TIQUES ET MALADIES TRANSMISES D’IMPORTANCE MEDICALE...
TIQUES ET MALADIES TRANSMISES
D’IMPORTANCE MEDICALE
sfaiA. 6bcq
INTRODUCTION
Les moustiques sont généralement considérés comme les pires pestes pour
l’homme et les animaux. Et les tiques, malgré qu’elles ne soient pas ailées, vien-
nent en seconde position, en tant que peste et en tant que vecteurs d’une
gamme plus importante de maladies de l’homme et des animaux.
En raison de la diversité de l’habitat des diverses espèces de tiques de première
importance sur le plan sanitaire, la plus grande priorité a été accordée à l’étude
de leur taxonomie et de leur biologie.
POSITION SYSTEMATIQUE ET CLASSIFICATION
A la suite des travaux de Grandjean, père de l’école française moderne d’acaro-
logie, et de ceux de Van Der Hammen, la classification des Acariens a été pro-
fondément remaniée et la position des tiques se présente ainsi :
l
embranchement des Arthropodes : Arthropoda Siebold & Stanninus,
1845 ;
l
sous-embranchement des Chélicerates : CheZicerata Heymons, 190 1 ;
l
classe des Arachnides : Arachnida Lamarck, 180 1 ;
l
sous-classe des Acariens : Acarida (Nitzsch, 1818) Van Der Hammen,
1961 ;
l super-ordre des Anactinotrichoidu (Grandjean, 1935) Van Der Hammen,
1968 ;
l
ordre des kodida (Sundevall, 1833) Van Der Hammen, 1968 ;
l 2 sous-ordres :
-
kodinu (Murray, 1877) Van Der Hammen, 1968,
-
Argusinu (Murray, 1877) Van Der Hammen, 1968.
La classification des tiques jusqu’au niveau des familles se présente donc
ainsi :

3 Sous-ordre des Lxodina (Murray, 1877) Van Der Hammen, 1968 : on les ap-
pelle aussi les tiques dures :
2 super-familles :
+
Super-famille des Ixodoidea (Murray, 1877) Schulze, 1937 :
2 familles :
- famille des Lxodidae (Banks, 1907) Schulze 1937 (=Prostriata),
QA c,/cG/JA -bc

- famille des Amblyommidae (Banks, 1907) Schulze, 1937
(=Metastriata).
+
Super-famille des Nuttallielloidea Camicas & Morel, (1977)
- famille des Nuttallielloidea Schulze, 1935
2 sous-ordre des Argasina (Murray; 1877) Van Der Hammen :
4
Super-famille des Argasoidea Schulze, 1937
- famille des Argasidae Murray, 1877.
Classification jusqu‘au niveau des genres et sous-genres
1. Ijcodina (Murrav, 1877) Van Der Hammen, 1968. Super-famille des Lxodoidea
(Murray, 1877) Schulze. 1937 :
1.1. Famille de Lxodidae (Banks, 1907) Schulze, 1937 :
2 sous-familles
a. Sous-famille des EschutocephuZinue
--------------------------- -------- Camicas & Morel.
5 genres : Cerutixodes Neumann, 1902, Lepidixodes Schulze, 1936,
Eschatocephalus Frauenfeld, 1853, Scaphixodes Sch., 194 1, Pho-
leoixodes Sch., 1942.
1 seul genre : Exodes Latreille, 1795 divisé en 11 sous-genres dont
certains seront peut-être élevés au niveau générique lorsqu’ils se-
ront mieux connus.
1.2. Famille des Amblzlommidue (Banks, 1907) Schulze, 1937 :
13 genres bien individualisés qu’il n’est pas possible de regrouper en
sous-familles satisfaisantes bien que l’on puisse distinguer 3 groupes :
le premier constitué par le seul genre Huemuphysalis Koch, 1844 divi-
sé en 16 sous-genres, le deuxième par les genres AmbZyommu Koch,
1844 et divisé en 6 sous-genres et Aponommu Neum., 1899 qui devrait
logiquement être considéré comme un sous-genre du précédent, enfin
le troisième groupe formé par les 9 genres suivants : Dermacentor
Koch, 1844 divisé en 3 sous-genres, Anocentor Sch., 1937, Cosmiommu
Sch., 1919, HyaZomma Koch, 1844 divisé en 3 sous-genres, Anomu-
2

