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/
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1.S.R.A.jD.R.P.S.A.
---I-----
LAHORA’. -
1,: NATIONAL DE L'ELEVAGE
ET DE R!XHERCHES VETERINAIRES
---------
B.P.
2057 -
DAKAR/!lANN
FECONDITE BOVINE ET BRUCELLOSE AU SENEGAL
DONNEES SERO-EP IDEM1 OLOG 1 QUES ACTUELLES
P A R
KO~, M. ; NDIAYE, M. ; WAZ FERNANDE~, M. ET TALL, A,
r-a+, No 055 /PATHo. INF,


-l-
RgSUMi
Les auteurs étudient d'une part la prévalence actuelle
et la dynamique de l'infection brucellique dans la population
bovine du Sénégal en fonction du contexte des élevages, du
mode de conduite des troupeaux, et d'autre part les variations
éventuelles dans la fécondité des femelles dans ce contexte.
La prévalence est actuellement de 5,77 p.100 ; l'infection est
associée à 5 p-100 des cas d'avortements ; toute l'étendue du
territoire national est touchée. Certains facteurs de risque
sont discutés.
MOTS-CLES :
Brucellose - bovins - Sénégal - Fécondité - Séro-
logie - Epidémiologie.

- 2 -
FÉCONDITÉ BOVINE ET BRUCELLOSE AU SeNeGAL
DONNEES SÉRO-ÉPIDÉMIOLOGIQUES ACTUELLES
-=-=-=m.=-=-=-=-
INTRODUCTION
L a fécondité, c’est l’aptitude à la reproduction, un acte qui se
déroule en plusieurs phases ; la perturbaiton de l’une quelconque de ces
phases engendre l’infécondité qui se traduit, cliniquement, soit par la
stérilité (incapacité pour le mâle ou la femelle d’assumer la formation
de l’.ceuf), soit par l’infertilité (perturbation des phénomènes de la re-
production après la formation de l’œuf, intéressant donc la nidation, la
gestation, la mise-bas) (8).
GAUCHFIT et DENIS (9) à Pa suite d’une enquête concernant le
cheptel bovin sénégalais, ont montré, entre autres caractéristiques que les
performances des mères étaient assez moyennes dans l’ensemble, avec un
taux de fécondité bas, de l’ordre de 55 à 60 p-100, un intervalle entre
vêlages relativement grand, environ 22 mois et un premier vêlage s’ef-
fectuant tardivement, à plus de 4 ans. Ces auteurs ont noté que lesdits
critères semblaient s’améliorer en passant du nord au sud du pays, vrai-
semblablement à la faveur de meilleures conditions alimentaires.
L’éclatement récent de foyers de maladies générales à l’origine
d’avortements épizootiques chez les petits ruminants et les bovins (15)
pose à nouveau toute la problématique des troubles de la fécondité des
troupeaux, devant les faibles performances de reproduction des femelles.
L’avortement dû à des facteurs extragénitaux (telles les maladies
fébriles, chroniques ou douloureuses) n’est pas le seul à redouter ; les
infertilités par avortement dues à des agents infectieux spécifiques de
la sphère génitale, comme les Brucella, entre autres, sont également à
prendre en considération.

Un intérêt tout particulier s’attache en effet à La brucellose
bovine, souvent, par simple transposition de réalités connues ailleurs,
pensons-nous, mais qui ne se justifie pas toujours pour le contexte sé-
négalais (3, 12). Notons toutefois que jusqu’à nos jours, la vaccination
anti-brucellique n’est toujours pas effectuée.
L’objectif du présent travail est d’une part de déterminer la
prévalerce actuelle et la dynamique de l’infection brucellique dans la
population bovine en fonction du contexte des élevages, du mode de con-
iiuite des troupeaux, et d’autre part, de mettre en exergue les varia-
tions éventuelles dans la fécondité des femelles dans ce contexte.
M A T É R I E L E T M É T H O D E S ,
I-
M A T É R I E L ,
1.1. - MATERIEL ANIMAL.
L’enquête nationale concerne aussi bien le cheptel bovin autoch-
tone (zébus Gobra en régions nord du pays, taurins Ndama au Sud et à L’Est,
en élevage extensif classique ou amélioré) que les animaux importés (tau-
rins Montbéliards et zébus Pakistanais, en élevage moderne laitier dans
la zone des Niayes proche de Dakar).
Les animaux de plus de 6 mois d’âge sont concernés.
1.2. - PBELEVEKENTS.
- Des tubes sous vide pour prélèvement sanguin, modèle “Venoject”
son!t u t i l i s é s .
- Le sérum fourni par le sang après repos et centrifugation et con-
servk dans des flacons type "pénicilline", identifié, congelé ou à défau
maintenu sous froid jusqu’au retour au Laboratoire où une sérothèque est
constituée.
- A i n s i , 1505 prélèvements ont été effectués sur l’ensemble du ter-
ritoire national.

