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~NS-I-ITUT
SENEGALAIS DE
ORGXNISATION DI:S NATIONS IJNIES
RECIIERC~IES AGRICOLES
POUR L’ALIMENT/\\l’ION
El- II.4GRICUl:llJRE
CENTRE DE RECIIERCIIES
PROJET RIXIOINAI.
~oOTECIINIQUES DE KOLDA
FAO IJdw/&s/l Ml
Les étables fmGkes
en zone d’élevage de bétail trypanotolérant
au sud’ du Sénégal
(Versiorz pro visoir-e)
(27 juillet 1992)

Les étables fumières
en zone d’élevage de bétail trypanotolérant
au sud du Sénégal
Rapport de recherche
Centre de recherches zootechniques de Kolda
Institut Sénégalais de Recherches Agricoles
Lettre d’accord ISRA-CRZ/K - Pro-jet Régional Promotion du bétail trypanotolérant
en Afrique Occidentale et Centrale
FALL Abdou et FAYE Adama
CRZ de KOLDA
Juillet 1992

Avant Propos
ks étables “fumières”, proposées par la recherche agricole depuis plus de vingt ans comme
catalyseur de l’intégration agriculture-élevage, connaissent aujourd’hui un remarquable succés
en Haute Casamance et au Sénégal Oriental grâce aux efforts de promotion cl d’appui
déployés par la Société de Développement des Fibres Textiles du Sénkgal (SODEFITEX).
En vue d’amél’ lorer YefFicacité de son intervention, la SODEFITEX fit appel à l’Institut
Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA) et au Centre de Recherches Zootechniques dc
Kolda (CRZK) p our trouver des solutions aux contraintes qui limitaient la réalisation de ses
objectifs. C’est ainsi qu’ont été privilégiés par le CRZ de Kolda dans ses efforts de rcchcrche,
à partir de 1989, les thèmes tels que:
9
la fabrication de plus de fumier d’une meilleure qualité par les étables
vulgarisées;‘ pra
ii)
l’amélioration des systèmes alimentaires et des performances des animaux
stabulés.
‘\\ Les étables fumières ont ensuité trés vite révélé leur potentiel pour entraîner des modifications
souhaitables dans de nombreux agro-systèmes africains où la surexploitation des ressources
naturelles de base menace leur reproductibilité et leur capacité à satisfaire les besoins
croissants des populations.
Dans le cadre de la promotion de l’intégration agriculture-élevage, le CRZ de Kolda et le
Projet Régional FAO RAF/88/100 “Promotion du Bétail Trypanotolérant en Afrique
Occidentale et Centrale” ont jugé opportune la systématisation de I’expérience sénégalaise en
matière de stabulation en vue d’une consolidation de cette innovation dans ce pays mais aussi
de son introduction ou son extension dans d’autres pays où prévaudraient des conditions
favorables.
Dans cette optique, un protocole de Recherche/Développement fut élaboré par le CRZ pour
préciser les effets de la stabulation sur les performances des exploitations
agricoles ainsi que
la rentabilité et la faisabilité financière de l’opération. Il a été mis en oeuvre grâce à l’appui
financier da la FAO qui avait à cet effet signé une lettre d’accord avec l’ISRA/CRZ de Kolda.
ce rapport présente les résultats des recherches menées dans le cadre de cette lettre d’accord.
Y est aussi annexé, le compte rendu de l’Atelier sur les étables fumieres en zone cotonnière
du Sénégal, tenu à Kolda du 17 au 19 juin 1992 et qui a permis une réflexion féconde sur la
problématique des étables fumières.
i

Sommaire
Page
i
Avant Propos
Sommaire
ii
I
1
ntroduction
Objectifs
2
lvlatériel et méthodes
3
LE DISPOSITIF EXPERIMENTAL
3
b sites de recherche
3
Echantillonnage et constitution des lots
4
DONNEES ET METHODES DE COLLECTE
5
ANALYSE DES DONNEES
5
PROBLEMES RENCONTRES ET LIMITES DE L’ETUDE
6
Résultats
6
SITUATION DE LA STABULATION CINQ ANS APRES SON INTRODUCTION
6
Rappel du contexte de cette introduction en zone cotonnière
6
Un niveau de diffusion plutôt rassurant
7
Les composantes de l’innovation
7
L’étable
7
La supplémentation
9
La prophylaxie
9
La litière
9
La conduite des animaux
9
LA SITUATION SANITAIRE
10
Les infestations parasitaires et la prévalence d’infections abortives
10
L’état général des animaux
12
PERFORMANCES BIOLOGIQUES
12
Comportement pondéra1
12
Effst de la stabulation sur la croissance des veaux
1 3
Effet sur l’évolution pondérale des femelles lactantes
1 5
Effet de la stabulation sur les mâles adultes
16
Reproduction et survie des animaux
16
Les performances de reproduction
16
La survie des animaux
17
La production laitière
18
La production de fumier
19
ii

ELEMENTS D’UN BILAN FINANCIER DE LA STABULATION
L’évaluation des revenus de la stabulation
2 1
IJ production laitière
21
Les gains de poids
21
IJ réduction des pertes liées à la mortalité et à la morbidité
21
Le fumier
21
Le travail
22
L’évaluation des coûts de la stabulation
22
Analyse de sensibilité
24
(Jonciusions et perspectives
25
AVANTAGES ET LIMITES ACTUELLES DE LA STABULATION
25
PERSPECIIVES DE LA STABULATION ET ORIENTATION GENERALE
DE RECHERCHE/DEVELOPPEMENT
26
Références bibliographiques
27
ANNEXES
Annexe 1. Compte rendu de l’atelier sur les étables fumières en zone cotonnière du
Sénégal
Annexe 2. Illustrations
Annexe 3. Questionnaires et fiche d’enquête
LISTES DES TABLEAUX ET FIGURES
Page
Tableau 1
Répartition des animaux suivis selon les villages, les
4
catégories animales et les lots
Tableau 2
Prévalence des infestations parasitaires selon les lots et
10
les catégories animales
Tableau 3
Prévalences des infestations parasitaires selon le lot, la
11
catégorie animale et les étapes de la stabulation
Tableau 4
Les Oeufs Par Gramme de strongles et de coccidies
1 1
pour les animaux infestés
Tableau s
Prévalence de la brucellose et de la leptospirose
12
. . .
111

Tableau 6
Moyennes des moindres carrés du volume du culot de
1 3
centrifugation
Tableau 7
Résultats de l’analyse de variante (carrés moyens) du
14
poids initial, du poids final et du gain moyen quotidien
Tableau 8
Moyenne des moindres carrés du poids initial, du poids
14
final et du gain moyen quotidien des veaux
Tableau 9
Analyse de variante du poids des vaches en relation
1 5
avec la stabulation
Tableau 10
Moyenne au sens des moindres carrés du poids initial,
1.5
du poids final et du gain moyen quotidien des vaches
Tableau 11
Analyse de variante du poids initial, du poids final, du
16
gain moyen quotidien des mâles adultes
Tableau 12
Moyenne au sens des moindres carrés du poids initial,
16
du poids final et du gain moyen quotidien des mâles
adultes
Tableau 13
Durée de la traite et durée de l’arrêt de la traite
18
Tableau 14
Productions laitières totale et journalière durant la
19
stabulation et au cours de la saison des pluies suivante
Tableau 15
Production de fumier pendant la stabulation
2 0
Tableau 16
Gain net généré par la stabulation selon les types
23
d’étables (1000 FCFA)
Tableau 17
Gain net généré par la stabulation selon les types
2 4
d’étables et en appliquant une augmentation du prix de
la graine de coton et en remboursant le crédit de la
construction de l’étable en une année
Figure I
Composantes de la stabulation et de l’intervention de la
8
SODEFITEX
Figure 2
Vitesses d’avancement au travail
17
Figure 3
Structure des bénéfices et des coûts additionnels .
23
Etable de type 3
iv

1
Introduction
bs premiers résultats de l’analyse des systèmes d’élevage en Haute Casamance (Fall, 1987)
avaient permis aux chercheurs du Centre de Recherches Zootechniques de Kolda de procéder
2 une réorientation des programmes du Centre et à l’établissement de priorités de recherche
basées sur un large consensus notamment avec leurs partenaires du développement. Un
séminaire organisé en Mars 1988 fut une première étape de ce processus. La stratégie retenue
privilégia la Recherche-Développement ou Recherche-Action qui semble plus s’adapter au
caractère d’urgence des problèmes majeurs des systèmes de production dans la zone (Faye et
Fall, 1991a, 1991b).
Le suivi et l’évaluation de la stabulation vulgarisés, dans cette zone, par la Société de
Développement des Fibres Textiles (SODEFITEX), à partir de 1985, s’inscrivent dans ce
cadre.
En effet, l’acceptabilité et la diffusion de cette innovation ne sont pas évidentes une vingtaine
d’années après qu’elle ait été déjà proposée sans succès par la recherche dans le Bassin
Arachidier (Nourrissat, 1965; Hamon, 1968). Cependant, le contexte actuel de restriction
progressive des ressources naturelles comme les terres fertiles et pâturages de haute valeur
alimentaire, d’une part et le besoin croissant de produits et de revenus lié à une croissance
démographique soutenue d’autre part, apparaissent comme des conditions favorables.
L’identification des projets des agropasteurs, la compréhension de leurs stratégies et
l’évaluation de leurs possibilités permettent de mettre à profit une telle situation pour
introduire des solutions de rechange à des pratiques devenues limitantes sinon tout à fait
obsolètes.
Les actions de recherche réalisées dans les premières années ont mis l’accent sur:
0
la caractérisation du milieu ciblé par la stabulation;
ii)
l’adaptabilité des modèles d’étables et les modifications apportées par les
paysans au message technique en ce qui concerne le type d’habitat, les
catégories animales mises en stabulation, les pratiques de supplémentation et
9
de paiilage des fosses;<, et,
iii)
l’amélioration de la productivité liée à l’innovation (Fall et Faye, 1989; Faye
et al, 1991).
ks premiers résultats ainsi obtenus confirment que cette stabulation peut devenir un modèle
d’intensification progressive de l’élevage et de son intégration à l’agriculture, non seulement
en Haute Casamance, mais aussi dans d’autres zones où les conditions agroécologiques
1
favorisent l’association de ces deux activités.

