REPUBLIQUE DU SENEGAL ----m-e-- MINISTERE DU...
REPUBLIQUE DU SENEGAL
----m-e--
MINISTERE DU DEVELOPPEMENT
RURAL ET DE L'HYDRAULIQUE
---------
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES
AGRICOLES (I.S.R.A.)
RESEAU AFRICAIN DE BIOSCIENCES
--e---m-
DEPARTEMENT DE RECHERCHES SUR LES
PRODUCTIONS ET LA SANTE ANIMALES
-m-B----
LABORATOIRE NATIONAL DE L'ELEVAGE
ET DE RECHERCHES VETERINAIRES
B.P. 2057
DAKAR-HANN
LES BILHARZIOSES HUMAINES ET ANIMALES :
"ETUDE DES MOLLUSQUES VECTEURS ET
LUTTES BIOLOGIQUE ET ECOLOGIQUE"
RAPPORT FINAL
(TOGO - SENEGAL - NIGER)
J
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LES BILHARZIOSES HUMAINES ET ANIMALES
"ETUDE DES MOLLUSQUES VECTEURS ET
LUTTES ECOLOGIQUE ET BIOLOGIQUE”
RAPPORT D'ETUDES
(TOGO - SENEGAL - NIGER)
-.-
c
É T U D E F I N A N C É E P A R L E R É S E A U
AFRICAIN DE BIOSCIENCES

RESUME
Les Bilharzioses humaines et animales : Etude des Mollusques vecteurs
et luttes écologique et biologique.
C'est un projet sous-régional (Niger, Sénégal et Togo) dont l'étude
revêt 2 volets principaux :
- étude systématique des mollusques, distribution, dynamique de population
et rôle épidémiologique ;
- méthodes de lutte contre les mollusques : lutte biologique par compéti-
tion et écologique par assèchement des canaux.
Dans l'ensemble, on trouve les mêmes mollusques hôtes potentiels de
Bilharzioses humaines et animales : B.truncatus, B.globosus, B.forskalii,
B.senega1ensi.s et Biomphalaria pfeifferi. Ils sont récoltés surtout au
niveau des canaux d'irrigation, des mares temporaires et certains marigots.
Leur écologie est en relation avec la nature du système épidémiologique
aquatique et les variations climatiques de la zone.
Les taux d'infestation sont très faibles voire même nuls.
En ce qui concerne la lutte biologique, l'utilisation de Melanoides
tuberculata (sur le terrain et expérimentalement) ne révèle aucun effet
négatif ni sur la ponte, ni sur la croissance. Cette espèce benthique
cohabite avec les principaux Pulmonés intervenant dans l'épidémiologie
des Bilharzioses.
Des études doivent se poursuivre pour identifier le Mollusque compéti-
- teur le plus efficace.
Quant à la lutte écologique par assèchement, d'importants résultats
sont obtenus en fonction des systèmes épidémiologiques. B.truncatus et
B.senegalensis sont plus résistants à la sécheresse que B.globosus.
. . . / . . .

Tous ces résultats sont intéressants au niveau de la sous-région et
constituent des bases pour l'établissement d'une carte malacologique et
-
épidémiologique des bilharzioses.
MOTS-CLES
Bilharziose - Mollusque - Lutte - Barrage - Aménagement - Schistosome -
Epidémiologie - Niger - Sénégal - Togo.
-

Ce travail est réalisée par :
0-T. DIAW (Sénégal
Coordonnateur du projet
G. VASSILIADES (Sénégal)
N. BARKIRE (Niger)
Chercheurs
M.L. SALAMI (Togo)
G. TEK0
(Togo)
S.D. KULO
(Togo)
K- .y"BB4
(Togo)
b ,"xPl

S O M M A I R E
PRESENT.ATION DU PROJET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1
lère Partie : Rapport scientifique
INTRODUCTION RT OBJECTIFS .....................................
5
1") Etude au Togo ..................................................
7
2è) Etude au Sénégal ...............................................
58
3è) Etude au Ni'ger .................................................
84
2ème Partie : Rapport financier ....................................
96
Fiche financière duTogo ............................................
98
Fiche financière du Sénégal ........................................
99
Fiche financière duNiger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..*..............
100
3ème Partie : Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101

PRESENTATION DU PROJET
A la réunion du comité régional-du Réseau Africain,de Biosciences (R.A.B"/
UNESCO) du 11 au 15 avril 1988 à Accra (Ghana), des projets de recherches ont
été présentés pour financement.
C'est ainsi que le Niger, le Sénégal et le Togo ont présenté respective-
ment des projets de recherche :
- "Mise au point d'une technique non polluante de lutte contre les vecteurs
de Bilharziose urinaire en zone irriguée par assèchement contrôlé des
canaux d'irrigation" présente par Nouhou BARKIRE, Faculté des Sciences
Université de Niamey (Niger).
- "Incidence de la construction des barrages au Sénégal sur l'écologie des
vecteurs des maladies parasitaires. Systématique, dynamique des popula-
tions et rôle épidémiologique" présenté par Oumar Talla DIAW et Coll.,
LNERV/ISRA (Sénégal).
- "Répercussions des petites retenues d'eau sur la transmission des schiso-
somes humains et du bétail et essai de lutte biologique à l'aide d'un
Mollusque compétiteur : Melanoides tuberculata" présenté par Marie Louise
SALAMI et Col., Université du Bénin (Togo).
L'étude des 3 projets a révélé que dans l'ensemble, les programmes por-
taient sur les bilharzioses et particulièrement sur les Mollusques hôtes
intermédiaires.
Etant donné le caractère régionaf du réseau, il avait été suggéré au
Comité Exécutif sous-régional de l'Afrique de l'Ouest de concevoir un projet
concernant la Schistosomiase.
Aussi, après suggestions du comité et d'un commun accord des 3 parties,
les 3 projets ont été intégrés en un seul projet commun intitulé : "les BiPhar-
zioses humaines et animales : étude des Mollusques vecteurs et luttes écolo-
gique et biologique".

I
- 2
Le Sénégal a été proposé pour coordonner le travail et présenter les
rapports. Oumar Talla DIAW en est le Coordonnateur.
Les 3 équipes ont mené leurs activités de recherche suivant leurs propres
protocoles tous dans le domaine de la malacologie en relation avec les bilhar-
zioses et les aménagements hydro-agricoles. Ainsi, l'étude aura un caractère
plus régional et sera plus complète (biologie, écologie et lutte).
En ce qui concerne le financement de ce projet commun, seuls 16,000 dol- -
lars US ont été accordés pour 2 ans pour les 3 pays.
Cette somme a été trouvée nettement insuffisante par rapport aux crédits
demandés (140 864 US $ par le Niger, 27 174 US $ par le Sénégal et 13 075 US $ -
par le Togo) pour l'exécution des projets initiaux.
Chaque pays a reçu la somme de 2 500 dollars US par an pendant 2 ans.
-
Les programmes ont été revus pour les adapter au budget alloué.
Certaines actions de recherche ont été supprimées et d'autres réduites
car le financement n'a pas permis d'acheter des équipements spécialisés indis-
pensables pour certains protocoles.
.-
Mais cependant, ces crédits constituent un appui dans l'exécution de nos
programmes de recherche et contribuent ainsi au développement de la recherche -
scientifique dans notre sous-région.
Quelques objectifs fixés en relation avec le projet ont été atteints.
-
Le fait le plus marquant et important est d'avoir permis à 3 équipes de
;
recherche de pays différents de travailler sur un même thème et d'avoir des -
échanges scientifiques.
-
C'est ainsi que les 3 équipes expriment leurs vifs remerciementsau
Réseau pour l'effort consenti dans le financement des projets et surtout
-
pour avoir suscité le rapprochement entre chercheurs de la sous-région.
Cette action est à encourager et doit se développer.
. . ./ . . .

- 3
Un premier rapport partiel de situation a été rédigé en mars 1990.
Nous présentons dans ce document le rapport final du projet : Rapport
scientifique et financier.

RAPPORT SCIENTIFIQUE

- 5
INTRODUCTION ET OBJECTIFS
Depuis quelques années, le Sahel a traversé une période de sécheresse
qui a eu d'énormes conséquences économiques.
Devant cette situation, l'homme continue a agir sur son environnement
pour améliorer sa condition et assurer son alimentation.
C‘est ainsi que la réalisation de barrages et d'aménagements hydro-
agricoles dans notre sous-région représentent d'immenses possibilités d'enri-
chissement et de progrès social pour les populations (cultures irriguées,
développement de l'élevage, etc...).
Cependant, la réalisation de tels ouvrages et ces mises en valeur,
occasionnent des modifications écologiques (création de lac de retenue, de
canaux d'irrigation, de drains et de vastes surfaces d'eau douce, etc...)
qui influent directement sur l'évolution des vecteurs de certaines maladies
dites "hydriques".
Toutes ces perturbations environnementales sont importantes et risquent
d'être lourdes de conséquences pour la santé humaine et animale.
En effet, les Trématodoses font partie de ces affections et principale-
ment les Schistosomiases ou Bilharzioses. La Schistosomiase est classée après
le paludisme au deuxième rang des priorités en matière de recherche relative
aux maladies tropicales, par l'Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.).
- -
L'étude des populations de Mollusques et de leur écologie en vue d'une
lutte efficace
constitue des objectifs importants, retenus par cette organi-
sation (O.M.S., 1985, Note d'information n"22).
C'est dans cette perspective que se situe ce présent projet qui se
propose d'étudier :
. . . l . . .

- 6
- d'une part l'écologie des Mollusques (systématique, distribution, abondance
et rôle épidémiologique) et l'impact des aménagements hydro-agricoles, des
barrages et petites retenues sur les populations des Mollusques,
- d'autre part des méthodes de lutte non polluantes contre les Mollusques
.-_
(lutte biologique par Mollusques
compétiteurs,et lutte écologique par
assèchement contrôlé au niveau des canaux d'irrigation et drains).
-
C'est une étude complète des Mollusques (Biologie - Ecologie et Lutte)
qui est entreprise.
Les recherches sont menées au niveau de chaque pays et d'importants
-
résultats sont obtenus quant à la répartition, l'abondance et le rôle épidé-
miologique des Mollusques. Des méthodes de lutte non polluante sont proposées -
en relation avec l'écologie des systèmes épidémiologiques.
-

RECHERCHES MENEES
AU TOGO

E T U D E A U
T O G O
REPERCUSSIONS DES PETITES RETENUES D'EAU
SUR LA TRANSMISSION DES SCHISTOSOMIASES HUMAINES
ET DU BETAIL ET ESSAI DE LUTTE BIOLOGIQUE A L'AIDE
DU MOLLUSQUE COMPETITEUR MELANOIDES TUBERCULATA

- 9
PARTICIPANTS
- Equipe "Répercussions des petites retenues" :
SALAMI-CADOUX Marie-Louise
: Chercheur
KULO Sim-Dozou
: Chercheur
GUNN Têko
: Chercheur
AGBALO Séna
: Technicien
AMEVOIN Komina
: Technicien
KONOU Komi
: Technicien
SANBENA Banibéa
: Technicien
-
Département de Zoologie-Biologie Animale, Faculté des Sciences,
-
Université du Bénin, B.P. 1515 LOME - TOGO.
- Equipe "Lutte biologique" :
DOGBA Kodzo
: Chercheur
KULO Sim-Dozou
: Chercheur
BAKAR Komla
: Technicien
Ecole Supérieure des Techniques Biologiques et Alimentaires (ESTBA),
Université du Bénin, B.P. 1515 LOME - TOGO et Département de Biologie
Animale, Faculté des Sciences, Université du Bénin, B.P. 1515 LOME - TOGO. _

1 - REPERCUSSION DES PETITES RETENUES D'EAU
SUR LA TRANSMISSION DES SCHISTOSOMIASES
HUMAINES ET DU BETAIL.

- 11
REPERCUSSIONS DES PETITES RETENUES D'EAU
SUR LA TRANSMISSION DES SCHISTOSOMIASES
HUMAINES ET DU BETAIL
1 - RESULTATS ANTERIEURS
Nos premières prospections relatives aux petites retenues ont pu être
réalisées au cours de l'exécution de deux projets.
- Un projet financé de novembre 1984 à décembre 1987, par la Communauté
Electrique du Bénin
( or g anisme bénino-togolais) et la Banque Mondiale,
nous a permis, au sein d'un vaste programme de recherche :
. de sélectionner un petit barrage villageois dans le centre du
pays s à Akparé,
. d'analyser les fluctuations annuelles et interannuelles des
deux populations de Mollusques hôtes intermédiaires : Bulinus globosus
et Biomphalaria pfeifferi,
. de mettre en corrélation des fluctuations avec les caractéristiques
abiotiques du milieu.
- Un projet financé de juillet à novembre 1988, par le Fonds d'aide
et de Coopération, nous a permis :
. de sélectionner six types de petits barrages villageois, trois
dans le Nord, trois dans le Sud du pays,
de
. d'entamer l'étude/leurs caractéristiques hydrographiques et
biotiques,
et celle des activités humaines qu'ils favorisent,
. de mettre en évidence dans cinq des six barrages deux ou trois
. . .l . . .

--~_-
- 12
espèces de Mollusques hôtes intermédiaires,
. de constater qu'un seul des six barrages héberge B. globosus
parasité par Schistosoma haematobium.
Ces résultats ont donné lieu à cinq rapports (l), (Z), (S), (4) et
(5), à deux communications (6) et (7) et à une publication (8).
II - OBJECTIFS ACTUELS
Sept petits barrages villageois ayant déjà été prospectés au cours
des dernières années, nos recherches ont été consacrées à l'étude
de la situation prévalant dans d'autres collections d'eau résultant
-
de petits aménagements humains.
Dans cette perspective ont été retenus
trois types de sites de contact homme/eau et/ou bétail/eau, constitués :
_
- dans les cavités résultant d'emprunts de terre effectués lors du
-.
goudronnage d'axes routiers (type 1),
-
- dans les cavités creusées en milieu urbain servant de trou perdu
pour les eaux de ruissellement et communément appelées par les ingénieurs
"bassin d'orage" (type II),
- dans les cavités creusées lors de l'exploitation de carrières (type III).
L'étude de ces sites, qui doit se poursuivre sur plusieurs années
consécutives, doit nous permettre :
-
- de dresser une carte de la répartition des Mollusques hôtes inter-
médiaires,
- d'analyser les fluctuations annuelles et interannuelles de leurs
populations,
. . . / . . .

