, LABORATOIRE NATIONAL DE L'ELEVAGE ET DE PaCHERCHES ...
, LABORATOIRE NATIONAL DE L'ELEVAGE
ET DE PaCHERCHES VETJUWNAIRES
t
!
RAPPORT SUR DES ESSAIS DE TRAITEMENT CONTRE
LA THELAZIOSE OCCULAIRE BOVINE
-: -: ,: 1: -
Mission effectuie en Basse Casamance
du 6 au
2 3 Aout
2974.
.
Par P.EWE'l?ET
Laboratoire d'Helminthologi-
Service de Parasitologie

-l-
INTRODUCTION
La thelaziose occulaire bovine est, depuis ,llusieurs an&& un thhme
important de recherche pour le Service de Paraaitologie. Le rôle pathog%ne du para-
site - 'Ihelazia rhodesi (Nématode, Spirusidae) - son identification, sa Localisation,
son cycle de reproduction, ont ét; définis par GPWIXLLAT et VASSILIADEÇ 1966,
GRETILUT et TOURE 1970, TOURE et VASSILIADEÇ 1971, VASSILZ;DES 19710
11 restait donc à mettre au point un traitement efficace contre la théla-
ziose par utilisation de produits du commerce: traitement devant être dtun manie-
ment facile c'est B dire nktilisant les principes actifs que sous forme de col.-,
lyres ou de breuvages.
Pour ce faire, en 1972, le Laboratoire envoie une mission exparimentant
trois collyres respectivement 3 base de lugol, d'acide borique et de cyanure de
mercure:
les rrkultats ne sont pas concluants.
Au cours de la &Sente mission trois collyres et trois breuvages sont
mis à Ilessai dans La région de Ziguinchor, zone dans laquelle le taux dtinfesta-
tion des bovins par les Thelazia est habituellement élevé,

f/ HATERIEL ET KE’JXIDES
I-l! Animaux retenus
Dans la r6gion :de Ziguinchor, entre Adéane et Oussouye, plus de 2,000
bovins sont examines; 138 sont trou& porteurs de Q&lazia. Ces animaux sont
‘kiEl~pW au pavillon de ltoreille correspondant au côté infesti! par une plaque
métallique num&otée,
Ce marquage s*est av&tS trk efficace puisque, au cours de
toute la dur&e de 1 texpérience, aucun animal nta perdu sa plaque,
Nous n’avons pas tenu compte des kératites, conjonctivites., Larmoiements
de crainte que ces symptomes ne puissent être rattachés 4 dtautres maladies,
I-Z/ Traitements utilis6s
I-2-1/ Trois collyres
-“l-*-1”-- -“-
. Le lugol 3 2% diap&s la mission effectuée en 1972, il semblait
d&jh efficace B la concentration de 1%
. Le Tartrate de Morclntel à 4% ou ~3xhelm ND1’
, Le “Nemi C;OL ND”,
iewnmisoL! A 1% conditionné en ampoule de 5 ml
X*exhela IV et Pe Wemisol WY1 ont eta employés directement sous
forme comzzrciale .
Un contrale du rôle pathog8ne éventuel de ces collyres avait été ‘Yait
au prealable sur des bovins drexpkience du Laboratoire: deux jours apris lmins-
tillation aucune irritation de l*oeil n’avait été observée.
I-2-2/ Trois breuvages
..“-1*-“1”“11 “W
. Le Vadephen ND”, tetramisok en suspension dans 1 *eau employ6
à la dose de 15 mg& de poids vif
. Le GevamisoLe$! isomke gauche du tetramisoleemployb
à la dose
de 5 mg/kg de poids vif.
. Lt rr&helr;~ ND?‘, tartrate du Eiorantel employé à la dose de 7,5 mg/
kg de poids vif.

