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INSTITUT D’ÉLEVAGE ET DE MÉDECINE
VÉTÉRINAIRE DES PAYS TROPICAUX
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1)l.
REVUE D’ÉLEVAGE
ET DE
MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
DES PAYS TROPICAUX
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1,

Distomatose et bilharziose
des ruminants domestiques. Leur prophylaxie
par la lutte anticmollusques
par S. GRÉTILLAT
Tome XIV (nouvelle série,
Y”3 - 1961
--- VIGOT FRÈRES, ÉDITEURS
23, rue de l’École-de-Médecine, PARIS-VI”

Distomatose et bilharziose
des ruminants domestiques. Leur prophylaxie
par la lutte anti-mollusques
par S. GRÉTIILIAT
La distomatose des ruminants domestiques
s’échappe de la coque de I’ceuf en faisant sauter
est une affection parasitaire presque cosmopo-
son opercule terminal.
lite causée par la présence dans les canaux
Le miracidium nage jusqu’à ce qu’il rencontre
biliaires de ces animaux d’un trématode du
l’hôte intermédiaire convenable qui est un
genre fosciola Linné, 1758.
mollusque.
Alors que dans les pays tempérés, c’est en
A ce sujet il y a lieu de souligner l’extrême
général Fosciola hepotica Linné, 1758, (grande
spécificité dans le choix du vecteur par la forme
douve), qui est en cause, c’est Fasciola gigantica
larvaire du trématode. C’est ainsi que toutes les
Cobbold, 1855 (douve géante), que l’on ren-
espèces de Lymnoeo ne sont pas réceptrices (l),
contre en Afrique tropicale, équatoriale et du
Après avoir pénétré par l’orifice respiratoire
sud, ainsi qu’aux Indes, en Indochine, à Sumatra,
du mollusque, le miracidium perd ses cils et se
aux Philippines, aux Iles Hawaï et dans le sud
transforme en un sac à parois lisses contenant
des Etats-Unis.
un massif cellulaire en voie de différenciation.
Ces deux parasites ont, comme tous les tré-
C’est le sporocyste qui, au bout de deux à trois
matodes digénétiques, un cycle biologique pas-
jours, va libérer par éclatement des formes lar-
sant par un mollusque hôte intermédiaire qui
vaires, appelées rédies, présentant une ventouse
est en général un gastéropode d’eau douce du
antérieure avec un sac intestinal.
genre Lymnaeg Lamarck 1779.
Par multiplication cellulaire interne, ces rédies
Nous rappellerons très brièvement, ici, les
vont produire d’autres jeunes rédies qui enva-
principales étapes de ce cycle qui a été étudié
hissent peu à peu tout I’hépato-pancréas du
.
en détail pour la première fois en ce qui concerne
mollusque.
F. hepotica, par THOMAS en 1881, puis la même
Après un certain temps d’évolution apparais-
année par LEUCKART.
sent, dans certaines de ces rédies, des formes
Quant à F. gigontica,
c’est ALICATA, (1938)
larvaires constituées par une tête massive pro-
aux Iles Hawaï, puis DINNIK et DINNIK,
longée par un appendice caudal simple et qui
(1958) au Kenya, qui ont étudié sa biologie avec
sont les cercoires.
l’évolution de ses formes larvaires chez son
Après avoir été libérées des rédies et avoir
mollusque vecteur.
émigré dans les tissus périphériques de l’hôte
Dans le genre Fasciola, les ceufs pondus dans
intermédiaire, ces cercaires sortent du corps
les canaux biliaires de l’animal parasité sont
du mollusque quand ce dernier vient respirer
évacués avec les excréments et doivent, pour
à la surface de l’eau au cours d’une journée très
pouvoir se développer, tomber dans l’eau douce.
ensoleillée. Elles nagent dans l’eau pendant un
Dans ce milieu, le massif embryonnaire de I’euf
certain temps et vont s’enkyster sur des feuilles
se transforme au bout d’un temps plus ou
ou des tiges de végétaux aquatiques ou simple-
moins long, dépendant surtout de la température,
en une larve ciliée appelée miracidium qui
(1) Cas de Lymnaea hovarum (Tristram) à Madagascar,
où l’invasion de l’île par la grande douve ne s’est pas
produite malgré l’introduction répétée d’ovidés importés
Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop. 1961, 14, no 3.
de France et à l’autopsie desquels il fut trouvé de très
Reçu pour publication : Juin 1961.
nombreuses F. hepotico. (Poisson, 1929).

ment immergés accidentellement par une inon-
l’épaisseur de la muqueuse de l’intestin, ces
dation des rives du cours d’eau.
ceufs à l’intérieur desquels se sont déjà dévelop-
Au cours de ce processus d’enkystement la
pés des miracidia, tombent dans la lumière
cercaire perd sa queue, et ses cellules périphé-
intestinale d’où ils sont évacués vers l’extérieur
riques, ou batonnets cystogènes, se rassemblent
avec les excréments. S’ils tombent dans l’eau, la
pour lui constituer une coque protectrice lui
coque de l’œuf éclate dans les quelques minutes
permettant de résister aux conditions parfois
qui suivent, comme nous avons pu le constater
difficiles du milieu extérieur (humidité, séche-
expérimentalement au laboratoire, en travail-
resse, etc..) sans être détruite.
lant sur des muqueuses d’ovidés parasités pro-
C’est en avalant ces formes de résistance
venant de Mauritanie et abattus aux abattoirs
appelées méfacercaires, au cours du brouiage
de Dakar.
des herbes découvertes par l’eau lors de la
Les miracidia issus de ces éclosions sont très
décrue, que les ruminants s’infectent. La coque
actifs, mais ne vivent qu’environ 6 heures. S’ils
de la métacercaire est digérée par les sucs diges-
trouvent un mollusque réceptif, ils y pénètrent et
tifs, et le jeune organisme, qui possède déjà à
se transforment en sporocystes donnant à leur tour
l’état plus ou moins embryonnaire tous les orga-
des cercaires à queue bifide, ou furcocercaires,
nes de l’adulte, va se localiser dans les canaux
qui quittent l’hôte intermédiaire pour nager dans
biliaires de l’hôte définitif.
l’eau à la recherche de l’hôte définitif. Leur vie
Nous n’insisterons pas sur les désordres et
est très brève (quelques heures).
accidents morbides que peuvent déclencher la
Au point de vue mode de pénétration della
présence, en nombre parfois très important, de
furcocercaire chez le ruminant, BRUMPT (1930),
tels parasites dans le foie des animaux parasités :
parle de la voie transcutanée. Nous pensons,
amaigrissemnt, cachexie, oedème sous-glossien,
comme le supposent certains auteurs, qu’il s’agit
anémie, lésions hépatiques telles que : angio-
plutôt de la voie digestive, surtout en ce qui con-
cholite, sclérose hépatique, hémorragies, cal-
cerne les bovidés. Chez ces derniers en effet,
culs, etc... et qui sont du domaine de la pathologie
l’épaisseur et la dureté de la peau sont autant
classique.
d’obstacles à la pénétration d’organismes aussi
En ce qui concerne la bilharziose des rumi-
fragiles que les furcocercaires.
nants domestiques, cette affection parasitaire est
La schistosomiase bovine à Sch. bovis est en
causée par un trématode de la famille des Schis-
principe une parasitose des pays tropicaux et
fosomidae Looss, 1899, qui est en général Schis-
méditerranéens, la Corse (BRUMPT, 1930), la
fosoma bovis (Sonsino, 1876), mais qui peut être
Sardaigne (BIOCCA et LEROUX, 1952), et la
Schistosoma japonicum Katsurada, 1904, en Ex-
Sicile (GRASSI et ROVELLI, 1888 ; BARBAGALLO,
trême-orient, ou bien Schistosoma spindale Mont-
1896), exceptées.
gomery, 1906, aux Indes et à Sumatra, ou Schis-
C’est ainsi qu’elle existe en Egypte, en Tunisie,
tosoma indicum Montgomery, 1906, aux Indes et
au Soudan (Bamako : Rapport annuel, 1956), au
en Rhodésie, ou Schisfosoma curassoni Brumpt,
Sénégal, en Guinée, en Haute-Volta, au Niger,
1931, au Mali, ou encore Schisfosoma margre-
au Dahomey, au Congo (Léopoldville : VAN
bowiei (Le Roux, 1933), en Rhodésie.
DEN BERGHE, 1934), et en Afrique du Sud
La valeur de ces trois dernières espèces ayan
(PORTER, 1938 ; LE ROUX, 1929), si Sch. mafthei
été pendant longtemps et encore très discutée,
Veglia et Leroux, 1929, n’est autre qu’un Sch.
nous considérerons seulement le cas de la schis-
bovis.
tosomiase à Sch. bovis sensu stricto, dont la loca-
A l’occasion d’une mission en Mauritanie, en
lication chez l’hôte définitif est le système veineux
février et mars 1960, dans la région de Kaédi,
mésentérique.
nous avons signalé l’existence et l’importance de
Au point de vue de son cycle biologique,
cette helminthiase sur les bovins et les ovins.
BRUMPT en 1929 et en 1930, l’a étudié en Corse
Jusqu’à cette date la schistosomiase bovine et
où son hôte intermédiaire est Bulinus confortus.
ovine ne semble avoir été signalée que deux fois
Les femelles pondent des œufs à éperon ter-
en Mauritanie :
minal dans les fins capillaires de la paroi intes-
1) Dans la région de Hodh (Izouaza) (Rap-
tinale. Au bout de quelques jours passés dans
port annuel du service de l’élevage de Mauri-
294

