REPUBLIQrn::nV SEt%== --e--.--w- I%sTnurSENM=ALAI...
REPUBLIQrn::nV SEt%==
--e--.--w-
I%sTnurSENM=ALAI SDERECHERCHES
AGRICOLES (I.S.R.A.)
w--v.-----
L@~RK~OIRE NATIONAL DE L'EuVA=
ETDERECHERCHES-S
DAKAR-HANN
COLLOQUE SUR LES FOURRAGES LIGNEUX
ADDIS-ABEBA 8 - 12 AVRIL 1980
---------
VERS UNE ASSOCIATION ANIML/ARBRE/HERBE
Janvier 1980

COLLOQ,UE SUR LES FOURRAGES LIGNEUX
ADDIS-ABEBA 8 - 12 AVRIL 1980
-------Y
VERS UNE ASSOCIATION ANIMAL/ARBRE/HERBE
--------
L'équipement hydraulique du Nord Sénégal a permis une exploitation continuel-
le de vastes pâturages naturels de type sahélien/sahélo-soudanien,
attirant
ainsi un nombre croissant d'animaux qui se sont
plus ou moins sédentarisés.
Une des conséquences en a été la tranformatiw du paysage par suite du piétine-
ment, du pacage excessif et des tindages inconsidérés de la part des bergers ;
ceci est très net essentiellement autour des forages et abreuvoirs dont P'appro-
che, en saison sèche, est marquée par une disparition progressive de la skate
herbacée qui deviendra totale aux abords imkdiats le couvert ligneux est
pratiquement entikement détruit ou ne subsiste plus que sous forme dYar&es
rabougris, chétifs et "abroutis". Le paysage a alors un aspect désolé, aggrave
psr les vents de sable et la sécheresse des années pr&édentes.
Aussi dès 1975, le Service des Eaux et Forêt6 du Sénégal démarrait un
programme de 'keboisements pastoraux" autour du forage de Mbidi, après un premier
de plantation de gommiers (Acacia senegal (L) Wild). Il devait permettre la mise
au point d'un système d'aménagement intégré des centres de vie que sont les
forages du Ferlo, à partir d'es$ces svadaptant aux conditions clirrutiques de
la &gion et selon des m&thodes à définir. Il fut étendu les années suivantes
à ceux de Tatqui, Vindou Tingoli, Labgar . ..) situés dans la partie sableuse
du Ferlo.
Ce système devait donc faire intervenir l'eau, et le @turage herbacé, mais
aussi le fourrage aérien fourni par les ligneux plantés pour assurer de l'ombre
aux animaux, freiner l'érosion éolienne, tiliorer et rendre plus habitable cet
environnement des forages.
Ce programme de reboisement, pour dussir, nécessitait la ;protection inté-
grale de la zone plantée pendant au moins 5 ans,
interdisant ainsi le passage
de tout animal. On pouvait alors penser qu'une nouvelle tr‘ansfomtion de la
. . /. t.,

-2
strate herbacée se produirait. En effet jusqu'à cette date, pi6tinement et
apports spontanés de matière organique (f6cès et urine) q-ui croissaient au fur
et à mesure qu'on se rapprochait du forage,
,avaient modifié le tapis herbacé.
Les premières observations dont il avait été l'objet, avaient mon& que ce
pâturage de substitution sur sol sableux (1) était qwalitativement et quantita-
tivement meilleur. Il suffisait pour cela de circuler en fin de saison des pluies
autour des forages du Fer10 "sableuxss pour voir que la strate herbacée était plus
abondante et plus bute entre O,5 et 1 km qu'au delà, même et sinon plus en
année à faible pluviométcie. Les rendements en matière sèche et sa teneur en
matière azotée totale Ctaient nettement supérieurs.
Les observations üLt&ieures (2) les ont confirmées et mX&r&s :
qu'au delà de 4/5 km, le renouvellement de la strate herbacée était sous la
dépendance étroite de la pluviométrie,
que l'effet défavorable du piétinement était maximal vers 2,5 km @roductivité
en matière sèche souvent moindre et densité parfois plus faible),
que les apports azotés sous forme de fumure organique compensaient -très karge-
ment les effets défavorables que pourrait avoir le piétinement à proximité du
forage, et favorisaient une végétation de très bonne valeur alimentaire mais
malheureusewnt très peu exploitée car rapidement souillée et pietinee dès la
fin des pluies,
que seule la végétation comprise dans un cercle de 2 à 300 m de rayon autour
des abreuvoirs était réellement "d@?adée" car très nitrophile et non consommee
par les animaux (Cassis obtusifolia L., Sp. Pl. et Cas& occidentslis L. Sp.
Pl.) surtout.
. . . / . . .
--_--------------u-Y__________________I_---------------------------------------
(1) !JIMENzc1 0.1 - Les @turages naturels de la zone sylvo-pastorale du Sahel
sénégalais, vingt ans après la mise en valeur.
.
: Colloque sur l'inventaire et la cartographie des pâturages tropicaux
Zicains. Barrako, 3 au 8 rrars 1975 (I.L.C.A.).
(2) VALENZA LJ.) - Surveillance continue de pâturages naturels sahgliens
sénégalais. Resultats de 1974 à 1978. A paraître Rev.Elev.Méd.Vét. Pays trop.