2
Généralement, dans de nombreux pays d’Afrique sub-saharienne, les zones humides et
subhumides qui correspondent à l’aire de distribution des glossines, vectrices de la
trypanosomose sont de plus en plus convoitées par l’agriculture. Cette tendance est en rapport
avec l’évolution en baisse de la pluviométrie annuelle dans les zones du Nord qui entraîne un
afflux de la population vers le Sud où se mettent également en oeuvre des projets agricoles.
ette nouvelle situation limite l’espace pastoral jusqu’ici dévolu au bétail et pose le problème
de la gestion des ressources naturelles en vue de la reproductibilité des systèmes de production
présents.
~a recherche d’alternatives aux pratiques traditonnelles trop extensives constitue pour autant
une préoccupation commune à ces pays et à différentes institutions de recherche et de
développement impliquées dans ce processus. C’est à ce titre que le Projet FAO RAF/88/100
“Promotion du Bétail Trypanotolérant en Afrique Occidentale et Centrale” qui a une vocation
régionale, s’est intéressé aux travaux du CRZ de Kolda visant le développement en Haute
Casamance du modèle d’intensification-intégration qui est décrit afin que l’applicabilite dans
d’autres pays de la sous-région puisse être testée.
Le développement d’un tel modèle en zone d’élevage de bétail trypanotolérant, en l’occurrence
la Haute Casamance, a fait l’objet d’une convention de recherche entre la FAO et le CRZ en
1990. Cette convention fut ratifiée dans la Lettre d’Accord ISRA-CRZ-Projet Régional FAO
référenciée DP 9/5 RAF/88/100, en 1990. Le présent rapport décrit la méthodologie suivie
et donne les résultats obtenus.
Objectifs
La convention de recherche qui était prévue pour une durée d’un an devait permettre de
poursuivre le suivi-évaluation dont l’objectif final est d’identifier les modèles techniques
d’étables fumières les plus adaptés dans la zone.
Les résultats devraient être une base pour l’élaboration d’un manuel de construction et de
gestion des différentes composantes de la stabulation comme le stockage de fourrage, la
préparation du fumier avec l’apport de litière et la valorisation des produits.
I-es activités programmées dans le cadre de cette convention ont eu pour objectifs spécifiques:
de quantifier les effets de la stabulation sur les paramètres classiques d’évaluation de
la productivité du bétail (taux de reproduction, production laitière extraite, croissance
des jeunes veaux, mortalité, état général des animaux de trait...);
d’évaluer la rentabilité financière de cette innovation; et
d’en évaluer la faisabilité technique et la reproductibilité.

Matériel et méthodes
~ principales informations faisant la substance de ce travail ont été générées grâce a un
dispositif expérimental qui a été mis en place à cet effet. Des données complémentaires ont
été tirées des travaux antérieurs du CRZ et d’une revue bibliographiquc particulièremcrrt
orientée sur les caractéristiques agro-écologiques de la zone cotonnière et sur l’expérience de
la stabulation au Sénégal.
LE DISPOSITIF EXPERIMENTAL
pour les observations et la collecte des données, un dispositif fut mis en place dans la zone
d’emprise du CRZ en y incluant des sites directement encadrés par la SODEFITEX.
bs sites de recherche
Quatre villages du Département de Kolda ont été choisis pour mener cette étude. Ce choix
a été dicté par la disponibilité des agropasteurs à coopérer convenablement dans une action
de recherche/développement, l’existence d’étables, la facilité d’accès au village et l’importance
de la population animale stabulée.
Ces villages sont:
M&%~U Koundié: un village de la Communauté Rurale de Dabo, situé à 45 km de Kolda avec
290 habitants. Le cheptel y bovin est estimé à 340 têtes. LA disponibilité en terres et, par
conséquent, les possibilités d’extension des cultures y sont relativement importantes. Les
agropasteurs de ce village ont capitalisé plusieurs années d’expérience de stabulation avec
plusieurs catégories animales sous des modes de gestion collective ou individuelle.
Dialambéré: un village de la Communauté Rurale de Dabo, peuplé par 760 habitants, situé
à 2 km du village de Médina Koundié et disposant comme ce dernier d’importantes ressources
foncières valorisées par les cultures et/ou servant de pâturage à un cheptel bovin estimé à un
millier de têtes.
$n-é Sumboudiang: un village de la Communauté Rurale de Dioulacolon, situé à une dizaine
de kilomètres de Kolda. L’occupation des sols dans la zone englobant ce village est beaucoup
plus dense que celle de la zone des deux premiers villages. La disponibilité d’espaces
pâturables et le problème de la fertilité des sols s’y posent avec relativement plus d’acuité.
NDanpane: un hameau de la communauté rurale de Dioulacolon situé près du village de Saré
Samboudiang. Pour l’occupation des sols, sa situation est analogue à celle observée pour ce
dernier. Ces deux derniers villages se trouvent dans une position géographique qui les
favorisent dans la commercialisation du lait obtenu pendant la stabulation. Ils sont en effet
peu distants de la ville de Kolda qui constitue le principal centre de consommation de la
région.

4
Echantillonnage et Constitution des lots
u matériel animal de l’expérimentation est constitué d’animaux de troupeaux villageois dont
la répartition des effectifs selon les villages, les étables, les catégories animales et le
l~traitement” appliqué figurent au tableau 1.
b nombre et le choix des animaux dans chaque étable de l’échantillon relevaient de
l’appréciation de l’agropasteur qui les tirait de son troupeau extensif. Le lot “témoin” a été
constitué à partir du même troupeau en choisissant, autant que possible les mêmes catégories
animales et le même nombre d’animaux “traités”. Les animaux “traités” sont constitués par
ceux “stabulés” et bénéficiant d’une supplémentation et de soins sanitaires.
En plus du pâturage naturel, la supplémentation comprend du foin de brousse, de la fane
d’arachide et de la graine de coton. Les combinaisons et les proportions relatives entre ces
aliments peuvent varier selon les étables et les propriétaires d’animaux. En général, la graine
de coton est distribuée à raison de 1 kg à 1,5 kg/animal/jour alors que la fane d’arachide l’est
autour de 3 kg/animal/jour.
Dans certaines étables, les veaux reçoivent également un
supplément à base de fane d’arachide; mais, le plus souvent, ils profitent des rations des
mères.
Tous les animaux stabulés sont vaccinés contre les charbons bactéridien et symptomatique et
la pasteurellose. En outre, ils bénéficient d’une vermifugation au fenbendazole (PanacurND,
Hoechst A.G.) et d’un traitement à l’acéturate de diminazène (BéréniiND, Hoechst A.G.).
Les animaux “témoins” élevés selon le mode extensif qui constitue la régle dans ces systémes,
ne bénéficient d’aucun de ces traitements. Par conséquent, les différences de productivité qui
seront observées entre les deux lots sont à attribuer aux effets combines de la supplémentation
et des soins sanitaires.
Tableau 1 Répartition des animaux suivis selon les villages, les étables, les
cat&ories animales et les lots stabulés ou extensifs non-stabulés
Categorie animale
Total
Village
Etable
Mâles
F:dYk!?
vEEeKa
adultes
ST”’ EX
ST EX
ST EX
ST EX
Sare Samboudiang
1
17
15
1 7
9
7
7
4 1
3 1
Dialambéré
2
30
1 9
3 1
1 9
4
0
6 5
38
MCdina Koundie 1
3
17
1 6
1 7
1 0
1 9
1 0
5 3
36
Medina Koundié 2
4
5
7
5
1
0
0
1 0
8
Ndangane 1
5
4
4
4
4
0
0
1 0
8
Ndangane 2
6
3
3
3
3
0
0
8
8
Ndangane 3
7
2
2
2
2
0
0
6
6
Total
7
78
66
79
48
30
1 7
187
131
Note: a) 51 = Stabulatron; tX = Lxtensrt

J~JNNEESETMETHODESDECOLLECTE
m données fournies par le dispositif sont relatives aux variables suivantes:
le poids des animaux qui a été mesuré au début, à mi-chemin et à la fin de la
stabulation à l’aide d’une bascule électronique;
la production laitière des vaches évaluée grâce au contrôle hebdomadaire consistant à
mesurer la quantité de lait extraite pour la consommation humaine à l’aide d’une
éprouvette graduée;
les événements démographiques qui surviennent (mise-bas, mortalité, vente,) sont
régulièrment collectées par les auxilliaires d’élevage résidant dans les villages;
la nature et le niveau d’infestation par les parasites du sang et du tube digestif sont
déterminés grâce à la collecte et à l’analyse d’échantillons de fécès et de sang. Les
OPG sont comptés par la cellule Mc Master. Les trypanosomes sont détectés grâce
à l’examen du buffy coat par la technique du fond noir ou de contraste de phase.
I’hématocrite est déterminé pour chaque animal en même temps que les mesures de
poids et le diagnostic des parasites;
des tests sérologiques ont été appliqués pour diagnostiquer la brucellose et la
leptospirose chez les vaches;
les quantités de fumier produites dans les étables de deux villages ont été pesées. Des
échantillons prélevés sur ce fumier ont fait l’objet d’analyse afin de déterminer leur
composition chimique;
des enquêtes ont été menées à l’échelle des exploitations afin de collecter des données
sur les investissements, la disponibilité et l’utilisation de la maind’oeuvre et des
intrants (aliments, médicaments) pour le fonctionnement des étables (cf questionnaire
et fiche en annexe).
ANALYSEDESDONNEES
Des procédures statistiques descriptives ont été appliquées pour caractériser la situation
sanitaire des animaux en étudiant la prévalence des différentes affections rencontrées et le
niveau d’infestation.
~AI comparaison des performances des animaux stabulés ou non est basée sur une analyse de
variante utilisant des modèles linéaires appliqués aux dispositifs désequilibrés suivant la
méthode de Harvey.
Plusieurs facteurs de variation fixes autres que le mode d’élevage
(stabulé ou non stabulé) comme l’étable, le rang de vêlage, le sexe, la saison, etc... ont été
considérés selon le paramètre étudié.

