TYPE D’ANIMAL A TRAITER EN EMBOUCHE INTENSIVE, ...
TYPE D’ANIMAL A TRAITER EN EMBOUCHE INTENSIVE,
RESULTATS DE QUATRE ANNEES D’EXPERIENCES AU SENEGAL
P.-L. PUGLIESE,
H. CALVET
RESUME
Ces auteurs, Ctudiant les résultats des diverses expériences efFectuées au Sénégal,
essalent de degager, en ce qui concerne les performances techniques et économiques
ce qui revient à l’espèce, à la race, à l’âge, et au sexe.
Ifs conclvent que les jeunes animaux, en particulier les taurillons zébu gobra
paraIssent bien adaptés à la production quantiiative de viande. Par contre pour’
obtemr des carcasses lourdes de haute qualité il est préférable de traiter des
boeufs de réforme beaucoup plus âgés.
SUMMARY
Main caracters of cattle to be selected in intensive fattenhg results
of four years of experiments carried out in Senegal
Studying the results of various experiments carried out in Senegal, the authors
show the influence of species (Zebu or taurin) breed, age or sex on technical and
economical performances.
In one hand, they point out that Young animals, specially gobra zebu bulls, are
particularly fitted to quantitative meat production.
In other hand, heavy carcasses of high quality require be use of old ones.
Le Laboratoire national de 1’Elevage et de Recher-
INFLUENCE DE LA RACE
ches vétérinaires (*) a entrepris depuis 1969, dans le
cadre d’un programme général de recherches proposé
par 1’I.E.M.V.T. (**) et financé par le F.A.C. (***),
Conditions générales de l’essai
une série d’études visant à déterminer les conditions
optimales, techniques et économiques, d’embouche
L’influence de la race sur les performances des
intensive des bovins tropicaux par l’utilisation de pro-
bovins sénégalais soumis à l’embouche intensive a
duits ou de sous-produits locaux. Les expériences
été étudiée au niveau de taurillons de 3 à 5 ans.
conduites à Dakar sont multiples. Elles se sont adres-
L’essai mis en place comprenait quatre lots d’ani-
sées à des animaux d’âges divers, de races différentes,
maux :
castrés ou non, soumis à des régimes intensifs varia-
0 lot n” 1 : 9 taurillons zébus Maures,
bles. La présente note a pour objet de présenter les
principaux résultats des expérimentations menées à
0 lot no 2 : 9 taurillons zébus Peuls sénégalais
ce jour, en les regroupant, de façon à tenter de mettre
(Gobra),
en évidence une composante essentielle de l’opération
0 lot n” 3 : 9 métis Djakoré (Zébu x N’Dama),
d’embouche : le type d’animal qu’il conviendrait, dans
l lot no 4 : 10 taurins N’Dama.
le contexte économique local, de traiter. A la lumière
r
des données actuelles, seront envisagées essentielle-
Les différents lots ont reçu une alimentation iden-
ment l’influence de la race, de l’âge, de la castration,
tique pendant toute la durée de l’essai. La ration était
voire, chemin faisant, de certaines modalités de l’em-
à base de coque d’arachide mélassée en tant qu’ali-
bouche.
ment de lest et de graine de coton dont la proportion
a varié en cours d’essai. L’analyse statistique a mon-
tré que les divers changements de la formule alimen-
(*) Dakar-Hann, République du Sénégal.
taire n’ont pas entraîné de modification du compor-
(**) Institut d’Elevage et de Médecine vétérinaire des
Pays tropicaux.
tement des animaux. L’aliment, d’abord distribué « ad
(***) Fonds d’Aide et de Coopération de la République
libitum », a été ensuite rationné pour éviter les gas-
française.
pillages.
-_
- 107 -

1
.
Performances comparées
Elles font l’objet du tableau suivant :
Lot no4
Résultats techniques
Zébus Peiilhs
Métis Ojakoré
-surins Ndama
Zébu x Taurin1
Race
sénégalais
(GobraI
x.05.1972
Début essai
26.05.1R72
15.09.1972
Fin essai
15.09.1972
Début embouche IjJ
112
112
10
Nombre de têtes
3
Poids moyen début essai (kg1
244.7
235,8
224.4
315.0