- 4 -
11 -
MÉTHODES,
1x.1. - SUR LE TERRAIN.
Le territoire national est divisé en 8 zones expérimentales sur
la base de l’homogénéité écologique, de l’effectif du cheptel et des
pratiques agro-pastorales.
La dispersion topographique du cheptel sur chaque zone détermine
le choix des points de collecte.
Les opérations se dé-roulent tôt le matin afin de libérer rapide-
ment les animaux allant au pâturage.
Après contention, le sang est prélevé par ponction jugulaire au
"Veno ject".
L’extraction du sérum a lieu l’après-midi, après repos en gla-
cière et centrifugation j il est conservé dans un flacon bouché, étiqueté,
identifié et placé dans une glacière, à défaut de congélateurs.
Pour toute femelle prélevée, outre les éléments habituels d’iden-
tification, il est noté : le statut maternel (nullipare, primipare ou mul-
tipare), le statut sanitaire individuel (nombre de mise-bas vivante : veau
vivant à la naissance, nombre d’avortement : mort-né ou nouveau-né mort
avant 48 heures, et l’issue de la dernière mise-bas) et le statut sanitaire
de troupeau à travers lequel peuvent être identifiés certains facteurs de
risque de transmission des germes abortifs (fréquence des contacts bovins-
petits ruminan!$!y 1 a traite des femelles par les mêmes personnes ou non(TRA),
l’existence ou non d’une microfaune de ron eurs sur les sites d’élevaget.(FAU),
(TIQ
l’infestation $3>animaux par les tiques/ ! es manifestations de pica dans
les troupeaux)/, L’existence ou non d’hygroma dans les troupeaux est notée.
11.2. - AU LABORATOIRR.
- Les sérums parvenus au labora.toire sont placés dans un congéla-
teur constituant la sérothèque.

- - .
I <
-5 -
- Les examens sérologiques destinés à rechercher les anticorps té-
moins de l'infection brucellique s'effectuent par la méthode classique au
Rose Bengale ou épreuve à l'antigène tamponné (E.A.T.) utilisant l'anti-
gène du commerce, le "Benga-test" des Laboratoires Mérieux en France. La
méthode est tout à fait indiquée pour un dépistage (1, 2, 12, 14).
EÉSULTATS,
1 - DONNÉES ~PIDÉMIOL~GIQUE,
1.1.
- CARRIERE DES REPRODUCTRICES.
- Nombre de femelles a une mise-bas vivante au moins et n'ayant
jamais avorté (multiparcs + primipares)
: cette analyse intéresse 836 re-
productrices réparties dans 3 Catégories en fonction de l’intervalle de
temps séparant la dernière mise-bas de la prise de sang :
. prise de sang 0 à 3 mois après mise-bas (N O-3) : 23,09 p.100
. prise de sang 4 à 8 mois après mise-bas (M 4-8) : 27,15 p.100
. prise de sang plus de 8 mois après mise-bas (M)8) : 49,64 p.100.
- Effectif des femelles n'ayant jamais avorté (nullipares + primi-
pares -t multipares) : l'analyse concerne 1.328 femelles :
. nullipares
: 37,12 p.100
. El O-3 mois :
14,53 p.100
. M 4-8 mois :
17,09 p.100
. I08 mois
: 31,25 p.100.
- Effectif des femelles ayant avorté au moins une fois : l'ana-
lyse intéresse 80 femelles :
. M O-3 mois :
22,50 p.100
I M 4-8 mois :
17,50 p.100
. #8 mois
: 60,OO p.100.
- Taux de fécondité : c'est le rapport entre le nombre de veaux
nés dans l'année (repéré par l'intervalle de temps mise-bas/prise de sang

