INSTITUT D’ELEVAGE ET DE MEDECINE VETERINAIRE DES...
INSTITUT D’ELEVAGE ET DE MEDECINE
VETERINAIRE DES PAYS TROPICAUX
REVUE D’ÉLEVAGE
ET DE
MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
DES PAYS TROPICAUX
Essais de vaccination antibovipestique
par voie pernasale de veaux possédant
ou non une immunité colostrale
par A. PROVOST et C. BORREDON
(avec la collaboration technique de Marly Ci. DUFAU
et de M. Z. N’GALDAM)
Tome XXV (nouvelle série)
N” 2 - 1972
VIGOT FRERES, EDITEURS
23, rue de I’Ecole-de-Médecine, Paris-VI’

Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1972, 25 (2) : 141-353
Essais de vaccination antibovipestique
par voie pernasale de veaux possédant ou non
une immunité colostrale
par A. PROVOST (*) et C. BORREDON (*)
(avec la collaboration technique de Mme G. DUFAU et de M. Z. N’GALDAM)
RESUME
Se basant sur le fait établi que les anticorps colostraux ne se
retrouvent pas dans les muco-anticorps nasaux des veaux encore SOUS le
couvert de l’immunité maternelle transmise, les auteurs ont vacciné de
tels animaux par voie nasale avec le virus-vaccin antiseptique de cultures
cellulaires ou le virus morbilleux souche MB 113 Y, soit par dépôt du
matériel vaccinal avec une sonde plastique soit par brumisation avec un
vaporisateur. Le procédé permet l’immunisation active de 96 p. 100 des
veaux possédant encore un titre sérique résiduel de TN,,, < 0.9 et de
certains possédant plus d’anticorps. La méthode vaut d’être vulgarisée
pour couper le cycle épizootiologique de la peste bovine en réduisant le
nombre de veaux réceptifs à la maladie tout en produisant une immunité
locale interdisant la réplication du virus.
INTRODUCTION
L’attention était ainsi attirée sur le rôle que
peuvent jouer les voies aériennes supérieures
Dans une précédente communication (18).
dans la transmission du contage bovipestique
on a indiqué que l’activité neutralisante du
par leur défaut d’immunité locale chez les
sérum des bovins vaccinés contre la peste
bovins pourvus d’une immunité humorale. II
bovine ne se retrouve que rarement dans leur
devenait logique de tenter d’y faire apparaître
mucus nasal, fait qui permet d’expliquer le
des anticorps locaux pour couper le cycle de
portage local du virus bovipestique chez de
transmission du virus. De plus, le système
tels animaux placés au contact de leurs congé-
nères atteints; ces animaux, infectés occultes,
sécrétoire immunitaire (**) des bovins possé-
peuvent dès lors servir de relais passif ou actif
dant deux aspects, général et local (12), on
dans la transmission du contage bovipestique.
pouvait se demander s’il n’était pas possible
Cette absence de muco-anticorps spécifiques
d’imprimer une immunité active nasale, et
antibovipestiques se retrouve chez les veaux
peut-être générale, aux veaux possédant une
de lait possédant par ailleurs une solide immu-
immunité antiseptique colostrale, ce qui per-
nité antipestique colostrale : sans être eux-
mettrait de rompre la barrière immunologique
mêmes apparemment malades, ils peuvent se
que représente le reliquat d’anticorps maternels
contaminer au contact de bovins pestiques et
qu’ils peuvent héberger.
infecter d’autres veaux à immunité antipestique
évanescente (19).
Des essais de vaccination contre la peste
(“) I.E.M.V.T., Laboratoire de Recherches vétéri-
(+:z) Traduction, au demeurant non euphonique, de
naires de Farcha, B.P. no 433, Fort-Lamy, Tchad.
l’expression anglaise : Secl-etory immune systrm.
- 141 -

bovine par voie nasale font l’objet de cette
de ces vaccins sur le terrain (généralement,
communication.
reprise d’une pastille lyophilisée de 5 ml dans
100 ml de solvant).
Le tableau T explique le schéma d’expérience.
MATERIEL ET METHODES
En complémentation d’essais antérieurement
1. Animaux d’expérience
réalisés avec le virus morbilleux (21) un groupe
de veaux a reçu ce virus, souche MB 113 Y
Deux cents veaux de race zébu arabe, d’âge
adaptée à la culture en cellules bovines.
variable de quelques jours à un an, entrent en
expérience.. Tous ont absorbé le colostrum de
3. Modes d’application
leur mère, pratique heureusement constante en
Afrique centrale. Quelques-uns, les plus vieux,
Trois méthodes ont été essayées :
portent au moment de l’intervention la trace
- l’aérosol vrai, produit avec un appareil
auriculaire d’une primo-vaccination antérieu-
médical générateur d’aérosol (*) et une colonne
rement effectuée à un âge non indiqué.
Halpern délivrant des particules de la taille
du micron; un masque de polyéthylène dans
Une prise de sang est pratiquée avant la
lequel est engagé le mufle du bovin reçoit à
vaccination puis un mois plus tard. Chez cer-
son autre extrémité le tube de la colonne.
tains, on a collecté le mucus nasal par écouvil-
Le générateur est mis en marche pendant
lonnage.
