INSTITUT D’ELEVAGE ET DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE DES...
INSTITUT D’ELEVAGE ET DE MÉDECINE
VÉTÉRINAIRE DES PAYS TROPICAUX
REVUE D’ÉLEVAGE
ET DE
MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
DES PAYS TROPICAUX
Rage chez un phacochère vivant
en captivité au Sénégal
par J. CHAMBRON et M. P. DOUTRE
Tome XX (nouvelle S^~E)
Na 2 - 1967
= VIGO~ FRÈRES, ÉDIT EURS -
23, rue de l’École-de-Médecine, PARIS-VI”
Rev. Elef. Méd. vét. Pays frop. 1967 20, 2 (343-344)
NOTES CLINIQUES
Rage chez un phacochère vivant
en captivité au Sénégal
par J. CHAMBRON et M. P. DOUTRE
RÉSUMÉ
Un phacochère (Phococherus aethiopicus) conservé en captivité est mordu
par un chien errant. II succombe de rage environ trois semaines après la mor-
sure. Les sympiômes oni éié des plus frustes et la durée de leur évoluiion n’a
pas dépassé trois jours.
La rage des animaux sauvages vivant à l’état
corps de Négri au niveau des grandes cellules
,naturel a fait l’objet de différentes observations.
pyramidales de la corne d’Amman.
*
En 1955, des cas sont rapportés par HALLOGAN
Le virus rabique est isolé du cerveau et des
dans un ouvrage bibliographique traitant des
glandes salivaires sous maxillaires par inocula-
maladies des mammifères sauvages et des
tion intracérébrale à la souris (2).
oiseaux (3). En 1964, dans un travail de synthèse,
LOBRY signale la maladie en Afrique chez le
Dans la présente note, nous nous proposons
chacal, la panthère, la hyène et le singe (4).
de rapporter un cas de rage survenu à Thiès
Dans les pays où I’endémicité de l’affection est
chez un phacochère (Phacocherus aethiopicus)
grande, les espèces maintenues en captivité ne
conservé en captivité.
se trouvent protégées que lorsque toute possibi-
L’animal est acheté au marché local en août
lité de pénétration d’un carnivore domestique
1966 et pèse alors 2,770 kg, Lorsqu’il arrive au
enragé est écartée. Cette condition n’est mal-
poids de 22 kg, il est gardé à l’attache dans une
heureusement pas toujours réalisée. En 1951, un
concession fermée. Fin novembre 1966, un chien
chien infectant pénètre dans les enclos du jal-din
errant force le passage de la barrière d’entrée,
zoologique de Léopoldville ; un situtunga (Situ-
approche le phacochère et le mord au groin
fungu llmnotragus) succombe de rage, 30 jours
assez sévèrement, puis disparaît. Le 14 décembre,
après avoir été mordu, ainsi qu’un guib har-
le propriétaire constate un comportement anor-
naché (Trûgelaphus scriptus) (1). Plus récemment,
mal. De très joueur et familier, l’animal devient
une observation aété effectuée aux Etats-Unis sur
craintif et peureux ; aucun autre symptôme n’est
un singe appartenanf à un lot importé des Indes.
observé. Deux jours plus tard, le suidé déploie
II s’agit d’une femelle de singe rhesus (Macoca
une activité inhabituelle, causant plus de dom-
mulat~a), débarquée le 15 novembre 1965. Qua-
mages en quelques heures qu’il n’en a commis
rante sept jours plus tard l’animal présente les
durant toute sa captivité. Sa démarche manque
*
premiers symptômes d’agressivité. Au bout de
parfois d’assurance. Le lendemain, il tombe en
4 jours, il est abattu.
décubitus et succombe à la clinique vétérinaire
L’examen histologique révèle la présence de
de Dakar.
1
3 4 3
L’examen histologique montre la présence de
confirmation du diagnostic par mise en évidence
très nombreux corps de Négri dans les grandes
de corps de Négri.
cellules pyramidales de la Corne d’Amman
(photographie). L’inoculation intracérébrale
Instituf d’E/evage et de Médecine
véférinaire des Pays tropicaux. Mai-
d’une suspension de cette dernière à des souris
sons-Alfort.
entraîne leur mort entre le 9e et le 12e jour qui
Laboratoire Nofionol de I’Elevage et
suivent l’intervention. L’examen histologique
de Recherches Vétérinaires. Dakar-
d’une coupe de cerveau des souris permet la
tiann.
Photo 1. -Grande cellule pyramidale <de la corne d’Amman.
S UMMARY
Rabies in a captive wart-hog in Senegal
A captive wart-hog (Phococherus aethiopicus) was bitten by a siray dog. It
died of rabies about three weeks after the bite. The symptoms were very incom-
plet and their evolution did not exceed three days.
RESUME N
Rabia en un facoquerio viviendo en cautividad en Senegal
Un facoquerio (Phococherus aefhiopicus)
en cautividad estuvo mordido por
un perro errante. Muria por rabia unas trec semanas despues de la mordedura.
Las sintomas fueron muy incompletas y ro sobrepaso tres dias la duracion
de su evoluci6n.
BIBLIOGRAPHIE
1. Anonyme. - La rage au zoo. Zooieo, 1955, 9 :
birds. The Staten Island Zoo, Staten Island,
39-40.
New York, 1955.
