HIERARCHISATION DES INTERVENTIONS EN MILIEU...
HIERARCHISATION DES INTERVENTIONS
EN MILIEU ELEVEUR TRADITIONNEL
par
J.P. DENIS
Octobre 1984

RESUME

I N T R O D U C T I O N
Dans le cadre de l’amélioration de la production laitière inten-
sive au Sénégal, plusieurs types d’exploitations ont été identifiés qui,
dans un premier temps, font tous appel à des animaux importés, soit origi-
naires du Pakistan (Sahiwal et Red Sindhi), soit de France (Montbéliards).
Malgré les différents tests effectués, les animaux locaux sénéga-
lais ne montrent pas, en moyenne, de grandes qualités laitières alors que
leurs performances bouchères sont plus qu’honorables.
Il nous semble cependant nécessaire de valoriser cette production,
même faible, et éventuellement de déceler et de privilégier certaines souches
plus productives que d’autres.
Dans la zone qui nous intéresse actuellement, c’est-à-dire la zone
des Niayes, en particulier proche de l’agglomération dakaroise, il existe un
grand nombre de petites exploitations. Elles étaient les seules, jusqu’à ce
que s’installe le projet laitier actuel, à fournir du lait à Dakar pendant
la saison d’hivernage favorable à la production.
C’est sur ces exploitations que nous intervenons afin de les faire
participer au mouvement d’intensification qui doit leur permettre de mieux
produire et de mieux valoriser économiquement leurs activités. Mais pour les
~ aborder, il était nécessaire de prévoir une méthodologie d’approche cohérente
(-1) rendant possible notre intervention et proposant aux paysans des voies
d’évolution bien identifiées. L’analyse de ces derniers points constitue la
substance du présent document.

1. CARACTERISTIQUES COMPAREES D'UNE EXPLOITATION TRADITIONNELLE ET D'UNE
EXPLOITATION "MODERNISEE“
L’exploitation traditionnelle, si on en examine les résultats
globaux, semble actuellement incapable d’assurer l’approvisionnement des
populations, tant sur le plan des besoins en viande que sur celui des pro-
duits laitiers. Les causes en sont multiples, des analyses nombreuses et
approfondies ont déjà été réalisées à ce sujet. En liminaire, on doit rap-
peler que le terme exploitation est très général et qu’un troupeau en
brousse doit bel et bien être considéré comme une exploitation au même
titre qu’une ferme laitière spécialisée du Cap-Vert.
Dans un document précédent, nous avons montré qu’il était néces-
saire d’intensifier l’élevage sénégalais pour répondre aux besoins de l’au-
tosuffisance alimentaire. Ici, il s’agit dans une premier temps de donner un
contenu réel à ce terme d’intensification. Pour ce faire, nous avons tenté
d’analyser ce que pourrait être une exploitation intensifiée et de comparer
avec les caractéristiques actuelles d’un troupeau traditionnel. Il n’est pas
question de proposer un ‘modèle d’exploitation” figé, mais d’identifier les
règles intangibles que l’on doit appliquer pour qu’un animal exprime la plé-
nitude de son potentiel génétique.
Dans toute action, q u e l l e q u ’ e l l e s o i t , il est possible de définir
deux compqsantes qu’il peut être très instructif de séparer et d’analyser :
- la première composante constitue la règle : elle doit être nécessaire-
ment appliquée si un but précis doit être atteint. Par exemple, la sup-
plémentation minérale ou vitaminique des animaux en production est ab-
solument nécessaire. Donc, à la limite pas de minéraux et de vitamines,
cela signifie pas de production ;
- la seconde composante constitue la stratégie, stratégie d’application
qui, contrairement à la règle, est souple et adaptable. Dans l’exemple
choisi, la stratégie doit tenir compte des besoins et des carences
observés, du disponible, éventuellement des prix.
Cette vision particulière peut être adaptée à toutes les idées
d’intervention.
Son principal avantage est de pouvoir faire la part entre
ce qui est obligatoire et ce qui peut être modulé. A la limite, au-delà
de la rigidité de la règle, il reste au paysan une sélection possible des
différentes stratégies applicables avec l’aide de l’encadrement dont le
rôle essentiel, dans ce cas, est d’explorer et de proposer les différents
choix réalisables.
On peut donc s’intéresser aux élizments constitutifs de deux genres
d’exploitations :
- l’un réel reposant sur ce que l’on sait des exploitations actuelles ;
- l’autre théorique regroupant toutes les règles q u ’ i l e s t n é c e s s a i r e
d’appliquer pour faire fonctionner une exploitation intensive.