5 minutes. D’après le constructeur, la quantité
Les essais se sont déroulés dans leurs villages
de liquide brumisée pendant ce temps est de
d’origine, les veaux étant confiés à leurs pro-
1 ml;
priétaires. Quelques-uns ont pu être achetés
- le dépôt de 5 ml du matériel vaccinal
pour être éprouvés au laboratoire.
avec une sonde en matière plastique semi-
rigide d’une dizaine de cm de long et d’un
Par ailleurs, 7 zébus bororos adultes, impor-
diamètre extérieur de 4 mm, montée sur l’em-
tés de R.C.A. (territoire non infecté de peste
bout dune seringue. La tête du veau est
bovine et où, de ce fait, aucune vaccination
maintenue pendant l’opération en flexion supé-
n’est pratiquée) servent dans les étables d’iso-
rieure de façon à ce que le, liquide puisse se
lement du laboratoire de témoins d’un pouvoir
répandre dans les fosses nasales. Certains veaux
pathogène éventuel du virus vaccinal utilisé.
ont par la suite des mouvements de déglutition
Une prise de sang est effectuée avant, puis
et chez d’autres un peu de liquide reflue par
28 jours après l’essai.
les naseaux lorsqu’on les relâche;
-
2. Vaccins
la vaporisation de la muqueuse nasale
avec un vaporisateur de parfumerie en matière
Le vaccin antipestique utilisé est la souche
plastique souple, délivrant des gouttelettes;
atténuée, adaptée aux cultures cellulaires, de
l’orifice de l’appareil est maintenu devant cha-
PLOWRTGHT et FERRIS (14), aux alentours
cun des naseaux tandis que l’on presse le
de son 40’ passage. Le virus a été cultivé, soit
corps. Chaque veau reçoit de la sorte environ
en cellules de reins de foetus bovin de 2’ pas-
1 ml dc vaccin brumisé dans chacune de ses
sage, soit en cellules de la lignée cellulaire
cavités nasales. On espère ainsi éviter la déglu-
de MADTN et DARBY (lignée MDBK). Le
tition du liquide en même temps que l’on
vaccin a été produit selon des normes déjà
couvre une plus grande surface de la muqueuse.
décrites (20). Deux groupes de veaux ont recu
le seul vaccin pestique, deux autres ont recu
4. Techniques sérologiques
le vaccin mixte antipestique-antipéripneumoni-
que (souche KHRJ ou souche T,).
a) Séro-neutralisation bovipestique. On a
suivi la méthodologie de PLOWRIGHT et
Ces vaccins lyophilisés ont été reconstitués
FERRIS (1.5) de neutralisation en cultures
extemporanément soit en sérum physiologique,
cellulaires par la méthode (( à virus constant -
soit en solution molaire de sulfate de magné-
sérum variable )).
sium, sel apportant une thermo-stabilisation
cationique au virus bovipestique (6). La dilution
(:k) Jouan-Quetin. 163, avenue Gambetta, 75 Pa-
opérée a été celle préconisée pour l’utilisation
ris 2@.
- 142 -

TABLEAU Ne 1
Schéma d'expérience de vaccination antibovipestique
par voie nasale
M o d e
:rCJLlpe
Animaux
Numéros
Vaccin et titre (DCP5O/ml)
d'application
Quantité
2 561
RPOK-BK (.)
2,7 (..)
Aérosol
1
Adultes
2 562
1 ml
3 920
5 653
Mixte
393
Sonde
5 ml
2
Veaux
à
RPOK-BK
plastique
5 676
+ KH3J
5 129
RPOK-BK
2,5
Vaporisateur
2 ml
3
Veaux
à
5 157
5 001
RPOK-BK
2,5
Vaporisateur
2 ml
4
Adultes
à
5 010
5 103
MB 113 Y
493
Sonde
5 ml
5
Veaux
à
plastique
5 127
5 006
MB 113 Y
493
Sonde
5 ml
6
Adultes
à
plastique
5 009
5 814
Mixte RPOK-BK
239
Sonde
5 ml
7
Veaux
à
+ T 1
plastique
5 846
5 551
RPOK-BK
2,g
V+porisateur
2 ml
8
Veaux
à
en
5 597
S04Mg,lM
5 315
RPOK-BK
2,9
Vaporisateur
2 ml
9
Veaux
à
en
5 330
S04Mg,l M
(.) Souche de virus bovipestique atténué de Plowright et Ferris (14).
(..) Exprimé par l'exposant du loglo de la DCPSO de virus bovipestique ou morbilleux; cette quantité
de virus représente ce qui est normalement contenu dans 1 dose vaccinale inoculée par voie sous-
cutanée.
6) Inhibition de I’hémagglutination morbil-
RESULTATS
leuse. Elle est réalisée selon les normes de
BoGEL, ENDERS-RUCKLE et PROVOST
Les vaccins -délivrés par les procédés men-
(2) pour la recherche des anticorps antimorbil-
tionnés jouissent d’autant d’innocuité que par
leux et antibovipestiques chez les bovins.
voie sous-cutanée; tout au plus a-t-on pu remar-
quer une légère élévation (de 10 C) pendant
c) Immunofluorescence. La technique n’a
48 heures de la température rectale des 3 adul-
tes réceptifs du groupe 1 ayant reçu l’aérosol
.
été utilisée que pour la recherche qualitative
des muco-anticorps nasaux; ses modalités
vaccinal.
(méthode indirecte, dite N du sandwich ))) ont
Les résultats sérologiques seront maintenant
déjà été décrites (18).
examinés en détail.
- 143 -

TABLEAU No11
Cinétique des anticorps sériques après un aérosol
de vaccin bovipestique délivré à des zébus adultes (groupe 1)
Anticorps antibovipestiques
Numéro
des
Avant aérosol
28 j après aérosol
zébus
IBM
SN
IHM
SN
2 561
<2
0
32
>3
2 562
c2
0
16
>3
3 920
<2
0
4
>3
IHM : réaction d'inhibition de l'hémagglutination morbilleuse;
SN : réaction de séro-neutralisation bovipestique;
Les titres IHM sont exprimés par l'inverse de la fraction de la dilution du sérum, les titres SN par
l'exposant du loglo de cette dilution (TN50). Il en sera de même dans tous les tableaux.
1. Zébus adultes recevant le vaccin
Dans le tableau III, on constate que sur
antipestique en aérosol (groupe 1)
19 veaux contrôlés par séro-neutralisation
après vaccination, 10 ont une séro-conversion
La séro-conversion est d’excellente qualité
(et vraisemblablement 12 si l’on inclut les
comme le montre, le tableau II.
veaux 5658 et 5671 dont on peut penser, dans
le contexte, qu’ils ne possédaient pas d’anti-
corps sériques ante-vaccinaux). Deux de ces
2. Veaux recevant le vaccin antipestique
montées d’anticorps sont de mauvaise qualité
par dépôt avec une sonde plastique
(NO” 5663 et 5668), ce qui reste intrigant pour
(groupes 2 et 7)
ce dernier veau ne possédant pas d’immunité
Les tableaux III et IV rendent compte des
colostrale. Il n’y a qu’un seul échec vrai de la
résultats.
vaccination (N” 5675).
