REPUBLIQUE DU SENEGAL ZlfCrn K-7 MINISTERE DU...
REPUBLIQUE DU SENEGAL ZlfCrn K-7
MINISTERE DU DEVELOPPEMENT
RURAL ET DE L'HYDRAULIQUE
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--4 5+-
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES
AGRICOLES (I.S.R.A.)
DEPARTEMENT DE RECHERCHES SUR LES
PRODUCTIONS ET LA SANTE ANIMALES
---------
LABORATOIRE NATIONAL DE L'ELEVAGE
ET DE RECHERCHES VETERINAIRES
B.P. 2057
DAKAR-HANN
LES JACHERES DANS L'ALIMENTATION DES
ANIMAUX DOMESTIQUES :
IMPORTANCE ET MODE D'UTILISATION
Par
Dr Amadou Tamsir DIOP
Communication présentée au séminaire
sur "la jachère en Afrique de l'Ouest"
REF. N"004/AGROSTO.
du 3 au 5 décembre 1991 - Montpellier
JANVIER 1992.


1
LES JACHERES DANS L’ALIMENTATION DES ANIMAUX DOMESTIQUES AU SENEGAL :
IMPORTANCE ET MODE D’UTILISATION
Par Dr. Amadou Tamsir DIOP (*)
(*) ISRA/LmV BP 2057 Dakar-Hann Sénégal
Communication présentée au séminaire sur «la jachére en
Afrique de l’Ouest» - 3 au 5 décembre 1991- Montpellier
1, INTRODUCTION
LaRépublique du SCnégal s’etend sur 197 000 km2 pour une population estimée en 1985 à 6,l millions avec un taux
de croissance annuelle de 25 p 1000. Les principales ethnies sont les Wolofs, les Ser&res, les Diolas, les Toucouleurs,
les Mandingues, les Peuls, les Socés et les Balantes.
Cette population vit a 70 p 100 dans les zones rurales. En dépit des contraintes du milieu, elle a fait preuve tout au long
de l’histoire d’une remarquable aptitude à s’adapter et à tirer le meilleur des potentialités naturelles.
Parmi les stratégies d’exploitation du milieu, la pratique de la jachère a toujours occupe une place importante dans la
fertilisation des sols et dans l’alimentation des animaux.
Cette pratique connaît depuis quelques années des perturbations par suite des modifications des facteurs environne-
mentaux, de l’amélioration des techniques de production et de l’application de nouvelles mesures législatives et
juridiques en matière de tenure foncière.
La présente communication indique l’importance de la jachére dans les systémes de productions anciens et actuels. Par
la suite, les caractéristiques de la végétation des zones en jachère suite a ces perturbations sont mentionnées de même
que l’utilisation de tels types de végétation pour l’affourragement du cheptel. En conclusion, il est fait cas des
perspectives de mise en valeur des jachères en vue d’une meilleure gestion des terroirs.
2. LES ZONES EN JACHERE DANS LES ESPACES AGROSYLVOPASTORAUX DU SENEGAL
Au Sénégal, les caractéristiques climatiques variées et les systèmes de productions qu’elles induisent permettent de
définir six grandes régions écologiques: la vallée du Fleuve Sénégal, la Zone Sylvopastorale, les Niayes et Dakar, le
Bassin arachidier, la Casamance et le Sénégal oriental (figure 1).
L’importance et les caractéristiques des jachères sont fonction d’une part des contraintes environnementales (type de
sol, végétation climatique, . ..) et d’autre part des contraintes socio-économiques (historique du terroir, ethnie, densité
de population, . ..).
2.1. Facteurs d’évolution des zones en jachère
Les superficies cultivees sont actuellement estimées a 4,6 millions d’ha (11). Les zones en jachère et en friche ont été
en moyenne de 2,35 millions d’ha de 1980/81 a 1989/90 (4).
