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-
VALEUR MOLLUSCICIDE DU DIMETHYLDITHIOCARB~MATE DE ZINC OU ZIRAm
par s.GF~FJ'ILLAT*

I
f a Société Française de Microbiologie tenu SOUS
pait un nombre très élevé de participants venus
la présidence du Pr. Robert FASQUELLE.
d’à peu près toutes les parties du monde, 543
Ce numéro des Annales de l’Institut Pasteur
notes et 256 communications libres furent pré-
intéressera tous ceux qui, dans des domaines
sentées.
techniques divers, contrôlent la préparation et
Spécialisées dans des disciplines très diverses
l’utilisation des denrées alimentaires d’origine
telles que tuberculose, peste, lèpre, malaria, try-
animale ; il rassemble 11 conférences d’un ni-
panosomiase, helminthiases, entomologie médi-
veau technique très élevé et présentées par les
cale, nutrition, etc... plus de 900 personnes prirent
meilleurs experts.
la parole pour exposer leurs travaux ou au cours
Nous ne saurions mieux faire que de donner
des discussions clôturant chaque séance de tra-
ici, à titre indicatif, la liste des sujets traités au
vail.
cours de ce colloque :
Les langues utilisées par les conférenciers
La survie des Solmonella dans les différents
étaient le portugais, le français, l’espagnol et
produits alimentaires par MOSSEL (D. A. A.).
l’anglais.
Nouvelles observations concernant la survie
L’organisation de ces congrès prévoyait la divi-
des Salmonello dons les fromages, par MOC-
sion du travail en un certain nombre de rubriques
QUOT (G.), LAFONT (P.), VASSAL (L.).
et sous-rubriques. Quatre salles de conférence
Les Salmonella des ceufs et ovo-produits fran-
fonctionnaient simultanément, une cinquième
çais et étrangers, par GANDON (Y.).
salle servant le matin à la projection de films
1.
Présence des salmonelles dans les viandes.
scientifiques, l‘après-midi à la présentation de
. .
Données françaises et étrangères, par PANTA-
communications.
LEON (J.).
..’
C’est ainsi que dans la Division A destinée aux
Techniques for the isolation of Sa/monellae
questions de Médecine Tropicale, les sections
from eggs and egg-products, par HOBBS (C.).
suivantes étaient prévues : schistosomiases, affec-
Techniques de recherches des Salmonella dans
tions à trématodes, filarioses, ankylostomiases
les viandes, par TAYLOR (W. l.), BUTTIAUX
et autres helminthiases intestinales, épidémiolo-
.-
(R.), et CATSARAS (M.).
gie des helminthiases,trypanosomiases,amibiase,
Salmonellosis in the netherlands, par KAM-
leishmanioses, affections diverses à protozoaires,
PELMACHER (E. H.).
affections microbiennes gastro-intestinales, tuber-
The serotypes of Salmonella isolated from
culose, lèpre, spirochétoses, mycoses, virus trans-
foods, par TAYLOR (J.).
mis par les arthropodes, entérovirus, virus à lo-
Quelques exemples illustrant la valeur et I’uti-
calisation pulmonaire, affections à rickettsies,
I
lité des méthodes de lysotypie dans certaines sal-
fièvres hémorragiques, maladies en rapport avec
monelloses humaines d’origine alimentaire, par
la nutrition, physiologie tropicale, habitat.
NICOLLE (P.), LE MINOR (L.), PRUNET (J.)
-.-*.. . _
La Division B réservée au problème du Palu-
(avec la collaboration technique de DIVER-
disme était divisée en plusieurs sections telles
NEAU (G.), COIGNARD (J.) et DU PLES-
que : Parasitologie, Entomologie, Clinique et
SIS (A. M.).
Pathologie, Chimiothérapie, Epidémiologie, Era-
Conclusions Générales, par BUTTIAUX (R.).
dication.
