REPUBLIQUE w SENEGAL INSTITUT D'ELEVAGE ET DE...
REPUBLIQUE w SENEGAL
INSTITUT D'ELEVAGE ET DE MEDECINE
I----------L---------
VETERINAIRE DES PAYS TRûPICAUX
MINISTERE DU DEVELOPPEMENT RURAL
10, rue Pierfre Curie
.
94.700 - MAISONS-ALFORT
COLLOQUE SUR L'EMBOUCHE
INTENSIVE DES BOVINS EN PAYS TROPICAUX
-O-
Dakar, 3 - 7 Décembre 1973
C O N C L U S I O N S
****++*fC*t+*++t*+**t+++***8+*+8*
Labor;rtoire national de 1'Elevage
et de Recherches v6térinaires
B.P. 2057 - DAKAR

CONCLUSIONS
1°- L'examen de la situation actuelle montre que, en raison de la
sécheresse qui sévit en Afrique, l'approviSionnement en viande
de cette région du monde se présente sous des perspectives
aggravées. Il est souhaitable que tous les moyens d'y pallier
soient étudiés. L'embouche intensive doit en faire partie.
2O- Toutes les races bovines africaines qui ont fait l'objet d'ex-
périmentations se sont révélées aptes à bénéficier de l'em-
bouche intensive. Les différences que l'on peut observer entre
elles sont faibles. On doit s'efforcer d'emboucher tous les
animaux maigres, quelle qu'en soit la race, de manière à dis-
poser de la plus grande quantité possible de viande,
3O- De nombreux aliments sont utilisables pour l'embouche intensive.
On avait fondé beaucoup d'espoir sur l'emploi des sous-pro-
duits agro-industriels qui sont d'excellents aliments. Flalheu-
reusement les quantités disponibles sont souvent faibles, ou
utilisées à d'autres fins. Il est recommandé d'attacher beau-
coup d'importance à la production de fourrages soit en culture
sèche, soit sous irrigation. Les racines et tubercules comme
le manioc doivent aussi retenir l'attention,
La mélasse, cependant, est déjà produite dans de nombreux
pays alors que d'autres pays projettent l'installation de su-
creries. Il est démontré que la mélasse peut être utilisée
comme base alimentaire, sous réserve d'être complémentée par
de l'urée, et par une protéine vraie qui peut provenir d'un
tourteau ou d'une légumineuse.
40- Des croissances très intéressantes atteignant 800 grammes par
jour, parfois plus, peuvent être obtenues par l'emploi de
rations très diverses et notamment l'ensilage de maïs. Les
fourrages permettent d'enregistrer des gains de 600 grammes
par jour en pâturage direct ce qui simplifie les opérations
de l'embouche et peut la mettre à la portGe du paysan agricul-
teur
5O- 'Certains facteurs non alimentaires peuvent influer favorable-
ment sur les gains de poids et la transformation des aliments.
fo'est le cas des anabolisants. Des législations nationales
devraient être élaborées pour réglementer leur emploi.
60-
L'embouche intensive permet d'améliorer considirablement la
qualité et la quantité de viande fournies par une carcasse.
Cette amélioration est très grande, pendant la saison sèche
lorsqu'on nourrit les animaux avec des sous-produits agricoles
ou agro-industriels. En saison humide les animaux tirent un
excellent parti de l'herbe des pâturages naturels ou arti-
ficiels.
Il paraît rationnel de préférer à cette période de l'an-
née un pâturage complémenté. La graine de coton paraît alors
bien adaptée.

. *A. ?
2.-
70- L'embouche des jeunes bovins, avant leur maturité sexuelle,
permet en P$frique comme en pays temp6rSs une transformation
plus efficace de la nourriture. Il peut Ctre très intéressant
d'encourayer l'emploi des juenes taurillons, car on dégagerait
les pâturages naturels dsanimaux dont beaucoup sont en danger
de mort et la plupart en sous-nutrition grave. Cependant,
l'embouche de ces taurillons sera plus longue que la finition
des adultes. Selon les conditions locales la rentabilité pro-
pre de cette embouche peut n'être pas plus favorable que celle
des adultes.
8O- Lséconomic de l*cmbouche intensive n'est pas toujours facile
2 atteindre. Un nombre ilevé de conditions favorables doivent
se trouver réunies: -L'cmboucheur doit pouvoir disposer de
bétail de bonne qualité sanitaire, en quantité suffisante
-Les aliments du bktail doivent être disponi-
bles soit sur le marché, soit dans les productions de l'exploi-
tation
-Ces aliments doivent être d'un prix suffi-
samment bas pour une utilisation efficace. A ce titre, il faut
souligner que les fourrages peuvent parfaitement répondre à
la nécessité.
-11 est à souligner que l'augmentation du
prix du bétail maigre va rendre progressivement plus itroite
la marge bénéficiaire que peut assurer l'embouche, et nous
obliger à rechercher des modes d'exploitation sans cesse plus
économiques.
-L'embouche paysanne se révii,le plus écono-
mique que l'embouche industrielle : les investissements plus
lépers, les aliments divers produits dans l'exploitation', la
main d'oeuvre disponible y concourent. Elle doit donc être
le plus fortement possible encouragée. Cela d'autant qu'elle
améliore dans de larges proportions le revenu du paysan.
-Comme l'embouche paysanne ne peut pas
garantir à bref dclai, le traitement de tous les animaux amai-
gris, la grande embouche doit conserver sa place. On ne doit
pas la considérer comme concurrente de l*embouche paysanne,
mais comme complementaire.
go-
-
L'embouche, qu' elle soit paysanne ou s'industrielle" doit être
replacée dans le contexte de l'élevage dont elle procède.
Il ne faut pas oublier de s'occuper activement de la produc-
tivité du troupeau, de la fertilitg des vaches, de la protec-
tion de la santé des veaux et des aduites.
Finalement, c'est la politique de chaque état qui est
concernée par toute opération visant à améliorer la produc-
tion de viande. Comme les diff6rents pays d'Afrique ne se trou-
vent pas dans les mêmes conditions, les politiques ne seront
pas exactement les mêmes pour les uns et les autres.
. . / . .

3
"[ais il ne faut pas considxrer que l'embouche intensiv;
puisse être un moyen de favoriser les uns aux danens des au-
trcs , Les formes d'embouche sont suffisamment nombreuses pour
que chacun puisse y trouver sa part. Elle peut même Stre un
Elément de solidaritc inter-africaine.
Pour progresser il est nécessaire que les chercheurs
qui explorent de ncuvclles voies techniques, les services de
l’Sleva73
bu qui assurent la protection sanitaire et la mise en
place de la politique nationale et les éleveurs du secteur
priv6 petits et grands qui font la viande, coopèrent étrci-
tement pour la promotion de méthodes techniquement et économi,-
quement les meilleures.