Si l’accroissement démographique et la généralisation de la culture attelée ont permis de maintenir les surfaces
emblavées à un niveau supérieur à celui de 1960/61 jusqu’au début des années 1980 (figure 2), c’est avec l’application
de la loi sur le domaine national en 1964 (*) qu’une nette augmentation sera enregistrée.
(*) Par cette loi, la gestion de l’ensemble du patrimoine foncier est transft%e des proprihires traditionnels a la puissance publique

2
Fig. 1 : Régions écologiques et administratives du Sénégal
r.
- limite d'&at
_ limite des @ions administratives
0 20 40 60 80 100
*
-
-
-
*
I
1 Région de Dakar
6 Région de Louga
L/r/Tn Vall'ee du Fleuve
QlXtlC asamance
2 Région de Diourbel
7 Région de Saint-Louis
Zone sylvo-pastorale
C-Sénégal
O r i e n t a l
3 Région de Fatick
8 Région de Tambacounda
Bassin arachidier
-Niayes et Dakar
4 Région de Kaolack
9 Région de Thiès
5 Région de Kolda
10 Région de Ziguinchor
3 +
4 = Sine-Saloum
5
+ 10 = Casamance

3
Figure 2. Evolution des superficies emblavées au Sénégal de 1960/61 à 1989/90 (4)
Millions d’&,~
4
3
2
I
1
1
0. II III II 1 ( I l ( 11 l l 11,) l l 1, l , , l l a n n é e
B O
64
68
72
84.
89
-.-~-
_..--
Mais de 1964/65 à 1989/90, une tendance à la baisse significative des surfaces cultivées peut?&?n%!ë~-U----~ ~---
y= -1955 x + 3 891 146 (r= -0,682 ; n= 26) (y= superficie emblavée; x= année)
Même si l’effet de la pluviometrie (sécheresse) sur les superficies cultivées n’est pas significative (pour p>5plOO) au
niveau des différentes régions administratives, les annees de grand deficit correspondent aux années où la baisse des
superficies emblavées est la plus nette de 1960/61 à 1989/90.
Diourbel y= 0,117 x + 238 716 (I= 0,345 ; n= 26)
Casamance y= 0,169 x + 137 484 (I= 0,348 ; n= 26)
Autres régions: relation non significative pour p>lOplOO
Autre facteur de variation des superficies emblavées est la non disponibilité des semences par suite de la modification
de la politique agricole comme en 1984 (1).
2.2. La pratique de la jachère dans les principales zones écologiques
C’est notamment dans le Bassin arachidier et en Casamance, régions a vocation fortement agricole et plus récemment
avec leurs zones de transition avec les autres régions (Zone Sylvopastorale et Sénégal Oriental) que la pratique de la
jachère s’est développée. Selon les spécificités socio-économiques et le niveau d’association agriculture-élevage des
sous régions écologiques, elle a eu des caractéristiques différentes (9).
* Le Bassin arachidier (B.A.)
Zone d’occupation tres ancienne, sa partie Nord habitée par les Wolofs, sera dés le 19 ème siècle démunie de réserve
forestière; dés cette époque, les terroirs villageois étaient contigus et la brousse avait partout fait l’objet de défrichements
pour la la culture de l’arachide.
A l’Ouest de sa partie méridionale, les Ser&res font la culture de mil et d’arachide et détiennent un cheptel bovin
important. Aussi dans une association agriculture-élevage, des zones de jachère où les animaux étaient enfermés pendant
la saison des pluies Ctaient régulièrement delimitées. Ces parcelles qui recevaient une fumure pendant cette période et
en saison sèche où tout le terroir était soumis à la vaine pâture, étaient cultivées l’année suivante. Grâce a un assolement
triennal et la presence d’un parc arbore 21 base de Faidherbia aZbida, la fertilité des sols est maintenue. A partir de la fin
des années 1960 , une réduction des parcelles en jachère a été notée (7); cette tendance à la baisse va s’accentuer et
actuellement, les troupeaux bovins sont exclus des zones de cultures pendant la saison des pluies (5),(8).