TABLEXU NO111
Cinétique des anticorps sériques après dépôt de vaccin
bovipestique dans les cavités nasales à l'aide d'une sonde plastique (groupe 2)
Anticorps sériques
Numéros
Avant vaccination
Après vaccination
(en mois)
IHM
SN
IHM
SN
5 653
3
12
< 0,3
<2
NF
54
2
<2
< 0,3
<2
' 1,2
55
3
<2
' 1,2
<2
NF
56
4
<2
< 0,3
<2
NF
57
2
<2
< 0,3
<2
' 1,2
58
6 tv(.)
<2
NF (..)
<2
' 1,2
59
3
12
' 1,2
<2
' 1,2
61
2
<2
< 0,3
<2
' 1,2
62
7 tv
<2
< 0,3
<2
' 1,2
63
7 tv
<2
099
<2
1,2
64
2
x2
' 1,2
<2
' 1,2
65
7 tv
x2
' 1,2
<2
' 1,2
66
7 tv
<2
< 0,3
<2
' 1,2
67
3
<2
< 0,3
<2
' 1,2
68
3
<2
< 0,3
<2
‘396
69
4
<2
< 0,3
<2
' 1,2
70
1
<2
' 1,2
<2
' 1,2
.
71
9 tv
4
s (...)
4
' 1,2
72
10 tv
<2
' 1,2
<2
' 1,2
73
10 tv
<2
' 1,2
<2
NF
74
2
<2
' 1,2
<2
099
75
2
<2
< 0,3
<2
< 0,3
76
2
<2
< 0,3
<2
' 1,2
(.) trace auriculaire de vaccination, apposée à l'emporte-pièce;
(..) réaction non effectuée pour des raisons diverses;
(...) souillures bactériennes ou fungiques.
- 144 -

TABLEAU No IV
Cinétique des anticorps antibovipestiques après dépôt de vaccin
antipestique dans les cavités nasales avec une sonde plastique (groupe 7)
Anticorps sériques
Age
Muco-anticorps
Numéros
(en mois)
Avant vaccination
Après vaccination
(fluorescence)
5 8 1 4
5
< 0,9
NF
1 5
6
< 0,9
390
1 6
6
< 0,9
2,7
+
1 7
4-5
< 0,9
330
+
1 8
6
< .0,9
3,6
Tr
1 9
2
1,2
NF
2 0
6
< 0,9
NF
2 1
7
< 0,9
2,7
+
2 2
3
< 0,9
2,7
+
2 3
3
< 0,9
039
+
2 4
4
< 0,9
> 3 , 0
2 5
6
< 0,9
NF
2 6
5
z 2,l
’ 3 , 0
+
2 7
2
1,5
N F
20
2
> 2,l
NF
2 9
3
099
093
3 0
3
< 0,9
1,s
31
2
137.
099
3 2
4
< 0,9
2,4
3 3
1
< 0,9
NF
3 4
5
< 0,9
2,4
3 5
1
152
1,2
+
3 6
2
< 0,9
237
3 7
5
138
> 3 , 0
3 8
3
< 0,9
N F
3 9
4
< 0,9
NF
4 0
3
< 0,9
2,1
.-
4 1
2
OP9
231
+
4 2
3
( 0,9
390
4 3
5
< 0,9
356
+
4 4
4
< 0,9
3,o
4 5
2
> 2,l
2,7
4 6
5
< 0,9
3,o
Dans le groupe 7 (tableau IV), il existe,
colostraux, accusent néanmoins une nette séro-
chez les 24 veaux contrôlés après vaccination,
conversion. Le pourcentage de succès de la
19 séro-conversions (et même très vraisembla-
prise vaccinale atteint alors 86,9 p. 100 en
blement 20 en comptabilisant le veau 5826
fixant le seuil d’efficacité à TN5,, < 0,9; il
chez qui sont apparus des muco-anticorps en
paraît intéressant de relever que certains ani-
dépit d’un important titre sérique ante-vacci-
maux ont une montée d’anticorps très nette
nal). II y a un échec de vaccination pour le
malgré l’existence d’un titre important avant la
5829, de même que pour le veau 5823 dont
vaccination nasale.
la séro-conversion peut être jugée de trop faible
ampleur par rapport à celle de ses congénères.
Des muco-anticorps nasaux sont apparus
chez 10 veaux sur 18 desquels on a pu obtenir
Au total, pour les deux groupes, c’est une
le mucus nasal; ce résultat sera commenté plus
proportion de 72 p. 100 des veaux chez lesquels
loin.
la vaccination par voie nasale a été efficace.
A l’examen du tableau IV, il apparaît que
3. Veaux et zébus adultes recevant
c’est autour du titre TNÿo = 0,9 en anticorps
le vaccin antipestique par vaporisation
sériques ante-vaccinaux que sel situent les
(groupes 3, 4, 8 et 9)
chances de prise vaccinale; il n’existe alors
que 3 veaux (No” 5829, 5831 et 5835) pour
La vaporisation de la muqueuse nasale des
lesquels il n’y a pas de montée d’anticorps
zébus adultes sensibles à la peste eatraîne pour
alors que d’autres (Nos 5826, 5837, 5841 et
eux une séro-conversion pestique, preuve de
5845), avec un important reliquat d’anticorps
la réplication du virus (tableau V).