L’analyse comparative a été réalisée point par point et les
résultats en apparaissent au tableau n”1.
T a b l e a u na1 - C a r a c t é r i s t i q u e s comDarées d ’ u n e e,xploitation t r a d i t i o n n e l l e
e t d ’ u n e e x p l o i t a t i o n i n t e n s i f i é e
@xploiration
Rubrioues
Caractères
Traditionnelle
Intensifiée
. Ootions générales
Spkialisation
Rare. Même dans le cas des
Nécessaire. Elle conditionne
Blcvapes laitiers pré-urbains
la structure du troupeau et
les spéculations se chevau-
ccrcaines pratiques
chent
Maîtrise des facteurs
Nulle. Le paysan est seul et
Ngcessaire. L’amont et l’aval
externes (3)
isolé
de l’elevage doivent être
maîtrises
Groupement des produc-
Inexistant. Quelques essais
Assure la maîtrise des fac-
teurs
de coopératives d’approvi-
teurs externes
sionnement sans grands succès
Assurance garantissant
Inexistant. Une mortalité
Assurance au moins des ani-
la perennité d e l’ex-
s6v&re et c’est la ruine
maux tri5s productifs
ploitation
Possession de la terre
Droit d’usage mais l’elevage
Appropriation foncière. S&u-
n’est pas reconnu comme une
rité géographique de l’im-
activit8 aboutissant a une
plantation de l’exploitation
emprise foncière. Donc vaine
donc possibilite
d’interven-
pâture pour tous
t ions
,. Habitat et surveil-
Etable
San5
Aire clôturée (1)
lance du troupeau
Aire de parcage nocturne
Un toit, une aire cimentée
avec piquets
pour production laitière
Mangeoires
Rares
Nécessaire (bois, ciment) (2)
Abreuvoirs
Rares .
id. pour une eau propre et
constamment a l a disposition
des animaux
Surveillance du troupeau Membre de la famille ou
Vacher percevant un salaire
vacher (Surga) rémunéré en
fixe + éventuelle indemnité
nature
3. Conduite du troupeau
Reproduction. Choix du
Tres rarement fait - hasard
Tr&s contrôlé. Utilisation de
mâle
des rencontres
l’insémination artificielle{7
Réforme. Elimination des Pratiquement jamais réalisée
Le troupeau intensif est vo-
animaux improductifs
lontairemenc limitée aux ani-
maux productifs
Ventes- des mâles
Fonction des besoins, rare-
Fonction de la spécialisation
menr précoce
très précoce
Sevrage
Pas réalis&. Détachement pro-
Fonction de la spécialisation
gressif du veau
En production laitière 7 sem.
PLUS tard en viande et vaches
a l l a i t a n t e s ( 6 mois)
Clôture
: a ) r6gions
Néant
N é c e s s a i r e p o u r l i m i t e r l e s
agricoles
déplacements : haies vives
(au besoin fourragères)
b) zones p5StoreleS
N&ant
Pas nécessaire
pures
4. Hygiène
Hygiène d e l a production Inexistante
Nécessaire en particulier en
production laitière

Tableau no1 - (suite)
Exploitation
Rubriques
CaractPres
Traditionneile
Intensifiée
i. Pathologie
Pathologie collective
Prophylaxie contre les gran-
En plus traitements antipara-
des maladies (gratuite par
sitaires externes et internes
DSPA)
systématiques
Pathologie individuelle
Rares interventions
Interventions systématiques (3
en cas de nécessite
1. Alimentation
Alimentation de base
Pâturage naturel essentiel-
Ration fonction des besoins (3
lemenr variable en quantité
des animaux et constante sur
e t qualit
le plan de la distribution
Supplémentation en
Rarement quand elle existe
Oui si nécessaire, mais tou-
énergie et azote
les sous-produits ou produits
jours Equilibrée et fonction
sont distribués séparément
des besoins
Supplémentation minérale Rarement appliquée (pierres
Intégrée au rationnement
a lécher)
Supplémentation vitami-
Inexistante
id. + haut
nique
1. Commercialisation
Contrôle de la qualité
Nul
Systématique. Par exemple
des produits
analyse bactériologique et
composition du lait
Organisation de la com-
Existe mais pose de nombreux
Un des piliers de l’intensi-
mercialisation des pro-
problèmes
cation - bien produire et.. .
duits
bien vendre
1. Economie
AccBs au crédit
Nul
Crédit agricole parce que
structures d’exoloitation
cohérentes
Bilan économiaue de
Aucun suivi
Contrôle des recettes et
l’exploitation
dépenses. Bilan mensuel.
Bilan annuel et informations
de gestion dont prix de re-
vient et excédent brut d’ex-
ploitation
1. Encadrement.
Formation. Education
Traditionnelle. Bonne dans
Permanente
Formation
ce cadre
Information
Nulle
Prend la releve de formation.
Education pour les aspects
bien assimilés
Suivi et bilan des
Inexistant. La mémoire est
Important. Assuré systémati-
données techniques de
le seul support de l’appré-
quement par l’encadrement
l’exploitation
ciation
et diffusé aux éleveurs après
traitement
Encadrement
A peu près inexistant
Présent régulièrement au débu
a la demande ensuite