tanie, 1952) sur des ovins en provenance de
grissement, cachexie, anémie, déréglement intes-
Nioro (Soudan-Mali).
tinal aboutissant à plus ou moins longue échéance
2) Par une constatation d’abattoir faite par
à la mort de l’animal dans un état de misère
l’infirmier vétérinaire MOHAMED KALED sur
physiologique extrême.
des moutons de Mudjeria (région au Nord de
Les lésions observées à l’autopsie sont celles
Kaédi).
des grandes anémies, avec ascite, cceur flasque,
Nous insistons sur l’importance de cette affec-
léger hydropéricarde et oedème gélatineux péri-
tion parasitaire en Mauritanie, car les constata-
cardique. Le foie a un aspect «cuit», avec une
tions qu’a pu faire MARILL (1960 a), au cours
surface bosselée. A la palpation il est dur, gru-
d’une mission d’étude de 5 mois sur les schistoso-
meleux, cirrhotique. Les poumons sont décolorés
miases humaines en République islamique de
avec une pigmentation discrète donnant à I’or-
Mauritanie, confirment celles que nous avons pu
gane un aspect plus ou moins grisâtre. Dans les
faire à Kaédi, où, sur 35 moutons, 5 chèvres et
très fortes infestations la muqueuse intestinale
3 bovins examinés, nous avons rencontré 18 cas
présente un léger piqueté hémorragique avec
de bilharziose animale, dont seulement 4 étaient
parfois légère congestion. Nous n’avons jamais
bénins. MARILL signale en Mauritanie 32,6 p, 100
remarqué d’hémorragie intestinale. Les seules
et 67,3 p, 100 d’ovins et de bovins trouvés parasi-
lésions vésicales étaient représentées chez quel-
tés aux abattoirs, avec très souvent des lésions
ques animaux par de petits nodules hémorra-
généralisées aux viscères.
giques, sans toutefois qu’il y ait présence de sang
Comme le font remarquer la plupart des
dans l’urine.
auteurs ayant étudié la question, et en particulier
Nous nous sommes permis d’insister sur ce
LE ROUX (1929, b), ce n’est pas le schistosome
long préambule afin de faire ressortir toute
lui-même qui est pathogène pour le ruminant,
l’importance que peuvent avoir chez les animaux
mais les complications et les lésions viscérales
domestiques,
et en particulier, au Sénégal
qu’il provoque.
(MARILL, 1960, b ; GRETILLAT, 1960, d) et en
Contrairement à ce que l’on observe dans la
Mauritanie, (MARILL, 1960, a ; GRCTILLAT,
bilharziose vésicale humaine à Sch. haemafo-
1960, d), la distomatose bovine et la schistoso-
bium (Bilharz, 1858), Sch. bovis ne provoque que
miase des ruminants. Si ces deux affections n’ont
très rarement de I’hématurie et encore moins
pas le caractère spectaculaire de certaines mala-
souvent des hémorragies intestinales comme
dies microbiennes ou à virus, elles portent un
c’est le cas pour Schistosoma mansoni Sambon,
lourd préjudice à la vie économique de ces deux
1907, chez l’homme.
pays, en diminuant la valeur de leur cheptel
Comme nous avons pu le constater’ à Kaédi en
dans une période où tous les moyens sont mis en
1960, la schistosomiase animale se traduit plutôt
oeuvre pour développer le niveau de vie de
par des symptômes généraux : tels qu’amai-
leurs habitants.
MOYENS DE LUTTE CONTRE LA DISTOMATOSE ET LA SCHISTOSOMIASE
DES RUMINANTS DOMESTIQUES
Ils sont de deux ordres ;
lusque vecteur hôte intermédiaire, soit en le
1) Moyens thérapeutiques : traitement des ani-
détruisant par des moyens biologiques (préda-
maux malades par les procédés et produits
teurs) ou chimiques (molluscocides).
offerts par la pharmacopée actuelle.
II) Moyens prophylactiques : A) Eviter I’infesta-
I) MOYENS THÉRAPEUTIQUES
tion des animaux par les métacercaires (disto-
matose) ou par les furcocercaires (schistoso-
Malgré toute la valeur que peuvent présenter
miase).
les produits antidistomiens ou antibilharziens
B) Couper le cycle évolutif du parasite, soit en
mis au point ces toutes dernières années, des
empêchant ou en limitant la prolifération du mol-
raisons d’ordre économique, et surtout pratique,
295

limitent leur emploi à certains cas bien particu-
planifie I’amenagement des régions à mettre en
liers (troupeaux restreints et bien surveillés).
valeur par l’irrigation, un écologiste et un
A l’échelle de l’Afrique et dans les conditions
épidémiologiste.
de l’élevage extensif, les distances et les difficul-
L’envahissement des canaux et des nouveaux
tés rencontrées pour la contention des animaux
plans d’eau par des mollusques vecteurs de mala-
rendent économiquement et pratiquement impen-
dies à trématodes pourrait ainsi être évité.
m
sable un tel procédé de lutte.
Il suffit, en effet, de prévoir certains aménage-
ments peu coûteux dans les systèmes d’adduction
d’eau, pour éviter de transformer une région
II) MOYENS PROPHYLACTIQUES
saine en un secteur infesté de fasciolose ou de
schistosomiase.
Ce sont, à notre avis, les seuls pouvant donner
Au moment où dans tout l’ouest africain on
des résultats appréciables avec des mises de
cherche à mettre en valeur certaines régions par
fonds acceptables et un personnel réduit. II en est
l’introduction de cultures irriguées (riz, coton),
cependant qui sont difficilement applicables en
on devrait tenir compte des dangers que repré-
Afrique.
sentent, pour les santés humaine et animale, de
tels travaux quand ils sont faits sans précautions
A) Eviter I’infestation des ruminants
spéciales. A ce sujet, on peut citer ce qui s’est
par les métacercaires ou par les furcocercaires.
récemment produit dans le sud tunisien pour la
schistosomiase humaine, (COUMBARAS, 1960)
Le procédé suppose un contrôle des pâturages
où, à la suite de l’aménagement d’un réseau
ou des abreuvoirs.
d’irrigation avec des conduites d’eau en ciment
II est inapplicable dans des pays où très sou-
conçues d’une manière non adéquate, toute une
vent les pâturages infestés représentent la seule
région, jusqu’alors pratiquement indemne de
réserve d’herbe de fin de saison sèche, et où les
bilharziose, a été envahie par le Bulin vecteur.
points d’eau naturels sont rares et très eloignés
les uns des autres. Pour ce dernier cas cependant,
b) Desfrocfion du mollusque vecfeur.
la création de puits, qui ne sont jamais des gîtes
à mollusques, et l’abandon des marigots et des
Comme dernier moyen prophylactique à
mares infestés de schistosomiase, pourraient
mettre en œuvre dans la lutte contre les affections
apporter une solution au problème. Mais cela
à trématodes, il reste celui qui est, à notre avis,
suppose toute une éducation de la part des éle-
le plus efficace dans les conditions représentées
veurs qui répugnent, et on les comprend, à puiser
dans la plupart des régions en Afrique : la des-
à plusieurs mètres de profondeur, de l’eau que
truction du mollusque vecteur.
les animaux peuvent se procurer en surface.
II va sans dire qu’on ne peut prévoir un pro-
gramme d’assainissement massif de tous les
6) Couper ou perturber le cycle évolutif
gîtes à mollusques d’une région, et que toute
du trématode en agissant sur le mollusque
action sur le terrain doit être précédée d’une ou
hôte intermédiaire.
plusieurs enquêtes malaco-épidémiologiques en
vue de déterminer l’espèce vectrice et de recueil-
a) Limifer ou empêcher la proliférofion du vec-
lir le maximum de renseignements sur son écolo-
teur.
gie.
Les conditions écologiques des mollusques
Si, en effet, il est toujours possible de suppri-
d’eau douce étant parfois très strictes, il est pos-
mer ou, tout au moins, de diminuer la faune
sible, par des travaux d’assainissement, (drai-
malacologique d’un gîte, l’opération sera d’au-
nage, assèchement de marais), de faire dispa-
tant moins onéreuse qu’elle sera plus efficace,
raître ou de limiter la prolifération de la faune
faite à une époque où l’hôte intermédiaire sera
malacologique de certains gîtes reconnus dange-
plus facilement accessible, plus vulnérable et
reux.
plus rare, dans un volume d’eau réduit, avant
A ce sujet, il convient de rappeler combien il
cependant qu’apparaissent certaines formes de
serait utile parfois d’associer à I’hydraulicien qui
résistance. qui, en assurant la survie de l’espèce
290

