Laboratoire National d’Elevage et de Recherches...
Laboratoire National d’Elevage
et de Recherches Vétérinaires
BP : 2057 Dakar-Hann
;’
1 INSTITUT SENEGALAIS
(Sénégal)
f DE
RECHERCHES AGRICOLES
PRQGRAMME PATHOLOGIE
ANIMALE
DIRECTION DE RECHERCHES SUR LA SANTE
ET LES PRODUCTIONS ANIMALES (D.R.S.P.A.)
SITUATION ACTUELLE DE L’IMMUNITE NATURELLE VIS A VIS DU
VIRUS DE LA FIEVRE DE LA VALLEE DU RIFI’ CHEZ LES RUMINANTS
DOMESTIQUES DU SENEGAL
Yaya THIONGANE, Modou Moustapha LO, Hervé ZELLER et Justin Ayayi AKAKPO
Communication présentée aux
II. Journées scientifiques du réseau Biotechnologies Animales de I’UREF.
BIOTECHNOLOGIES DU DIAGNOSTIC ET DE
LA PREVENTION DES MALADIES ANIMALES
LIEGE (Belgique) 13-15 octobre 1993
Réf. : 029/Patho. Anm.
octobre 1993

TTTm SITUATION ACTUELLE DE L’IMMUNITE NATURELLE VIS A VIS
DU VIRUS DE LA FIEVRE DE LA VALLEE DU RIFT CHEZ LES
RUMINANTS DOMESTIQUES DU SENEGAL.
AUTEURS: Yaya Thionganel, Modou Moustapha Lo*, Hervé Zeller 2et
Justin Ayayi Akakpo3.
1: Laboratoire National de l’elevage et de Recherches Vétérinaires de Dakar-
Hann( LNERV ), Institut Sénégalais de recherches Agricoles( ISRA ) ,
BP: 2057, Dakar( Sénégal).
2: Institut Pasteur de Dakar, BP: 220, Dakar(Sénéga1).
3: Ecole Inter-états des Sciences et Médecine Vétérinaires( EISMV),
BP: 5077, Dakar( Sénégal).
RESUME
Depuis que la fièvre de la vallée du Rift(FVR) s’est manifestée, pour la
première fois, en Octobre-décembre 1987, dans le Delta du fleuve Sénégal,
une surveillance clinique et sérologique des ruminants domestiques( Ovins,
Caprins et Bovins) est mise en place.
Les anticorps sériques spécifiques au virus de la FVR sont recherchés par les
tests de séroneutralisation et ELISA( IgG et IgM).
Nous présentons les résultats les plus récents du suivi post épizootique
réalisé dans différentes zones écologiques du Sénégal( du Nord au Sud ):
D’abord, la vallée du fleuve Sénégal( Zones d’irrigation en climat
sahélien ) où la FVR a sévi en 1987. Elle est considérée comme la zone à
risque et est la plus anciennement Surveillée( depuis 1988 ). Le suivi a
montré une période de silence post-épizootique dans les troupeaux
d’animaux sentinelles. Cette situation s’est traduite par le fait qu’aucun cas
clinique n’a été décelé mais aussi que la séroprévalence n’a cessé de baisse1
d’année en année dans cettte vallée.
Chez les petits ruminants, la séroprévalence est revenue à son niveau
d’avant épizootie: 5plOO de positifs en 1991( N=600, X=30 ) et 4~100 en 1992(
N=271, X=l1 ).
2