ZohimuZuya Hoogstraal, Kaiser & Mitchell, 1970, Rhipicephalus Koch,
1844 divisé en 4 sous-genres, Rhipicentor Nuttall & Warburton, 1908,
Boophilus Curtice, 189 1 et Margaropus Karsch, 1879.
2. Arqm&m (Murray, 1877) Van Der Hammen, 1968. Super-famille des Arqa-
soidea Sch., 1937. Famille des Arqasidae Murrav, 1877
2.1. Sous-famille des Arqusinue Pospelova-Shtrom, 1946 :
3 genres : Argus Latreille, 1796 divisé en 4 sous-genres, Carios Latr.,
1796 divisé en 2 sous-genres et ogudenus Pospelova-Shtrom, 1946 di-
visé en 2 sous-genres.
2.2. Sous-famille des ornithodorinae Pospelova-Shtrom, 1946 :
7 genres : Alectorobius Pocock, 1907 divisé en 5 sous-genres, Alveonu-
sus Sch., 1941, Antricola Cooley & Kohls, 1942, Nothmspis Keirans &
Clidford, 1975 (lorsqu’il sera mieux connu, il pourra peut-être justifier
la création d’une famille autonome), Ornithdoros Koch, 1844, Otobius
Banks, 19 12 et Parantricola cerny, 1966.
Les cycles évolutifs
Alors que les entomologistes parlent de stades larvaire, nymphal et adulte, les
acarologues de langue française ont convenu d’utiliser le terme de stase à la
place de stade.
Pour un arthropode, les stases sont les formes qu’il a ou acquiert successive-
ment par ses mues, au cours de son ontogenèse post embryonnaire, à condition
que les formes se distinguent les unes des autres, d’une mue à la suivante par
des caractères de surface qui soient précis. On pourrait dire aussi bien, à
condition de ne tenir aucun compte des mues de grossissement simple ou de ré-
pétition s’il y en a. Une stase est toujours un stade mais rien n’oblige un stade à
être une stase.
Cvcles des Lxodinu
- l’oeuf
La femelle détachée de son hôte pond dans un abri, après un temps de digestion
et d’ovogenèse. Le temps d’incubation est variable.
3

- La larve
A la naissance, elle est gonflée et molle et a besoin de se durcir. Après ce temps,
elle se met en quête d’un premier hôte. Son repas dure 3-12 jours. Puis elle se
détache et va muer sous un abri. Durée de la pupaison : 2-8 semaines.
- La nymphe
Elle a les mêmes activités que la larve. Le temps de repas est à peu près équiva-
lent. Par la suite, la nymphe subit une métamorphose complète pour donner un
adulte.
- Les adultes
Après un temps de repas et de durcissement, les adultes se mettent à leur tour
à la recherche d’un troisième hôte. La durée du repas est plus longue. L’accou-
plement a lieu parfois au sol (Ixodidue) ; le plus souvent, il se passe sur l’hôte
pendant le repas (Amblyommidue) : la femelle vierge ne peut achever son gorge-
ment (pause trophique virginale). Les kodidue se distinguent des Ambtyommidae
par le fait que les mâles ne se fixent pas et ne prennent pas de sang. De leur
côté, les mâles des Amblyommidae, s’ils se fixent prennent très peu de sang.
Cvcles des Arqasina
Après un durcissement, la larve recherche un hôte sur lequel le temps du repas
est de 2-10 jours. Elle se détache et entre en pupaison, subissant une méta-
morphose complète.
Un repas long chez la larve (2-10 jours).
Un repas rapide par stase chez les nymphes, mais 2-4 stases nymphales.
Plusieurs repas rapides chez les adultes et pontes à chaque fois d’un petit nom-
bre d’oeufs (20- 150).
Une pupaison larvaire à métamorphose vraie ; 3-5 mues nymphales rapides, les
stases nymphales représentent vraisemblablement des préadultes.
Nombre des hôtes et des phases parasitaires
Dans le cycle primitif décrit comme exemple, et qui est le cas de la majorité des
tiques, la recherche de l’hôte intervient par trois fois. Quelle que soit leur nature
spécifique , l’évolution de la tique nécessite la rencontre de trois individus. Il y a
trois phases parasitaires séparées entre elles par deux phases à terre, où se
passent les pupaisons. Il s’agit par définition d’une tique à cycle parasitaire tri-
phasique ou trixène.
4