6
pROBLEMES RENCONTRES ET LIMITES DE L’ETUDE
Certaines observations qui étaient prévues dans le cadre de cette étude, comme indiqué dans
la lettre d’accord n’ont pu être réalisées.
Il s’agit notamment de l’étude comparée des
rendements de ceréales sur parcelles recevant du fumier d’étable et sur parcelles dont la
matière organique était restituée directement par le parcage traditionnel. L’objectif visé qui
était d’estimer les effets de la stabulation sur la production agricole à travers la production
améliorée de fumier supposait la mise en place d’un dispositif expérimental en milieu
villageois
trés complexe. Les préalables et exigences d’un tel dispositif dépassaient le cadre
et les moyens de cette étude. L’idée de l’élaboration d’un manuel de construction des étables
fumières à partir de cette étude reflétait aussi les objectifs ambitieux qui lui avaient été
assignés. A l’avenir, il faut souligner l’importance des réponses à apporter face à ces limites
afin d’évaluer plus précisément les retombées de la stabulation et de promouvoir sa large
diffusion pour que soient justifiés tous les efforts de recherche qui ont été consentis.
L’approche des budgets partiels a été utilisée pour porter un jugement sur la rentabilité
financière des opérations de stabulation. Ce choix a été essentiellement dicté par la courte
durée de l’étude sur 15 mois qui n’a pas pu permettre de mesurer de manière exhaustive
toutes les retombées de la stabulation qui s’étalent sur plusieurs années. De ce fait, l’approche
Wude de projet” qui est basée sur des observations pluri-annuelles des performances
physiques conviendrait mieux pour l’évaluation des retombées financières de l’opération. En
outre, l’analyse financière n’a porté que sur un nombre limité d’étables pour lesquelles un
suivi-évaluation rigoureux était possible. Aussi, est-il important d’étendre les observations
concernant la stabulation sur un nombre plus élevé d’années et d’exploitations afin de pouvoir
mener des analyses socio-économiques plus fines.
Résultats
Les recherches menées permettent de présenter une série de résultats permettant de mieux
circonscrire la problématique de la stabulation.
SITUATION DE LA ~TABULATION CINQ ms APRES SON INTRODUCTION
L’interprétation des résultats est facilitée par un rappel du contexte dans lequel les étables
fumi$res on été introduites.
Rappel du contexte de cette introduction en zone cotonnière
Introduit au Sénégal à la fin des années 60 comme culture industrielle, le cotonnier trouve son
aire d’expansion dans le Sud Sine-Saloum, la Moyenne et Haute Casamance et le Sénégal
Oriental. La bonne pluviométrie, la disponibilité des terres et la structuration inachevée du
paysage agraire ont particulièrement favorisé cette expansion en Haute Casamance et au
Sénégal Oriental.

7
Dés Son lancement, ce projet de diversification a incité les producteurs à l’utilisation de
techniques culturales “intensives” essentiellement basées sur la culture attelée, les variétés
selectionnées, l’engrais et les pesticides. Ces facteurs ont eu un effet stimulateur sur les
re&mentS jusqu’en 1972 (Piéri, 1989) quand une baisse régulière de ceux-ci a été perçue,
Le diagnostic établi a mis en cause l’inadaptation des pratiques culturales introduites ou
amplifiéE avec la culture cotonnière et leurs effets sur les mécanismes traditionnels de gestion
de la fertilité (Ange, 1984). Il apparaît ainsi que sans être une cause directe du processus de
dégradation des sols, la culture du coton a contribué à la modification des équilibres
précédents du système agraire. De ce constat est née une approche nouvelle de l’encadrement
de cette culture qui s’ouvre à l’ensemble des composants de ce système agraire accordant ainsi
une importante place à la restitution de la matière organique d’origine animale et à l’entretien
du cheptel de trait.
C’est dans ce contexte que la SODEFITEX a entrepris la vulgarisation des étables dites
“fumières” à cause de l’objectif premier qui était de contribuer à l’amélioration du statut du
sol en matière organique. Il s’agit là d’une nouvelle tentative, bien que la première dans cette
zone, d’introduire la stabulation en milieu agropastoral au Sénégal.
Cette méthode de
production de fumier avait été mise au point. en 1965 au Centre National de Recherche
Agronomique (CNRA) de Bambey pour parer à l’appauvrissement des sols du Centre Nord
du Bassin Arachidier (Hamon, 1972).
Un niveau de diffusion plutôt rassurant
L’échec de cette technique de production de fumier dans le bassin arachidier laisse des
souvenirs justifiant des des craintes sur les chances de succès dans l’actuelle zone cotonnière.
Les premiers résultats obtenus par la SODEFITEX en cinq ans de vulgarisation signalent plus
de 1 000 étables et quelque 5 000 bovins mis en stabulation.
Ce niveau de diffusion est déterminé par la conjugaison de plusieurs facteurs dont:
l’encadrement rapproché et la formation de paysans auxilliaires d’élevage;
l’approvisionnement en intrants à des prix préférentiels et à crédit notamment pour la
graine de coton et les médicaments dans les premières années;
la mise en place d’un crédit pour la construction d’un modèle cimenté; et,
la collaboration avec la recherche pour l’identification concomitante des contraintes
technico-économiques à l’adoption et la proposition d’alternatives.
I.-es composantes de l’innovation
La proposition faite aux agropasteurs comporte plusieurs éléments techniques dont l’ensemble
définit la stabulation (Figure 1). Ces éléments ou composantes de l’innovation méritent une
présentation, aussi sommaire soit-elle, et des illustrations qui sont annexées à ce document.
L’étable
L’étable est le cadre de référence des activités constituant la stabulation. Il s’agit d’un habitat
amélioré dont le plan de masse comprend:

8
une fosse de 40 à 50 cm de profondeur, 2 à 2,5 m de largeur et 1 m de longueur par
tête de bétail. Elle peut être cimentée selon un prototype construit par la SODEFITEX
ou une simple fosse creusée dans le sol. Certaines étables peuvent présenter deux
fosses opposées et séparées par un couloir de service auquel font face les animaux;
une mangeoire dont l’existence n’est systèmatique que dans les modèles cimentées.
Dans ce cas précis, elle fait corps avec la fosse. Ses dimensions sont trCs variables
tout comme sa résistance et sa fonctionnalité. La mangeoire est généralement absente
dans les étables à fosse non cimentée. Le fourrage grossier est alors distribué à même
le sol et le concentré (graine de coton) dans différents matériels de fortune comme les
fûts coupés ou des troncs d’arbre creusés.
Ce système est sans cornadis et les
tentatives d’empêcher les animaux de s’appuyer sur l’aire de distribution sont vaines.
SODEFITEX
Acquisition
I
!
mat&ieI d e
médicaments,
ira I ne de COKOn
construct Ion
services vf2t.h Inaires
I?l produCtIvlt~
A-
Fumure
Trava i I
Lait, cr-0 I ssance,
uQ”Wntdt 10”
Reduct Ion
rendemenr
pénibi I ite
Produits animaux
Figure 1 Composantes de la stabulation et intervention de la SODIFITEX

9
un toit à pente simple ou double selon qu’il y ait une ou deux fosses opposées. Il est
généralement recouvert de paille avec une charpente et des piliers en bois. Dans sa
plus simple expression ce toit n’est qu’un échafaudage précaire sur lequel est entassé
le fourrage servant de stock. Ce dernier cas est souvent celui des petites étables ne
dépassant pas 7 bêtes. Certaines étables sont entourées d’une palissade en tiges de
céréales ou en bambou selon le site. La clôture peut aussi être constituée de piquets
de ligneux assez solides et bien serrés les uns aux autres.
m éléments de l’étable présentent ainsi des contraintes (ouverture d’une fosse après la prise
en masse du sol) et des limites (éboulement des parois non cimentées, gaspillage de fourrage
par les animaux, etc...).
Les améliorations envisageables devraient tendre vers la
généralisation des modèles cimentés pour réduire la maintenance et les inconvénients décrits
pour la fosse non cimentée. L’emplacement de l’étable par rapport aux habitations est variable
selon qu’elle est collective ou individuelle. Les étables collectives accueillant plus d’animaux
sont généralement hors concession.
La supplémentalion
~a supplémentation est la composante essentielle du système puisqu’elle détermine la majeure
partie des performances de production réalisées. Elle représente en outre le poste le plus
important des charges courantes de la stabulation. La graine de coton et les résidus pailleux
des cultures en constituent le support. Les possibilités de l’éleveur d’atteindre un niveau
correct et régulier de supplémentation jouent un rôle fondamental dans sa production. Les
niveaux de supplémentation actuellement pratiqués, de l’ordre de 1 à 1,s kg de graine/animal/
jour avec 2 à 3 kg de fane de paille/animal/jour sont encore faibles pour obtenir certaines
performances.
La prophylaxie
Le déparasitage gastro-intestinal et sanguin ainsi que les vaccinations contre les maladies
microbiennes dominantes dans la zone et non prises en charge par la vaccination publique sont
des préalables indispensables à la supplémentation.
La litière
L’objectif premier de la SODEFITEX a été et reste la prodution d’un fumier de qualité et en
quantité importante. L’apport régulier de litière sous les animaux peut contribuer à atteindre
cet objectif. Les observations réalisées montrent que ce paillage est rarement effectué car les
matériaux nécessaires comme la paille ou l’herbe de brousse ne sont pas souvent disponibles
en quantités suffisantes.
La conduite des animaux
I-e retour à l’étable se fait en principe tous les soirs. Les animaux sont libérés le matin, après
la traite pour les femelles lactantes, et partent en divagation c’est-àdire au pâturage sans
berger et les animaux choisissant leur itinéraire. La supplémentation est distribuée le soir ce
qui constitue entre autres un moyen d’attirer l’animal à l’étable.
La stabulation dans son ensemble est un cadre cohérent d’opérations séquentielles ou
itinéraires techniques qui concourent globalement à l’amélioration des conditions d’élevage
avec comme gain une meilleure productivité.

