INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES ...
INSTITUT SENEGALAIS DE
RECHERCHES AGRICOLES
ETUDES ET DOCUMENTS
PRODUCTIVITE
DU ZEBU GOBRA
AU CENTRE
DE RECHERCHES
ZOOTECHNIQUES
DE DAHRA (SENEGAL)
R.S. SOW, J.P. DENIS, J.C.M. TRAIL
P.I. THIONGANE, M. MBAYE et 1. DIALLO
ISSN 0850-8798
V O L 1 No2
1988

ISRA
Institut StWgalais de Recherches Agricoles
76, rue Mousse Diop
BP 3120
DAKAR, SENEGAL
Téléphone 21 24 25 / 22 66 28
Document réalis par la
Direction des Recherches sur la Sant6 et les Productions Animales
Laboratoire National de I’Elevage et de Recherches VQt6rinaire.s
Rte du Front de Terre
BP 2057 DAKAR HANN
SENEGAL
Tel 21 12 75 - 21 51 46
R.S. SOW, P.I. THIONGANE, M. MBAYE et 1. DIALLO
sont des chercheurs de I’ISRA
J.P. DENIS
est chercheur de I’IEMVT-CIRAD
en service à I’ISRA
J.C.M. TRAIL
est chercheur du CIPEA (Centre International pour I’Elevage en Afrique)
0c ISRA 1988

2
1 AVANT ~f~0p0s )
En Février 1984, le Centre International pour I’Elevage en Afrique à offert une bourse
à un chercheur sénégalais, pour analyser et interprêter à Nairobi (Kenya) des données recueil-
lies sur le zébu Gobra du CRZ de Dahra.
Le travail s’est effectué en 2 étapes :
+ mise en forme des données : Nairobi (Kenya)
+ traitement informatique
: Addis Abeba (Ethiopie)
Les résultats portent sur une partie des données (1961- 1983) obtenues au CRZ de Dahra.
Les informations recueillies entre 1954 et 1968 avaient déjà fait l’objetd’un bilan, c’est pourquoi
elles n’ont pas été prises en compte.
Quelques suggestions et recommandations sont faites dans ce document. On pourra
éventuellement approfondir la réflexion dans le cadre de publications sectorielles sur les
résultats.
Les auteurs remercient toute l’équipe du F’rogramme “Livestock Productivity and
Trypanotolerance” de Nairobi ainsi que les informaticiens du siège à Addis Abeba (J. Durkin
et D. Light).
Y
L étude a trait à l’analyse génétique détaillée des performances de croissance et de
reproduction dans le cadre du système actuel de gestion du Centre de Recherches Zootech-
niques de Dahra.
Des méthodes propres à accroître les taux d’amélioration genétique sont également
examinées.

3
PREMIERE PARTIE
ORIGINE ET ANALYSE DES DONNEES
l-
Système d’élevage à Dahra (1954 - 1983)
2-
Mise en forme et préparation des données en
vue de l’analyse


4
1. LE SYSTEME D’ELEVAGE A DAHRA (1954-1983).
1.1 - Introduction
Depuis maintenant plus de 30 ans le Zébu Gobra sénégalais a été introduit au Centre de
Recherches Zootechniques de Dahra-Djoloff. L’élevage de cette race a pour but d’en améliorer
les potentialités bouchères. Afin d’atteindre cet objectif le Centre utilise comme méthodes
d’élevage :
+ un suivi sanitaire très strict
+ une conduite alimentaire basée sur mie utilisation rationnelle des pâturageset de l’eau
+ des techniques modernes de reproduction
+ un plan de sélection en race pure.
Régulièrement des données ont été recueillies sur les paramètres de croissance et de
reproduction.
I-2 - Généralités sur le Centre de Recherches Zootechniques de Dahra
Z-2-Z - Historique
La Station est située approximativement à la croisée des 15” de latitude Nord et de
longitude Ouest en plein coIur du Sénégal dans la zone sylvo-pastorale. Cette région essentielle
pour l’élevage sénégalais (figure 1) se situe à la limite méridionnale du domaine sahélien, le
Figure 1 - Zones écologiques du Sénégal
* Localité principak ~CC inr?atmcnue
ékvage ( ranch. abattoir, usine mitant
des pmduiu dc lëkvagc ).

5
secteur sahélo-soudanien. La station de Dahra forme une immense concession de 6800 ha
divisée en deux parties juxtaposées (Fig. 2).
La petite concession de 900 ha abrite tous les bâtiments techniques, administratifs et les
logements du personnel.
Figure 2 2 Plan du CRZ de Dahra
La grande concession de 5900 ha constitue la zone de pâturages (extensif) et comprend
19 parcelles.
Créée en Mars 1950 la station ne comportait qu’une section “travaux agricoles” et le
service du Haras-jumenterie où étaient élevés des chevaux locaux originaires de la région du
Fleuve (THIONGANE, 1973). Les premieres importations de chevaux eurent lieu en 1952
(France, Maroc).
Les achats de Zébu Gobra ont commencé en 1952. Des bovins laitiers ont été introduits
à la station en 1963 et 1973 (Red Sindhi et Sahiwal, Guzerat).
En 1962, on importa des chèvres Maradi du Niger. A la suite de l’arrêt du programme
caprin en 1975, des moutons Peu1 et Touabire furent achetés et places à la chèvrerie.
1.2.2. - Climat, végétation et ressources en eau
Le CRZ subit le climat tropical sec caractérisé par 2 saisons nettement marquées : une
longue saison sèche de 9 mois et une courte saison des pluies de 3 mois (juillet à septembre).
L’isohyète moyenne de la zone pour la période est de 339 mm/an (tableau 1). La pluviosité
présente de très fortes irrégularités dans la répartition et une grande variabilité quantitative
d’une année à l’autre.

6
Tableau 1 - Pluviosité moyenne entre 1969 et 1983 (mm) au CRZ
Sèche froide Sèche chaude
Pr&pluviale
Pluviale
Pluies tard.
Année
(Déc. - Fév.) (Mars -Mai)
(Juin-Juil.) (Août-Sept)
(Oct. -Nov .)
Total
1969
191
441
144
776
1970
58
150
2
210
1971
2
67
208
277
1972
153
88
32
273
1973
56
203
259
1974
traces
71
235
21
327
1975
126
347
10
483
1976
9
4
52
236
68
369
1977
60
211
8
279
1978
13
135
122
25
295
1979
16
16
73
213
9
327
1980
8
58
304
8
378
1981
65
245
23
333
152
214
23
389
1983
18
90
4
112
Moy. Saison
-1 3.10 1.50
89.00
220.40
25,lO
339.10
1982

En ce qui concerne la distribution des pluies, il existe certaines années une période de
sécheresse dite “intercalaire”, c’est-à-dire qui intervient après une ou plusieurs chutes de
pluies, et qui permet donc la germination des graines précoces. Il s’en suit un changement tres
important de la qualité fourragère du pâturage.
La température moyenne annuelle est de 28” C environ (tableau 2) avec une amplitude
diurne maximale en saison sèche et minimale en saison des pluies.
Tableau 2 - Données climatiques saisonnières à Dahra
Saison
Sèche froide Sèche chaude P&pluviale
Pluviale
Pluies tard.
Moy .flotal
(D&z. - Fév.) (Mars - Mai) (Juin-Juil.) (Août-Sept)
(Oct - Nov)
Ammel
Temp. Max.C’
33.7
39,7
36.6
33.00
36.1
35,9
Temp. Mi&
159
19,5
233
23.00
19.9
19,6
Evap. moy.
404
498
256
120
261
3980
Hum. relative
34
39
61
77
56
51
Source : Météorologie nationale de Linguère
L’humidité relative est faible sauf durant la saison des pluies où elle peut dépasser
60 %. Pour Dahra, la moyenne anuelle est d’environ 50 %. La nebulositk est faible en général
en dehors de la saison des pluies. L’evaporation est intense (plus de 3 mètres/an à Linguère).
Les vents sont à 2 orientations dominantes au cours de l’année.
- Alizés et harmattan, vents secs soufflant de novembre à mai
- Mousson (vent d’ouest) chargée de vapeur d’eau ; son arrivée apporte la pluie.
Les sols de la station se regroupent en trois grands ensembles pédologiques qui se
distinguent par leurs propriétés physiques et chimiques :
- Formations sablonneuses d’origine éolienne, qui sont dominantes
- Formations détritiques sur grès ou latérite
- Formations fluviatiles ou lacustres.