L’occupation de la partie du B.A frontalière à la Zone Sylvopastorale notamment par les Wolofs est récente (a partir
de 1910) et elle se poursuit jusqu’à maintenant. Le système de culture est intégralement au service de l’arachide. Sur les
sols nouvellement défrichés (forêts déclasséesou non), le mil est cultivé durant un à trois ans. Dés que la teneur en humus
du sol est suffisamment abaissée, l’arachide passe en tête de succession comportant deux années d’arachide séparees
par une année de mil suivie d’une à deux années de jachère. Aucune association avec l’élevage n’existe et lorque les
rendements s’effondrent, les défrichements s’étendent et les «daara> (*) se déplacent.
(*) lieux d’habitation des marabouts avec leurs talib6.s;

4
La création de terroirs dans le Sud du B.A., entre le Saloum et la Gambie,s’est faite aussi récemment. Différentes
ethnies (Wolofs, Serères, SarakollCs,..) s’y sont insta.llCes. Les conditions climatiques (pluviométrie) et pédologiques
(richesse en matière organique) plus favorables que la partie Nord du Bassin font que la dégradation des sols sous l’effet
des cultures répétées est moins rapide.
Toutefois, l’absence d’emprise foncière traditionnelle et la rapidité de l’occupation ont trés vite soumis les zones
forestières aux methodes brutales et expéditives de mise en valeur; ceci sera accentue du fait que le système de culture
en usage n’impliquait pas l’association du bétail à l’entretien des champs.
Dans les champs taillés dans la forêt, une céréale est semée les premières années en vue de baisser le niveau d’humus;
l’arachide prendra le relais par la suite (comme dans les vieux villages Wolofs) ou sera cultivée en alternance avec une
cereale (comme les Socés à la frontière avec la Gambie). Le champ sera abandonné à la jachère pendant 2 à 4 ans (chez
les SocCs) et 8 a 10 ans (chez les Wolofs).
* La Casamance
En Haute Casamance, les paysages agraires sont composés essentiellement de défrichements le long des axes de
drainage pour la riziculture et dans les clairières isolées au coeur des plateaux pour la cér&liculture. La forêt occupe la
plus grande partie du territoire offrant des possibilités de pâturage à un cheptel important.
Les zones forestières nouvellementdéfrichéesportent
les champs debrousseparopposition aux champs permanents dont
la propriété est collective. Les surfaces consacrées à l’arachide sont limitkes.
Dans le Nord de la Moyenne Casamance, en zone Mandingue, les défrichements forestiers sont livrés durant plusieurs
années consécutives (2 à 4 ans) à la culture du mil. Par la suite, elle sera alternée avec l’arachide pendant 5 à 6 ans et une
récolte de fonio viendra achever de tirer parti des défrichements avant son retour à la jachere forestière. Le cheptel
relativement important (mais moins qu’en Haute casamance) joue plutôt un rôle social.
Le système de production des Balantes au Sud de la Moyenne Casamance comporte les immenses champs ouverts de
plateau où sont dispersés les villages, les rizières occupant partiellement les terres basses et les défrichements des forêts
soumis à des cultures périodiques. Jusque vers les années 1960, le maintien de la fertilité des champs Ctait assuré par le
deplacement des,toncessions avec le bétail (bovins et petits ruminants). La disparition de cette pratique rapproche le
système Balante celui des Mandingues.
En Basse Casarnance, les terroirs Diola comportent des champs permanents fumés avec les détritus ménagers et les
déjections des troupeaux bovins et des champs de brousse qui sont des enclaves defrichées dans la forêt.La première
année de leur défrichement, les champs itinérants portent du mil. L’arachide viendra en 2ème et 3ème armée dans une
rotation qui dure 2 à 3 armées. La durke de la jachère forestière varie en fonction de la disponibilité en nouvelles terres
de cultures.