Certaines tiques d’herbivores (domestiques et sauvages) ont évolué dans le sens
d’une réduction des phases, par suppression de la nécessité de chute au sol
pour effectuer la pupaison larvaire. Dans le cycle diphasique ou dixène ainsi dé-
fini, les 3 stases évolueront sur deux hôtes individuellement différentes.
Une adaptation plus étroite supprime la nécessité de chute à terre lors des pu-
paisons : toutes les stases se succèdent sur un unique vertébré, abordé à la
stase larvaire. Il n’y a qu’une phase parasitaire. C’est le cycle monophasique ou
monoxène.
Les espèces monophasiques sont très peu nombreuses, mais importantes au
point de vue vétérinaire : elles comptent en effet les Boophilus, Murgoropus, Ano-
centor, Hyalomma scupense.
Nature des hôtes
Les phases libres présentant une durée importante chez les tiques et les dépla-
cements de celles-ci étant limitées, la rencontre de la tique et d’un hôte dépend
du hasard, et les chances sont fonction de l’écologie du parasite à une stase
donnée et du comportement des hôtes disponibles dans le micro-habitat. Les
cas reconnus de spécificité d’hôte sont d’ordre écologique plus que phylogéni-
que, et correspondent à une limitation du micro-habitat, corrélative de la réduc-
tion du nombre des espèces de vertébrés qui y vivent (nids, terriers, grottes,
etc..).
La situation inverse est celle des adultes d’un grand nombre de tiques qui se
tiennent dans la strate herbacée ; ici le choix des hôtes ongulés ou carnivores
sauvages ou domestiques est très étendu. On ne peut plus parler de spécificité ;
il s’agit seulement de sélectivité envers un groupe de vertébrés définis selon la
taille et la mobilité.
Au cours de la succession des stases, les exigences microclimatiques pour une
espèce de tiques pourront être plus ou moins précises ou diverses. Par consé-
quent, on aura les possibilités suivantes, selon qu’entre les stases préimaginales
et adultes, il y a permanence ou changement dans la nature des hôtes parasites.
Cycle monotrope : les préimagos manifestent envers leurs hôtes la même
sélectivité de choix que les adultes (ex. Boophdus, Rh. uppendicdutus).
5