10
LA SITUATION SANITAIRE
b contrainte sanitaire dans ses différentes manifestations parasitaires et infectieuses, entraîne
en Haute Casamace d’importantes pertes de productivité faisant suite au retard de croissance,
. ,
2 la mortalite et à la faible fécondité qu’elle entraîne. Aussi la levée de cette contrainte par
dfi traitements apprOpriéS constitue-t-elle une des interventions privilégiées sur les animaux
au cours de la stabulation.
b prévalence et l’intensité des infestations parasitaires, la prévalence d’infections abortives,
Ifhématocrite et la mortalité des animaux sont utilisees ici pour caractériser la situation
sanitaire des animaux stabulés en comparaison avec ceux non-stabulés.
m infestations parasitaires et la prévalence d’infections abortives
le tableau 2 indique la nature et la prévalence des infestations parasitaires selon les catégories
animales et les lots (stabulés et non stabulés). Le tableau 3 donne les taux d’infestation des
animaux au cours des différentes étapes de la stabulation.
L.a prévalence des trypanosomoses est faible. Elle s’élève à 1,4%. Cette faible prévalence
ne traduit pas la situation régionale où des taux de prévalence de 3,5% oni,$té observés. Elle
refiète le faible risque de trypanosomose des sites de Saré Samboudian’g et de NDangane.
Comme indiqué dans le tableau 3,de nouvelles infestations ont eu lieu après le traitement au
Bérénil du lot stabulé.
Le nombre d’animaux infectés par Anaplasma est aussi faible (1,2%) mais son incidence sur
la productivité globale semble cependant assez importante. En effet, sur les 10 animaux sur
lesquels l’anaplasmose a été détectée, 2 animaux en sont morts, un perdu et 3 d’entre eux ont
été vendus d’urgence suite à une perte de poids qui s’élevait à 16% de leur poids initial. Il
faut aussi signaler que 80% des animaux atteints d’anaplasmose étaient élevés sous le mode
extensif.
Tableau 2 Prévalence des infestations parasitaires selon les lots et les catégories
animales (%)‘)
CatQorie animale
Infestations
Femelles adultes
Mâles adultes
Veaux
Grande
moyenneb)
ST’ NS TC ST NS TC
ST NS TC
Trypanosomose
1.8 0.7
1.3
1.2
0.0 0.8
1.3 2.6
1.7
1.4
Anaplasmose
0.4 0.7 0.5 0.0
0.0 0.0
0.0 1.7
0.5
1.2
Strongylose
8.9 24.5 15.1
3.6 21.7 10.1
9.87 22.6 14.0
13.9
Strongles
0.0 0.7 0.3
0.0 2.2 0.8 0.9 1.7
1.2
0.7
Ascaris
0.0 0.0
0.0
1.2 0.0 0.8 2.1
0.9
1.7
0.8
(hcidies
3.1 2.7
2.9 3.6 0.0 2.3
12.4 11.3 12.0
6.6
TrCmatodes
2.2 5.3
3.5 6.0
0.0 3.9 2.1 2.6
2.3
3.0
otes: a
r va ence =
=
b) Les prklhements de sang (n = 855) ont été répktks 2 à 3 fois sur chaque animal
c) ST = Stabulé; NS = Non stabulé; TC = Total pour la catkgorie

Tableau 3 Prévalence des infestations parasitaires selon le lot, la catégorie animale
et les étapes de la stabulation (%)
Catégorie
Etape
Trypanosomose
Stronglcs
Strongylose
Ascaris
Chccidioscs
Trématodcs
ST NS
ST NS
ST NS
ST NS ST NS
ST NS
------G”t
_. -Le^
2.5
0 . 0
20.0 22.9
0.0 1.6
0.0 0.0
5 . 0
1.6
6.3 11.5
Milieu
0 . 0
1.8
2.7 21.8
0.0
0.0
0 . 0 0 . 0
1.3
5.5
0 . 0
1.8
Fin
2 . 8
0 . 0
2.8 31.4
0.0 0.0
0.0 0.0
2.8 0.0
0.0 0.0
~~1s adultes
Début
3 . 6
0 . 0
10.7
17.7
0.0
0.0
0 . 0
0.0
3 . 6
0.0
17.9
0 . 0
Milieu
0 . 0
0 . 0
0 . 0 12.5
0 . 0
6 . 3
3 . 5
0 . 0
3.5
0.0
0.0
0 . 0
Fin
0 . 0
0 . 0
0 . 0 38.5
0 . 0
0.0
0 . 0
0.0
3 . 9
0.0
0 . 0
0 . 0
veaux
Début
1.3
4 . 3
2 1 . 9 2 3 . 4
0 . 8
0 . 0
4 . 9
2.1
19.5
1 0 . 6
6 . 1
6 . 4
I
1
Milieu
2 . 4
2 . 4
3 . 8 19.1
2 . 4
2 . 4
1.2
0 . 0
3 . 8
9 . 5
0 . 0
0 . 0
3.8
0.0
3 . 9
0 . 0
0.0
13.9
1 5 . 4
0 . 0
0 . 0
1
Ir(de:
a) sl’ zF;mbu,e; NS :.;on s;bulé
2,.,
IJ prévalence et l’intensité des parasites gastro-intestinaux sont nettement plus élevées chez
les animaux témoins que chez les animaux stabulés qui étaient vermifugés (tableaux 2 et 4).
L,a coccidiose a été plus fréquente chez les jeunes animaux sans qu’une différence ne soit
décelée entre animaux stabulés et non stabulés.
Des tests sérologiques menés sur 162 échantillons de sang donnent les résultats indiqués au
tableau 5. 11 aonarait que la brucellose et la leptosnirose ont des taux de urévalence resuectifs
1
et 24,î%.
Tableau 4 Les Oeufs Par Gramme de strongles et de coccidies pour les animaux
infestés
Infestations
Catégorie
Etape de la
stabulation
Strongles
Coccidies
ST’
N S
ST
N S
Vaches
Début
238
250
1.50
-
Milieu
250
258
100
Fin
167
433
Mâlti adultes
Début
139
200
Milieu
300
Fin
580
Veaux
Début
311
136
158
100
Milieu
100
222
178
Fin
150
236
20
275
%te: a) ST = Stabulé; NS = Non stabulé

12
Tableau 5 Prévalence de la bruceliose et de la leptospirose
Nombre
Brucellose
Leptospirose
Village
d’animaux
tc*9
Nombre Pourcentage
Nombre Pourcentage
Dialambéré
32
2
6.3
9
28.1
Médina Koundié
7 5
1
1.3
16
21.3
Saré Samboudiang
5.5
0
0.0
14
24.5
Total des effectifs
162
3
3 9
Prévalence moyenne
i.9
24.1
-
-
-
Iry’ positif/effectif)
L’état général des animaux
L’état général des animaux a été jugé sur la base de la valeur de l’hématocrite qui peut
traduire l’atteinte des animaux par des affections anémiantes et/ou leur état nutritionnel.
Le tableau 6 indique les valeurs de l’hématocrite selon plusieurs facteurs de variation. La
catégorie animale, l’étable, le stade de la stabulation, le lot ainsi que l’interaction entre le stade
et le lot ont été hautement significatifs (P < 0,001). La moyenne du VCC s’élève à 30,7%.
Les mâles adultes sont les moins affectés avec un VCC moyen de 32,9% comme le montrent
leurs gains de poids plus élevés. On note une dépression du VCC au cours de la première
phase de la stabulation. Cependant, les animaux stabulés récupérent progressivement tandis
qu’une réduction progressive du VCC est observée chez ceux qui ne sont pas stabulés.
Dans l’ensemble, la stabulation induit des effets positifs sur l’état général des animaux par
l’alimentation améliorée et le traitement contre les affections parasitaires et leurs effets
combinés.
PERFORMANCES BIOLOGIQUES
Les performances biologiques regroupent toutes celles concernant le comportement pondéral,
les paramètres de reproduction et de survie, la production laitière et celle de fumier.
Comportement pondéra1
ks processus de synthèse corporelle sont les plus sensibles aux variations des niveaux
nutritionnels liées à la saison.
En élevage extensif, on assiste généralement à un
ralentissement de telles synthèses chez les jeunes pendant la saison sèche. Pour les adultes,
la situation peut arriver au catabolisme des réserves corporelles et souvent à une fonte
Prononcée des masses musculaires.
Cette succession d’accélérations et de ralentissements des synthèses corporelles rythme la vie
du bétail en élevage extensif avec des conséquences jusqu’ici mal évaluées. L’objectif majeur
de la stabulation est de modifier favorablement ce cycle saisonnier ceci étant un préalable à
l’amélioration de toutes les fonctions productives du bétail.

13
Tableau 6 Moyenne des moindres carrés du volume du culot de centrifugation
Variable
Nombre
VCC%
Moyenne générale
853
30.7
Catégorie
Vaches
377
29.4
Mâles adultes
129
32.9
Veaux
347
29.9
***
Etables
1
209
32.2
2
265
28.5
3
21
30.8
4
5 9
32.6
5
4 6
29.7
6
35
32.5
7.
2 4
28.9
***
Etape de la stabulation
Début
314
32.i
Milieu
396
29.6
Fin
243
30.5
***
Stabulé
541
30.5
Non stabulé
312
29.9
***
Interaction Etape-Lot
Stabulé - Début
189
31.8
Stabulé - Milieu
125
30.7
Stabulé - Fin
183
32.5
Non stabulé - Début
113
32.8
Non stabulé - Milieu
169
28.5
Non Stabulé - Fin
7 4
28.5
n.s.
Interaction Catégorie-Etape
Vache - Début
141
30.6
Vache - Milieu
130
28.3
Vache - Fin
106
29.3
Mâle adulte - Début
45
35.1
Mâle adulte - Milieu
45
30.4
Mâle adulte - Fin
39
33.3
Veau - Début
128
31.1
Veau - Milieu
121
29.3
Veau - Fin
9 8
29.3
n.s
‘** P < 0.001; n.s. non-sigmficatrt
Effet de la stabdation sur la croissance des veaux
L.es jeunes veaux dont les mères sont en stabulation profitent de l’amélioration de la
Production laitière de celles-ci et selon leur âge des suppléments alimentaires distribués. 11s
hissent également des mesures sanitaires d’accompagnement, le déparasitage notamment.