- 13
- de mettre en corrélation ces fluctuations avec les facteurs abiotiques
et biotiques de chaque milieu,
- d'identifier les sites de transmission des différentes espèces de
Schistosomes impliquées,
- finalement d'évaluer le risque encouru par les populations humaines
et le bétail en fonction de leur contact avec l'eau.
III - CHOIX DES SITES ET CHRONOLOGIE DES ACTIVITES DE TERRAIN
Parmi les 19 points d'eau propectés dans le Sud-Ouest du pays ont
été choisis :
- cinq sites de type 1, dont trois en bordure de l'axe routier
Lomé-Atakpamé : Kpévégo, Kpoglo et Zongo-Cotocolis, et deux en bordure
de l'axe routier Lomé-Kpalimé : Kévé et Aképé,
- un site de type II, en bordure du campus de l'Université,
- un site de type III, à Gamé.
Ces sites du Sud-Ouest ont été mensuellement visités de novembre 1989
à décembre 1990 (certains à compter de février 1990) soit en moyenne,
pendant douxe mois consécutifs.
Le Sud-Ouest ayant été ainsi quadrillé pendant une longue période,
et les résultats, de ce fait, jugés fiables, nos recherches se sont
étendues,
en fin de projet, c'est-à-dire en novembre 1990, janvier
et février 1991, dans le Sud-Est. Une visite systématique de 25 loca-
lités, une dans la préfecture du Golfe, 14 dans la préfecture des
lacs, 7 dans la préfecture de VÔ et 3 dans la préfecture de Yoto,
a permis de localiser 6 sites de type 1 (emprunts de terre) qui ont
.., l . . .

- 14
fait l'objet de prospections ponctuelles : Dévégo, Anfoin, Agbétiko,
Afagnan, Tchekpo-Dévé et Tabligbo. Des sites de type III (carrières)
ont été également repérés mais non prospectés, à Hahotoé.
L'ensemble de ces sites est reporté sur les cartes 1, pour le Sud-Ouest,
et 2 pour le Sud-Est.
Les sorties sur le terrain ont eu lieu aux dates suivantes :
pour le Sud-Ouest
: le 6 et le 9.11.89, le 6.12.89, le 9.01.90,
le 5.02.90, le 12.03.90, le 3.04.90, le 3.05.90,
le 06.06.90, le 05.07.90, le 02.08.90, le 03.09.90,
-
le 18.10.90, le 18.11.90 et le 14.12.90,
pour le Sud-Est
: les 27, 28 et 29.11.90, le 22.01.91 et le 14.02.91.
-
IV - METHODOLOGIE
La prospection des sites s'effectue à l'aide de pinces et d'épuisettes,
dans les zones de bordure peu profondes, sur les végétaux aquatiques
-
et/ou sur tous les supports susceptibles d'héberger les Mollusques.
_-
Les fluctuations de populations sont établies par comparaison des
récoltes effectuées simultanément dans un même point d'eau par trois
personnes opérant pendant 20 minutes.
Les Mollusques rapportés au laboratoire sont testés pendant un mois
+
pour déceler d'éventuelles émissions cercariennes.
-
Pour le cas où de telles émissions se produiraient, des hôtes définitifs
expérimentaux sont maintenus en élevage pour permettre l'obtention
des schistosomes adultes et procéder à une détermination rigoureuse
de l'espèce. Il s'agit de l'élevage de Meriones unguiculatus orinaire
du Moyen-Orient.
-
. . . / . . .

Carte 1 : Les sites du sud-ouest (1 = CAMPUS, 2 = ZONGO, 3 = AKEPE, 4 = KEVE,
5 = KPOGLO, 6 KPEVEGO, 7 = GAME).
q

_- k6
0
-
-
-
Carte 2 : Les sites du sud-est (1 = DEVEGO, 2 = ANFOUIN, 3 = HAHOTOE,
4 TCHEKPO-DEVE, 5 = AFAGNAN, 6 = AGBETIKO, 7 = TABLIGBO).
q

- 17
V - RESULTATS
: ZONE SUD-OUEST
5.1 - Caractéristiaues des stations
5.1.1 - Facteurs climatiaues
L'ensemble des stations se situe dans une zone de climat de type équa-
torial mais en fait profondément modifié par l'anomalie du Sud-Togo
qui fait de cette zone méridionale, paradoxalement, la région la plus
sèche du pays.
Trois stations météorologiques situées dans la zone d'étude permettent
de définir quantitative,ment ses caractéristiques pluviométriques :
Assahoun au Nord-Ouest, Tsévié au Nord-Est, Lomé-aérodrome au Sud.
La figure 1 présente, pour ces trois stations, les pluviométries men-
suelles moyennes que nous avons calculées sur une période de 11 ans
(1980-1990) et les pluviométries mensuelles en 1990. Le déficit pluvio-
métrique de l'année 1990 est particulièrement net dans ces trois
stations.
Il apparaît également dans la comparaison des pluviométries
annuelles.
Déjà faible en moyenne (1 118 mm à Assahoun, 1 087 mm à
Tsévié, 799 mm à Lomé-aérodrome),
la pluviométrie annuelle l'est encore
davantage en 1990, à Assahoun (872 mm seulement), à Lomé (600 mm seu-
lement) et probablement aussi à Tsévié (les pluviométries d'avril
et de novembre n'ayant pu nous être communiquées, la pluviométrie
annuelle n'a pu être calculée).
Il en résulte, pour les Mollusques des conditions de vie plus rigou-
reuses au cours de l'année 1990, en liaison avec une régress.ion des
points d'eau pouvant aller jusqu'à leur assèchement total.
5.1.2 - Facteurs biotiques : flore
Un inventaire floristique,
réalisé en septembre 1990, permet de présenter
. . ./ . . .

I
c
1
I
I
I
7
.
.
.
,
I
E
E
2
E
=
22
--
I
I

- 19
un panorama comparatif des différents sites à un moment donné de l'année.
Dans ce qui suit, et pour faciliter les comparaisons, les Phanérogames
sont classées par ordre alphabétique, sans contrainte taxinomique.
STATIONS CAMPUS : Le point d'eau, assez vaste (80 m x 80 m), présente,
à la fois, une végétation d'hydrophytes et d'hélophytes, avec des
Fougères :
Azolla africana
Marsilea diffusa
et des Phanérogames :
Hygrophila auriculata
Ipomea aquatica
Leersia hexandra
Nymphaea guineensis
Nymphaea lotus.
STATION ZONGO-COTOCOLIS : La station comprend deux mares, l'une assez
vaste (80 m x 40 m environ), l'autre plus réduite (40 m x 30 m environ),
peuplées d'hydrophytes et d'hélophytes, notamment :
Ammania auriculata
Cyperus difformis
Cyperus digitatus
Cyperus distans
Fuirena umbellata
Hygrophila auriculata
Leersia hexandra
Ludwigia erecta
Nymphaea guineensis
Sphenoclea zeylanica
Schoenoplectus articulatus
Typha australis.
. . . / . . .

- 20
STATION KPOGLO : Le point d'eau (30 m x 30 m environ) héberge surtout
des hélophytes :
-
Althernanthera sessilis
Andropogon gayanus
Cyperus distans
Cyperus pectinatus
Eleusine indica
Scoparia dulcis
Struchium sparganophorus.
STATION KPEVEGO : Le point d'eau, totalement envahi par la végétation,
est réduit à quelques canaux sinuant entre les touffes de plantes,
sur une surface d'environ 15 m x 20 m. On note la présence de :
Acroceras eabunense
Althernanthera sessilis
Andropogon gayanus
--
.
Ceratophyllum demersum
Fuirena umbellata
Nymphaea guineensis
Nymphaea lotus.
STATION GAME : Le site (20 m x 30 m environ) présente une eau plus
transparente que les précédents, la carrière été creusée dans un
gisement de roches métamorphiques. 11 héberge une végétation d'hydro-
phytes et d'hélophytes peu diversifiée avec :
Hygrophila brevituba
Leptocloa coerulescens
Nymphaea guineensis
Typha australis.
. . . / . . .

- 21
STATION KEVE : Le site (20 m x 60 m environ) ne présente, pratiquement,
que des hélophytes :
Althernanthera sessilis
Cyperus difformis
Cyperus distans
Ceratophyllum demersum étant seul présent en pleine eau.
STATION AKEPE : Le bas-fond (40 m x 15 m environ) est à sec, ne
présentant que quelques trous d'eau creusés par les villageois,
de 60 cm à 1 m de profondeur. Il est entièrement envahi par la végé-
tation terrestre.
Ces inventaires font apparaxtre,
autour d'un fond plus ou moins
commun de genres présents dans 3 ou 4 stations (Althernanthera,
Cyperus, Hygrophila, Nymphaea), les particularités floristiques
de chaque point d'eau.
E
5.1.3 - Facteurs biotiques : faune
La faune aquatique offre, dans toutes les stations, son cortège
habituel de Vertébrés : Amphibiens (Ranidae et Bufonidae) et, assez
souvent, Oiseaux (Jacanidae, Rallidae et Ploceidae). Des bovins
fréquentent également certains points d'eau pour s'abreuver (Kpoglo
notamment).
La faune aquatique offre aussi, dans toutes les stations, son cortège
habituel d'Invertébrés : Annélides Achètes, Insectes Odanates, Coléop-
tères, Hétéroptères, Mollusques. Les Mollusques non hôtes intermédiaires
de Schistosomes humains ou du bétail sont recensés dans le tableau 1
ci-dessous qui montre la spécificité faunistique de chaque point d'eau.
. . . / . . .

- 22
TABLEAU 1 : PRESENCE DE MOLLUSQUES NON HOTES INTERMEDIAIRES
DANS LES DIFFERENTS SITES
-
CAMPUS
AKEPE
KEVE
KPEVEGO
GAME
--
Prosobranches :
Lanistes varicatus
Pila sp.
Pulmonés :
-
Afrogyrus coretus
+
Gyraulus costulatus
+
+
-l-
-
Lamellibranches
-
5.1.4 - Facteurs biotiques : activités humaines
Elles sont recensées dans le tableau ci-dessous qui montre la diversité
des contacts homme/eau, par station.
TABLEAU 2 : ACTIVITES HUMAINES DANS LES DIFFERENTS SITES
-
CAMPUS
ZONGO
AKEPE
KEVE
KPOGLO
KPEVEGO
GAME
I
I
Passage à gué
i-i
Eau de boisson
+
+
f
Eau d'arrosage
+
+
+
Lessive
1 I +
+ +
+
Pëche
+
Baignade
-
/ +
I
. . . / . . .
-

,
- 23
5.2 - Présence des Mollusques, hôtes intermédiaires
Quatre espèces de Mollusques sont susceptibles d'héberger des Schis-
tosomes. Trois d'entre elles appartiennent au genre Bulinus et une
au genre Biomphalaria. Leur répartition par station est recensée
dans le tableau 3.
TABLEAU 3 : PRESENCE DES MOLLUSQUES HOTES INTERMEDIAIRES
DANS LES DIFFERENTS SITES
-
cAMFw
ZONGO
AKEPE KEVE
KPOGLO KPEVEGO GAME
Biomphalaria pfeifferi
+
+
+
Bulinus globosus
+
+
Bulinus truncatus
+
Bulinus forskalii
+
+
+
+
+
5.3 - Variations mensuelles des populations de Mollusques hôtes
intermédiaires
Les nombres d'individus de chaque espèce, récoltés à chaque prélèvement,
sont recensés dans les tableaux 4A à 4G.
Dans quatre stations, Kévé, Kpoglo, Kpévégo et Gamé, des populations
monospécifiques importantes (de 260 à 908 individus) ont justifié
l'établissement d'histogrammes montrant les variations mensuelles
d'effectifs (Figure 2).
5.4 - Parasitisme des Mollusques hôtes intermédiaires.
Les 2 643 individus récoltés, appartenant aux quatre espèces précédentes,
mis en observation, n'ont manifesté aucune émission cercarienne et doivent
. . ./ . . .

- 24
donc être considérés comme exempts de tout parasitisme à Schistosoma.
-
TABLEAU 4A : VARIATIONS MENSUELLES DES POPULATIONS DE MOLLUSQUES
HOTES INTERMEDIAIRES
STATION : CAMPUS
TYPE
: II
-
-
Biomphalaria
Bulinus
Bulinus
Bulinus
TOTAL
pfeifferi
globosus
truncatus
forskalii
-
06.11.89
09.11.89
06.12.89
-
09.01.90
05.02.90
0
0
0
3
3
13.03.90
0
0
0
6
6
-
03.04.90
0
0
0
4
4
03.05.90
0
0
0
11
11
06.06.90
0
0
0
0
0
-r
05.07.90
0
0
0
0
0
02.08.90
0
0
0
0
0
03.09.90
0
0
0
0
0
-
18.10.90
0
0
0
2
2
18.11.90
0
0
0
1
1
14.12.90
0
0
0
0
0
-
T-
TOTAL
0
0
0
27
27
- : Station non visitée
+
: Espèce présente (individus non comptés)
S
: Station à sec.
-
-
-

- 25
TABLEAU 4B : VARIATIONS MENSUELLES DES POPULATIONS DE MOLLUSQUES
HOTES INTERMEDIAIRES
STATION
: ZONGO
TYPE
:1
truncatus
forskalii
06.11.89
09.11.89
0
0
0
f
0
06.12.89
0
0
0
0
0
09.01.90
0
0
0
2
2
05.02.90
0
0
0
1
1
13.03.90
0
0
0
3
3
03.04.90
0
0
0
4
4
03.05.90
0
0
0
1
1
06.06.90
0
0
0
3
3
05.07.90
0
0
0
0
0
02.08.90
0
0
0
32
32
03.09.90
0
0
0
1
1
18.10.90
0
0
0
4
4
18.11.90
0
0
0
1
1
14.12.90
0
0
0
2
2
T O T A L
0
0
0
54
54
- : Station non visitée
+
: Espèce présente (individus non comptés)
S
: Station à sec.

-
- 26
-
TABLEAU 4C : VARIATIONS MENSUELLES DES POPULATIONS DE MOLLUSQUES
HOTES INTERMEDIAIRES
-
STATION
: AKJZPE
TYPE
: 1
;[
Bulinus
Bulinus
Bulinus
TOTAL
P
globosus
truncatus
forskalii
06.11.89
0
0
+
09.11.89
06.12.89
0
0
1
09.01.90
0
0
9
05.02.90
S
S
S
13.03.90
S
S
s
03.04.90
S
S
S
03.05.90
S
S
S
06.06.90
S
S
S
05.07.90
0
0
0
02.08.90
0
0
0
03.09.90
S
S
S
18.10.90
S
S
S
18.X.90
S
S
S
14.12.90
S
S
S
TOTAL
0
0
10
- : Station non visitée
+
: Espèce présente (individus non comptés)
S
: Station à sec.

- 27
TABLEAU 4D
-
-
: VARIATIONS MENSUELLES DES POPULATIONS DE MOLLUSQUES
HOTES INTERMEDIAIRES
STATION : KEVE
TYPE
:1
f
Biomphalaria
Bulinus
Bulinus
Bulinus
TOTAL
pfeifferi
globosus
truncatus
forskalii
/06.11.89
+
0
0
0
+
09.11.89
06.12.89
136
0
0
0
136
09.01.90
97
0
0
0
97
05.02.90
210
0
0
0
210
13.03.90
126
0
0
0
126
03.04.90
55
0
0
0
55
03.05.90
8
0
0
0
8
06.06.90
19
0
0
1
19
05.07.90
16
0
0
0
16
02.08.90
2
0
0
0
2
03.09.90
56
0
0
0
56
18.10.90
88
0
0
0
88
18.11.90
81
0
0
0
81
14.12.90
15
0
0
0
15
T O T A L
908
0
0
1
909
- : Station non visitée
+
: Espèce présente (individus non comptés)
S
: Station à sec.