- 145 -

TABLEAU NO V
S é r o - c o n v e r s i o n d e s z é b u s a d u l t e s a p r è s v a p o r i s a t i o n
d e l a m u q u e u s e n a s a l e a v e c l e v a c c i n a n t i b o v i p e s t i q u e ( g r o u p e 4)
A n t i c o r p s a n t i v o v i p e s t i q u e s
Numéro
A v a n t v a p o r i s a t i o n
A p r è s v a p o r i s a t i o n
des
zébus
IBM
I
SN
IBM
I
SN
5 001
<2
0
c2
+
5 010
<2
0
x2
+
Pour les veaux, les résultats diffèrent selon
à TNsO = 0,6 il existe un échec de vaccination
qu’ils hébergent ou non des anticorps colos-
pour le no 5145 alors que les veaux 5132 et
traux (tableaux VI et VII).
5154 voient une montée de leurs anticorps
Sur 29 veaux contrôlés du groupe 3, dix
antipestiques. Deux autres veaux (no8 5130 et
accusent une montée d’anticorps après la
5143) n’ont pas eu de séro-conversion avec
vaccination; toutefois, on ne possède que
un reliquat d’anticorps à TN,” = 0,9.
24 sérums d’avant la vaporisation, ce qui donne
Les résultats d’ensemble des groupes 8 et 9
une proportion de prise vaccinale de 41,6 p.
sont meilleurs : on observe 47 séro-conversions
100. On notera que si un veau (No 5136) a
ou montée d’anticorps pour 56 veaux dont on
répondu positivement malgré la présence d’anti-
est sûr qu’ils n’ont pas été vaccinés ou qui
corps colostraux de titre TNso = 3,2 et un
n’ont que des reliquats d’anticorps. La prise
autre (nu 5137) avec un reliquat d’anticorps
vaccinale est de 85,6 p. 100. II existe là
TABLEAU NOV1
C i n é t i q u e d e s a n t i c o r p s a n t i b o v i p e s t i q u e s c h e z d e s v e a u x a p r è s
v a p o r i s a t i o n d e l a m u q u e u s e n a s a l e a v e c l e v a c c i n a n t i b o v i p e s t i q u e ( g r o u p e 3)
N u m é r o
A n t i c o r p s a v a n t v a c c i n a t i o n
T Anticorps après vaccination 1
des
Age
-
T
veaux
(en mois)
IHM
S N
IHM
SN
-
5 129
12
<2
> 1,2
< 2
’ 1,2
30
12
<2
OP9
<2
o,g
31
8
<2
> 1,2
< 2
039
32
6
<2
0,3
< 2
1,2
33
8
c2
> 1,2
< 2
’ 1,2
34
12
<2
< 0,3
<2
os9
35
8
<2
’ 1,2
<2
> 1,2
36
8
<2
1,2
< 2
> 1,2
37
12
< 2
096
c2
> 1,2
38
6
<2
NF
<2
> 1,2
39
4
<2
> 1,2
<2
> 1,2
40
4
CT.2
> 1,2
c 2
> 1,2
41
4
<2
< 0,3
c 2
> 1,2
42
4
<2
NF
<2
192
43
3
<2
OP9
< 2
0,6
44
12
c2
< 0,3
< 2
> 1,2
45
4
< 2
093
<2
0,3
46
10
<2
NF
<2
< 0,3
47
2
<2
> 1,2
<2
0,6
,
48
1
<2
> 1,2
< 2
> 1,2
49
6
<2
< 0,3
<2
> 1,2
50
2
<2
NF
<2
> 1,2
51
10
4 2
N F
<2
< 0,3
52
10
<2
< 0,3
< 2
< 0,3
53
12
<2
< 0,3
<2
> l,?
54
7
c2
0,3
<2
> 1,2
55
1
<2
> 1,2
<2
> 1,2
56
<2
< 0,3
<2
> 1,2
57
<2
c 0,3
1 2
< 0,3
- 146 -

.
TABLEAU NOV11
Cinétique des anticorps antibovipestiques chez des veaux recevant
le vaccin antipestique par vaporisation de la muqueuse nasale (groupes 8 et 9)
-r
Anticorps sériques
T-
Age
Muco-Anticorps
Numéros
(en mois)
Avant vaccination
Après vaccination
(fluorescence)
5 551
12 tv
0
336
52
12 tv
> 0,6
1,5
53
12 tv
> 0,6
3,3
54
12
0
135
55
12
0
3,O
56
12
> 0,O
2.4
57
12 tv
> 0,6
3;3
58
12 tv
> 0,6
3,3
59
12 tv
0
NF
60
12
0
> 3,6
61
12 tv
0
237
62
4
0
< 0,3
63
12 tv
0
2,4
64
4.
0
< 0,3
65
3
0,3
294
66
3
> 0,6
234
67
0
< 0,3
68
s
0
390
69
12 tv
0
2,7
70
3
> 0,6
330
71
12 tv
0
393
72
0
3,3
73
> 0,6
132
74
0
3,3
75
> 0,6
2,4
76
> 0,6
1,8
77
> 0,6
135
78
OP3
> 3,6
79
6
0
3,3
80
2
> 0,6
135
81
12 tv
0,3
3,6
82
3
0
330
83
2
z 0,6
2,7
a4
2
> 0,6
2,4
85
4
> 0,6
198
86
2
> 0,6
2,1
87
6
0
3,O
88
5
073
198
89
12
0
2,4
90
7
0
2,4
91
6
0
trace
92
0
2,7
93
0
333
94
> 0,6
039
95
0
320
96
0,3
09’3
97
4
0
2,4
5 315
5
0
> 2,7
16
3
033
231
+
17
4
073
3,6
18
4
0
029
+
19
5
0
' 3,0
+
20
7
0
NF
NF
21
2
1,2
2,1
+
22
6
0
' 3,0
+
23
6
0
NF
NF
24
4
0
> 2.7
25
5
0
2;7
+
26
0
> 3,o
+
27
8
0
> 3,0
.