.
Commentaire du tableau no1
!
La liste ainsi réalisée pourrait être valablement complétée ou
modifiée en fonction des différents types d'élevages.
(1) L'habitat : symbole autant que nécessité pratique
. symbole : il est l'antithèse du nomadisme au sens large du terme.
C'est-à-dire qu'en construisant une étable, même très
modeste,
le paysan prend une option sur un type d'élevage
différent de celui qu'il. pratique classiquement.
. nécessité pratique : un toit en particulier pour les aliments en
hivernage,
une protection du matériel et des animaux.
(2) La mangeoire est l'outil indispensable pour l'application d'un régime
alimentaire adapté aux besoins des animaux.
(3) Les facteurs externes sont très nombreux. Quelques-uns sont cités dans
le tableau : alimentation, reproduction, pathologie, transport des ali-
ments et des produits de l'exploitation, commercialisation . . .
2. L'ACTION ELEMENTAIRE
L'examen du tableau no1 montre qu'il existe de grandes différences
entre les deux types d'exploitations analysées sur le plan de l'environnement
interne et externe des facteurs de production.
Chaque point particulier dans la colonne 'intensifiée', représente
une intervention qui doit être faite. L'action élémentaire représente "la
plus petite règle d'intervention identifiable et isolable sur le terrain
dans le cadre du fonctionnement de l'ex,ploitation" ; elle doit être chargée
bien entendu de signification pratique (par exemple distribution de l'aliment
en fonction du poids de l'animal. de son état phvsiologique et de sa produc-
tion.
3. NECESSITE D'UNE HIERARCHISATION
L’applicatiop dans une exploitation de la totalité des actions
élémentaires est absolument nécessaire dans le cadre de l'intensification,
mais deux points paraissent essentiels.
‘\\,:’ , :.,,
. Il est indisp’ensable de chercher à appliquer, d’un seul coup,
l'ensemble de ces mesures. Le paysan serait, à coup sûr, complètement noyé
sous cette avalanche de nouveautés et se retrancherait, à juste raison,

.
dans une attitude de repli qui aurait une signification de simple sauvegarde.
1
. On doit donc choisir d'intervenir de façon progressive, mais les
petites vagues d'amélioration ne peuvent être conçues au hasard ou au gré
des sensibilités de chacun.
En conséquence, il est nécessaire d'organiser la façon dont seront
agencées les différentes actions élémentaires, donc hiérarchiser. Cette hié-
rarchisation conduit à examiner les relations qui doivent exister entre les
actions élémentaires, en extraire les priorités et les éventuelles applica-
tions concomitantes.
4. LE NIVEAU D’INTENSIFICATION
Dans la hiérarchisation,il
apparaît que certaines des actions,
pour être efficaces, doivent être réalisées conjointement. Cette observation
conduit à la notion de niveau d'intensification regroupant un certain nombre
d'actions élémentaires. Il est donc possible, entre l'exploitation tradition-
nelle et l'exploitation intensifiée, de mettre en évidence un certain nombre
de ces niveaux dont la mise en application sera une succession, le niveau
n + 1 ne se voyant proposé à l'éleveur que dans le cas où le niveau n est
bien assimilé et appliqué.
Cette démarche est intéressante à considérer car elle permet de
mieux appréhender certains problèmes fréquents dans les relations encadre-
ment-exploitants.
. Le NI (niveau d'intensification) facilite l'intervention de l'en-
cadrement car l'application correcte de son contenu permet de réaliser un
saut dans les possibilités de production de l'exploitation. Son impact est
mesurable et donc démonstratif, efficace et donc durable.
. Le NI contient un nombre d'actions élémentaires compatibles avec
les possibilités d'absorption de nouveautés des éleveurs dans un temps donné.
. Le système des NI permet de maintenir le potentiel d'avenir repré-
senté par l'encadrement. En effet, il est triste et dangereux d'être un
encadreur sans réserves, parce qu'ayant épuisé d'un coup, et au début de
son contact avec les paysans, son potentiel d'idées et de faits, et donc
incapable de maintenir la nécessaire pression de nouveautés, c'est-à-dire
sans plus rien à proposer alors que le cheminement de l'intensification.n'a
pas atteint son but, voire n'est pas encore entamé.