d’une saison à l’autre, la rend invulnérable aux
.errain à la dissection des mollusques trouvés
différents moyens utilisés pour la détruire.
dans un gîte, ainsi que les expériences d’infesta-
lion expérimentale réalisées au laboratoire,
1) Destruction des mollusques par des procédés
montrent que, biologiquement, un tel bouleverse-
d’ordre biologique.
ment parasitaire des vecteurs est difficilement
On a beaucoup écrit sur le déséquilibre biolo-
réalisable, Les conditions qui président à
II
gique du milieu pour lutter contre les mollusques
I’« acceptation »du miracidium par le mollusque
vecteurs.
créent, en effet, un équilibre dans les différents
L’introduction d’animaux prédateurs tels que
pourcentages de la nature de I’infestation des
l
les canards et les oies, qui sont de grands man-
mollusques.
geurs de mollusques, a été préconisé. Aucune
D’autres auteurs ont pensé que la modification
expérience valable ne semble avoir été faite sur
de la faune microbienne des gîtes pourrait
.
le terrain et les auteurs se sont contentés d’extra-
apporter un déséquilibre biologique amenant la
poler les résultats obtenus dans une volière, à
disparition de sa faune malacologique. C’est
ceux que l’on pourrait obtenir sur le terrain. II
a i n s i q u e DIAS, en 1953 et 1954, DIAS e t
semble qu’il ne faille pas attendre beaucoup de
DAWOOD en 1954, ont essayé au laboratoire de
chose de cette méthode, car un oiseau a un com-
détruire Australorbis globratus (Say) en provo-
portement tout autre selon qu’il est en captivité et
quant une prolifération intense du Bocillus pinotfi
nourri artificiellement, ou en liberté en face d’une
ou Bacille B.E.T., qui est mortel pour ce mot-
nourriture variée qu’il peut choisir.
lusque.
Au point de vue équilibre biologique des
Certains poissons sont malacophages, comme
espèces de mollusques se trouvant dans un gîte,
l’a montré LAGRANGE en 1953, mais les condi-
ALVES en 1956, à la suite d’observations faites sur
tions d’acclimatement de ces prédateurs limitent
le terrain, a remarqué une disparition tempo-
les chances de succès de cette méthode de lutte
raire des Physopsis consécutive à la prolifération
biologique.
r
intense de Bulinus, mais ce ne fut que temporaire,
En ce qui concerne les crustacés, les écrevisses
et il semble que l’on ne puisse en tirer des con-
du genre Asfacus et Combat-us, ainsi que le crabe
clusions d’ordre pratique.
Potamon edule ont été reconnus comme de grands
A Puerto-Rico OLIVER-GONZALEZ, BAU-
prédateurs de mollusques d’eau douce (DES-
MAN et BENENSON ont signalé en 1956, I’ex-
CHIENS et LAMY, 1953 ; DESCHIENS, 1954 ;
trême voracité de I’operculé Moriso cornuoriefis
DESCHIENS et LAMY, 1954 ; DESCHIENS, DES-
qui d’après ces auteurs est capable de diminuer
CHANGE et VERMEIL, 1955).
f
considérablement la densité des Planorbes d’un
CHERNIN, MICHELSON et AUGUSTINE, en
gîte en raréfiant la nourriture.
1956, signalent que la sangsue Helodella fusca
Malgré tout l’intérêt et la valeur que présen-
attaque et détruit les formes adultes de Planorbes,
tent tous ces travaux, il est difficile d’extrapoler
*
Dans un autre ordre d’idée, et en faisant inter-
leurs résultats, qui sont pour la plupart expéri-
venir la fréquence du parasitisme à Echinosto-
mentaux, à une application sur le terrain, où
midae (Tremafodo) de la plupart des oiseaux sau-
l’on se trouve en présence de facteurs entravant
vages aquatiques, BAYER en 1954, parle de la
le développement normal du prédateur, ou annu-
possibilité de bouleverser le parasitisme larvaire
lant partiellement son activité prédatrice.
des mollusques vecteurs d’un gîte, en favorisant et
Il est néanmoins possible, sinon probable,
en protégeant la multiplication de ces volatiles.
qu’à la suite des nombreuses recherches déjà en
D’après cet auteur, en infestant massivement les
cours sur l’écologie des mollusques vecteurs, on
mollusques par des formes larvaires d’échinos-
arrive à mettre au point des moyens de lutte
tomes, ces oiseaux « mobiliseraient », en quelque
biologique.
sorte, toute la faune malacologique vectrice, qui
Ils seront cependant toujours plus ou moins
de ce fait, ne serait plus « réceptrice » aux mira-
limités à certains biotopes dont les conditions
cidia des trématodes de l’homme et des animaux
5 .
bio-physico-chimiques seront parfaitement con-
domestiques.
nues, et ne pourront être généralisées à i’ensemble
Les constatations que l’on peut faire sur le
des gîtes à mollusques d’une région à assainir.
291
5
-m
-

2) Destruction des mollusques par des produit:
50 Activité conservée dans des mllieux très
chimiques.
boueux et fortement chargés en matières orga-
niques.
C’est de nos jours le procédé le plus employé et
le plus efficace.
60 Très peu absorbé par les plantes aquati-
Au cours de cette dernière décade, il a fait
ques.
l’objet de très nombreuses recherches dans tous
70 Non toxique pour l’homme et les animaux
les pays où les affections parasitaires à tréma-
domestiques aux doses employées pour la des-
todes revêtent un caractère important ou parfois
truction des mollusques.
alarmant.
80 D’utilisation simple et facile sans présenter
La question des produits molluscocides dans la
de danger pour les utilisateurs.
prophylaxie des maladies a trématodes est telle-
90 Non toxique, ou très faiblement toxique
ment importante que l’organisation mondiale de
pour la faune aquatique. (Poissons, batraciens,
la Santé à Genève a créé, depuis quelques années
crustacés, insectes, etc...).
déjà, un Comité d’experts des bilharzioses dont un
Condition essentielle pour ne pas bouleverser
groupe ne s’occupe que des produits antimol- i 1l’équilibre biologique du milieu et ne pas priver
lusques (recherche de nouveaux produits, expé-
je protéines les populations riveraines vivant
rimentation au laboratoire et sur le terrain,
des produits de la pêche.
études sur l’apparition de phénomènes de résis-
tance de la part des mollusques, etc...).
100 D’un prix de revient abordable de manière
Cet organisme essaye depuis quelques temps
i pouvoir être utilisé sur une grande échelle.
de normaliser, autant que faire se peut, les tech-
110 Stable et de conservation facile dans les
niques de contrôle en même temps que de coor-
:onditions de stockage rencontrées sous les
donner et de diffuser les résultats obtenus par les
:limats tropicaux.
différents laboratoires travaillant sur les produits
Un tel ensemble de conditions est difficile à
antimollusques.
D’après l’organisation mondiale de la Sante,
+aliser, et à l’heure actuelle on peut dire qu’au-
:un des molluscocides employés ou en cours
le molluscocide idéal devrait réunir les condi-
f’expérimentation,
tions suivantes :
ne répond à de telles exi-
lentes.
10 Actif contre les mollusques vecteurs et
Le molluscocide idéal reste donc encore à
contre leurs pontes à des doses inférieures ou / trouver.
voisines de 10 parties par million (au laboratoire,
Au cours des lignes qui vont suivre nous passe-
la dose létale 100 devant être obtenue en 24 h de
ons en revue les principaux antimollusques
contact, suivies d’un temps de lavage ou de réa-
,mployés ou à l’essai dans le monde, et faisant
nimation de 48 h). Le mollusque de référence
objet d’un contrôle direct ou indirect de la part
devant être autant que possible 5iompholario
u Comité d’Experts de la Bilharziose, Section
pfeifferi o u Austrolorbis glabratus. C e s d e u x
dolluscocides, de l’organisation Mondiale de la
espèces considérées comme étant très résistantes
,anté à Genève.
à l’action des molluscocides.
Ce seront les sels solubles de cuivre, les pen-
I
t
20 Très diffusible pour ne pas nécessiter une
achlorophénates, les dinitrophénols, les sels de
agitation du milieu, et ne pas obliger è un i t)aryum,
le Bayer 73 ou 2-dichloro-4-nitro-ani-
faucardage préalable des plantes aquatiques I ’<ide-S-chlorosalicylique, I’acroléine, ou Aqualin
encombrant le gîte.
cihell, et quelques autres de moindre importance
XJ dont les résultats ne sont encore qu’imparfai-
30 Présentant une activité conservée ou très ,
tement connus et qui sont : le « Méta » ou métal-
peu influencée par des pH allant de 5 à parfois j déhyde éthylique, et le ICI 24223.
8,5, et des températures variant entre + 15aC et ’
Après quoi nous aborderons l’exposé des tra-
+ 35oc.
vaux réalisés au Laboratoire national de
40 Résistant, ou it-ès lentement détruit par la 1 reherches vétérinaires de Dakar avec un nou-
lumière solaire (Rayons ultra-violets). (Réma- 1 veau produit antimollusque, le diméthyldithio-
.
nence d’action d’au moins 24 heures).
1
carbamate de zinc ou zirame.
2 9 8
-

