principaux cours d’eau, il existe beaucoup de points
d’eau qui sont des mares temporaires créées par le débordement de la Gambie.
. . . I . . .

- 2
Au niveau de Geneto, il y a la grande mare de Diadala, à fond argileux,
fortement fréquentée et gardant l’eau jusqu’en octobre-novembre. II existe
d’autres tiares moins importantes : Diadarou et Fetérou.
Tous les autres points d’eau sont constitués par des mares temporaires
alimentées par les pluies.
L’écologie de ces points d’eau joue un rôle important dans I’épidémiologie
des Trématodoses humaines et animales dans cette zone.
Des enquêtes ont été réalisées dans le département de Tambacounda pour
. étudier I’épidémiologie des Trématodoses du bétail : infestation des animaux
(nature des parasites, taux d’infestation et charge parasitaire) ; écologie et
biologie des Mollusques hôtes intermédiaires (systématique, biologie, réparti-
tion et rôle épidémiologique).


- 3
Tableau 1 : Pluviométrie (en mm) et température (en OC) enregistrées
à Tambacounda en 1984, 1985 et 1991
(Données de la Métérologie Nationale)
TOTAL
MOIS
J
F
M
A
M
J
.J
A
S
0
N
D
ANNUEL
PRECIPI.
Données clima-
A N N E E
1 9 8 4
tologiques
Températures
33,6
35,8
38,3
40,7
39,6
35,l
32,3
33,4
32,3
35,6
36,8
33,4
maxima
Températures
17,9
19,5
23,5
25,8
27,4
24,5
23,0
23,l
22,6
22,2
19,l
16,3
mir,ma
-
Précipitations
Tr
-
19,8
125,6
162,7
73,4
151,6
56,9
00,l
-
590,l
AI?NEE
1 9 8 5
-
Températures
maxima
32,6 1 37,1 1 38,l 1 39,7 1 40,4 1 37,11 33,11 31,3 1 31,9 1 35,9
36,8
32,l
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
Températures
minima
18,2 / 20,O j 23,3 / 24,3 / 25,6 / 25,7 / 23,4/ 22,7 / 22,3 j 23,0
19,3
18,3
Précipitations
o,l / - / - 1 Tr / Tr' 1 20,6 / 93,8/ 223,8 / 207,l / 82
553,6
I
1
I
I
I
I
I
I
I
A N N E E
1 9 9 1
Températures
maxima
35,5
41,l
40,8
38,0
32,9
32,0
32,8
35,5
37,0
34,7
I
Températures
minima
19,5
23,4
25,8
26,2
23,3
21,7
19,6
1
19,3
Précipitations
Tr
84,9
248,0
50,4
Tr
675,6

- 4
1. MATERIEL ET METHODE
Cette étude épidémiologique est réalisée à partir d’une part, des observa-
tions faites sur les animaux abattus aux abattoirs de Tambacounda, et d’autre
part, des prospections malacologiques dans les différents points d’eau de la
zone.
Les premières enquêtes sont faites en avril 1981 (6 , 10) et les dernières
en 1984-l 985.
Cette étude a été réactualisée en 1991.
a) Etude de I’infestation naturelle des animaux
Des enquêtes régulières sont effectuées au niveau des abattoirs pendant
15 mois (d’octobre 1984 à décembre 1985) à raison d’une visite de 7 à 10 jours
par mois. D’autres observations ont été faites en 1981 au niveau des abattoirs
de Tambacounda (6, 10).
Observation du foie, du mésentère et de la panse de tous les animaux
abattus pour mettre en évidence les différents trématodes.
Cette observation macroscopique est complétée par une étude microsco-
pique (observation entre lame et lamelle de fragments de parenchyme hépa-
tique et du produit de raclage de la muqueuse de rectum) pour la différencia-
tion des Schistosomes par leurs oeufs.
Ainsi, les différents trématodes sont identifiés. Ce qui permet d’établir
le taux d’infestation pour chaque espèce de parasite chez les bovins, les
I
ovins et les caprins.
b) Etude malacologique : détermination et infestation naturelle
Des prospections malacologiques sont effectuées à Tambacounda et envi-
rons (fleuve, marigots, mares, etc.. . ). Tous les Mollusques fixés sur les
plantes aquatiques, sur les débris végétaux et autres ou sur le fond, sont
récoltés et conservés dans des pots de prélèvements.
. . .I . . .

