Comportement humoral du bœuf et du lapin envers...
Comportement humoral du bœuf et du lapin
envers l’inoculation de virus de Carré :
ses rapports avec l’immunisation
contre le virus bovipestique normal ou modifié
par Y. GILBERT, P.MoRNET~~Y.
GOUEFFON
(Note présentée par M. GORET)
Les relations antigéniques entre le virus de la peste bovine
et celui de la maladie de CARRE sont maintenant bien établies :
des communications antérieures ont fait connaître que le virus
bovipestique immunise parfaitement le furet et le chien contre
le virus de la Maladie de CARRE (4) (5) (6) (S), et que le sérum
antibovipestique neutralise le virus de CARRÉ in ouo et in vive (2)
(3). Le virus bovipestique est susceptible d’infecter le chien,
chez lequel le virus peut ê+re mis en évidence par injection au
bovin de sang prélevé 4 jours après l’inoculation (10).
Réciproquement. le virus de la maladie de CARRÉ immunise
le boeuf contre l’infection bovipestique (4) (5) (6) (9) et le sérum
contre le virus de CARRÉ possède un certain pouvoir de neutra-
lisation du virus bovipestique lapinisé (7).
Par contre, des inoculations répétées de virus de la maladie
de CARRI? ne confèrent au lapin aucune résistance à l’infection
par le Crus bovipestique lapinisé (7).
Les 6tutles rapportées ici tendent h déterminer le comporte-
ment du virus de la maladie de CARRÉ chez le boeuf par la mise
en évidence des réactions humorales de ce dernier et à recher-
cher ainsi le mécanisme d’établissement de l’immunité antibovi-
pestique et ses modalités.
Les mêmes études sont menées chez le lapin.
II. -- Matériel
A. -ANIMAUX D'EXPÉRIENCE
1) Boudins : Veaux originaires de Guinée ou de la région de

306
BULLETIN DE L'ACADÉMIE
-~
avant inoculation, aucun anticorps neutralisant le virus bovi-
pestique lapinisé ni le virus de CARRÉ in OUO.
2) Lapins : .Jeunes sujets, âgés de 4 à 5 mois, pesant 1 kg 500
environ, provenant de l’élevage du Laborat’oire.
B. - SOUCHES DE VIRUS
1) Virus de la maladie de CARRÉ.
Une souche entretenue sur furet et une souche avianisée ont
été utilisées.
Le virus entretenu sur furet est constitué par de la rate ou du
cerveau de furet infecté, prélevé a la période préagonique. 11 est
lyophilisé en ampoules renfermant chacun:: 300 mg d’organes
frais.
Le virus avianisé est présenté en ampoules contenant le pro-
duit lyophilisé correspondant à 1 g de matériel virulent.
2) Virus bovipestique lapinisé.
La souche Nakamura III sert à l’infection des lapins dont la
rate et les ganglions mésentériques prélevés 65 heures plus tard
forment le matériel virulent.
3) Virus bovipestique d’épreuve.
Une souche récemment isolée, n’ayant subi que quelques pas-
sages au Laboratoire, sert à I’inoculation de bovins receptifs,
dont les organes (rate et ganglions) sont prélevés, broyés et
inoculés ou conservés par lyophilisation.
III. - Méthodes
A. - GÉNÉRALES
1) Technique de séro-neutralisation pour la mise en évidence des
.
anticorps neutralisant le virus de CARRÉ in ovo.
Les anticorps neutralisant le virus de CARRE sont mis en evi-
dencc par une technique de séro-neutralisation in ovo inspiree de
celle décrite par J. FONTAINE (1).
2) Technique de séro-neutralisation du virus bovipestique lapi-
nisé.