- 28
TABLEAU 4E
: VARIATIONS MENSUELLES DES POPULATIONS DE MOLLUSQUES
HOTES INTERMEDIAIRES
STATION
: KPOGLO
TYPE
:1
-
-
Biomphalaria
Bulinus
Bulinus
Bulinus
TOTAL
pfeifferi
globosus
truncatus
forskalii
06.11.89
09.11.89
+
0
0
0
+
-
06.12.89
6
0
0
0
6
09.01.90
12
0
0
0
12
05.02.90
39
0
0
0
39
-
13.03.90
23
0
0
0
23
03.04.90
1
0
0
0
0
03.05.90
0
0
0
0
0
-
06.06.90
0
0
0
0
0
05.07.90
0
0
0
0
0
02.08.90
0
0
0
0
0
-
03.09.90
4
0
0
0
4
18.10.90
57
0
0
0
57
18.11.90
154
0
0
0
154
-
14.12.90
154
0
0
0
154
-
T O T A L
450
0
0
0
450
J
- : Station non visitée
+
: Espèce présente (individus non comptés)
S
: Station à sec.
-
-

- 29
TABLEAU 4F
: VARIATIONS MENSUELLES DES POPULATIONS DE MOLLUSQUES
HOTES INTERMEDIAIRES
STATION
: KPEVEGO
TYPE
:1
Biomphalaria
truncatus
forskalii
06.11.89
09.11.89
0
+
0
0
+
06.12.89
0
68
0
0
68
09.01.90
0
61
0
0
61
05.02.90
S
S
S
S
S
13.03.90
S
S
S
S
S
03.04.90
S
S
S
S
S
I
03.05.90
0
0
0
0
0
06.06.90
0
0
0
1
1
05.07.90
0
4
0
19
23
02.08.90
0
31
0
0
31
03.09.90
0
25
0
0
25
18.10.90
0
23
0
0
23
18.11.90
0
158
0
0
158
14.12.90
0
25
0
0
25
T O T A L
0
395
0
20
415
- : Station non visitée
+
: Espèce présente (individus non comptés)
S
: Station à sec.

- 30
TABLEAU 4G : VARIATIONS MENSUELLES DES POPULATIONS DE MOLLUSQUES
HOTES INTERMEDIAIRES
STATION
: GAME
TYPE
: III
B u l i n u s
Bulinus
TOTAL
truncatus
forskalii
06.11.89
09.11.89
06.12.89
09.01.90
05.02.90
0
0
6
0
6
13.03.90
0
0
60
1
61
03.04.90
0
55
0
55
03.05.90
1
0
47
^
0
48
06.06.90
6
1
97
-
1
105
05.07.90
0
0
1
0
1
02.08.90
0
0
0
0
0
03.09.90
1
1
5
0
7
18.10.90
8
0
11
0
19
18.11.90
83
0
187
0
270
14.12.90
161
14
31
0
206
T O T A L
260
16
500
2
778
- : Station non visitée
+ : Espèce présente (individus non comptés)
S
: Station à sec.
-

- 31
L
as 3
I,
I
u
1
t
a
Y
3

-
- 32
--
~---~..
- 34
Deux zones apparaissent nettement sur cette carte : une zone Sud,
sèche (pluviométrie annuelle : 799 mm à Lomé aérodrome) , où n'est
récolté que Bulinus forskalii, qui demeure, dans cette zone, une
espèce peu abondante, et une zone Nord, moins sèche (pluviométrie
annuelle : 1 118 mm à Assahoun, 1087 mm à Tsévie), qui héberge une
faune de Mollusques hôtes intermédiaires plus diversifiée, avec
une, deux, trois voire quatre espèces par station, avec des populations
-L
monospécifiques souvent abondantes à très abondantes.
Bulinus forskalii apparaît ainsi comme une espèce ubiquiste à l'échelle
de la zone d'étude du Sud-Ouest, et seule représentée dans les biotopes
_
les plus méridionaux qui sont aussi les plus secs.
.*
Dans la zone septentrionale plus humide, les trois espèces de Bulinus
sont largement répandues, souvent en situation de sympatrie : B. fors-
.J
kalii-B. globosus à Kpévégo et à Tsito, B. forskalii-B. truncatus à
Alokogboé et même B. forskalii-B. globosus-B. truncatus à Gamé.
Cette dernière situation attire l'attention car B. globosus et B. trun-
catus étant tous deux hôtes intermédiaires de Schistosoma haematobium,
agent de la bilharziose urinaire, elle peut permettre d'analyser
leur rôle épidémiologique respectif en situation de sympatrie.
Quant à l'espèce B. pfeifferi, elle présente également une large
répartition dans la zone septentrionale plus humide, coexistant
avec B. forskalii à Kévé, avec B. forskalii et B. truncatus à Alokogboé,
avec B. forskalii, B. truncatus et B. globosus à Gamé.
-
La carte 4 récapitule les résultats obtenus relatifs à la répartition
_
-
des Mollusques dans les sept stations du Sud-Est présentement étudiées.
Bien que très fragmentaires, ils permettent d'étendre vers l'est
l'aire de répartition de B. forskalii, présent à Anfouin et Tchékpo-Dév6,
-
PI- PP~~P rln Ré nfoifferi. nrhcent ?I Anfnrlin.

- 35
o TABLIGBO
o AFAGNAN
e TCHEKPO-DEVE
o .-\\GBETIKO
F
e HAHOTOE
EJ ANFOUIN
PF
/-
JANEHO 1
l DEVEGO
o(BAGUIDA)
Carte 4 : Répartition des Mollusques dans sept stations du sud-est.
(mêmes légendes que la carte 3)

- 36
7.2 - Fluctuations des populations de Mollusques
Les histogrammes de la figure 2 montrent que, en général, les effectifs
des échantillons présentent, au cours de l'année 1990, deux périodes
d'accroissement.
Il en est ainsi de B. pfeifferi, à Kpoglo et Kévé, de B. globosus à
Kpévégo et de B. truncatus à Gamé. Par contre B. pfeifferi, dans
cette dernière station, ne présente qu'un pic, en fin d'année.
Notons que l'augmentation de l'effectif d'un échantillon de population
peut être due :
- soit à la concentration des Mollusques dans les biotopes refuges,
en cas de régression du point d'eau, c'est-à-dire en conditions
défavorables,
- soit à l'accroissement de la population de Mollusques, si les
facteurs permettant leur multiplication sont présents, c'est-à-dire,
en conditions favorables.
Les deux accroissements d'effectifs observés paraissent bien liés
à ces deux types de conditions. En effet, la figure 1 montre que
le début de l'année correspond à des conditions défavorables. C'est
la fin de la saison sèche, période de régression progressive des
points d'eau (particulièrement en année déficitaire, comme ce fut
E
le cas en 1990), pouvant conduire même à l'assèchement de certains
d'entre eux (cas de Kpévégo, de février à avril), provoquant ainsi
la concentration des populations de Mollusques, puis, finalement,
la mort de nombreux individus. Inversement, la grande puis la petite
saisons des pluies, permettent la restauration des points d'eau,
c'est-à-dire le retour aux conditions favorables, provoquant ainsi
la reprise du développement des Mollusques à partir des individus
qui ont pu traverser la mauvaise saison.
. . . / . . .

- 37
Malheureusement, l'étude biométrique de tous les échantillons récoltés
et l'établissement de pyramides des dimensions (assimilables à des
pyramides des âges), n'a pas permis de faire ressortir nettement
l'existence d'éventuelles successions de générations de Mollusques
au cours de l'année et leur mise en corrélation avec les pics observés.
Si les facteurs biotiques, notamment climatiques, permettent de
tenter une explication des fluctuations de populations de Mollusques,
les facteurs biotiques (faune et flore) ne paraissent pas pouvoir
être mis en corrélation avec ces fluctuations :
- la faune, relativement homogène, dans son ensemble, dans toutes
les stations, accompagne en effet des populations malacologiques
très diverses selon ces stations,
- quant à la flore, on constate, par exemple, que des stations favorables
à B. pfeifferi, comme Kpoglo, Kévé, Gamé, hébergent, chacune, une
végétation fortement spécifique.
7.3 - Parasitisme des Mollusques
-
L'absence de tout parasitisme à Schistosoma observée chez les 2 643
Mollusques hôtes intermédiaires récoltés confirme cette même absence
observée chez les 65 Mollusques hôtes intermédiaires récoltés dans
les trois stations prospectées en 1988.
De ce fait, l'étude des rôles épidémiologiques respectifs de B. globosus
et de B. truncatus, en situation naturelle de sympatrie à la station
de Gamé, n'a pu être abordée. La raréfaction, dans cette station,
de B. globosus, qui n'est réapparu qu'en décembre (Tableau 4G),
n'a pu, d'autre part, conduire à l'étude comparée de ces deux souches
de Gamé, en contitions expérimentales.
. . . / . . .

- 58
VIII - CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
Par rapport aux objectifs fixés (page 12), nous pouvons avancer les
conclusions suivantes :
- En ce qui. concerne la répartition des Mollusques hôtes intermédiaires :
la prospection systématique de 17 stations régulièrement réparties
dans le Sud-Ouest et le Sud-Est a montré que les quatre espèces
concernées sont largement réparties au Sud-Ouest, sauf dans les
stations méridionales les plus sèches où ne subsiste que B. forskalii.
Une même raréfaction s'observe en direction du Sud-Est.
- En ce qui concerne les fluctuations.de populations : au cours
de l'année 1990, déficitaire, les échantillons de populations de
Mollusques ont connu deux périodes d'accroissement, en début et
en fin d'année, que nous avons tenté de mettre en corrélation avec
les facteurs abiotiques notamment climatiques. Il ne semble pas
que les facteurs biotiques (faune et flore) influancent particulièrement
ces populations.
- En ce qui concerne l'identification des sites de transmission :
aucun site n'a été découvert, aucun Mollusque mis en observation
(environ 2 700 au total) n'ayant manifesté la moindre émission cercarienne.
Finalement,
le risque encouru par les populations humaines et le
bétail, et lié aux petits aménagements humains (bassins d'orage,
emprunts de terre, et carrières) peut, dans la zone d'étude, s'évaluer
ainsi :
- Toutes les stations du Sud-Ouest (10 sur 10) ainsi que quelques
stations du Sud-Est (2 sur 10) hébergent de 1 à 4 espèces de Mollusques
hôtes intermédiaires.
- Compte tenu des activités humaines toujours nombreuses dans ces
points d'eau (tableau 2, page 22), ces stations sont donc des sites
. . . / . . .

-<-
- 39
potentiels de transmission, particulièrement en début et en fin
d'année.
La contamination accidentelle de ces sites peut d'ailleurs intervenir
à tout moment, des cas de bilharziose urinaire étant signalés dans
plusieurs localités de la zone d'étude par les autorités sanitaires.
Cependant, quelques observations semblent bien indiquer que des
foyers connus autrefois pour être hyperendémiques ont aujourd'hui
disparu. Il en est ainsi du foyer d'Avépozo, près de Dévégo, que
nous avons connu dans les années 70, et du foyer d'Afagnan dont
le Directeur de l'hôpital nous a signalé l'existence, également
vieme d'une vingtaine d'années.
L'accès au traitement antibilharzien, l'adduction d'eau dans les
villages,
une meilleure information sanitaire et l'installation
progressive de lieux d'aisance sommaires (latrines), peuvent expli-
quer ce recul apparent à la bilharziose dans la zone d'étude. Néanmoins,
il ne s'agit là que d'hypothèses provisoires, plus que de réelles
certitudes.
-
L'ensemble de ces recherches, encore à leur début, mériterait un
prolongement dans plusieurs domaines.
- En ce qui concerne la répartition et les fluctuations des Mollusques,
les stations du Sud-Est devraient faire l'objet de prospections
suivies pendant au moins une année, pour permettre, d'une part,
une meilleure estimation de cette répartition qui n'a été jusqu'ici
que très sommaire, et, d'autre part, l'analyse des fluctuations
qui n'a pas encore été entamée.
- En ce qui concerne l'identification des sites de transmission,
une surveillance s'impose dans les sites du Sud-Ouest, reconnus
comme sites potentiels, et une recherche systématique de ces sites
devrait être entreprise dans le Sud-Est.
-
. . . / . . .

- 40
Enfin, deux points particuliers devraient être plus précisément
étudiés :
- les rôles épidémiologiques respectifs de B. globosus et de B. truncatus,
exceptionnellement en situation de sympatrie à Gamé, rôles qui n'ont
pu être définis comme nous l'aurions souhaité, au cours de l'exécution
de ce projet,
- l'hypothèse d'une régression sensible de la bilharziose urinaire
dans le Sud, qui demande à être vérifiée par des enquêtes plus appro-
fondies auprès des autorités sanitaires.

