Institut dsElevage et de Médecine vétérinaire...
Institut dsElevage et de Médecine
vétérinaire des Pays tropicaux
LABORATOIRE NATIONAL DE L'ELEVAGE
ET DE RECHERCRES VETERINAIRES
DAIIUR-HANN
.
PROJET D:ERADICATION DES TRYPAI70SOKQX3ES DANS LES
BIAYES PAR ELIMINATION DES TSE9SES
1 a DEFINITiON DES OBJECTIFS ET LOCALISATION DU PROJET
Pdalgré leur situation en zone de savane sèche, la zone dite des
"Niayes" au Sénégal a des particularités singulières qui en fait un micro-
climat privilégié pour lDagriculuture et lsélevage. Ces niayes sont cepen-
dant infestées de Glossina palpalis gambiensis, vectrice de la maladie du
sommeil de l'homme et de trypanosomiases animales.
Tout programme d'amélioration de l'élevage dans cette zone doit
avoir pour préliminaire liassainissement total des galeries de palmiers à
huile infestees de glossines,
La topographie exacte des niayes infestées de glossines est connue.
Les galeries de palmiers à huile à traiter et leur extension maximale sont
classés ainsi :
= Niayes de Sangalkam - Niaga : 14 km
c= Niayes de Bambilor '. Gorom ..J Wayembam : 10 km
ex Niayes de Golam :.- MBaouane : 20 km
- Niayes de Tamna : 22 km.
Leur largeur varie entre quelql1es dizaines à quelques centaines
de mètres. Pour une longueur to tale des galeries égale à 66 km, la superfi‘.=
cie du terrain à assainir est de 532 ha.
La méthode préconisée pour lYassainissement est la pulvérisation
des palmiers sur une hauteur de 1,50 m par une dilution à 2 p.100 de Diel-
drinc. L90pération sera faite annuellement, entre avril et mai, pendant
trois ans cons&utifs.
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Entre 1962 et 1965, de nombreuses prospections effectuées par
les entomologistes du Laboratoire national de 1'Elevage et de Recherches
v&&inaires
ont permis de localiser dîune fac,on tr& précise les lots in-
festés et lPécolcgie particulière de la glossine en ces regions. Ces études
préliminaires rendent possible un programme d?&adication
des trypanosc-
miases humaines et animales, par la lutte contre les glossines. Cette opé-a
ration ne portera que sur les niayes, îlots tres circonscrits,bien délimi-
tes dont l'écologie particuli&e permet seule le surcroît des glossines.
La durée du projet est fixée & trois ans.
Ustimations
: le coût du projet est de 26 millions de francs CFA.
Designation de la personne morale-
Le financement du projet est demande au Fonds d;Aide et de Coopê-
ration pour le compte de la République du Sênégal.
fwkorité responsable : Ninist&e de 1'Economie rurale et par délégation la
Direction du Service de lCElevage du Sénégal qui pourra demander & lpIENVT
sont assistance scientifique et technique,
II SITUATION GEOGP&PHIQUE
La rêgion des niaycs du Sénégal est Situ$e à l'ouest de la route
Dakar-Saint Louis et longe ainsi la Grande--côte atlantique. IXe est carat,-
terisée par la présence de nombreuses dunes de sable entre lesquelles se
trouvent des bas-fonds argileux. Les eaux dc pluie persistent une grande
partie de l'ann6e dans ces basJîonds sous forme de marigots, Ces derniers
se collectent en lacs d'eau douco (Lac MBaouane)5 saumâtre (Lac Tamna)
ou salée (Lac Rctbs). L'irrigation naturelle de ces bas.~fonds argileux est
à lsorigine d'une végétation luxuriante, composée surtout de palmiers a
huile, alors que le paysage qui lFenvironne est une savane arbustive. CFest
cette entitê microclimatique, 2 végétation particulière que lion appelle
Xiaye (en ouoloff).
Les "niayes" ne reçoivent guère plus de pluie que les régions
avoisinantes (620 mm par an 2 Dakar, 650 mm par an à Thiès : moyennes de
1935 à 1956) mais bênéficient de la frafcheur et de l'humidite des vents
côtiers.
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1
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III/1 ~~ Les niayes sont infestées de glossines : Glossina pa*lis
ambiensis, Le fait est lié à la densitg nrbustive et à 19hun?idité reyz
tive trki 5levée (90 & 100 p.lOO), favorables su maintien d'une espèce de
glossine, au demeurant strictement hygrophile.
III/2
+ Partant, ces niayes sont des foyers résiduels de maladie du
sommeil. Malgré les efforts consid&ables des équipes de lutte contre les
grandes end&ies, les risques de flambées Cpidemiquss sont importants quand
les vecteurs sont toujours présents alors que la maladie n'est pas éradi-
q&e. Il vient d'être constat&, très récemment, la recrudescence de cer-
--.
tains foyers de trypanosomiase humaine.,
. - précis6ment dans les niayes.
111/3 - En pathologie v&t&inaire,
la situation actuelle est tout auss
grave. La plupart des bovins qui vivent en cette région sont trypanosom6s.