28
3
0
0
+
29
2
o,g
1,2
NF
30
12 tv
1,5
1,8
- 147 -

encore des échecs vrais de la vaccination
Les muco-anticorps du mucus nasal ne
(no” 5562, 5564, 5567) ou une mauvaise séro-
reflètent pas entièrement la prise vaccinale; ce
conversion (nos 5591 et 5596). Cependant, point sera com~~enté.
comme pour le groupe 7, de nombreux veaux
hébergeant des anticorps colostraux ont des
titres en anticorps sériques post-vaccinaux de
4. Veaux et zébus adultes
très bonne qualité. Le seuil des anticorps
recevant le virus morbilleux
colostraux assurant le succès de la prise vacci-
par dépôt avec une sonde plastique
nale paraît, là encore, se situer à TNGo < 0,9.
(groupes 5 et 6)
TABLEAU NOV111
Séro-conversion des zébus adultes après dépôt à la sonde plastique
du virus morbilleux MN 113 Y (groupe 6).
A n t i c o r p s
Numéro
des
Avant intervention
Après intervention
zébus
IBM
SN
IBM
SN
5 006
2
0
2
+
5 009
2
0
2
+
6. Remarque sur les anticorps
Le tableau VIII indique, que les 2 zébus
inhibant l’hémagglutination morbilleuse
adultes sensibles à la peste ont une séro-con-
version.
Si l’on excepte les bovins du groupe 1 pour
lesquels l’essai a été réalisé deux ans avant les
Pour les veaux, il est apparent que la
autres, il est apparent que pour aucun autre
vaccination hétérologue par voie nasale entraîne
animal la vaccination pernasale n’a été suivie
la séro-conversion antipestique de ceux ne
de montée d’anticorps inhibant l’hémaggluti-
possédant pas d’anticorps colostraux (comme
nation morbilleuse; la simple trace du no 5110
le 5113) mais également de ceux qui en héber-
(tableau IX) n’est pas convaincante. Bien plus,
gent à un TNeo < 0,9 (veaux 5107, 5109,
sur l’ensemble des veaux possédant des anti-
5110, 5111 et 5123); le veau 5105, situé à
corps colostraux, deux seulement (nos 5671
la limite, n’a pas répondu à la vaccination.
et 5103) possèdent une activité sérique inhibant
On ne peut rien conclure pour les autres étant
l’hémagglutination morbilleuse. C’est une pro-
donné la conduite de l’expérience.
portion bien plus faible que celle qui avait été
relevée dans une précédente expérience (21),
5. Epreuves bovipestiques virulentes
dans laquelle 6 p. 100 des veaux possédaient
des anticorps THM.
Les 7 zébus adultes ayant reçu, soit
l’aérosol, soit le dépôt de vaccin antipestique,
L’absence d’immunogénèse morbilleuse après
soit celui de virus morbilleux sont éprouvés
vaccination nasale contraste donc avec celle
par un aérosol de virus bovipestique délivré
de résultats antérieurement acquis (13, 23) dans
dans des conditions déjà décrites (22). Tous
lesquels 72 et 82 p. 100 respectivement des
résistent.
bovins vaccinés par voie sous-cutanée avec le
même virus de culture cellulaire présentaient
Quatre veaux (5554, 5556, 5558 et 5826),
une séro-conversion morbilleuse un mois après
achetés avec grandes difficultés à leurs pro-
l’intervention.
priétaires, ont été éprouvés par voie sous-
cutanée avec une suspension de rate pestique.
Tous quatre ont résisté. Toutefois, étant donné
DISCUSSION
l’anamnèse, il paraît difficile de conclure pour
le veau 5558 qui avait une trace auriculaire
L’indépendance des immunités post-infec-
de vaccination avant l’intervention.
tieuses ou post-vaccinales humorales et nasales
- 148 -

TABLEAU NOIX
Cinétique des anticorps chez des veaux recevant le virus morbilleux MB 113 Y oar
dépôt dans les cavités nasales avec une sonde plastique (groupe 5).

Anticorps sériques
Age
Numéros
Avant vaccination
Après vaccination
1
( e n m o i s )
-
IHM
SN
IHM
SN
5 103
2
2
> 1,2
<2
> 1,2
04
1
<2
> 1,2
c2
> 1,2
05
2
<2
079
<2
0,9
06
2
<2
> 1,2
12
> 1,2
07
175
<2
o,g
<2
> 1,2
08
2
<2
> 1,2
< 2
1,2
09
3
<2
‘336
<2
> 1,2
10
4
<2
0,6
trace
> 1,2
11
4
<2
096
<2
> 1.2
12
12
<2
> 1,2
.: 2
> 1,2
13
5
<2
0
<2
OP9
14
2
<2
> 1,2
< 2
> 1,2
15
9 jours
<2
> 1,2
<2
> 1,2
16
25 jours
<2
> 1,2
<2
> 1,2
17
9 jours
<2
> 1,2
<2
> 1,2
18
2
<2
> 1,2
<2
> 1,2
19
3
<2
‘39’3
<2
NF
20
2
<2
1,2
<2
> 1,2
21
1
<2
> 1,2
<2
> 1,2
22
1
< 2
> 1,l
c 2
> 1,2
23
6
<2
O>f3
< 2
> 1,2
24
1
< 2
> 1,2
< 2
> 1,2
25
2 jours
c2
> 1,2
<2
> 1,2
26
4
<2
> 1,2
< 2
> 1,2
27
2
i 2
> 1,2
< 2
> 1,2
est un fait maintenant bien établi chez dif-
ment préjuger des sites de réplication du virus
férentes espèces animales. Pour ne citer que
qui restent à démontrer, les résultats des pré-
des travaux récents, ceux de DUNCAN et
sentes expériences indiquent clairement que
THOMSON (7,8) pour l’infection à Pusteurella
l’infection nasale entraîne une séro-conversion
hemolytica et ceux de GUTEKUNST, PATON
humorale de titre élevé; pragmatiquement, c’est
et VOLONEC (11) pour l’infection à virus
ce que l’on voulait obtenir. Ce résultat con-
parainfluenza 3 l’ont clairement démontré chez
firme un essai préliminaire de SINGE et collab.
les bovins. Par une autre voie d’abord du
(24) qui avaient réussi à immuniser deux bovins
problème, c’est également à cette notion que
par dépôt de virus-vaccin sur la muqueuse
nasale.
nous étions arrivés; c’est elle qui a déterminé
la présente série d’expériences (18, 23).