En ce qui concerne les schistosomiases et les
graves problèmeséconomiquesetsociauxqu’elles
COMPTE-RENDU SOMMAIRE
présentent dans certaines régions tropicales, un
SUR LES 7e CONGRÈS INTERNATIONAUX
grand nombre de travaux ont été présentés,
DE MÉDECINE TROPICALE ET DU PALUDISME
concernant I’épidémiologie, la systématique des
(Rio de Janeiro I au II septembre 1963)
vecteurs, l’écologie des formes larvaires, la pro-
phylaxie des bilharzioses (molluscicides), I’immu-
Les 7e Congrès Internationaux de Médecine
nité, le métabolisme des schistosomes, les métho-
Tropicale et du Paludisme ont tenu leurs assises
des de diagnostic, et le traitement de ces affec-
à Rio de Janeiro du ‘ter au 11 septembre 1963.
tions qui prennent de jour en jour une importance
Au cours de cette réunion scientifique qui grou-
plus grande à mesure que s’accroît l’étendue des
551

terrains de culture mis en valeur par I’irriga-
boration avec le Service des Grandes Endémies
tion.
du Ministère de la Santé de la République du
Dans les lignes qui suivent, nous donnons « in
Sénégal, entrepris, en 1962 et 1963, deux cam-
extenso » les textes des deux communications
pagnes pilotes de prophylaxies antibilharzienne
présentées à ces 7” Congrès Internationaux de
et antidistomienne en répandant du zirame dans
Médecine Tropicale et de Paludisme, par S. GRÉ-
des mares, des marigots de la région du Sénégal
TILLAT, Chef du Service d’l-lelminthologie du
Oriental et dans une rivière du Sud du Sénégal,
Laboratoire National de I’Elevage et de Recher-
la Casamance (GRÉTILLAT, 1963).
ches Vétérinaires à Dakar (Sénégal).
Dans les lignes qui suivent, nous exposons briè-
vement les conditions de cette expérimentation
GRETILLAT (5.). - Valeur molluscicide du dimé-
et les résultats obtenus tant au laboratoire que
thyldifhiocorbomafe de zinc ou zirame.
sur le terrain.
Le diméthyldithiocarbamate de zinc ou zirame
Nature du produit molluscide utilisé
est un produit de synthèse utilisé depuis quelques
années déjà comme fongicide agricole dans la
Le produit que nous avons utilisé est une poudre
lutte contre les champignons parasites des végé-
micronisée titrant 90 p. 100 de zirame pur dont
taux.
100 p. 100 des particules ont un diamètre infé-
C’est au point de vue chimique le plus stable
rieur à 40 p, parmi lesquelles 90 p. 100 d’entre
des diméthyldithiocarbamates métalliques connus
elles ont un diamètre inférieur à 10 y. Sa solubi-
à l’heure actuelle.
lité dans l’eau est de 65 mg’l.
II est faiblement soluble dans l’eau (65 mg/l) ce
qui a conduit les fabricants de fongicides à le
A. Expérimentation faife « in vifro »,
conditionner sous forme de poudre micronisée,
(particules d’un diamètre voisin de 10 p), pou-
Les tests ont été réalisés en suivant les proto-
vant être mise en suspension dans l’eau au
coles préconisés par l’Organisation mondiale de
moment de l’emploi pour former une.« bouillie »
la Santé.
à 0,5 p. 100 susceptible de passer dans les pulvé-
10 Temps de contact du molluscicide avec les
risateurs de type classique.
mollusques : 24 heures.
II est pratiquement sans toxicité pour l’homme
et les animaux domestiques, sa D. L. 50 étant
20 Lavage des mollusques, puis mise en réani-
pour le lapin de 1.250 mg/kg. Les seules précau-
mation pendant 48 heures dans un bain ne conte-
tions à prendre lors de son emploi consistent à
nant pas de molluscicide.
éviter son contact avec la muqueuse nasale
30 Evaluation du taux de mortalité par exa-
(éternuements) et oculaire (larmoiement), qu’il
men des coquilles ou par dissection dans les cas
irrite,
douteux.
La valeur molluscicide de ce produit est signa-
lée pour la première fois au laboratoire par
Chaque test est fait sur un lot de 100 spécimens
NOLAN et BOND en 1955, puis PAULINI,
adultes de 2 à 3 mois d’âge obtenus à partir
CHAIA et FREITAS, en 1961, font quelques essais
d’élevages de laboratoire, disposés dans des
préliminaires sur le terrain au Brésil contre Aus-
aquariums en verre contenant 5 litres d’eau à
tralorbis globratus.
pH - 6,8 maintenue à 230-25°C. L’eau utilisée
En 1960 et 1961, nous avons au Laboratoire
est une eau filtrée provenant d’un gîte à mollus-
National de Recherches vétérinaires de Dakar,
ques proche du laboratoire et servant à nos éle-
testé la valeur molluscicide de ce produit sur
vages de gastéropodes au laboratoire.
quatre espèces de gastéropodes d’eau douce pré-
Les aquariums sont aérés et des feuilles de
sents en Afrique de l’Ouest : Bulinus guet-ne!,
laitue bouillies sont déposées dans les aquariums
Bulinus senegalensis, Biomphaloria
pfeifferi gaudi
pendant toute la durée de l’expérience.
et Lymnaeo nafalensls coillaudi.