B I B L I O G R A P H I E
l- SALAMI-CADOUX (M.L.), KULO (S.D.) et GUNN (T.) - Projet CEE-Banque
Mondiale.
1985 : Rapport annuel
2 - 1986 : Rapport annuel
3 - 1987 : Rapport annuel
4 - 1988 : Rapport final.
SALAMI-CADOUX (M.L.), KULO (S.D.) et GUNN (T.) - Projet Fonds
-
d"Aide et de Coopération.
1988 : Rapport.
-
SALAMI-CADOUX (M.L.), KULO (S.D.), GUNN (T.) et TOURTE-SCHAEFER (C.) -
Les Mollusques hôtes intermédiaires des bilharzioses
_
humaines dans la région de Nangbéto : Situation avant
barrage (1984-1987). Actes des Journées Scientifiques
de l'université du Bénin, 26-27 avril 1989.
SALAMI-CADOUX (M.L.), AGBO (K.) et NABILIOU (K.) - Données nouvelles
_
sur la répartition des Schistosomes et de leurs
hôtes intermédiaires, et situation épidémiologique
au Togo. Actes de la Conférence OCCGE sur les
Schistosomiases, Niamey, Niger, 30 janvier-2 février 1990. _
8 - SALAMI-CADOUX (M.L.), KULO (S.D.), GUNN (T.) et TOURTE-SCHAEFER (C.),
-
1990. - Distribution et fluctuations des populations
de Mollusques hôtes intermédiaires des Schistosomiases
humaines dans trois types de gTtes de la zone de retenue
-
du futur barrage de Nangbéto (Togo) et leur rôle épidé-
miologique. Rev. ZOO~. afr.,
Belg., 104 (l), 49-60.
-

I I - ESSAI DE LUTTE BIOLOGIQUE
A L'AIDE DU MOLLUSQUE COMPETITEUR
MELANOIDES TUBERCULATA

ESSAI DE LUTTE BIOLOGIQUE A L'AIDE
DU MOLLUSQUE MELANOIDES TUBERCULATA
Par
DOGBA Kodzo, Directeur de 1'Ecole Supérieure
des Techniques Biologiques et Alimentaires
KULO S.D., Département Zoo-Biologie
Animale, Faculté des Sciences
-
BAKAR (Komlan, Technicien Supérieur
de Laboratoire, E.S.T.B.A.
UNIVERSITE DU BENIN
LOME -
TOGO

- 44
ESSAI DE LUTTE BIOLOGIQUE A L'AIDE
DU MOLLUSQUE MELANOIDES TUBERCULATA
I- INTRODUCTION
L'arme la plus efficace dans la lutte contre les Mollusques hôtes inter-
médiaires des Schistosomes en particulier semble a l'heure actuelle
être la lutte biologique utilisant des animaux prédateurs ou compétiteurs.
Dans la prophylaxie des Schistosomoses, on a obtenu des résultats
encourageants en menant la lutte biologique avec des Prosobranches :
FERGUSSON, 1977 ; Mc CULLOUGH, 1981 ; COMBES et Mc CULLOUGH, 1982 ;
POINTIER et Mc CULLOUGH, 1989 ont déclaré avoir utilisé avec succès
des Mollusques compétiteurs. En particulier, POINTIER et Mc CULLOUGH
ont réalisé des expériences de terrain avec MelanoIdes tuberculata
pour combattre Biomphalaria dans les Iles Caraïbes, à Sains-Lucie,
et Martinique et en Guadeloupe. Melanoïdes tuberculata, un Mollusque
de la famille des Melanidae est largement répandu au Togo. Son effi-
cacité dans la lutte contre Biomphalaria glabrata, hôte intermédiaire
de Schistosoma mansoni à Porto-Ricco, nous incite à l'essayer pour
initier un programme de lutte biologique contre la bilharsiose au
Togo.
II - OBJECTIFS
2.1 - Objectifs généraux
Sur le terrain, introduire l'espèce locale Melanoïdes tuberculata
dans les gîtes à Biomphalaria pfeifferi, Bulinus globosus, Bulinus
truncatus et Bulinus forskalii afin d'observer les interactions possi-
bles et répondre aux questions suivantes : Melanoïdes tuberculata
est-il prédateur ou compétiteur ou les deux ?
. . ./ . . .

En laboratoire, conduire des élevages de Melanoïdes tuberculata en
vue d'étudier son cycle biologique et son régime alimentaire.
-
2.2 - Objectifs spécifiques
- Répérer les types de grtes représentatifs des Mollusques des genres
Bulinus et Biomphalaria où pourrait être introduit le Mollusque
Melanoides tuberculata et identifier les gîtes fournisseur du Mollusque
MelanoIdes tuberculata.
- Suivre dans les conditions de laboratoire:
L'évolution et la croissance des Mollusques lorsqu'ils sont isolés
ou associés ;
- Amorcer l'étude des actions réciproques entre Bulinus globosus,
Bulinus truncatus, Bulinus forskalii et MelanoIdes tuberculata.
- Etudier le régime hydrologique des grtes à Mollusques retenus.
-
III - METHODOLOGIE
Le matériel et les méthodes utilisés
sont ceux proposés par le Labora-
toire Danois des Bilharzioses. Tous les gastéropodes ramassés sont
examinés pour vérifier s'ils hébergent ou non des cercaires et quels
types.
En vue de déterminer leur période de ponte et d'étudier les grappes
d'oeufs, nous avons maintenu les Mollusques en élevage dans des aquariums.
Le matériel requis pour cet élevage est le suivant :
- Aquariums
- Eau de rivière ou eau de pluie
. . ./ . . .

- 46
- Laitue bouillie et séchée
- Nourriture pour chien
- Gravier et sable de rivière
Le mode opératoire est le suivant :
Les aquariums utilisés sont en matière plastique. Ils sont soigneusement
lavés avec l'acide chlorhydrique a 10 % qui détruit les Algues et
les Champignons, rincés à l'eau du robinet, recouverts d'une plaque
de verre pour empêcher les Mollusques de fuir. Les aquariums sont
ensuite remplis d'eau de source aux trois quarts et les Mollusques
y sont introduits.
Etude des actions réciproques des différentes espèces de gastéropodes
entre elles.
Il s'agit ici d'établir les interactions possibles entre deux espèces
de gastéropodes vivant dans le même milieu. Ces actions peuvent se
réfléter à travers la croissance et le taux de reproduction des espèces
en présence.
Matériel : 25 gastéropodes de chaque espèce (taille des coquilles : 3-4 mm)
5 aquariums
Laitue et nourriture pour chien pour nourrir les Mollusques
Mode opératoire
On emploie 800 ml d'eau de rivière pour chaque aquarium et on garde
10 gastéropodes.
Dans chacun des aquariums, les combinaisons suivantes sont établies
avec deux aquariums de chaque combinaison.
. . ./ . . .

-
- 47
LOT
r
NOMBRE DE L'ESPECE A 1 NOMBRE DE L'ESPECE B
1
10
0
II
8
2
III
5
5
IV
2
8
V
0
10
r I-
On donne de la nourriture aux Mollusques tous les deux jours. Le nombre
de grappes d'oeufs et le nombre d'oeufs pondus par les deux espèces
sont enregistrés une fois par semaine. Lorsqu'il s'avère différencier
morphologiquement les grappes d'oeufs, on identifie alors les embryons
après éclosion.
On mesure les gastéropodes à 0,l mm près, sous le microscope avec
un oculaire à calibrer (10 X).
Les Mollusques sont transférés dans de nouveaux aquariums après chaque
enregistrement. La durée de l'expérience a été de 10 semaines.
Chronologie des activités de terrain
Six sorties de 12 jours ont été effectuées dans le Nord et le Sud
du pays et ont permis de prospecter 8 gîtes dans 7 localités (Kara =
barrage et rivière ; Awandjello = ruisseau ; Wutodji, Agbelouvé, Gamé
et Kpoglo = cavités résultant d'emprunts de terre effectués lors du
bitumage d'axes routiers ; Kovié = périmètre rizicole).
Calendrier des sorties
Au Nord : 3 sorties de 3 jours chacune
1") - 30.10.89 au 02.11.89
ZO) - 07.03.90 au 09.03.90
3") - 18.01.91 au 20.01.91
. . . / . . .

- 48
Au Sud
: 3 sorties d'un jour chacune
1") - 18.01.90
ZO) - 07.02.91
3”) - 20.02.91
R E S U L T A T S
IV - SUR LE TERRAIN (tableau 1)
Parmi les huit gîtes prospectés, le barrage de Kara para?t être une
source d'approvisionnement du Mollusque MelanoIdes tuberculata alors
que les cavités résultant d'emprunts de terre effectués lors du bitumage
d'axe routiers de Gamé (présence de Bulinus globosus, Bulinus truncatus
et de Bulinus forskalii) et de Wutodji (présence de Biomphalaria pfeifferi
et Bulinus globosus) pourraient se prêter à un terrain d'essai de
lutte biologique.
Nous donnons ci-dessous les caractéristiques des différents gîtes.
4.1 - Gîte de Kara
La retenue d'eau est située entre la Maison du Parti et la Prison civile.
Le plan d'eau est une étendue d'environ 6 000 m2. Il présente une
abondante ceinture de Rosaceae sur les rives ; on observe des Althermantera,
des nymphea et des polygonaceae. L'eau est claire.
La baignade, le lessivage et la pêche y sont interdits.
On observe
la culture de riz et des pépiniires d'arbres fruitiers. L'eau est
puisée pour les usages domestiques.
Les Mollusques récoltés sont : Melanoïdes tuberculata, Bulinus globosus
et Biomphalaria pfeifferi. Les oiseaux rizicoles fréquentent la retenue.
. . . / . . .

- 49
Remarques sur ce gîtes
Des prélèvements ont été effectués en différents niveaux du gîte.
Fond :
- Melanoïdes
242
- Bulinus globosus
0
- Biomphalaria
0
Melanoïdes tuberculata se présente donc comme une espèce benthique.
Sur la végétation : - Mélànoïdes
0
Bulinus globosus
5
Biomphalaria pfeifferi 3
Melanoïdes tuberculata et les Mollusques cibles n'ont pas même niche
écologique.
4.2 - Gîte de Gamé : Carrière 1 et 2
Cette carrière présente deux mares situées à 50 mètres l'une de l'autre.
Ce sont des trous laisses après l'extraction de terre utilisée pour
la confection de la route Lomé-Atakpamé. La carrière est située à
3 kilomètres au Sud du village Gamé et à 150 mètres environ à l'Ouest
de la route Lomé-Atakpamé. La végétation est composée de Typha de
Nympheae, de Ceratophyllum et d'ALthermantera. L'eau est claire et
peu profonde. Le fond est gravlllonneux.
Les Mollusques récoltés sont : Bulinus globosus, Bulinus trancatus
et Bilphalaria pfeifferi.
Les oiseaux rizicoles fréquentent la carrière. La pêche et les activités
comme le lessivage y sont pratiqués mais la baignade y est interdite.
. . ./ . . .

- 50
TABLEAU DES RECOLTES DE MOLLUSQUES
ESPECES DE GASTEROPODES
VILLAGES
Bulinus
Bulinus
Bulinus
M e l a n
Biomphalaria o i d e s
(Gites)
globosus
truncatus
forskalii
pfeifferi
tuberculata
BARRAGEKARA
01.12.89
6
0
0
46
385
08.03.90
3
0
0
5
970
18.01.91
0
0
897
GA CARRIERE1
02.12.89
0
5
0
0
0
18.01.90
0
54
4
0
0
07.02.90
1
41
7
0
0
20.02.91
0
50
0
0
0
GAME CARRIERE 2
02.12.89
0
0
0
10
0
18.01.90
0
0
0
20
0
07.02.90
0
0
0
21
0
20.02.91
0
0
0
30
0
WUTODJI
02.12.89
32
0
0
345
0
18.01.90
10
0
0
383
0
07.02.90
12
0
0
393
0
20.02.91
14
0
0
293
0
AGBELODVE SDD
02.12.89
0
0
0
2
0
18.01.90
0
0
0
4
0
07.02.90
0
0
0
2
0
20.02.91
0
0
0
2
0
KOVIE (citerne)
18.01.90
183
07.02.90
5
20.02.91
30
RIVIERE KARA
01.12.89
63
AWANDJELO
01.12.89
23
0
0
79
0
08.03.90
130
0
0
167
0

- 51
4.3 - Retenue d'eau de Wutodji
Elle est située à 50 mètres du bord de la route Lomé-Atakpamé (côté Est)
entre les villages Gamé et Agbolouvé.
La végétation est composée de Typha et de graminées. L'eau est trouble
et peu profonde ; le fond est boueux et argileux. Les Mollusques récoltés
sont Biomphalaria pfeifferi et Bulinus globosus.
La culture maraTchère et le lessivage y sont pratiqués.
Remaraues
L'un de nos objectifs, la connaissance du régime hydrologique de
ces trois gîtes n'a pas pu être atteint en raison de lrinsuffisance
des fonds pour financer nos sorties sur le terrain.
V- EN LABORATOIRE
Nous avons ainsi l'évolution et la production de grappes d'oeufs des
Mollusques pulmonés -
Bulinus globosus, Bulinus truncatus et Biompha-
laria pfeifferi. -
-
Melanoïdes tuberculata étant vivipare, il a été très difficile de
suivre la production des petits sur même rythme que les pulmonés.
Son évolution a cependant été contrôlée.
Résultats
Nous avons enregistré la croissance et la production de grappes lorsque
les Mollusques sont élevés individuellement.
. . ./ . . .

- 52
a> - Croissance
Il n'y a pas d'irrégularité chez les espèces considérées (courbe 1)
b) - Production de grappes (voir tableau récapitulatif). Les espèces
étudiées présentent chacune sa période de ponte.
c> - Morphologie des grappes d'oeufs appartenant aux gastéropodes
d'eau douce.
Lors de l'étude de l'évolution des Mollusques considérés, nous avons
observé la morphologie de leurs pontes.
C l
- Techniaue d'étude
Les Mollusques en âge de déposer des pontes sont placés dans les aqua-
riums et nourris à la laitue stérilisée séchée ; cette alimentation
est complétée par de la nourriture pour chien ; au fur et à mesure
que les pontes sont déposées, on retire les Mollusques adultes de
l'aquarium et on les place dans un autre. A l'aide d'une spatule,
on décolle les grappes adhérées aux parois de l'aquarium et on procède
aux différentes observations et mesures.
c2 - Morphologie générale
Les grappes d'oeufs présentent une forme ovalaire plus ou moins arrondie
avec une faible dépression. Les oeufs sont déposés en forme de spirale
tournée dans le sens des aiguilles d'une montre dans une enveloppe
gélatineuse qui s'adhère à la paroi des récipients servant d'aquariums,
à la coquille des Mollusques et aux feuilles de laitue.
c3 - Taille des grappes d'oeufs
Chez Bulinus globosus de taille moyenne comprise entre 3,943 mm et
. . ./ . . .

TABLEAU D'ETUDE COMPARATIVE DES DIFFERENTES ESPECES ETUDIEES ISOLEMENT
ESPECES ETUDIEES
B. GLQBOSUS
B. PFEIFFERI
B. FORSKALII
B. 'JTRUNCATUS
4 x 2 nua
3X2mm
3X2mm
3x2mm
Taille des pontes
8 x 5 m m
7xsnun
4X3mm
5X4mm
9 à 10
10 à 11
11 à 12
6à7
Nombre d'oeufs d'une grappe
3 a 19
4 à 24
4 à 18
2 à 13
Taille des oeufs
0,8 à lmm
0,8 à 1 mm
0,6 à 0,7 mm
0,9 à lmm
Nombre de pontes mois par 10
par
Mollusques
7 7
392
151
346
Nombre de nouveaux nés mois
par
690
4 262
5 137
2 422
Période d'incubation
9 à 10 jours
9 a 10 jours
9 à 10 jours environ
9 à 10 jours
Environ 2 mois
36 jours à la
26 à 27 jours
1 mois environ
Période et taille de maturité
à la taille
taille
à la taille
à la taille
6à7m
4 à 4,5 mm
3,s à 4 mm
3à4mm
Taille moyenne des Mollusques étudiés
9nml
9,s mm
9mm
7mIl-I
L
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I
I

- 54
et 2,3-5,l mm, le nombre d'oeufs d'une grappe varie entre 3 et 19,
les oeufs mesurant en moyenne 0,99 mm.
Chez Biomphalaria pfeifferi de taille moyenne de 9,5 mm, les grappes
d'oeufs mesurent 2,66 à 7,36 mm sur 2,03 à 4,90 mm. Le nombre d'oeufs
varie alors entre 4 et 24, et les oeufs mesurant en moyenne 0,95 mm.
Chez Bulinus truncatus de taille moyenne de 7 mm, les grappes d'oeufs
mesurent 2,80-5,60 mm sur 2,2-5,l mm. Le nombre d'oeufs d'une grappe
varie entre 2 et 13, les oeufs mesurant en moyenne 0,98 mm.
Comme le montrent les dessins des grappes d'oeufs d'une part et les
diagrammes de dispersion de l'autre, il est difficile d'identifier
sur le terrain, les différentes espèces à partir des grappes d'oeufs.
Une méthode plus sûre d'identification consiste à faire incuber les
oeufs jusqu'à l'obtention des jeunes Mollusques qui sont plus faciles
à identifier.
Mollusques élevés en association
Nous avons fait des observations sur la production d'oeufs, la croissance
des espèces Bulinus globosus et Biomphalaria pfeifferi vis-à-vis de
MelanoIdes tuberculata.
a> - Bulinus globosus vis-à-vis de Melanoïdes tuberculata
a.11 - Production d'oeufs
Pendant 10 semaines, le lot 1 a produit en moyenne 17 oeufs par Mollusques,
par grappe et par semaine, le lot II : 19, le lot III : 23 et le lot IV :
22. Dans le lot 1 témoin, on note une évolution normale à partir de
la troisième semaine mais la production d'oeufs est inférieure à celles
. . . / . . .