Poids moyen fin essai
(kg1
363.4
340,8
Gain da poids moyen total [kg1
118.7
105.1
90,6
Gain moyen journalier Cg1
1.060
938
809
Coneonunation moyenne
[kg M.S./lOO kg poids vif/j)
3,3
1 Indice de consommation moyen
9.3
2
r Gains de poids - Test de F - Comparaison des races
-
Maure/Gobra
2,27
Mauro/Ojùtor~>
7,43 +
Maure/Ndama
30.3'1 ++
Gobra/Djakoré
2.66
Gabra/Ndana
19.06 ++
Ojakoré/Ndama
3,lO
-
Maure + Gbbra/Ojakoré * Ndama
21.72
++
-
+ F significatif au seuil [le 5 p.100
++ F significatif BU seuil de 1 p.?GE
Ce tableau 1 montre la possibilité d’obtenir chez les
soumis à l’embouche (E) à ceux d’un lot témoin de
différentes catégories d’animaux expérimentés des
début d’expérience (T) permet pour chaque groupe
performances très honorables, voire élevées tant du
d’animaux de préciser la part relative qui revient à
point de vue du croît moyen journalier que des indi-
l’embouche dans les conditions de l’expérience.
ces de consommation. Le classement des potentialités
respectives d’embouche des différentes races ou croi-
sement placerait en tête le zébu Maure, puis le Cobra,
Les résultats techniques d’abattage consignés dans
le Métis Djakoré et enfin le taurin N’Dama. Le traite-
le tableau III suivant sont complétés par une appro.
ment statistique des gains de poids sur Ia totalité de
che économique des différents essais. Il ne s’agit
l’essai par analyse de variante corrobore ces résul-
pas là d’une étude exhaustive mais d’un bilan tr&
tats et les complète (Cf. tableau 2 suivant). 11 sem-
général, dans les conditions locales de marché, entre.
blerait, en fait, que l’on puisse distinguer nettement
d’une part les charges fixes représentées par l’achai
parmi les animaux étudiés deux groupes : les zébus
des animaux et le prix dc revient brut de l’alimen.
Maures et Gobra d’une part, qui réalisent les meil-
tation et, d’autre part, les recettes résultant de la
leures performances, les Taurins et les Métis d’autre
commercialisation en fin d’embouche. Les autres
part.
depenses, en effet (investissements, personnel de
fonctionnement, etc.) constituent des données essen-
Principaux résultats d’abattage
tiellement variables qu’il est difficile de faire inter-
Bilan financier
venir dans un bilan sommaire. Nous nous en tien-
drons dans les essais rapportés ultérieurement à la
La comparaison des résultats d’abattage des Iots
meme approche economique du problème (tableau 3).
- 108 -

.
3
Maures
GotIra
Ojakoré
l.dama
p.100
T (3)
E (51 en +
T (51
E [51
p.100
T (51
E (51
p.100
T (41
p.103
en +
en +
E (51 en j
L=aids