Lorsque l’on replace les résultats de nos
essais auprès de ceux obtenus en immunologie
La première question à résoudre était celle
comparée, ils valent d’être commentés. L’effi-
de la réceptivité des voies aériennes supérieures
cacité de la vaccination pernasale est un fait
au virus bovipestique atténué de cultures
bien établi dans la maladie de Newcastle. Elle
cellulaires.
En effet, une expérience déjà
est entrée dans la pratique courante, soit par
ancienne nous avait montré que certains des
dépôt de vaccin dans les narines (lO), soit
virus atténués par passages hétérologues infec-
par aérosolisation ((( mist-vaccine ))). Elle est
taient de façon inconstante lorsqu’ils étaient
utilisée pour la vaccination anticarré d’espèces
donnés par aérosol (17). De plus, on pouvait
difficilement maniables comme le furet ou le
émettre des doutes pour le virus de cultures
renard (3). Les expériences menées avec le
cellulaires en se basant sur l’opinion de
virus de la rougeole chez l’enfant sont, par
TAYLOR et PLOWRIGHT (29, selon
contre, loin d’être démonstratives (1, 28) et
laquelle ce virus-vaccin avait perdu tout
malgré le succès de certains cliniciens (5, 26),
caractère épithéliotrope et ne se répliquait que
la vaccination antimorbilleuse pernasale n’est
dans les cellules lymphatiques. Sans aucune-
pas entrée dans la pratique.
- 149 -

On peut se demander si, plus que la voie
inclus que les animaux pour lesquels la teneur
d’introduction, ce ne sont pas des caractéristi-
en anticorps était connue de façon certaine
ques propres à la souche utilisée qui intervien-
avant et après l’intervention.
nent. On notera dans cette optique que nos
Il est apparent qu’il existe 8 échecs authen-
essais ont été réalisés avec un virus bovipestique
tiques de la vaccination, ceux des veaux sans
de bas passage adapté aux cellules bovines.
anticorps qui n’ont élaboré aucune immunité.
Ce point mérite une investigation plus poussée.
On ne peut dire pour eux s’il s’agit d’un
Il n’en reste pas moins que si pratiquement
manque de réceptivité ou d’une faute dans le
l’administration pernasale de l’un ou l’autre
manuel opératoire; a priori, et étant donné
des virus-vaccins est efficace, cette voie d’intro-
l’ensemble des résultats, il paraît que cette
duction est une grosse consommatrice de virus
dernière hypothèse est la bonne. Si l’on exclut
puisque, pour tenter de couvrir toute la surface
ces animaux du calcul, on s’aperçoit qu’au
de la muqueuse, on est conduit à brumiser ou
titre sérique seuil de TN,” < 0,9, 72 veaux
à inoculer de 2 à 5 fois plus de vaccin que
sur 75, soit 96 p. 100, accusent une séro-
par voie sous-cutanée. Au regard des avantages
conversion après vaccination nasale (chiffre qui,
concédés qui seront commentés plus loin, il
au demeurant, ne tombe qu’à 86 p, 100 si l’on
apparaît que le reproche est mineur et que
comptabilise les 8 échecs). A TN,,) > 0,9
le prix du vaccin n’entre que peu en ligne de
l’immunisation est plus aléatoire puisqu’elle
compte lorsque l’on peut briser la barrière
tombe à 50 p. 100; il est tout de même remar-
humorale de l’immunité colostrale résiduelle
quable que certains veaux possédant une forte
des veaux.
immunité sérique colostrale répondent par une
montée d’anticorps. Pareille chose ne s’observe
Ce dernier point est digne d’intérêt. L’im-
jamais lors des vaccinations parentérales, où
puissance dans laquelle sont plongés les pla-
de simples traces d’anticorps colostraux rési-
nificateurs des campagnes de vaccination en
duels entravent l’immunogénèse (16, 24). Au
face de ce problème a conduit à la recherche
total, l’immunisation par voie pernasale permet
de l’utilisation possible d’un vaccin hétérologue,
l’immunisation active de nombre de veaux
en l’occurence le virus morbilleux MB 113 Y
encore sous le couvert de leur immunité
(21). Sur le terrain, pourtant, on se contente
colostrale. Tl resterait à savoir quelles sont la
de vacciner les veaux quel que soit leur âge,
durée et la qualité de cette immunité car
se réservant d’apposer la marque de vaccination
PLOWRIGHT et TAYLOR (16) ont montré
lors d’une seconde intervention réalisée en un
que des bovins possédant des traces d’anticorps
temps ultérieur, lorsqu’ils auront à coup sûr
sériques colostraux voyaient décliner rapide-
perdu leurs anticorps colostraux.
ment leur immunité active. Tel pourrait être
On pouvait se demander si la voie d’admi-
le cas de certains de nos veaux d’expérience
nistration pernasale n’apporterait pas de solu-
(nos 5668, 5830, 5134, 5552, 5554, 5573, 5577,
tion, au moins partielle, à ce problème de
5580, 5594, 5596 et 5329); beaucoup d’autres,
l’immunisation des veaux.
par contre, atteignent des titres d’excellente
qualité.
Pour la compréhension des résultats, les
Il paraît dès lors recommandable de ne pas
données des tableaux III, IV, VI et VII ont
hésiter à utiliser le procédé de vaccination
été regroupées dans le tableau X. On n’y a
pernasale pour vacciner les veaux plutôt que
d’utiliser la voie sous-cutanée conventionnelle.
TABLEAU No X
Les quelques veaux qui seront (( ratés )) pour
des raisons diverses seront retrouvés l’année
Montée
Titre sérique
Pas de montée
d'anticorps
résiduel
d'anticorps
d’après lors du passage annuel des équipes
vaccinales. Ce passage annuel régulier garantit
41
< 0,3
8
d’ailleurs le rattrapage des animaux qui per-
10
093
0
draient leur immunité active en même temps
1
096
0
que, par l’emploi d’un vaccin mixte (20), il
20
< 0,9
3
assure la protection antipéripneumonique.