5. QUELLE EXPLOITATION FINALEMENT ?
Comme il a été déjà dit, chaque action a deux facettes : la règle
et la stratégie d’application. Si ces deux approches étaient confondues et
c’est souvent le cas, les formes d’élevage résultant de l’intervention de
l’encadrement seraient toutes identiques, Les exploitations seraient toutes
les mêmes, les éleveurs seraient condamnés à réaliser des spéculations simi-
laires (“l’ennui naquit un jour de l’uniformité”). Il convient donc, à notre
sens, de laisser un potentiel de choix, de stratégies qui, in fine, aboutit
à la création d’exploitations fonction des possibilités, des goûts, des ap-
titudes de chaque éleveur.
6. LE CHEMINEMENT VERS L‘EXPLOITATION INTENSIVE
Les diverses actions élémentaires ont donc été regroupées suivant
les niveaux d’intensification (tableau n”2) au nombre de 4.
Lors des premières discussions avec le paysan, on doit lui brosser
une image de L’exploitation telle qu’elle pourrait finalement être, mais en
prenant garde dene pas insister au départ sur les contraintes possibles
d’ordre sociologique et traditionnel (tableau n”3).
Sur le plan immédiatement pratique et dans le premier temps, seul
le premier NI est analysé de façon précise,, de manière à discuter avec Le
paysan des différentes actions élémentaires qui doivent être appliquées.
De plus, en dehors des actions proprement dites, il convient aussi d’exami-
ner avec quelle intensité les différentes contraintes et les moyens d’en
atténuer ou supprimer les effets sollicitent le paysan.
.
Ces moyens peuvent d’ailleurs relever de la stratégie d’applica-
tion de la règle considérée. Un exemple peut permettre de mieux comprendre
L e p r o b l è m e .
L’habitat des animaux, en dehors de la valeur symbolique de cette
construction, doit répondre à un certain nombre de critères en particulier
de dimensions par rapport au nombre d’animaux : largeur, Longueur ; à leur
confort : hauteur. Un critère de durée (solidité) vient s’y ajouter. Mais,
et nous en avons des exemples, un choix peut être fait dans Les matériaux
u t i l i s é s : b o i s , poteaux métalliques, en PVC bourré de ciment... en fonction
des possibilités financières de chacun. Bien entendu, dans le cas des cons-
tructions sommaires, un accès ultérieur à un crédit peut permettre de par-
faire les choses. La stratégie choisie doit donc permettre d’appliquer sou-
plement les règles.
Le passage du niveau 1 au niveau 2 doit se faire seulement dans Le
cas où le niveau L est bien assimilé et bien appliqué. Ce niveau 1 contient
déjà suffisamment de contraintes en particulier de travail ou Liées à la
tradition pour que l’éleveur puisse mesurer sa volonté de poursuivre dans la
voie de l'intensification (figure n”1).

.
.
Tableau no2 - Inventaires des niveaux d'intensification et des actions
élémentaires dans les troupeaux de la région des Niayes
NI
AE
1
1. Construction d'une étable (toit et clôture)
2. Installation de mangeoires en nombre suffisant pour
les animaux.
3. Installation d'abreuvoirs contenant de l'eau propre
en permanence
4. Alimentation de base calculée en fonction des besoins
des animaux et régulièrement distribuée.
5. Supplémentation minérale et vitaminique (intégrée au
rationnement de base).
6. Vaccination contre les grandes maladies (DSPA)
7. Prévenir l'encadrement rapidement en cas de maladies
8. Choisir les quelques femelles destinées à être pla-
cées en intensification.
9. Hygiène de la traite.
10. Livraison du lait
11. Plantation d'arbres à ombre.
2
1. Construire une aire cimentée pour la traite.
2. Augmentation du nombre des animaux dans le troupeau
intensifié. Mais élimination des femelles dont la
réaction à l'amélioration alimentaire n'est pas sen-
'sible.
3. Le vacher doit percevoir un salaire et non recevoir
des avantages en nature (lait..)
4. Traitement antiparasitaire externe systématique.
5. Tenir un registre de recettes et dépenses.
6. Introduction du sevrage précoce des veaux.
7. Alimentation des veaux avant le sevrage.
8. Vente des veaux mâles jeunes (après sevrage).
9. Cultures fourragères saisonnières (sous pluie par
exemple : niébé).
10. Traitementsantiparasit.aires
internes à la demande.