Chez les bovins, la baisse de prévalence est moins forte et est de 23,56plOO
e n 1991(N=450,X=106).
Ainsi, dans cettte zone à risque, les petits ruminants, réputés trés sensibles
au virus, sont redevenus totalement réceptifs.
Ensuite, le Ferlo( Climat sahélien, Iluviométrie inférieure à 600 mm,
Zone de transhumance pour le cheptel de la vallée du fleuve Sénégal ), les
petits ruminants y sont plus infectés que ceux de la vallée: 7,5plOO de
seropositifs en 1992( N=120, X=09 ).
Cette zone du ferlo, bien pourvue en mares temporaires, apparaît comme
un endroit probable de maintien du virus entre les périodes d’épizooties. Il
en résulterait des risques de foyer de FVR dans la vallée du fleuve Sénégal
par réintroduction du virus à partir de ce foyer du Ferlo.
Enfin, la partie australe du pays notamment en Casamance et à
Kédougou ( Climat guinéen, Pluviométrie supérieure à 1000 mm ), les
petits ruminants, avec lplO0 de séropositifs en 1992, semblent les moins
infectés du pays.
Les bovins présentent une séroprévalence pouvant s’élever jusqu’à 12~100
en 1992 pour la région de Kolda.
Les différences constatées entre les zones écologiques, les modes d’élevage,
les espèces animales et leurs conséquences sur l’évolution de la FVR sont
discutés.
MOTS C L E S : Fièvre de la vallée du Rift, Anticorps, Ruminants
domestiques, Sénégal, Sérosurveillance.

La fievre de la vallée du Rift( FVR ) est une zoonose due à un virus, de la
familles des&mttwWi&e, appartenant au groupe des Pl~l&ovirus( 4 ).
Depuis 1910, date de la première description, la FVR a sévi dans
pratiquement toutes les zones écologiques du continent africain( 1, 2,3 ).
Mais c’est en 1987 que l’Afrique de l’Ouest entre dans l’aire d’activité du
virus de la FVR, avec le foyer survenu dans la vallée du fleuve Sénégal,
autour de la ville de Rosso, en Mauritaniec 3 >. Ce foyer fut caractérisé pal
une forte mortalité des jeunes animaux, et aussi, par un fort taux
d’avortements chez les femelles gravides. De plus, la population humaine a
été trés fortement touchée.
Au Sénégal, depuis cette première épizootie, aucun cas clinique n’a été
signalé{ 5,6 ). Ce qui laisse à penser à une phase de silence post épizotique,
comme cela est décrit classiquement. Toutefois, l’éventualité que le virus
puisse circuler, à bas bruit, doit rester à l’esprit. Elle constitue une des
conditions du maintien du virus dans la nature. En raison des résurgences
possibles de l’activité virale, un programme de surveillance sérologique a
été instauré par le suivi de l’état immunitaire du cheptel des zones
enzootiques.
La présente étude fait le point des enquêtes sérologiques menées en 1991 et
1992 chez les ruminants domestiques du Sénégal.
Les enquêtes sérologiques ont été menées dans les trois principales zones
écologiques du Sénégal. Ces zones sont du Nord au Sud:
2.1.1: La zone sahélienne
.
C’est la zone la plus sèche du pays car la pluviométrie ne dépasse pas
400 mm dans le Nord du Sénégal. La saison des pluies dure trois( 3 ) mois.
Elle englobe la vallée du fleuve Sénégal, les parties septentrionale et
centrale de la zone sylvopastorale et du Bassin arachidier.
21.2: La zone soudanienne:
La saison des pluies, un peu plus longue, dure quatre à cinq mois avec des
précipitations allant de 650 mml au nord sous influence sahélienne) à 900
mm au sud. C’est la zone des savanes plus OLI moins arborées.