2
172
2
3
' 1,2
3
Il paraît difficile de recommander l’utilisation
d’une sonde plastique plutôt que du vaporisa-
,
- 150 -

teur; les résultats acquis avec l’un et 1’autre
conversion sérique post-vaccinale. Une explica-
sont égaux. Tout au plus, peut-on dire que
tion logique, elle aussi à vérifier, vient à l’esprit.
le vaporisateur consomme moins de virus.
Les immuno-globulines des sécrétions nasales
bovines sont principalement des Ig A (12). Or,
Le procédé de vaccination pernasale a été
dans la technique indirecte de révélation des
utilisé dans d’autres circonstances pour l’im-
muco-anticorps utilisée, on s’est servi d’une
munisation des jeunes encore sous le couvert
globuline fluorescente de lapin antiglobuline
de l’immunité maternelle. OTT et GORHAM
sérique de bœuf. Les immunoglobulines séri-
(10) ont réussi à vacciner ainsi de jeunes
ques du bœuf sont à prédominance d’Ig G et
furets âgés de 36 à 47 jours, mais récemment,
d’Ig M; c’est donc dire que la globuline
FARRELL et collab. (9) n’ont pas vu de
fluorescente de lapin employée ne devait con-
supériorité à l’aérosol par rapport à la voie
tenir que très peu d’anticorps anti-Tg A,
sous-cutanée; il est possible que les particules
globulines qui sont précisément celles que l’on
de l’aérosol, pénétrant plus avant dans l’arbre
cherchait à mettre en évidence. Il paraît inté-
respiratoire, soient neutralisées par la lymphe
ressant de produire une globuline fluorescente
pulmonaire. Les poussins issus de poules vac-
anti-mucus nasal pour une telle recherche. On
cinées contre la maladie de Newcastle sont
remarquera que la critique qui vient d’être
protégés lorsque le vaccin B 1 est appliqué par
faite n’entache pas d’erreur les résultats anté-
voie nasale (27).
rieurement acquis sur l’absence d’immunoglo-
bulines de transfert dans le mucus nasal des
II reste un point dogmatique important à
veaux sous immunité colostrale, (18). Les
élucider pour expliquer le succès de la vaccina-
globulines du colostrum sont des Ig G 1 (4)
tion antibovipestique des veaux par voie per-
qui auraient été détectés par la globuline
nasale : c’est celui des sites de réplication du
fluorescente utilisée.
virus. II est difficile de penser aux amygdales
qui sont baignées de lymphe plasmatique
Le dernier point à commenter est celui de
chariant des anticorps. Doit-on songer alors
l’utilisation du virus morbilleux MB 113 Y par
aux petits follicules lymphoïdes de la muqueuse
voie pernasale.
nasale ou tout simplement à son épithélium
qui, lui, n’est pas au contact de muco-anticorps
Il paraît, dans cet essai, ne pas donner de
pestiques ? Seule une recherche à venir peut
résultats supérieurs au virus-vaccin antipes-
éclaircir ce point.
tique. En conséquence, son emploi n’a pas à
être recommandé. On a retrouvé le, comporte-
De cet essai, il reste troublant que l’appari-
ment immunologique particulier déjà signalé
tion de muco-anticorps pestiques n’a pas été
(21) de cette souche qui, authentique virus
détectée de façon aussi constante que celle à de la rougeole à l’origine, détermine la génèse
laquelle on pouvait s’attendre (tableaux IV et
d’anticorps antipestiques vrais à défaut d’anti-
VII) chez des Ve#aux présentant pourtant une
corps antimorbilleux.
S U M M A R Y
Trials of rinderpest nasal vaccination of cakes
with or without colostral immunity
Based on the established knowledge that colostral antibodies of calves
with maternal-derived immunitv are not found in the nasal mucus, the
authors have made nasal vaccination trials of such calves using eithe; the
tissue culture rinderoest vaccine or the MB 113 Y measles virus applied
with a plastic tubcng or a perfume hand-sprayer. This vacciiâtion
procedure allows the active immunisation of 96 p. 100 of calves with a
residual antibody titer TN,,, < 0,9 but also of some of those with higher
titer. The nasal vaccination procedure has hence to be put into practice
to break down the epizootiological cycle of rinderpest by reducing the
number of disease susceptible calves and giving a local immunity which
restrains viral replication.
- 1.51 -

RESUMEN
Ensayos de vacunacih contra la peste bovina
por via pernasal de terneros con o sin inmunidad calostral
A partir de la observation establecida segun la cual no se encuentran
10s anticuerpos del calostro en 10s muco-anticuerpos nasales de 10s terneros
que siguen teniendo la inmunidad materna1 transmitida, 10s autores
vacunaron dichos animales por via nasal con el virus-vacuna antipestico
de cultivas celulares o el virus morbilloso cepa MB 113 Y aplicado
mediante una sonda de plastico o un vaporizador. El procedimiento
permite la inmunizacion activa de 96 p. 100 de 10s terneros aun teniendo
un titulo serico residual de TN,,, < 0,9 y de algunos animales con mas
anticuerpos. Es titi1 que sea vulgarizado el método para interrumpir el
ciclo epizootiologico de la peste bovina con reducir el ntimero de terneros
receptivos a la enfermedad a1 producir una inmunidad local que prohibe
la replicacion del virus.
BIBLIOGRAPHIE
1. BLACK (F. L.) et SHERIDAN (S.R.), Studies on
14. PLOWRIGHT (W.) et FERRIS (R. D.), Studies
an attenuated measles-virus vaccine. IV. Admi-
with rinderpest virus in tissue culture. 1. Growth
nistration of vaccine by several routes, New Er?g!.
and cytopathogenicity, J. camp. Patk., 1959, 69 :
J. Med., 1960, 263 : 16.5-69.
152-72.