- 6 -
qui doit être inférieur ou égal à 12 mois) et le nombre de femelles en âge
de reproduire (femelles d’âge supérieur ou égal à 4 ans, comme hypothèse
de travail), multiplié par 100. Ce taux a été établi en calculant les équa-
tions de régression “y = bx - a", dans lesquelles y représente le nombre de
produits, x l’âge de la mère en années et b le taux de fécondité (5).
Ainsi le taux de fécondité par zone expérimentale est le suivant :
Zl = 69,l p.100 ; 22 = 78,5 p.100 ; 23 = 79,l p.100 ; 24 = 78,3 p.100 ;
25 = 78,6 p.100 ; 26 = 66,96 p.100 ; 27 = 63,46 p.100 ; 28 = 85,5 p.100.
- Parmi les cas d’avortement constatés dans l’année aucun d’eux ne
:,‘;jccompagne d’une réaction sérologique positive en E.A.T., ce qui ramene
1-c taux "d'avortement brucellique" à une valeur égale à zéro.
1.2. - DONNEES SANITAIRES DE TROUPEAUX.
Afin de permettre une étude de corrélation, les facteurs de risque
retenus sont quantifiés grâce à un système d’indices obtenus en faisant le
rapport entre le nombre de troupeaux positifs pour une variable donnée et:
le nombre total de troupeaux de la zone.
TABLEAUNO 1
: FACTEURS DE RISQUES ET SEROPOSITIVITES PAR ZONE.
FACTEURS DE RISQUE (INDICES)
ZONES
% SERO-
CPR
TRA
PAU
TIQ
PIC
POSITIFS
1
0,166
0,ll
0,83
0,22
0,39
10,ll
2
0,357
0
0,43
095
0,78
1,64
3
031
0
0,20
OS4
036
1,44
4
1
0
0,86
0,86
1
8,81
5
0,286
0
0,71
0,71
1
9,60
6
0
035
1
095
1
5,48
7
0,20
0,20
0,20
038
0
5,56
8
O,5
0
095
1
OF5
4,03
TOTAL I
0,39
0,076
0,68
0,57
0,65
5,74
Deux troupeaux dans la zone 1, et 2 autres dans la zone 5, comportent des
animaux (tous de plus de 7 ans d’âge) porteurs d’hygromas.

- 7 -
II -
ANALYSES S~ROLOGIQUES,
Les résultats sérologiques par troupeaux, par zone et à l'échelle
nationale sont contenus dans le Tableau n02. Un histogramme en donne une
représentation graphique.
I I I - ÉTUDE A N A L Y T I Q U E S SÉR~-ÉPID~MI~L~GIWES,
111.1. - POURCENTAGE DE FEMELLES Sl$ROPOSITIVES PAR CLASSE D’ÂGE,
TABLEAU No 2 -
RESULTATS SEROLOGIQUES.
-
NUUEROS
NOMBRE CAS
NOMBRE CAS
ZONES
X POSITIFS
X POSITIFS
TROUPEAUX
.
..~
NE6ATIFS
POSITIFS
PAR TROUPEAU
PAR ZONE
25
13
26
10
27
14
28
21
13
29
17
0
30
9
18
31
13
0
1
32
13
33
3
40
10,ll
12
:4
15
:o
0
14
19
i
:i9
2:215
18
1,64
16
15
23
209
25
Sl
40
i2
1.44
:7
15

-8-
TABLEAU No 2 (suite)
: RESULTATS SEROLOGIQUFS.
NUMEROS
NamE CAS
NOIBRE CAS
2 POSITIFS
% POSITIFS
TROUPEAUX
NEGATIFS
POSITIFS
PAR TROUPEAU
par zone
50
25
1
4
51
24
1
4
52
23
1
4
53
6
1
14
8,81
54
22
3
12
55
37
10
21
56
39
43
55
44
11
45
6
46
8
9,60
47
3
48
9
7
44
49
21
4
16
57
16
0
58
21
13
59
13
0
0
5,48
60
10
0
0
61
47
4
0
62
31
1
3
63
16
0
64
21
13
65
9
10
5,56
66
20
5
67
20
0
68
21
0
69
28
0
70
3
25
71
5
0
72
7
0
73
8
0
4,03
74
5
29
75
8
11
76
10
9
77
5
0
78
13
0
79
6
0
79
1.313
80
5.74
- âge inférieur ou égal à 3 ans et demi :
4,61 p.100
- âge compris entre 3 ans et demi et 5 ans : 4,50 p.100
- âge supérieur à 5 ans
: 6,76 p.100.