-3
Un chantier de reboisement situé entre 0,5 et 1,5 km du forage qui supprirw-
rait obligat%&ement pendant 4/5 ans min&n.w tout piétinement et fun-ure organique,
aurait donc toutes les chances d'entraîner une nouvelle modification de la
strate herbacèe, vraisemblablement peu favcrable.
C'est la raison pour laquelle des 1976, un protocole d'observations fut mis
en place au niveau des différentskages Yeboisés", destiné à suivre llévolution
du tapis herbacé pour une définition des conditions optimales dvutilisation de ce-
environnement am&lio&. En effet, différents mzdes d'exploitation de la zone
arr&agée peuvent être envisages ap&s la @riode obligatoire de protection, comme
par exemple :
- ouverture du chantier et exploitation permanente, comme la partie non reboisée,
- ouverture aux animwx en fin de saison sèche seulement du chantier qui consti-
tuerait une &Serve de paille sur pieds b&éficiant des apports de fumure
organique,
- ouverture aux animaux en début de saison seche aprk fauche de La vé&tation
herbacée du chantier qui continuerait à bénéficier de la future animale,
- fermeture intégrale du chantiw avec exploitaticn de la végétation herbacée
y la fauche mais suppression de la fumure organique et transrzcrt des émsndce.
Ces obsezwations nepuvent être réalisées qu'à Vindou Tingoli et IPlbidi 02
les conditions pluviométriques depuis 1976? ont permis le renouvellement du tapis
herbacé, ce qui ne fut pas le cas à Tesse& et Labgar, en 1978 et 1979.
Seule la composition botanique a pu être suivie et non la przductivite car
dans la partie reboisée, les différents trawaux effectués les deux premières
<ann&es pour la r&ssite de l'opération (sous solage, désherbage, passage de
pulv&iseur, etc> entra%&ent une très forte hétérogénéite de la zone rendant
impossible toute mesure comparative de productivité.
Par contre, du pin-t de vue botanique, on y constatait dès la première
année, un enrichissement de la flore principalement en espèces autres que
graminées et légumineuses,
m.mis une baisse du nombre de pieds au mètre lîn&ire
OU densite,
(cf. tableau ci-dessous), et de la hauteur myenne de la vég&ation,
I

-4
Tableau de la densite de la végétation
Forage
7s
7 6
77
78
7 9
Jindou Tingoli
à o,S/l km dans chantier 22,l
596
895
835
893
hors chantier 12,l
598
Il,3
697
10,7
à 1/1,5 km dans kantier 10,7
536
833
931
858
hors chantier
10,7
7
1 0
6
876
ensemble zonedans c&ntier 10,9
597
728
835
891
hors chantier
10,9
691
1@,6
6,2
997
%idi
chantier rebois. Past,
dans chantier
10,3
16,4
333
14,5
hors chantier
10,9
16,8
697
18,2
chantier gomniers
dans chantier
12,3
1 3
17,4
hors chantier
12,3
14,2
25,3
Si les graminées dominaient largement quelles que soient la zone et l'ann&e,
les espèces qui les repr&entaient n'étaient plus les mêmes, à Vindou Tingoli
surtout : on assistait dans le chantier à une baisse du taux de Cenchrus biflorus
Roxb. et une augmentation de ceux de Aristida mutabilis ?Crin. et Rupr. et
Schoenefeldia grwilis Kunth.
Il est alors probable que diminution de la densité et remplacement d'es@ces
à forte prcduction par d'autres moins productives entraînent une diminution
nette de la biomasse herbacée glokle. Hais seules les mesures cor@aratives qui
pourront Stre faites la prochaine saison selon toute vraisemblance pueront
éventuellement l'indiquer.
*.* / . . .

t
.
•c
c
-5
“r
@n peut donc estimer que la suppression des apports d'azote fécal et uri-
naire et du piétinement consécutive à une protection intégrale d'une zone en
cours de relxxisement entraîne des modifications qualitatives et quantitatives
peu favorables du tapis herbacé.
On aurait vraisemblablement int&êt à &.ntenir
ces apprts ou tout au moins à les favoriser pendant un certain "caps de l'an&:
dès la fin de la période nécessaire de protection des ligneux ; ceci permet-trait
d'assurer une production herbacée importante et de bonne valeur fourragère, Mals
il est certain que si ces ligneux doivent Etre protégés pendant un certain temps,
leur exploitation surtout dans le cas d'<arbres fourragers doit être conduite
rationnellement, non directement par les animaux mais par les bergers qui les
émonderaient selon les techniques voulues pour assurer leur rraintien.
Le schéma d'exploitation pourrait être le suîvant : après la réussite de
l'opkation :
protection totale de la zone de juillet à décembre, mais fauche de la strate
herbacée en fin de saison des pluies au moment où les conditions climatiques
permettent de r&olter encore un foin en quantité ~rtyante et de bonnes valeurs
azotées et &.nergétiques (la fauche à la période optimale comporterait trop de
risques) ;
ouverture de la zone aux an*ux entre janvier et juillet qui b&Gfîcieraient
des feuilles et fruits de branches émondees correctement et la furwr&nt
pour la saison suivante.
Certes de nombreux problèmes non négligeables devront être résclus comme :
comment protcger efficacement le chantîer tout en permettant de l'ouvr% et de
le refermer ais&nt et au moindre coût 7 Qui fauchera l'herbe ou C#AS sont les
animaux qui auront droit de passage et de p3ture ?
Nais ce shcéma ou tout autre semblable qui permettrait d'exploîter dîrecte-
ment ou indirectement w l'animal une production herbacée qu'il aurait contribue
à améliorer qualîtatîvement et quantitativement, et les feuilles et fruits
d'arbres destinés également à réhabiliter lvenvîronnement des forages réalîsa-
rait une belle association arbre/herbe/animal.