Elle comprend les parties méridionales de la zone sylvopastorale et du
bassin arachidier et les Iles du Saloum.
Les populations s’adonnent à la fois à l’agriculture et à l’élevage.
2.1.3: La zone guinéenne:
La saison des pluies y est de Cinq( 5 ) mois mais la pluviométrie est
importante( 1500 mm/an ). Cette zone est caractérisée par une forêt dense
semi séche.
Elle concerne la Casamance et la partie sud du Sénégal oriental.
L’élevage concerne exclusivement les races trypanotolérantes et s’y pratique
selon le mode sédentaire.
Les prélèvements de sang concernent les ruminants domestiques,
notamment les petits ruminants et les bovins.
Pour chaque animal prélevé, l’espèce, l’âge et le sexe sont mentionnés.
L’âge est déterminé par l’état de la denture.
Au niveau de chaque site ou troupeau, un échantillon réprésentatif
d’animaux est prélevé.
a) Dans la vallée du fleuve Sénégal:
Les animaux appartiennent à des éleveurs peuls qui pratiquent un élevage
traditionnel extensif avec de la transhumance vers le sud( le Ferlo ) en
saison sèche.
Les sites de prélèvements, au nombre de 9, sont répartis entre les trois
parties du Bassin versant du fleuve Sénégal: la Basse vallée ou le Delta , le
cours moyen et le cours supérieur
Les petits ruminants ont été suivis sérologiquement et cliniquement depuis
1986 ( Thiongane et col, 1991 ).Le nombre de petits ruminants prélevés est de
600 en 1991 et 274 en 1992.
Chez les bovins, la surveillance a débuté en 1990( Thiongane et col, 1990 ).
En 1991, 503 bovins ont été saignés pour toute la vallée du Sénégal alors qu’
en 1992, seuls 103 bovins du Delta Sénégal ont fait l’objet de prélèvements.
b) Dans le Ferlo ou Zone sylvopastorale.
C’est le domaine de l’élevage par excellence du pays et est surtout la zone
de transhumance pour le cheptel de la vallée de fleuve Sénégal.
En 1992, 120 petits ruminants provenant de 4 troupeaux vivant ou en
transhumance dans la zone d’influente du Forage de Barkédji ont tlté
étudiés.

a) Dans le bassin arachidier.
En 1991, 479 bovins de race zébu Gobra, répartis entre 14 sites, ont été
prélevés dans le département de Gossas( Région de Fatick ).
b) Dans les Iles du Saloum.
En 1992, 11 sites y ont été visités dans le département de Foundiougne( Iles
du Saloum ). 378 prélèvements de sang ont été obtenus chez les bovins de
race taurine Ndama.
De 1991 à 1992, des enquêtes sérologiques y ont été réalisées aussi bien chez
les petits ruminants que chez les bovins.
Chez les bovins de race taurine Ndama, seules les régions de Kolda et
Tambacounda ont été étudiées.
En 1991, 227 prélèvements ont été obtenus de 6 sites dans le département de
Vélingara( Kolda ) et 503 bovins de 13 sites dans le département de
Tambacounda.
En 1992, 318 bovins Ndama ont été saignés à partir de 10 sites dans le
département de Kédougou( Tambacounda ) contre 607 prélèvements de 17
sites dans le département de Sédhiou( Kolda ).
Chez les petits ruminants de race naine, toutes les trois régions de cette zone
climatique ont été visitées en 1992.Les prélèvements réalisés ont été de 126
pour la région de Ziguinchor, de 170 pour la région Kolda et 191 poui
Tambacounda.
23-l: Ia zc&?mm-on ( SN ),
Les sérums sont testés par l’épreuve d’inhibition de l’effet cytopatogène du
virus de la FVR( souche SMITHBURN ) sur culture de cellules Véro.
Les sérums positifs sont ceux qui neutralisent 100 DCP50 du virus à la
dilution 160( 6 ).
232 IE test ELISA,
Ce test est effectué par l’Institut Pasteur de Dakar( 1 ).
6