7
Ces ensembles constituent une succession de dunes de sable et de dépressions argileuses
ou limono-argileuses.
La végétation forme une steppe à épineux (Acacia surtout). Elle est très liée au type de
sol et à la pluviosité :
sur dune de sable, le tapis herbacé est abondant et se compose principalement de
l
graminées annuelles. La strate ligneuse y est peu développée.
dans les dépressions, le peuplement ligneux est dense. La végétation herbacée est
l
surtout représentée par des graminées pérennes.
Cette production primaire est la source exclusive d’alimentation du bétail. Sous l’in-
fluence de la saison, l’apport des pâturages varie tout au long de l’année en quantité et en qualité.
En hivernage le couvert herbacé est abondant et de meilleure qualité nutritive. En saison sèche
l’apport des ligneux compense quelque peu la pauvreté des pâturages (tableau 3).
Tableau 3 - Activités de plantes sahéliennes à différentes saisons de l’année
(d’après FAO, 1977)
Sèche froide
Skhe chaude
Pr6pluviale
Pluviale
Pluies tard.
(D&z-Fév)
(Mars-Mai)
(Juin-Juil.)
(Août-Sept)
(Oct-Nov.)
Couvert herhack
ArisMa mutabilis

paille
jeune repousse
fleur fruit
paille
Cenchrus bib1oru.s
paille
Mont. repousse
paille
Schoenfeldia
paille
Echùtochloa stagim
paille repousse
fleur tige
Alysicarpus
paille
Mont. fleur
fruit, paille
Tribulus
jeune repousse
fleurs
Zmnia
Montaison fleur
paille
Ligneux
Acacin albida
feuille
gousse
Acacia daLma
fruit
Balaniies
feuille sèche
F. jeune, fleur
Pierocarpus
I feuille sèche
La zone sylvo-pastorale est sans relief et sans cours d’eau permanent. Pour son alimen-
tation en eau, elle compte essentiellement sur les eaux souterraines de la nappe libre et surtout
de la nappe fossile des terrains du crétacé supérieur. Il s’agit de sables aquifères reposant sur
le socle granitique. Ces formations affleurent à Dakar mais on les atteint entre 150 et 300 mètres
dans la Zone Sylvo-pastorale (2.S.P).
I-3 - Programmes de recherches
Le Centre est organise en 4 sections :
+ Haras-jumenterie (Ies recherches sur les équins ont pris fin actuellement).
+ Laboratoire de spermiologie et d’insémination artificielle.
+ Bouverie
+ Bergerie
Au niveau de chacune de ces sections sont menées des actions de recherches en repro-
duction, en alimentation et en génétique sur les espèces équine, bovine et ovine. Il n’y a pas de
recherches en pathologie. Cette tache est confiée au Laboratoire National de 1’Elevage et de
Recherches Vétérinaires de Dakar-Hann (LNERV).

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Le programme équin a eu pour objectif l’amélioration de la race chevaline locale par
croisement en utilisant l’insémination artificielle.
La sélection en race pure est utilisée pour l’amélioration des potentialités bouchères du
Gobra et des ovins. Dans un passe récent, des croisements laitiers ont eu lieu afin de créer des
races laitières synthétiques.
Le programme caprin se proposait de définir en croisement d’absorption sur la race
locale, le degré de sang Maradi compatible avec des caractéristiques intéressantes de peau
(DENIS, 1972).
L’étude et l’amélioration des conditions de production et d’exploitation des pâturages
constituent un important programme.
I-4 - Matériel animal et conduite du troupeau
Z-4-Z - Le Ztfbu Gobra
Le Zébu Gobra est un animal musclé, sub-convexiligne, longiligne, eumétrique. Les
cornes sont en lyre haute, fortes à la base. Leur longueur peut atteindre 70 à 80 cm. La robe est
généralement blanche ou Iegèrement froment. Surtout chez les mâles, on trouve des bringures
et des charbonnures. La bosse est en forme de bonnet phrygien dressé; chez les femelles, elle
est plus petite et en forme de cône.
L’animal est de grande taille : à 5 - 6 ans elle est de 1,23 m chez les femelles et 1,33 m
chez les mâles. La production laitière est faible mais suffit à peu près au veau ; elle est suscep
tible d’une certaine amélioration. Le rendement boucher est compris entre 50 et 53 %.
Z-4-2 - Conduite du troupeau
L’organisation du troupeau a subi en 30 années des modifications importantes. On peut
distinguer cependant 3 types de conduites, dont les différences essentielles résident dans le
contrôle de la vie de reproduction des femelles et l’utilisation des taureaux.
n Dans un premier temps avant 1966, les femelles étaient placées sans distinc-
tion d’âge et de numéro de vêlage dans un troupeau avec un mâle.
La femelle, lorsqu’elle vêtait, Btait placée dans un lot avec ou non le même taureau.
Le lot était complet à environ 50 têtes. Les taureaux étaient choisis en fonction de
leur évolution pondérale, ou de leur aspect phénotypique.
n A partir de 1966, l’organisation de la vie du troupeau a été modifiée. A l’étable
se trouvent les veaux, les différents troupeaux de vaches aux ler, 2ème et 3ème
vêlages, et ultkieurement des troupeaux de sélection. En fait, seuls les veaux
restent en permanence à la bouverie, les vaches suitées venant pour la tétée deux
fois par jour puis repartent aussitôt vers les zones de pâturages. Tous les autres
animaux sont en extensif pur de même que les femelles après sevrage de leur
produit et ceci jusqu’à leur vêlage suivant.
Les mâles, lorsqu’ils atteingnent 36 mois, sont capables de débuter leur carrière de

9
reproducteurs. Mais avant d’être choisi, un premier examen est pratiqué sur leur croissance et
leur conformation ; ils sont jugés par rapport à des seuils de sélection calculés (tableau 4). Le
choix porte sur les 5 % meilleurs animaux. On tient compte aussi de leur ascendance et des per-
formances de leurs collatéraux. L’animal est placé ensuite dans un troupeau de testage constitué
de 20 à 30 génisses (VJ. Il passe ensuite dans un troupeau de vaches adultes (vêlage > 1). Les
meilleurs taureaux, compte tenu des performances de leurs descendants, sont placés enfin dans
les 2 lots de sélection.
Chez les femelles, il existe également un jugement sur la croissance et la conformation
à 27-30 mois avant leur passage dans le troupeau de testage. On retient 80 % des génisses. En
fait, les expériences effectuées ont permis rapidement de placer des femelles en reproduction
vers l’âge de 20 mois.
Quand elle met bas, la femelle est placée dans le troupeau de ler vêlage (V,) et ainsi de
suite jusqu’au 3ème veau (V,). C’est a la suite du sevrage de ce dernier produit que la vache est
jugée sur sa descendance, c’est-à-dire sur la moyenne des poids de ses veaux à 10 semaines et
6 mois, et leur gain moyen journalier de la naissance à 6 mois (tableau 4).
v
Tableau 4 - Critères de sélection des animaux (d’après Denis et Thiongane, 1974)
l Jugement des mfiles
. sur la croissance pondfrale et la conformation
Seuils
Naissance
10 sem.
6 mois
1 2 mois
18 mois
24 mois
10%
24 kg
70
122
160
254
304
2 0 %
22 kg
62
106
138
220
287
l Jugement des femelles
. sur le dbveloppement pondéra1 et la conformation
80%
1
1 9
1
4 3
1
70
97
1
1 3 3
1.59
. sur la moyenne de poids vif des premiers veaux (vaches adultes)
Age et poids moyen en kg des produits
Lots
10 semaines
6 mois
G M Q O - 6 m
Sélection 1
57
97
400 g/j
Sélection II
50à56
9Oà96
3-400 g/j
Rbformes
<50
<90
Au niveau pondéral, les femelles sont sélectionnées avant la mise à la reproduction. Au
cours de cette opération, il y a 20 % d’élimination environ. Ensuiteaprès le sevrage de leur 3eme
veau, les femelles sont sélectionnees sur l’accroissement pondéra1 de leurs trois premiers veaux
entre la naissance et le sevrage, ce qui constitue un choix des meilleures sur le plan de la
production laitière (uniquement destinée au veau).
Les femelles sont alors soit réformées, soit conservées dans les troupeaux de sélection
suivant leur valeur.

1 0
Durant ces deux périodes, la monte est naturelle. Le mâle reste en permanence dans le
lot de femelles. En 1969 une saison de monte a été instaurée (Août à Décembre) afin deregrou-
per les naissances durant la bonne saison (DENIS, THIONGANE, 1975).
n A partir de 1972 une nouvelle méthode de choix des mâles est mise en place (Fig. 3).
En effet, les meilleurs veaux sont placés après le sevrage dans un troupeau de prétestage col-
lectif après un premier tri sur performances parentales (sélection sur ascendance) : vingt à trente
animaux composent ainsi ce lot. Ensuite, après une période dont la durée est à l’étude, 10 mâles
subissent un contrôle individuel qui comporte une étude de la croissance de l’animal et de sa
consommation propre. De plus, des récoltes de semence apres dressage sont effectuées régu-
lièrement et ainsi la spermatogénèse explorée. A la suite de cette phase, 3 ou 4 animaux sont
conservés au vu de leurs différentes performances. Ils seront testés sur descendance par insé-
mination artificielle ou par monte naturelle sur les femelles de la station.
La figure 3 résume le schéma actuel de conduite du troupeau Gobra. Les animaux de la
station retirent l’essentiel de leur alimentation des pâturages naturels dont la capacité de charge
est estimée à 6 ha/UBT/an (THIONGANE et DENIS 1974). A l’historique des activités de la
station on note très tôt l’existence d’une section “travaux agricoles”. Munie d’un matériel ap-
proprié, la section s’est attachée principalement à la culture de l’arachide, du niébé (une légu-
mineuse), et parfois du mil. Les sous-produits obtenus entraient dans la composition des rations
pour les chevaux surtout et pour les bovins pendant la saison sèche. Actuellement les travaux
agricoles portent seulement sur la fauche et la culture du niébé. DENIS (1970) signale egale-
ment un mode d’entretien des animaux du Centre en fonction du lot de sélection -reproduction
ou de l’âge. De la naissance à 6 mois les jeunes, en plus de la totalité du lait maternel, reçoivent
un supplément de 500 g/j/tête d’un concentre titrant 0,80U.F. et 90 g de M.A.D./kg. Les vaches
“tout-venant”, qui ont moins de trois vêlages sont en extensif pur tandis que les vaches de
sélection S 1 reçoivent pendant la saison sèche un supplément d’un kg/tête du même concentré
que les jeunes. Actuellement ces vaches n’ont plus de telles faveurs mais occupent néanmoins
en priorité les meilleurs pâturages du Centre. L’assèchement progressif de la zone associé aux
difficultés croissantes d’approvisionnement en aliments de supplément a amené le Centre à
adopter une conduite de type extensif. C’est dire que l’alimentation ne fait pas partie d’un pro-
gramme pré-établi sauf pour les animaux d’expérience et le troupeau laitier Guzerat. Le gros
du cheptel bovin ne reçoit une complémentation que si les pâturages de saison sèche font cruel-
lement défaut. La priorité est alors accordée aux vaches allaitantes et aux sevrés. La supplé-
mentation minérale a lieu en période diftïcile.
I-5 - Méthode de collecte des données
Z-S-Z - Livres généalogiques :
Dès la naissance les veaux sont identifiés par un numero de 4 chiffres porté a l’oreille
sur une barrette. Le premier chiffre du numéro est pair pour les mâles, impair pour les femelles.
Ce numéro sera marqué au fer rouge sur lacuisse après sevrage. La date de naissance, le numéro
de la mère et du père et un numéro d’ordre à 5 chiffres sont enregistres.