carcasses
moyen

ressuées
(kg1
89,D
176,3
98.1
107.4 lW,5
76.3
33.4
170.6
82,6
33.1
151.5
E1,7
Alourdissement des carcasses (kg1
07.3
04.1
77.2
58.4
Train de cotes + globe (kg1 (1)
51.3
100.8
96.5
62.6 103.3
74.6
53.2
SS,1
86.3
55.4
e7.5
57.3
Bosse (p.100 poids carcasse froide1
0,3
1,9
0.9 2.2
0.3
1.4
Gras de rrgnon [p.lOO poids carcasse
froide1
0,2
2.6
0.2
2,l
0.2
2.3
0.2
1.9
Rendement Lp.100) (sans collier)
44.2
53,s
47.4 56.1 1
I 44.6
54,7
45.3
53.5
Augmentation du rrndement
3,7
0.7
9,s
7.6
Etat d'engraissement
4
l
BON A TRES BON' +
Prix moyen des animaux à l'achat
(F.CFAl(Zl
15.filO
17.150
16.520
15.750
Frais d'alimentation
(F.CFAI
10.500
I C I . 7 0 0
10.300
3.800
Prix de revient
(F.CFAl
26.110
27.650
26.620
25.550
Poids à la vente (kg1
352
364
341
315
Prix de Vente sur Pied (21
38.720
4c1.040
37.510
34.650
Marge bénéficiaire (sur pied1
+ 12.610
+ l;!.lso
+ 10.630
+ 3.100
Prix de vente en carcasse (31
38.600
4Z!.OOO
37.700
33.800
Marge bénéficiaire [vente carcasse1
+ 12.490
+ 14.150
+ 1o.eeo
+ 8.250
Plus-valus estimée apportée
par l'embouche
+ 10.745
+ ICI.355
+ 3.185
+ 5.845
(1) « Arrières » : morceaux « nobles ».
prix proposés par uq groupe de travail c$,é à IYnitiative
(2) Animal de première qualité ayant subi une prépa-
uu minisrre au ueveloppement
rural du Senégal et com-
ration pour la boucherie et extériorisant un rendement
posé par diverses personnalités des secteurs intéressés.
supérieur à 50 p. 100 : 110 F/kg.
Ce groupe de travail, qui a gardé présent à l’esprit le
Animal tout venant, rendement compris entre 45 et
souci de rémunérer la qualité, a conclu à la nécessité
50 p. 100 : 70 F/kg.
d’une certaine hausse des prix et a déposé ses conclusions
(3) Carcasse première qualité : avants : 165 F/kg ; arriè-
en janvier 1973.
res : 275 F/kg. Prix pondéré : 215 F/kg.
Carcasse tout venant : 195 F/kg.
N.B. - Les chiffres entre parenthèses au niveau des
colonnes T et E indiquent le nombre d’animaux de chaque
(2) (3) Ces prix ne sont pas des prix effectifs mais des
lot sur lequel l’étude de carcasse a Bté faite.
On constate que l’embouche a entraîné une aug-
INFLUENCE DE L’AGE ET DE LA CASTRATION
mentation sensible de la production de viande mais
également une très nette amélioration de la qualitC
et ceci pour toutes les catégories d’animaux. Les ani-
Conditions générales des essais
maux ayant le moins bien réagi, tant du point de
vue des performances quantitatives que qualitatives,
Dans le cadre des expérimentations conduites à
restent les taurins N’Dama. Leur métissage avec les
Dakar, l’influence de l‘âge des animaux soumis à
Tébus s’est traduit par une amélioration sensible,
l’embouche et celle de la castration n’ont pas été
insuffisante toutefois au regard de ce qui a été
étudiées de façon quasi systématique. On a préféré
obtenu chez les Maures qui donnent la meilleure
tester globalement la réponse à l’embouche des deux
réponse à l’embouche.
catégories de bétail rencontrées communément à
Au plan financier, le bilan économique de l’opéra-
l’abattoir de Dakar :
tion s’avère positif pour tous les lots. Les zébus
-_ taurillons ou bouvillons de 3 à 5 ans, d’un poids
Maures et Gobra permettent cependant une meilleure
moyen au départ de 250 kg, d’une part,
rentabilité, qu’il s’agisse de la vente sur pied ou de
la vente en carcasse. Dans le premier cas, l’avantage
-- bœufs âgés de 7 à 9 ans, d’un poids moyen au
irait au zébu Maure grâce à un croît journalier supé-
départ de 350 kg d’autre part.
rieur et à un indice de consommation plus favorable.
L’es tableaux qui suivent regroupent donc les essais
Dans le second cas, il irait au Gobra du fait d’un
menés à Dakar, selon qu’ils se sont adressés à l’une
.
rendement carcasse meilleur, encore que la plus-value
ou l’autre de ces catégories d’animaux. Il va de soi
estimée apportée par l’embouche soit plus élevée
qu’une telle répartition des animaux, si elle « colle »
de quelques centaines de francs pour le Maure que
mieux à la réalité du marché de la viande local, fait
pour le Gobra sans vouloir départager trop subtile-
néanmoins interférer l’influence de l’âge et celle de
ment Maures et Gobra, nous retiendrons en défi-
la castration.
nitive, que dans une opération d’embouche de ce
type, il convient de donner la préférence aux zébus
Les animaux intervenant dans ces essais sont
de races Maures ou Gobra plutôt qu’aux Métis et
essentiellement des zébus peuls sénégalais (Gobra).
aux Taurins.
Les rations utilisées ont fait appel, soit à la coque
109 -