Parallèlement aux aquariums d’essais, sont
Tenant compte des résultats expérimentaux
installés des aquariums témoins contenant cha-
obtenus au laboratoire, nous avons, en colla-
cun 100 spécimens.
552

Pr
.
Résultats obtenus :
65.000 m3 environ), le molluscicide fu t répandu
z
à la main tout au long de leur pourtour, et diffusa

Concentrofion en zirame p.p.m.
très bien dans toutes les parties latérales et cen-
Espèces en expérience i------- ---~-
trales, les contrôles d’efficacité faits 15 à 17 jours
._ _ i.
.-mPL1oO
DL 50
après démontrant la destruction de tous les mol-
lusques avec des doses de zirame allant de 1,5 à
iomm~p~ria pfeiferi /
. . . . . . . . . . . .
1 à1,5 ppm.
0,5 à 1 ppm.
5 PPm*
Dans les biefs de marigots, pour faciliter I’in-
Bulinus g u e r n e i . . .
1 PPm.
0,4 à 0,s ppm.
tervention, le produit fut répandu à bord d’une
embarcation pneumatique se déplaçant suivant
Bulinus senegolensis . ’ 1 ppm.
0,5 ppm.
la partie axiale du cours d’eau (8 km de biefs
1. nofolensis cailfoudi.
0,5àl ppm.
0,4 à 0,s ppm.
traités avec 550 kg de zirame). Malgré la pré-
sence d’une grande quantité de vase dans le fond
de ces cours d’eau dont la surface était recou-
Stabilité du zirome et activité en milieu vaseu)
verte de nombreux Nymphaea, le zirame détruisit
Dans des aquariums présentant un fond vaseu x )tous les gîtes à 8. guernei à des doses de 1,5 à
3 ppm dans des eaux de pH 6,6 à 6,8.
jt
/
de 5 à 6 cm d’épaisseur, l’activité du zirame e:
identique à celle observée dans ceux contenar 1t
Campagne pilote de prévulgarisat~on
pour les pro-
de l’eau claire.
phylaxies antibilhorzienne
ei antidistomienne en
j-
Rémanente du pouvoir molluscicide et rési:
région de Haute Casamance (mars 1963).
tance aux R.U.V.
Dans les mêmes aquariums exposés aux R.U.l
Les gîtes à Bulinus jousseaumei, hôte intermé-
pendant 30 jours, l’activité molluscicide s’e!
diaire du schistosome agent causal de la bilhar-
jt
maintenue pendant une durée de 21 à 35 jour
ziose vésicale humaine dans cette région du
'5
suivant les espèces.
Sénégal,
sont situés principalement dans la
rivière Casamance et ses affluents.
c
B. Essais faits sur le ferraln.
Dans la région de Kolda où règne une très
haute endémicité bilharzienne et où les cas de dis-
Dans une mare de 1.000 m3 d’eau des envi-
tomatose bovine sont très fréquents, deux biefs
rons de Dakar.
r*
de rivière d’une longueur totale de 13 km ont été
Ce point d’eau très fangeux,et dont la surface
traités en mars 1963 avec 1.600 kg de zirame.
est recouverte de Pistia stratiotes, est traité fin
Le produit se montra actif à des doses de 1 à
1960 avec du zirame à 10 ppm. Cet essai démon-
2 ppm en eau courante à condition de la répandre
tre la grande diffusibilité du zirame même dans
de l’amont vers l’aval.
des eaux très encombrées par des plantes aqua-
Au cours de cette campagne il fut possible,
tiques, ainsi que la grande rémanente de ce pro-
d’autre part, d’évaluer le pouvoir ichtyotoxique
duit puisque l’eau de cette mare continua d’être
du diméthyldithiocarbamate de zinc, C’est ainsi
toxique pour les mollusques d’élevage pendant
que des poissons tels que Gnathonemus senega-
une période de 35 jours après l’intervention.
lensis, Nofoppierus afer, Barbus SP., Tilapia mela-
Au cours de cette expérimentation fut constatée
nopleura sont tués en 12 à 72 heures par 1,5 à 5
aussi la toxicité du zirame pour les Pistia stra-
ppm, alors que des espèces telles que Alestes nurse,
tioies qu’il détruisit en 5 à 8 jours à des doses de
Micralestes sp. Epiplatys bifasoafus et celles de la
5 à 10 ppm, dans des eaux de pH 6,8.
famille des Claridae continuent à vivre dans des
.