- 5
Ces Mollusques sont ramenés au laboratoire pour identification (détermina-
tion suivant la clef de Mandahl Barth (8) et de Brown (1) puis confirmation
par le Danish Bilharziasis Laboratory . Ils sont groupés par espèce et sont
tous comptés. Une grande importance est accordée aux gastéropodes pulmonés.
Les récoltes sont mensuelles et faites par 2 personnes pendant
1 heure.
Le nombre total de Mollusques récoltés pendant la prospection
(durée : 1 heure) au niveau de la mare constitue l’abondance relative. On
exprime la densité par le nombre de Mollusques récoltés par une personne
pendant 1 heure.
Pour l’étude de leur infestation, ces Mollusques sont exposés à la lumière
du soleil ou d’une lampe pendant 10 à 15 mn pour provoquer la sortie des
cercaires. Ces dernières sont alors récoltées et identifiées suivant la clef de
Frandsen (5) et par la Chétotaxie (9) etlou I’infestation expérimentale d’ani-
maux permettant d’obtenir des trématodes adultes.

Ainsi, pour chaque espèce de Mollusque récolté, on détermine la nature
et le taux d’infestation parasitaire, ce qui permet de fixer leur rôle dans la
transmission des trématodoses.

Une étude de la résistance à la sécheresse de certains Mollusques a été
entreprise au niveau de 3 mares temporaires : biologie et dynamique de popu-
lations (4).

. . . I . . .

- 6
II. RESULTATS
2.1 - Trématodoses du bétail
2.1.1 - Principaux trématodes
a) Bovins
. Canaux biliaires : Fasciola gigantica, Dicroceolium hospes
. Appareil circulatoire (veines mésentériques) : Schistosoma bovis
Schistosoma curassoni
. Panse : Paramphistomum microbothrium, Cotylohoron cotylophorum,
Carmyerus spatiosus.
b) Ovins - Caprins
. Canaux biliaires : Fasciola gigantica, Dicrocoelium hospes
I Appareil circulatoire : Schistosoma curassoni
. Panse : Paramphistomum microbothrium.

Les espèces de trématodes
sont peu nombreuses surtout au niveau des
petits ruminants.
2.1.2 - Taux d’infestation (cf. tableau 2)
Pendant cette période d’étude, les taux d’infestation les plus élevés
sont ceux observés chez les bovins (757) où les affections les plus impor-
tantes sont celles dues aux Schistosomes et à Dicrocoelium hospes. Chez les
petits ruminants (336 ovins et 457 caprins), la Schistosomose est la plus
importante. On remarque que la Distomatose est presque inexistante aussi

bien chez les bovins que chez les ovins et caprins (cf. tableau 2).
En avril 1981 (6),
sur un total de 129 bovins observés, on a enregistré
les prévalences suivantes :
. Distomatose . . . . . . . . . . . . . . .
0 %
. Schistosomose . . . . . . . . . . . . .
22,48 %
. Dicrocoeliose . . . . . . . . . . . . . .
50,38 %
. Paramphistomose
. . . . . . . . . .
10,77 %.
Chez les petits ruminants, seuls les caprins sont infestés : 3,26 %
de Schistosomose.
I
. . . . . .

- 7
En 1991, ces observations aux abattoirs de Tambacounda ont été réactua-
lisées et les prévalences suivantes relevées :
- chez les bovins (38)
Distomatose
. . . . . . . . . . . . .
2,63 %
Schistosomose . . . . . . . . . . .
2,63 %
Paramphistomose
. . . . . . . .
2,63 %
Dicrocoeliose
. . . . . . . . . . . .
5,26 %.
- chez les petits ruminants (60) aucun cas de trématodoses n’a été enregistré.
Par rapport aux dernières enquêtes de 1984-l 985, on constate une baisse
des Trématodoses. Il y a une forte diminution de la Schistosomose (15,40 % en
1984-85) et de la Dicrocoeliose (27,98 % en 1984-85). Cependant, la Distomatose,
malgré une légère progression (0 % en 1981, puis 1,57 % en 1984-85 et 2,63 %
en 1991) reste toujours très faible (cf. tableau 3).
Cette régression des trématodoses s’observe aussi chez les petits rumi-
nants.
Dans l’ensemble, la situation n’est pas alarmante, les taux d’infestation
sont faibles ainsi que les charges parasitaires. Le pouvoir pathogène des para-
sites les plus répandus : Schistosomes et Dicrocoelium hospes est moins grave
que celui de la douve (Fasciola gigantica).