.
Tableau no2 - (suite)
c
Nl
AL
t
3
1. Traitements antiparasitaires internes systématiques.
2. Acquisition de deux femelles à productivité plus impor-
tante mais rustiques (PAR par ex.).
3. Réaliser un bilan mensuel de l'exploitation (avec enca-
drement).
4. Spécialisation stricte (lait pas exemple).
5. Assurance mortalité des animaux très productifs.
6. Acquisition de la terre
7. Plantation d'arbres fruitiers
4
1. Elimination des animaux impossibles à intensifier
(non valeurs, animaux âgés...)
2. Introduction d'animaux à hautes performances
3. Généralisation de 1'IA.
4. Accès au conseil de gestion (prévisions)
5. Assurance mortalité de l'ensemble du cheptel.
6. Cultures fourragères complémentaires en irrigation.
7. Clôtures autour de l'exploitation (Niayes)

Tableau no3 - Identification des types de contraintes que suppose
l’application des actions élémentaires ::
.
CONTRAINTES
NI
AE
.
:: Terre et eau sont des contraintes essentielles et générales

M
<II-j 000 0
r

.

*
.
c
7. NECESSITE DE LA MAITRISE DES FACTEURS EXTERNES ET INTERNES DE
FONCTIONNEMENT DES EXPLOITATIONS
Pour que le cheminement vers l'exploitation intensifiée puisse
se réaliser, il est évident que la totalité de l'environnement des animaux
de l'exploitation doit être maîtrisée le mieux possible. C'est à ce prix
que le paysan pourra appliquer ce qu'on lui propose de mettre en oeuvre.
Comme indiqué dans un précédent document (1) cet environnement
peut être décomposé en facteurs externes et internes à l'exploitation :
externes gérés par une CETRA (Cellule d'Encadrement Temporaire et de
Recherche d'Accompagnement) dans un premier temps, puis par un groupement
de producteurs (par exemple : COPLAIT) ensuite : internes se confondant
avec la formation de ceux qui entourent les animaux de leurs soins (pro-
priétaires et vachers). Méthode d'approche des paysans et maîtrise de
l'environnement sont étroitement liées et également nécessaires pour la
réussite de l'intensification.

s
.
CONCLUSION
Il est fort possible que les différents éléments contenus dans
ce travail ne soient pas considérés comme très originaux. En fait, notre
but n'était pas de développer une théorie, mais plutôt de donner aux
agents chargés de conseiller les éleveurs dans leur démarche d'améliora-
tion de leur productivité un cadre. conceptuel, permettant de structurer
et de hiérarchiser leurs connaissances et leurs apports.
A notre avis, la chose est importante car la plupart des pro-
blèmes de "transfert" provient du fait qui ni les paysans, ni les agents
chargés de les conseiller ne savent très bien actuellement "par quel bout
prendre" l'écheveau des problèmes de l'amélioration des productions ani-
males.
Il reste un problème à résoudre = celui du "passage à l'acte"
chez le paysan, c'est-à-dire la mise en pratique de ce qui lui est pro-
posé par l'encadrement. Le contenu de cette phase majeure fait l'objet
d'une analyse complète dans un prochain document.

D O C U M E N T S C O N S U L T E S
DENIS (J.P.), GAUCHER (D.), CALVET (H.) - Intensification et spécialisation
de la production animale en milieu rural.
L.N.E.R.V., mai 1976.
DEMUS (P.), DENIS (J.P.) - Méthodologie d'approche des problèmes d'élevage
sur les Unités expérimentales.
Séminaire ISRA-GERDAT, bilan et perspectives des recherches sur le
développement rural menées dans :Les Unités expérimentales, Bambey
mai 1977.
DENIS (J.P.), DEMIS (P.) - Le développement de la contradiction agriculture -
élevage dans les Unités expérimentales.
Séminaire ISRA-GERDAT, bilan et perspectives des recherches sur le
développement rural menées dans :Les Unités expérimentales, Bambey
mai 1977.
DENIS (J.P.) - Réflexions sur l'amélioration des productions animales au
Sénégal.
L.N.E.R.V., Dakar, réf. n"Z2/ZOOT/mars 1983.
DENIS (J.P.) - Les principes d'une nouvelle structure de transfert des données
de la recherche au monde rural.
Réf. n"77/ZOOT/septembre
1984.