-

6

-

v
L
-
10
-
Pathologie de la reproduction
Brucellose bovine positive par zone
% seropo8ltlvit~
12 t
10
8
6
4
-2
1
0
1
3
4 5
6
7
8
Zone8
hlatogramme n lors ecopatho.bacterlo

- 11 -
111.2. - POURCENTAGE DE FEMELLES EN FONCTION DE LA CARRIERE DE REPRO-
DUCTRICE :
- femelles ayant avorté au moins une fois : 5.p.100
- femelles n’ayant jamais avorté et nombre de mise-bas vivantes
supérieur ou égal à 1 (multipares + primipares) : 6,42 p-100.
111.3. - TATJX DESEROPOSITIVITESETDONNEES SANITAIRES DE TROUPEAUX PAR
ZONE : le Tableau no 1 donne les corrélations respectives.
DISCUTIONS,
I-
ANALYSE DES FACTEURS DE RISQUE,
- Le contact entre bovins et petits ruminants existe dans la
majorité des cas, sans être trés fréquent Cl/3 des cas), très variable
en fonction des zones ; il est ainsi inexistant dans la zone 6 pour
tous les troupeaux visités, alors qu’il semble de règle dans la zone4,
ces modes de conduite des troupeaux étant dictés par des coutumes pas-
torales (16, 17).
Ainsi, si le troupeau de bovin est constitué sur une base as-
sociative, regroupant les animaux appartenant à plusieurs personnes
sous la conduite d’un berger rémunéré, en général, en nature (lait),
alors que celui de petits ruminants est la propriété d’une personne
seule, le contact entre les différentes espèces n’a pas lieu dans ce
c 2 s . Par contre, il a lieu lorsque bovins et petits ruminants appar-
tiennent à la même personne, qui les élève alors dans sa concession.
- Dans la majorité des cas, des personnes différentes traient
séparément bovins et petits ruminants, corroborant ainsi les analyses
faites par DIOP (41, FALL (71, SONKO (16) et TOURRAND (171, dans le
cadre de leurs études sur les systèmes d’élevage. Habituellement, le
berger et sa famille traient les vaches, en troupeau associatif, alors
que les petits ruminants le sont par le propriétaire lui-même ou un
membre de sa famille.

e
- 12 -
- L’existence d’une microfaune de rongeurs est en général assez
fréquente sur les sites pastoraux. Cependant, aucun des 6 troupeaux vi-
sités dans la zone 6 n’a signalé son existence, probablement à cause de
l’aridité des lieux.
- L’infestation des animaux par les tiques est fréquente voire
régulière dans toutes les zones visitées. La charge parasitaire semble
cependant plus faible dans les troupeaux du Sud et du Sud-Est du pays
que dans ceux d’ailleurs, le Nord en particulier.
GUEXE nous rappelle l’existence de diverses espèces de tiques
au Sénégal, réparties de façon variable en fonction de leur biologie
propre et des conditions climatiques (10, 11).
MOREL signale, par ailleurs, l’infestation d’animaux sauvages
par les tiques (13).
- Les manifestaitons de Pica sont signalées presque partout ;
pas cependant dans la zone 7 qui bénéficie d’un encadrement vétérinaire
particulier, pour autant que ceci puisse induire cela.
I I - A N A L Y S E S SÉROLOGIQUES,
L’infection brucellique semble exister dans toutes les zones
avec un taux global de 5,74 p-100.
La hiérarchisation des zones en fonction des prévalences res-
pectives donne l’ordre décroissant suivant :
Z1 - 25 - 24 - 27 - 26 - 28 - 22 - 23.
La zone 1, et le Département de Sédhiou en particulier réputé
L\\jnc> d ‘er1zooti.e: brucellique, maintient une forte incidence de l’infcc-
tion par comparaison avec les données datant des années 1963 (3) et
1980 (12).
Par contre, l’infection brucellique semble peu importante dans
les troupeaux taurins du Sud-Est (zones 2 et 3j : apparemment, l’infec-