d’arachide mélassée, soit à la paille de riz en tant
Economiquement, elle semble se justifier à condition
qu’aliment de lest. Un concentré, variable selon les
que sa durée n’excède pas deux mois. A ce titre, la
c
essais, et dont les caractéristiques ont varié entre
comparaison des gains de poids et des indices de
0,80 et 0,90 UF/kg - 110-125 g MAD/kg - complétait
consommation dans les essais 3 et 7 est révélatrice.
la ration.
Au-delà de 2 mois, l’indice de consommation s’élève
rapidement (de 8,s jusqu’à 22 dans la dernière phase

de l’essai na 3), le gain de poids journalier, lui, dimi-
Performances comparées
nue très vite (866 à 314 g/j dans la dernière phase de
Résultat d’abattage
l’essai). La surcharge et la mauvaise répartition de
graisse qui se produisent à ce moment, comme l’at-
teste le jugement des carcasses à l’oeil, agissent alors
T-
On se reportera aux tableaux IV et IV bis.
de façon défavorable en alourdissant le prix de
S’agissant de la première catégorie d’animaux -
revient du kg de gain et en dévalorisant la carcasse
taurillons de 3 à 5 ans, d’un poids moyen au départ
par une adiposité excessive. Par contre, si on a la
L
de 250 kg - malgré la grande variabilité des résultats
sagesse de se limiter à 2 mois d’embouche et à un
observés, on peut retenir, à l’issue des differents
gain de poids total de 60-70 kg, le passage par le
c
essais, les principales conclusions suivantes :
« feed lot » de cette catégorie d’animaux en un temps
- la possibilité d’obtenir par animal un gain de
très court a l’heureux effet d’améliorer très sensi-
poids moyen allant de 80 à 130 kg après une embou-
blement. la qualité de la viande et d’aboutir en peu
che de 4 à 5 mois et avec des indices de consomma-
de temps à un très bon animal de boucherie (carcasse
tion qui restent raisonnables (6 à 9-10 UF/kg croît),
« qualité extra >>). Ainsi, à l’issue de l’essai no 7, on
c’est-à-dire, en fait, d’approcher, voire de dépasser
pouvait noter : « carcasses de très haute valeur
le kg de croît par jour,
bouchère. Etat d’engraissement bon mais non exces-
- parallèlement, un alourdissement des carcasses
sif (indice de gras 2,9)... Légère imprégnation de mar-
de 30 à 100 p. 100 selon les essais,
bré... Graisse interne abondante et onctueuse. La
- l’augmentation appréciable des rendements qui
graisse de couverture enrobe convenablement les
dans certains cas approche 10 points,
carcasses. La plupart des données obtenues à I’abat-
- une augmentation non négligeable du poids des
tage de fin d’expérience varient peu par rapport à
parties dites « nobles » : train de côtes -i- globe, que
l’abattage au bout de 2 mois : argument supplémen-
l’on peut chiffrer entre 40 et 100 p. 100,
taire pour limiter à 2 mois la durée d’embouche de
- l’augmentation, enfin, du pourcentage du poids
ce type d’animal ». II apparaît donc que c’est dans
de bosse dans tous les essais ainsi que la progression
l’amélioration de la qualité que se situe essentielle-
très nette de l’indice de gras.
ment lc principal intérêt de l’embouche d’animaux
On comprend qu’il ait été possible, à condition de
âgés (7-9 ans) et castrés.
prolonger suffisamment l’embouche et d’utiliser une
ration donnant un croît minimal de 750-800 g/jour,
d’obtenir des carcasses pesant plus de 200 kg (Essai
n” 4) et qui surclassent nettement celles obtenues à
Bilan financier
pareille époque à l’abattoir de Dakar dont le poids
moyen avoisine 130 kg. Au total, l’embouche de cette
catégorie d’animaux est susceptible d’entraîner une
La juxtaposition des résultats économiques obtenus
augmentation importante de la production de viande
à l’issue des différents essais permet une analyse
doublée d’une nette augmentation de la qualité.
globale comparée (cf. tableau V). Il ne s’agit là, répé-
tons-le, que d’une esquisse économique. Nous en
S’agissant des bouvillons dc même âge (3 à 5 ans),
retiendrons que, dans les conditions locales de mar-
le rapprochement des essais n” 5 et 6 amène aux
ché, si les résultats économiques apparaissent très
constatations suivantes : Si la consommation est à
hétcrogèncs, l’embouche, à condition d’etre bien mc-
peu près identique dans les deux lots, le gain de
née, peut dans la plupart des cas être rémunératrice
poids moyen est supérieur chez les taurillons. Ceuu-
et que, vérification d’une loi économique bien connue,
ci gagnent en moyenne 666 g par jour, tandis que les
l’optimum technique - dans notre cas, le gain moyen
bouvillons n’en gagnent que 547. La différence de
journalier - ne coïncide pas forcément avec I’opti-
poids entre les deux lots, non significative en début
mum cconomique. Ainsi, l’essai no 1, concluant
d’essai, le devient en fin d’essai. Quant aux indices
SUI
lc plan des performances techniques, se traduit cepen-
de consommation, ils s’établissent en fin d’essai à 9,s
dant par une perte sèche du fait du coût trop élevé
pour les taurillons et a Il,4 pour les bouvillons. Au
de l’alimentation. Il faut donc, et cette conclusion
regard de ces performances, les animaux castres
intéresse toutes les catégories d’animaux, taurillons,
semblent donc réagir moins favorablement que les
bouvillons ou bœufs âgés, veiller, certes, à obtenir
animaux entiers. A l’abattage, cependant, la diffc-
une croissance maximum, mais aussi au prix de
rente entre les carcasses des deux types d’animaux
1’UF de ration. La conjonction de ces deux facteurs
est sensible. Si les carcasses des taurillons conservent
Cconomiques
reste la clef dc la réussite de toute
un certain avantage aux plans du poids final de car-
entreprise d’embouche, comme en témoignent s’il
casse obtenue et du rcndemcnt, la qualité des car-
le l’allait les bilans économiques des essais 14 à 17
casses est supérieure chez les bouvillons]: le poids
qui, avec des croits journaliers variant entre 800 et
des morceaux nobles est sensiblement augmenté, la
1150 g et des indices de consommation entre 7 et 9,
graisse mieux répartie, l’enrobage des carcasses meil-
classent la ration utilisée - à base de graine de
leur, le persillé musculaire plus net. Les avantages
coton -- comme une des meilleures parmi celles qui
respectifs de l’engraissement des taurillons et des
ont été expérimentées jusqu’ici au Laboratoire de
bouvillons semblent donc se compenser. L’embouche
1’Elevage de Dakar. Nous retiendrons enfin que la
se traduit par LUI gain essentiellement quantitatif sur
vente en carcasse est à préférer à la vente en vif :
animaux entiers alors que l’amélioration est davan-
elle rentabilise mieux dans la conjoncture actuelle
tage qualitative pour les animaux castrés.
des prix et le travail et l’investissement de l’embou-
S’agissant enfin de la deuxième catégorie d’ani-
cheur en tenant compte, peut-être plus justement, de
maux - bœufs âgés de 7 à 9 ans et d’un poids moyen
la qualité des produits offerts sur le marché, qualité
au départ de 350 kg, il apparaît que l’embouche de
liée aux divers Eacteurs d’amélioration des carcasses
cette catégorie d’animaux est techniquement réali-
par l’embouche que sont l’augmentation des rende-
sable : on peut obtenir en 84 jours un gain de poids
ments, la diminution des contenus de panse, l’aug-
de 67 kg, soit 800 g de croît quotidien moyen, avec LUI
mentation des morceaux nobles, parallélement l a
indice de consommation inférieur à 10 (Essai no 7).
diminuiion du pourcentage des quartiers avant, etc.
- 110 -