Campagne pilote de prophylaxie antibilharzienne
eaux contenant du zirame à saturation.
réalisée au Sénégal Oriental (Tambacounda)
en
Les Batraciens adultes semblent insensibles à
novembre-décembre 1962.
l’action du zirame, par contre leurs larves
: (tétards) sont tuées en 24 heures par 3 ppm.
Les gîtes à Bulinus guernei de cette région sont
Au sujet des arthropodes aquatiques, les
c
des mares ou des biefs de marigots s’asséchant ; larves d’odonates sont tuées en 24 heures par
partiellement en saison sèche.
3 ppm alors que les Coléoptères aquatiques et les
Dans les mares (7 traitéesd’unvolumetotal de 1 Hydracariens sont insensibles,
I
553

Conclusion
qui, en réalité, est une schistosomiase à retentis-
sement hépatique, les animaux malades ne pré-
En résumé, le diméthyldithiocarbamate dc
sentant jamais d’hémorragies intestinales ni
zinc peut être considéré comme un bon mollus-
d’hématurie.
cicide utilisable aussi bien en eau dormantequ’en !
Au point de vue épidémiologique, un certain
eau courante.
nombre d’enquêtes malaco-épidémiologiques
Très stable même en milieu très vaseux, ei
faites en Mauritanie et au Sénégal par le Service
exposé au R. U. V., il diffuse très bien dans les
d’helminthologie du Laboratoire National de
gîtes encombrés de plantes aquatiques.
Recherches vétérinaires de Dakar ont montré
Utilisé à 5 ppm, il a une rémanente de 30 jours
que, pour ces deux helminthiases, les foyers
environ.
d’infestation sont, soit des mares permanentes ou
Autre avantage d’importance à signaler, son
semi-perennes,
soit des marigots, soit, dans quel-
pouvoir larvicide très marqué sur les larves de
ques cas bien particuliers, des biefs de rivière à
Culicidoe, d’Anophe/inae et d’Aedes q u i p e r m e t
,cours très lent.
d’associer en une même intervention prophy-
Grâce à la dissection de plusieurs milliers de
laxies antibilharzienne et antipalustre (GRÉ-
bulins les espèces vectrices ont pu être détermi-
TILLAT 1962).
nées comme suit :
Bulinus guernei Dautzemberg au Sénégal et en
Bibliograph\\e
/
’-égion du Bas-fleuve en Mauritanie.
BU/I~~S truncoius rohlfsi (Clessin) sur les Hauts
NOLAN et BOND. - Amer. J. trop. Med. Hyg., 1955,
‘laieaux de Mauritanie.
4, : 152.
PAULINI CHAIA et FREITAS. - Bull. 0. M. S., 1961, 25.
Bulinus Jousseoumei Dautzemberg, en Haute
GRÉTILLAT. - Bull. 0. M. S., 3961, 25 : 581.
(
( lasamance.
GRÉTILLAT. - Bull. 0. M. S., 1962, 26 : 57.
Certaines constatations ayant été faites au
:Ours de ces dissections de mollusques quant à la
norphologie des formes larvaires du schistosome,
GRÉ TILLAT (S.). - Nafure ef porficulorifés
biolo-
a réalisation des cycles évolutifs des schisto-
giques du schisfosome agenf causal de la bil-
;Ornes responsables de ces deux parasitoses fut
harziose génifo-urinaire humaine ef de la bil-
entreprise au Laboratoire sur des bulins d’éle-
harziose des ruminanfs domestiques en Afrique
/age appartenant à ces trois dernières espèces.
de l’oued.
En effet, les formes larvaires que nous ren-
:ontrions au cours des dissections de bulins
La bilharziose génito-urinaire humaineest une
+coltés dans les gîtes ne nous permettaient de
affection très fréquente tant au Sénégal qu’en
es rattacher ni à l’espèce Sch. hoematobium ni à
Mauritanie et dans certaines régions du Mali.
‘espèce Sch. bovis.