1 1
Figure 3 - Schéma général de conduite du troupeau Gobra
Génisses réforn-kes l/ 5
Veaux sous mères ( 0 à 6 mois )
Prétestage collectif 30
‘L
~100 veaux 6 - 18 m
ZI
Taureau d’tlite

1 2
I-S-2 - Fiches individuelles de peskes et mensurations
A partir de 1965 un protocole de contrôle des performances de croissance mis au point
par l’Institut d’Elevage et de Médecine Vétérinaire des pays tropicaux (1.E.M.V.T) est appliqué
entièrement à la station. Sur des fiches individuelles sont notés pour chaque produit né :
un numéro d’identification à 5 chiffres
l
la date de naissance
l
la race
l
le numéro de vêlage de la mère
l
la couleur de la robe (codifiée)
l
la couleur de la muqueuse (codifiée).
l
L’animal est pesé à la naissance, puis tous les mois jusqu’à sa sortie du troupeau. Dates
et numéros de pesée sont mentionnés. Signalons qu’au début le rythme de pesée et de mensu-
ration était plus lourd : toutes les semaines de lanaissancea 3 mois, tous les quinze jours jusqu’à
6 mois,.tous les mois jusqu’à 2 ans, puis tous les 3 mois. Les mesures linéaires prises sont : le
périmètre thoracique, la hauteur au garrot, la longueur scapulo-ischiale, la longueur et largeur
de la tête, la longueur et la largeur de la croupe et la hauteur aux sangles.
Z-5-3 - Registre de pesée et mensuration
Il reprend les données de l’évolution pondérale et staturale contenues dans les fiches
individuelles, mais en indiquant uniquement l’âge à la pesée. Ce registre sert à la sélection
massale des animaux.
Z-5-4 - Registres de descendance
Il existe un registre pour la descendance par taureau et un pour la descendance par vache.
Ces registres regroupent les produits avec leur évolution pondérale à des âges caractéristiques:
naissance, 10 semaines, 6 mois, 12 mois.
I-S-5 - Registre de “mouvements individuels”
Pour les campagnes de monte de 1969 à 1973, ce registre indique pour chaque vache
entrée en reproduction le numéro du lot (Vo, V, . . . . . . . .ou S 1) ainsi que le taureau utilisé pour la
saillie. Il a permis de reconstituer partiellement la carrière des reproductrices.
Z-5-6 - Registres d’expériences
Lors des expériences ponctuelles (extériorisation des potentialités génétiques, insémi-
nation, prétestage...etc) des registres ont été ouverts.
Z-S-7 - Registres de clinique (1973 à 1983)
Tout animal malade et soigné à la bouverie est consigné dans ce registre avec son numé-
ro, la date, le diagnostic et le type de traitement recu.
I-5-8 -Données climatiques
\\
Le Centre effectue un relevé journalier des températures, de l’hygrométrie et de la plu-
viosité. Certaines données climatiques comme l’évaporation ont été fournies par la méteoro-
logie nationale de Linguère.

13
Z-S-9 - Livres-journaux
Ils indiquent quotidiennement les événements saillants de la journée : naissance, morta-
lité, réforme, sevrage, vaccination, traitements, reproduction etc...
Z-5-10 - Rapports bimestriels et annuels
Tous les 2 mois les différentes sections de la station font un résumé de leurs activités.
Annuellement, un rapport fait le point sur tous les programmes de recherches.
2 - MISE EN FORME ET PREPARATION DES DONNEES EN VUE DE L’ANALYSE
2-l- Paramètres de reproduction
Pour chaque femelle des fiches individuelles ont été établies en rapport avec chaque
vêlage. Elles indiquent :
le numéro de la vache
l
son origine : numéro père et mère, date de naissance
l
= la date de vêlage
le numéro du produit et son sexe
l
le numéro du taureau
l
le rang de vêlage
l
le mode de reproduction (naturelle ou insémination)
l
. le type de vêlage (normal, avortement ou produit mort-né, difficultés de vê.lage)
le devenir du produit et la date du devenir
l
la date du vêlage suivant de la vache
l
le devenir de la vache et la date
l
le lot de sélection vache intra - 4ème vêlage et plus .
l
Dans l’analyse des paramètres de reproduction les femelles ayant reçu des supplémen-
tations alimentaires (extériorisation des potentialités) ont été exclues du fichier. Pour le calcul
de la productivité, on n’a pas tenu compte des vaches utilisées en croisement industriel.
2-2 - Paramètres de croissance
13 âges sont retenus dans l’étude de l’évolution pondérale et staturale : naissance, 3,6,
9, 12, 15, 18,21,24,27,30,33 et 36 mois. Les animaux étant pesés dans la semaine où ils
atteignent l’âge indiqué, poids et mensurations aux différents stades ont été directement relevés
des fiches individuelles de pesée. Seules les 3 mesures considérées comme les plus importantes
ont été analysées : périmètre thoracique, hauteur au garrot et longueur scapulo-ischiale.
Les veaux issus de croisements exotiques ou ayant participé aux expkicnces d’extério-
risation ont été sortis du fichier d’analyse.
2-3 - Analyse des données
D’une manière générale, la variante due au milieu est une cause d’erreur qui réduit la
précision des études génétiques. Les facteurs nutritionnels et climatiques sont les causes ex-
ternes les plus évidentes de la variante due au milieu. Toutes les sources importantes de varia-
tion décelées dans le système d’élevage du Centre ont été introduites dans le modèle.

1 4
Pour l’analyse des paramètres de croissance on a 6 sources de variations :
année de naissance
l
sexe du produit
l
effet du père
l
saison de vêlage
l
rang de vêlage
l
effet troupeau sélection intra - 4ème vêlage.
l
Les facteurs de variation des caractères de reproduction, de viabilité et de productivité
sont :
année de vêlage
l
sexe du veau
l
effet du père
l
effet vache (sauf pour la viabilité et l’âge au Ier vêlage)
l
saison de vêlage
l
nombre de veaux
l
effet troupeau de sblection intra - 4ème vêlage
l
mode de reproduction (monte naturelle ou insémination artificielle).
l
L’usage grand père maternel (père des vaches) s’est bien fait sur l’ensemble des années.
Par contre, l’usage des taureaux reproducteurs se distribue en 2 blocs, 1969-1974 et 1975198 1
parce qu’on a seulement 5 produits nés en 1975 et provenant de 2 des pères utilisés avant 1975.
11 est donc impossible d’avoir un linkage entre les 2 blocs de pères. C’est pourquoi on a créé
2 blocs pour l’analyse des effets paternels (croissance, viabilité).
L’année est divisée en 5 saisons (tableau 1).
Décembre - Février
saison sèche froide
1
Mars - Mai
saison sèche chaude
2
Juin - Juillet
saison pré-pluviale
3
Août - Septembre
saison des pluies
4
Octobre - Novembre
pluies tardives
5
Après le 3ème vêlage, les vaches sont conduites différemment. Les meilleurs femelles
sont mises en troupeau de sblection 1 et reçoivent une complémentation alimentaire dans la
mesure du possible. Les autres sont en troupeau de sélection 2 et conduites d’une manière
extensive. Le rang de vêlage des vaches constitue une source de variation : 1,2,3,4 et plus.
L’effet spécifique du lot de sélection est inclus après 4 vêlages et plus.
Les données sont analysées par la méthode des moindres carrés, modèle mixte
(HARVEY, 1979). Le carre moyen résiduel est utilisé pour tester la signification des diffé-
rences. Les différences entre groupes sont testées par les contrastes linéaires des moindres
carrés. D’autres comparaisons sont faites en utilisant les carrés moyens.
Donc, toutes les comparaisons ne sont pas indépendantes, et l’erreur sur l’ensemble
diffère de celle indiquee par la probabilité. Des tests de signification associés aux contrastes
lineaires, également non indépendants, peuvent être pris comme indicateurs du hasard ou non
des valeurs observées.