Bon nombre en meure annuellement et les infectés chroniques perdent beau-.
coup de leur valeur économique. La lutte contre les trypanosomiases animales
par l'administration de médicaments est trss onéreuse au regard des résul-
tats que l'on peut obtenir par 1"assainissement des niayes infestées de
glossines. Ces trypanopréventifs ont probablement une action néfaste sur
le m6tabolisme h<patique des animaux traités. Cette action pourrait être
encore plus marquee sur des animaux de hauts rendements laitiers.
III/4 el L'assainissement des niayes, outre lvintW%t quoi1 pr&ente
dans la sauvegarde de la sant6 publique, permettrait de conduire dans cette
region des élevages cam61ior& et rentables, Aombreux sont, en effet, les
facteurs fa*vorables :
_1 climat côtier, moins rigoureux qu'à l'intérieur des terres, favorable à
quelques races 6trangères de bovins, sinon à des croisemwts de première
g&%ation de grande valeur,
- pr6sence de lacs et de marigots et nappe phréatique à une faible profon--
deur, ce qui facilite consid&rablement l'approvisionnement en eau,
‘il possibilité de culture intensive de fourrages,
c' mc*rai^cho.gc et utilisation des sous-produits des cultures,
<'a proximité des zones industrielles et réduction importante du prix de
revient des aliments concentrés Cventuels,
c., proximité d'agglomérations importantes qui sont un débouch6 sûr,
-. existence d'une population très avertie et permkble aux ar,guments écono%-
miques.
0. / .o

4
Cela, etant don& 1'6levaae
-
traditionnel, peut être transformé
en dlevage moderne sur un terrain sm&iore.
L'ensemble des niayes pourrait
être sp&iali& dans 1s production laitière de moyen rendement ou dans%-
fourniture d'animaux de boucherie de trss bonne qualit6.
-
IV - GEOGRAPUIE ET TOPOGRAPHIE
c
.L
nambiensis Vanderplank
-~- -. A.

------- 1949
-z
s et sur la Petite Côte (Rénubliaue du
II s- Types 6cogéographiques:
III -- Les bases de son &adication),
V .a FGND~~~TS RIOLOGIQUES DE LA LUTTE CONTRE LES GLOSSINES
Voir annexe.
VI In LE TMITENENT IKXCTICIDE
VI/1 *- Méthode
La m6thod.e de choix dans le cas présent, est le traitement par
insecticide.
De tous les insecticides pratiques, la Dieldrine est .3 retenir en
raison de son pouvoir rémanent, sa maniabilité,
s& prix de revient.
De toutes les modalités d'utilisation, lPapplication par nulv&i-
sation semble préférable.
Le traitement sera effectue par des equipes avançant de front.
Lsapplication portera sur tous les troncs de paletuviers et sur toute la
vég6tation du sous-bois sur une hauteur de 1,50 m, ainsi que toute la sur-
face du sol. Afin d'6radiquer la glossine dans ces regions, il importe de
renouveler lvintervention deux fois dans les deux années suivantes,
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VI/2 G. Bases techniques
VI/2 '2 1 : surface & traiter
-.
Dans 1"ensemblc des niayes, la longueur des galeries est de
64 b. La largeur des galeries est g&&ralement de 20 & 40 m, avec cepen-
dant gucslques tronçons de plus grande profondeur (NO & 150 m). Les dimen-
sions des principales niayes sont les suivantes :
-= niayes de Sangalksm - Riags : 14 km
L= niayes de Bambilor '. Gorom 1 Wayemban : 10 km
.:= niayes de T~~UE : 22 km
La longueur moyenne retenue est de 40 m.
On peut estimer qu'il suffirait d'augmenter dYun tiers 1'6tendue
de 3s surface i traiter par rapport aux galexes mentiomve infes-
t6es pour avoir lvassurance de pouvoir atteindre dans son ensemble la popu-
lation de glossines.
Sur cette base, 352 ha de terrain sont à assainir. Cette valeur
est à corriger, compte tenu de la surface de l'ensemble des troncrjde pal-
miers trait& sur une hauteur de 1,50 m . Si 190n admet l'existence d'un
p&ier tous les 2 m2 en moyenne, et un rayon moyen de 20 cm pour chaque pal-
mier, la surface doit Ctre augmentee de 180 ha environ,
Les estimations financières seront faites sur la base d'une sur-
face maximale à. assainir de 532 ha.
VI/2 *- 2 : l'insecticide
L'insecticide retenu est la dieldrine.
VI/2 . 2 ..> 1 : activité
L'insecticide nPagit que sur la population de mouches adultes.
Après le depôt de l'insecticide, la mort des mouches adultes en
contact avec le produit est rapide. La population adulte présente dans la
niaye au moment c?u traitement, disparaît & très bref d&i,
La dieldrine ayant un effet rcmanent important, les générations
de mouches à 1'6tat larvaire ou pupnl dans le sol au moment du traitement
seront dêtruites 2 leur &losion. A la concentration efficace de 2 p.100,
on admet que 90 p.100 de 1"inserticidc perd son pouvoir par réduction au
bout de 4 mois mais que les 10 ~~100 du produit initial qui restent peuvent
causer la mort après un contact prolong6.