2. Anonyme. - Rabies in monkeys. j. amer. I 4. LOBRY (M. A.). - Existence chez les ani-
vet. med. AS~., 1966, 149 (7) 901.
maux sauvages en Afrique de cas de mala-
3
3. HALLORAN (P. 0.). -A bibliography of
dies infectieuses des animaux domestiques.
references to diseases in wild mammals and
Bull. epiz. Dis. Afr., 1964, 12, 43-62.
c
344
VÉTÉRINAIRE DES PAYS TROPICAUX
REVUE D’ÉLEVAGE
ET DE
MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
DES PAYS TROPICAUX
Rage chez un phacochère vivant
en captivité au Sénégal
par J. CHAMBRON et M. P. DOUTRE
Tome XX (nouvelle S^~E)
Na 2 - 1967
= VIGO~ FRÈRES, ÉDIT EURS -
23, rue de l’École-de-Médecine, PARIS-VI”
Rev. Elef. Méd. vét. Pays frop. 1967 20, 2 (343-344)
NOTES CLINIQUES
Rage chez un phacochère vivant
en captivité au Sénégal
par J. CHAMBRON et M. P. DOUTRE
RÉSUMÉ
Un phacochère (Phococherus aethiopicus) conservé en captivité est mordu
par un chien errant. II succombe de rage environ trois semaines après la mor-
sure. Les sympiômes oni éié des plus frustes et la durée de leur évoluiion n’a
pas dépassé trois jours.
La rage des animaux sauvages vivant à l’état
corps de Négri au niveau des grandes cellules
,naturel a fait l’objet de différentes observations.
pyramidales de la corne d’Amman.
*
En 1955, des cas sont rapportés par HALLOGAN
Le virus rabique est isolé du cerveau et des
dans un ouvrage bibliographique traitant des
glandes salivaires sous maxillaires par inocula-
maladies des mammifères sauvages et des
tion intracérébrale à la souris (2).
oiseaux (3). En 1964, dans un travail de synthèse,
LOBRY signale la maladie en Afrique chez le
Dans la présente note, nous nous proposons
chacal, la panthère, la hyène et le singe (4).
de rapporter un cas de rage survenu à Thiès
Dans les pays où I’endémicité de l’affection est
chez un phacochère (Phacocherus aethiopicus)
grande, les espèces maintenues en captivité ne
conservé en captivité.
se trouvent protégées que lorsque toute possibi-
L’animal est acheté au marché local en août
lité de pénétration d’un carnivore domestique
1966 et pèse alors 2,770 kg, Lorsqu’il arrive au
enragé est écartée. Cette condition n’est mal-
poids de 22 kg, il est gardé à l’attache dans une
heureusement pas toujours réalisée. En 1951, un
concession fermée. Fin novembre 1966, un chien
chien infectant pénètre dans les enclos du jal-din
errant force le passage de la barrière d’entrée,
zoologique de Léopoldville ; un situtunga (Situ-
approche le phacochère et le mord au groin
fungu llmnotragus) succombe de rage, 30 jours
assez sévèrement, puis disparaît. Le 14 décembre,
après avoir été mordu, ainsi qu’un guib har-
le propriétaire constate un comportement anor-
naché (Trûgelaphus scriptus) (1). Plus récemment,
mal. De très joueur et familier, l’animal devient
une observation aété effectuée aux Etats-Unis sur
craintif et peureux ; aucun autre symptôme n’est
un singe appartenanf à un lot importé des Indes.
observé. Deux jours plus tard, le suidé déploie
II s’agit d’une femelle de singe rhesus (Macoca
une activité inhabituelle, causant plus de dom-
mulat~a), débarquée le 15 novembre 1965. Qua-
mages en quelques heures qu’il n’en a commis
rante sept jours plus tard l’animal présente les
durant toute sa captivité. Sa démarche manque
*
premiers symptômes d’agressivité. Au bout de
parfois d’assurance. Le lendemain, il tombe en
4 jours, il est abattu.
décubitus et succombe à la clinique vétérinaire
L’examen histologique révèle la présence de
de Dakar.
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L’examen histologique montre la présence de
confirmation du diagnostic par mise en évidence
très nombreux corps de Négri dans les grandes
de corps de Négri.
cellules pyramidales de la Corne d’Amman
(photographie). L’inoculation intracérébrale
Instituf d’E/evage et de Médecine
véférinaire des Pays tropicaux. Mai-
d’une suspension de cette dernière à des souris
sons-Alfort.
entraîne leur mort entre le 9e et le 12e jour qui
Laboratoire Nofionol de I’Elevage et
suivent l’intervention. L’examen histologique
de Recherches Vétérinaires. Dakar-
d’une coupe de cerveau des souris permet la
tiann.
Photo 1. -Grande cellule pyramidale <de la corne d’Amman.
S UMMARY
Rabies in a captive wart-hog in Senegal
A captive wart-hog (Phococherus aethiopicus) was bitten by a siray dog. It
died of rabies about three weeks after the bite. The symptoms were very incom-
plet and their evolution did not exceed three days.
RESUME N
Rabia en un facoquerio viviendo en cautividad en Senegal
Un facoquerio (Phococherus aefhiopicus)
en cautividad estuvo mordido por
un perro errante. Muria por rabia unas trec semanas despues de la mordedura.
Las sintomas fueron muy incompletas y ro sobrepaso tres dias la duracion
de su evoluci6n.
BIBLIOGRAPHIE
1. Anonyme. - La rage au zoo. Zooieo, 1955, 9 :
birds. The Staten Island Zoo, Staten Island,
39-40.
New York, 1955.
2. Anonyme. - Rabies in monkeys. j. amer. I 4. LOBRY (M. A.). - Existence chez les ani-
vet. med. AS~., 1966, 149 (7) 901.
maux sauvages en Afrique de cas de mala-
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3. HALLORAN (P. 0.). -A bibliography of
dies infectieuses des animaux domestiques.
references to diseases in wild mammals and
Bull. epiz. Dis. Afr., 1964, 12, 43-62.
c
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