- Cycle ditrope : les préimagos se portent vers les petits mammifères, les oi-
seaux, les reptiles alors que les adultes ne se retrouvent que sur les grands
mammifères (Rhipicephulus, Dermacentor, ?iyalomma).
- Cycle telotrope : les préimagos se gorgent sur les vertébrés terrestres dis-
ponibles (quoique il y ait préférence pour un groupe) ; les adultes se gorgent sur
les grands mammifères seulement.
La différence est importante au point de vue de la lutte écologique. Dans le pre-
mier cas, si on élimine d’un pâturage à assainir une catégorie d’hôtes, le cycle
peut être coupé, car il n’y a pas d’évolution possible sur l’autre catégorie ; les
quelques exceptions se situent en dessous du seuil compatible avec le maintien
de l’espèce. Par contre, une tique télotrope pourra toujours effectuer ses repas
larvaires et nymphaux si on supprime l’une ou l’autre des catégories d’hôte, ce
qui entraîne des mesures supplémentaires, des temps plus longs de lutte que
dans les cas précédents.
Localisation sur l’hôte
Cette situation est liée aux possibilités de pénétration de l’hypostome.
Généralement, sur les ongulés, les espèces à hypostome court se fixent sur la
tête, sur les marges de l’anus, et au toupillon de la queue.
Les espèces à hypostome long se fixent sur les parties déclives où la peau est
plus épaisse.
ROLE VECTORIEL
Les longs rapports trophiques qu’entretiennent les tiques avec leurs hôtes les
prédisposent à la transmission d’agents pathogènes divers, soit entre vertébrés
de la même espece (protozoaires), soit entre divers mammifères : hommes, her-
bivores, carnivores, rongeurs (Rickettsiales, spirochètes, virus) soit entre mam-
mifères et oiseaux (virus). Leur importance est considérable en médecine vétéri-
naire. Les cas humains de borrélioses (maladie de lyme, fièvres récurrentes à ti-
ques), de rickettsioses, de fièvres (hémorragiques et d’encéphalites à tiques) ne
sont pas rares.

Les arboviroses
Les arboviroses sont des affections virales de l’homme ou des vertébrés transmi-
ses par des arthropodes. Bien que l’inventaire n’en soit pas terminé, on en
connaît déjà près de 250. Une soixantaine détermine des manifestations clini-
ques chez l’homme.
La plupart des arboviroses sont des zoonoses communes à l’homme et à de
nombreux vertébrés (mammifères, oiseaux, etc.. .).
- La fièvre hémorragique de Crimée-Congo
C’est une infection virale. Elle est certainement la maladie la plus importante
transmise par les tiques en raison de sa sévérité clinique, avec une létalité de
20 %, et d’une aire de répartition très large (de l’Albanie à la Chine et du Séné-
gal à l’Afrique du Sud).
Les principales zones à risque sont les zones de savanes africaines et les steppes
d’Asie Centrale. Les épidémies humaines sont parfois d’origine nosocomiales.
Au moins 30 espèces de tiques appartenant à 7 genres ont été trouvées naturel-
lement infectées par le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo. En
Afrique sub-saharienne, 17 espèces de tiques sont considérées comme vectrices,
et parmi elles 12 sont présentes au Sénégal et en Mauritanie. Les espèces les
plus importantes au point de vue transmission à travers le Sénégal semblent
être Hyalomma truncatum et Amblyomma variegatum
- Les encéphalites à tiques
Il existe deux sous-types du virus de l’encéphalite à tiques. Le variant oriental, le
plus virulent, est transmis à l’homme par piqûre d’kodes persuicatus, principal
vecteur dans la partie est de l’ex Union Soviétique (encéphalite de la Taïga). Le
variant européen du virus, moins virulent, est principalement transmis par Uco-
des ricinus. En Europe, il existe plusieurs foyers. Le lait non pasteurisé a été oc-
casionnellement signalé comme source d’infection humaine.
On estime qu’environ 35 % des personnes infectées développent une forme cli-
nique. Un vaccin efficace est disponible sur le marché, mais la vaccination n’est
recommandée qu’en fonction des risques encourus.
7