3. LES CARACTERISTIQUES DE LA ‘VEGETATION DES ZONES EN JACHERE
Dés son abandon, la vegétation de la parcelle anciennement cultivée évolue vers la formation végétale climatique. Les
jachères jeunes (et les friches) serapprochent doncbeaucoup des faciès cultivés tandis que celles qui sont anciennes, sont
plus proches de la végétation naturelle du milieu.
L’étude de la végétation des zones en repos cultural (jachère et friche) est faite selon les régions écologiques et les
systèmes culturaux; les principales formations vc5ggétaJes décrites par Tappan (10) sont celles mentionnées.
* Le Bassin arachidier:
La strate ligneuse des jachères dans le Nord Ouest du B.A. est composée d’espèces arbustives et Guiera senegalensis
est l’espkce dominante. Combretum glutinosum est aussi tres repandu avec Boscia senegalensis, C.aculeatum et
Maytenus senegalensis.
Dans la zone de transition avec la région des Niayes, Guiera senegalensis est aussi dominant en association avec
Annona senegalensis, Piliostigma reticulatum, Zizyphus mauritiana et C. aculeatum. Cenchrus bijlorus et Aristida
stipoi’dessont les deux espèces dominantes de lacouverture graminéenne. Plusieurs espèces herbacées non graminéennes
sont aussi fréquentes notamment Mitracarpus scaber et Tephrosia purpurea.
Dans l’Est du B. A., les champs en jachère ou en friche ont éte envahis par un mélange hétérogène d’espèces sahéliennes
et soudaniennes. Les herbacées dominantes sont Eragrostis tremula et Cenchrus biforus associées à Aristida
adsencionis et Schyzachyrium exile. Mitracarpus scaber et Cassia obtusifolia (ex. tora) sont présents de même que
Hibiscus asper, Corchorus tridens, Alysicarpus ovalifolius et Leptadenia hastata.
Dans le centre du B.A. (région de Diourbel), la strate arbustive passe de 0 % dans les champs cultivés à 20 % dans
les parcelles en jachére ou en friche. Elle est dominée par Guiera senegalensis associé à Piliostigma reticulatum,
C. aculeatum,
de jeunes Faidherbia albida et B.aegyptiaca.
Dans la même zone aux alentours de Bambey, Faidherbia albida est l’espèce dominante en association avec Guiera
senegalensis.

5
Dans l’externe Ouest du B .A. (région de Thies), les champs à l’abandon occupent de vastes superficies; la couverture
végétale atteint 20 % et Guieru senegalensis demeure l’espèce la plus commune accompagnée de Combretum
micrunthum
et des formes juvéniles d’F.albidu. Erugrostis tremulu et C. biforus dominent les champs en jachère à l’Est
tandis que Ductyloctenium uegyptium et Aristidu spp. préfèrent les sols peu profonds et rocailleux de l’Ouest.
Dans le Sud Ouest du B .A., les champs en jachère à l’Est de la zone de Mbour, sont occupées en majorité ParErugrostis
tremulu, Aristidu udsencionis, Schoenefeldiu grucilis, Cussiu obtusifolia et Mitrucurpus scuber. Au nord de la zone de
Mbour, les champs en jachère ou en friche sont trés nombreux; la pression animale trés elevée contribue davantage a
l’appauvrissement de la végétation de savane de plus en plus clairsemée.
Comme indiqué précédemment, la zone Est du B.A. est une région d’expansion agricole récente. Une des principales
caractéristiques de la végétation est la quasi absence de Fuidherbiu ulbida. De plus , les champs ont tendance à devenir
plus grands et la culture y est moins intensive faisant place à des champs en friche plus nombreux.
Dans sa zone de transition avec les savanes boisées de laZone S ylvopastorale,le tapis herbacé dans les champs en friche
ou en jachere est dominé par Pennisetum pedicellutum, Schoenefeldia grucilis, Schyzuchyrium exile, Andropogon
guyunus, A. amplec-tens, Cassiu obtusifoliu, Indigofera astrugalinu, Aspuragus africunus et Borreriu chuetocephulu.