Il permet de détecter les anticorps de classe G et M dans les sérums déja
testés en SN. Il utilise comme antigène viral la souche humaine ( MAUR 2).
III. RESULTAIS El- DISCUSSION I
a) chez les petits ruminants,
En 1991, la prévalence en anticorps neutralisants le virus de la FVR est de
5.00 pi00 ( N= 600, X=30)alors que celle de 1992 se situe à 4.OOplOO( N=274,
X=l1 ). Ainsi, on constate qu’entre 1991 et 1992, la dimunition progresive de
la séropositivité, déjà constatée depuis 1988, s’est poursuivie dans la valleé
du fleuve Sénégal. ( Tableau No2 )
La séropositivité notée en 1992 est trés liée à l’âge des animaux étudiés:
72.7 p 100 des animaux porteurs d’anticorps ont plus de quatre ans d’âge(
avec huit incisives adultes). Les jeunes adultes, de 2 à 6 dents adultes, sont
essentiellement séronégatifs. En fait, les animaux séropositifs sont ceux qui
ont été infectés lors de l’épizootie de 1987 et leurs produits qui possèdent des
anticorps maternels( Tableau No5 ).
La prévalence en anticorps anti virus de la FVR baisse au fur et à mesure
que l’on remonte le cours du fleuve. En 1992, l’évolution est la suivante:
06.3 pi00 ( N=lll )dans le Delta, 03.9 plOO( N=l02 ) dans le cours moyen et
0.00 p lOO( N=61 ) dans le cours supérieur.
Aucun animal n’a été trouvé porteur d’anticorps de classe M en 1991
comme en 1992.
b) chez les bovins,
En 1991, la prévalence générale est 23.5 p lOO( N=450 ) pour les trois parties
du bassin du fleuve Sénégal.Comme chez les petits ruminants, les bovins
du Delta, avec 28.1 p 100 de positifs, apparaissent plus infectés que ceux des
deux autres parties du fleuve: 24.5 plOO( N=163 ) pour le cours moyen et 14.1
~100 pour le cours Supérieur( Tableau No1 ).
En 1992, seuls les bovins du Delta ont été étudiés.La prévalence obtenue,
23.3~100, est plus faible que celle de 1991.
Tous les bovins prélevés, en 1991 et en 1992, sont négatifs en anticorps anti
FVR de classe M.
En somme, depuis 1988, la prévalence sérique en anticorps anti virus de la
FVR n’a cessé de baisser aussi bien chez les petits ruminants que chez les
bovins de la vallée du Sénégal.De plus , aucun animal n’ a été trouvé
porteur d’anticorps de classe M depuis 1989( Thiongane et col, 1990 ). Ces
7

deux faits prouvent l’absence d’activité virale dans les troupeaux SUiViS
dans la vallée du fleuve Sénégal.
Chez les petits ruminants, la séroprévalence est passée de 24.4 plOO( N=303,
X=74 ) en 1988 à 4.00 p 100 en 1992 pour toute la vallée du Sénégal.Dans le
Delta où la FVR a sévi en 1987, la baisse a été plus importante car elle va de
71.7 ~100 en 1988 à 06.3 pi00 en 1992,Ainsi, on note que les petits ruminants,
espèces réputées les plus sensibles au virus de la FVR, sont redevenues, à
l’heure actuelle, totalement réceptifs à une nouvelle infection virale parce
qu’ils ont perdu toute couverture immunitaire. De plus, l’absence
d’anticorps de classe M, témoins d’infection récente, semble corroborer
l’absence de circulation du virus dans cette zone sahélienne.
Le fait qu’on ait pas détecté de signe clinique de FVR montre bien l’existence
d’une phase de silence post épizootique.
Chez les petits ruminants, la baisse a été plus rapide que chez les
bovins.Chez ces derniers, de 1990 à 1992, la séroprévalence est passée de 36.9
p 100 à 23.3 pi00 dans la Basse vallée ou Delta du fleuve Sénégal.Cette
différence est à mettre à l’actif d’un turn over plus rapide chez les petits
ruminants dont la population âgée de moins d’un an représente 50 p 100 de
l’effectif des troupeaux en zone sahélienne.Ainsi, chaque année apporte un
fort contingent d’animaux neufs et dépourvus d’anticorps anti virus de la
FVR.
A l’heure actuelle, la séroprévalence chez les petits ruminants de la Vallée
du fleuve Sénégal est revenue à son niveau d’avant l’épizootie de 1987.
En 1992, la prévalence obtenue chez les petits ruminants était de 7.5 p 100 (
N=120, X=09). Elle est plus élevée que celle notée dans la vallée du fleuve à
la même époque. Un animal appartenant à un troupeau transhumant a été
trouvé porteur d’anticorps anti FVR de classe M.
Cette partie sahélienne apparaît comme une importante zone d’enzootie en
raison de son taux d’infection actuelle plus élevée que celui de la vallée du
fleuve Sénégal. De plus, la présence d’un animal séropositif en IgM en fait
une zone de circulation du virus, à bas bruit, au niveau de certains sites
comme les forages ou les mares temporaires.
Cette circulation de virus dans cette zone de transhumance peut être lourde
de conséquences: il est possible penser que des animaux de la vallee en
transhumance
s’infectent lors de leur séjour dans le ferlo et qu’ils
réintroduisent le virus dans la vallée au retour de leur tranhumance. Dans
la situation actuelle, le virus diffusera facilement parce que les animaux
sont sans couverture immunitaire.
8