Lesborrélioses
Les tiques transmettent plusieurs borrélioses dont les plus importantes sont la
maladie de lyme et les fièvres récurrentes à tique.
- La maladie de lame
C’est une borréliose due à BorreZia burgdo@eri, transmise par diverses espèces
de tiques. Les tiques du genre kodes constituent le principal vecteur de B. burg-
dorferi, en particulier les espèces L scupuiaris dans le nord-est et le centre-est
des Etats-Unis, I. ricinus en Europe et I. persulcutus en Asie.
C’est une zoonose largement répandue dans l’hémisphère nord. Dans le nord de
l’Allemagne 13 à 46 % des populations de nymphes et d’adultes d’kodes ricinus
sont infectées. En France, on estime que globalement 6,3 % des morsures de ti-
ques (ïkodes ricinus) présentent un risque de contamination.
Chez les tiques infectées, les spirochètes, localisés au niveau de l’intestin
moyen, ne se mettent à proliférer qu’au moment de la prise du repas sanguin
sur l’hôte. Ce n’est qu’après un délai de 36 à 48 heures de fixation sur l’hôte que
les spirochètes migrent via la cavité générale de la tique vers les glandes salivai-
res, moment où la tique devient infectante.
- La fièvre récurrente à tique de l’Afrique de l’Ouest
Cette borréliose est due au spirochète Borrelia crocidurae, et elle est transmise
par-Alectorobius sonraï. Autrefois, l’infection était endémique dans les zones sa-
héliennes et sahariennes, aires de distribution de la tique vectrice.
Cependant, à cause de la sécheresse de ces dernières décennies, la répartition
géographique de cette tique s’est étendue aux zones de savanes méridionales. Et
la maladie, corrélativement, a fait son apparition dans ces régions jusque là in-
demnes de l’infection. Les petits mammifères sauvages constituent le réservoir
de Borrelia crocidurae. L’homme s’infecte lorsqu’il est piqué par cet Alectorobius,
qui est le seul vecteur connu. Cet acarien vit dans les terriers et occasionnelle-
ment remonte à la surface du sol.

- La fièvre récurrente à tique d’Afrique tropicale
La fièvre récurrente à tique due à Borrelia duttoni est transmise par une tique
molle, Omithdoros nxmbutu . Elle sévit en Afrique tropicale, particulièrement
dans sa partie orientale. Elle est heureusement en régression.
Le vecteur, Otnithodoros moubutu, vit dans le sol et les crevasses des huttes ;
durant la nuit, il se gorge sur les personnes dormant au ras du sol. Leurs mor-
sures sont indolores.
- Les fièvres récurrentes à tique sur le continent américain :
Aux Etats-Unis, la fièvre récurrente est transmise par au moins quatre espèces
de tiques molles du genre Ornithodoros. La maladie est signalée dans 13 états
du sud-ouest et de l’ouest. Plusieurs espèces de Borreliu sont impliquées et ap-
paremment chaque tique porte sa propre souche, voire sa propre espèce. Il
existe aussi des foyers d’endémie de fièvres récurrentes en Amérique Centrale et
en Amérique du Sud. L’Europe et l’Asie sont aussi concernées.
Rickettsioses
Elles revêtent souvent un caractère sporadique sur les divers continents.
- Fièvres boutonneuses
C’est une maladie causée par une infection à Rickettsiu conorii, et transmise par
la tique cosmopolite Rhipicephulus sanguineus, et Dermucentor marginatus es-
pèce paléarctique. D’autres espèces de tique ont été incriminées dans la trans-
mission et diverses tiques de petits mammifères sont impliquées dans le main-
tien de l’infection dans la nature.
La distribution de cette rickettsiose intéresse l’Europe, l’Afrique et l’Asie.
- Fièvre pourprée des montagnes rocheuses
Cette maladie est causée par Rickettsiu rickettsi, transmise par la tique Dermu-
centor undersoni
qui en est la principale vectrice dans les Montagnes Rocheuses
et dans le sud du Canada.
La transmission de l’infection chez la tique peut être trans-ovarienne. La rickett-
sie est maintenue dans la nature à travers un cycle incluant les stases immatu-
res des tiques et d’une variété de petits mammifères sauvages.
3