L’épidémiologie de ces différentes affections est fonction des points d’eau
fréquentés par le bétail.
Ces derniers sont presque tous constitués par des mares temporaires
alimentées par les pluies et sont en eau de juillet à octobre. C’est à cette
période que les Mollusques hôtes intermédiaires sont les plus nombreux pour
assurer la transmission. Les taux d’infestation les plus élevés se situent
après la saison des pluies.

. . . / . . .

- 8
Tableau 2 : Trematodoses dans le département de Tambacounda
(Abattoirs de Tambacounda : octobre 1984 à décembre 1985)
Affections
Distomatose
Schistosomose
Dicrocoeliose
Paramphistomose
animales
Bovins
101636
981636
1781636
231636
(636)
soit 1,57 %
soit 15,40 %
soit 27,98 %
soit 3,61 %
Ovins
0/56
9156
1/56
1/56
(133)
soit 0 %
soit 16,07 %
soit 1,78 %
soit 1,78 %
Caprins
l/lOO
ll/lOO
21100
(381)
soit 1 %
soit 11 %
soit 2 %
Tableau 3 : Evolution des Trématodoses de 1981 à 1991 :
Prévalences chez les bovins (Abattoirs de Tambacounda)
l.
Périodes
1981
1984 - 1985
1991
636
38
Distomatose
0 %
1,57 %
2,63 %
Schistosomose
22,48 %
15,40 %
2,63 %
Paramphistomose
10,?? %
3,61 %
2,63 %
,
Dicrocoeliose
50,38 %
27,90 %
5,26 %
2 . 2 - Etude malacologique (cf. tableau 3)
Les enquêtes malacologiques ont été effectuées à Tambacounda et environs
au niveau des marigots, mares et divers points d’eau durant les différentes
saisons, mais surtout à la période des pluies : de juin à décembre.
. . ./ . . .

- 9
Le choix des principales stations de prospection et de récolte a été guidé
par l’existence d’agglomérations villageoises et de populations animales au voisi-
nage de ces points d’eau.

La plupart de ces points d’eau ont la particularité d’être temporaires et
ne sont fonctionnels que pendant 4 à 6 mois dans l’année, ils connaissent une
forte fréquentation humaine et animale. Les Mollusques doivent s’adapter à ce

cycle court de l’eau afin d’assurer la pérennité de l’espèce et jouer leur rôle
dans la transmission des trématodoses.
2.2.1 - Zones de prospection et de récolte
Les points d’eau se répartissent en plusieurs zones, les uns sont en rela-
tion avec les quelques marigots de la région ; d’autres sont uniquement ali-
mentés par les pluies.
a) Zone de Jambacounda
De grandes mares à fond argilo-latéritique comme Fétéboké, Mayel Dibi,
Pigna, Sory et Médina Niana ont été constituées. Seul Mayel Dibi est
alimenté par le marigot Sandougou. La végétation n’est pas dense, et se com-
pose de nénuphars et de Pistia. Certains gardent l’eau jusqu’à novembre-
décembre.
b) Zone de Missira
II n’y a pas beaucoup de mares dans cette zone, et elles sont moins
grandes et peu profondes. Ce sont les mares de Bancouma, Hamdalaye et
Saeko.
c) Zone de Neteboulou
Ce sont de petites mares à fond argileux, peu profondes ; Fafadjba et
Neteboulou. Diadala est plus grande et alimentée par le débordement de Genet
. . . / . . .