4
Principaux résultats techniques obtenus au Sénégal sur taurillons de 3 ans à 5 ans.
10
13
-
-
-
-
ZPS
-
ZM
ZPS
m.oj.
T.Nd.
Durée d'embouche (jl
122
122
147
126
111
'11
111
111
112
112
112
112
Poids moyen début essai [kg1
245.6
247.5
240.0
257.0
271.5
271.9
270.0
222,9
244.7
244.7
235.6
224.4
Gain poids moyen total [kg1
129.7
70,s
129.0
84.0
77,s
62,l
74.7
47.0
129.0
118.7
105,l
90.6
Gain moyen journalier
1.080
585
650
666
698
739
672
423
1.152
1.060
938
803
[PJ]
CDnsorrullation
moyenne
(kg MS/100 kg poids vif(j)
3-3,s
3-3.1
3
2.8
2.8
2.8
3,4
3.3
3,3
Indice de consommation moyen
6.2
10‘4
9.5
8.6
7.8
9.1
a,3
6.7
3,3
-
-
Bilan abattages
Poids moyen carcassereesUéee
197.1
151,9
203,2
162.3
166.4
170.5
151.5
Alourdissement carcasses
(kg)
72.4
39.5
95.4
40.1
50.8
77.2
56,4
"
n
~p.1001
58.1
35.1
68.5
32.6
43,2
82.6
62.7
Alourdissement train de côtes
+ globe