Le rôle de trois autres espèces de tiques est reconnu dans la transmission de la
fièvre. Il s’agit en l’occurrence de : Amblyomma americanum, Haemaphysialis le-
paris palustris et Dermacentor parupameitus.
- Ehrlichioses
Elles font partie des rickettsioses émergentes. L’ehrlichiose monocytique hu-
maine (EMH) due à Ehrlichia chaffensis et l’ehrlichiose granulocytique humaine
(EGH) sont endémiques dans certaines régions des Etats-Unis. La plupart des
cas de EMH surviennent dans les Etats du centre sud et du sud-est où Am-
blyomma americanum
est le principal vecteur.
En Europe, des études sérologiques chez les patients atteints de la maladie de
Lyme suggerent la présence de I’EGH sur le continent. Un premier cas confirmé
d’EGH a été rapporté en Slovénie. La présence d’Ehrlichia granulocytique chez
Lxodes ricinus, vecteur de la maladie de Lyme en Europe, suggère qu’il puisse
être le vecteur.
- Les Babesioses humaines
Elles sont souvent asymptomatiques, mais peuvent être fatales chez les person-
nes splenectomisées, âgées, immunodépressives. Les cas observés sont dus à
Babesia microti ou à une souche antigéniquement proche de Babesia canis.

NOFZHOLOGIE GEIQULE! DES TIQUES 6
Leur situation dans' le superordre des Acariens leur fait présenter
en commun certaines caractéristiques, qui les opposent aux autres Arachnides :
5 corps globuleuk, sans limite nette entre ywties antérieure et
ostérieure ; par contre on a la différenciation d'un capitulum
t! gnathosoma) d'avec le reste du corps (idiosoma) ;
!I- poumons absents ;
;y six paires d'appendices : chéliceres, palpes et 4 @ires d’appen-
dices locomoteurs.
Les différences avec les autres,acarien.s sont d'ordre morphologique
et biologique :
- présence d'un rostre ou hynostome , yrovenant de la réunion de deux
pièces homologues des chelicères en un organe tü?ique constitué de deux éléments
pairs ; en relation avec la longue fixation des tiques sur leur h6te (réduction
chez les espkes i. gorgement rallide) ;
- terminaisons sensorielles chemoréceptrices encloses dans une capsule
'du tarse'de la première'paire de pattes (organe de Haller) ; en consequence,
cette première paire fait fonction de l'antenne des insectes ;
- grande, taille, par rapport aux icariens en général (adultes b jeun :
1,5 - 15md;
- existence d’une, cutic-L?le souple extensible lors de la replétion
(particulièrement chez les tiques vraies) ; en relation avec le comportement
alimentaire tres particulier.
L'ensemble des tiques peut être réuni, pour la commodité d'un ex@osé,
en deux familles : les IXODLIX3S et les AXGASIXZS. A chacune correspond un type
général.
Les différences d'avec ce tme viennent du fait que chaque individu
présente trois stades (indépendamment du dimorphisme sexuel) : la larve, l a
nymphe, l'adulte.
Ces stades sont tellement différent: que pour chaque espèce,.on
ne :-
peut connaftre avec shet& l&s stades correspondants que par l’élevage.-
_. _ _
. ,
_. .
Il faut donc envisager -LX~ -type-moyei? pour -chacune. des---famil’lës.
2-e la -;--. :i,
suit&, l e s particularités de chaque stade seront pré.cisées,
.; ',,'y:.:
1."

