1<: E$S CHOIX ALIMENTAIRES DES BOVINS ET OVINS SUR...
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E$S CHOIX ALIMENTAIRES DES BOVINS ET OVINS SUR PATURAGES SAHELIENS
H. GUERIN*, D. RICHARD**, D. FRIOT * et Nd. MBAYE*
(* ) Laboratoire national de 1'Elevage et de Recherches vétérinaires
B.P. 2057 -DAKAR-HANN (Sénégal)
(**) Institut d'ELevage et de Médecine vétérinaire des Pays tropicaux
10, rue Pierre-Curie - 94704 -MAISONS-ALFORT (France)
y-
RESUME : Une méthode originale d'identification botanique du régime des bovins et
ovins, 1a'Collecte du berger': a été appliquée à l'étude des pâturages sahéliens.
Elle montre que la composition floristique des régimes ne reflète pas celle des
pâturages et que les préférences alimentaires varient selon les espèces animales
et évoluent au cours de l'année.
Les pâturages naturels des régions sahéliennes sontcomposés d'espèces annuelles à
cycle végétatif court et de ligneux dont l'importance est variable suivant les ré-
gions. Dans le cadre d'une recherche franco-sénégalaise sur la valeur alimentaire
des fourrages disponibles au Sénégal, les compositions botaniques du pâturage et
des régimes des ovins et bovins furent comparées.
MATERIEL ET METHODES
Les observations ont été faites dans une parcelle de 750 hectares faisant partie
d'un ranch de la SODESP (Société de Développement de 1'Elevage en Zone sylvo-
pastorale) situé à Doli dans le centre du Sénégal. La composition botanique et la
production du couvert herbacé ont été étudiées sur quatre localisations non clôtu-
rées d'une surface de 2 à 4 hectares selon les méthodes utilisées par BOUDET et al. .
(1983).
Les plantes ont été déterminées par J, VALENZA, A.K. DIALLO et Kh. DIEYE, agropas-
toralistes au LNERV.
Les troupeau observé, composé de 15 zébus mâles âgés de 1,5 à 5 ans et de 20 béliers
adultes, était conduit au pâturage sous la surveillance permanente de bergers.
Les préférences alimentaires des animaux ont été étudiées par la méthode de la
"collecte du berger" (GUERIN et al., 1983-1984). Elle fait appel à la bonne connais-
sance de la flore et du comportement des animaux qu' ont les gardiens des troupeaux.
Pendant les grands repas (de 9h30 à llh30 et de 15h30 à 17h30), durant une demi-
heure, le berger regarde attentivement les prises alimentaires d'un animal et va
prélever le plus près possible du lieu de broutage, une poignée de végétaux qui
imite les bouchées. Les espèces présentes dans chaque "pincée" sont notées sur
une fiche d'enquête. Cette méthode revient à dénombrer les contacts "bouche de
l'animal-espèce végétale" par unité de temps. La collecte est renouvellée aussi
souvent que possible en observant les bouchées d'un animal différent à chaque fois
mais le plus proche possible. Le nombre de plantes citées par séance d'une demi-
heure était compris entre 30 et 60 et fut d'environ 5 500 pour les moutons et de
7 000 pour les bovins par année. Les résultats ont été sommés mois par mois par
espèce végétale (une quarantaine) puis par famille pour calculer des pourcentages. ,
i.
RESULTATS
.
La biomasse disponible en début de saison sèche fut de 2 000 kg de matière sèche
(MS)/ha en 1981 et de 1 300 kg MS/ha en 1982,
en raison des différences dans les
précipitations totales et leur répartition dans le temps. La charge moyenne a été
de 35 kg de poids vif/ha. La biomasse disparue au cours de la saison sèche a été
pour les deuxannées de 600 kg de MS/ha, la part effectivement ingérée par les ani-
maux étant de l'ordre de 250 kglha, le reste pouvant avoir été détruit par d'autres
facteurs (vent, termites, etc...).
/
. . . .DO
i
La première année, les graminces étaie’7t domiïiantes (figures 1 et 2) ; l';lnn&e sui-
vante, il y a eu une disparition presque totale des graminées a tiges et feuilles
fines et une Eorte progress ion des légumineuses et des autres herbacées. Le pet~ple-
ment ligneux était ii la fois peu abondant ct peu diversifié.