2. BOGEL (K.), ENDERS-RUCKLE (G.) et PRO-
15. PLOWRIGHT (W.) et FERRTS (R.D.), Studies
VOST (A.), Une réaction sérologique rapide de
with rinderpest virus in tissue culture. III. The
mesure des anticorps antibovipestiques, C.R.
stability of culture virus and its use in virus
Acad. Sci., Paris, 1964, 259: 482.
neutralization tests, Arck. Ces. Virusf., 1961, 11 :
3. BROZEIT (H. E.) et ACKERMANN (O.), Die
516-33.
Anwendung von
Staupe-Aerosol-Vakzine zur
16. PLOWRIGHT (W.) et TAYLOR (W.P.), Long
aktiven Immunisierung von Farmfüchsen, Klein-
term studies of the immunity in East-african
tierpraxis, 1969, 7 : 200-202.
cattle following inoculation
with rinderpest
4. BUTLER (5. E.), KIDDY (C. A.), MAXWETL
culture vaccine, Res. vet. Sci., 3967, 8: 118-28.
(CF.). HYLTON (M. B.) et ASOFSKY (R.),
17. PROVOST (A.), Essai de transmission de la
Synth&is of immunoglobulins by various tissues
peste bovine par aérosol virulent, Bull. epizoot.
of the cow. J. Dairv Sci.. 1971. 54: 1323-24.
Dis. Afr., 1958, 6: 79-85.
5. CHIN-YUN LEE - (G.),’ Intranasal vaccination
18. PROVOST (A.), Observations sur les muco-
with attenuated measles virus, Proc. Soc. Exp.
anticorps nasaux des bovins, Rev. Elev. Méd.
Biol. Med., 1963, 112 : 656-58.
vkf. Pays trop., 1970, 23 : 283-93.
6. Connaissances acquises récemment sur la peste
19. PROVOST (A.), Transmission de la peste bovine
bovine et son virus, Rev. Eh. Méd. vé/. Puys
par les veaux possédant une immunité antibovi-
trop., 1966, 19: 365-413.
pestique colostrale, Rev. Eh. Méd. ljbt. Pays
7. DUNCAN (J. R.) et THOMSON (R. G.), Preli-
trop. (à paraître).
minary observations on the effect of specific
20. PROVOST (A.), BORREDON (C.) et QUEVAL
immunity on nasal bacterial flora, Canad. J.
(R.). Recherches immunologiques sur la péri-
camp. Med., 1970, 34 : 90-93.
bnéumonie. X I I . U n vaccin- m i x t e antibovi-
pestique-antipéripneumonique inoculable en un
8. DUNCAN (J. R.) et THOMSON (R. G.), In-
fluence of immunization urocedures on Upper
seul temps, Bull. Off. ht. Epiz., 1969, 72 (1 a) :
respiratory tract immunity‘ in cattle, Canaa.- J.
165-203.
PROVOST (A.), MAURICE (Y.) et BORRE-
corno. Med.. 1970. 34: 94-100.
21. DON (C.), Protection antibovipestique conférée
9. FARRELL ;R. K.); SKTNWER (S. F.), GORHAM
aux bovins Dar le virus de la rougeole, Rev. Eh.
(J. R.) et LAVERMAN (L. H.), The aerosol and
Méd. vét. Pays trop., 1969, 21 : 145-64.
subcutaneous administration of attenuated egg
adapted distemper vaccine to ferret kits from
22. PROVOST (A.). MAURICE (Y.) et BORRE-
DON (C.), $Toi: sur la peste bovine expérimen-
distemper immune females, Res. Vet. Sci., 1971,
tale du dromadaire, Rev. Elels. Méd. l,ét. Pays
12 : 392-93.
trop., 1969, 21 : 293-96.
10. GORET (P.) et LE GALL (A.), Méthodes et
23. PROVOST (A.). MAURICE (Y.) et BORRE-
techniques des vaccinations locales, Encycl. vét.
DON (C.), C!omportement
clinique et immunolo-
Pér., 1960, 15-16: l-15.
gique lors de contamination bovipestique de
11. GUTEKUNST (D. E.), PATON (1. M.) et VO-
bovins vaccinés depuis plusieurs années contre la
LENEC (F. J.), Parainfluenza 3 vaccine in cattle :
peste bovine avec des vaccins de culture cellulaire,
comparative efficacy of intranasal and intra-
Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1969, 21. : 453-64.
muscular route. J. am. vet. med. Ass., 1969, 15.5:
24. SINGH (K. V.), OSMAN (0. A.), BAZ (T. A.) et
1 8 7 9 - 8 5 .
ELCICY (1. F.), The use of tissue culture rinder-
12. MACH (J. P.), The bovine secretory immune
pest vaccine for egyptian cattle and water buf-
system, J. dairy Sci., 1971, 54 : 1327.
faloes, Corne11 vet., 1967, 57: 465-79.
13. MAURICE (Y.), PROVOST (A.) et BORREDON
25. TAYT.OR (W. P.) et PLOWRIGHT (W.), Studies
IC.). Possibilités et limites de la réaction d’inhi-
on the pathogenesis of rinderpest in experimental
bition de I’hémagglutination morbilleuse dans la
cattle. I[I. Proliferation of an attenuated strain
sérologie de la peste bovine, Rev. Eh. Mid. véi.
in varions tissues following subcutaneous inocu-
Pays trop., 1969, 22 : 1-8.
lation, J. Hyg., Camb., 1965, 63 : 263-75.
- 152 -

26. VEDA (S.), Studies on the combined use of
nation studies with Newcastle disease vaccine
killed and live measles vaccine. On the advantage
(intranasal type) in parentally immune and
of the inhalation method of live vaccine, Virus
susceptible chicks, PouItry Sci., 1953, 32: 103-06.
(Japan), 1966, 16 : 16-28.
28. ZDANOV (V. M.) et FADEEVA (L. L.), Pro-
27. WHITE (H. F.), HANSON (E. L.) et ALBERTS
blems of development of measles virus, Yop.
(0. J.), Studies on Newcastle disease. X. Vacci-
Virus. (Moscou), 1959, 5: 51-57.
t
.
- 153 -