Au Sénégal, la Haute Casamance, la Basse
Casamance, la Haute Gambie, le Sénégal
Résultats trouvés au cours du cycle expérimental
Oriental, le Saloum, présentent un taux élevé
c iu schisfosome agent causal de la bilharziose des
d’endémicité bilharzienne.
r uminanfs domesfiques de I’Ouesf-ofrlcain).
Les enfants et les adolescents qui se baignent
beaucoup plus fréquemment que les adultes sont
Après avoir pénétré chez le mollusque vecteur,
en général plus souvent parasités que ces derniers.
e miracidium ne se transforme pas en sporocysie.
En Mauritanie, les foyers les plus importants
nais les cellules de son massif cellulaire interne
de bilharziose vésicale sont situés sur les hauts
lonnent des grappes de masses globuleuses
plateaux de l’intérieur (Tagant, Massif de I’As-
ituées dans le tissu conjonctif péri-intestinal du
saba, Massif de IlAffolé), les régions du bas-fleuve
gastéropode.
(Rosso) étant beaucoup moins atteintes.
Ces éléments constitués essentiellement par
Parallèlement à cette affection humaine existe
Ine masse hyaline unicellulaire avec un noyau
en Afrique de l’Ouest une bilharziose des Rumi-
lériphérique,
se multiplient très vite par bour-
nants domestiques à localisation intestinale, mais
ieonnement
externe et envahissent en quelques
554

J
jours tous les tissus intersticiels du gastéropode
expérimental de l’agent causal de la bilharziose
puis son hépato-pancréas, Les dimensions de ces
génito-urinaire humaine observée dans cette
éléments sont de 30 à 70 tu de diamètre.
partie de l’Afrique.
Vers les 15e à 20e jours de leur évolution chez
A partir d’urines d’enfants bilharziens origi-
Bulinus truncatus rohlfsi et chez B. Jousseoumei, ces
naires de Dakar, et de ses environs, de la région
masses globuleuses acquièrent chacune une orga-
du Sine-Saloum (Kaolack), et de Kolda en Haute
nisation cellulaire interne et deviennent mobiles.
Casamance (au total 53 enfants), nous avons pro-
La multiplication cellulaire qui au début du cycle
cédé à I’infestation de B. guernei, B. truncotus
était centrifuge devient alors centripète. Chez
rohlfii de B. jousseoumei et de B. confortus (souche
B. guernel cette transformation se produit un peu
de Corse) d’élevage. En résumé 18 essais d’infes-
plus tard vers les 30~1 à 4Oe jours après I’infesta-
tation dont 15 positifs ont eu lieu sur plus de
tion du gastéropode par le miracidium.
1.500 mollusques.
A partir de ce stade larvaire, l’évolution de
A la dissection des bulins infectés expérimen-
chacun de ces éléments pluricellulaires en furco-
talement, nous avons retrouvé des formes lar-
cercaire est très rapide et a lieu en quelques
vaires identiques à celles observées pour Sch.
jours.
curassoni, mais jamais celles correspondant à
Deux bourgeons se forment à la partie posté-
l’espèce Sch. haematobium.
rieure et vont donner les deux branches de la
Afin de vérifier expérimentalement l’identité
fourche caudale,
alors qu’un étranglement
spécifique de nos souches animales et humaines,
médian va séparer ce qui sera la tête de la cer-
nous avons jusqu’à ce jour procédé à I’infesta-
Caire de la queue proprement dite.
tion expérimentale de 6 moutons et 4 chèvres
Les ébauches des ventouses orale et ventrale
neufs, à l’aide de furcocercaires émises par des
se font de plus en plus distinctes et chez 8. trun-
bulins infestés expérimentalement par des sou-
cofus rohlfsi les jeunes cercaires ainsi formées se
ches humaines (infestation per os).
dégagent des tissus qui l’environnent 25 à 35
A l’autopsie de ces ruminants, nous avons
jours après I’infestation du bulin pour gagner le
remarqué la présence de formes immatures dans
milieu intersticiel du mollusque.
les veines mésentériques et hépatiques au bout
Dimensions de la furcocercaire mûre : lon-
d’un mois d’évolution, et avons récolté des formes
gueur totale : 380 tu- environ, longueur de la
adultes de Sch. curossoni au bout de 2 mois.