(kg1
39.8
27.5
45.4
22.7
31,l
49.5
46.7
32.1
"
*
[p.1001
63.1
49.1
74,6
33,a
46.8
96.5
74.6
57.9
Bossa (p.100 carcasse froide1
2.3
1.6
1.1
1.1
1,8
1.9
2.2
_ _
Augmentation poids bosse
(p.100 carcasse froide1
+ 1,3
+ 1.0
+ 0.6
+ 0.7
+ 1,2
+ 1.6
+ 1.3
__
Gras de rognon
(p.100 cercesee froide)
2,9
1.5
235
0.8
1.1
2,6
2.3
1.9
Augmentation gras de rognon
[p.lOO carcasse froide1
+ 1.7
+ 1.0
+ 2,4
+ 0.8
+ 1,l
+ 2.4
+ 1.3
+ 1,7
Rendement
55,s
52.0
53.3
56.1
55,7
53.9
56.1
53.5
Augmentation de rendement
+ 6.4
+ 3.2
+ 5.0
+ 6.6
+ 7.2
+ 9.7
+ a.7
+ 7.6
Etat d'engraissement
TE
B
TB
MOYEN
B
-

-
4 bis
Principaux résultats techniques obtenus au Sénégal sur bouvillons de 3 à 5 ans
et sur boeufs âgés de 7 à 9 ans.
Résultats techniques
ReCe
ZPS
ZPS
Durée d'embouche ljl
'126
111
344
a 4
Poids début essai
moyen
(kg1
:?61,0
271.6
342.7
362.0
Gain poids total
moyen
(kg1
69.0
65.5
76.3
67.0
Gain journalier
moyen

Cg1
547
590
522
600
Consommation
moyenne
3.1
2,a
2,7
2.8
Indice de consorrrnation moyen
11.4
9,5
14.1
9.8
Bilan abattages
Poids moyen carcasses ressuées (kg1
101.8
157.9
172,l
Alourdissement carcasses
(kg)
46.0
63,l
55,0
II
0,
(p.1001
45.2
40.0
31.9
Alourdissement train de uStes + globe (kg1
31,a
32,3
34,9
<I

"
(p.1001
57.8
38.1
38.1
Eosee [p.lOO poids carcasse froide1
1.0
1.3
2.0
Augmentation poids bosse [p.lOO carcasse froide)
+ 0,7
+ 0.5
+ 1.3
Gras de [p.lOO
rognon
poids carcasse froide)
0,7
2.8
2.9
Augmentation poids gras de rognon [p.lOO cercesee froide1
+ 0,6
+ 2.1
+ 2.5
Rendement
47,2
51.4
53,o
Augmentation rendement
+ 1.3
+ 3,a
+ 3.4
Etat d'engraissement
MOYEN
EXCESSIF
T.B.
- 111 --

5
Esquisse économique.
taurillons 3 - 5 ans
bovins
3-5 a 7-9 a
No essai
1
2
4
5
0 10 11 12 13
14
15 16 17
9
7
Poids à l'achat (kg1
246
246
244
257
271 272 272 270 265
223
245 236 224
272
362
Prix à l'achat (F.CFAI(%l
12.300 12.400
12.200 12.050 13.550 13.600 13.600 13.500 14.250 15.610 17.150 16.520 15.750 13.600 18.100
Frais d'alimentation
19.450
6.200
9.250 10.650
7.043 11.617 6.906 5.558
4.375 10.500 10.700 10.300 9.800 11.706 6.300
Prix de revient
31.750 16.600
21.450 23.700
20.600 25.400 20.506 19.000 16.600 26.110 27.850 26.620 25.550 25.300 24.400
Poids à la vente [kg1
363 341 315
337 429
.
Gain moyen journalier (gl
1.152
1.060 938 809
590
800
Prix de vente SUT pied
- 36.720 40.04[1 37.510 34.650
à 70 F/kg
24.400 24.800 24.200 -
23.600 30.03C
65 F/kg
22.165
-
I