1 5
DEUXIEME PARTIE
RESULTATS
3-
Paramètres de reproduction
4-
Viabilité des veaux’
5-
Paramètres de croissance
6- Mesures linéaires
7-
Productivité

16
3 - PARAMETRES DE REPRODUCTION
3-1 - Introduction
Chez les êtres vivants la fonction de reproduction permet à l’espèce de se pkrenniser. En
matière d’élevage les phénomènes de reproduction sont primordiaux et leur connaissance per-
met à l’homme de mieux gérer une exploitation. Ces évènements sont largement influencés par
les conditions d’environnement et le matériel biologique considéré. Intra-race la variabilité des
paramètres de reproduction est faible, cependant entre races on peut avoir une grande varia-
bilité de sorte que le croisement constitue une voie rapide d’amélioration génétique.
La première manifestation des mécanismes de reproduction (âge au premier vêlage),
leur fréquence et leur périodicité (intervalle moyen entre vêlages) ainsi que leur prolongement
dans le temps (durée de vie utile d’une femelle) d&.erminent le rendement du bétail (court
terme) et aussi les possibilités d’amélioration génétique d’une race domestique (long terme).
3-2 - Age moyen au premier vêlage
3-2-l - Znfluence du milieu
Les tableaux 5 et 6 indiquent les résultats de l’analyse de variante et les valeurs estimées
pour l’âge au premier vêlage. En moyenne, la femelle Gobra produit son premier veau à 47,06
+ 1,51 mois. Seule l’année de naissance affecte U&S significativement l’âge au premier vêlage.
Tableau 5 - Analyse de variante pour l’âge au premier vêlage
3-2-2 - Estimation génétique
515 femelles issues de 38 pères ont servi B l’estimation des paramètres génétiques pour
l’âge au premier vêlage (tableau 7). L’héritabilité calculée par la méthode des demi-freres de
père est de 0113 et n’est pas significativement différente de 0. Cette faible valeur concorde avec
celles généralement trouvées pour ce caractère. Par la sélection, on peut s’attendre à une réduc-
tion de 3,5 jours par génération de l’âge au premier vêlage soit 0,2 % de la moyenne générale.
3-3 - Intervalle moyen entre vêlages
L’intervalle entre vêlages est la durée séparant deux évènements successifs de mise-bas.
Ce paramètre influence fortement la productivité d’une femelle durant sa carrière de repro-
duction.
L’intervalle moyen entre vêlages (I.M.V), calculé par la méthode des moindres carres
sur 1274 données est 561 f 15 jours soit 18 mois et 21 jours.

17
Tableau 6 - Moyennes estimées par la méthode des moindres carrés pour l’âge
au premier vêlage (en mois)
Pour une même classe, les moyennes indicées
de la même lettre ne sont pas significativement
différentes de zéro.
Tableau 7 - Estimations génétiques pour l’âge au premier vêlage (jours)
Données
i
I
I
Valeurs
Ecart type (CiPI
242
Héritabilité /
I
I
0,043 +0,088
Intensité de sélection (i> 1
0,34
Gain génétique attendu par génération (ioh2)
3,5
3-3-l - Injluence de l’environnement
L’analyse de variante (tableau 8) montre que le sexe, le mode de reproduction et le lot
de sélection n’ont pas #influence significative sur l’intervalle entre vêlages. Par contre l’année,
la saison et le numéro de vêlages affectent très significativement (P c 0,Ol) l’intervalle entre
mises-bas.

18
Tableau 8 - Analyse de variante de l’intervalle entre vêlages
Source de variation
ddl
Carré mop.
Père
47
I
40984*
Vache/p&re
484
23793**
Sexe
1
54948
Année de vêlage
12
* P < 0,05
115851**
L-J
Saison de vêlage
4
122266**
** P < 0.01
Mode reproduction
1
39450
Rang de vêlage
3
120146**
Lot de sélection/4e. vêl.
1
14903’
Résiduelle
720
21615
Au tableau 9 apparaissent les moyennes estimées par la méthode des moindres carrés
pour l’intervalle entre vêlages. On note une grande variation selon les années et il ne se dessine
pas une tendance rbgulière 21 la baisse ou à la hausse de l’I.M.V de 1969 à 1981. Les vêlages
de saison des pluies donnent les meilleurs intervalles (519 jours). Les mauvaises valeurs
s’observent avec les mises-bas des mois d’octobre à février.
Tableau 9 - Moyennes estimées par la méthode des moindres carrés
pour I’intervalle entre vêlage
Variables
I
UffPrtif
hntervalle
__ ^___
entre
.-___

v&w~s
-a..+s.n.
______
---~--
Moyenne générale
1274
561
Sexe du produit
femelle
654
570 a
mâle
620
553 a
Année de vêlage
1969
103
597 a, d
1970
2
613 a, d
1971
590 a
1972
91
532 b
1973
109
585 a
1974
128
572 a
1975
95
573 a
1976
113
633 d
1977
2
622 d
1978
490 c
1979
98
570 a
1980
86
460 c
1981
139
461 c
Saison de vêlage
vies de la même
séche froide
136
590 a, c
skhe chaude
103
543 a, b
pré-pluviale
484
552 a
pluviale
388
519b
pluies tard.
163
604~
MQthode de reproduction
naturelle
1164
546 a
insém. artif.
110
577 a
Rang de vêlage
1
373
546 a
2
258
528 a
3
221
550 a
4 et plus
422
621 b
Lot de sélection
1
144
630 a
2
278
612 a

19
A partir du 4ème vêlage l’intervalle augmente très significativement. Avec un âge au
ler vêlage de 47,06 mois et un 1.M.V de 18,7 mois, une femelle doit vêler 25 fois pour se
remplacer. L’intervalle entre générations est donc de 94,l mois soit 7,8 ans.
3-3-2 - Estimations gédtiques
1274 femelles issues de 48 pères ont servi aux calculs génétiques. L’héritabilité de
l’I.M.V (tableau 10) est de 0,085. Par la sélection on peut espérer diminuer l’intervalle entre
vêlages de 4,5 jours par génération soit 0,s %.
Tableau 10 - Estimations génétiques pour l’intervalle entre vêlages (jours)
3-4 - Discussions
3-4-l - Age au premier vêlage
Pendant la période d’étude les génisses ont produit en moyenne leur premier veau à l’âge
de 47,06 mois, soit près de 4 ans. Cette valeur bien que comparable à celle généralement trouvée
pour les races en milieu tropical, est supérieure de 2 mois environ à la moyenne calculée pour
le Zébu Gobra de 1955 à 1970 (DENIS et THIONGANE 1974). La première mise-bas devrait
intervenir entre 36 et 39 mois, si la décision de mise B la reproduction est prise entre 27 et 30
mois comme indiquée dans le schéma général de conduite du troupeau. Cependant seules les
génisses nées en 1968, 1971 et 1978 présentent un âge au premier veau comparable à ces
valeurs. La grande variation observée entre années et certaines valeurs anormalement élevées
de l’âge au premier vêlage sont très probablement dues à des facteurs liés à la conduite du trou-
peau et au milieu. On peut évoquer un certain nombre d’hypothèses afin d’expliquer ce phéno-
mène :
n Les génisses de la station ont été régulibrement présentees au taureau à l’âge de 27-
30 mois mais n’ont pas eu leur première saillie fécondante à cet âge durant la campagne
de monte considérée. Un environnement difficile entrainant un mauvais état des
génisses au moment de la monte peut être une des causes.
H Le déclassement des femelles du lot de génisses vers le lot de reproduction a pu être
volontairement retardé par les autorités de la station pour certaines génisses en mauvais
état au moment de la saison de monte par suite d’année ou de saison difficile ayant
affecté leur croissance. En effet l’âge moyen du lot génisse (Vo) avoisine 36 mois au
moment de la majorité des campagnes de monte.
H Chez la génisse, la maturité sexuelle est très liée au poids (taille adulte); les stress
nutritionnels dûs à l’environnement perturbent le developpement corporel des ani-
maux, retardant la maturité sexuelle (Joubert, 1963).
Si des efforts importants sont réalises sur la conduite du troupeau on peut abaisser l’âge

20
au premier vêlage. Avec une complémentation en fourrages grossiers et en concentré pendant
lasaison sèche la femelle Gobraasonpremier veau à 39,8 mois (DENISTHIONGANE 1978).
Si une alimentation équilibrée est donnée toute l’année à volonté, l’âge est de 3 1 ,l mois. L’ali-
mentation constitue donc une bonne voie d’amélioration de l’âge au premier vêlage, les résul-
tats que l’on peut espérer de la sélection étant très faibles.
3-4-2 - Intervalle entre vêlages
L’intervalle moyen entre mises-bas est de 18 mois. Ce long intervalle semble être dû
plus aux conditions d’environnement qu’à la génétique.
3-4-3 - Saison de monte etparamètres de reproduction
L’instauration d’une saison de monte afin de concentrer les naissances durant la bonne
saison (juillet a septembre) a eu un effet bénéfique sur la reproduction.
Si la saison de naissance n’influence pas significativement l’âge au premier vêlage, les
meilleurs intervalles entre mises-bas s’observent avec les vêlages de saison de pluie (5 19 jours).
4 - VIABILITE DES VEAUX
4-1 - Introduction
Le taux de mortalité peut affecter la rentabilité économique d’un élevage bovin. Les
périodes critiques se situent à la naissance et au sevrage. Dans la zone sylvo-pastorale du
Sénégal où les conditions d’environnement sont précaires, la mortalité chez les jeunes peut
atteindre annuellement 30 à 40 % (DENIS et VALENZA, 1972).
4-2 - Mortalité des veaux
Sur 2018 veaux nés pendant la période d’étude (1969-1981), 148 sont morts avant
d’atteindre le sevrage, soit une proportion moyenne de 7,2 + 2,2 %.
L’analyse de variante effectuée sur la mortalité avant sevrage (tableau 11) indique une
influence significative de la saison de naissance et hautement significative de l’année de nais-
Tableau 11 - Analyse de variante de la mortalité avant sevrage