E”
1 4
u stabulation constitue ainsi un cadre englobant des interventions dont les effets sur la
croissance des jeunes au cours de leur première saison sèche sont testés au tableau 7. Leffct
lot est très hautement significatif (P < 0,001) et correspond à l’influence de la stabulation sur
le poids en fin de stabulation et sur le gain moyen quotidien. Le poids initial influence égalc-
ment le poids final et les gains. On note une certaine homogénéité des lots par rapport au
poids initial avec l’absence d’effet lot à ce niveau.
Tableau 7 Résultats de l’analyse de variante (carrés moyens) du poids initial, du poids
final et du gain moyen quotidien des veaux stabulés et non-stabulés
.Source
--
de variation
Poids initial
Poids finai
Gain moven auotidien
d.1. Carré moyen
d.l. Carré moyen
d.l.
Carré moyen
Tnt
1
1072.4
1
5500.0
1
31500.4***
Etable
5
221.9
“3
67.3
5
2887.8
Rang de naissance
3
55.4
96.5
3
6053.2
Saison de naissance
2
1936 4***
2
92.8
2
7769.9
Sexe
1
22:1
1
11.6
1
519.0
Mois du poids final
1
22.3
:
98 7
1
1617.5
Régression poids initial
-
12143’9***
1
39086.2**
Résiduelle
9 6 1X583.0
95
5128:9
** P < 0.01 *** P < 0.001
Tableau 8 Moyenne des moindres carrés du poids initial, du poids final et du gain
moyen quotidien des veaux
Variable
Nombre
Poids
Poids
Gain moyen
d’observations initial (kg) final (kg) quotidien (g)
Moyenne
110
52.1
63.5
8 8
Lot
71.8a
152a
:
2%.
55.2b
24b
Etable
1
- .,
56
I n
-.-
6n 4
70
3
VX,./
42:
46.1
60.1 63.0
s4
8
E
54:7
5:::
102
105
6
6
53.0
64.7
1%
Rang de naissance
50.0
2
52.1
4
1 2
23::
8 2
Mois de naissance
1
76
52.2a
65.5
105
i
2:
:::Sa
22:;
78
Sexe
Mâle
51.6
I
Femelle
27
E-i
52.6 .
2
de la pesée finale $
4 1
61.5
69
65.5
:h
valeurs SUIVI~S des deux lettres a et b sont stattsttquement dltferentes (P < 0.001)

15
11 n’y a pas d’effet établ e significatif comme l’indique bien le tableau S où les niveaux
d’étables Sont peu disperses alors que les valeurs obtenues sur les deux lots s’écartent
significativement.
Le différentiel de poids entre la fin de la stabulation et le début s’élève
respectivement à 23 kg pour le lot expérimental et 1,5 kg pour le témoin soit un accroissement
de 48% et 3% du poids initial des deux lots.
Effet sur l’évolution pondérale des femelles lactantes
L’analyse de variante (tableau 9) indique que la stabulation influence de façon significative
le comportement pondéra1 des vaches en lactation.
m pertes de poids (tableau 10) montrent le caractère général de ces pertes dans les conditions
d’élevage de la zone. Elles traduisent le déficit alimentaire qui, bien que fortement réduit,
persiste même pour le lot expérimental. L’explication de ces pertes doit être complétée et
affinée par la prise en compte simultanée de l’évolution pondérale du couple mère-veau, et
la production laitière extraite, des apports alimentaires du pâturage et de la supplémentation.
Cette supplémentation est basée sur la fane d’arachide et la graine de coton dont les niveaux
d’apport varient de 2,5 à 5 kg pour la fane et de 1 à 2 kg pour la graine.
TabIeau 9 Analyse de variante du poids des vaches en relation avec la stabulation
-
Poids initial
Poids final
Source de variation
d.1.
Carré moyen
d.1.
CarrC moyen
Catégorie
2
440.6
2
12856.2* **
846680.4** *
Etable
6
210.8
6
179.3* *
38212.5
Rang du vélage
3
1544.7
3
10.6
9217.3
Regrkssion poids initial
1
54563.3* * *
189860.0* *
Rtsiduelle
106
781.1
105
247.9
19656.4
?jf* P < 0.01 *** P < 0.001
Tableau 10 Moyennes au sens des moindres carrés du poids initial, du poids final et du
gain moyen quotidien des vaches
Variable
Nombre
Poidsk initial Poid; final G7.Q
d’observations
QI
d
q 1)
Moyenne
118
209.8
185.3
- 197
Catégorie
StabulCes/traitées
69
208.0
2059a
- 30a
Non-stabulées/traitCes
205.9
174.8b
- 279b
Non-stabuleeslnon-traitees
2”;
215.4
175.3b
- 283b
Etable
27
208.3
192.3a
-125
:
212.9
177.2b
-226
3
2
212.3
184.2b
-205
5
iii
218.5 207.7
1865b
194.8a
-125 -171
6
6
213.0
183.8b
-235
7
2
195.8
178.6b
-295
Rang du velage 1
3 8
199.4
185.1
-205
2
;i
209.2
184.6
-212
3
214.8
185.9
-171
4
14
215.9
185.8
-202
tes valeurs sutvles des deux lettres a et b sont statrstrquement dttférentes (P c O.OOl)

16
En terme d’énergie, Cda correspond 2 un apport de 1,78 U.F à 3,5 U.F. Un tel niveau de
,,pplémentation est encore modeste pour compenser la contribution du pfiturage en cette
saison et parvenir à la couverture des besoins d’entretien et de production.
Cette raison
pourrait expliquer la perte de poids observée sur le lot expérimental.
Effet de la stabnlation sur les mâles adultes
ette catégorie semble trouver une bonne couverture de ses besoins avec les niveaux de
,upplémentation pratiqués (tableaux 11 et 12). Le gain en poids vif obtenu avec la stabulation
St de 447 g/j pour la période considérée. De telles performances constituent une véritable
mise en condition pour les animaux de trait et expliqueraient leur meilleur comportement sur
les chantiers de travail en début d’hivernage comme le montre la figure 2 (Faye et Fall, 1990).
Reproduction et survie des animaux
,
Les performances de reproduction
IJ déficience alimentaire est une cause .principale des faibles performances de reproduction
traduites par les longs intervalles entre vêlages autour de 600 jours (Fall, 1991).
L’amélioration du niveau nutritionnel des vaches au cours de la stabulation devrait par
conséquent s’accompagner d’une meilleure fécondité des vaches stabulées grâce à une reprise
plus précoce de l’activité sexuelle après le vêlage. Néanmoins, il est aussi à craindre que la
traite continue en saison sèche qui est rendue possible par la supplémentation n’exerce un effet
inhibiteur sur l’activité ovarienne des vaches stabulées.
Tableau 11 Analyse de variante du poids initial, du poids final et du gain moyen
quotidien des mâles adultes
Poids ini lia1
Poids final
Source de variation
CargMmQo yen
d.1. Carré moyen
d.1. Carré moyen
Lot
1
883.6
1
20888.1***
1434031.9***
Etable
2
320.7
2
459.8
27459.7
Mois de la pesée finale
-
-
1
792.3
26835.0
Régression poids initial
-
1
41355.8***
2555.4
Résiduelle
3 4
12ï-4.3
3 2
208.0
11838.1
‘f4 P < 0.01 **+ P < 0.001
Tableau 12 Moyennes au sens des moindres carrés du poids initial, du poids final et du
gain moyen quotidien des mâles adultes
Variable
Nombre
Poid; initial
GM.Q
d’observations (
g)
Poifl&yal
1)
Moyenne
3 8
208.9
215.9
3 1
Lot
‘L
24 14
214.2 203.6
243.0a
188.9b
-192b 255a
Etable
1 2
;
2
203.6 210.2
223.3 222.2
- 100 53
3
24
212.9
202.3
- 60
G valeurs suIvIes des deux lettres a et b sont statistiquement dlfferentcs (P < 0.001)

1 7
V i tesse Ccm/mi n)
4 8
I
T r a i t é s
42
.\\ ‘. ‘\\
Témo i ns
-.
_____------
‘-. .___-----
3 6
i
3 3
A
A
A
A
A
A
A
A
1
0
,
I
l
I
I
1
2
3
4
5
O r d r e d e s m e s u r e s
Figure 2 Vitesses d’avancement au travail
La comparaison des performances de reproduction entre les vaches stabulées et celles non
stabulées selon les critères zootechniques classiques (intervalle entre vêlages, taux de
ftkondité) est prématurée car la majorité des vêlages n’ayant pas encore eu lieu au moment
de l’élaboration de ce rapport. Cependant, quelques indications peuvent être tirées à la
lumière des vêlages survenus 18 mois aprés le début de la stabulation.
Ainsi, sur 12 vêlages dont la conception se situe dans cette période, 4 sont observés parmi les
63 vaches du lot témoin soit 6,3% contre 8 sur les 78 vaches qui étaient stabulées soit 10,3%.
ks intervalles entre vêlages s’élèvent respectivement à 572 et 548 jours soit un avantage
provisoire de 24 jours pour les vaches stabulées. L’effet de la stabulation sur la fécondité des
vaches sera déterminé avec plus de précision lorsque la majorité des vaches auront vêlé.
Toutefois, les éleveurs soutiennent déjà qu’il y a une nette amélioration de la fertilité des
vaches stabulées comparativement à celles qui ne sont pas stabulées.
.
La survie des animaux
l.-a mortalité des animaux est particulièrement importante en Haute Casamance. 16,4% des
animaux qui naissent chaque année meurent avant 2 ans d’âge (Fall, 1991). Les interventions
Prophylactiques (vaccination, vermifugation, etc...) combinées à la supplémentation devaient
améliorer considérablement la survie des animaux.
L-e-s taux de mortalité s’elevent à 0,5% (1 animal sur un effectif moyen de 183 têtes) et 7.5%
(9 sur 120) respectivement pour le lot stabulé et le lot témoin. La cohorte des animaux sortis
Par cause de mortalité dans je lot non-stabulé est composée de 4 vaches, de 2 veaux et de 3
mâles adultes. La plus grande survie des animaux stabulés (99,5%) comparée à celle des

18
animaux non-stabulés (925%) témoigne des effets significatifs de la stabulation sur la
réduction des pertes dc productivité dues à la mortalité d.es animaux.
u production laitière
Dans les systèmes de gestion traditionnel de l’élevage bovin en Haute Casamance, la traite des
vaches est suspendue durant la saison sèche pour être reprise à la saison de pluies suivante.
Cette pratique est dictée par le souci des éleveurs d’atténuer le stress des vaches déjà
éprouvées par la restriction alimentaire. Le lait, principal source d’aliment protéïquc des
populations et source de revenus financiers, devient ainsi une denrée rare pour la quasi-totalité
des agropasteurs, même pour ceux qui possédent de grands effectifs de bovins, et pour les
grandes agglomérations environnantes. La supplémentation des vaches lactantes au cours de
la stabulation offre une opportunité aux agropasteurs de continuer la traite en saison sèche et
de disposer de lait pour la consommation familiale ou pour la commercialisation.
Quel est l’impact de la stabulation sur la production laitière? Pour répondre à cette question,
un contrôle laitier a été appliqué sur des vaches stabulées et non-stabulées.
Seules les
productions laitières réalisées au cours de la stabulation et au cours de la saison de pluie:
suivant l’arrêt de la stabulation ont été évaluées. Au moment de la mise en place du protocole
de recherche, les vaches faisant l’objet de contrôle avaient déjà vêlé empêchant ainsi
l’évaluation de la production totale au cours de la lactation.
Le tableau 13 indique le nombre de vaches contrôlées, la durée de la traite durant la
stabulation et la durée de la suspension de la traite selon les lots. L’échantillon de vaches
lactantes suivies dans le cadre de ce programme était composé des catégories suivantes:
74 vaches stabulées et traites;
63 vaches non-stabulées servant de témoin dont
. 28 vaches sont traites,
. 35 vaches ne sont pas traites.
Le tableau 14 indique la quantité totale de lait extraite, la quantité de lait extraite par jour
durant la stabulation et la quantité de lait extraite par jour durant la saison des pluies suivant
la stabulation pour les femelles qui étaient traites. Le lot a un effet significatif (P < 0,001)
sur les quantités de lait totale et extraite par jour durant la stabulation. L’effet du lot approche
un seuil de signification (P < 0,08) pour la production laitière par jour durant la saison des
pluies.
Tabieau 13 Durée de la traite et durée de l’arrêt de la traite
Durée de la traite
Durée de l’arrêt (j)
Catégories animales
Nombre
en stabulation (1)
M o y e n n e e.t.
M o y e n n e e.t.
Vaches stabulées
74
114
38.5
8
24.9
Vaches non-stabulées/traites
2 8
53
15.8
6 6
49.5
Vaches non-stabulées/non-traites
35