Le ,capitulum aiitkieur et terrknal T;r&ente une base9 cylindrique ou
poQédriquc,trSs A>%&isée
; ~II w.e dorsale il a IXE folrze apgoxicmtivement
g&ométrique (triangle, rectangle, trapsze, ;Jentagone,
hx3~go~1e) ; sur cette
base s'insèrent :
+$ le rostre
- -._ .
0~
..--.m.-
- hnostome
_
-.-
au centre,
----
muni de Geilticules (axe de fixatio:i)
* les chélicires
_, -:- --if 3n pinces (7 -aLre), mobiles;, portés sur deux ba:;,uet-
tes et Intervenant dans la lésion de fixation ;
* les pal:9nn
-.Lx!3 latéraux, 5. 4 éléments s63ark mais non artkulés, d
tvrrni_naison sensorielle tactile ;.se .-'
deplacent tout ~IL?& pike.
Leur long..!eur relative, ainsi y~e celle de l'hypostome, est utiliske
en diagnose.
Le corps de,la tique prdsente en vue dorsale :
it le .scJtL33
_ -.- -.-- Enta&onal, VI_ Losange, cil coe-cr, avec Z-eux yeux su?
le bord lat&& (-C&d les ;?eux existent), constitué de chitir,
.:paisse noï: flexible, ;2ourvu Ge sillons J couleur uke O-C avec
Ce l'i;rûaiIY ;
++ le reste hi t&pneat dorsal
" - -0-e a- ----' ch3z la femelle S. jeun, co3yorte
des siYons longit~~dinaux
et des Edes trainsverstis, qui pwmet-
tent l'extensio;:
dc. tégument ; ;~ost&ri.eureme~;t
E les alis Less:'.-
nzlit des festons.
Le corps Cv la tiql-353 ;:résente en vi-33 ventrale :
35 pm -li-l-jlaire
. -L-.2 _.
- -.w s
* de
m-I
ht~~aiiches
"-..^
_--- c%ti:Ys~es
- . . - -t " "k".,~ situées latéralement et
antérieurenent, sur Iksquelles sont insér&es les -ettes (5 arti-
cles) terminées :ar IX~ ventouse et 2 griffes (poss<bilité Ce
dépl.acemeilt sw les objuts lissés verticaux) g la yremike I-GA-
che peut Torter ,l ou 2 6~5~s ;i:lcs ou moins longues (diagnose).
+; ieux sti:nates Latérc3x9
. --_----.- &L- --_...-.- --- I -.-_ -L c(L~~IS l'a?::.gflerien-t des hanches (origine
des trackées .Fnternes) ;
-2 le qore rf$j ta1 situé encre les &ncl>.2s ;
~-.-I-,-.e.L2"- -i.-f
% l'aX33, OU FlUtô-t l'UZo2ore., situQ ~30stJricwement ;
-x- des sillo;w
_---..-.- .lon~tud.~-~~auu-(uts~:isés
- -.- -- --m.-L
en systktique),
sur l'en-
--~---.
-~- ~;-semble--dv -t&.ment -q~,-
pi -est so~$!.e~ {seuls les ûrganes mentioutnés
ci-dessus sont chitinisés).
-__ ---. ._

c) La larve
._-_ <m --mm*
Bâtie sur le même tme que la nymphe, elle ne possède que 3 ;>aires de
-3atte3, de structure analogue :~ celle de la nym:?ke ; la taille est trk -etite
i G,5 - 1 mm L jeun), stigmates absents.
d) Le mâle
. . --- .-_*
Il diffke relativement de la femellv en y~lusiaurs points :
- sar sa structure: tout le t~&XEïlt dorsal est recouvert d'w scutum épais et
rigide (et non la portioe ant&:ieure saulement) ; parfois le tégument ventral,
au niveau de l'ai?us, grésar~te des 5paississe:ïents
en :Aaqzvs -,aires (;3arfo;.s
un pseado ap?r-,dice caudal) ; coiX3hf3lc3 :
L
le mâle Gange peU de volume au
cours du repas.
- par ses progoïtions, notamment &u capitulum, q-C est plus ramas& chez'le
mâle (parfoLs $g.Cvalent ti la moitié OF au tiers cle ia longueur chez la femelle)
Le dimorphisme seme est -rfois Frononc6 au point qw la diagnose
d'espke d'un sexe serait im~~ossiblc si. on ne connaissait que l'al:tre.


.

-

_.
-.
-- ----
..‘.
i. f
I.