+
Différence
1
-
-
I
I
I
%-ix de vente carcasse
- 160/170 F/kg juillet 1971
-
avants : 16: F'kg
160/
4v2ots
115 F
4.630
-
4.830
-
arrièrk
: 275 F/kg
170
110 F
-
4.400
-
4.620
F/kg
9rritres
160 F
16.030
-
26.860
-
150 F
-
10.750
-
19.950
rots1 vento
l:.ilO 23.153 3:.710
24.570 32.300 32.900 32.300 27.200 20.500 38.600 42.000 37.700 33.800 31.450 33.64C
l
+
:ifférence
I
ANNEXE
l’ambition de poser d’une façon globale le problème.
Bien des points, et importants, restent encore dans
Le problème des veaux
l’ombre, qui gagneraient à être Ctudiés : on ne sait
et l’obtention de « baby beef »
que peu de choses, entre autres, de l’embouche des
animaux âgés non castrés ; l’embouche des jeunes
Le problème de l’alimentation intensive du veau
veaux locaux vient tout jus&: de recevoir un début
vient tout juste, dans le cadre des essais conduits
d’étude; quel est le degré d’intensification du sys-
à Dakar, de recevoir un commencement d’étude. Nous
tème d’embouche à retenir, etc. On peut néanmoins
ne disposons pour l’heure en ce qui concerne les
raisonnablement retenir les conclusions qui suivent :
bovins de cet âge ni de résultats d’abattage, ni du
- Les races bovines du Sénégal, races « pures » ou
bilan économique de l’embouche. Il nous a paru
métissées, convenablement entretenues, sont capables
cependant intéressant dc mentionner ici les premiers
d’extérioriser des potentialités bouchères très satis-
résultats acquis :
faisantes, comparables dans certaines expérimenta-
L’essai concerne des veaux Gobra, pris à 6 mois et
tions à celles des animaux européens, souvent supé-
abattus à 12, qui ont extériorise à partir d’un poids
rieures en tout cas à celles observées dans d’autres,
initial de 57 kg un gain de poids total de 102,8 kg,
pays africains. Plus particuli&ement, au plan de la
soit 612 g de croît moyen journalier (poids vif à
race, les essais conduits sur taurillons (3 à 5 ans) ont
l’abattage : 160 kg; I.C. = 4,2).
conclu à I’intérét qu’il y avaii à préférer l’embouche
Parallèlement,
des zébus maures ou Gobra à celle des taurins et
LUI essai sur Métis Pakistanais x
Gobra, pris à 9 mois et conduits jusqu’à 15 mois, a
des métis ;
donné les performances suivantes : poids initial :
- Par ailleurs, dans les conditions locales de mar-
139,5 kg ; gain de poids total : 165,5 kg ; croît moyen
ché, il est apparu que l’embouche intensive des tau-
journalier : 985 g ; poids vif à l’abattage : 305 kg.
rillons qui est susceptible d’alourdir en quelques mois
On voit qu’il y a là des perspectives fort intéres-
les carcasses d’une centaine de kilogrammes, tout
santes d’embouche qui demanderaient à être étudiées
en améliorant sensiblement la qualilé du produit,
de plus près.
peut être regardée comme une technique susceptible
.,:
d’ouvrir quantitativemeni la voie à la réduction du
déficit en viande du Sénégal, tandis que le traitement
d’animaux castrés plus âgés, lui, peut conduire en
une période très courte à l’obtention de carcasses
CONCLUSION
alourdies, certes, mais dont la principale qualitt?
reste la valeur bouchère consi&rablement améliorée
A la lumière des essais d’embouche intensive entre-
au point de justifier une exportation vers les gros
pris au Sénégal depuis 1969, il est possible de retenir
pôles de consommation africains voire européens. 11
un certain nombre de conclusions relatives au type
y a donc là possibilité de choix, chois d’ailleurs à
d’animal qu’il conviendrait dans un contexte local
caractère politique : doit-on s’orienter vers l’entre-
de traiter. Ces conclusions n’ont pas, bien entendu,
prise d’embouche, source de devises quand elle tra-
- 112 -