COMMIJNICATIONS
307
B . - S P É C I A L E S
1) Recherche de !a réponse sérologique des bovins à l’inoculafion
de virus de ltz maladie de CARRÉef corrélafion avec l’immuniféanfi-
pesfiqzze.
Trente deux veaux sont groupés en huit lots de quatre. Chaque
groupe recoit par voie intra-musculaire une dose déterminée de
virus de la maladie de CARRÉ, selon indications données au
Tableau 1. Le sérum de chaque animal, prélevé avant inocula-
tion et 22 jours après celle-ci, est examiné par la technique de
séro-neutralisation in ovo du virus de CARRÉ avianisé, en vue de
déterminer le titre des anticorps neutralisants. Vingt deux jours
après inoculation du virus de CARRÉ, chaque sujet reçoit une
sévère inoculation d’épreuve de virus bovipestique : 10 cm3
d’une suspension à 1 : 3 d’organes frais de bovin infecté dans du
sang virulen-t défibriné. Deux témoins, non inocules de virus de
CARRÉ, subissent la même épreuve.
2) Recherche de la durée de l’immunifé anfipesfique coniérée
par le virus de CARRÉ (souche furet) ef persistance des anficorps
neufralisanf le virrrs de CARRÉ.
Cette expérience est réalisée en deux temps.
a) un veau, dont le sérum est reconnu exempt d’anticorps
neutralisant le virus de CARRÉ in ovo et le virus bovipestique
lapinisé, est inoculé par voie intra-musculaire avec 1.200 mg de
rate lyophilisée de furet infecté. Du sérum est prélevé 127 et
188 jours plus tard. 189 jours après cette inoculation, cet ani-
mal est éprouvé à l’aide de virus bovipestique (1,2 g d’organes
- rate et ganglions de veau infecté - lyophilisés).
b) six veaux originaires de la Ferme annexe du Laboratoire,
dont le sérum est dépourvu d’anticorps neutralisant le virus de
CARRÉ in OUO et le virus bovipestique lapinisé, reçoivent par
voie sous-cutanée 1.400 mg de rate et cerveau lyophilisés de
furet infecté. Du sérum est prélevé 21, 45, 110 et 112 jours
plus tard. L’un des veaux est éprouvé par le virus bovipestique
le llle jour après l’inoculation de virus de CARRÉ. Dezrx autres
le sonf aprks 173 jours. Trois animaux meuren-t en cours d’expé-
rimentation (streptothricose). Lors de chaque épreuve, des
bovins réceptifs sont également infectés par la même dose de
virus bovipestique, à titre de témoins.
31 Hnnerimmurzi.Fntion
du bmui ci l’nide de virus de In mnlndie

308
BUt.I.ETIN DE L'ACADEMIE
Un bouvillon de 80 kg environ (no 594), originaire de Guinée,
reçoit par voie sous-cutanée :
10 Virus de CARRE (rate de furet lyophilisée) : 1.500 mg.
20 7 jours plus tard I même inoculation.
30 7 jours plus tard : même matériel : 3 g.
40 7 jours plus tard : même inoculation.
5O 22 jours plus tard : rate fraîche de furet infecte, suspension
à 20 yo : 25 ml.
Dix jours plus tard, le veau est saigné.
~-- une partie du sérum est conservée par congélation ;
- le reste est réparti en flacons ri raison de 5 ml, congelé et
lyophilisé.
II ne nous a malheureusement pas semblé alors utile de suivre
n
la progression du -titre du sérum apres chaque inoculation.
40 Recherche du comportement du lapin inoculé ti l’aide du
virus de (:ARR~ (souche furet) ef immunité croisée virus de CARRI?
-- virus bovipestique lapinisé.
Trois expériences restreintes sont efTectu@es :
~1) un lapin reçoit deux injections sous-cutani?e de 300 mg de
rate lyophilisée de furet infecté de virus de CARRÉ, a 6 jours
d’intervalle. 7 jours plus tard, une injection de 600 mg, répétée
9 jours plus tard. Enfin, 11 jours après celle-ci, 600 mg de rate
fraîche de furet infecté. Au total : 1,s g cle rate 1yophilisc;e et
0,6 g de rate fraîche. Du sérum est prClevC avant inoculation et
dix jours après la dernière. La présence d’anticorps neutralisant
Ic virus tle CARRÉ est recherchée par séro-neutralisation in ovo.
b) un lapin reçoit 3 injections sous-cutanées de 800 mg de rate
ot cerveau lyophilisé de furet infect6 par le virus dc CARRÉ, à 7
puis 12 jours d’intervalle. Du sérum est prélev6 avant inocula-
tion et 7 jours après la dernière. Enfin, le lapin est éprouvé par
injection de virus bovipestique lapinisé.
c) Deux lapins reçoivent, l’un par voie intrapéritonéale,
l’autre par voie intra-veineuse, 4 injections de chacune 600 mg
de rate lyophilisée de furet infecté par le virus de CARRÉ, aux
jours 1, 3, 6 et. 9. Huit jours après la dernière injection, un pré-
lèvement de skrum est effectué. Ces lapins, 7 jours plus tard, sont
éprouvés A l’aide d’une dose d’épreuve de virus bovipestique
1rininicA