21
sance. Le tableau 12 présente les moyennes estimées par la méthode des moindres car& pour
Tableau 12 - Moyennes estimées par la méthode des moindres carrés
pour la mortalité avant sevrage
Variables
Effectifs
Taux de mortalité
Moyenne générale
2018
722
Blocs
1
842
5,6(a)
2
1176
8,8(a)
Salsons de naissance 1
i
11
224
8,6(a,b)
2
156
12,2(a)
3
791
6,6(b)
4
604
4,8b
5
243
3,7(b)
Mode de reproduction
1
Monte naturelle
1812
7,9
Insémlnat. artlf.
206
6,5
Rang de v8lage
I
1
512
9
3
315
I
5,6
4+
829
5,g
Lot sélectlon/4+
I
1
290
411
2
539
!
7,7
Sexes
i
Mâles
1004
7,9(a)
Femelles
1014
6,5(b)
Années/blocs 1
19691
126
I
6
19701
133
6,9
,
19721
123
I
5
19731
160
6.1
Pour une même classe, les moyennes indicées
de la même lettre ne sont pas significativement
différentes au seuil de 5 %

22
la mortalité avant sevrage. La distribution saisonnière de la mortalité montre (Fig. 4) que la
fréquence est maximale en saison sèche chaude .12,2 % des produits nés durant cette époque
de l’année meurent avant d’être sevrés. Plus on s’éloigne de lasaison sèche chaude plus la
viabilité des veaux s’améliore. On relève des taux de mortalités de 6,6 - 4,8 et 3,7 % respec-
tivement pour les saisons pré-pluviale, pluviale et tardive. La saison sèche froide. avec un taux
de 8,6 % est intermédiaire entre la bonne et la mauvaise période.
Figure 4 - Influence de la saison sur la mortalité des veaux
Mortalite ( % )
14
12
10
8
6
2
3
4
5
Saison de
naissance
La mortalité est plus élevée avec la monte naturelle (différence cependant non signi-
ficative).
Les génisses sèvrent sensiblement moins de veaux que les vaches âgées. La mortalité
avant sevrage diminue avec le nombre de vêlages (ler au 3ème vêlages) mais remonte
légèrement à partir du4ème vêlage. Ces différences ne sont cependant pas significatives. Intra-
vêlage 4, les vaches du lot sélection 2 perdent plus de veaux avant le sevrage.
Les mâles meurent plus que les femelles. De 1969 à 1974 on ne note pas de différence
significative du taux de mortalité. De 1975 à 1981 on observe une différence de mortalité entre
années.
En 1975 et 1976 le taux atteint respectivement 12,7 et 19,1% et en 1981 la mortalité est
très faible. Il n’y a pas de différence entre les annks 1977,78,79 et 80.
4-3 - Discussion
Le taux moyen de mortalité de la naissance au sevrage s’élève a 7,2 %. Ce chiffre est
donc faible eu égard aux dures conditions écologiques de la zone. Les périodes de moindre
resistance des animaux sont la saison seche chaude et la saison sèche froide. On note une forte
mortalité durant ces 2 saisons, malgré un taux de naissance plus faible. La conduite d’élevage

2 3
instaurée à Dahra depuis 1969 en vue d’éviter les naissances pendant la saison &che permet
donc une bonne utilisation des conditions naturelles pour lutter contre la mortalité avant
sevrage.
La plus forte mortalité des veaux par rapport aux velles semble indiquer une plus grande
sensibilité des mâles aux conditions écologiques de la station. De 1969 à 1974 la mortalité est
assez faible tournant en moyenne autour de 5,5 %. On relève brutalement un pic en 1975 et
1976. Ces 2 années se sont avérées par ailleurs particulièrement mauvaises pour les paramètres
de reproduction et de croissance (chap. 3,5 et 7). L’année 1981 par contre, a été très bonne.
5 - PARAMETRES DE CROISSANCE
5-l - Introduction
Une des principales composantes du milieu qui influence fortement les para&res de
croissance est sans nul doute l’alimentation. Dans un environnement sévére comme la zone
sylvo-pastorale du Sénégal les moyens dont on dispose pour s’affranchir des contraintes du
milieu naturel sont faibles. Ainsi l’animal traverse successivement des périodes d’abondance
alimentaire et de disette saisonnières qui ont des répercussions directes sur la productivité
pondérale.
En élevage producteur de viande les caractères de croissance conditionnent le poids et
la qualité des carcasses obtenus à l’abattage. Si l’environnement est responsable des principales
différences dans les résultats de croissance, l’hcrédité joue un rôle très important et permet des
améliorations rapides par la sélection en race pure.
5-2 - Evolution pondérale de la naissance à 36 mois et facteurs de variation
L’étude de la croissance de la naissance à 6 mois a porté sur 1284 animaux. Du sevrage
à l’âge de 36 mois les données pondétales sont disponibles sur 436 animaux. Huit (8) âges sont
étudiés (Naissance, 3,6,12,18,24,30 et 36 mois). Aux tableaux 13 et 14 figurent les résultats
d’analyse de variante. Les tableaux 15 et 16 indiquent les moyennes estimées par la méthode
des moindres carrés pour les poids à âges types retenus. La figure 5 représente l’évolution
pondérale moyenne des animaux de la naissance a l’âge de 3 ans.
5-2-Z - Influence de l’annbe de naissance
L’année de naissance a un effet hautement significatif sur le poids de la naissance à 36
mois, sauf chez les animaux âgés de 12 mois et animaux du bloc 1. A la naissance, l’avantage
revient aux animaux nés en 1970 avec une supériorité de 5,8 % par rapport à la moyenne géné-
rale. La mauvaise année est représentée par 1975 où les produits sont nés avec des poids
inférieurs de 6,6 % à la moyenne générale. A 3 et 6 mois les animaux nés en 1980 présentent
des performances dépassant de 16 et 21 % les poids moyens. Les poids de 1975 et 1976
apparaissent très faibles (53,l et 57,9 kg à 3 mois, 79,0 et 83,2 à 6 mois).
Du sevrage a 36 mois on continue de noter une grande variation de poids entre années.
La supériorité des animaux nés en 1980 disparaît dès l’âge de 18 mois et on relève même pour
cette classe un croît négatif entre 30 et 36 mois (ces animaux nés en 1980 ont atteint 36 mois
en 1983, année où la hauteur des pluies à Dahra a été de 112 mm - tableau 1).

24
5-2-2 - Znjluence de la saison de naissance
Les tableaux 13 et 14 montrent que les influences dues à la saison de mise-bas sont
hautement significatives à tous les âges.
Tableau 13 - Analyse de variante de la croissance avant sevrage
t
I
carrés moyens
Source de variation
ddl
Naissance
3 mois
6 mois
Bloc
1
137 *
3168**
4169
Père
39
32**
34511
1248**
saison
4
184""
3226**
9105x*
Sexe
1
869**
7462**
20918**
Numéro de vêlage
3
9
906*
1660'1
Lot Sélection/4e vêl.
1
26
407
1636)
Année/Blocs 1
s
7g**
17fiA**
x717**
Année/Blocs
2
I
6
I
50**
1
2521**
1
11615**
Résiduelle
1223
16
I
175
I
421
* P < 0,05
** P < 0,Ol
Tableau 14 - Analyse de variante de la croissance post-sevrage
r
r rrés moyens
A
Source de variation
ddl
6 mois
12 mois
18 mois -yiGJE$
36 mois
Bloc
1
282
2755
2272
8568
PèrelBloc
29
711**
1552**
1678**
2171
Saison
4
2935**
4802**
9905**
15908**
Sexe
1
3038**
8183**
62764**
262763**
7
Numéro vêlage
3
540
360
551
1206
Lot sblection
1
197
136
843
215
AnnéelBloc 1
5
1387**
1243
9438**
23578**
AnnéelBloc 2
5
2019**
3864**
3411**
9899**
Résiduelle
376
389
694
940
1498
* P<O,OS
** P<O,Ol
Si à la naissance la différence entre saison sèche et saison des pluies n’apparaît pas net-
tement, dès l’âge de 3 mois les animaux nés en saison sèche froide se font dépasser de 17,4 %
par ceux nés pendant la saison pluviale. A 6 mois, les animaux ries en saison sèche froide et
pluies tardives sont moins lourds. Après le sevrage le classement précédemment observé est
bouleversé. L’alternance de périodes fastes et de périodes dures fait jouer le phénomène de
croissance compensatrice favorisant à tour de rôle le poids des animaux en fonction de la saison
de naissance. Cependant des l’âge de 18 mois (Fig. 6) les animaux nés en saison sèche chaude
sont toujours les plus lourds.
5-2-3 - Influence du sexe
Dès la naissance les mâles sont plus lourds que les femelles et conservent cette supé-
riorité. A l’âge de 36 mois la différence atteint 22 %.
5-2-4 - Influence du rang de vêlage
L’influence du rang de vêlage ne s’exerce significativement qu’à 3 et 6 mois. A ces 2
âges les veaux nés de génisses sont moins lourds (- 4,7 % en moyenne). Après le sevrage l’in-

2s
Tableau 15 - Moyennes estimées par la méthode des moindres carrés pour
la croissance avant sevrage (naissance à 6 mois)
Pour une même variable a un âge donné, les moyennes indicées
de la même lettre ne sont pas significativement diffkrentes au seuil de 5 %.