Les résultats sérologiques obtenus montrent une nette différence chez les
bovins des deux départements de la région de Fatick: Gossas( Bassin
arachidier) et Foundiougne( Iles du Saloum ).
La prévalence était de 03.5plOO( N=479, X=l? ) pour le département de
Gossas en 1991 et de 12.6plOO( N=378, X=48 ) pour le département d e
Foundiougne en 1992.
L’analyse des résultats en fonction des classes d’âge révèle que la
séropositivité dans les Iles du Saloum ne concerne que les animaux de trois
ans d’âge et plus. Au contraire, dans le Bassin arachidier, toutes les
catégories d’âge sont infectées par le virus de la FVR( Tableaux No 1 et 0
).Toutefois, cette infection indique l’existence d’une activité virale dans le
Bassin arachidier et ne concerne que certains sites localisés dans la partie
Nord sous influence sahélienne.11 important de noter que cette zone reçoit
des animaux transhumant du Ferlo.Le Bassin arachidier apparaît comme
une extension du foyer de circulation du Ferlo par l’intremédiaire des
animaux transhumants.
Au contraire, dans les iles du Saloum, le caractère insulaire fait que les
animaux sont relativement dpargnés d’une contamination à partir du foyer
continental, de faible activité. Ils ne sont atteints que par un foyer
épizootique, comme celui de 1987, car l’ampleur de la circulation du virus
est telle que beaucoup d’espèces de moustiques peuvent devenir des
vecteurs potentiels du virus. Mais lorsque la circulation est faible comme
c’est le cas actulellement les animaux des Iles du Saloum ne sont pas
concernés.
a) les bovins,
En 1991, les animaux prélevés dans les deux régions de Tambacounda
( N=503 ) et de Kolda( N=227 ) ont présenté des taux d’infection identiques
de 06,lplOO( Tableaux N” 1,7 et 8 )
Dans la région de Tambacounda, 11 des 13 sites visités sont apparus infectés
par le virus. Toutes les categories d’âge sont concernées Le site de Dialacoto
est remarquable par sa forte prévalence, 17.5plOO( N=40, X=07).
9

Dans la région de Kolda, quatre(4 ) des Six( 6 > sites du département de
Vélingara sont apparus infectés. Parmi ceux ci, le site de kandia présente le
taux le plus élévé: 20.5 plOO( N=38, X=08 ). La séropositivité est
répartie
entre les quatre classes d’âge.
En 1992, la région de Kolda(Département de Sédhiou) a montré un taux
d’infection de 12.6 PlOO( N=607, X=77 ) contre 03.7 plOO( N=318, X=12 ) pour
celle de Tambacounda( Département de Kédougou ).
L’analyse détaillée montre que:
- Le pourcentage de troupeaux infectés de Tambacounda, 70 p 100, est
plus faible que celui de kolda(Sédhiou ), 88.2 p 100.
- La séropositivité concerne toutes les classes d’âge dans le
Tambacounda alors que dans la région de kolda, les jeunes adultes, de 2 à 3
ans ans d’âge sont depourvus d’anticorps antivirus de la FVR.
- Un seul site, celui de Missira dans le Tambacounda, présente un
intérêt parce que la prévalence en anticorps anti FVR de 12.5 ~100 est
relativement élevée et que cette séroprévalence touche toutes les catégories
d’âge.
Ainsi, en 1991, des indices de circulation du virus sont révélés dans les
régions de Tambacounda et de Kolda dans les sites respectifs de Dialacoto et
de Kandia.Alors qu’en 1992, seul le site de Missira dans la région de
tambacounda héberge une activité virale.
b) les petits ruminants,
En 1992, les seroprévalences obtenues au niveau des trois régions de
Ziguinchor, de Kolda et de Tambacounda sont toutes trés faibles. Elles sont
respectivement de 1.5plOO( N=126, X=02 ), l,lplOO( N=l70,X=02 ) et lplO0
( N=191, X=02 )Elles ne concernent que des animaux et leurs produits.
Ainsi, une absence d’activité virale est constatée chez les petits ruminants
dans toute la zone guinéenne en 1992.
Cette zone apparaît alors enzootique parce que l’infection virale y est
présente chez toutes les espèces animales domestiques bien qu’aucun
épisode clinique de FVR n’ait été mis en évidence.
La trés faible infection décelée chez les petits ruminants reste une énigme
pour la zone guinéenne.
Chez les bovins, il a été mis en évidence une circulation du virus de la FVR
dans des sites localisés dans 2 régions( Tambacounda, Kolda ) sur les 3 que
comptent cette zone.
La circulation du virus apparaît plus active dans la partie orientale de la
zone guinéenne.11 est important de souligner que les troupeaux de bovins,
dans lesquels le virus circule, sont tous localisés dans les départements de
1 0