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VI/2 '. 2 - 2 : choix de la forme d'utilisation
LCS
données acquises font préférer la dieldrine à la concentration
de 2 p.100.
-
Le choix de la forme d'utilisation est dictij par la nature et
19état physique de l'insecticide concentré : emulsion quand la dieldrine est
déjà en émulsion, suspension quand elle est sous forme de poudre mouillable.
La dieldrine en 6mulsion est d'utilisation la plus courante et c'est la
mgthode que l'on devra retenir.
VI/2 '1 2 ‘* 3 : estimP*tion des besoins en produits
Les donniies acquises cn ce domaine indiquent qu'il faut approxi-
mativement 1,5 litre de dieldrine concentré 2 20 p.100 pour traiter 1 ha
de terrain. Sur cette base, seront nlcessaires 1,064 litres au minimum de
dieldrine à 20 p.100,
VI/2 -" 3 : le solvant et la solution
Il faudra au maximum 15 m3 d'eau pour r6aliser les dilutions
d'insecticide, Les lacs et les marigots des niayes sont d*accês difficile
.
pour recueillir cette eau. De plus la présence à leur surface d'algues et
d'autres végetaux interdit lvutilisation de l'eau des marigots sous peine
de déterioration des pulv&rissteurs f$quemment obstrués. Deux camioes-=ci-
ternes suffiront pour assurer la fourniture d*eau nécessaire.
VI/2 - 4 : les pulvCrisateurs
L"apparei.1 le plus indique est un pulvEriseteur a pression pr&a=
lable, port6 a dos d'homme, d'une capacit6 de 12 à 15 litres. Un tel pul-3
vérisateur offre l'avantage d'un débit constant et l'application de la
solution à pression constante,
vu3 = Opkations de contrôle
Trois mois par an, le service dpEntomologic du Laboratoire natio-
nal de lPElevage contr6lera la dispwition effective des glossines après le
traitement.
Au terme de cette pcriode de trois ans et pour assurer le maintien
des r&ultats acquis, les mesures conservatoires eventuelles seront à la
charge de 1'Etat sénegalais.
. . / . .
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DFVIS ESTIMATIF AWUEL
(Chaq~ue Année)
PERSOHYEL
il 1 Docteur-vétérinaire, chef du service d'Entomologic
du laboratoire
. solde l .~..*.0.~.0*00.*..~.~....~...*.~..*.~~~..
P.M.
. frais de mission : 25 jours x 1.368 .0**0*......
34 * 200
- 1 Assistant technicien supérieur
. solde . . ..*.~O..*.0.0..D*........*......*~...o..
0 frais de mission : 25 jours x 1,200 . . . . ..00.1S.l
3OPGi
=s 1 Infirmier du Service de Sant6
. solde .*.0..-a...d..O*O.......*...........~..~.~.
e frais de mission : 90 jours x 1.000 ***..**O*e.*
- 5 Agents techniques responsables de chaque équipe de
pulv6risation et de prospections périoâiques
. solde : 30.000 x 5 x 6 mois ee..‘.*c!**...o"....L
goo. 000
. frais de mission : 000 x 180 x 5 DO.e..*0*.0ae.o
720.000
-' Manoeuvres (pulvkisation .- d6frichement)
. 50 x 3 mois x 12.000 0.0~0......~.~.......~.~.~.
1.800.000
..- Chauffeurs
. Salaire et frais de route : 5 x 3 mois x 30,000
450.000
- Prospecteurs (3 mois par an)
. 10 x 3 mois x 12.000 .~~00.......0.0..~.0~.~.~~.
360 e ooo
4.384.200
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. . l .

DEVIS ESTIMATIF
MATERIEL pour une campagne de 3 ans
= 2 camions--citerne 3 fournir par le Rgpublique du Sd&gal.,..
PA.
* 2 véhicules tout-terrain fournis par la République du S&&gal
P.M.
1 1vÊhicule liaison type 404 b~ch~eD....~e.~ODTD.~.
800.000
. 1 véhicule type Land Rover chassis long....,......
1..!500.000
- 1 camion pour le transport du personnel....~.....O.,..,,..,.
1.700.000
500 l 000
jl
Petit matériel (defrichement) ~~‘.D.**.....*...*.s.~.*~~.~~~.
150.000
-1 30 pulv&isateurs
et pièces de rechange.,o.......~oO,..,....
1.000.000
500.000
Dieldrinc : 400 F x 1,500 L. x 3 fois....D~.00..0...6~*~~.~~
1.800.000
~3 Carburant et lubrifiant
3 ans x 7 véhicules x 3.500 km
~~0 kn par mois x 20 L.x3m.x45 F.,,.
1.g84.500
1~000.000
Ca Réparation -' pièces de rechange .a entretien véhiculesO.O.O,.
1.000.000
r
1s.g34,500
RECAPITULATION
PERSONNEL : 4,384,200 x 3 . ..ee.....e. 13,152,600
NX!JERIEL ET FOURBZ~Eï-.....D........
11.934.500
f
25.087,100
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