- 11
T a b l e a u 4 : M o l l u s q u e s r é c o l t é s d a n s l e s d i f f é r e n t e s m a r e s p r o s p e c t é e s
-
l
I
ZONE
MARES
M O L L U S Q U E S
Fétéboké
B. umbilicatus - B. senegalensis
Mayel Dibi
B. umbilicatus - B. senegalensis
Pigna
B. umbilicatus - B. senegalensis
Tambacounda
Sory
B. umbilicatus - B. senegalensis
Médina Niana
B. umbilicatus - B. senegalensis
Bancouma
B. umbilicatus - B. forskalii
Hamdalaye
B. umbilicatus - Gyraulus - B. senegalensis
Missirn
Saeko
B. senegalensis - B. forskalii - Lymnaea - Gyraulus
Fafadjiba
B. globosus - B. umbilicatus - B. truncatus
Diadala
B. senegalensis - B; forskalii - Gyraulus
Neteboulou
NetebouJou
B. senegalensis - B. umbilicatus - Lymnaea - B. truncatus
Sinthiou Malem
B. umbilicatus - B. senegalensis
Sinthiou Malem
Bambaradougou
B. umbilicatus - B. truncatus
Dioundala
B. senegalensis - Lymnaea - Gyraulus
Nioulé
Belel Demba
B. senegalensis - Lymnaea - B. umbilicatus
Casadala
B. umbilicatus - B. truncatus
Mare 1
,B. senegalensis - B. forskalii
Mare 2
B. senegalensis - B. truncatus - B. forskalii

- 12
Tableau 5 : Abondance relative de B.umbilicatus et B.senegalensis au
niveau des 2 principales mares : Mayel Dibi et Fétéboké
I
MAYEL DIBI
FETEBOKE
Période et Nbre de prospections
B.umbilicatus B.senegalensis B.umbilicatus B.senegalensis
1 prospection en octobre 1983
300*
150
230
85
4 prospections en 1984
1 650
1 048
Juillet - Aoüt - Sept. - Octobre
1 879
858
5 propsections en 1985
Juillet - Aoüt - Sept. - Oct. -
1 269
1 282
1 085
126
Nov.
1 prospection en novembre 1991
950
165
205
59
* Nombre total de Mollusques récoltés pendant les différentes prospections au niveau
de la mare (fréquence cumulée)
Tableau 6 : Evolution des densités’* de B. umbilicatus et B.senegalensis
au niveau de la mare de Mayel Dibi
a) Evolution de B.umbiIicatus
1983
152
1984
48
128
600
52
A sec
A sec
1985
20
24
56
80
440
16
1991
475
b) Evolution de B. senegalensis
Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
1983
76
1984
60
176
252
40
A sec
A sec
1985
32
304
208
28
68
4
I
1985
I
32
I
I
208
I
28
I 68
I 4 l
1991
83
I
1 9 9 1
l
I
I
l
I
I
I
** Densité = Nbre de Mollusques récoltés par 1 personne pendant 1 heure de temps.
/
. . . . . .

- 13
B. forskalii, B.globosus et B.truncatus sont moins abondants. On les
rencontre dans certaines mares à fond argileux.
Les Cyraulus sont récoltés en petit nombre surtout dans la végétation
(Pistia) .
Les Lymnées sont les espèces les plus rares. On les trouve au niveau
de quelques points d’eau à proximité des marigots.
Le maximum des populations de Mollusques est rencontré en août ou
septembre après les premières pluies de juin-juillet car les mares sont pres-
que toutes temporaires. Cette dynamique des populations de Mollusques est
gouvernée par le rythme des précipitations et l’assèchement de ces points
d’eau.
Les Bulins sont les mieux adaptés à cette écologie et ils constituent
l’essentiel de la population malacologique. Lymnaea natalensis est très rare
et se localise dans les points d’eau permanents.
Mayel Dibi et Fétéboké sont les 2 plus grandes mares, elles ne renfer-
ment que des B.umbilicatus et B.senegalensis. A elles seules, elles totalisent
la moitié de tous les Mollusques récoltés durant les différentes prospections.
Ces mêmes enquêtes malacologiques ont été réactualisées en 1991 au
niveau des mêmes points d’eau et ont permis d’identifier la présence des
mêmes espèces de Mollusques qu’en 1984-1985.
B.umbilicatus et B.senegalensis restent toujours les plus abondants, et
ont une répartition plus large. Les autres Mollusques tels que B.forskalii,
*
B.globosus, B. truncatus sont récoltés dans les mêmes proportions, mais avec
une densité plus forte qu’en 1984-1985. De même, Lymnaea natalensis est un
peu plus abondant, mais reste localisé dans les points d’eau permanents.

II faut signaler que ces dernières années (1986 à 1991) sont relativement
plus pluvieuses (moyenne annuelle de 758 mm) que celles de 1982 à 1985
(moyenne annuelle de 522 mm).
. . ./ .*.