COMMUNICATIONS
309
-
-~--
ritre neutralisant du
Virus de Carré
sérum (virus Carré
h’o
in ouo)
Epreuve
(163
_~--
par virus
Observa-
1
eaux
bovipes-
tions
Origine
23 jours
1 Dose
après
tique
(mg)
inoculat.
l-
~-
1
1 : 100
1
Hate de
1 : 20
furet
1 : 15
:
1 : 300
1
.~-
~--
509
i-
1 : 30
570
Rate de
1 : 100
:
571
furet
0
M
572
0
M
-
-
-1-
574
1 : 50
575
Rate de
0
576
furet
1 : 50
577
0
578
0
579
Rate de
580
furet
II
581
0
~- _.- .-- /
-1.
600
-i-
1 : 100
601
Cerveau
3
1 : 90
BO2
de
1 : 50
tiO3
furet
1 : 50
M
Yirus
avianis6
M1
-
-/-
3
M
\\‘irus
M
KEaction
avianisg
marquée.
l!i
Guérison
Virus
M
avianisi;/
M
M
_.-.-.----
-
-
-
-I.
603
M
Témoin
BO4
M
Témoin
1 _ Immun.
M = Succombe à l’hprruvc.

3 1 0
BULLETIN DE L'ACADÉMIE
RÉSULTATS
Recherche de la réponse sérologique des bovins ti l’inoculation du
virus de la Maladie de C:ARRÉ et relation avec l’immunifé antipes-
tique.
Le tableau 1 rassemble les résultats des séro-neutralisations
in ovo du virus de la maladie de LARKÉ par les s&ums des bovins
inoculés et de l’épreuve par virus bovipestique.
Tous les animaux ayant reçu 900 mg de rate de furet pos-
sèdent des anticorps et résistent A l’inoculation de virus bovipes-
tique.
Deux sur quatre seulement des bovins ayant reçu 150 ou 15 mg
de virus de CARnÉpossèdent des anticorps et r&istentàl’épreuvc.
La dose de 1,5 mg ne fait apparaître ni anticorps, nirésistance
à la peste bovine.
Le cerveau de furet infeclé, à la dose de 1.500 mg provoque
l’apparition d’anticorps, et immunise cont,re la peste bovine.
AVeC le VhUS de CARRÉ avianisé, un Seul animal ayant recu
10 mg de matériel montre des anticorps et résiste A la peste
bovine.
h la dose de 1 g, un animal montre des anticorps el. rkiste
à l’épreuve et un autre, quoique dépourvu d’anticorps, fail une
très forte réaction à l’épreuve mais guérit.
La dose de 0,l g laisse ces animaux entièrement rkep t ifs.
Les témoins inoculés font une peste classique.
2) Durée de l’immunité et persistance des anticorps neulralisant
le virus de CARRÉ in ovo.
Expérience a) Le titrage des anticorps neutralisant le virus de
CARRÉ dans le sérum du veau donne les résultats suivants :
- avant inoculation : 0.
- 127 jours après : neutralisation 50 %, A la dilution 1 : 1X
du scrum.
- 188 jours après : neutralisation 50 o/O h la dilution 1 : 4 tlu
sérum.
L’épreuve par virus bovipestique, 193 jours après I’injec-
tion de virus de CARRÉ:, montre l’animal résistant. ~ZUCUIX réac-
tion thermique ou clinique n’est enregistrée.
Expkience b) Le tableau II rassemble les résultats des kro-
nrw~rxlis2finn8 nrntirmbfs ,i l’fiifle rlii sbrllrn ~16-9 Ci VPRIIY intr-