ces trois produits ont kt& choisis en tenant compte d'une part de leur
grande efficacit- sur les psrasitcs intestinaux, d'autre part des travaux de Chrba,
Sca'es et l?ro;rd (1969) sur l*emploi du tbtramisol dans le traitement de la Théla-
Coso
I-3/ Hodalités dtintcrvention
h s Thé 1, ,? ,y:;. c-g
surface du globe occulaire, soit
-. A- sont repérbs soit 5 la
en éversant les replis du sac conjonctival*
Les animaux porteurs de plusieurs para-
sites sont consCd&Gs comme positifs* I~larquh au pavillon de l'oreille, ils sont
inxkdiatement traités. Le traitement consiste :
- ;>OU~ les collyres 3 déposer 3 à 5 gouttes du médicament sur la corn6e
en prenant soin que ce dernier s'infiltre correctement sous les pau-
pi%res.
- par voie orale h faire ingker la sol.ution concentree au 'pi#itolet
doseur" hitant ainsi les pertes de produite
Pour le calcul de la posologie les poids sont estimCa "au coup droeiLrr,
RESULTATS
Nous les expri~nonn dans le tableau suivant :
RmGro du lot
f;Thérapeutique utilisée ITombre dfanizau:: porteurs de Tlz~Lazia
Avant traitement Aprh traitement
1
Sollyre Eshelm ND
1;
1
2
Collyre Lugol 2%
15
1 5
3
ColLyre Nendcol NI
1 2
0
r,
Yz r'n,$~%l Fer os 15mlkg
25
0
5
Exhelz Os
per 7,5mg/kg' I
32
1 2
5
Levami sole per Os !iq$cg j
1'5
0
/
I
!
--
1
I
7
/ 30
i,
i
Total : 132 anhaus
?
l r*/ l . .

- 4-
II/ I~~TERPRETATION DE3 RESULTATS
II-I:’ Les collyrec;
Seul le lugol a 2% se<1 ble totalement inefficace.
Les collyres au f'Né3,isol ND" et c1 .
"1 'Exhelel ND" donnent de bons r&ultats qui, dtail-
leurs sont confirmés par ltobservation :
En effet au cours de l*instillation du l'FJ&is~l"
et de "1tExheln" nous avons constaté
une mort quasi instantanée des Ihêlazia qui flottaient rapidement h la surface du
liquide occulaire. A l'opposê lordc de ltinstillation du Lugol on n'observait aucune
r&action de parasite ou du inoins rien de spécial par rapport a l'observation sans
traitement. L~Exhelu; cependant, pr esente le petit inconvénient d'être l&$rement
irritant au moment de l'instillation du collyre, ce qui provoque de vives réactions
de la part de l!ani:~l et par suite quelques problkles de contention.
II-2/ Les breuvages
Deux traitements semblent efficaces: le "Vadephen ND" et Levamisole, qui
respectivement sur 28 et 16 animaux ont supprin6 tous les parasites, Au moment du
contrale de ltefficacitê de ces deux traiter;zents,
on consta te que non seuelment
les parasites ont disparu -Isis aussi qu'il n*y a plus de larmoiement et que les yewr
présentent un excellent aspect.
L'activitê de 1~Exhclm dos4 h 7,5 r!$!:g semble beaucoup moins bonne puis-
que sur 20 anizaux tr&& S? demeurent positifs.
Peut-être la dose ingérée est-elle ;ir revoir,
II-31 Le lot rêmoin
Sur 30 animaux, 10 sekkement demeurent positifs au second cantrôle, bien
que ltexamen soit fait tr?s minutieusement. Nous avons remarque que les animaux
porteurs de 1,2, voire d'un petit no&re de parasites ne sont souvent pas retrouves
positifs au second contrôle. * Par contre les animaux proteurs dkn grand nalbre de
Thêlazia ont toujours eto retrouv6s positifs.
Cas observations expliquent les variations do Qots t&oin,
* I l
y aurait donc une certaine euto ~=stSrilisation.
*
l . . / . . .