- 14
Les dernières pluies d’octobre et novembre ont été plus abondantes et
ainsi les mares ont gardé l’eau jusqu’en décembre-janvier.
2.2.4 - Ecologie et rôle épidémiologique
Une étude de l’écologie des Bulins a été réalisée afin de préciser leur
comportement au niveau de ces mares qui s’assèchent 6 à 8 mois dans
l’année.
Trois mares ont été choisies et leurs populations étudiées pendant 2 ans.
Les résultats montrent que B.umbilicatus et B.senegalensis peuvent résister
pendant 6 à 8 mois à l’assèchement des points d’eau, et que ce sont les Mol-
lusques de taille moyenne qui sont les plus aptes à résister (4).
Pour ce qui est du rôle épidémiologique des Mollusques, tous les Bulins
ont été testés, seuls les B.umbilicatus se sont révélés infestés dans cette
zone d’étude. Ils assurent la transmission de S.haematobium ( taux dlinfesta-
X!
tion de 0,83 % à 47 % en fonction des mares) et celle de S.curassoni (taux
d’infestation de 4 % à 18 %).

En 1979, le service des Grandes Endémies a enregistré une prévalence
de 57 % de cas de Bilharziose urinaire à S.haematobium au niveau des popula-
tions humaines du département de Tambacounda (7).
Les autres Mollusques tels que B.globosus, B.forskalii et B.truncatus
n’interviennent pas dans I’épidémiologie des trématodoses. Ils sont en faible
quantité et ont une distribution restreinte.
Quant aux B.senegalensis aussi nombreux que les B.umbilicatus, ils ne
,
jouent aucun rôle dans la transmission de ces affections.
. . ./ . . .

- 16
CONCLUSION
Les études effectuées en 1981, en 1984-85 et actualisées en 1991 ont
montré que les trématodoses du bétail ne sont pas très fréquentes dans la
région de Tambacounda.
Dans l’ensemble, les prévalences sont très faibles.
La Schistosomose à S.bovis ou à S.curassoni sont les affections les plus
fréquentes (respectivement 15 et 28 %), mais les charges parasitaires sont
très faibles et en général elles ne confèrent pas à l’animal une pathologie
grave.
La Distomatose, qui est l’affection la plus redoutable, est presque inexis-
tante (1 ,5 à 2,63 %) et est localisée en petits foyers.
Quant aux Mollusques hôtes intermédiaires de ces trématodoses, seuls
les bulins ont réussi à s’adapter aux dures conditions écologiques de cette
zone nord-soudanienne en se dotant d’une capacité de résistance à la séche-
resse (4). Ainsi, pendant 4 à 5 mois, au niveau de certains points d’eau, il

y a de fortes populations de Mollusques (6. umbilicatus, B.senegalensis) qui
n’interviennent que très faiblement dans la transmission de ces trématodoses.
Ces conditions écologiques ne conviennent pas à Lymnaea natalensis
(hôte intermédiaire de la Distomatose) qui demeure très localisé en très fai-
bles quantités au niveau de quelques rares points d’eau permanents.
Tous ces facteurs militent pour les très faibles prévalences des trémato-
doses qui, ainsi, ne constituent pas une contrainte majeure à l’expansion de
l’élevage traditionnel dans cette zone de Tambacounda.

Cependant, une surveillance épidémiologique reste nécessaire car un
simple bouleversement écologique et/ou pathologique favoriserait le développe-
ment de ces affections.

- 17
B I B L I O G R A P H I E
1. BROWN (S.D.) - Fresh water snails of Africa and their medical importance.
London. Taylor and Francis Ltd, 1980. 487 pages.
2. DIAW (O-T.), DIOUF (A.), SARR (Y.) - Trématodoses dans le Delta et le
Lac de Guiers. 1. Etude de la répartition des Mollusques d’eau douce.
Bulletin de IllFAN. Dakar. Set-. A. T.42 (4) :, 1980 ; pp : 709-722.

3. DIAW (O.T.), SEYE (M.), SARR (Y.) - Epidémiologie des Trématodoses
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C a r t e no7 : Locajisatjon de la zone d’étude
-
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DU SENIXAIJ
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TAMBACOUNDA
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Carte no2 : Département de Tambacounda
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