COMMUNICATIONS
311
TABLEAU 11
Nombre de
Titre neutralisant 50 yh des skums
‘Date de 1.
Date de la joursdepuis
jours depuis
/
saigde
saign6e
I’inocula-
86 87 Ï xs /
8!f
tion
8-1
83
/
~-- -
-I_ l---- ---A-- --_,-
i8./.*-59
avant
0

0
0
1
X.8.X j
21
1: x0
1: 20 1:20
1:40 l/ 1 AI
1.9.59
1 80
:
M
-ii
1: ‘40 1 : 80
:i 11 ,59
11
/

_
11;
11
.--
l:GO
--.
6. 1 . fil)
1 . fil) /
172
-- l -
-
--
120 Go
.
I JI = mort de maladie intrrrurreute ayant 6prcuvc.
L’inoculation d’épreuve h l’aide du virus bovipestique donne
les rksultats suivants :
no 86 : eprouvé le 6.11. -59 (111 jours après virus de Carré) :
résiste, 110 58 et 89 : éprouvés le 14.1.60 (180 joursaprèsvirus de
Carré) : résistent.
Ces trois animaux ne montrent aucune réaction thermique ou
clinique. Ils paraissent trés solidement immunisés.
Bien entendu, les bovins réceptifs inoculés à titre de témoin,
font, à chaque fois, une peste bovine typique et succombent.
Titre du sérum hyperimmrm.
Le sérum obtenu par inoculations répétées au boeuf de rate de
furet infecté est titré essentiellement sur œuf. Dans les conditions
habituelles, en présence d’une dilution de virus 30 fois plus con-
centrk que la dilution infect-an-te 50 Oh, le sérum se montre
régulièremenl neutralisant A des dilutions variant, selon les
expkriences, de 1 p. 500 à 1 p. 600. Son titre est donc comparable
A celui des sérums obtenus par hyperimmunisation du cheval.
A titre d’exemple est donné au Tableau III le résultat d’une
séroneutralisation simultanée de sérum hyperimmun de bceuf ct
d’un serum hyperimmun préparé sur cheval.
Un léger avantage peut Btre reconnu au sérum bovin.
Plus tic /O D. PI. 1. de virus entraient dans la composition des
mélanges inoculés.
Par contre, le titrage effectué sur furet (*) donne des résultats

312
BULLETIN DE L’ACADÉMIE
TABLISAU III
Sérum bovin
/
Sérum @in
Dilution du
sbrum
- - - -
1 : : 400
1 : 000
: 000
1
1 : 800
: 800
sensiblement inférieurs. Le sérum olhnu neutralise moins de
;
20.000 D. M. 1. furet.
4) Comportement du lapin inocult? ù l’aide du oirus de Carré
(souche furet) et immunité croisée virus de Carré -- virus lnpinisé.
,
Expérience a) Le sérum du lapin ne contient aucun anticorps
neutralisant le virus de Carré in ovu.
Expkience b) Le sérum du lapin II~ contient aucun anticorps
neutralisant. le virus de Carré in ODO. Ce lapin réagit de maniére
classique à l’inoculation de virus hovipestique lapinisé.
Expérience c) Le sérum des deux lapins ne contient aucun
anticorps neutralisant le virus de Carré in ~VO. Ils réagissent de
manière typique 3. l’inoculation de virus bovipestique lapinis4.
Ces résultats sont rassemblés ci-aprks :
T A B L E A U I V
Intervalle
Expé-
Nbrc
Dose to-
cnlrc 1 re
X0 d u d ’ i n j e c - t,t,e injec- injectjo~n
Titre
lxwltat
ricncc
lapin
tions et CI
e t prclc- anticorps
Cpreuve
No
voie
tee (mg)
vement
in ou0
par \\‘L
du sérum
.- -
- _.-~- .__- -__--.. -~-.--~. -.. ~~
1
5 qc
1.800
33 j.
0
11
;
2
3 s/c
2.400
26 j.
c
3
4 1.1’.
2.400
17 j.
;
i
H
!
4
4 I.V.
2.400
17 j.
I

0
ri
s/c = sous-cutanée ;
r.P. -= intra-phitonéale :
I.\\‘. == intra-veineuse
R = daction typique.