SELS SOLUBLES DE CUIVRE
II est très fortement et très rapidement absorbé
ç )ar les matières organiques avec lesquelles il
Quoique le cuivre métal présente une haute
fiorme des complexes chimiques insolubles et
toxicité pour les mollusques d’eau douce,
I nactifs contre les mollusques.
(LAGRANGE, 1951), ce sont les sels solubles de
Il est fixé par les végétaux aquatiques et diffuse
cuivre qui sont couramment utilisés comme
t rès mal dans les eaux encombrées par ces
molluscocides, les sels insolubles tels que le
F lIantes, de sorte qu’il est la plupart du temps
carbonate, ou le sulfate basique de cuivre n’agis-
nécessaire de faire procéder à leur faucardage,
sant que s’ils sont absorbés par les mollusques.
;:Opération lente et onéreuse), avant le traitement
Parmi les sels solubles c’est le sulfate de cuivre
(du gîte.
technique qui pendant de très nombreuses années
In vitro, et en eau claire, il tue la plupart des
a été le seul molluscocide valable présentant un
lnollusques d’eau douce à des concentrations de
intérêt pratique.
C >,5 à 1 partie par million, alors que sur le terrain
L’acétate neutre de cuivre, comme nous avons
l l est nécessaire de répandre 10, 20, 30 et parfois
pu le constater au laboratoire, aurait peut-être
1 00 parties par million pour obtenir des effets
une activité légèrement supérieure à celle du
I dentiques.
sulfate, mais il présente les mêmes inconvénients
et il est plus cher. Son emploi ne présente donc
Devant les quantités parfois énormes de sul-
ate de cuivre perdues par fixation sur l’argile et
aucun intérêt pratique.
f
Il n’est pas dans notre intention de rappeler
I a vase des fonds, MALEK (1960, b) pense qu’il
;erait peut-être intéressant de savoir dans quelle
ici les très nombreux travaux réalisés sur les
Inesure on pourrait récupérer tout ce cuivre
propriétés antimollusques du sulfate de cuivre.
nactivé en le libérant au moyen de chélateurs
Nous voudrions cependant faire remarquer que
l
csaponines par exemple). Mais cet auteur pense
si ce produit est actuellement quelque peu
1
,que les quantités de saponines nécessaires à une
délaissé au profit d’autres plus récents, il n’en est
telle opération seraient un obstacle économique
pas moins encore utilisé au Soudan (Khartoum) l pour n’aboutir peut-être qu’à des résultats déce-
(MALEK, 1960, a), en Egypte (EL GINDY, 1958)
vants.
et au Brésil (AGUIRRE, SYLVA et TAVARES,
1955), où il rend de très grands services dans la
Pour éviter la floculation du sulfate de cuivre
lutte contre les bilharzioses.
dans les eaux alcalines, inconvénient signalé en
En effet, dans certaines conditions d’emploi, il
particulier par WOLFS et DEVIGNAT (3949) à
reste le seul composé chimique dont le choix
/Bukavu (Congo Léopoldville), certains auteurs
s’impose pour une campagne anti-mollusques,
,ont essayé de l’associer à divers acides orga-
Voici brièvement exposés, les avantages et les
niques.
inconvénients qu’il présente et qui motivent ou
En Egypte, EL GINDY (1953) obtient de bons
qui rendent impossible son emploi dans les con-
résultats dans les eaux du Nil en ajoutant aux
ditions de la pratique.
30 p,p,m. de sulfate de cuivre répandus, 5 p.p.m,
d’acide tartrique. D’après le même auteur
Avantages
: Il est pratiquement sans toxicité
l’acide citrique serait préférable à l’acide tar-
pour l’homme et les animaux domestiques. II est
trique.
bon marché, Il peut être facilement répandu dans
Par contre, MAGALAHES, MORAES, ALMEIDA
les gîtes à mollusques par un personnel non
et CAIADO (1953) prétendent que l’acide tar-
spécialisé (Cristaux mis à fondre dans des sacs
trique diminue l’activité molluscocide du sulfate
>
de jute placés dans le courant (rivières) ou traîné:
de cuivre.
le long des berges s’il s’agit d’une collectiorI
Personnellement nous avons fait au Labora-
d’eau sans courant appréciable.
toire national de recherches vétérinaires de
Aux doses actives contre les mollusques, il es t
Dakar des tests de comparaison « in vitro » sur
très peu toxique pour la faune et la flore aqua.
Biomphalorio pfeifferi g a u d i Ranson, e t Bulinus
tiques.
guernei Dautzemberg, avec sulfate de cuivre seul
Inconvénienfs : II flocule et précipite dans les
à 1 p.p.m, et sulfate de cuivre à 1 p.p.m. + acide
eaux dont le pH est supérieur à 7.
tartrique à 0,2 p.p.m., sans observer une diminu-

tion d’activité appréciable dans les aquarium’
AUX et NANNAN, 1960, dans la vallée de la
contenant de l’acide tartrique.
Ruzizi au Kivu (Congo-Léopoldville).
La lumière solaire (rayons ultra-violets) le
LES PENTACHLOROPHÉNATES
détruit aussi rapidement (8 heures : DQBRO-
VOLNY et HASKINS, 1953) et on a même pensé
Ce sont actuellement les molluscocides les plu:
pour éviter cet inconvénient à traiter les gîtes
employés dans le monde. On utilise soit le pen-
durant les dernières heures de la journée.
tachlorophénate de sodium, soit le pentachlo-
D’autre part, quand le pentachlorophénate de
rophénate de cuivre.
sodium est répandu au cours d’une journée très
chaude, les couches supérieures de l’eau étant
PENTACHLOROPHÉNATE DE SODIUM
plus chaudes que les inférieures, le molluscocide
a tendance à se répandre suivant des strates cor-
Avonfoges : produit bon marché et d’un manie-
respondant aux différences de température du
ment relativement facile surtout si on l’utilise
milieu, et l’on est obligé d’agiter l’eau pour assu-
sous forme de briquettes.
rer une dispersion uniforme du produit (BERRY,
Soluble dans l’eau, il est très toxique pour les
1960).
mollusques d’eau douce, et dans les conditions
Au point de vue faune aquatique, il tue les pois-
de la pratique il les détruit à des concentrations
sons, les batraciens et les crustacés aux doses
allant de 10 à 15 p,p.m. en rivière (DOBRO-
utilisées contre les mollusques (GILLET, 1960).
WOLNY et BARBOSA, 1953), e t s e u l e m e n t
II est d’autre part légèrement herbicide et son
5 p.p.m. dans des gîtes où l’eau est calme (mares).
emploi ne serait pas indiqué dans le traitement
Même à faible concentration ii détruit les œufs
de rizières.
de Planorbes (OLIVER et HASKINS, 1960).
Malgré tous ces inconvénients, le pentachloro-
Les eaux traitées ne présentent aucun danger
phénate de sodium (PCPNa), continue à être le
pour l’homme et les animaux domestiques
molluscocide le plus actif et le plus employé dans
(HERDT, LOOMIS et NOLAN, 1951).
‘a luttecontre les bilharzioses au Brésil (PAULINI,
Quand les gîtes ne sont pas trop encombrés
1956), en Afrique du sud (SHIFF, 1960), au Vene-
par les plantes aquatiques il n’y a pas lieu de
zuela (JOVE, 1956), en Egypte (NAGUIB, 1960),
faire procéder à un faucardage préalable.
CIU Japon (KOMYA, HOSAKA, YASUORAKA,
1960), aux Philippines (RITCHIE et Mc MULLEN,
Inconvénients : Si ce produit est d’une manipu-
1960) et d’autre part en Allemagne pour la
lation facile, (briquettes solubles), il y a lieu
w-ophylaxie de la distomatose des ruminants
cependant de prendre certaines précautions lors
YENIGK, 1956 ; ENIGK et DUWEL, 1960).
de son emploi sous forme de poudre à mettre en
solution avant le traitement. Comme le signaient
PENTACHLOROPHÉNATE DE CUIVRE
BARNES (1960) et BLAIR (1960) le contact du
produit ou des solutions concentrées avec la
C’est un molluscocide d’une très grande effi-
peau ou les muqueuses, au niveau desquelles il
:acité. II est insoluble dans l’eau et peut ainsi être
est très rapidement absorbé, peut provoquer des
ajouté soit à du sulfate de cuivre, soit à du pen-
accidents mortels.
achlorophénate de sodium. Son prix de revient
Quand il est utilisé dans des points d’eau très
:st relativement faible et d’après les résultats des
chargés en matières organiques et très vaseux,
Zssais faits au Vénézuéla, ses effets seraient plus
les concentrations initiales du produit diminuent
durables que ceux des deux produits précités.
très rapidement car il est fixé par ces matières,
IOVE (1956) aurait eu de bons résultats en I’uti-
10 parties par million seraient réduites à 1 p.p.m,
isant à 15p.p.m. pendant 6 heuresdans des gîtes
au bout de 8 heures selon DOBROVOLNY et
i Planorbes.
HASKINS (1953).
II en est de même si la flore aquatique est très
LES DINITROPHÉNOLS
dense, et un faucardage préalable s’avère néces-
saire si on désire avoir une bonne dispersion du
Parmi ces composés chimiques, ce sont sur-
produit. (Observations faites par GILLET, BRU-
out le Dinitro-o-cyclohéxylphénol (D. C. H. P.)
a.
3 0 0