vaille à l’exportation, ou bien faut-il songer avant
sif traditionnel, peut espérer voir se développer une
m
tout au marché intérieur en mettant à la disposition
activité agro-industrielle qui ne manquera pas d’être
des populations des tonnages plus importants de
prometteuse.
protéines et a un prix plus accessible ? Reste, bien
entendu, la voie moyenne, celle peut-être de la
e
sagesse, qui consiste à tenter d’amorcer l’exportation
BIBLIOGRAPHIE
pour certaines catégories de carcasses tout en résor-
bant petit a petit le déficit intérieur. Dans le pre-
VALENZA (J.), CALVET (H.), ORUE (J.), WANE (A.-M.),
mier cas, l’embouche courte de bmufs âgés et cas-
Engraissement intensif de ztbus peulhs sénégalais
trés semble une amorce de solution ; elle apparaît
(Gobra). Premiere partie. Rev. EZev. Méd. vét. Puys
trop., 1971, 24 (1) : 79-109.
à même de satisfaire une clientèle aisée et exigeante.
VALENZA (J.), CALVET (H.), ORUE (J.), WANE (A.-M.),
<1.
N’oublions pas non plus qu’il existe au Sénégal même
Engraissement intensif de zébus peulhs sénégalais
une categorie de consommateurs, fixée OLI de pas-
(Gobra). Deuxième partie. Rev. Efev. Méd. vét. Puys
sage, que satisferait une qualité élaborée et qu’en
rrop., 1971, 24 (1) : 111-124.
tout état de cause il s’agirait Ià d’un apport intéres-
VALENZA (J.), CALVET (H.), ORUE (J.), WANE (A.-M.),
1
sant à la politique touristique du pays. Dans le second
Engraissement intensif de zébus peulhs sénégalais
(Gobra). Troisième partie. Rrv. Elev. Méd. vit. Pays
cas, l’embouche conduit à la production quantitative
trop., 1971, 24 (4) : 597-634.
*
d’un produit noble qui, s’il peut être substitué par
CALVET (H.), VALENZA (J.), ORUE (J.), CHAMBON (J.),
*
d’autres source6 protéiques, n’en demeure pas moins
WANE (A.-M.), Engraissement intensif de zébus peulhs
une « denrée de choix dont l’obtention correspond
sénégalais (Gobra). Quatriéme partie. Rev. Eh. Méd.
pour les populations à un niveau de vie légitimement
vét. Puys trop., 1972, 25 (1) : 85-99.
désiré » ;
CALVET (H.), VALENZA (J.), ORUE (J.), FRIOT (D.),
WANE (A.-M.), La graine de coton en embouche inten-
- Sur le plan financier, enfin, s’il paraît difficile
sive. Performances comparées des zébus, des taurins
d’établir une corrélation quelconque entre le type
et des produits de leur croisement (à paraître Rev.
Elev. Méd. vit. Pays trop.).
d’animal embouché et les résultats économiques de
l’operation, on aura constaté que celle-ci est suscep-
DIALLO (M.-S.), BA (M.), NDAO (A.), N’DIAYE (A.-L.), La
commercialisation de la viande bovine au Sénégal.
tible, dans la plupart des cas, d’être rémunératrice,
Communication présentée aux VIII’ journées médi-
aux conditions de surveillance du croît des animaux,
cales de Dakar, 9-14 avril 1973.
de la dépense au niveau du principal poste : l’ali-
DIALLO (M.-S.), Note sur l’utilistion locale des sous-
mentation, et de la vente en carcasse du produit
produits agro-industriels sénégalais dans l’alimentation
final. A ces conditions premières, le Sénégal, pays
du besoin de boucherie.
sahélien dont l’essentiel de la production et de l’ex-
FAVRE (B.), CALVET (H.), Croissance du veau dans le
cadre d’une alimentation rationnelle. Premiers résul-
ploitation d’un cheptel important reste du type exten-
tats (à paraître). Rev. Eh. Mid. vét. Puys trop.
Y
- 113 -