Figure 2
ESPECES DOMINANTES DANS LE PATURAGE
A U T R E S HEPBAbEES : Eorreria Stachydea,
6lephris Linari’ oLLc
L I G N E U X : Gt&em senegalensis (500 s u j e t s p a r ha, 4 p.1 CL dék3 surfdcv! - Autrr!, (‘ctnbr.,!tc7Cée:: (50 ~Jrts/h~,
,I
Les figures 1 et 2 montrent que la composition botanique des régimes ne refl;tent
pas celle du pâturage : les légumineuses et certaines plantes herbacées sont plus
appétées que les graminées. Les choix des animaux sont cependant influencés par la
composition floristique du pâturage : d'une part d'une année sur l'autre ce que
montre la diminution des graminées les plus appétées entre 1981 et 1982 entraînant
une augmentation de la consommation des autres plantes, d'autre part au cours d'un
cycle annuel où les préférences varient en fonction de l'appétibilité et de :~a dis-
ponibilité
: consommation rapide des plantes les plus appétées, consommation tardive
des graminées grossières.
Les résultats montrent également des différences importantes entre les espèces ani-
males. Les zébus consomment toujours plus de graminées que les moutons, alors que
ces derniers recherchent les autres herbacées.
La méthode utilisée fournit des indications sur le rôle de chaque espèce dans
l'alimentation des ruminants. Elle sera comparée
à d'autres méthodes (examen de
bols oesophagiens et de fécès). Les résultats devraient permettre une meilleure
interprétation de L'utilisation des pâturages en zone tropicale.
BOUDET (G.), DIEYE (Kh.), VALENZA (J.), 1983 - Environnement biotique : évolution
du couvert herbacé in : Systèmes de production d'élevage au Sénégal dans la région
du Ferlo. "ACC-GRIZA(LAT)" - ISRA-GEKDAT-OKSTOM-ORANA-OCCGE
- pp. 37-63.
GUEKPN,(H.), FRIOT (D.), MHAYE (Nd.), 1983-1984 - Méthodologie d'étude de La valeur
alimentaire des parcours naturels ri faible productivité : 1 - Approche hibliogra- 1
phique n"l03/LNERV, 1987 - '11 p. ; LI - Protocoles et premiers résultats n"l'1/LNEKV
1984 - 33 p.
--.-
E$S CHOIX ALIMENTAIRES DES BOVINS ET OVINS SUR PATURAGES SAHELIENS
H. GUERIN*, D. RICHARD**, D. FRIOT * et Nd. MBAYE*
(* ) Laboratoire national de 1'Elevage et de Recherches vétérinaires
B.P. 2057 -DAKAR-HANN (Sénégal)
(**) Institut d'ELevage et de Médecine vétérinaire des Pays tropicaux
10, rue Pierre-Curie - 94704 -MAISONS-ALFORT (France)
y-
RESUME : Une méthode originale d'identification botanique du régime des bovins et
ovins, 1a'Collecte du berger': a été appliquée à l'étude des pâturages sahéliens.
Elle montre que la composition floristique des régimes ne reflète pas celle des
pâturages et que les préférences alimentaires varient selon les espèces animales
et évoluent au cours de l'année.
Les pâturages naturels des régions sahéliennes sontcomposés d'espèces annuelles à
cycle végétatif court et de ligneux dont l'importance est variable suivant les ré-
gions. Dans le cadre d'une recherche franco-sénégalaise sur la valeur alimentaire
des fourrages disponibles au Sénégal, les compositions botaniques du pâturage et
des régimes des ovins et bovins furent comparées.
MATERIEL ET METHODES
Les observations ont été faites dans une parcelle de 750 hectares faisant partie
d'un ranch de la SODESP (Société de Développement de 1'Elevage en Zone sylvo-
pastorale) situé à Doli dans le centre du Sénégal. La composition botanique et la
production du couvert herbacé ont été étudiées sur quatre localisations non clôtu-
rées d'une surface de 2 à 4 hectares selon les méthodes utilisées par BOUDET et al. .
(1983).
Les plantes ont été déterminées par J, VALENZA, A.K. DIALLO et Kh. DIEYE, agropas-
toralistes au LNERV.
Les troupeau observé, composé de 15 zébus mâles âgés de 1,5 à 5 ans et de 20 béliers
adultes, était conduit au pâturage sous la surveillance permanente de bergers.