et l’un de ses sels, la Dicyclohéxylamine, qui ont
pour l’homme et les animaux domestiques sus-
été reconnus comme ayant d’intéressantes pro-
ceptibles d’utiliser les eaux traitées.
priétés molluscocides.
En ce qui concerne le carbonate de baryum
KUNTZ etSTIREWALT (1950) puis KUNTZ et
qui est presque insoluble dans l’eau, il s’avère
WELLS, ont démontré qu’à des concentrations
être toxique pour les Planorbes. Selon COROL-
de 3 à 5 p,p,m., le DCHP était actif in vitro contre
LER, il se transformerait en chlorure de baryum
Biomphalaria
sp. et Bulinus SP.
toxique dans le tube digestif de ces mollusques,
C’est un produit bon marché qui n’est pas
mais pratiquement cela suppose que les Biom-
toxique pour l’homme et les animaux domesti-
phalaria avalent le produit, ce qui est à notre
ques aux doses utilisées contre les mollusques.
avis tout à fait aléatoire.
II n’est pas phytotoxique, mais il est par contre
Aucune expérience ne semble avoir été faite
très ichtyocide.
sur le terrain avec ces produits. On n’a donc
Les recherches ont été menées en Extrême-
pour l’instant aucun renseignement quant à leur
Orient dans la lutte contre les Onchomelanio vec-
pouvoir dispersif, leur rémanente dans des gîtes
teurs de Schistosoma japonicum (PESIGAN MASI-
très chargés en matières organiques et leur pou-
LUNGAN, 1950 ; WILLIAMS, NOON, OTORI,
voir ovicide sur les ceufs de mollusques.
FRICK et RITCHIE, 1955).
Cependant les premiers résultats obtenus au
Sur le terrain, dans des gîtes très encombrés
laboratoire avec les sels solubles de baryum per-
par des plantes aquatiques, HALAWANI (1954)
mettent d’espérer que, dans les années à venir,
a trouvé à l’aide d’un procédé de dosage colori-
ces produits, et en particulier le chlorure de
métrique que l’eau, traitée avec 10 p,p.m. de
baryum rendront de grands services dans la
DCHP, n’en renfermait plus que 3 p,p.m. au
lutte contre les affections à trématodes de I’hom-
bout de 24 h., et 1 p.p.m. au bout de 6 jours.
me et des animaux domestiques (DESCHIENS,
D’après cet auteur, ce produit serait légèrement
AYAD et le CORROLLER, 1960).
ovicide pour les pontes de mollusques.
II semble que la grande toxicité de ces pro-
LE BAYER 73 OU (2-DICHLORO-4-NITRO)
duits pour les poissons soit un des principaux
ANILIDE-5-CHLOROSALICYLIQUE
obstacles à leur utilisation dans la pratique cou-
rante.
C’est en 1958, au Congrès international de
LES SELS DE BARYUM
médecine tropicale de Lisbonne que GONNERT
et SCRAUFSTAElTER ont présenté pour la pre-
C’est NOLAN, BOND et MANN, en 1953, qui
mière foisce produit antimollusque fabriqué par
semblent avoir signalé les premiers l’action mol-
la firme Bayer et commercialisé sous le nom de
luscocide des sels de baryum ; en l’occurrence,
Bayer 73.
il s’agissait d’un sel de baryum du pentachloro-
Depuis lors, les essais, faits avec ce produit
phénol.
tant au laboratoire que sur le terrain, ont démon-
Puis des travaux sur les sels solubles de ce mé-
tré son haut pouvoir molluscocide même à faible
tal (chlorure, nitrate) et insolubles (carbonate)
concentration, 0,3 à 0,5 p,p.m.
ont été réalisés par BIJAN et DESCHIENS (1956).
Le gros travail de GONNERT (1960) a permis
Des recherches plus récentes (COROLLER,
de faire le point en ce qui concerne les recherches
1960), faites en Egypte en utilisant pour les tests
effectuées depuis 1958 avec ce produit.
de laboratoire les eaux du Nil, d’une part, et
Si quelques petites différences existent entre les
l’eau ordinaire d’autre part, montrent que le
résultats obtenus au laboratoire par les diffé-
chlorure de baryum tue 5iompha/oria boissyi en
rents chercheurs ayant testé le Bayer 73, sur le
48 h.à raison de 20 p.p.m. ; en 36 h.à 50 p,p,m.;
terrain tous les expérimentateurs sont d’accord
en 24 h. à 80 p,p.m, ; et pratiquement en 12 h.
pour lui accorder les avantages suivants :
à 100 p,p.m.
Actif à des doses très faibles, il n’exige le trans-
Ce produit qui est relativement bon marché,
port sur les lieux de traitement que de petites
serait peu toxique pour les poissons et, aux doses
quantités de produit, ce qui est un gros avantage
ci-dessus indiquées, ne présente aucun danger
en Afrique.
301
-

Il est pratiquement sans danger pour l’homme
ACROLÉINE (AQUALIN SPELL)
et les animaux domestiques.
QU HERBICIDE SHELL F 98
Son activité n’est pas influencée par le pH du
milieu (activité optimum par un pH de 7,8), qui
Ce produit commercialisé par la Shell Che-
peut être très boueux et très chargé en matières
mical Corporation, est un herbicide puissant
organiques.
contre les plantes aquatiques des genres Pota-
Il diffuse bien dans les gîtes encombrés par des
mogefon,
Hydrodictyon, Cladophora, Spyrogyra,
plantes aquatiques.
Zandichiella,
Elodea, Callitriche, Cerotophyllum,
II n’a que peu d’effet sur la végétation aquatique
Chara et Compsopogon, à des doses variant entre
et il estvraisemblablement très lentement absorbé
1,5 et 7,5 p.p.m.
par les matières organiques.
Avec des concentrations de 15 à 20 p.p,m.
II détruit les pontes de mollusques (FREITAS,
minimum, il provoque le dessèchement et la mort
1959).
des plantes flottantes des genres Pistia, Eichornia
En résumé, il présente à peu près tous les avan-
et Jussiaea, qui envahissent la surface de certains
tages du pentachlorophénate de sodium sans en
plans d’eau. II n’a par contre aucune action
présenter certains inconvénients, tout en agissant
toxique sur des plantes telles que le blé, le millet,
à des doses 10 à 20 fois plus faibles.
le coton, les tomates qui peuvent sans danger
Malheureusement, et tous les auteurs le signa-
être irriguées avec l’eau traitée par ce produit,
lent, il est très toxique pour la faune aquatique
à des doses de 80 p.p.m. (Rapport Shell Devel.
à des concentrations voisines de celles actives
CO., 1958).
contre les mollusques.
FERGUSON, RICHARDS et PALMER, 1960, à
WEBBE, 1960, a constaté dans des étangs trai-
Porto-Rico, ont montré qu’au laboratoire, I’Aqua-
tés avec Bayer 73 une importante mortalité chez
lin tue Ausfrolorbis glabrafus en 24 h à des concen-
Tilapia esculenfa (Graham), T. melonopleura
trations de 2,5 à 5 p.p.m. et en 3 h. à des concen-
(Dumerie), Protopterus aefhipicus (Heck), C/arias
trations de 10 p.p.m. Sur le terrain 3 à 5 p.p.m.
nossambicus (Peters) et Astaforochromis alluaudi
semblent être suffisantes pour tuer A. glabrofus
(Pellegr.) dans les 24 h. D’autre part, un nombre
et les mollusques operculés du genre Marisa.
important de grenouilles qui avaient quitté les
Dans des rivières de Porto-Rico, son pouvoir
étangs quelques heures après le traitement furent
de diffusion qui semble augmenter avec la tem-
trouvées mortes sur les rives.
pérature du milieu a permis de constater qu’il
GILLET, BRUAUX et NANNAN (1960) ont
tuait les mollusques à plus d’un kilomètre et demi
fait des constatations identiques dans la val-
de distance de son point d’application.
lée de la Ruzizi, au Kivu, et FOSTER, TEESDALE
VAN OVERBEEK, HUGUES et BLONDEAU,
et POULTON (1960) signalent I’ichtyotoxici-
1959, estiment qu’il est deux fois plus actif que le
té du Bayer 73 au cours d’essais faits au
pentachlorophénate de sodium et qu’il est plus
Kenya.
toxique pour les oeufs de mollusques que le sul-
En ce qui concerne la résistance du produit
fate de cuivre : 100 p,p.m. tueraient 100 p. 100
aux R. U. V. GILLET et BRUAUX (1960) ont
des œufs en 24 heures (FERGUSON, RICHARDS
montré qu’en 24 h une solution à 0,5 p.p.m. était
et PALMER, 1960).
réduite au I/II” et qu’une solution à 0,25 p.p.m.
II ne serait que très lentement fixé par les ma-
était réduite dans le même temps au 1/6e pour
tières organiques.
une température de 24-260.
Malheureusement, c’est un produit qui estd’une
SHIFF, 1960, fait les mêmes remarques sur le
manipulation extrêmement délicate et dangeu-
terrain au sujet de l’influence de la lumière so-
reuse et qui ne peut être employé que sous la sur-
laire sur le Bayer 73.
veillance de spécialistes et avec un équipement
En conclusion, si ce n’est sa haute toxicité
adéquat. Il est en effet extrêmement corrosif et
pour la faune aquatique, ce molluscocide est
irritant pour les muqueuses.
remarquable par sa grande activité à faible
D’autre part, si les eaux traitées ne présentent
concentration et par son omnivalence quant
aucun danger pour l’homme et les animaux do-
aux conditions physico-chimiques présentées par
mestiques, I’Aqualinesttoxique pour la fauneaqua-
le milieu à traiter.
tique (FERGUSON, RICHARDS et PALMER1960).
a
302