C~~MMUNICATIONS
313
- - - _._-__. - - .~
-
-
parition d’anticorps neutralisant in OUO et ne créent pas de
résistance A I’infeckion par le virus hovipestique lapinisé.
La lecture du tableau 1 montre que les sérums prélevés avant
inoculation ne contiennent aucun anticorps contre la maladie de
Carré et que le bceuf réagit diffkremmen t n l’inoculation du virus
furet et du virus avianisé.
Dans le premier cas (virus provenant du furet), l’apparition
des anticorps neutralisants est, régie par la loi du tout ou rien : le
sérum ne possède auc~m pouvoir de neutralisation, ou renferme
des anticorps à un titre élevf, le minimum étant 1 : 15e. Ce titre
varie selon les individus, mais sans rapport étroit avec la dose
inoculée. Ainsi les veaus no 574 et 576 possèdent des titres supé-
rieurs à ceux des veaux no 564 et 567 qui ont reçu 60 fois plus
de virus.
Tout se passe donc comme si, pour une même dose de virus
inoculé, les mécanismes producteurs d’anticorps étaient, selon
la réceptivité de l’individu, soit fortement stimulés, soit au con-
traire indifférents. On est. donc fondé A émettre l’hypothèse
suivante : le bœuf serai1 sensible au virus de Carré qui provo-
querait chez lui une affection inapparente mais génératrice
d’anticorps. Le virus se multipliant dans l’organisme, le taux
des anticorps serait independant de la dose inoculée, pourvu
que celle-ci soit supérieure ii une dose-seuil, variable selon les
individus.
Dans l’état actuel de nos recherches, il ne s’agit que d’une
hypothèse. 11 ne nous a pas été possible de rechercher le déve-
loppement. du virus chez le bœuf et de vérifier le bien-fondé de
nos déductions.
Les résultats de l’inoculation d’épreuve par virus bovipestique
confirment la loi du (c tout ou rien R qui gouverne l’apparition des
anticorps neutralisants. Les animaux qui en sont dépourvus font
une peste classique, alors que les autres restent parfaitement
indifférents. 11 n’y a pas de (( résistance partielle ) comme en
signalent d’autres auteurs (11) (12). II faut noter que les bovins
utilisés sont pleinement, réceptifs au virus bovipestique et que la
résistance a spontanée 1) souvent observée en régions d’enzootie
est ici exceptionnelle.

314
BUILETIK IIE L'AC.\\II~~MIE
---.-..-~.
--.-.ll_--.-_ .-.. ~-.- --
10 g de virus de Carré avianisé, l’un seulement montre des ant,i-
corps neutralisants dans son sérum nu titre 1 : 25.
Dans le lot recevant 1 g de ce mat6rie1, un seul animal possède
des anticorps neutralisants au -titre 1 : 2.
Ces deux sujets résistent A l’inoculation d’épreuve sans pré-
senter de réaction thermique ou clinique.
Ce comportement. contraste avec celui du Y-eau no 590 qui,
dépourvu d’anticorps, survit, mais après une réaction sévke
offrant tous les signes de la peste bovine. Cet animal doit appa-
remment sa guérison h une résistance organique indPpendantc
du virus de Carré.
Le virus avianisé de la maladie dc Carr6 se comporte comme
la souche furet, mais possède, pour lc beuf, un pouvoir infectant
sensiblement moins marqué.
I,‘infection du bœuf par le virus de la maladie de Carré con-
clitionne donc l’apparition de l’immunité h la peste bovine.
(:ependant, la longue persistance A taux Glevé des anticorps
neutralisant. lc virus de CARRE in ow et la durke de l’immunitk
(plus de 6 mois) rappellent plut61 les effets des virus vivants
atténués.
L’khec des tentatives de protection du lapin contre le virus
bovipest ique lapinisé par inoculation de virus de C ARE& s’explique
par l’indifférence de cet animal A !‘i:gard de l’antigène. En raison
de l’importance mème des doses injeciées, on s’attendrait à ce
que la production d’anticorps soit sliinulk
par la seule masse
d’antig+ne administrée, sans qu’il soi1 besoin d’une multiplication
du virus dans l’organisme. Il n’en est rien. Le probléme est
encore plus complexe, puisqu’une première observation semble
indiquer que le virus bovipestique Iapinisé provoque, chez les
bovins, la production d’anticorps antipestiques doués d’un
certain pouvoir dc neutralisation du virus de CARRI? in OZJO (titre
du sfrum 1 : Se). Par contre, des inoculations r6péltJes de virus
bovipestique lapinis6 au lapin permet lent d’oblenir un &runi
neulralisant fortement le virus homologue, mais totalement
dépourvu de pouvoir neutralisant vis-h-vis du virus de CARRE
in ouo. Un même antigitne provoque chez deus espèces animales
la production d’anticorps doués de propriét& clifT6re.nt.es : le
lapin ne semble pas réagir à la fraction antigénique commune
aux virus de la peste bovine et de la mnladie tic C.\\nnIi.
Peut-ctre faut-il chercher ici l’cxplicalion tic la faiblesse du
mouvoir neutralisant du sérum nnti-C~nnti vis-A-vis du virus