-50
III/ VALEUR DE NOS RESULTATS - ETUDE E7XTISTIQUE (1)
Deux problsmes se posent â la lecture des r6sultats de nos exp&riences :
1) Est-ce que nos échantillons sont suffisamment importants ?
2) Est-ce que les traitements sont réellement efficaces vis à vis des varia-
tions du lot témoin 2
lqous allons essayer de repondre à chacune de ces questions en donnant les principes
du raisonnement statistique,
On doit penser que le traitement efficace est celui qui donne les résul-
tats significativement différents de ceux obtenus avec les témotns, à condition,
bien entendu, que le nombre de caJp négatifs soit supérieur chez les traités ZI celui
des témoins. Si le nombre dtanimaux guéris 6tait chez les traités inférieur h celui
des témoins il faudrait croire à une guérison naturelle,
Pour étudier statistiquement ce problC3me nous avons comparé les pourcentages
des cas positifs chez les traités d'une #art et les témoins dtautre part, Cette com-
paraison des deux pourcentages giet p+ observés sur nA et nB cas respectivement
est basé sur ltécart réduit,
[PA - PB1
C’
où p et q désignent les proportions
< 4-7
1 nA
nB
avaluces sur l'ensembre des 2 échantillons.
ha valeur calculée de E est ensuite Compar&e aux valeurs données dans la
table de ltécart réduit, Cette table donne la probabilité qu'on a de se tromper en
affirmant que les deux pourcentages sont dignificativement différents*
Pour que le test soit applicable il faut que :
nA0p et nA*q 2 5
nB0p et nB*q 3 5
Si cette condition est remplie nous pourrons nonclure que le nombre djantl-
maux traités dans chaque lot est suffisant pour être stir du résultat.
(1) Nous remercions Monsieur FRIOT, da service de Physiologie pour L*aide précieuse
qutil nous a apportee dans l'élaboration de nos calculs statistiques.

RESULTATS DE NOS CALCULS
10) Dans tous les cas, les conditions oxigee s par le test sur le nombre de sujets
dans chaque lot sont remplies.
c
20) Les résultats obtenus avec l~l*Exhelm collyre 1' différent significativement de
ceux des &moins au seuil de probabilite de un milli$me, cfest h dire que sur milLe.
exp6rionce.s de ce type une seule pourrait donner des r&sultats analogues ZI celui du
témoin,
De m%ne les résultats obtenus avec le W&ai.sol~~ collyre", le Wadephen",
Le %evamisole~1diff6rent
significativement de ceux des t8moins aux seuils de proba-
bilit8 respectifs de un milli&e, un millionikne, un dix milli8me.
Par contre pour le "Lugo collyre71 et l~%xhelm per OS" il nty.3 aucune
diffkcnce significative par rapport au lot &moin aux risques trwpr:c":'.%de
deux
centikzs et de cinq centi%mesr

OONCUJSION
De nos essais il ressort que quatre produits sont nettement efficaces,
2 collyres :
~~LUxhelrn ND** ou Tartrato de Eorantel B 4%
LE ‘w&nisolo ND” . ~SOLSC 2%
2 breuvages :
Le Wadephen ND~~ Tetramisole à la dose de il5 mg/& de
poids vif
Le Lévamisole à la dose de 5 mg/!cg de poids vif I
Les deux aollyres ne sont pas honkeux puCsqu’i1 suffit dtinstiller deux
h trois gouttes pour qu~instantanknent les parasites soient tués: d’un emploi faci-
le, il sera peut-être utile de dêfinir les concentrations nécessaires pour une ef-
ficacité maximale.
Le Tetramisole et le Levamisole per 08 sont t&s intéressants.
Nos expériences ont montré que leur efficacité ne peut faire de doute dans la lutte
contre les Thelazia. On leur reconnait aussi un excellent pouvoir contre les néma-
todes du tube digestif. La lutte contre la ThéLaziose occulaire bovine s’inscrit
donc dans be même plan et on envisage tr3s bien au niveau d’une r&glon unsiwfu-
gation gén&ale de s troupeaux supprimant en grande partie, & la fois les nématodes
occulaires et les nématodes du tractus digestif.