Ces deux inconvénients sont deux grands han-
C’est le plus stable des diméthyldithiocarba
dicaps pour l’utilisation d’un produit qui pré-
mates métalliques fongicides.
sente pourtant l’avantage d’être à la fois herbi-
A la température ordinaire, il se présente sous
cide et molluscocide.
la forme d’un solide sans odeur, sans goût et non
corrosif.
AUTRES MOLLUSCOCIDES ACTUELLEMENT
Sa formule est la suivante : ( (CH3) 2 NCS) 2
EN COURS D’ESSAI
Zn, et son poids moléculaire est de 3058.
Avec un point de fusion de 2460 C., il a une
Parmi eux nous ne citerons que ICI 24223 et le
densité voisine de 2 à 20-240 C.
métaldéhyde ou « Méta ».
II est soluble dans le chloroforme mais inso-
Le ICI 24223 a été essayé au Mozambique en
luble dans l’éther et dans l’alcool.
solution dans le toluène. Dans les eaux calmes
II est faiblement soluble dans l’eau (65 mg/
ii agirait à des doses voisines de 0,4 p.p.m.
litre).
Les résultats obtenus avec ce produit sont en-
irritant pour les yeux et les muqueuses, il est
core trop fragmentaires pour permettre de tirer
inflammable, comme la plupart des dérivés
des conclusions quant à ses avantages et ses in-
soufrés, et il y a lieu de ne pas le placer à proxi-
convénients.
mité d’une flamme.
Le métaldéhyde éthylique ou « Méta », OU al-
cool solidifié, qui est couramment utilisé dans la
Travaux déjà réalisés sur I’acfion oligodynami-
lutte contre les limaces des jardins, s’est révélé
que du zinc ou de ses dérivés confie les mollusques
toxique pour Bulinus contortus et Planorbis globratus
d’eau douce.
comme l’ont montré DESCHIENS et MOLINARI
en 1956.
Au même titre que l’ion cuivre, l’ion zinc est
II est non soluble dans l’eau et doit être répan-
toxique pour les mollusques d’eau douce sur les-
quels il a cependant une action oligodynamique
du sous forme de poudre à la surface du gîte. II
agit par contact et par ingestion, mais contrai-
moi ns marquée.
rement à ce qui se passe pour les limaces, il n’a
Comme nous avons pu le constater au labora-
aucun pouvoir attractif pour les mollusques d’eau
toire, en utilisant comparativement des solutions
douce qu’il tuerait en 5 à 36 heures.
de sulfate de cuivre et de sulfate de zinc, alors
Récemment, ENICK et DUWELL en 1960, l’ont
qu’il suffit d’une concentration de 1 p.p.m. de
essayé pour lutter en Allemagne contre Lymnaeo
SO* CU pour tuer Biomphalaria
pfeifferi gaudi
truncafula qui est l’hôte intermédiairede lagrande
en 24 heures, il est nécessaire d’utiliser 20 p.p.m.
douve en Allemagne.
de SO4 Zn pour obtenir les mêmes résultats.
Non toxique pour les poissons, les gros crus-
C’est DESCHIENS et MOLINARI en 7957 (a),
tacés, les batraciens et les plantes aquatiques, il
qui démontrèrent pour la première fois l’action
ne présente aux doses employées aucun danger
oligodynamique de ce métal pour les mollusques
pour I’Homme et les animaux domestiques. Ce-
d’eau douce en utilisant l’oxyde de zinc contre
pendant à des doses eer os de 0,15 à 0,5 gr par
Planorbis glabrafus et Bulinus confortus.
jour, il est légèrement hypnotique pour l’homme,
C’est bien le zinc qui est toxique puisque la
Malheureusement c’est un produit relative-
même année, (1957, b), ces mêmes auteurs, puis
ment cher et son insolubilité alliée au fait qu’il ne
DESCHIENS, MOLINARI et BERTRAND (1957)
peut agir sur les mollusques que par contact ou
obtinrent des résultats positifs avec la grenaille
par ingestion, limite considérablement son em-
de zinc.
ploi dans la pratique courante.
Ces expériences avaient été dictées par les
résultats obtenus en 1955 par NOLAN et BOND
avec un dérivé du zinc, le diméthyldithiocarba-
ESSAIS FAITS AVEC LE DIMÉTHYLDITHIOCARBAMATE
DE ZINC OU ZIRAME
mate de zinc.
Ce produit, que ces auteurs considérèrent
Le diméthyldithiocarbamate de zinc ou zirame
d’emblée comme un « potential molluscicide »,
est un produit utilisé et commercialisé à l’heure
tuait Australorbis glabrafus en 24 heures de contact
actuelle comme fongicide dans la lutte contre les
pour une concentration de 1,5 p,p,m.
maladies cryptogamiques des végétaux.
II faut attendre 1960 pour que des essais avec
303

ce produit soient faits par PAULINI, CHAIA et
beaucoup plus sensibles aux produits anti-mol-
FREITAS au Brésil.
lusques que les spécimens non infestés, Ces
Pour leurs expériences au laboratoire et sur
différences de résistance ne peuvent que fausser
le terrain, ces auteurs utilisèrent des comprimés
les résultats de l’expérimentation.
et une poudre renfermant 50 p, 100 de zirame et
50 p. 100 de carbonate de calcium.
Protocole expérimental :
A la dose de 5 p.p.m. ce mélange se montra à
Les tests d’activité in vitro sont faits sur 30 spé-
100 p. 100 actif contre Australorbis glabratus, avec
cimens de chaque espèce (adultes ayant de 2 à
une bonne rémanente de plusieurs semaines sur
3 mois d’âge), placés dans un aquarium en verre
le terrain. Cependant d’après le compte rendu
de 6 litres de capacité rempli au deux tiers avec
des résultats obtenus, il semble que ce mélange
de l’eau de gîte à mollusques filtrée, d’un pH
soit difficilement soluble dans l’eau.
voisin de 6,s et à la température du laboratoire
(240-25oC).
Essais faifs au Laborafoire national de recher-
Pour chaque série de tests il est prévu un
ches véférinaires de Dakar avec le diméthyldifhio-
aquarium témoin avec 30 mollusques.
carbamafe de zinc.
Le temps de contact est de 24 heures et il est
suivi d’un temps de lavage ou de réanimation de
Au cours d’une série d’essais faits au labora-
48 heures. Pendant ce dernier, des feuilles de
toire avec un certain nombre de produits mollus-
laitue bouillie sont mises à la disposition des
cocides tels que le sulfate de cuivre, l’acétate
mollusques, et durant toute l’expérience, l’eau
neutre de cuivre, le sulfate basique de cuivre, le
des aquariums est oxygénée par un aérateur à
Bayer 73, nous avons été amené à examiner
bulles.
l’activité molluscocide du zirame.
Ce protocole expérimental est sensiblement
Nous avons réalisé ces expériences à l’aide
celui préconisé récemment par l’Organisation
d’une poudre micronisée titrant 90 p. 100 de
mondiale de la santé, avec cependant cette
diméthyldithiocarbamate de zinc, dont 100 p. 100
différence que nous préférons ne pas utiliser
des particules présentent un diamètre inférieur
l’eau de la canalisation urbaine, à notre avis à
à 40 p, parmi lesquelles 90 p, 100 ont un dia-
déconseiller, car les produits chimiques.que l’on
mètre inférieur à 10 E*. Cette présentation, un peu
y ajoute parfois pour la rendre potable sont
particulière, est celle mise au point pour être
quelquefois toxiques pour les mollusques. La
utilisée dans la lutte contre les Champign#ons
seconde ne convient pas non plus à des tests bio-
parasites des végétaux, qui nécessite un emploi
logiques, car il s’avère que ce milieu n’est pas
sous forme de bouillie, à répandre par pulvéri-
viable pour les mollusques.
sation.
Résultats obtenus in vitro
Matériel utilisé :
Le diméthyldithiocarbamate de zinc agit beau-
Les tests in vitro ont été faits sur des mollusques
coup plus lentement sur les mollusques d’eau
d’élevage appartenant aux espèces suivantes :
douce que ne le font les sels solubles de cuivre ou
Biomphalaria
efeifferi goudi R a n s o n , Bulinus
le Bayer 73.
senegalensis Müller, Lymnaea caillaudi Bourgui-
Comme l’ont constaté NOLAN et BOND en
gnat et Bulinus guernei Dautzemberg, gastéro-
1955, la concentration de 1,5 p.p.m. tue 100 p. 100
podes d’eau douce les plus fréquemment ren-
des spécimens en expérience.
contrés dans les mares, marigots et rivières au
Des quatre espèces essayées, c’est L. caillaudi
Sénégal.
qui est la plus sensible à l’action du zirame, puis
C’est l’homogénéité de ce matériel au point de
viennent 5. pfeifferi gaudi, Bulinus guernei et
vue résistance qui nous a fait préférer des mol-
enfin 5. senegalensis qui se montre la plus résis-
lusques d’élevage à des mollusques récoltés
tante à ce produit mais qui est tuée à des concen-
dans des gîtes naturels.
trations voisines de 2 p.p.m.
Parmi ces derniers, en effet, il existe toujours
En ce qui concerne les voies de pénétration et
un certain pourcentage de spécimens infestés par
le mode d’action du zirame chez les mollusques,
des formes larvaires de trématodes, qui sont
il est encore un peu trop tôt pour conclure. PAU-
304