--..--.--.- -... _
- 13 -
tion y aurait régressé si l’on se réfère aux indications datant de 1963,
probablement à la faveur de la sécheresse.
La population bovine du Centre du Pays, composée en majorité de
Métis Djakoré, donne le plus fort taux d’infection, après la zone 1.
Le phénomène le plus remarquable est la forte prévalence dans la
zone 5 jusqu’ici connue pour être modérément infectée, et plus encore,
l’apparition de l’infection brucellique à un taux relativement élevé
dans la zone 4 où elle n’existait pas en 1965 (3).
La propagation de l’infection brucellique vers le Nord semble
se faire à partir de la zone 5, révélant ainsi une sensibilité accrue
de la population zébu jusqu’ici peu affectée par la maladie.
Le mode de conduite et de suivi actuellement appliqués dans la
plupart des élevage, les modifications écologiques résultant, d’abord
de la sécheresse, puis du rétablissement du cycle normal des pluies
(s’accompagnant notamment de la pullulation des vecteurs), pourraient
avoir contribué à propager la maladie.
Ainsi, le rayonnement primaire se ferait à partir de la zone
majeure d’enzootie brucellique (centrée sur le Département de Sédhiou)
en direction des troupeaux des zones centrales qui deviennent à leur
tour le centre de rayonnement secondaire en direction du Nord, princi-
palement, de l’Est et de l’ouest.
I I I - ANALYSES SÉRO-~PID~MIOLOGIQUESm
- Les animaux âgés de plus de 5 ans semblent les plus affectés
[)<’ ! i l : I;!Pc.~ ;ùr brucelïique. A cela, l’on pourrait trouver une explica-
î Lon dane ir- tait que la réponse sérologique n’apparaît qu’au moment de
I ’ *1vor t ernen:
ou du vêlage lors de la première gestation chez les animaux
;,L?! tetir h latents ries de mères infectées (2).
- ifs ;-aux d’infection trouvés sont d’autant plus élevés que la
(,;irr-ierc dt reproductrice est meilleure, paradoxalement, ce qui semble

- 14 -
ne plus faire de la brucellose l’un des tout premiers facteurs d’avorte-
ment infectieux chez la vache, une fois le stade de chronicité atteint
(en somme, la situation de nos élevages). Du reste, il faut rappeler que
la présence des signes classiques d’avortement décrits dans les zones
tempérecs est associée, en Afrique, a l’infection par Brucella abortus
biotypc 1 et que Brucella abortus biotype 3 ( le seul existant au Séne-
gal) est plus fréquemment isolé dans les sysLhncs d’elcvage tradition-
nel africain (caractérisés par de petits troupeaux de bovins de village
dispersés et des troupeaux nomades ou semi-nomades) où les avortements
brucelliques sont souvent rares (2).
- Les taux de fécondité actuels, en hausse par rapport à ceux
de 1978 (g), traduisent une amélioration de la fertilité des femelles
due à un meilleur équilibre ou une adéquation des facteurs physiologi-
ques liés à la conduite des troupeaux.
- L’examen du contexte sanitaire des élevages au niveau des
deux zones où le taux de séro-positifs est le plus fort (21 et 25) ré-
vèle à la fois une importance notable de la microfaune de rongeurs, de
l’infestation des animaux par les tiques et la fréquence de Pica. De
même, les zones 2 et 3 à plus faible taux d’infection, ont les mkcs
contextes sanitaires, avec la nuance prés que la zone 3, au taux lc
plus faible, a une population de rongeurs moins importante, une infcs-
tation par les tiques moindre, le contact bovins-petits ruminants un
peu moins fréquent et les manifestations de Pica également moins fré-
quentes.
- Un fait remarquable est la rareté des cas d’hygromas, cons-
tatéeseulementdansles troupeaux dans deux des zones les plus ancienne-
de
ment infectées. Facteur/dépréciation
de l’animal réduisant sa valeur
marchande,
les éleveurs ont vite fait de retirer les animaux porteurs
du troupeau plutôt que d’essayer une ablation par des techniques tra-
dit ionnelles.

- 15 -
C O N C L U S I O N S .
L:infection brucellique fait tâche d’huile au Sénégal, avec
une prévalence significative pour l’ensemble du territoire national.
Divers facteurs semblent favoriser cette extension, notam-
ment, la circulation des animaux, la tendance à une élevage intensif,
les rassemblements autour de forages de plus en plus nombreux, les
modifications climatiques, l’abondance des vecteurs (rongeurs et ti-
ques en particulier)...
L’incidence de l’infection brucellique sur la fécondité des
femelles est réelle et associée à 5 p.100 des cas d’avortements.
L’alarme ainsi donnée oblige à instituer d’ores et déjà un
plan de prophylaxie, tout au moins au niveau des exploitations pilo-
tes, basé sur une vaccination systématique annuelle ayant pour objec-
tif l’éradication, à terme, de la "maladie".

- 16 -
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- 17 -
11 - GUEYE, A.
- Incidence de la sécheresse (1972 - 1986) sur la dis-
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