26
Tableau 16 - Moyennes estimées par la méthode de moindre carrés pour la
croissance post-sevrage
Pour une même classe les moyennes suivies de la même lettre
ne sont pas significativement différentes (P < 0,05).

21
Figure 5 - Evolution pondérale de la naissance à 36 mois
N 3 6
12
18
24
30
36 AGE (mois )
Figure 6 - Influence de la saison de naissance sur la croissance
P O I D S
300.
2%. .
200-
50’
N
3
6
12
18
24
30
36
AGE
k
3
d
12
is
22
3 ’ 0
46
k
r
r
,
N
3
6
12
18
?A
30
36
b
I
,
<
N
3
6
12
18
24
30
36
1
m
r
1
N
3
6
12
18
24
30
36

28
fluence du numéro de vêlage disparaît.
5-2-S - Influence du lot de sélection vaches
On ne note pas de différence significative de poids en fonction du lot de sélection malgré
la supériorité du lot 2.
5-3 - Paramètres génétiques du poids corporel
Les origines paternelles et maternelles sont connues pour 1284 animaux de la naissance
à 6 mois et pour 426 animaux du sevrage à 36 mois.
Les tableaux 17 et 18 presentent les corrélations gén&iques, phénotypiques et d’envi-
ronnement entre les poids avant et après sevrage. Le poids à la naissance apparaît comme un
mauvais predicteur du poids au sevrage (corrélation génétique négative). Bien que positive, la
corrélation génétique naissance 3 mois est faible et ne différe pas de 0. On note une très forte
corrélation genétique entre 3 et 6 mois.
Apres le sevrage; les corrélations entre les poids à différents âges (tableau 18) sont
positives, et assez élevées à l’exception de celles concernant les corrélations des poids à 6 et
12 mois respectivement avec le poids à 36 mois, qui sont négatives. D’une maniere générale,
Tableau 17 - Corrélations génétiques, phénotypiques et d’environnement
entre poids avant sevrage
Poids à 6 m o i s
environnemen

29
les corrélations génétiques et phénotypiques d’un âge donné avec les âges ultérieurs diminuent
progressivement. Il est donc mieux indiqué de prédire le poids à un âge donné par sa corrélation
avec un âge qui lui est proche. C’est ainsi que les poids à 18 et 24 mois prkdisent mieux le poids
adulte.
Les tableaux 19 et 20 indiquent les estimations génétiques du poids corporel. Les
héritabilités, quoique faibles sont significativement différentes de 0 sauf à 30 et 36 mois.
Le schéma de sélection retient parmi les sujets mâles, les 5 % supérieurs ainsi que les
80 % supérieurs parmi les femelles. On a donc une intensité de sélection moyenne de 1,20.
Tableau 19 - Estimations génétiques des poids avant sevrage (naissance à 6 mois)
Données
Naissance
3 mois
6 mois
Ecart type (OP)
4.15
13,48
21,27
Héritabilité (h2)
0,14 1: 0,06 0,14 + 0,06 0,28 r 0,08
Intensité de sélection (i)
1.2
12
1.2
Gain génétique attendu par génération (i. op. h2)
097
2,27
7,15
intervalle entre générations = 7.9 ans
Tableau 20 - Estimations génétiques des poids post-sevrage (6 à 36 mois)
Données
6 mois
12 mois
18 mois
24 mois
30 mois
36 mois
Ecart type (ap)
20,49
27,83
31,77
34,15
35,95
39,51
Héritabilité (h2)
0,20 + 0,14 0,42 2 0.16 0,27 2 0,14 0,21 +0,13 0,13 +0,12 0,16 +0,12
Intensité de sélection (i)
1,2
132
192
132
1.2
132
Gain génétique attendu
par génération@ op.h2) 7,13
14,03
10,29
8,61
5,61
7,59
intervalle entre générations = 7,9 ans.
Les grains génétiques attendus par génération sont très faibles pour les âges 0 et 3 mois
(respectivement 2,7 et 3,2 % des poids moyens par génération). Ils deviennent plus intéressants
dès l’âge de 6 mois mais subissent une chute de 24 à 36 mois; on peut s’attendre à des progrès
de 6,8 %; 9,5 %; 5,l %; 3,6 %; 1,8 % et 2,3 % des poids moyens respectivement pour les âges
6,12, 18,24,30 et 36 mois.
5-4 - Discussions
Le gain moyen quotidien (GMQ) de la naissance à 36 mois est de 280 g. La croissance
est plus forte entre la naissance et 18 mois (327g/j). Elle subit une chute brutale entre 18 et 24
mois (19Og/j) et 30-36 mois (172/j). On note une très forte croissance 24-30 mois (338/j). Donc
les animaux pendant leur période de croissance subissent les differences de potentiel des pâtu-
rages au cours de l’année. L’absence d’un régime alimentaire de complémentation est respon-
sable du ralentissement de la croissance entre certains âges. Le mauvais taux de croissance entre
30-36 mois peut-être une des causes de faible fertilité des génisses en première monte. On peut
donc améliorer cette fertilite et par conséquent l’âge au premier vêlage en instaurant une com-
plémentation alimentaire-à ce stade de la croissance (27-36) chez les femelles.
La saison au cours de laquelle naissent les veaux revêt une grande importance dans leur
devenir pondérai, du moins jusqu’à l’âge de 36 mois. Si l’on classe par ordre relatif décroissant
les GMQ en fonction de la saison de naissance, il se produit des changements d’âge en âge. Cela
indique que les animaux, en l’absence d’un programme de complémentation alimentaire, subis-

30
sent les effets des saisons (bonnes ou mauvaises). Le poids a un âge donné correspond à une
saison favorable qui est fonction du mois de vêlage et qui détermine le gain.
Les héritabilités des poids aux différents âges sont significatives. Un programme de
sélection efficace sur la croissance a donc des chances de porter ses fruits. La plus forte héri-
tabilité du poids est observée à l’âge de 12 mois (0,42). La meilleure corrélation génetique entre
12-18 et 36 mois (0,21 et 0,19) suggere lasélectionmassaledes futursreproducteursàcesâges.
6 - MESURES LINEAIRES
6-1 - Introduction
L’utilisation des mesures linéaires peut constituer une méthode simple d’estimation du
poids corporel d’un animal. Dans les pays en développement où les moyens tant humains que
financiers font cruellement défaut, un matériel de mensuration peut s’avérer moins coûteux,
d’un emploi et d’un entretien plus aisés qu’un matériel de pesée. Cependant, si les résultats
obtenus permettent d’assurer raisonnablement les opérations quotidiennes de terrain (dosage de
médicament, rationnement alimentaire, poids de commercialisation), les mesures linéaires ne
remplacent pas de manière satisfaisante la détermination du poids par la pesée si l’on s’adonne
à des opérations plus précises telle que la sélection.
D’une manière générale, les influences de l’environnement sur les mesures linéaires
s’apparentent très fortement aux influences observées pour le poids corporel (CIPEA 1978).
C’est pourquoi, dans cette étude l’accent vaêtremis sur les relations génétiques existantes entre
poids et mensurations afin de discuter les possibilités de sélection indirecte du poids vif.
6-2 - Effets de l’environnement sur les mesures linéaires
Trois mesures linéaires ont été retenues dans cette étude : le périmètre thoracique, la hau-
teur au garrot et la longueur scapulo-ischiale. De la naissance au sevrage on dispose des données
de 1284 animaux et pour les âges ultérieurs (6-36 mois) l’analyse a porté sur 426 animaux. Les
tableaux 21,22 et 23 indiquent les résultats de l’analyse de variante, et les tableaux 24,25,26
les moyennes estimées par la méthode des moindres carrés pour les 3 variables retenues. Seul
Tableau 21- Analyse de variante des périmètres thoraciques

31
Tableau 22 - Analyse de variante de la hauteur au garrot
l
-
Carrés moyens avant sevrage
Carrés moyens post-sevrage
x 10
x 10
Source
l
ddl
Vaissance
6 mois
ddl
12 mois
24 mois
Blocs
1
2119**
6838**
1
1
529
Pères
39
242**
526**
29
499**
246
Saison de naissance
4
734**
3608**
4
54
423
Sexe du veau
1
2955**
10584**
1
2207**
6072**
Rang de vêlage
3
122
812*
3
311
236
Lot de sélection
1
19
692
1
222
5
An. de nais. (bloc 1)
5
621**
1320**
5
1957
1636**
An. de nais. (bloc 2)
6
1706**
4301**
5
1118**
217
Résiduelle
1223
118
263
376
241
203
Tableau 23 - Analyse de variante de la longueur scapulo-ischiale
-
Carres moyens avant sevrage T Carrés moyens post-sevrage
Source
x 10
x 10
8
ddl
Naissance
6 mois
ddl
12 mois
24 mois
Blocs
1
169
3392
1
7124**
3
Pères
39
270**
1447**
29
880**
493
Saison de naissance
4
1243**
5165**
4
2119**
1808**
Sexe du veau
1
1713
16247**
1
4902
22760**
Rang de vêlage
3
195
1132
3
.418
691
Lot de sélection
1
42
1992
1
408
167
An. de nais. (bloc 1)
5
2746**
4712**
5
8967**
2932**
An. de nais. (bloc 2)
6
582**
8740**
5
1691*
1632*
Résiduelle
1223
159
498
376
568
462