COkI&lUNICATIONS
315
-
-
--.-
CONCLUSIOS
10 L’immunité antipestique conférke aux bovins par le virus
de la maladie de CARRE est consécutive au développement d’une
infection par ce dernier. Cette infection se traduit uniquement
par l’apparition d’anticorps neutralisants. Dans ces conditions,
l’immunité antipestique est solide ou inexistante. Il n’y a pas de
(t résistance partielle 0.
20 Cette immunité est de longue durée. Elle s’apparente à
.
celle obtenue par inoculation de virus vivants atténués.
.+=
30 Le lapin semble indifférent. h l’antigène G virus de CARRI? ))
.
et ne peut Atre immunisé par ce moyen contre l’inoculation de
virus boyipestique lapinisé.
.
1,abordoire cc~ntral de L’Elevngr
« Georges C~ussox n,
Directeur : P . MORNET .
H IHL lOGRL\\PHIE
1. I;os~.irsr< ,J. (1959).
ISull. Xcad. F76t. Fr. 32, 81.
2. GORET I’., t;ONTAIN; J., ~~.\\cR~\\vI.\\I< c:., 1’IIXT Ch. (1950). --- (:. R.
Acad. SC. 248, 214%
X Go~:rx l>., F O N T A I N E J . , ~l.~ic~owr~~ C., PIIXT C h . , C:~xuta 1 ’ .
(l!l.?O). ---- Bull. Acad. Vét. Fr. 32, 287.
.A. G~I:~:T P., MORNET I’., GILBERT Y., PIIXT Ch. (1937). -- - <:. R. Acad.
S C !>A5
*n 2564.
7
i,. G~~I:T f’., MORNET P., (;11,131~1Y~ ‘lr., +.l<T Ch. (1%8). - - - fhlll. off.
Inst. Epiz. 49, 501.
6. hrcri'r ci., ~IORNET Il., (;~r.lslrnT Y., ~‘II,I.:T Ch. (1958). -- Ihll. kXd.
ly61. Fr. 31, 163.
‘7. hIlr:T l’., %iORNl<T I’.> (;II,BEI~T y., I’IIXT C;h., @WI c;. (1960). --.-
\\
Ann. Inst. Past. 98, 603.
8. Got:I:T I’., f’II.ET c:., Grn.\\Iw %I., C.\\M.\\Il.~ T . (19tio). AIîll. I n s t .
1)ast. 98, 610.
9. &Iortsm f’., (;OKET l’., GILHERT Y., ~hrr~r~~os Y., (1939). ~-- C. R.
Xcatl. Sciences 248, 2X1 5.
10. I)OI.I~ISG J. H., SIMMOX 31. R., SCOTT G. K. (1930). -~’ \\.bt. Hcc. ïï,
ti-IX