Les préférences alimentaires des animaux ont été étudiées par la méthode de la
"collecte du berger" (GUERIN et al., 1983-1984). Elle fait appel à la bonne connais-
sance de la flore et du comportement des animaux qu' ont les gardiens des troupeaux.
Pendant les grands repas (de 9h30 à llh30 et de 15h30 à 17h30), durant une demi-
heure, le berger regarde attentivement les prises alimentaires d'un animal et va
prélever le plus près possible du lieu de broutage, une poignée de végétaux qui
imite les bouchées. Les espèces présentes dans chaque "pincée" sont notées sur
une fiche d'enquête. Cette méthode revient à dénombrer les contacts "bouche de
l'animal-espèce végétale" par unité de temps. La collecte est renouvellée aussi
souvent que possible en observant les bouchées d'un animal différent à chaque fois
mais le plus proche possible. Le nombre de plantes citées par séance d'une demi-
heure était compris entre 30 et 60 et fut d'environ 5 500 pour les moutons et de
7 000 pour les bovins par année. Les résultats ont été sommés mois par mois par
espèce végétale (une quarantaine) puis par famille pour calculer des pourcentages. ,
i.
RESULTATS
.
La biomasse disponible en début de saison sèche fut de 2 000 kg de matière sèche
(MS)/ha en 1981 et de 1 300 kg MS/ha en 1982,
en raison des différences dans les
précipitations totales et leur répartition dans le temps. La charge moyenne a été
de 35 kg de poids vif/ha. La biomasse disparue au cours de la saison sèche a été
pour les deuxannées de 600 kg de MS/ha, la part effectivement ingérée par les ani-
maux étant de l'ordre de 250 kglha, le reste pouvant avoir été détruit par d'autres
facteurs (vent, termites, etc...).
/
. . . .DO
i
La première année, les graminces étaie’7t domiïiantes (figures 1 et 2) ; l';lnn&e sui-
vante, il y a eu une disparition presque totale des graminées a tiges et feuilles
fines et une Eorte progress ion des légumineuses et des autres herbacées. Le pet~ple-
ment ligneux était ii la fois peu abondant ct peu diversifié.
Figure 2
ESPECES DOMINANTES DANS LE PATURAGE
A U T R E S HEPBAbEES : Eorreria Stachydea,
6lephris Linari’ oLLc
L I G N E U X : Gt&em senegalensis (500 s u j e t s p a r ha, 4 p.1 CL dék3 surfdcv! - Autrr!, (‘ctnbr.,!tc7Cée:: (50 ~Jrts/h~,
,I
Les figures 1 et 2 montrent que la composition botanique des régimes ne refl;tent
pas celle du pâturage : les légumineuses et certaines plantes herbacées sont plus
appétées que les graminées. Les choix des animaux sont cependant influencés par la
composition floristique du pâturage : d'une part d'une année sur l'autre ce que
montre la diminution des graminées les plus appétées entre 1981 et 1982 entraînant
une augmentation de la consommation des autres plantes, d'autre part au cours d'un
cycle annuel où les préférences varient en fonction de l'appétibilité et de :~a dis-
ponibilité
: consommation rapide des plantes les plus appétées, consommation tardive
des graminées grossières.
Les résultats montrent également des différences importantes entre les espèces ani-
males. Les zébus consomment toujours plus de graminées que les moutons, alors que
ces derniers recherchent les autres herbacées.
La méthode utilisée fournit des indications sur le rôle de chaque espèce dans
l'alimentation des ruminants. Elle sera comparée
à d'autres méthodes (examen de
bols oesophagiens et de fécès). Les résultats devraient permettre une meilleure
interprétation de L'utilisation des pâturages en zone tropicale.
BOUDET (G.), DIEYE (Kh.), VALENZA (J.), 1983 - Environnement biotique : évolution
du couvert herbacé in : Systèmes de production d'élevage au Sénégal dans la région
du Ferlo. "ACC-GRIZA(LAT)" - ISRA-GEKDAT-OKSTOM-ORANA-OCCGE
- pp. 37-63.
GUEKPN,(H.), FRIOT (D.), MHAYE (Nd.), 1983-1984 - Méthodologie d'étude de La valeur
alimentaire des parcours naturels ri faible productivité : 1 - Approche hibliogra- 1
phique n"l03/LNERV, 1987 - '11 p. ; LI - Protocoles et premiers résultats n"l'1/LNEKV
1984 - 33 p.
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