LINI, CHAIA et FREITAS (1960) parlent d’une
traitées avec des solutions à 5 p.p,m. de zirame
pénétration du produit par la voie digestive, mais
pendant 24 heures puis mises dans une eau de
nous pensons que le zirame agit aussi par con-
lavage, est ralentie puis arrêtée, les jeunes mol-
tact, car les spécimens placés dans une solution à
lusques étant dans l’impossibilité de sortir de
10 p,p.m, montrent des signes d’intoxication dès
leurs alvéoles.
qu’ils sont placés dans ce milieu.
Essais faits sur le terrain :
Ces symptômes sont tout d’abord de la fatiga-
bitité avec diminution considérable des réflexes
La nature des gîtes à mollusques que nous
et état hypnotique, contrairement à ce que l’on
avions déjà prospectés au Sénégal, la Haute-
observe avec les sels solubles de cuivre qui pro-
Casamance mise à part, ne nous a permis
voquent de l’hyperexcitation avec incoordination
qu’une expérimentation dans des mares perma-
motrice.
nentes ou dans des marigots, (GRCTILLAT,
Dans des solutions très faiblement concentrées
1961, a ; 1961, cet 1961, d).
(0,l à 0,2 p,p,m.), les mollusques sont immobili-
C’est ainsi que nous avons pu expérimenter
sés, le pied rétracté au fond de leur coquille.
ce produit dans un marigot de la Ferme du Labo-
Nous avons étudié le pouvoir rémanent et la
ratoire national de recherches vétérinaires de
résistance à la lumière solaire du diméthyldi-
Dakar située à Sangalkam, dans la région de la
thiocarbamate de zinc au laboratoire, en pla-
presqu’île du Cap Vert, et dans plusieurs mares
çant 6. pfeifferi gaudi et 6. guernei dans des aqua-
et marigots de la région de Tambacounda (Séné-
riums contenant des solutions du produit à 5 et
gal Oriental).
10 p.p.m. et laissés en place pendant 45 jours sur
A la Ferme de Sangalkam dans une eau de
le bord d’une fenêtre exposée au soleil pendant
pH 6,2 très riche en matières organiques, avec à
tout l’après-midi.
la surface de très nombreuses plantes aquatiques
L’activité molluscocide de ce produit se main-
du genre Pistia L., et ayant une température de
tient pratiquement in vitro pendant une durée de
surface de 170 le matin et de 250 C le soir, nous
30 jours pour s’annuler vers le 45e jour.
avons obtenu les résultats suivants en utilisant du
Le zirame n’est donc que très lentement détruit
diméthyldithiocarbamate de zinc à 10 p.p.m, :
par la lumière solaire et comme, d’autre part, les
Le produit a très bien diffusé malgré la
tests ont été faits dans des aquariums dont le fond
présence des nombreuses racines de Pistia.
était recouvert d’une épaisse couche de matières
Par des tests de rémanente contrôlée, (prélè-
organiques, il n’est que très lentement absorbé
vements d’eau faits toutes les semaines et rame-
par ces dernières et ne doit pas former avec elles
nés au laboratoire pour contrôle), le milieu est
des composés inactifs comme c’est le cas pour les
resté toxique pour L. caillaudi pendant une
sels solubles de cuivre.
période de 35 jours et pour 6. pfeifferi gaudi pen-
Au sujet de ces.derniers,
nous signalons qu’il
dant 30 jours.
serait tout à fait contre-indiqué de les associer
Les premiers mollusques, des 5. senegalensis et
avec le zirame pour essayer d’augmenter son
des L. caillaudi, ne sont réapparus que 4 mois et
pouvoir molluscocide. Il y a en effet incompati-
demi après le traitement du marigot,
bilité entre ces deux produits et le mélange est
C’est au cours de cet essai sur le terrain que
totalement inactif contre les mollusques.
nous avons pu constater l’action herbicide du
L’association zirame-sulfate basique de cuivre,
zirame sur les Pistia. Ces plantes aquatiques, dont
qui est stable, puisque ce sel de cuivre est inso-
la présence en grand nombre à la surface des
luble dans l’eau, n’apporte aucun avantage et ne
plans d’eau est très souvent un gros handicap
nous a donné que des résultats très médiocres, le
quand elles encombrent les retenues de barrage,
zirame étant le seul à agir puisqu’il est le seul
sont d’autre part d’importants gÎtes à mous-
produit soluble de ce mélange.
tiques, car leurs racines flottantes servent de
Au point de vue du pouvoir ovicide du zirame
support respiratoire aux larves de Taenio-
sur les pontes de mollusques, nous l’avons testé
rhynchus et de Ficolbia.
sur 5. Pfeifferi gaudi et L. coillaudi. L’action du
L’action du zirame sur les Pistia n’est pas
zirame est très lente ; mais au bout d’une semaine
immédiate et ce n’est qu’une semaine après le
la croissance des embryons, provenant de pontes
traitement de l’eau que l’on assiste à un jaunis-

sement général des collerettes feuillues de ces 1 aucune manière diminuée par la présence d’une
plantes dont les racines pourries se détachent au épaisse couche de vase dans le fond de cette
niveau du collet. (GRETILLAT, 1961, b).
poche d’eau dont le pH était de 6,s.
II est à noter que si le diméthyldithiocarba-
mate de zinc est phytotoxique pour ces plantes
Toxicité du zirame pour la faune aquatique.
aquatiques, il ne semble avoir aucun effet corro-
sif sur les feuilles des végétaux terrestres. IJne
NOUS l’avons testée au laboratoire sur Tilopia
plantation de choux fourragers de la Ferme a été
melonopleura et Coraussius auratus.
arrosée par aspersion avec l’eau du marigot
LLOYD, en 1960, considère que pour les sels de
traité, pendant plus d’un mois sans accident
zinc leur toxicité vis-à-vis des poissons peut être
d’aucune sorte.
évaluée in vitro en prenant comme critère l’arrêt
Dans la région située à l’ouest de Tamba-
des mouvements respiratoires après 5 heures de
counda (Sénégal oriental), nous avons pu traiter
contact.
une mare permanente (mare de Panal), à raison
Sur les deux espèces précédentes, les doses
de 1 à 1,5 p,p.m. de zirame. Cette collection d’eau
toxiques de zirame se situeraient entre 5 à
de dimensions assez importantes, puisqu’il
10 p.p.m. pour des poissons adultes.
s’agissait de traiter 25.000 m3 d’eau environ, est
Les signes d’intoxication débutent par de
un gîte à 5. guernei. Cet essai nous a permis de
l’accélération respiratoire et de I’hyperexcita-
constater que dans une eau de pH voisin de 6,6,
bilité.
très limoneuse, il suffit de 1 à 1,s p,p,m. de
Pour les alevins, les doses toxiques sont beau-
diméthyldithiocarbamate de zinc pour détruire
coup plus faibles (1 à 2 p.p.m.).
les mollusques d’eau douce.
Les batraciens adultes ne semblent pas être
Dans un autre marigot très fangeux de la
sensibles au zirame. Par contre leurs larves
même région nous avons utilisé des doses iden-
(têtards) sont tuées à partir de 5 p.p.m. (essai
tiques avec des résultats positifs sur 6. guernei
fait dans une petite poche d’eau de la Ferme de
(marigot de Bountounko).
Sangal kam).
Ce point d’eau, en voie de desséchement
lors
Les larves d’odonates (Libellules) sont très
de son traitement en février 1961, est un impor-
sensibles au zirame et des doses de 1 à 2 p.p.m.
tant gîte à Anopheles sp. et cette expérience nous
suffisent pour les détruire.
a permis de constater que sur le terrain, le zirame
Les coléoptères aquatiques adultes sont insen-
tout comme au laboratoire, est hautement
sibles à des doses de 10 p.p.m., ainsi que les
toxique pour les larves de Culicidae(GRÉTILLAT,
nématodes dulcaquicoles.
1961, a ; 1961, b).
En résumé, ce sont surtout les formes à respi-
C’est en effet au cours de l’expérimentation sur
ration branchiale qui seraient tuées par ce dérivé
l’activité molluscocide de ce produit in vitro, que
du zinc ; cela confirmerait l’hypothèse de
nous avons eu la bonne fortune de découvrir
LLOYD (1960), qui fait intervenir l’irritation de la
l’activité larvicide du diméthyldithiocarbamate
muqueuse branchiale par les sels de zinc comme
de zinc sur les larves de Culex fatigans Wiede-
principale cause dans la toxicité de ces produits
mam. Des concentrations de 0,s p.p,m. suffi-
pour les poissons.
sent à entraver l’évolution des larves de Ier
stade de ce moustique, mais il faut atteindre 5 et
Toxicité du diméthyldithiocarbamate de zinc
10 p.p.m. pour tuer celles du stade IV et les
pour I’Homme et les animaux domestiques.
nymphes.
Nous avons enfin essayé le zirame à 5 p.p.m.
Au cours de l’expérimentation sur le terrain,
dans une nappe d’eau, en partie souterraine et
l’utilisation du zirame sous forme de poudre
très fangeuse, située à une cinquantaine de
micronisée n’a demandé aucune précaution
kilomètres de Tambacounda (mare de Makile).
spéciale lors de son épandage, si ce n’est celle de
Cette résurgence, qui est un gîte permanent à
ne pas mettre le produit en contact avec les
B. guernei, a été débarrassée complètement de sa
muqueuses ou les yeux.
faune malacologique à la suite de ce traitement,
Les travaux de HODGE, MAYNARD et Coll.
et l’activité molluscocide du zirame n’a été en
(1952), sur souris, lapins et chiens, montrent que
--
_.
---il-