32
Tableau 24 - Moyennes estimées par la méthode des moindres carrés
pour le périmètre thoracique

33
Tableau 25 - Moyennes estimées par la méthode des moindres carrés
pour la. hauteur au garrot

34
Tableau 26 - Moyennes estimées par la méthode des moindres carrés
pour la longueur scapulo-ischiale

35
le sexe a un effet hautement significatif sur les 3 mesures linéaires quel que soit l’âge. L’effet
de la saison de naissance s’avère très significatif dès la naissance et persiste jusqu’à 36 mois
sur les variables périmètre thoracique et longueur scapulo-ischiale. Sur la hauteur au garrot la
saison n’a une influence très significative qu’à la naissance et à 6 mois. Le numéro de vêlage
et le lot de sélection, à quelques rares exceptions n’affectent pas les mesures linéaires du zébu
Gobra. Quant à l’année de naissance, son effet apparaît très significatif dès la naissance sur la
hauteur et la longueur et s’exerce jusqu’à 36 mois. Sur le périmètre thoracique l’année a une
influence hautement significative, sauf à la naissance.
6-3 - Corrélations génétiques, phénotypiques et d’environnement entre poids
et mesures linéaires
Les tableaux 27 et 28 indiquent les différentes corrélations entre poids et mesures liné-
aires, de la naissance à 36 mois. D’une manière générale le périmètre thoracique apparaît
Tableau 27 - Corrélations génétiques, phénotypiques et d’environnement
entre poids et mesures linéaires avant sevrage
Tableau 28 - Corrélations génétiques, phénotypiques et d’environnement entre
poids et mesures linéaires à différents âges (croissance post-sevrage)

36
comme étant le mieux carrelé aux poids quel que soit l’âge considéré, sauf à 3 et 30 mois (cor-
rélations négatives). Le périmètre thoracique semble donc être la mesure la plus fonctionnelle
pour estimer le poids corporel.
6-4 - Utilisation des mesures linéaires pour une sélection indirecte du poids vif
En matière d’amélioration génétique les réponses corrélatives révèlent qu’il est parfois
possible d’obtenir un progrès plus rapide par sélection sur un caractère corrélatif (caractère
secondaire) que par une sélection directe sur le caractère recherché lui-même. Dans le cas
présent, il s’agit de voir si l’on peut améliorer le poids corporel du zébu Gobra en portant les
efforts de sélection sur les mesures linéaires. Nous allons donc examiner à chaque âge les
réponses corrélatives attendues, pour trouver les conditions dans lesquelles une sélection
indirecte peut être avantageuse.
Soit RX la repense du poids à la sélection directe et CRx sa réponse corrélative résultant
d’une sélection indirecte appliquce au caractère secondaire “mesure linéaire”. Le rapport
exprime la valeur de la sélection indirecte comparée à la sélection directe.
CR
i,, hy rA oax
_x=
‘A $ hy
=-
i,hXoAx
ix h
Rx
x

i
=
intensité de sélection du poids vif
.X
=
intensité de sélection de la mesure linéaire
hy
=
racine carrée de l’héritabilite du poids vif
h;
=
racine carrée de l’héritabilité de la mesure linéaire
rA
=
corrélation génétique entre les 2 caractères
OAX =
racine carrée de la variante génétique additive du poids vif
Si la même intensité de sélection est appliquée aux 2 caracteres le rapport devient égal
à rA+ . La réponse corrélative du poids vif sera supérieure à la réponse directe si le produit
rA, hy est plus grand que hx. La meilleure réponse corrélative est donc obtenue avec une forte
corrélation génétique poids mesure et une heritabilité plus élevée du caractère secondaire. Au
tableau 29 apparaissent les réponses corrélatives du poids vif que l’on peut obtenir en
sélectionnant sur les mensurations linéaires. A la naissance le meilleur caractère secondaire est
la longeur scapulo-ischiale. De 6 à 24 mois il est mieux indiqué de sélectionner sur le périmètre
thoracique. Pour 30 mois la sélection sur la hauteur au garrot a plus de chance d’améliorer
indirectement le poids vif.
On remarque qu’à l’exception de l’â e de 6 mois et 36 mois, la réponse directe du poids vif est
Ck
supérieure à la réponse indirecte (e c 1)
Si d’une manicre générale, les corrélations génétiques poids-mesures linéaires sont
bonnes, on relève de faibles héritabilites des mesures corporelles. On peut incriminer ici la
difficulté de prendre avec précision les mesures linéaires (caractère rctif du Gobra en station)
ce qui entraîne énormément d’erreurs réduisant les héritabilites. La selection directe du poids
vif semble donc plus avantageuse à moins qu’on ne parvienne a augmenter la précision des
mesures.

37
Tableau 29 - Sélection sur mensurations (y) et réponses corrélatives du poids (x)
116 mois 124 mois 130 mo
31 0.91
1 0.94 1 0.59 1 0.82 1
0.6
1
=
Périmètre thoracique
2
=
hauteur au garrot
3
=
longueur scapulo-ischiale
‘A
corrélation génétique
CRx=
rapport des 2 réponses
Rx
6-5 - Discussions
L’influence très forte des phénomènes sexe, saison et année de naissance sur les mesures
linéaires montre l’importance de corriger ces effets avant de mettre au point une formule
prédictrice du poids. Jusqu’à une certaine limite on peut utiliser les mesures linéaires pour
évaluer le poids vif. La sélection indirecte du poids par les mensurations peut servir de palliatif
là où les moyens matériels font défaut. Dans ce cas, on peut amkliorer les résultats en
augmentant la précision dans les mesures. Si en station, le caractère très rétif des animaux rend
difficile une grande précision dans les mesures, en milieu éleveur Peu1 le caractère plus doux
des animaux permet d’espker mieux. D’ailleurs depuis longtemps l’éleveur du Ferlo sélection-
ne ses reproducteurs en se basant sur des attributs parmi lesquels la taille de l’animal intervient.
7 - PRODUCTIVITE
7-1 - Introduction
Chez les femelles à vocation bouchère le nombre de veaux produits durant la vie utile
et le poids de ces veaux sont des facteurs essentiels de productivité.
En zone sahélienne, les grandes variations climatiques au cours de l’annke et d’une
année àl’autre agissent fortement sur les différentes composantes delavie du troupeau, à savoir
alimentation, reproduction et évolution pondérale.
Sur le plan des problèmes de reproduction, les principaux facteurs influençant la
productivité sont l’âge au premier vêlage et l’intervalle entre vêlages.
Les aptitudes maternelles de la vache, en liaison avec l’alimentation, interviennent sur
l’évolution pondérale du veau.

38
7-2 - Productivité des femelles
Un index de productivité annuel basé sur le poids des veaux à 6 mois et sur l’intervalle
moyen entre vêlages a été construit.
365
I=P,x -
IMV
1
=
index de productivité
P,
=
poids de veaux à 6 mois
IMV =
intervalle moyen entre vêlages.
Le tableau 30 présente les résultats de l’analyse de variante et le tableau 3 1 donne les
moyennes calculées par la méthode des moindres carrées pour l’index de productivité. Seules
l’année et la saison de vêlage ont un effet hautement significatif sur l’index. La productivité
Tableau 30 - Analyse de variante de l’index de productivité
* P <0,05
** P < 0.01
El
moyenne est de 63 kg de veau de 6 mois par vache et par an. Selon l’année de vêlage, la produc-
tivité varie de 27 kg pour 1976 à 88 kg pour 1980. Trois années se retrouvent avec des index
particulièrement faibles : 1975, 1976 et 1977.
Les vêlages des saisons pré-pluviale et pluviale donnent les meilleurs index de
produc tivite avec une supériorité de 19 et 12 %. Les périodes défavorables sont les saisons sèche
et pluies tardives. La figure 7 montre l’influence de I’IMV sur la productivité. Un bon index
de productivité est associé à un court intervalle entre vêlages.
Figure 7 - Intervalle moyen entre vêlages et index de productivité
Production
g!gggj IMV
6 0
50
40
30
1
2
3
5 S a i s o n
4
de velalape

Tablt tau 31- Moyennes corrieées de l’index de I
76
I
79sc
91
78ac
1973
109
I
73sc
128
66ac
-a
98
65ac
86
88c
1981 1
139
1
66ac
I
(Saisons de vêlaae 1
136
!
58a
1
103
!
59ac
I
l---- Pré-oluvialel
484
I
7!ïh
I
388
71b
Pluies tardlves
163
57a
Modes reproduction
Monte naturelle
1164
63a
Ins. artificielle
110
62a
Rana de vêlaae
11
373
I
58a
I
Pour une même classe, les moyennes indicées de la même lettre
ne sont pas significativement différentes au seuil de 5 %.