I.
queue sans la fourche : 190 v environ, longueur
Nous poursuivons actuellement notre expéri-
des branches de la fourche caudale : 80 à 90 p.
mentation pour accomplir le passage de mouton
Contrairement à ce qui a lieu au cours de I’évo-
à mouton à partir d’une souche initiale humaine.
lution des formes larvaires des autres espèces du
En considérant les résultats obtenus au cours
genre Schistosomo, ce trématode a une parthenifa
de ces travaux et en tenant compte de ceux récol-
où le stade « sporocyste » est absent, ce qui est
tés à l’examen des bulins infestés naturellement
un caractère tout à fait aberrant dans la bio-
dans les gîtes, nous pensons pouvoir dire qu’il
logie des trématodes digénétiques.
existe au Sénégal, en Mauritanie, et vraisem-
Au point de vue taxonomique, ce trématode
blablement au Mali, une schistosomiase com-
ne pouvant être rapporté à l’espèce Sch. bovis où
mune à I’Homme et aux ruminants domestiques
la multiplication des formes larvaires se fait sous
dont l’agent causal est Sch. curassoni et dont le
forme de sporocystes, nous avons étudié de très
cycle biologique, chez l’hôte intermédiaire, ne
près la morphologie des adultes trouvés dans
comporte pas le stade « sporocyste » mais par
les veines mésentériques des Ruminants domes-
contre des éléments initiaux se multipliant par
tiques et l’avons rattaché à l’espèce Schistosorno
bourgeonnement externe pour se différencier
curassoni Brumpt, 1931.
directement en furcocercaire en dehors de toute
Parallèlement à ces recherches, et en tenant
enveloppe sporocystique.
compte des résultats obtenus au cours des dissec-
En raison de sa localisation géographique,
r
tions des bulins récoltés dans les gîtes des régions nous nous sommes permis d’appeler cette affec-
de l’Ouest Africain (Sénégal, Casamance, Mau-
tion parasitaire, qui est une zoonose (Amphixé-
ritanie) où règne une haute endémicité bilhar- ’ nose) commune à I’Homme et aux ruminants
c
zienne, nous avons réalisé au laboratoire le cycle
domestiques, avec comme réservoirde parasites

le ruminant, « 6i/harziose Ouesf-Africaine » (GRÉ-
indispensable car elle comporte les premiers
TILLAT, 1962 a, b et c).
essais réalisés in vivo pour tenter la destruction
du parasite in sifu sans porter atteinte à la santé
Blbliografhie
de l’hôte.
c) Epreuves /n VIVO
réalisées sur l’hôte
BRUMPT (E.). ----Ann. Porosit. hum. COT~., 1931, 9 : 325.
normal.
GRÉTILLAT (S.). - C. R. Acod. Sci., 1962, a, 255 : 1.657.
Une expérimentation correctement sériée
GRÉTILLAT (S.). - C. R. Acod, Sci., 1962, b , 2 5 5 : 1 . 8 0 5 .
permettra de passer du stade travail de labora-
GRÉTILLAT (S.). --Ann. Porasif. hum. camp., 1 9 6 2 , c, 3 7 :
556.
toire à celui de prévulgarisation.
1”Testssuranimauxinfestésexpérimentalement.
20 Tests réalisés sur animaux parasités natu-
Compte rendu sommaire sur le « first symposium
rellement, mais maintenus.
of the world association for the advancement
of
30 Tests réalisés sur animaux contrôlés Iregu-
veterinary parasitology ». Hanovre (Deutschland),
lièrement mais laissés au pâturage.
40 Expérimentation sur grande échelle (trou-
22-23 aôut 1963.
peaux importants) le contrôle des résultats étant
uniquement fait par un examen de l’état général
Le but de ce symposium était l’examen et la
des animaux et une étude statistique de leur gain
J
discussion des différentes méthodes permettant
en poids.
la recherche, la découverte, la mise au point
Parallèlement à ces travaux concernant la
de l’évaluation de nouveaux produits anthel-
valeur anthelminthique du produit devront se
minthiques par des tests « in vitro » et « in vive ».
poursuivre ceux concernant son degré de toxi-
Au cours de cette réunion furent exposés les
cité pour l’hôte dans les conditions de la pratique
résultats trouvés dans le traitement de certaines
courante.
helminthiases des animaux domestiques, en
Un polyparasitisme peut gêner I’interpréta-
particulier le mouton, avec un produit anthel-
tion des résultats non dans l’évaluation de I’effi-
minthique récent, le Thiabendazole.