1 9
Tableau 14 Productions laitières totale et journalière durant la stabulation au cours de
la saison des hies
.
suivantes
Quantlte de lait extraite
Variable
Nombre
-Total durant la
Par JOLU durant la Par Jour durant la
stabulation
stabulation
saison des pluies
ckd
k/i)
CP/l)
Moyenne generale
102
42.2
531
613
Rang de vélage
i
a. 6
Etable
3
2 5
t
3
74
6
6
925
56 t
n.s.
n.s.
Lot
l!
38***
77.0
$27
L2x
n.s.
Mois de vélage
ns.
ns.
11,s.
O** P < 0.001; n.s. non-significatif
Les vaches traites produisent 42 kg de lait en moyenne durant 96 jours au cours de la saison
sèche. Les vaches stabulées et traites se démarquent nettement de celles non-stabulées mais
traites. Elles produisent respectivement 77 kg et 7 kg. Cet énorme écart est dû à la quantité
supérieure de lait extraite par jour et la durée plus longue de l’extraction chez les vaches
stabulées (tableau 13). Les quantités extraites par jour sont près de trois fois supérieures chez
les vaches stabulées que celles non-stabulées et traites. Cette supériorité des performances des
vaches stabulées durant la saison sèche se maintient durant la saison des pluies où
l’amélioration de l’apport alimentaire ne dissipe pas l’avantage des vaches qui avaient
bénéficié d’une supplémentation stratégique et des soins sanitaires durant le saison sèche.
Une évaluation plus judicieuse des effets de la stabulation sur la production laitière serait
basée sur la comparaison des performances des vaches stabulées à celles des vaches non-
stabtilées et non-traites à cause de la suspension quasi-totale de l’extraction du lait durant la
saison sèche en Haute Casamance.
b production de fumier
I-a production obtenue au cours de la stabulation a été mesurée dans deux villages par la pesée
du contenu des fosses. Des échantillons ont été analysés par le laboratoire des sols du Centre
de Recherche Agronomique de Bambey. Le tableau 15 présente les niveaux de production
en fonction de l’étable et de ses caractéristiques. La moyenne obtenue en fumier brut à 24%
d’humidité est de 4,s kg/UBT/nuit de présence. Ceci équivaut à 432 kg/UBT en 90 jours de
stabulation. C’est à dire que pour obtenir dans les mêmes conditions de stabulation la dose

2 0
Tableau 15 Production de fumier pendant la stabdation
Poids
Fumier
brut
.
Matière
kg/t fumier
UBT Total
Effectif vif Equivalent
Village
UBT paS$ü~T seche
Etah1e stabulé total
T;tal l$3T Azote PzO, K,O Ca+Mg
(kg)
(kg) ( k g )
( RI RJ
Sasam
Diamanka 6
1986
8
4155 519
6.4
3158 395
12.2 1.4 9.5 10.3
Korka
5
1085
4
1590 3 9 8
4.9
1208 302
7.6 0.98 5.7 6.6
Moussa 3
6 9 8
3
2196 732 9.0
1669 556
13.3 1.5 12.1 10.0
Al Hous 6
1281
5
1505 301 3.7
1144 229
9.3 0.7 5.0 5.9
Dangane T h i e r n o 2
439 1.7
543 319 4.7
413 243
13.9 1.8 10.4 11.9
Samba
3
595 2.4
390 162
2.4
296 123
9.5 1.3 9.1
8.6
Oumar
4
9 9 4
4
652 163 2.4
495 124
14.8 1.9 11.4 8.4
Moyenne
4.8
11.5 1.4 9.0
8.8
forte de 10 tonnes/hectare, il faut entretenir 23 UBT. Dans la pratique, les paysans appliquent
des doses nettement plus faibles et l’hypothèse de 5 tonnes soit une dizaine d’animaux serait
un bon objectif.
En effet, 5 tonnes du fumier obtenu dans l’échantillon étudié fournissent à l’hectare:
pour l’azote: 57,5 kg soit
. 2,7 fois plus que la fumure faible sur mil et sorgho de formulation 14-7-7,;
. 4,s fois plus que la fumure vulgarisée pour le maïs de formulation 8-18-27.
pour P,O,: 7,0 kg soit
. 0,7 fois l’apport de la fumure faible,
. 0,3 fois l’apport de la fumure forte.
pour K*O: 45,O kg soit
. 4,3 fois plus que la fumure faible,
. 1,l fois plus que la fumure forte.
Ces chiffres montrent que la production de fumier d’étable peut avoir un impact consistant sur
le maintien et la régénération de la fertilité des sols. Hamon (1972) estime que cette méthode
de fabrication de fumier réduit les pertes observées sur la poudrette de parc de 38% pour
l’azote, 62% pour le phosphore et 57% pour le potassium. Ces différences permettent
d’estimer les gains liés à la stabulation pour la production de fumier.
ELEMENTS D'UN BILAN FINANCIERDELAST~ULATION
L’approche des budgets partiels est utilisée ici pour porter un jugement sur la rentabilité et la
faisabilité financières de la stabulation du point de vue de l’exploitant. A ce titre, seuls les
coûts et les revenus liés à la mise en stabulation sont pris en compte dans l’analyse financière
varsh et al, 1981). Le gain net généré par l’adoption de l’innovation est la diffkrence entre
les bénéfices additionnels et les coûts additionnels en passant du mode d’élevage extensif à
la stabulation (Crawford, 1986).

21
L’analyse financière de la stabulation reste cependant un exercice complexe à cause de
certaines caractéristiques de l’opération et de l’état actuel des connaissances sur les
Performances des animaux résultant de la stabulation. En effet:
certains produits de la stabulation comme le fumier et le travail n’ont pas de valeur
marchande mais constituent plutôt des ressources intermédiaires valorisées dans
d’autres processus de production ;
les effets de la stabulation sont multiples et s’étalent sur plusieurs années; leur
quantification précise requiert par conséquent un dispositif pluriannuel qui n’a pas
encore été implanté.
11 en résulte une indigence d’information précise notamment sur le différentiel de valeur du
fumier de stabulation comparé à celui des parcages traditionnels.
L’évahation des revenus de la stabulation
Les gains additionnels résultant de la stabulation sont de plusieurs natures : la production
laitière, les gains de poids, la réduction des pertes dues à la mortalité, le fumier et le travail.
Les gains additionnels expriment le différentiel de produit brut entre animaux stabulés et
animaux non-stabulés.
La production laitière
Les vaches stabulées avaient un avantage de 70 kg de lait sur celles qui n’étaient pas
stabulées.
Le prix de 100 FCFA du kilogramme du lait frais à la vente est utilisé dans
l’analyse financière même si la plus grande partie de la production est destinée à
l’autoconsommation familiale.
Les gains de poids
Les modifications du poids des animaux sont importantes à considérer comme composantes
des retombées financières de la stabulation.
En effet, les pertes de poids subies par les
animaux contribuent à déprécier les prix à la vente tandis que les gains ou le maintien des
poids autorisent une meilleure valorisation commerciale des animaux au moment où l’offre
d’ animaux maigres est plus fréquente en saison sèche. La différence entre les changements
de poids des animaux adultes stabulés et ceux non-stabulés est exprimée en son équivalent
monétaire en appliquant les prix au kilogramme vif à la vente des animaux traduisant le coût
d’opportunité de la croissance des animaux.
La iéduction des pertes liées à La mortalité et à la morbidité
l-a réduction des pertes causées par la mortalité constitue un gain appréciable lié à la
stabulation du fait des fortes mortalités enregistrées dans les lots témoins. Les prix de vente
des animaux ont été appliqués au nombre d’animaux qui seraient morts sans la stabulation
/
Pour exprimer les gains.
Le fumier
L’estimation de ta valeur monétaire du fumier peut être réalisée en utilisant l’une des
approches suivantes avec l’absence d’un système de transactions commerciales sur cette
ressource:

2 2
la valeur du différentiel de rendements entre parcelles parquées traditionellement et
parcelles recevant du fumier d’étable;
l’équivalent énergétique du fumier;
l’équivalent-engrais chimique du fumier.
Cette dernière approche a été privilégiée dans cette étude. La valeur additionnelle du fumier
des étables est représentée par ies pertes subies si les déjections animales étaient directement
déposées au champ à cause de l’attaque des termites et des effets détériorateurs du soleil. Ces
pertes s’élèvent à 38% si on ne considère que la composante azotée du fumier (Hamon, 1972).
L’équivalent azote d’une tonne de fumier d’étable est de 82 kg de NPK (14/7/7) d’après les
résultats d’analyse chimique du fumier présentés auparavant. Le gain additionnel lié à la
r&iuction des pertes d’éléments fertilisants du fumier s’élève à
212 FCFA par UBT stabulé
en nocturne durant la saison sèche.
Le travail
Le travail représente un output principal de la stabulation dont les niveaux de production par
les animaux de trait sont améliorés grâce à cette technique (figure 2). Cependant, leur impact
n’est pas tenu en compte dans l’analyse financière faite à cause des difficultés d’estimation
actuelle de la valeur monétaire du différentiel de performances dans les chantiers de travail
entre animaux stabulés et non-stabulés.
L’évaluation des coûts de la stabulation
Les coûts de la stabulation sont ceux de la construction de l’étable, l’acquisition d’intrants et
la mobilisation de la main-d’oeuvre familiale ou salariée.
La construction de l’étable constitue un gros investissement pour l’agropasteur quand son
choix est porté sur la version cimentée des étables. L’achat de ciment vient en tête des
dépenses devant l’acquisition des autres matériaux (sable, gravier, piquet, paille, bambou) dont
très souvent les coûts sont représentés par les efforts de travail liés à leur collecte. Ces
matériaux font cependant l’objet de transactions commerciales et leurs prix sont par
conséquent appliqués dans l’analyse financière pour traduire leur coût d’opportunité.
Les
facteurs nécessaires au fonctionnement des étables sont principalement les intrants alimentaires
et les médicaments. Les prix d’achat de ces produits sont utilisés dans l’analyse financière,
même dans les situations où ils sont prélevés de l’exploitation comme c’est le cas souvent
pour la fane d’arachide. Les coûts sont dominés par les frais alimentaires qui représentent
près de 66% du total des dépenses (figure 3b).
,
La maind’oeuvre familiale constitue la ressource principale de l’exploitation mobilisée aussi
bien pour la construction de l’étable que pour son fonctionnement. Lorsque la main-d’oeuvre
hors exploitation est requise pour une tâche particulière au cours de la stabulation, son coût
a été inclus dans l’analyse. Le creusage de la fosse et la maçonnerie rentrent souvent dans
cette catégorie de tâches. Le tableau 16 indique les bénéfices et les coûts additionnels ainsi
que les gains nets totaux générés par la stabulation sous différents types d’étables.
L’équivalent monétaire des gains de poids constitue la composante la plus importante des
revenus de la stabulation (55%) comme indiquée dans la figure 3a, viennent ensuite
respectivement la production laitière et la réduction des pertes dues à la mortalité.