Dans le Sud du B.A., au Nord de la ville de Kaolack (en direction de Guinguinéo), la strate arbustive qui prédomine
dans les champs en jachère ou en friche comprend deux espèces dominantes , Guiera senegulensis et Piliostigmu
reticulutum associées àHeeriu insignis, Icucinaoliviformis (ex senegulensis), Grewiu bicolor. Les herbacées dominan-
tes sont Erugrostis tremulu, Cenchrus biflorus et Schyzuchyrium exile.
A l’extrême Sud Ouest du B.A. (entre Kaolack, Nioro et Sokhone), Cordylapinnuta est l’espèce dominante associée
à Anogeissus leiocarpus et Pterocurpus erinuceus. La strate arbustive passe de 1 à 5 % dans les champs à 30 % dans les
champs en friche où Guieru senegulensis est trés fréquent. La durée de l’abandon cultural n’est jamais suffisamment
longue pour permettre aux Graminées vivaces de devenir dominantes. Néanmoins Andropogon guyanusest tres répandu.
Dans l’extrême Sud Est du B.A. (entre Koungneul et la Gambie), Combretum aculeatum,est omniprésent dans les
champs en jachère Y”en friche. Les herbacées annuelles et P&ennes constituent un tapis relativement haut (Panicum SP.,
Pennisetumpedicellutum, Schoenefeldiu grucilis, Andropogon guyanus, A. umplectens et Erugrostis tremulu).
* Le Sénégal Oriental
Dans sa partie occidentale, les zones en jachère dans les terres neuves sont dominées par Pennisetum sp. tandis que
Andropogon gayanus ne s’installe qu’aprés 4 à 5 années de repos.
* La Casamance
Les champs de riz en jachère de la Casamance sont occupes par quelques espèces herbacées éparses; il s’agit de
Vetiveru nigritana, Imperatu cylindrica, Alysicarpus ovulifolius et Hyptis specigera.
L’extrême Sud Ouest de la Casamance (Zone de Ziguinchor, Bignona, Oussouye), le couvert végétal des champs en
friche est formé par des arbres de moindre taille et les arbustes deviennent trCs epais et tres hétérogénes. Les premières
espèces colonisatrices des champs en jachère sont Guieru senegulensis, Icucinu oliviformis et Borussus uethiopium. Les
espèces associées sont Cussiu sieberiunu, Combretum micrunthum.
Dans la Zone soudanaise de la Haute et Moyenne Casamance, en plus des espèces ligneuses préservées lors du
défrichement de l’ancienne forêt (Pterocurpuserinuceusleplus commun, Purkiu biglobosu, Prosopisufricunu, Cordylu
pinnuta et Combretum glutinosum), les jachères et les friches sont envahies dans un premier temps par Combretum
glutinosum, Icacinu oliviformis et Annonu senegalensis. Plus tard, des espèces soudaniennes apparaîtront {Piliostigmu
thonningii, Terminalia mucropteru, Terminalia luxiflora,
..). Les herbacées dominantes sont des Graminées du Genre
Andropogon et Pennisetum.
* La Zone Sylvopastorale
A l’Ouest du Lac de Guiers, les jachères et les friches se caractérisent par la présence de Bulanites uegyptiacu dont
l’importance est fonction de la durée du repos cultural. Bosciu senegalensis reste tres frequent, Guieru senegulensis ~6s
commun et les herbacees sont dominées par Erugrostis tremulu, Dactyloctenium uegyptium et Cenchrus biflorns
(Schoenefeldiu gracilis
est généralement absent).
4. UTILISATION DES ZONES EN JACHERE DANS L’AFFOURAGEMENT DES
ANIMAUX DOMESTIQUES
Les jachères au même titre que les autre types de pâturages (naturels, post-culturaux, ..) sont fréquentées selon lasuper-
ficie qu’elles occupent dans le terroir, l’importance du cheptel dans la zone et la durée de la saison des cultures. Sur la
base des données de différents auteurs (9,2,3 et 6), les taux de frkquentations des différents parcours sont schématisés
dans la figure 3.