-
-
des individus mis en association.
Dans le lot III où se trouvent en présence cinq Mollusques de chaque
-
espèce, nous avons observé une forte production d'oeufs entre la deuxième
et la huitième semaine ; la production demeure supérieure à celle
observée dans le lot 1 témoin.
-
Conclusion
Dans les conditions expérimentales de nos manipulations, il a été
constaté qu'en situation allopathrique, les espèces produisent moins
d'oeufs qu'en situation sympathrique. Le Mollusque Melanoïdes n'a donc
pas d'influente négative sur la production d'oeufs du Mollusque Bulinus
globosus.
-
Croissance
La taille des Mollusques du lot 1 témoin est inférieure à celle des
-
Mollusques des autres lots. Le lot III montre une croissance supérieure
à celle des autres lots..Le même phénomène s'observe dans la production
-
d'oeufs de ce même lot.
b) - Biomphalaria pfeifferi vis-à-vis de MelanoIdes tuberculata
b.1 - Production d'oeufs
Pendant dix semaines, le lot 1 a produit en moyenne 13 oeufs par Mollusque,
par grappe et par semaine ; le lot II : 14 ; le lot III : 11 et le
lot IV : 11.
Pour ces deux espèces en associations, nous avons observé ce qui suit :
-
Biomphalaria pfeifferi semble produire plus d'oeufs dans le lot II que
dans les lots III et IV où les courbes de production d'oeufs sont
-
presque superposables.
*.. /. . .

- 56
Dans le lot 1 témoin, la courbe de production est en dent de scie
mais rompue à la quatrième semaine. D'une manière générale, la production
est plus forte dans les lots III et IV.
Conclusion
En conclusion, le Mollusque MelanoIdes tuberculata ne semble pas avoir
une influence négative remarquable sur la production d'oeufs de
Biomphalaria pfeifferi.
Croissance
La taille des Mollusques Biomphalaria pfeifferidu lot IV témoin et
celles des individus mis en association sont sensiblement confondues.
Quant à Melanoïdes tuberculata, les* individus du lot 11 présentent une' crois-
.
sance supérieure à celle des individus du lot V témoin. Mélanoïdes tubercula
.-
..,
_.._
..
ne semble pas avoir une influence négat.ive remarquable sur la croissance de
Biomphalaria pfeifferi.
CONCLUSION GENERALE
Les observations faites au laboratoire sur la ponte, la croissance
et les actions réciproques que pourraient avoir Melanoïdes tuberculata
en association avec Bulinus globosus ou Biomphalaria pfeifferi, nous
révèlent ce qui suit : MelanoIdes tuberculata ne semble pas avoir
une influence négative probante ni sur la production d'oeufs ni sur
la croissance en taille de Bulinus globosus ou Biomphalaria pfeifferi.
Les observations faites sur le terrain et en laboratoire, nous ont
par ailleurs démontré que Melanoïdes tuberculata est avant tout une
espèce benthique alors que Bulinus globosus et Biomphalaria pfeifferi
préfèrent s'accrocher à la végétation morte ou vivante.
. . . / . . .

- 57
Nous avons par ailleurs constaté sur le terrain à Kara (rivière) et
-
à Kolokope (fl euve Mono) une cohabitation pacifique entre Melanoïdes
tuberculata, Bulinus globosus et Biomphalaria pfeifferi. Toutefois,
-
il s'agit dans ces cas de cours d'eau (ou de milieu ouvert). Il serait
donc indispensable d'introduire Melanoïdes tuberculata dans des gîtes
a Bulinus globosus et Biomphalaria pfeifferi constitués par des collections
'-
d'eau non ouvertes. Il serait par ailleurs envisageable de conduire
nos expériences aussi bien en laboratoire que sur le terrain avec
MelanoIdes tuberculata importé (non d'origine togolaise).
Une autre conclusion utile que nous avons pu tirer de notre étude
est la suivante : après avoir décrit et mesuré
les grappes d'oeufs
des Mollusques appartenant aux genres Bulinus'et Biomphalaria nous
sommes en même de dire qu'il n'est pas facile d'identifier ces Mollusques
à partir des grappes d'oeufs récoltées sur le terrain. La meilleure
façon de procéder à leur identification serait l'étude des coquilles.
-
-
-

RECHERCHES MENEES
AU SENEGAL

E T U D E A U
S E N E G A L
IMPACT DES AMENAGEMENTS HYDRO-AGRICOLES ET DU
BARRAGE DE DIAMA SUR L'EPIDEMIOLOGIE DES
BILHARZIOSES HUMAINES ET ANIMALES DANS
LA REGION DU DELTA DU FLEUVE SENEGAL
ET DU LAC DE GUIERS :
REPARTITION, ECOLOGIE ET ROLE
EPIDEMIOLOGIQUES DES MOLLUSQUES

EQUIPE DE RECHERCHE
- Oumar Talla DIAW (Coordonnateur du projet), Chercheur
- Georges VASSILIADES, Chercheur
- Mouhamadane SEYE, Assistant de Recherche
- Youssoupha SARR, Technicien
Service de Parasitologie, Laboratoire National
de 1'Elevage et de Recherches Vétérinaires - ISRA
B.P. 2057 - DAKAR-HANN.

- 61
IMPACT DES AMENAGEMENTS HYDRO-AGRICOLES ET DU
BARRAGE DE DIAMA SUR L'EPIDEMIOLOGIE DES
BILHARZIOSES HUMAINES ET ANIMALES DANS
LA REGION DU DELTA DU FLEUVE SENEGAL
ET DU LAC DE GUIERS :
REPARTITION, ECOLOGIE ET ROLE
-
EPIDEMIOLOGIQUES DES MOLLUSQUES
La région du Fleuve Sénégal est située dans la zone sahélienne Caractéris&e
-
par une longue saison sèche de novembre à juin, et une pluviométrie défavo-
rable. Elle est composée par la Vallée (de Bakel à Dagana) et par le Delta
-
(De Dagana à Saint-Louis) et par le Lac de Guiers.
-
Cette zone est le siège de nombreux aménagements hydro-agricoles, elle abrite
aussi le barrage antisel de Diama qui permet d'avoir de l'eau douce pendant
toute l'année dans le Delta.
Le réseau hydrographique est constitué par le Fleuve Sénégal, les marigots
-
défluents et le Lac de Guiers. Le régime du fleuve est de type tropical pur.
Des petits barrages sont réalisés au niveau des bras du fleuve (Lampsar,
Gorom, Kassak et Djeuss) et ont permis d'alimenter l'axe d'irrigation Gorom,
Lampsar et Djeuss.
Depuis l'avènement du barrage de Diama, cette zone est en pleine évolution,
-
de nouveaux périmètres irrigués se créent et d'anciens sont réaménagés.
Toutes ces modifications écologiques influent directement sur l'évolution des‘
vecteurs de certaines maladies dites "hydriques".
C'est dans le cadre de ces transformations et de leur impact sur la santé
humaine et animale qu'il faut étudier l'évolution des Mollusques et leur
rôle épidémiologique dans la transmission des bilharzioses.
. . . / . . .

- 6 2
CARTE ADMINISTRATIVE
Ctic n” 1 : LocaLbtion d e La
DU SENEGAL
zone d’kttcde
. . . . . . . . .
LIMES ETATS
LMITES REGIONS
CHEF LIEU REGK)N
Z O N E D’ ETUDE
ECHELLE II 3 Ooo oo
MAURITANIE
REGION DE
l
. .
. . . . .
. l
.
GUINEE BISSAU
:
REPUBLIQUE DE GUINEE

- 63
MATERIEL ET METHODE
1. Zones d'étude (cf. carte n"2, page 81)
Le Delta et le Lac de Guiers constituent notre domaine d'étude et se compo-
sent de 5 grandes localités comprenant différents points d'eau (fleuve, mari-
gots > mares, canaux d'irrigation, drains, etc...).
a) Richard-TO11 :
____--------
C'est une zone avec d'anciens am'énagements agricoles et des périmètres irri-
gués rizicoles. Elle abrite un grand casier à canne à sucre (Compagnie Sucrièrt
Sénégalaise, C.S.S.), qui, par ses nombreux canaux d'irrigation et drains
L
recouvre une bonne partie des terres de Rosso à Dagana.
En plus du Fleuve qui longe toute la zone, il y a le marigot de la Taouey qui
serpente dans la ville et reliait le Fleuve au Lac de Guiers, son tracé a
été rectifié par un canal plus direct
(le canal de la Taouey).
b) Rosso :
-----
C'est une zone qui est bordée par le Fleuve Sénégal. On note quelques aménage-
ments rizicoles et une partie du casier de canne à sucre de la C.S.S.
c) Ross-Béthio :
-----------
C'est une zone avec de grands périmètres irrigués rizicoles. Il y passe un
bras du fleuve : le Gorom.
d) Le Lampsar :
--_-------
C'est la vallée
du Fleuve,le Lampsar. Les aménagements hydro-
agricoles y sont peu importants.
. . . / . . .

-
- 64
e) Le Lac de Guiers *
---------------- *
C'est une vaste étendue d'eau reliée au fleuve par le canal de la Taouey au
_
niveau de Richard-Tell.
-
Le Lac est ceinturé par de nombreux villages, et les aménagements agricoles
s'y développent de plus en plus.
2. Systèmes épidémiologiques et sites de prospection
Les différents points d'eau (fleuve, marigots, mares, canaux d'irrigation et
drains) constituent les milieux aquatiques où sont recherchés les Mollusques. -
Suivant leur nature, ils constituent 3 systèmes aquatiques ou épidémiologiques
- "système aquatique aménagé" constitué entièrement par les canaux d'irrigation
et les drains (système irrigué)
- "système aquatique des mares temporaires" constitué par les mares temporaires
résultant de l'eau des pluies.
- "syst&m aquatique naturel" constitué par le fleuve, le marigot et le lac.
Ces 3 milieux aquatiques constituent les systèmes épidémiologiques où sont
-
choisis les sites de prospection malacologique en fonction de leur fréquenta-
tion humaine et animale.
Un total de 22 sites ont été choisis et répartis ainsi au niveau des 3 systèmes
- 9 sites dans le "système aquatique naturel"
- 6 sites dans le tlsystème aquatique aménagé"
-
- 7 sites dans le "système aquatique des mares temporaires".
Le fonctionnement de ces 3 systèmes épidémiologiques varieen fonction de la
-
nature du point d'eau.
Le système aquatique naturel est permanent, le système aménagé dépend du pro-
gramme cultural et du régime d'irrigation, alors que celui des mares tempo-
raires est directement dépendant de l'abondance des pluies et de la nature
du sol.
. . ./ . . .

__
- 65
-
La végétation aquatique (nature, abondance) dépend de la nature du point d'eau.
En général, le "système aquatique naturel" est plus riche en végétation, mais
dans certaines localités on trouve des "systèmes aménagés" avec de l'eau en
permanence favorable aux plantes aquatiques.
-
L'importance de ces points d'eau varie en fonction du système aquatique et sur-
tout de la localisation géographique.
i”
La fréquentation dépend de la nature du point d'eau et de sa situation par
rapport aux agglomérations villageoises.
C
3. Etude malacologique
En 1989, il y a eu 2 prospections qui ont permis d'identifier les sites et de
faire une première étude qualitative des Mollusques. Par la suite, l'étude
quantitative a été réalisée en janvier, juillet, décembre 1990 et en avril
1991.
Tous les Mollusques susceptibles d'intervenir dans l'épidémiologie des trémato-
doses humaines et animales sont récoltés et une attention particulière est por-
tée vers les Bulinidae et les Planorbidae qui sont hôtes intermédiaires de
Bilharzioses.
La récolte est faite par 2 personnes avec des pinces et des épuissettes pendant
20 minutes. Les Mollusques récoltés représentent l'abondance relative, et on
exprime la densité par le nombre de Mollusques ramassés par personne et par
unité de temps soit (Mollusques/Homme/Heure).
Quelques caractéristiques écologiques des sites sont relevées, (climat, végéta-
tion, température, pH, supports, etc...).
a) Identification des Mollusques -Abondance et variation saisonnière
__________--__-----------
---------------------------------------
Tous les Mollusques récoltés sont répertoriés par sites et sont ramenés au
Laboratoire pour une étude complète.
. . . / . . .

-
- 66
Ils sont identifiés suivant le clef de Mandahl Barth et Brown, puis ils sont
comptés et classés par sites et par système épidémiologique.
Puis on détermine l'abondance relative au niveau de chaque site et système
épidémiologique,
de même que la densité. Ainsi, cela permet de suivre l'évolu-
tion malacologique au niveau des systèmes épidémiologiques durant les 4 périodes
d'étude.
b) Rôle éeidémiologigue
-_---- -------- - -e
Après l'identification et la séparation par sites, ces Mollusques sont réguliè-
rement testés pour étudier leur infestation. Ils sont mis individuellement
_
dans des pilluliers avec un peu d'eau distillée, puis exposés sous la lumiere
du jour, ou celle d'une lampe pendant 20 à 30 minutes pour favoriser l'émis-
sion des cercaires.
Les cercaires sont déterminées (par chétotaxie etfou la clef de Frandsen, ou
-
infestation expérimentale d'animaux) et seules les infestations à furcocer-
caires de type Schistosoma sont tenues en compte. Schistosoma bovis, S.curas- -
soni, S.haematobium et S. mansoui sont les seuls, Schistosomes rencontrés au.
_.--
Sénégal (les 2 premiers chez le bétail, et les 2 derniers chez l'homme).
-
.L
.,.
Le taux d'infestation est ainsi exprimé au niveau de chaque espèce de Mollus- -
que, puis au niveau de chaque site et système épidémiologique.