23
a. Bénéfices
b
C o û t s 1
c. coûts 2
pourcentage
70
Al iments
1
]AI iments
60 /P o i d s
mat& I aux
AIJtreS mac&- I a u x
Ciment
Ciment
‘_ .‘.‘Y.’
SO l ns
501 ns
VQter;
I :. 8 I
:. . . veter I na I r-es
:
:
r
-:. :. : .:.. 1
.:, .,?:y: -
Figure 3 Structure des bénéfices et des coûts additionnels (étable de type 3)
Tableau 16 Gain net généré par la stabulation selon les types d’étables (1000 FCFA)
Etable ciment& de Etable non-cimeqtée Etable cimentée.dF
Petite étable
rande ca acIté
de rande capacité
moyenne ca aclte
cimentée
Paramètre
2Jvac@s Iftiantes 20 saches lactantes
6 vaches
Y
lac anfes
2 vaches lactantes
10 m+les df trait
10 m.+les dz trait
4 mâjes de3 trait
2 mâ$es de4 trait
YtJe
VIX
vw
YW
Btnéfïces additionnels
Valeur additionnelle de la
pfoductlon
1. Production laitière
140
140
42
14
2. Gain de poids
279
140
97.14
41.32
3. Fumier
29
29
9.7
3.88
Diminution des coûts
Réductign des pertes dues 3 la
79
79
26.25
10.5
mortahté
Total des tknéfices additionnels
527.0
527.0
175.09
69.7
Coiits additim
Construction de I’ttable
1. Ciment”
18.15
7.15
3.85
2. Autr,es (pailles, piquets, sable,
58.5
47
19.5
7.8
gravier)
fntrants
1. Aliments du bétail
191.25
191.25
63.75
25.5
2. Produits vttérinaires
20
20
6.4
2.4
TotaI des coûts additionnels
286.25
258.25
96.8
39.55
Gain net total
240.75
268.75
78.29
30.15
Gain net par animal
8.025
8.958
7.829
7.537
hote:
valeur d’une annuite pour le credlt paye en 4 ans

24
En général, les gains nets totaux réalisés sont relativement importants et représentent entre 43
et 51% du total des bénéfices additionnels. Les gains nets réalisés par animal stabulé varient
entre 7537 et 8958 FCFA avec un léger avantage pour l’étable non-cimentée de grande
capacité. Cet avantage est plutot lié au fait que les frais de maintenance pour les étables non-
cimentées n’ont pas été inclus dans les coûts. Vu sous l’angle de la rémunération de la main-
d’oeuvre, les revenus tirés de la stabulation de 30 têtes sont équivalents à la rémunération d’un
travailleur agricole de la Haute Casamance qui aurait travaillé pendant 481 jours.
(& résultats attestent des bonnes performances financières réalisées grâce à la stabulation.
Cependant, les chiffres figurant dans le tableau 16 ne traduisent pas les flux financiers réels
au niveau de l’exploitation qui a adopté la stabulation. Seul le lait constitue une source de
revenus financiers immédiats parmi les différentes productions. Le lait doit jouer à ce titre
un rôle central en permettant à l’exploitant de disposer de revenus financiers nécessaires à
l’approvisionnement en intrants.
Analyse de sensibilité
Depuis 1985, la SODEFITEX a appliqué une politique de promotion de la stabulation comme
la facilité d’accès du crédit pour l’approvisionnement en intrants à des prix subventionnés.
En outre, la construction des étables améliorées et cimentées était favorisée par la mise en
place d’un crédit remboursable sur plusieurs années pour l’achat de matériaux. Cette politique
a été très propice à l’adoption massive des étables fumières dont la rentabilité financière était
ainsi favorisée. En 1992, des modifications importantes ont été opérées dans l’intervention
de la SODEFITEX. Le prix de la graine de coton a presque été doublé en vue de soutenir
la filière coton en difficulté.
En outre, la SODEFITEX a fait passé l’échéancier du
remboursement du crédit pour la construction des étables de 4 à 1 an.
Tableau 17 Gain net généré par la stabulation selon les types d’étables en appliquant
une augmentation du prix de la graine de coton et en remboursant le crédit
de la construction de l’étable en une année (1OOD FCFA)
Etable cimentée de Etable non-cimentée Etable cimentée de
Petite étable
rande ca acité
de rande ca acité
0 enne ca cité
cimentée
Paramètre
Lgvaches
10

rr$les Iktantes
dl” trait 2 0
10 gaches
m-les laGantes
dz trait
gvkhes lac%!&tes
2 vaches lactan!es
f
4 mâle+ de tsait
2 màl+s de $alt
VDe
Bénéfices additionnels
Valeur additionnelle de la
production
1 . Production laitière
140
140
2
14
2 . Gain de poids
279
140
97.14
41.32
3 . Fumier
29
29
9.7
3.88
Diminution des c&ts
R6dwtign des pertes dues a la
79
79
26.25
10.5
mortah té
Total des béntfïces additionnels
527.0
527.0
175.09
69.7
rh%.s additionnels
(hstruction de l’étable
1. Ciment (crédit de campagne)
72.6
28.6
15.4
2. AutJes (pailles, piquets, sable,
58.5
47
19.5
7.8
gravier)
Intrants
1. Aliments du bétail
292.25
292.2s
96.75
39.8
2. Produits vétérinaires
20
20
6.4
2.4
Total des coûts additionnels
443.35
359.25
1.51.2s
64.6
Gain net total
83.65
167.75
23.84
5.1
Gain net par animal
2.788
5.591
2.384
1.275

25
L’application de ces mesures s’accompagne d’une Forte réduction des gains nets qui passent
de 8025 FCFA à 2788 FCFA par animal pour les étables cimentées de grande capacité, les
étables non-cimentées étant apparemment moins sensibles pour les raisons déjà avancées. Les
effets pervers liés à ces mesures sur les performances financières sont illustrés au tableau 17
et à la figure 3c.
Cette analyse de sensibilté donne des indices sur l’impact certain des politiques commerciales
de 1’Etat et des sociétés de développement sur l’acquisition de nouvelles techniques par les
producteurs.
Conclusions et Perspectives
Les résultats qui viennent d’être présentés montrent de nombreux avantages liés à la
stabulation et pouvant être tout à fait motivants pour engager les agropasteurs dans un
processus de modification progressive de leurs pratiques. Ces avantages sont cependant
encore fragiles et loin d’être des acquis irréversibles.
AVANTAGES ET LIMITES ACTUELLES DE LA STABULATION
D’importants gains de productivité ont été réalisés grâce à la supplémentation stratégique et
aux soins sanitaires apportes aux animaux pendant la période critique que constitue la saison
sèche chaude. Ces interventions sont associées à un habitat amélioré permettant la production
d’un fumier de qualité supérieure à la poudrette de parc.
Cette amélioration de la productivité est globale et provient:
de la meilleure croissance des veaux dont les mères sont stabulées;
de la forte réduction de la mortalité des animaux de toutes catégories;
de la très nette supériorité des vaches en stabulation par rapport aux témoins pour la
production laitière, l’état corporel et probablement peur la reproduction avec un effet
j favorable du niveau nutritionnel sur l’activité sexuelle postpartum;
.
du maintien voire de l’amélioration de l’embonpoint acquis en fin d’hivernage pour
les mâles adultes qui influence favorablement leur aptitude au travail et augmente leur
valeur marchande.
f-e prolongement de la traite pendant toute la saison sèche avec un niveau de production non
négligeable est apparu comme une révélation aux agropasteurs et représente sans doute un
moyen appréciable d’améliorer la ration familiale. Par ailleurs, les ventes de lait effectuées
permettent d’acquérir en cette période des produits qu’il serait autrement difficile d’acheter.
L’analyse financière montre que la stabulation est un cadre propice à différentes spéculations
animales comme l’embouche et la production laitière en particulier. Toutefois, bien qu’elles

26
constituent une véritable avancée vers l’amélioration de la productivite, les performances
obtenues révèlent cependant une relative insuffisance notamment pour les effets dc la
supplémentation et de la fabrication du fumier. Une marge considérable d’amélioration
subsiste ainsi.
PERSPECTIVES DE LA STABULATION ET ORIENTATION GENERALE DE
RECHERCHE/DEVELOPPEMENT
Le développement de la stabulation comme modèle pour l’intensification partielle et
progressive de l’élevage, d’une part et pour le renforcement de la complémentarité agriculture-
élevage dans différents aspects de leurs relations d’autre part, est aujourd’hui un enjeu
important pour l’avenir des systèmes de production de la zone.
Si l’évolution des taux d’adoption présentée par la SODEFITEX (Séye et Mbodj, 1992)
traduisent une diffusion plutôt rapide, il n’en demeure pas moins vrai que les performances
obtenues méritent d’être améliorées. En outre, les nouvelles mesures comme l’augmentation
du prix de la graine de coton et l’annulation du crédit moyen terme pour la construction des
étables prises par cette société peuvent perturber cette évolution.
Ainsi, pour maintenir l’objectif d’une généralisation de la stabulation comme alternative aux
pratiques actuelles d’élevage, des efforts importants doivent être faits pour assurer un
environnement institutionnel favorable aux agropasteurs.
En matière de recherche, de nombreux champs d’investigation restent encore mal cernés:
l’évaluation des effets à court et long terme sur la reproduction et la carrière de
production des animaux;
les effets induits du fumier et du travail sur les rendements des cultures et les
variations du statut de fertilité des sols;
l’analyse socio-économique à l’échelle des unités pratiquant la stabulation et à l’échelle
macroéconomique.
L’analyse de l’incidence des modifications apportées ou prévues par la SODEFITEX sur son
intervention et son message technique prendra une place importante dans ces recherches.
L’identification des effets pervers de tels changements et la proposition d’alternatives en seront
les principaux produits.
Les étables fumières devront de plus être le cadre d’une approche interdisciplinaire pour
acquérir toutes les informations indispensables à la modélisation de ses différents effets sur
la dynamique des systèmes agraires en zone cotonnière.
Dans cette optique, ce présent rapport a été présenté et discuté au cours d’un atelier tenu du
17 au 19 Juin 1992 à Kolda et dont un compte rendu figure en annexe.
i

27
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Pieri, C. 1989. Fertilité des terres de savanes. Bilan de trente ans de recherche et de
développement agricoles au Sud du Sahara. Ministère de la Coopération et CIRAI)-
IRAT.
,..r c
L sye, C.S. et Mbodj, A. fLes étables fumières en zone cotonnière au Sénégal. Bilan et
perspectives. Communication pour l’Atelier ISRA - SODEFITEX - FAO sur les
étables fumières du 17 au 19 juin 1992 à Kolda.