Vélingara, de Tambacounda et de kédougou et sont dans la zone d’emprise
du Par National de Niokolo Koba( PNNK ).
Une transmission du virus de la FVR au cheptel domestique est possible à
partir du réservoir faunique du PNNK?
L’existence d’un réservoir du virus de la FVR dans la faune sauvage peut
expliquer la persistence de la circulation du virus dans ces troupeaux qui se
contaminent par des contacts répétés au niveau des points d’eau et des
pâturages avec la faune sauvage infectée.
Il est également connu que les troupeaux de ruminants domestiques de la
vallée du fleuve Sénégal et du Ferlo transhument, de plus en plus souvent,
dans le département de tambacounda, surtout en période de sécheresse. Il
est loisible de penser que ces troupeaux transhumants se contaminent au
contact des animaux autochtones domestiques ou sauvages.Et, au retour de
leur transumance, ils peuvent introduire le virus dans la vallée du
Sénégal.Les conditions écologiques de la Vallée( eau douce toute l’année
dans les marigots et les périmètres irrigués pour la culture de riz) favorisent
la pullulation des moustiques( vecteurs du virus ) et l’apparition de
l’épizootie par piqûres de moustiques.La diffusion de la maladie est facile
parce que les animaux de la vallée sont sans couverture immunitaire.
IW CONCLUSIONSI
La FVR reste une menace au Sénégal.
Dans la Vallée du fleuve Sénégal, où elle a sévi en 1987, tous les animaux
sensibles, surtout les petits ruminants, sont redevenus réceptifs à une
nouvelle infectioncelle ci pourrait être provoquée par une réintroduction
accidentelle du virus par les troupeaux transhumants qui seraient infectés
dans les zones circulation de virus localisés dans le Ferlo, le Bassin
arachidier et les régions australes de Tambacounda et de Kolda.
Cette situation rend nécessaire la poursuite de la surveillance de la Vallée
fleuve Sénégal( zone à risque ) et des études épidémiologiques dans les
zones d’enzooties. Ces études doivent permettre d’élucider, entre autres, le
rôle des vecteurs et du réservoir faunique dans le maintien du virus au
niveau de certains sites.
11

Vs BlBIJOGRAPHIE
1” Akakpo , A.J., Somé, M.J.R., Bornarel, P., Jouan, A. & Gonzalez, J.P.
Epidémiologie de la Fièvre de la vallée du Rift en Afrique de l’Ouest:
enquête sérologique chez les ruminants domestiques au Burkina Faso.
Bull. Soc. Path. exot., (1989) 82. 321-331.
IA
2” Davies, F.G., Linthicum, K.J. & James, A.D.
Rainfall and epizootic Rift Valley Fever
Bull. WH0.,(1985), 63( 5 ): 941-943.
3” Ksiazeck, T.G., Jouan, A., Meegan, J.M., Le Guenno, B., Wilson, M., Peters,
C.J., Digoutte, J.P., Guillaud, M., Ould Merzoug, N. and Touray, E.M.
Rift Valley fever among domestic animals in the recent West African
outbreak.
Res. Viro1.,(1989), 140, 67-77.
4” Logan, T.M., Davies, F.G., Linthicum, K.J. and Ksiazeck, T.G.
Rift Valley fever antibody in human sera collected after an outbreak in
domestic animal in Kenya
Transactions of the Royal Society of tropical Medicine and Hygiene.,(l992),
86, 202-203.
5” Thiongane, Y., Zeller, H ., Faty, H.G. & Akakpo, J.A.
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Presented at the 39 th Annual Meeting of The American Society of Tropical
Medicine and Hygiene, New Orleans Marriott, New Orleans, Louisiana,
November 4- 8, 1990.
6” Thiongane, Y., Gonzalez, J.P., Fati, A. & Akakpo J.A.
Changes in Rift Valley fever Neutralizing antibody pervalence among the
small domestic ruminants following the 1987 outbreak in the senegal river
Basin.,
Res. Virology.,(l991), 142, 67-70.
12