la dose létale 50 pour ce produit est de l’ordre
L’homme et les animaux domestiques peuvent
de 1.250 mg/kg.
donc utiliser sans danger comme boisson des
Chez le mouton, comme nous avons pu le
eaux traitées même avec 10 p.p.m. de zirame. La
constater, des doses eer os de 25 mg/kg/jour
manipulation et l’épandage de ce produit ne
pendant une semaine ne déclenche aucun signe
présentent pratiquement aucun risque d’into-
d’intoxication.
xication de la part des utilisateurs.
TABLEAU CCIJ'~IF des propriMs de diff&ents molluscocides.
T
I
I?ii$~
'$ gj 'gj
PI
0 .d
I~iollusoocideS ->
a
E
F
E $
;
1;
j;
;
g
3
dj
3
js
2
$i
2
2 Y
J
2
2
2
3
c*
-
Forme d'enploi
cr.
i-T P Cr. P
P'L P P P
Solubilité dsns l'eau
oui oui non oui oui oui oui oui non Oui
loce 16talc nollusque au laboratoire (24 h)
1
1
25
0,5
0,2
3
092
_
,,5
en parties par million
b5
5
à8 à30 à3 à0,5
à0,5
Dose 16tale nollurque sur le terrain
m
5
15
-
CE parties par million
à3oàlO
0,4
10
-
-
1
Ovicide
non mi oui -
mi oui oui
oui non oui
Cercaricide
non oui - -
oui oui oui non non -
I
Xsictmce aux R.U.V.
oui non -
non -
non -
non - oui
ZauCard~ conseillé
oui oui oui - oui , xi. -
non -
non
Activité en milieu boueux
L\\b -
-*L-->--a
Influence du pH
oui non non non -
non
-
- -
non
Lzz-<icide (moustiques)
non non non non non non - -
non oui
Herbicide (plantes aquatiques)
non non non non non non OU non -
oui
Phytotoxicité
pour plantes cultivées
non oui - -
non non non non -
non
Ichtyotoxicité
non oui oui non oui oui oui oui non oui
Toxicité batraciens
non oui oui -
oui oui - - -
non
Toxicité pour l'homme aux doses utilisdes
non non non non non non non non non non
r'acilité d'emploi
oui oui oui oui oui oui non oui non oui
Prix de revient de l'opération
.L.
IL
1.1.
-
-
- T - T 3
Légende des abrkiations I
Cr. = cristaux
L = liquide
J=bas
L= dimimlé
M = moyen
P. = poudre
- = iXOMU OU
dOM&S
î= élevé
3= çonservé
imprécises
301

DISCUSSION ET CONCLUSION
vent en effet, les hôtes intermédiaires de ces
différentes affections coexistent dans les mêmes
Comme on peut s’en rendre compte, il n’existe
gîtes où ii suffirait d’une intervention unique
pas a l’heure actuelle de produit molluscocide
pour les détruire et couper le cycle évolutif de
omnivalent
pouvant agir dans n’importe quel
ces divers parasites.
gîte à mollusques avec le maximum d’efficacité,
Comme il serait trop long de discuter des
Pour chaque région à assainir, toute action
avantages et des inconvénients présentés par les
d’envergure doit être précédée de plusieurs
différents produits anti-mollusques en les compa-
enquêtes sur le terrain qui doivent préciser la
rant les uns avec les autres nous les donnons
faune et la flore des gîtes à traiter et leurs condi-
sous forme d’un tableau général.
tions physico-chimiques : (pH de l’eau, nature du
fond, courant, débit, etc..,).
Institut d’élevage et de médecine véféri-
Les nombreux échecs, enregistrés parfois dans
mire des pays tropicaux : laboratoire
national
certains pays où on a utilisé contre les mollusques
de recherches vétérinaires
d’eau douce un produit qui pourtant avait fait
« Georges Curasson » Dakar-Hann (Sé-
ses preuves en d’autres lieux, viennent très sou-
négal).
vent de ce que l’on n’a pas tenu compte de ces
facteurs qui sont primordiaux.
REMERCIEMENTS
Au sujet des programmes de lutte antimol-
lusques à mettre sur pied dans certaines régions
Nous remercions Monsieur le professeur
de l’Ouest africain, particulièrement infestées par
G. RANSON du Muséum d’Histoire Naturelle
des affections à trématodes de I’Homme et des
de Parisd’avoir bien voulu nous déterminer les
animaux domestiques, (schistosomiase humaine
souches de nos élevages de mollusques ayant
vésicale ou intestinale, schistosomiase bovine,
servi à nos expériences,
distomatose des ruminants), nous pensons qu’au
Nous remercions aussi la Société Rhône-Pou-
point de vue économique, il serait intéressant de
lenc de Paris qui nous a fourni le diméthyldithio-
coordonner et d’associer les efforts du Service de
carbamate de zinc nécessaire à nos essais au
Santé et ceux du Service de I’Elevage. Très sou-
laboratoire et sur le terrain.
SUMMARY
Distomatosis and Bilharziosis of domestic animals - Prophylaxis by Snail Control.
*
The treatment of distomatosis and schistomiasis of ruminants under ranching conditions is
practically impossible. Prophylaxis by action against the snail vector gives better results. Drainage
and other methods of drying swamp areas limits or eliminates their proliferation, and their destruc-
tion cari be accomplished by the introduction of swans,
ducks, crustacae or the use of chemi-
cals.
This latter method is the most effective according to the author, who discussed the advantages
and disadvantages of the principal molluscides, and in particular dimethyldithiocarbamate of Zinc,
(Zirame) which he considers of considerable
value as a result of his experiments carried out at
Dakar.
Before spreading it, however, it is necessary to make a survey of the area to determine the
flora, fauna and the physical and chemical conditions, e. g. pH of the water, nature of the bottom,
current, flow, etc., of the mollusc sites. Coordination is necessary between veterinary and public
health services.
308

RESUMEN
Distomatosis y bilarciosis de rumiantes domésticos. Su profilaxia por la lucha contra 10s moluscos.
El tratamiento de la distomatosis y schistosomiasis de 10s rumiantes en una ganaderia extensiva
est practicamente imposible. Las medidas profilacticas
que actuan sobre el molusco vector permiten
obtener mejores resultados : mediante trabajos de drenaje y de desecacion, se puede limitar o impe-
dir su proliferacion ; para destruirle se pueden introducir especies animales (gansos, patos, crustaceos)
o utilizar productos quimicos. Este tiltimo procedimiento es el mas eficaz, para el autor, que expone
las ventajas e inconvenientes de 10s principales productos empleados. El autor describe particuiar-
mente las investigaciones que él ha realizadoen Dakar sobre las propiedades de unode estos produc-
tos, el dimetiditiocarbamato de zinc que le parece ser particularmente interesante.
Pero antes de una action de envergadura, es preciso realizar investigaciones sobre el terreno
para precisar la flora, fauna y las condiciones fisico-quimicas (pH del agua, naturaleza del fondo,
corrientes, caudal, etc.) de 10s albergues de moluscos. Es necesaria también una action conjunta
de 10s servicios ganaderos y sanitarios.
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ganisation mondiale de la Santé à Genève a bien
fosoma bovis (Bilharzia crassa). Infection spon-
voulu mettre à notre disposition. A cet égard
tanée de Bulinus conforfus en Corse. C. R.
nous remercions tout particulièrement Monsieur
Acad. Sci., 189 : 879.
le médecin-chef N. ANSARI (Maladies endémo-
BRUMPT (E.) 1930. - Cycle évolutif complet du
épidémiques, division des maladies transmissi-
Schisfomosa bovis. Infection naturelle en Corse
bles, 0. M. S. Genève) d’avoir eu l’amabilité de
et infection expérimentale de Bulinus con-
nous faire parvenir tous ces documents.
forfus. Ann. Parasif. hum. camp., 8 : 17-50.
309

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