6
Figure 3 : Evolution des taux de frequentation des diffkrents parcours par les animaux domestiques
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Dans les systèmes agrosylvopastoraux tant de type sahélien soudanien que guinéen, les jachères sont princip&ment
des pâturages de saison des pluies.
Au Sud du Bassin arachidier, les Pam pe*mqt les pâturages naturels demeurent les sites d’accueil exclusifs
des animaux domestiques (tableau 1); les bovins passent plus de temps dans les jachères et les friches que les petits
ruminants
Tableau 1: Durée de fréquentation des différents types de parcours par le cheptel
au Sud du B . A
(5)
l
taux d’occupation
durée de fréquentation
du sol (p100)
@W
bovin
Ovin/Caprin
Pâturages naturels
41s
352
24
Jachères et friches
9,8(*)
16,7
934
Pâturages post culturaux
47,3(*)
47,9
66,6
(*) cultures ont occupé 82,s p100 du terroir le 1982 à 1985 (1)
Dans la partie du Nord du B.A. occupée par les Sérères, pendant la saison des pluies, les parcelles en jachère sont
transformCes en parc àboeufs où les animaux du village sont enfermés. En saison sèche, la totalité de l’espace du terroir
est ouverte; au cheptel local, vient se joindre celui des transhumants peuls de la ZSP. Les champs de céréales sont
fréquent& en premier lieu par les bovins. De plus en plus, la disparition de la jachère oblige les troupeaux bovins à

7
transhumer hors du terroir pendant les 3/4 de l’année (8). Quant au bétail maintenu au village (animaux de trait ou
animaux sortis du troupeau pour l’embouche), il est nourri en partie avec du foin récolté dans les petites parcelles en
jachère qui restent et dans les champs de mil où l’on a laissé pousser l’herbe en fin de cycle.
A la frontière du B.A. avec la ZSP, les zones en jachére ou en friche servent surtout de parcours aux animaux des
transhumants peuls du Nord pendant la saison sèche; le système base sur la culture de l’arachide exclut l’animal.
En Haute Casamance, dés le début de la saison des pluies, le troupeau bovin est attaché au piquet la nuit dans la forêt
et les jachbres servent de pâturages aux petits ruminants qui y sont attachés (3). A partir de Septembre, les champs de
céréales récoltés accueilliront en premier lieu les petits ruminants (ainsi que les ânes et les chevaux s’ils sont présents)
et vers Décembre-Janvier, ils seront rejoints par les bovins aprés la récolte des champs d’arachide et de coton.
En Moyenne et Basse Casamance, dés le début de la saison des pluies, les bovins sont parqués dans un premier temps
dans la forêt périphérique et les anciennes jacheres, puis plus tard sur les parcours de plateau (2). Les petits ruminants
sont mis au piquet dans les jachères proches.
Dés le mois d’octobre et au fur et à mesure des récoltes, les champs sont ouverts aux petits ruminants d’abord puis
aux bovins (debut décembre).
4. Conclusion
La tendance àla baisse des superficies emblavées indique une augmentation des zones non cultivées malheureusement
trés souvent non accessible à un cheptel de plus en plus important. La fertilité des sols ne s’en est pas trouvée améliorée
et la disponibilité fourragère du cheptel non plus du fait des défrichements extensifs et rapprochés et de l’accentuation
de la dissociation agriculture - élevage.
Pour une amélioration de la gestion des ressources agro-sylvopastorales, il est donc nécessaire d’inverser la tendance.
En plus des techniques de production intensive qui peuvent être utilisées, une politique visant à renforcer la place de
l’animal dans le système agraire devra être envisagée.
5. Remerciements
Nous tenons àremercier le Département des pâturages de laFA en particulier Mr Fernand0 RIVEROS pour son appui
fmancier et la Direction Nationale de l’Agriculture du Sénégal pour nous avoir permis d’avoir accés à leur base de
données.
6. Bibliographie
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