ANNEXES

COMPTERENDU
DE L’ATELIER SUR LES ETABLES FUMIERES
EN ZONE COTONNIERE DU SENEGAL
KOLDA 17-13-19 Juin 1992
JUSTIFICATIONS
Lors de la mission effectuée du 27 au 31 Janvier 1992 à Kolda par le Dr Cheikh LY
pour le compte de la FAO dans le cadre de la Lettre d’Accord CRZ/FAO RAF/88/100, il a
été exprimé le souhait d’organiser un atelier sur les étables lumières et d’y présenter les
résultats de recherche obtenus par le CRZ à ce sujet.
Le développement des étables fumières dans la zone cotonnière et la réalisation des
objectifs qui sont visés nécessitent une action concertée et coordonnée des intervenants dans
le système de production en cause.’ La diffusion de l’information entre ces différents
partenaires est un préalable dans la mise en oeuvre d’une telle action.
OBJECTIFS
Il s’agissait:
1. de faire le point sur la vulgarisation des étables fumières, de présenter les avantages
de cette technologie, ses limites et ses contraintes actuelles;
2. d’identifier dans l’action des différentes structures de développement rural
intervenant dans la zone les liaisons nécessaires avec l’élevage en général et la stabulation en
particulier,
3. de formuler des recommandations tendant à soutenir le développement de la
stabulation en Haute Casamance.
PARTICIPATION
Les organismes et personnes suivants ont participé à l’atelier:
-Le Conseiller du Ministère du Développement Rural et de I’Hydraulique en matière
d’élevage
-La Direction de 1’Elevage
.
-Le Projet Régional FAO RAF/88/100 basé à Banjul
-L’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA)
-La Société de Développement des Fibres Textiles (SODEFITEX)
-Le Projet de Foresterie Rurale de Kolda (FRK)
-Le Projet dIAménagement de la Forêt de Dabo (PAFD)
-L’ONG Aide-Action
-L!ONG Vétérinaires Sans Frontière (VSF)
-Des agropasteurs de la région de Kolda
-La Caisse Nationale du Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS)
-L’E!cole Inter-états des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) de Dakar
-Le Projet Rural de Développement Intégré (PDRI) de Guinée-Bissau en la personne
de Mr Fernando GOMES.

2
-La Caisse Nationale du Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS)
-L’Ecole Inter-états des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) de Dakar
-Le Projet Rural de Développement Intégré (PDRI) de Guinée-Bissau en la personne
de Mr Fernando GOMES.
DEROULEMENT
1. La première matinée a été consacrée à une visite de terrain ayant permis aux
participants de voir différents types d’étables fumières et de discuter avec les agropasteurs.
2. L’aprés-midi a été marquée par l’ouverture officielle par Monsieur le Gouverneur
de la Région de Kolda.
Un diaporama sur “L’amélioration foncière par la production de fumier en stabulation”
et un film documentaire sur la constitution de réserves fourragères par la fenaison ont et&
présentés aux participants par la SODEFITEX.
La SODEFITEX a aussi fait un exposé sur “l’historique et la dynamique des étables
fumières en zone cotonnière” par C.S. SEYE.
3. La matinée du deuxième jour a été réservée aux communications du CRZ sur les
résultats obtenus dans le cadre des recherches qu’il a conduites sur la stabulation.
D’autres contributions orales ont été apportées par:
-B. DIOP, Directeur technique de la SODEFITEX, sur ia politique de cette société par
rapport à la graine de coton;
-M. DIAWARA et M. GUEYE ont fait état de leurs résultats agronomiques sur
l’utilisation du fumier et les rendements obtenus;
- Le responsable de la CNCAS a expliqué aux participants les modalités d’accès au
crédit et a fait part de certaines réalisations dans la région.
Un vif intérêt a été accordé à ces communications qui ont suscité de profonds débats
notamment sur les limites et les contraintes au renforcement des avantages reconnus de la
stabulation.
4. La table ronde organisée l’après-midi a relancé les discussions avec une participation
active des agropasteurs présents. Elle a permis de dégager des orientations et de faire des
recommandations.
SYNTHESE DES ACQUIS DE LA STABULATION
1. Initialement conçue pour la mise en bon état des animaux de trait, la stabulation est
une innovation qui a été ensuite considérée comme un moyen de suppléer à la baisse de la
ferti’lite des sols cultives. Mais trés vite, elle s’est révélée un facteur d’intégration agriculture-
élevage pouvant permettre, en même temps, une intensification des productions végétales et
animales.
2. Son introduction en zone cotonnière par la SODEFITEX a été suivie d’une diffusion
remarquable passant de 7 étables en 1985 à 1307 en 1992.
3. LJ stabulation fait intervenir un paquet technologique pour son maintien et sa
viabilité (construction d’étables, supplémentation, interventions sanitaires, etc . ..).
4. Le maintien de la traite pendant la saison sèche, l’augmentation de la production de
fumier et son influence sur le rendement des cultures, l’amélioration de la productivité par
rapport aux animaux non stabulés sont au nombre des avantages de cette innovation.

5. Toutefois, la mise en oeuvre de cette innovation rencontre un certain nombre de
contraintes qui, pour l’essentiel, sont:
- la constitution d’un stock fourrager pour ta supplémentation et de réserves de paille
pour la litière;
., - l’accès au crédit pour construction d’étables et l’acquisition d’intrants;
- les besoins élevés en main d’oeuvre et l’insuffisance de l’encadrement technique.
RECOMMANDATIONS
1. Tout en reconnaissant les efforts déterminants mis en oeuvre jusqu’ici par la
SODEFITEX pour la promotion de cette innovation, l’atelier s’est inquiété de la hausse brutale
des prix de la graine de coton. En effet, cette situation pourrait ralentir l’évolution de
l’innovation dans la zone et compromettre sa pérénisation.
L’atelier recommande:
- qu’un quota de graine de coton soit alloué à la production animale avec la garantie
de prix convenables et stables pour rendre la graine de coton accessible aux agropasteurs;
- une diversification des ressources fourragères basée sur les potentialités de la zone.
2. Considérant que la zone de Kolda concentre plusieurs organismes impliqués dans
les activités de stabulation, l’atelier recommande la création d’une structure de coordination
et de suivi au niveau régional animée par le Service Régional de YElevage.
3. L’atelier recommande que la CNCAS étende ses crédits à la stabulation.
4. En matière de Recherche/Développement, l’atelier recommande:
- l’approfondissement des analyses socio-économiques (rentabilité, place des femmes
dans la stabulation, temps de travaux, etc...),
- l’étude de filières (lait, viande)
- l’élaboration de référentiels techniques,
- la formation de relais techniques,
- l’amélioration, l’utilisation et la diffusion de l’outil audio-visuel dans la formation.
L’atelier se félicite de la participation de différents organismes et des agropasteurs qui
ont ainsi manifesté leur intérêt pour le thème et souhaite vivement que les recommandations
puissent être suivies.
MOTION DE REMERCIEMENTS
L’atelier remercie vivement:
- le Projet FAO RAF/88/100 pour avoir appuyé l’organisation de cet atelier;
- Monsieur le Gouverneur de la Région de KOLDA qui a bien voulu présider
l’ouverture officielle.

1. Planches sur des modèles d’étables fumières
2. Photographies d’étables fumières
(Source: Projet Régional RAF/88/100)

PLANCHE 1.
E t a b l e fumière : M o d è l e d e g r a n d e c a p a c i t é (30 b ê t e s )
à d e u x f o s s e s p a r a l l è l e s c i m e n t é e s
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PLANCHE 2.
F o s s e ciméntée d ’ u n e é t a b l e d e 4 b ê t e s
(Source : S é y e e t Mbodj; 1 9 9 2 )
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ENQUETE SUR LA MAIN D’OEUVRE
POUR Lu4 STAIHJLATION
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Ex@oitation (MCnage)
Groupement
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1. Mâles: /-1
2. Femelles: /-1
Effectif du cheptel extensif :
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Males:
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2. Femelles: /-.-.A
Démographie :
Garçons de 0 2 7 ans
Filles de 0 à 7 ans
Garçons de 8 2 15 ans
Filles de 8 A 15 ans
Femmes de 16 a 60 ans
Hommes de 16 a 60 ans
dont
Sourga:
Navc’tane:
Femmes de plus de 60 ans
Hommes de plus de 60 ans
POPULATION TOTALE
POPULATION ACTIVE

2
MAIN D’OEUVRE POUR LA CONSTRUCTION DE L’ETABLE
village
Modèle d’étable /
Construite par la SODE’FITEX
OUI/NON
1. Cimenté
2. Non cimenté sans brique en terre
3. Non ciment6 avec brique en terre
Date de construction
Capacité de l’étable*
. Nombre de
Heures de
Nombre de
jours
travail
personnes
1. Collecte de
mattriaux de construction
(bambous, piquets, pailles,sable)
2. Ouverture de la fosse
3. Construction de l’abri
4. Construction de la cl8ture
5. Maçonnerie
- Confections des briques
- Construction
* Nombre d’animaux pouvant ttre stabuICs dans cette ttable

3
Village
Exploitation
Groupement
Date
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Wontention
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cc SUIVI DES ANIMAUX STABuLES
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