TABLEAU N-1: SEROPREVALENCE EN ANTICORPS ANTI FVR CHEZ
LES BOVINS DE DIFFERENTES ZONES ECOLOGIQUES DU SENEGAL EN
1990, 1991 ET 1992.
'1990
1991:
1992
Vallée d u 6271172
450/ 106
103/24
Fleuve
( 274 1
( 233 )
( 233 )
Sénégal
CRZ d e 448141
N D
ND
Dahra
( 09,l 1
Bassin
ND
479/17
378/ 48
sou* - e arachidier
( 03,5 1
( 12,6 1
Kolda
203/39
227/14
607,‘77
gui-ne
( 192 1
( 06,l 1
( 124 )
Tamba-
N D
503/ 31
318/12
counda
( 6.1 I
( 03.7 I
TABLEAU N’2r SEROPREVALENCE EN ANTICORPS ANTICORPS ANTI
FVR CHEZ LES PETITS RUMINANTS DE LA VALLEE DU FLEUVE
SENEGAL DEPUIS L’EPIZOOTIE DE 1987.
Année!s/
l!m
1989
l!Ml
199l
1992
Cours du
flewe
-t@
39/28
159/38
105/09
190/18
111/07
vallée ou ( 71,7)
( 2V 1
( 08,5 1
( 09,4 1
( 06,3 1
172137
115/18
259/26
210/10
102/04
( 213 )
( 156 1
( OV 1
( 04,7 1
( 03,9 1
I92/09
157/08
1231/04
1200/02
I61/00
supérieur ( 09,7 )
( 14,O )
( 01,7 )
( 400 )
( oo,o )
Total
3m/74
=/a
-/=
a/30
274/11
GWN
09m
(WI
(5po)
(040)
13

TAT3LEA~N”3~ SEROPREVALENCE CHEZ LES BOVINS DE LA VALLEE
DU FLEUVE SENEGAL DEPUIS 1990.
-k/
1990
1991.
1992
colus du fleuve
-ti

Basse vaMe ou 249/92
181/51
103/24
( 36,9 1
( 283 1
( 233 1
-=!Y-
222/60
163/40
ND
( VO 1
( 245 >
Gans~e~~
156/20
106/15
ND
( 123 1
( 14,l 1
TABLEAU N-4 EVOLUTION POST EPIZOOTIQUE DE LA
SEROPREVALENCE EN ANTICORPS ANTI FVR CHEZ LES BOVINS
DANS LA VALLEE DU FLEUVE SENEGAL EN FONCTION DES CLASSES
D’AGE:
Années/
1990
199l
1992
Classes d’âge
Jeunes
199/19( 09,5 >
154/12( 07,7 )
35/04( 11,4 )
Adultes
428/153(35,7)
296/94( 31,9 )
68/20( 29,4 >
Total
627 /172( 27.4 )
~/106(3,25)
lww =31
14