-67
RESULTATS
1. Caractéristiques des sites et systèmes épidémiologiques
Les variations de pH et de température n'ont pas été importantes d'un site a
un autre et d'un système épidémiologique à un autre (les pH ont varié de 6,4
à 6,8). Cependant, les températures ont varié d'une période à une autre (celles
d'avril et de juillet sont plus élevées (27 à 32") que celles de janvier et
décembre (20 à 25").
La végétation aquatique se compose de Pistia, Nymphea. Ceratophyllum, de quel-
ques graminées et Cyperus. Il y a des Typha mais surtout dans la zone de
Richard-TO11 (canaux d'irrigation) et au niveau du Lac de Guiers.
Cette végétation est plus variée et plus importante au niveau du Ilsystème amé-
C
nagé". Au niveau du système naturel, elle varie d'une localité à l'autre (le
lac de Guiers et le marigot de la Taouey sont plus riches que les bords du
Fleuve Sénégal).
Les pluies étant peu abondantes dans cette zone, les mares temporaires n'ont
pas souvent beaucoup d'eau, et elles ne durent pas longtemps. A part quelques
Nymphea, la végétation y est presque nulle.
Cependant,
tous ces points d'eau sont souvent fortement fréquentés par les
populations humaines pour des activités domestiques, récréatives et diverses.
Ils servent aussi de points d'abreuvage pour le bétail.
Il faut signaler l'importance du "système aménagé" qui, dans certaines localités
constitue la meilleure source en eau. De ce fait, toutes les agglomérations y
convergent. C'est aussi le sort de quelques mares temporaires situées à certains
carrefours des parcours des pasteurs. D'autres mares sont situées au bord des
axes routiers et résultent d'emprunts de terre ou fosses occasionnés
par des
travaux de construction.
. . ./ . . .

- .68
2. Mollusques récoltés (cf. tableau n"l)
Seuls les gastéropodes pulmonés ont été récoltés, et l'étude a été axée sur
ceux intervenant dans la transmission des bilharzioses humaines et animales. _
a) Famille des L;ymnaeidae
-_----------- ---;~'-
- Genre Lymnaea Lamark, 1790
. Lymnaea natalensis (Krauss, 1848)
b) Famille des Planorbidae
-----------N-------e---,
- Genre Biomphalaria Preston, 1910
. Biomphalaria pfeifferi (Krauss, 1848)
- Genre Gyraulus Charpentier, 1817
. Gyraulus costulatus (Krauss, 1848)
c) Famille des Bulinidae
---------------------
- Genre Bulinus Müller, 1781
. Bulinus senegalensis (Müller, 1781)
. Bulinus globosus (Morelet, 1866)
. Bulinus forskalii (Ehrenberg, 1831)
. Bulinus truncatus (Adouin, 1827).
Ce sont les sept espèces de Mollusques rencontrés dans les différents sites
de prospection, et ils sont souvent associés à certaines plantes aquatiques
-
ou accrochés sur divers débris leur servant de supports.
En plus de ces Pulmonés, certains Prosobranches surtout Bellamya unicolor et
Melanoides tuberculata sont souvent rencontrés. Leur abondance et leur frii-
quence varient d'un site à un autre et surtout d'unsyst&&id&niologique
àun autre
Ils sont plus nombreux au niveau du Lac et du Fleuve (système aquatique nature
. . ./ . . .

- 69
Les bulins sont plus représentés dans cette faune malacologique (4 espèces
sur 7), ils se rencontrent dans presque tous les sites et les différents sys-
tèmes épidémiologiques. B. truncatus est l'espèce la plus fréquente et la plus
abondante.
Les Lymnées et les Biomphalaria sont des espèces plus sensibles et plus exi-
gentes,
leur répartition est plus restreinte (cf. tableau n'l). Cependant, avec
les modifications écologiques dans la zone (aménagements, barrages, etc...), on
assiste à une prolifération de ces Mollusques et à une colonisation de nouveaux
biotopes devenus favorables.
3. Répartition et abondance relative au niveau des différents
systèmes épidémiologiques (cf. tableau n"l, page 77)
Au niveau de ces 3 systèmes épidémiologiques, ce sont surtout les Lymnées,
les Biomphalaria et les Bulins qui sont les 3 groupes de Mollusques rencontrés.
Parmi les bulir&, B, truncatus est dominant.
C'est au niveau des 2 systèmes épidémiologiques :"Système aquatique naturel"
et "système aquatique aménagé" que les Mollusques sont plus nombreux et plus
fréquents. Dans le "système des mares temporaires", seul B. senegalensis a été
récolté et en petite quantité.
Durant les 4 prospections dans les différentes localités, il a été récolté
2 882 Mollusques Pulmonés :
- Lymnaea natalensis : 456 specimens soit 16 %
- Bulinus sp
: 882 specimens soit 31 %
- Biomphalaria pfeifferi : 1 544 specimens soit 53 %.
Les Lymnées sont plus abondantes dans le "système aquatique naturel" avec 75 %
et les 25 % sont en zone aménagée. Aucune Lymnée n'a été récolté dans le
"système des mares temporaires".
L'étude est axée sur les Bulins et les Biomphalaria qui sont susceptibles
d'intervenir dans la transmission des bilharzioses humaines et animales.

.d
-70
a) Répartition et abondance relative
-------------------- -------------
- Les Biomphalaria sont plus nombreux et ont une répartition limitée dans le
système naturel et système aménagé :
. Système naturel :
411 specimens soit 27 %
. Système aménagé : 1 133 specimens:soit 73 %
- Les 4 espèces de bulins n'ont pas la même abondance et sont inégalement
répartis dans les différents systèmes :
-
,495 en zone naturelle (68 W)
* B. truncatus (723 specimens) dont<228 en zone aménagée
82 %
(32
%>
-
726 en zone naturelle (40 %>
. B. forskalii (65 specimens) dont
7 %
<139 en zone aménagée (60 X)
,14 en zone aménagée (25 X)
. B. senegalensis (55 specimens) dont dA41 en zone mares temporaires
6 %
soit (75 W)
-
. B. globosus (39 specimens) tous en zone aquatique naturelle
4 %
- C'est dans le "système épidémiologique aménagé" que l'on rencontre le plus
-
grand nombre de Mollusques (58 % de l'ensemble des 3 systèmes) soit 1 414
Pulmonés qui se répartissent ainsi :
. 1 133 Biomphalaria représentant les 80 % des Mollusques du Système
.
281 Bulins soit les 20 % qui se répartissent ainsi :
- 228 B. truncatus (81 % des bulins)
- 39 B. forskalii (14 % des bulins)
- 14 B. senegalensis (5 %.des'j+ins).
--
- Le système aquatique naturel possède les 40 % des Mollusques soit 971 compre-
nant :
-
- 411 Biomphalaria soit 42 % des Mollusques du système
- 560 Bulins soit 58 % dont la répartition est :
. . ./ . . .

- 71
- 495 B. truncatus (88 % des bulins)
- 39 B. globosus ( 7 % des bulins)
- 26 B. forskalii ( 5 % des bulins).
- Le "système des mares temporaires" héberge la plus faible quantité de Mollus-
ques, les 2 % restant soit 41 bulins composés d'une seule espèce B. senega-
lensis.
On constate que les Biomphalaria sont plus nombreux et plus fréquents dans le
"système aquatique aménagé", alors que les bulins avec prédominance B. truncatus
sont plus abondants dans le système aquatique naturel.
b) Répartition dans le temps. Dynamique des EoEulations
__ ____________--------------------------
- ------me
L'évolution malacologique au niveau du "système des mares temporaires" est
particulière et dépend de l'abondance des pluies. C'est uniquement durant les
c
3 premières périodes de prospection (janvier, juillet et décembre 1990) que
ces mares ont eu de l'eau, dont la quantité diminue au fur et à mesure qu'on
s'éloigne de la saison des pluies. Au total, il y a eu peu de Mollusques (41)
qui ont été récoltés en juillet (24 %) et en décembre (76 X). Ce sont des
B. senegalensis bien adaptés à ces biotopes temporaires.
Pour ce qui est des 2 autres systèmes épidémiologiques, qui ont de l'eau en
permanence,
le maximum des Mollusques ne se situe pas à la même période.
Dans le "système aquatique naturel", c'est en avril où sont récoltés le plus
grand nombre de Mollusques (49 % dont les 26 % sont des bulins) et en décembre
où la population est la plus faible (8 X) (cf. tableau n"3, page 79).
Dans le "système aménagé", le maximum est atteint en janvier (50 % des Mollus-
ques dont les 46 % sont constitués par les Biomphalaria), puis en juillet, il
y a 31 % des Mollusques avec prédominance des Biomphalaria. C'est en décembre
où la population est la plus faible (5 X) (cf. tableau n"2, page 79).

- 74
Une étude plus complète intégrant tous ces 3 systèmes devrait durer 12 à 24
-
mois avec des prospections régulières mensuelles.
-
Ainsi, tous les facteurs (climatiques, régime d'irrigation, etc...) seraient
_-
pris en considération pour mieux étudier les variations saisonnières.
-
Cependant,
cette étude a permis d'obtenir d'importants résultats quant à la
-
répartition des Mollusques et leur abondance relative dans les systèmes épidémio
logiques.
-
Dans cette zone d'étude, ce sont les Biomphalaria qui prédominent et sont
plus fréquents et abondants dans le système aménagé particulièrement dans la -
localité de Richard-Tell;
Dans d'autres canaux d'irrigation et drains du Delta, ce sont les bulins qui
sont les plus nombreux.
:"
Les Biomphalaria avaient une répartition très restreinte au niveau du Delta, u- -
localisée en 2 ou 3 points et en petits nombres. Son aire de répartition s'est-
agrandie,
et on assiste depuis un an à son extension au niveau du Fleuve
Sénégal à Richard-TO11 et des marigots du Gorom et du Lampsar.
wu-
Seule la bilharziose urinaire était connue au niveau du Delta, et en petits
2
foyers. C'est à partir de 1988-1989 que la bilharziose intestinale est déclarée
dans cette zone, localisée surtout à Richard-Toll avec de fortes prévalences
-
u
allant de 40 à 90 A: dans certains quartiers.
Des Mollusques infestés sont trouvés au niveau du Lac de Guiers {Mbane, Senda)-
*
et à Ross-Béthio.
J>
-
Avec le développement de l'irrigation et la multiplication des aménagements
dans le Delta et le Lac de Guiers, les risques d'extension de cette maladie _
deviennent de plus en plus grands.
Parallèlement,
chez le bétail, on assiste au développement de certaines affec-
tions liées à l'eau surtout la Distomatose, les Schistosomoses et Paramphisto
moses. Les conditions sont devenues favorables aux Mollusques hôtes intermé- --
diaires
: Lymnaea natalensis, B. truncatus, B. globosus, B. forskalii et
B. senegalensis.
-

- 75
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Cette étude a permis d'actualiser la répartition et l'abondance des Mollusques
hôtes intermédiaires de Schistosomes de l'homme et du bétail au niveau du Delta
et Lac de Guiers.
Cette zone est en pleine évolution en ce qui concerne la culture irriguée et
les aménagements hydro-agricoles.
On assiste à une pillulation des Mollusques qui ont trouvé des conditions favo-
rables pour leur installation et leur extension.
Cette situation correspond à un développement de certaines trématodoses surtout
les Bilharzioses et la Distomatose.
Richard-TO11 est le siège de la première épidémie de bilharziose intestinale
à s. mansoni avec souvent de fortes prévalences.
La bilharziose urinaire qui existe depuis longtemps mais en petits foyers de
faibles prévalences, risque de prendre de l'importance car les bulins hôtes
intermédiaires potentiels sont présents.
C'est au niveau du Lac de Guiers à Mbane où l'on enregistre le plus grand
foyer de Distomatose ovine.
Tous ces systèmes épidémiologiques : système aquatique naturel, système irrigué
et système de mares temporaires constituent des zones à risques de transmission
des bilharzioses.
Une lutte efficace doit être entreprise contre les Mollusques surtout au
niveau des aménagements afin de limiter leur développement et de réduire la
transmission.
. . . / . . .

- 76
En même temps, des mesures d'accompagnement s'avèrent nécessaires (construc-
tion de latrines, éducation sanitaire, adduction d'eau, etc...).
Dans tout projet d'aménagement hydro-agricole, il doit exister nécessairement
un volet d'étude et de suivi "santé et environnement". Ceci permettra de
limiter les impacts négatifs des aménagements et de suivre l'évolution de la
faune vectrice afin de pouvoir lutter à temps.
Ce volet "santé et environnementn
permettra de faire une étude plus complète
(multidisciplinaire) afin d'évaluer les impacts des aménagements sur la
pathologie de l'homme et du bétail.

I
i
I
I
I
I
il
I
I
ï
I
1
I
I
I
I
I
t
i
l
Tableau no1 : Distribution des Mollusques dans les différents systèmes épidémiologiques
Localités
Système : Zone naturelle
Système : Zone aménagée
Système : Mares temporaires
l- Fleuve
l- Casier C.S.S.
l- Degue Garand
Lymnaea natalenis
. Lynmaea natalensis
* B. senegalensis
1
B. truncatus
. B. forskalii
Richard-TO11
B. senegalensis
. B. truncatus
2- Mbardial
Biomphalaria pfeifferi
. Biomphalaria pfeifferi
. B. senegalensis
2 - Marigot et Canal de la Taouey
2- Canal d'irrigation principal
. Corbicula sp
Lymanaea natalensis
. Lymnaea natalensis
3- Carrière
-> Négatif
B. truncatus
. B. truncatus
Biomphalaria pfeifferi
. Biomphalaria pfeifferi
II
3- Fleuve => Négatif
3- Canal d'irrigation C.S.S.
Rosso
. Lymnaea natalensis
. B. truucatus
. Biomphalaria pfeifferi
4 - Telle1 (Marigot Lampsar)
4 - Ross Bethio (Irrigation %ED)
5- Sarene +===> Négatif
. Lymnaea natalensis
. Lymnaea natalensis
. Biomphalaria pfeifferi
. B. truncatus
III
5 - Pont Demba (Marigot Lampsar)
5- Boundoum (IrrFgation SAED)
6 - Windou Guiros
Ross-Béthio
. B. truncatus
. Lymnaea natalensis
s B. senegalensis
. B. forskalii
6- Boundoum barrage (Marigot Lampsar)
. Lymnaea natalensis
7 - ROSS Béthio (Marigot Lampsar)
I Lyntnaea natalensis
. B. truncatus
. Biomphalaria pfeifferi
8 - Mbane (Lac de Guiers)
6- Pompage Senda (Irrigation)
7 - Mare Senda
IV
. B. truncatus
Lymuaea natalensis
(Corbicula sp)
Lac de Guiers
. B. forskalii
: B. forskalii
. Biomphalaria pfeifferi
I Biomphalaria pfeifferi
. Cyraulus costulatus
. Cyraulus costulatus
9 - Fleuve (Lampsar)
V
. Lymnaea natalensis
Lampsar
. B. forskalii
. B. globosus
. Gyraulus costulatus
1