316
BUILETIN D E L ’ A C A D É M I E
-
-
-
-
-
--
.
-
- - - - - -.-- ._.__ --~ --.- -..--
Discussion
M. GUILLOT. ---- Nos confréres connaissaient-ils, au moment oil ils
ont rédigé leur traVail, le r&Xnt article de f>or,nr~c et Sru~sos, paru
dans le S( \\‘ktérinary Record D... de l’annkr derniére ? Ces auteurs sont
les premiers à avoir soulevk la question tic la parenté des deux virus :
ils signalent dans cet article avoir fait des cxpEriences A peu près con;-
parables chez des bovins auxquels ils ont injecté du virus de CARRE, ct.
d’après leurs conclusions les bovins ayant reçu cc virus n’ont présente
aucune r6action clinique, n’ont présent6 aucune immunili, contrail<.-
ment h ce que vous venez-de dire, ct eux n’ont pas recherch6 les anticot 1)s
dans le sérum, ils ont recherché le virus dans le sang des bovins inoculk,
et qnelqu es jours après l’inoculation ils n’onl pas retrouv6 ce virus dans
le sang.
1
.
I)‘autre part le fait que ces auteurs, dans ce méme article, font allusion
à vos travaux antérieurs et reconnaissant que vos résultats ont. 6li: diffc’-
rents des leurs et émettenl l’hypolhésc que YOUS aviez dti lombw su1
des bovins particulièrement. sensibles, soulke une antre question qui
rentre tout à fait dans ce que vous disiez tout ti l’heure, h propos des
maladies transmissibles, sur la parenté du virus de (;ARR& cl du virus
pestique, et en plus du virus de la rougeole, ct je voulais VOUS tlemandel
votre avis personnel sur cette troisiknc parent6 avec le virus de la ron-
geole ?
M. GORET. -- Je répondrai tout d’abord ù votre pretniérc question
en ce qui COllCerlle l'artkk de POLI>INü et SIWSON 2lVeC CIili jC SIliS cl1
correspondance : 10 nos tieux confrères brilani~iqncs n’indiqiicnt p a s
l’origine du virus utilisé. Notre collcgur SU)IT a pu prkiscr qu’il s’agis-
sait du virus furet ; 20 ils n’indiquent pas les doses injectées : selon kow
elles seraient faibles, quoique répéGes,, or il est nécrssairc d’injecter de
fortes quantités de virus de CARRÉ, na moims 150 mmg. I>OLI)ING et Srur-
SON n’onl d’ailleurs pas mis en doute nos expériences, ils dis’cnt que
notre souche se prête bien à l’immunisation du d6tail lequel est peut-6ti c
effectivement plus heptif à Dakar qu’il ne I’cst au Kenya.
M. GuILLoT. --- Il y a une plus grande IGccptivit& des bovins qui ont
pu servir aux expériences.
M. Go1wr. -- On peut relourner I’argirrnelltation en disant, puisqu’ils
sont plus sensibels au virus de CARRÉ:, i~~o ftrclo ils sont plus sensibles au
virus de la peste bovine, ce n’est pas sûr mais c’est trés vraisemblable.
. En ce qui concerne la rougeole je n’ai qu’une cxpkrience personnelle :
j’a.i étC contact6 par un auteur amkricain qui a ét6 extrêmement intb-
rcssC par les expckienws que nous avons faites : le I)r IWAohwh qui tra-
vaille avec le IF ADAMS snr cette question des rapports entre le virus de
la rougeole el le virus de la maladie de CARRÉ, .J’aipu faire parvenir aux
Etats-I!nis du sérum contre ia peste bovine, et &f. ~!VIAGAWA a pu faile
des Litrages absolument concluants. JC lui avais envoyé des sh-ums qui
ne contenaient pas d’anticorps, des sérums riches, des sk-ums faibles?
il y a une concordance absolue entre la neutralisation en culture du
virus de la maladie de CARRY et du virus morhilleux, pour un sk-mn dom16
Le si:rum contre la peste bovine a en génkral mie activitC moins nette
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