40
7-3 - Paramètres génétiques de l’index
L’héritabilité de l’index de productivite est de 0,023 ce qui n’est pas différent de 0. Avec
une intensité de sélection de 0,34 on améliore l’index de 0,29 kg par an. On ne peut espérer
obtenir un meilleur résultat par une sélection indirecte sur I’IMV. En effet, la corrclation
génétique entre l’index et l’intervalle étant très faible (-0,45), le produit R,.hy est infcrieur à
hX. Ainsi la réponse corréléede l’index est de 10 % inférieure à la réponse à la sclcction directe.
7-4 - Discussion
Les faibles valeurs de productivité observées en 1975,1976 et 1977 sont consécutives
àdesIMVélevéspendantces3annéescombin~sàunefaiblecroissanceet unemortalitéélevée
des veaux (1975 et 1976). La pluviosité durant ces 3 années a été respectivement de483,369
et 279 mm. Elle est donc très élevée pour les 2 premières années citees après une mauvaise
période entre 1970 et 1973 où on relève une pluviométrie faible de l’ordre de 250 mm (tableau
1). On peut expliquer ces faibles productivités, malgré une bonne pluviosité, par l’existence
d’une situation particulière de la strate herbacée durant les années 1975 à 1977. En effet la
disponibilité en pâturage dépend non seulement de la quantité de pluie tombée mais aussi de
sa répartition. Une sécheresse intercalaire entraîne une diminution dé la biomasse. Des pluies
abondantes en début de saison pluvieuse provoque une augmentation des légumineuses
(VALENZA). Cela est favorable au pâturage de saison des pluies, mais défavorable au pâturage
de saison sèche, car les feuilles et fruits des légumineuses tombent vite au sol.
L’installation d’une saison de monte afin de regrouper les naissances en juillet -
septembre permet d’avoir les meilleurs index de productivité (75 et 71 kg veaux par vache et
Par an).
Vu les faibles progrès que l’on peut attendre de la sélection, les techniques de conduite
du troupeau demeurent le meilleur moyen d’améliorer la productivité, en jouant par exemple
sur 1’I.M.V.
Tableau 32 - Estimations génétiques pour l’index de productivité (Kg)
Intervalle de génération = 7,9 ans

4 1
CONCLUSION

42
L’évaluation de la productivité du Zébu Gobra fait apparaître globalement un niveau de
performances comparable aux valeurs généralement avancées en milieu tropical.
Pendant la période d’étude la pluviosité a été inférieure à la normale. Cela s’est traduit
par la chute des valeurs de croissance surtout et de reproduction comparativement à la période
19551969 (DENIS, 1971).
La forte dépendance de l’élevage vis-à-vis du milieu apparaît au travers des grandes
variations saisonnières et annuelles observees sur les paramètres mesurés. 11 est bien possible
de limiter ces baisses de production si on régule le programme alimentaire en fonction de la
saison et du stade physiologique des animaux. Cependant une telle option doit se raisonner par
rapport au coût (input/output).
L’influence des facteurs de l’environnement sur les animaux suggère de porter les
efforts d’amélioration d’abord sur le milieu. Devant l’ampleur de cette tâche la solution serait
de sélcctionncr les animaux sur des caractères d’adaptabilité à l’environnement qui influencent
la productivite du cheptel, à savoir : viabilité des veaux sous la mère, intervalles entre vclages,
carrière des reproductrices, valeur d’élevage des mères... Cela amcne donc à privilégier la voie
femelle dans la sélection, ce qui limite les progrès génétiques réalisables comme le montre le
tableau 33 (heritabilité et intensité de sélection faibles). Ces critères pourront néanmoins être
inclus dans le choix des taureaux (collatéraux, descendance...)
Le tableau 33 résume les progrès génétiques qu’il est possible d’obtenir par la sélection.
Du fait des contraintes liées à l’environnnement, on ne peut admettre une augmentation de
l’intensité de sélection. L’intervalle entre générations peut néanmoins être réduit, aussi bien
pour les mâles que pour les femelles.
Un progrès génétique plus rapide est possible en définissant mieux les objectifs de
production.
Il serait nécessaire dedéfinirles caractères économiquement intéressants, l’information
disponible sur chaque taureau (performances propres, performances de la descendance,
nombre de descendants), les relations génkiques entre caractères, et I’importance à accorder
à chaque caractère. Toute cette information pourrait facilement être combink dans un index
de sélection qui définirait le caractère a privilégier dans une sélection sur plusieurs caractères.
Cela pourrait aider à fixer l’âge maximum de testage nécessaire pour r&nir toute
l’information utile à une évaluation précise des taureaux, ce qui réduirait l’intervalle entre
générations. Ceci augmenterait le progrès génétique réalisable en station.
Pour être sûr que le progrès génétique réalisé en station sera du meme ordre de grandeur
en milieu éleveur, il est nécessaire aussi de tester les taureaux dans ce milieu, afin de s’assurer
que l’interaction génotype-milieu est de faible importance.


44
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1 Anonyme : Rapports annuels d’activités du CRZ de Dahra-Djoloff (1954 à 1981)
2 CIPEA - Evaluation de la productivité des races bovines Maure et Peu1 à la station du
Sahel, Niono, Mali. Monographie CIPEA No1 - 1978
3 DENIS J.P. Bilan de 15 années de recherches zootechniques sur le Zébu Gobra au CRZ
de Dahra Conférence A.A.S .A. sur la recherche et la production agricoles en Afrique
- 28 Août - 4 Septembre 1971
4 DENIS J.P. Bilan de l’introduction de la chèvre rousse de Maradi au CRZ de Dahra-
Djoloff - Document polycopié CRZ 1972.
5 DENIS J.P. et VALENZA J. Etude de la mortalité bovine au CRZ de Dahra-Djoloff.
Revue d’Elevage Med. Vet. Pays trop. 1972 25 (3) 445-453
6 DENIS J.P. et THIONGANE P.I. Note sur les facteurs conduisant aux choix d’une
periode de monte au CRZ de Dahra (Sénégal) Rev. d’Elev. Med. Vet. Pays trop. 1975
28 (4) 491-497.
7 DENIS J.P. et THIONGANE P.I. Influence d’une alimentation intensive sur les perfor-
mances de reproduction des femelles Gobra du CRZ de Dahra. Rev. d’Elev. Med. Vet
Pays trop. 1978 31 (1) 85-90.
8 HARVEY W.R. Mixed mode1 least - squares and miximum likelihood computer
program. 1979 - 76 p.
9 JOUBERT D.N. Puberty in female farm animal. 1963 Animal Breeding Abstract 31
295-306.
10 THIONGANE P.I. et DENIS J.P. L’aptitude à la production de viande chez le Zébu
Gobra. 1974 Premier congrès Mondial de genétique appliquée à l’élevage. Madrid 7-
11 Octobre 1974.
11 THIONGANE P.I. Le Centre de Recherches Zootechniques : 1973 - document polyco-
pie - CRZ Dahra.
12 DENIS J.F. L’intervalle entre les velages chez le zébu Gobra. Rev. d’Elev. et de Med.
Vét. des Pays trop. - 1971,24 (4) 635-647

45
LISTE DES TABLEAUX
NQ
Page
1 Pluviosité moyenne entre 1969 et 1983
6
2 Données climatiques saisonnières à Dahra
6
3 Activités de plantes sahéliennes à différentes saisons de l’année
7
4 Critères de sélection des animaux
9
5 Analyse de variante pour l’âge au ler vêlage
16
6 Moyennes estimées pour l’âge au ler vêlage
17
7 Estimations génétiques pour l’âge au ler vêlage
17
8 Analyse de variante de l’intervalle entre vêlages
18
9 Moyennes estimées pour l’intervalle entre vêlages
18
10 Estimations génétiques pour l’intervalle entre vêlages
19
11 Analyse de variante de la mortalité avant sevrage
20
12 Moyennes estimées pour la mortalité avant sevrage
21
13 Analyse de variante de la croissance avant sevrage
24
14 Analyse de variante de la croissance post-sevrage
24
15 Moyennes estimées pour la croissance avant sevrage
25
16 Moyennes estimées pour la croissance post-sevrage
26
17 Corrélations génétiques, phénotypiques et d’environnement entre
perds avant sevrage
28
18 Corrélations génétiques, phénotypiques et d’environnement entre
perds post-sevrage
28
19 Estimations génétiques des poids avant sevrage
29
20 Estimations génétiques des poids post-sevrage
29
21 Analyse de variante du périmètre thoracique
30
22 Analyse de variante de la hauteur au garrot
31
23 Analyse de variante de la longueur scapulo-ischiale
31
24 Moyennes estimées pour le périmètre thoracique
32
25 Moyennes estimées pour la hauteur au garrot
33
26 Moyennes estimées pour la longueur scapulo-ischiale
34
27 Corrélations génétiques, phénotypiques et d’environnement
35
28 Corrélatjons
énétiques, phénotypiques et d’environnement
entre pou& e8mesures lméarres apres sevrage
35
29 Selection sur mensurations et réponses corrélatives du poids
37
30 Analyse de variante de l’index de productivité
38
31 Moyennes corrigces de l’index de productivité
39
32 Estimations génétiques pour l’index de productivité
40
33 Résumé du progrès génetique réalisable
43

46
LISTE DES FIGURES
N”
Page
1 Zones écologiques du SénCgal
4
2 Plan du CRZ de Dahra
5
3 Schéma gén6ral de conduite du troupeau Gobra
11
4 Influence de la saison sur la mortalité des veaux
22
5 Evolution pondkrale dc la naissance à 36 mois
27
6 Influence de la saison de naissance sur la croissance
27
7 Intervalle moyen entre vêlages et index de productivité
38