Tableau no2 : Evolution malacologique dans les systèmes épidémiologiques :
Zone aménagée (canaux d'irrigation et drains)
Janvier 1990
Juillet 1990
Décembre 1990
Avril 1990
Richard-TO11
1) Casier C.S.S.
(Intérieur)
108
29 B.t.
137
95
45 B.t.
280
21
2 B-t.
46
4
6 B.t.
28 B.f.
57
2)
Richard-TO11
Canal d'irrigation
382
0
382
80
35 B.t.
230
12
0
24
10
1 B-t.
17
(extérieur)
Rosso
3)
Irrigation C.S.S.
103
22 B.t.
125
39
42 B.t.
162,
7
2 B-t.
18
8
1 B-t.
14
Ross-Béthio
4)
0
0
0
0
15 B.t.
30
0
3 B-t.
10
0
5 B.t.
Irrigation SAED
2 B-8.
3 B-f.
12
Ross-Béthio
5) Boundoum
0
5 B-t.
5.
0:
7 B.f.
14 1
0
3 B-t.
6
0-
5 B.t.
8
Irrigation
6)
Lac de Guiers
Pompage SENDA
62
1 B-t.
63
78
7 B.t.
170
2
12 B.s.
28
122
0
183
TOTAL
655
56 B.t.
292
144 B-t.
42
10 B-t.
144
18 B.t.
1 B.f.
7 B.f.
14 B.s
31 B-f.
% espèce et période
par par
46,32 % 4,03 %
20,65 %
10,67 %
2,97 %
1,69 %
10,18 %
3,46 %
Total général 1 414 Mollusques
B.pf : Biomphalaria pfeifferi
B-t.
: Bulinus truucatus
B.f. : Bulinus forskalii ,
B.S. : Bulinus senegalensis.
Densité = Nombre de Mollusques
récoltés par personne/heure.
,
I
I
1
l
I
I
I
l
I
1

I
I
1
I
I
t
l
I
I
D
ï
I
1
I
1
I
i
Tableau no3 : Evolution malacologique dans les systèmes épidémiologiques :
Zone aquatique naturelle (Fleuve - Marigots)
Janvier 1990
Juillet 1990
Décembre 1990
Avril 1990
Richard-TO11
1)
Fleuve Sénégal
2
73 B.t.
75
3
30 B.t.
6 6
5
0
10
0
179 B.t.
269
Richard-TO11
2)
Taouey (marigot, canal)
43
33 B-t.
76
41
2 B-t.
86
2
6 B.t.
16
7
26 B.t.
50
Rosso
3)
Fleuve Sénégal
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
Ross-Béthio
4)
Tillel (Marigot)
4
0
4
32
0
64
0
0
0
6
4 B.t.
15
Ross-Béthio
0
3 B-t.
3
37
9 B-t.
5)
1 B.f.
94
0
0
0
22
12 B-t.
51
Pont Demba (Marigot)
6)
Ross-Béthio
Boundoum (Marigot)
1
0
1
10
1 B.t.
22
2
0
4
4
4 B.t.
12
7)
Ross-Béthio
Rosso-Béthio (Marigot)
26
12 B.t.
78
163
6 B.t.
254
1 B-f.
Lac de Guiers
8)
Mbane (Lac)
0
48 B.t.
62
0
32 B.t.
64
0
14 B-t.
34
0
1 B-t.
1
14 B.f..
3 B.f
Lampsar
9)
Lampsar (Marigot)
0
3 B.g.
4
0
1 B.f.
2
1
5 B-g.
22
0
31 B.g.
47
1 B.f.
5 B-f.
157 B.t.
74 B-t.
32 B-t.
232 B-t.
TOTAL
50
15 B.f.
123
2 B-f.
36
9 B-f.
202
31 B-g.
3 B.g..
5 B-g.
% par espèce et période
par
5,14 %
la,02 %
12,66 %
7,82 %
3,70 %
4,73 %
20,ao %
27,0a 8
Total général 911 Mollusques
B.@f.: Biomphalaria pfeifferi
B.f. : Bulinus forskalii
B.g. : Bulinus globosus
B.t. : Bulinus truncatqs
B.s. : Bulinus senegalensis

- 80
Tableau no4 : Rôle épidémiologique des Mollusques :
Taux d'infestation des Biomphalaria pfeifferi
1. Système épidémiologique zone naturelle
Janvier 1990
Juillet 1990
Décembre 1990
Avril 1990
Nb deIHl~+NbdeMollusqw
+~Nb&kblw + Nbd-Mol-t
-
Localités - Sites
NbdeHl..testks
Nb&kHJ..testés
fb&Moll.tes&
rd de ml. testés
1)
Richard-Tell
Fleuve
OI2 = 0 %
0/3 = 0 %
OI5 = 0 %
OI0 = 0%
2)
Richard-TO11
Taouey (Marigot-Canal)
2143 = 4,65 %
2141 = 4,87 % , 012 = 0 %
,0/7 = 0%
,
3)
Rosso
Fleuve
OI0 = 0 %
o/o = 0 %
4)
Ross Béthio
Telle1 (Marigot)
OI4 0
=
%
0/32 = 0 %
5)
Ress Béthio
Pont Demba (Marigot)
OI0 =O%
0/37 = 0 %
OI0 = 0 %
OI22 = 0
%
I
I
-
6)
Ross Béthio
Boundoum (Marigot)
OI1 = 0 %
O/lO = 0
,%
OI2 = 0 %
OI4 = 0 %
7)
Ross Béthio
Ross Béthio (Marigot)
OI0 =O%
OI0 = 0 %
0126 = 0 %
0/163= 0 %
-
8)
Lac de Guiers
OI0 = 0 %
Mbane (Lac)
OI0 = 0 %
OI0 = 0 %
OI0 = 0 %
-
9)
Lampsar
OI0 = 0 %
Lampsar (Marigot)
OI0 = 0 %
OI0 =O%
OI1 = 0 %
I
I
Infestation globale
2150 = 4
%
par période
2/123= 1,62 %
0136 = 0 %
1/202= 0,49 %
II. Système épidémiologique zone aménagée
Janvier 1990
Juillet 1990 Décembre 1990
Avril 1990
Taux d'infestation
Nb Mollusques + Nb Mollusques + Nb Mollusques + Nb Mollusques ‘1
Nb testés
Localites - Sites
1)
Richard-Toll
Irrigation CSS Intérieur
351108 = 32,40% 9195 = 9,47 %
5121 = 23,80 % 014
= 0 %
2)
Richard-Toll
Irrigation CSS Extérieur
20/382 = 5,23%
5180 = 6,25 %
OI12 = 0 %
1110 = 10 %
3)
Rosso
1/7 = 14,28 % Of8 = 0 %
Irrigation CSS
101103 = 9,70% 2139 = 5,12 %
I
I
I
I
4)
Ross Béthio
o/o
=O%
OI0 = 0 %
OI0 =Q%
Boundoum Irrigation
I OI0 = 0 %
l
5)
Ross Béthio
of0 = 0 %
Ross Béthio Irrigation
i
OI0
=O%
6)
Lac de Guiers
Pompage SENDA
8/62 = 12,90% 0/78 = 0 %
Infestation globale
par
731655 =
161292 = 5,47 %
période.

--- --
,
,
-
-
.
81
.
%
“s
0
0
(ir 0

- 82
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1 - DIAW (0-T.) - Trématodoses dans le Delta du Sénégal et le Lac de Guiers.
1. Etude de la répartition des mollusques d'eau douce.
Bull. Inst. Fr. Afr. noire. Série A. Sci. Nat., 1980, 42 (4) : 709-722.
-
2 - DIAW (O.T.) et DIALLO (S.) - Foyer de bilharziose urinaire de Ballou
(département de Bakel). Prospections malacologiques à Ballou du 15 au 24
octobre 1981. Rapport n0120/Parasito.,
novembre 1981. LNERV-Dakar.
3 - DIAW (O.T.) et DIALLO (S.) - Foyer de bilharziose urinaire de Ballou
(département de Bakel). Prospections malacologiques à Ballou du 25 au 28
mai 1982. Rapport n072/Parasito., juin 1982. LNERV-Dakar.
4 - DIAW (0-T.) - Rôle épidémiologique des mollusques dans la transmission
des trématodoses humaines et animales au Sénégal. Synthèses cartographiques
Sénégal, page 21 (27 pages). CTA, IEMVT, B.R.G.M., 1989.
5 - DIAW (0-T.) - Les problèmes d'environnement liés aux aménagements hydro-
agricoles dans le bassin
du fleuve Sénégal. Impacts sur la
santé humaine et animale.
Communication à la 10ème journée mondiale de l'alimer-tation.
Réf. n"68/Parasito.,
octobre 1990. LNERV-Dakar.
6 - DIAW (O-T.), VASSILIADES (G.), SEYE (M.), SARR (Y.) - Prolifération de
mollusques et incidence sur les trématodoses dans la région du Delta et
du lac de Guiers après la construction du barrage de Diama sur le fleuve
Sénégal. Bull. Soc. Franç. Parasitologie 1990, suppl. 2, 8, 772 p.
(ICOPA VII).
7 - DIAti (O-T.), VASSILIADES (G.) - Etude malacologique et helminthologique
dans la région du Fleuve Sénégal ("Programme Eau et Santé/ORSTOM").
Rapport de synthèse au 30 septembre 1990.
Rapport n"66/Parasito.,
octobre 1990. LNERV-Dakar.

-83
8- DIAW (O-T.), VASSILIADES (G.), SETE (M.), SARR (Y.) - Epidémiologie de
la bilharziose intestinale à Richard-TO11 (Delta du fleuve Sénégal).
Etude malacologique. Bull. Soc. Path. Ex., 84, 1991 : 174-183.
9 - LEMASSON (J.M.), DIAW (O.T.) - Données épidémiologiques de la bilharziose
urinaire dans le Delta du fleuve Sénégal. Projet Débit Lampsar 18.SE,
_
S.A.E.D.-
Etudes sanitaires. Rapport 36 p. + 1 carte.
10 - MALECK (E-A.) - Studies on Schistosomiasis snails intermediate hosts in
the Senegal river Bassin. Rapport de consultation, octobre 1977.
.-
-i

‘II.
-

-II>
RECHERCHES MENEES
AU NIGER

L
E T U D E A U
N I G E R
1. ETUDE DE LA DYNAMIQUE DES POPULATIONS
DES MOLLUSQUES
II. MISE AU POINT D'UNE TECHNIQUE NON POLLUANTE
DE LUTTE CONTRE LES MOLLUSQUES VECTEURS DES
SCHISTOSOMIASES PAR ASSECHEMENT CONTROLE
DES CANAUX D'IRRIGATION
RECHERCHES MENEES PAR
Noyhou BARKIRE
CHERCHEUR FACULTE DES SCIENCES
DEPARTEMENT DE BIOLOGIE
BP 10662 - NIAMEY

- 85
/7-r)VANT -
P R O P O S
Des problèmes matériels et techniques (panne de l'enceinte climatique)
sont intervenus au dernier moment et n'ont pas permis de mener des
actions de recherche dans les délais prévus.
Nous regrettons très vivement cette situation.
Ce présent rapport renferme les premiers résultats partiels.
Le rapport final sera remis sous peu.

-87
1 - ETUDE DE TA DYNAMIQUE DES POPULATIONS DES MOLLUSQUES
Nous avons choisi l'aménagement hydro-agricole de Liboré comme lieu
d'expérimentation de notre projet :
<
-
Mise au point d'une technique de lutte non polluante contre les
vecteurs de la Bilharziose urinaire en zone irriguée par assèchement contrôlé
-
des canaux d'irrigation.
Il nous parait donc indispensable de connaitre la nature des Mollusques .
vivant dans le milieu, leur répartition 'et l'état de leur infestation
naturelle.
1.1 - Xatériel et méthode
1.1.1 - Présentation sommaire de l'aménagement
C'est un périmètre irrigué rizicole alimenté par pompage des eaux
du Fleuve Niger (Voir photocopie ci-jointe représentant le plan du périmètre).
-
L'eau est conduite par des canaux bhtonnés de 2 mètres de large et de
90 centimètres de profondeur , puis distribuée par des vannes dans des
rigoles en terre, larges de 50 centimètres, qui alimentent les parcelles
de riz. Les récoltes sont bisannuelles avec deux saisons de culture :
. de janvier à avril
. d'août à novembre
1.1.2 - Choix des zones d'échantillonnages
Nous avons choisi au départ sept endroits pour effectuer nos échan-
tillonnages. A la suite de considération faisant intervenir le contact
homme-Mollusque,
ce choix a été porté finalement à neuf. Ce sont :
Point 1
C'est un endroit très fréquenté par les femmes et les enfants pour
les baignades, le linge, le lavage de la vaisselle , etc... Le prélèvement
. . . / . . .

- 88
se fait à quelques mètres en retrait. Il n'existe pas de végétation ou
;II
de brindilles qui flottent sur lesquelles viennent se fixer les mollusques.
Par contre, il existe au fondde l'eau, de vieux habits, des ustensiles
usés.
L
Point 2
Il est identique au précédent sauf que c'est ici que les hommes
prennent leur bain avant de rentrer à la maison, une fois le travail de
la +urnée terminé. Précisons toutefois que les points 1 et 2 sont des
canaux bétonnés ayant l'allure d'une mini-piscine.
,
Point 3
C'est un canal en terre desservant les parcelles de riz et relié
au grand canal bétonné par une vanne.
Point 4
C'_est une parcelle de riz.
Point 5
C'est en quelque sorte, la porte d'entrée de l'aménagement. C'est
par là que passent tous les exploitants pour rejoindre leur parcelle.
C'est là que les animaux viennent boire et c'est un lieu très fréquenté
par les canards qui sont friands de mollusques.
-
Point6
Il est identique au point 3 avec la différence qu'il est situé plus
en profondeur des rizières et situé contrairement à l'autre, à l'Est du
canal principal.
. . . / . . .

- 89
Point 7
Il est situé sur le canal betonné avec la particularité d'être très
éloigné du village et d'être très peu fréquenté.
Point 8
C'est encore une portion du canal betonné. A cet endroit se trouve
une haie d'Eucalyptus servant de brise-vent si bien que les nombreuses.
feuilles et brindilles qui tombent dans l'eau servent de supports aux
mollusques.
Point9
C'est un canal en terre. Il a la particularité d'être situé à la
limite extrêmes de l'aménagement. C'est là que se déverse le canal principal
après avoir parcouru l'aile droite du périmètre irrigué.
1.1.3 - Méthode d'échantillonngage
Nous avons choisi la méthode du ramassage manuel en fonction du temps.
Dans chacun de ces points, munis de bottes, de gants et de pinces, nous recol-
tons tous les mollusques rencontrés, le temps de récolte est fixé à 15 minutes.
1.1.4 - Dépouillement de la récolte
Les mollusques récoltés dans chaque.Point sont conservés dans des b0Tte.s
plastiques de dimensions 10,5 x 7 x 2,5 cm, entre plusieurs couches de coton
humides. Ramenés au laboratoire , nous procédons d'abord à leur détermination
systématique. Ils sont ensuite mesurés à l'aide d'un pied à coulisse de façon
à déterminer la taille de chacun. Les mollusques sont ensuite mis dans des
pilluliers individuels avec un peu d'eau et exposés à la lumière d'une lampe
pendant deux heures. Cette méthode a pour,but de provoquer l'émission des fur-
cocercaires des mollusques natuellement infestés.
1.1.5 - Résultats
Ils sont consignés dans le
tableau ci-joint .
Dans l'ensemble, un seul Mollusque (B. truncatus) a été trouvé positif
en Schistosome.
..
I
. . . l . . .