cacité de I’anthelminthique contre le parasite
Ce compte rendu comprend deux parties :
à détruire, mais dans celle de l’amélioration
10 Revue critique des techniques utilisées à
de l’état général des animaux traités.
l’heure actuelle pour la recherche et la mise au
Enfin, et c’est primordial dans les essais
point de nouveaux produits anthelminthiques.
précédents ou faisant partie du stade de prévul-
a) Recherche des produits chimiques nou-
garisation, l’état général de l’animal, son âge,
veaux ayant un pouvoir anthelminthique.
son sexe, son mode d’alimentation, les conditions
Les épreuves sont réalisées in vitro sur des
de stabulation,
le milieu où il vit (réinfestations
adultes ou des larves d’une espèce pouvant être
possibles au pâturage) sont des facteurs essen-
maintenue en survie dans un milieu biologique
tiels qu’il ne faut pas ignorer dans les calculs
approprié maintenu à une température voisine
statistiques terminant l’expérimentation.
de celle de l’hôte.
Pour terminer, l’examen de ces résultats,
b) Épreuves in vivofaites surdes animauxde
compte tenu des frais entraînés par le prix du
laboratoire (rats, souris, lapins, etc...)
vermifuge, de la main-d’oeuvre
nécessaire à
infestés expérimentalement.
son administration qui doit être aussi simple que
Le nombre important de sujets en expéri-
possible, permettra de voir dans quelle mesure
mentation permet un calcul statistique aisé des
l’éleveur a intérêt à utiliser I’anthelminthique
résultats obtenus.
pour déparasiter ses animaux (gain de poids,
Les résultats obtenus au point de vue toxicité
viande, laine, augmentation du rendement
du produit pour l’hôte (un des points les plus
laitier, précocité chez les jeunes, etc...).
importants en ce qui concerne les vermifuges)
20 Résultats récents obtenus dans le traitement
doivent être envisagés et interprétés avec beau-
expérimental de certaines helminthiases anl-
coup de circonspection.
males tr l’aide de nouveaux anthelminthiques
et
Cependant cette étape de la recherche est
en particulier le Thiabendazole.
5 5 6

c
+
Les nombreux exposés faits sur ce sujet, font
La Méthyridine est active à 33 p. 100 contre les
surtout mention du traitement des helminthiases
larves du deuxième et troisième stade à raison
du mouton par le Thiabendazole.
de 200 mg/kg, chez le mouton parasité expéri-
Le Thiabendazole est un anthelminthiqueactif
mentalement par OEsophagostomum colombianum.
contre les genres suivants :
La plupart des techniques modernes d’évalua-
l
tion de I’activitédesanthelminthiques ont donc au
Cooper-la
cours du symposium d’t-lanovre été exposées de
Nérnatod~rus
façon très complète et pleine d’intérêt.
Haemonchus
Aucun travail ne fut fait sur les ténifuges. C’est
Mouton XJrichostrongylus
une lacune qui méritait d’être soulignée, car,
Ostertagia
dans certaines régions du globe, notamment en
OEsophagostonum (adultes et larves)
Afrique, le téniasis, tant humain que bovin, ovin,
i
> Dicrocoelius denfricum
caprin, camelin ou aviaire, revêt une très réelle
Cheval ( Sfrongylus.
importance.
Informations générales
V I E N T D E P A R A I T R E
Le volumedescomptesrendus du 3’Symposium
de boucherie, contrôle hygiénique des produits de
tenu à Nice du 28 mai au 3 juin 1961 et organisé
la pêche, contrôledu traitement thermique du lait,
par l’Association Vétérinaire d’Hygiène Alimen-
des produits laitiers, des ceufs et des ovo-produits.
taire, sous l’égide de l’association mondiale vété-
Adresser les commandes au Secrétariat de
rinaire d’hygiène alimentaire (W. A.V. F. H.)-
W. A. V. F. H. Sterrenbos, 1, UTRECHT (Pays-
dont elle est la filiale de langue française - est
Bas) (Prix : 37,5 francs français - p6 7,50).
maintenant disponible.
Ce volume de 304 pages contient les Rapports
G. THIEULIN
et Communications concernant les sujets qui
Président de A. V. H. A .
étaient au programme : hygiène des viandes et
Vice-Président de W. A. V. F. H.,
des abattoirs, transport des viandes et du bétail
(Communiqu6)
L
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