TABLEAU N-5: EVOLUTION POST EPIZOOTIQUE DE LA
SEROPREVALENCE EN ANTICORPS ANTI FVR CHEZ LES PETITS
RUMINANTS DE LA VALLEE DU FLEUVE SENEGAL EN FONCTION DES
CLASSES D’AGE.
h-l
1989
1991
W92
-v
Dents de lait
115/09( 07,8 )
196/02( 1,0 )
69/ 02( 02,8 )
Deux( 2 ) dents 43/05( 11,6 )
66 / OO( 0,O)
26/01( 03,8 )
adultes
Quatre( 4 > dents 19/02( 10,5 )
82/01( 01,2 >
38/00( 0,o >
adultes
S i x ( 6 ) d e n t s 34/06(17,6)
48/01( 02,O )
49/ OO( 0,o )
adultes
I
8
1
Huit( 8 ) dentsj120/42(35)
1208/26( 12,5 )
192/ 08( 08,6 )
adultes
TCYi%l
TABLEAU N-a- SEROPREVALENCE EN ANTICORPS ANTI FVR CHEZ
LES BOVINS DE LA REGION DE FATICK( BASSIN ARACHIDIER, ILES DU
SALOUM, ZONE SOUDANIENNE ) EN 1991 ET 1992 SELON LES CLASSSE
D’AGE.
FOU&kYUgW
(Il#ZSdUsalouIII)
(hWd1992)
751 OO( 00,o )
88/00( 00,o )
105/12( 11,4 )
110/36( 32,7 )
15

TABLEAU NI’ 7: SEROPREVALENCE EN ANTICORPS ANTI FVR CHEZ
LES BOVINS DE LA REGION DE KOLDA ( ZONE GUINEENNE ) SELON
LES CLASSES D’AGE EN 1991 ET 1992 :
-1
V&ngafa
!sdhïou
-m
(EnMaï199l)
(EnMaï1992)
lan
57/03( 05,2 )
158,‘20( 126 )
2ans
56/03( 05,3 >
144 / OO( 00,o )
sans
55/ 02( 036 >
135/01( 0,7 )
4anSetphE
59/06( 10,l )
170/56( 32,9 )
TCYTAL
=7/w ml 1
607177(1261
TABLEAU N-8 SEROPREVALENCE EN ANTICORPS ANTI FVR CHEZ
LES BOVINS DE LA REGION DE TAMBACOUNDA( ZONE GUINEENNE)
SELON LES CLASSES D’AGE EN 1991 ET 1992.
-baIpe
(EnAvrïl19!3l)
(ETlMai1992)
la
124/01( 0,8 )
75/ 03( 4,0 )
2s
123 / 06( 4,8 )
74/01( 1,3 )
sans
126 / 07( 5,5 )
80/ 02( 2.5 )
I
4ans etplus
130/17( 5,3 )
89; 061 6;8 ;
TOTAL
=mmw 1
3l8/12( 03,7)
1 6

Fig. 1 : Evolution de la séroprévalence post épizootique de la FVR
chez les petits runinants de la vallée du Fleuve Sénégal
n Delta
60 -
lzl Cours moyen
:;::y::3
fzl
i$$$ Cours supérieur
:.:.x.:.:.
4 0 -
2 0 -
07
1988
1 9 8 9
1 9 9 0
1 9 9 1
1 9 9 2
Années
1 7

Fig. 2 : Evolution de la séroprévalence post épizootique de la FVR
chez les bovins du Delta du Fleuve Sénégal depuis 1990
4o 1
A
i
1
1990
1991
1992
Années

Fig. 3 : Evolution de la séroprévalence post épizootique de la FVR
chez les petits runinants du Delta du Fleuve Sénégal depuis
1988
80 -
60 -
40 -
20 -
0-t
1988
1989
1990
1991
1992
Années
1 9

Fig. 4 : Evolution de la séroprévalence post épizootique de la FVR
selon les classes d’âges chez les petits runinants du Delta
du Fleuve Sénégal
Dents de lait
lzil Deux dents adultes
40
;$g:s
.:<.z:
s*
Quatre dents adultes
III
@il Six dents adultes
30
q Huit dents adultes
20
10
1989
1991
1992
2 0

Différentes zones climatiques du Sénégal
l12O
1: Zone sahélienne
2: Zone soudanienne
3: Zone guinéenne
Forage de Barkédji
@: parc national du Niokolo-Koba
0
21

Localisation des troupeaux sentinelles dans le
Bassin du Fleuve Sénégal
MAURITANIE
I-P
Dagana
Podor
I
1OOkm
1
1 Delta II Cours moyen III Cours supkieur
22