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4
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- 91

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TABLEAU No 1 : DYNAMIQUE DES POPULATIONS DES MOLLUSQUES AU NIVEAU
DES POINTS DE RECOLTE DU 1.08.89 AU 12.12.89
3
I
4
I
5
I
6
I
7
I
8
I
9
I
DATES
-r
Bt Bg Bf Bt Bg Bf Bt Bg Bf Bt Bg Bf Bt Bg Bf Bt Bg Bf Bt
I
01-08.89
I 3: OI
-1 -1-I -1 SI-I- I
07.08.89
-
-
-
-
-
:
;
: :
: -
-
- -
-
1:
:
,6
::
:
14.08.89
9
4
-
-
-
-
-
-
6
1
5
3 6
2
89
2
5
2
1
6
3 7 -
89
2
1
7
2 2
4 6
31
4
I
04.09.89
17 1
9
10
11
6
7
29
7
13 I
11.09.89
10 1
2 6
6
2
4
5
3 7
5
13;
18.09.89
11 2
35
1 4
2
3 0
2 11
11
9
2 6
25.09.89
8
6
1
2 7
3
6
21
-
2 6
02.10.89
31
1
1
1
35 13 26 14
4 22
09.10.89
33
4
5
48 21 16 15 13 6
17.10.89
CU cage
41
a
11
2
22 54 25 2
8
24.10.89
53
1
36 20 4 5
3 9
31.10.89
17
1
1 9
1 1 4
2
1 6 4 5 2 4
07.11.89
8 4
1
16
1 3
5 25 25 4
1 1
14.11.89
4 2
12
6
5
12 57 9
21.11.89
7
4 1
5 21 38 5
3 11
05.12.89
6 6
2
.12.
7
4. 31 18
t
12.12.89
5 ,15
1 1
7 30 1
TT)TA
. - . -. L
P2 I 1°1 -
I
I
I
,3051271
8,631-
I - I 91 , 131 2 , .35, 4 ,
, 1 , - , - ,306t338i250~277,
60,199,
B.f = Bulinus forskalii
B.t = Bulinus truncatus
B-g = Bulinus globosus
I
W
h3

-. 93
II - MISE AU POINT D'UNE TECHNIQUE NON POLLUANTE DE LUTTE CONTRE LES
MOLLUSQUES VECTEWS DES SCEISTOSOKIASES PAR ASSECHEKENT - CONTROLE
-j
DES CANAUX D'IRRIGATION.
!
2.1 - Etude expérimentale
Certaines espèces de mollusques gastéropodes d'eau douce possèdent la
capacité remarquable de résister à la sécheresse et de vivre en anhydrobiose.
C'est à dire que par suite d'un dessèchement du milieu, ils entrent en vie
ralentie et restent dans cet état jusqu'au retour des conditions favorables. . -
2.1.1 - Espèces de mollusques utilisées
Bulinus truncatus. C'est le principal hôte intermédiaire de la Schis-
-
tosomiase urinaire au Niger. Sa densité est maximale en saison sèche.
Buliuus globosus. Bien qu'il soit le vecteur principal de la Schistoso-
miase à Schistosoma haematobium en zone humide, au Niger, son rôe dans la
transmission est très minime, voir nul. Sarépartition est plus restreinte.
Bulinus senegalensis. Egalement hôte intermédiaire de la Schistosomiase
urinaire en zone sahélienne
*
, on le rencontre préférentiellement dans les mares
temporaires. Il apparaït dès les premières pluies et les densités de populations -
augmentent rapidement.
Biomphalaria pfeifferi. Ce planorbe est l'hôte intermédiaire de la
Schistosomiase intestinale. A l'opposé des bulins, il ne supporte pas les tem-
_
pératures élevées, ce qui limite sa localisation à l'extrême sud du pays, dans -
des cours d'eau permanents : les Dallols.
2.1.2 - Lieux de récolte des mollusques et techniques de prélèvements et
d'élevage
Bulinus truncatus et Bulinus globosus ont été récoltés dans le périmètre
-
hydrvagricole de Liboré à 15 km au Sud-Est de Niamey, sur la rive gauche du
Fleuve.
. . . / . . .

- 94
Bulinus senegalensis a été récolté dans l'arrondissement de Baleyara
à100 km à l'Est de Niamey, dans les mares temporaires de Bangario.
Biomphalaria pfeifferi. Les récoltes ont été effectuées dans l'arrondis-
sement de Gaya, à 300 km au Sud-Est de Niamey.
II.’
Avec les précautions d'usage (port de bottes et de gants), les mollusques
ont été prélevés sur leur support à l'aide de pinces. Ils ont été ramenés au
laboratoire dans des boites plastiques de dimensions 10,5 x 7 x 2,5 cm entre
plusieurs couches de coton humide. Puis ils ont été soumis individuellement
au test d'émission des cércaires afin de déceler ceux qui seraient naturellement
parasités.
Ils ont été ensuite placés dans des bacs en matière plastique de
30 x 15 x 7 cm remplis d'eau de forage à pH 6,6. Les mollusques sont nourris
avec de la laitue séchée et gardés dans une salle où la température est main-
tenue constante à 26°C.
a
Dans les bacs, nous laissons flotter des carrés de polystirène de 5 cm
de côté. Les mollusques pondent sur la surface immergée. Au bout d'une semaine,
les pontes sont raclées au scalpel et enfouies sous le voile formé par une
algue en culture (Nostoc muscorum). L'éclosion survient 7 à 8 jours plus tard
et les jeunes mollusques trouvent ainsi de la nourriture sur place, adaptée
à leur radula encore fragile.
Au bout de 2 semaines, les boîtes de pétri contenant les jeunes mollusques
l
sont plongées dans les bacs ordinaires emplis d'eau et pourvu de laitue.
L'élevage ainsi pratiqué pendant trois mois, nous a fourni des mollusques
en nombre suffisant pour nous permettre de passer à la phase expérimentale.
. . . / . . .

- 95
2.1.3*- Techniques pour l'étude de l'assèchement en milieu ambiant
L'assèchement en milieu ambiant se fait dans des bacs,exposés à l'air
-
libre à l'extérieur et à l'ombre,remplis de boue, dans laquelle sont enfouis
des mollusques.
7
De la boue prélevée au fond des canaux d'irrigation est séchée, pilée
et tamisée afin de la débarrasser des débris végétaux. Elle est ensuite pétrie
!
i
et répartie dans des récipients en matière plastique de 20 x 16 x 6 cm.
Dans ce récipient contenant la boue , nous traçons 4 lignes horizontales
et 5 lignes verticales distantes entre elles de 3 cm. On obtient ainsi 20
points d'intersection au niveau desquels sont enfouis les mollusques.
.
Une partie des répcipients sont laissés à l'air libre pour assèchement
progressif de la boue. Dans l'autre partie, la boue est maintenue humide.
Toutes les deux semaines, l'un des récipients est plongé dans'un grand
?-
bac d'eau avec de la laitue. Au bout de 24 h, les mollusques survivant sont
comptés. La boue est ensuite tamisée pour récupérer les coquilles des mollusques
l
morts.
T
-i”
2.1.4 - Techniques pour l'étude de l'assèchement en milieu contrôlé
Le conditionnement des mollusques est le même que précédemment mais ici
7t
l'expérience d-oit êbre effectuée dans une enceinte climatique permettant de
?
contrôler la température et l'humidité.
L'expérience n'a pu malheureusement être menée
en raison d'une
panne de l'enceinte climatique.
.
2.1.5 - Résultats
r
Les résultats sont en cours d'exploitation. Cependant, les premiers
7f
résultats sgmblent montrer que l'espèce Bulinus globosus soit peu résistante
à la dessication,
contrairement à Bulinus truncatus et Bulinus senegalensis.
j-

RAPPORT FINANCIER

- 97
RAPPORT FINANCIER
Les budgets alloués ont été insuffisants pour l'exécution des programmes
que s'étaient fixé chaque pays.
Cependant, les crédits versés sont venus en appui des financements locaux
existants,
et ont permis de réaliser certaines actions de recherche et d'attein-
dre quelques objectifs.
Les principales lignes budgétaires sont :
- le transport (carburant et entretien véhicule de mission)
- les frais de mission
- petits matériels de laboratoire
- élevage des Mollusques
- divers.
Pour l'ensemble des 3 pays, les crédits ont été utilisés' à 100 %.
Nous présentons les différentes fiches financières.

FICHE FINANCEERE DU TOGO
Le tableau ci-dessous récapitule les dépenses effectuées par chacune des
deux équipes : frais de déplacement payés aux taux prévus dans les termes
-
de référence, carburant, menues dépenses, ainsi que les frais bancaires de
tenue de compte.
Le-financement a été surtout utilisé. pour les études
,, ,,
SUI
1.e terrain (carburant et frais de m;iss.ion) et mêmes. dépenses, (matériel,.,etc...)F
. ..c .,.,. .I
,
.., _.
PETITES RETENUES
LUTTE BIOLOGIQUE
VIREMENT
DISPONIBLE
DATE
FRAIS
CARBURANT
FRAIS
CARBURANT
BANQUE
BANQUE
CAISSE
PREMIER VIREMENT
792 020
4
06.11.89 38 000 8 000
86 000
09.11.89 38 000 8 000
8 000
10 000
8 000
690 020
10 000
30.11.89
84 000
31 400
02.12.89
10 000
130 000
560 020
24 600
06.12.89 38 000 6 150
46 000
514 020
26 450
18.01.90
28 000
9 000
37 000
477 020
09.01.90 43 000 9 000
52 000
425 020
05.02.90 38 000 8 000
46 000
379 020
07.02.90
28 000
8 000
36 000
343 020
RAPPORT D'ETAPE
343 020
26 450
07.03.90
09.03.90
84 000
36 000
120 000
223 020
32 450
12.03.90 38 000 8 000
46 000
177 020
02.04.90 38 000 8 000
46 000
131 020
03.05.90 38 000 8 000
46 000
85 020
06.06.90
- 8 000
8 000
77 020
FRAIS BANCAIRES
2 490
74 530
8 000
8 000
66 530
8 000
8 000
58 530
DEUXIEME VIREMENT
693 464
FRAIS BANCAIRES
3 990
748 004
9 250
161 250
586 754
8 000
46 000
540 754
30 750
184 000
356 754
33 700
8 000
46 000
310 754
84 000
36 000
120 000
190 754
33 385
FRAIS BANCAIRES
3 993
186 761
-T-
22.01.91
14.02.91
23.01.91
22.02.91 38 38 000 000 8 8 000 00028 28 000 000
8 8
000 000
164 000
140 104 58 22 761 761 761 761
34 885
FRAIS BANCAIRES
2 000
20 761
DISPONIBLE BANQUE + CAISSE
55 646
INDEMNITES FORFAITAIRES CHERCHEURS
55 646
DISPONIBLE BANQUE + CAISSE
00 000

- 99
FICHE FINANCIERE DU SENEGAL
Crédits alloués . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1 379 088
Taxes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3 609
II)’
Crédits disponibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 375 479
%
Dépenses
1) Carburant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
420 000 F CFA
2) Frais de mission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
338 000 F CFA
3) Matériel de labo et fourniture
Elevage Mollusques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
275 000 F CFA
4) Animaux d'expérience pour tester
des infestations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
100 000 F CFA
5) Remise en état véhicule de
tournée et entretien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
252 479 F CFA
1 375 479 F CFA
.

- l-00
I IF-- ICEE FINANCIERE DU NIGER
CREDITS DISPONIBLES : 780 001 F CFA
1”) - Matériel de prélèvement et petit matériel
de laboratoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..*..*...
72 139 F C'FA -
.
2")n
Documentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4 265 F CFA
e
3") - Elevage Mollusque . . . . . . . . . . . . . . . . ..*............a....
70.000 F CFA
4") - Equipement labo (matériel d'enregistrement) . . . . . . . .
209 579 F CFA
5") - Carburant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
167 250 F CFA
6”) - Frais de mission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
225 000 F CFA
TOTAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
748 233 F CFA
-
SOLDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 768 F CFA- ,
T O ' T A L . . . . . . . . . . . . . . . ...*...
780 Oill F CFA

C O N C L U S I O N

- 102
-
CONCLUSION
D'importants résultats sont obtenus en ce qui concerne la répartition
des Mollusques, leur abondance relative et leur rôle épidémiologique.
Ces études ont montré que les modifications écologiques, par la créa-
tion de biotopes favorables aux mollusques, constituent des risques de
développement et d'extension des Bilharzioses.
Les 3 systèmes épidémiologiques aquatiques constitués par les marigots,
le réseau irrigué et les mares temporaires sont souvent des points d'eau
indispensablespour les populations humaines et animales. Ces milieux héber-
gent des mollusques et constituent des zones potentiellesde transmission
des Schistosomiases.
Un certain nombre de mollusques ont été récoltés, identifiés et testés.
Les taux d'infestation sont faibles, voire même nuls dans beaucoup de loca-
lités.
La dynamique des populations est étudiée dans les différents systèmes
épidémiologiques et des résultats intéressants sont obtenus (cycle de
développement,
cycle de transmision, période favorable pour la lutte, etc...).
En ce qui concerne la lutte surtout biologique, des investigations sont
faites avec Melanoïdes tuberculata, les recherches sont à poursuivre pour
trouver d'autres mollusques compétiteurs efficaces.
Pour ce qui est de la lutte écologique, d'importants résultats sont
obtenus. Dans certains périmètres irrigués, une bonne gestion de l'eau et
un calendrier cultural avec irrigation espacée, constituent des moyens de
lutte contre les mollusques par la réduction de la durée de l'eau dans les
canaux.
Tous ces résultats obtenus au niveau des 3 pays constituent d'impor-
tantes données de base pour les mollusques en relation avec les Bilharzioses.

- 103
Ces résultats avec ceux obtenus dans d'autres pays permettront d'envi-
sager l'établissement d'une carte malacologique et épidémiologique des
Bilharzioses dans notre sous-région.
Des contacts plus fréquents entre les 3 équipes ont été insuffisants
pour permettre un plus grand échange d'expériences.
De tels projets à caractère régional doivent se multiplier et se déve-
lopper pour une meilleure collaboration entre les chercheurs de la sous-
région. En plus, un financement adéquat doit favoriser des réunions et ren-
contres pour des échanges plus fructueux.