Le ca;~itulum~ n’est Jpas termilial xit?ktrrsrae-,t, mais subterminai et
situé sur la face ventrale. i3e sa bas?, on nr voit hizc que la partie vextra?e,
sur laquelic s1 iiishnt rostre: et ch&ic 333 (28~2 structixe c;;.e C;!EJ les
..^“_.” .”
. . ““““.L-” ““,”
2diCaa, mais denticules trk3 peu n:rnkreVx 0.2 x~l.o,
en relation avec la rapi-
dit& 6.12 repas) g par contre, h3 4 articles tics 2a7ses Soilt mobiles extra e:h”.
Le >&?$C~L ïz’est nulle ;3art @aissi eïî chit42e dure, ni sur le CO~~S,
n i s u r les ,attes ; il ïi’est jmaie DoSi n i lisse, mais xxgueux, granuI.ex ou
k tubercules. I l xe : ossède n i 1’ éla.it~~ci.t~, C5. 1.x3 str!.es qui le rendent exten-
sible
l e s re;?as soilt bea-wou;] moFr;o ku;jortant ~1x1 CO~S~ l e s ïzodidés.
La face VEiltrale wéseï,te,
. - ." ---.e,- "
C?!l i,ld.S 62 Cct~itUlWl :
+ 4 -Wres de haïwhes portant les Fattes ; seule cl:fféreiice avec
“-” “z”“--,z- --y-
les Ixodidés : les tarses ;)ortent Ges :;rifies mais non des ventou-
ses (diTficulté ou im?oc;sibilit& ~5~3 22$accneat sur les 03 jets
lk3scs verticaux).
b ) Les
-.- n~~:~&e~~.
“.“..
I l y a $usie2rs stades nyr?QauJc chez 72s krgasiG.&s (3 - 5) ; leur
mor$îologie est analognc t: celle dee femelles, moins la ;3j+sejjce du Fore r$nit&;
elles diffkrent d e tail?-e enkre >Iles, et ?ar I’zcq-~:~.sitio2 successive des
caract’-;res rxthieurs de I.‘aklte (sz-d le pore géisital).
c) ‘Le
. ~21~3
-2,,*
Pl ~‘y a pas ici de dimorpl;isme sexuel, siiion sur la forme elle-m&ûe
du ‘pdré &ital.
il) La larve
“-.--Y”.-’
_.
...__. _ _~.
“.. .
Eïle rst tràs différesté des -adultes, et rap:?clle beaucwp les larves
d’ IxoLidés
. . ./ . . .

* i=r le nombre de ;>attes : 7 ?alres, mmies de ventouses (différence
avec les npyhes et adultes),
* par la position terminale de l'hy-?ostome à nombreuses dents,
Elle diffkre Ce la Larve des Ixodldés
St par l'absence de scutm chitizisé , et de toute fO?2I2~tt.Oil c~hitineuse,
S I;ar la mobilitrl; 6~s arti.culati.ons
Ses -plpx~.
TE?--
-
a+& .--z

CLASSIFICATIO1J
ET DIACXOSE
I
.
.
Les ïxodi 2
__ ,és i;euvent 6tre disti.n&s en deux familles dfaprès les
caractères suivants :
.-. -.
a) 1 i 0 D 1 D 2 S (e&iron 500 eswèces) .
-
.--
.
a--
C!api%Bu31 terminal ; scuhl;n et ‘Eivers a?iiendices chitinisis ; leryw'
reste du t<gljmer;t souple et trEs extansiblv ; palpes 2 articles non mobiles...-
entre eux ; dimo~@sme sexuel prÔaoncé.
;-=Y
Larves hexapodes! > ca@tLilum terminal et scutvm.
I
f
b) A R G A S 1 D 5 S
(environ '100 especes) .
i
Capitulum ventral subterminal ; absence de formations chitinisées g
t&ument jeu extensible, grenu ou rugueux ; Pal?es ci articles mobiles ; dimor-'
phisme sexuel nul.
i-
1
La2ves hexapodes à capitulum t~ï?EliilEd, dépun-iies Ce scutum.
A ces àiff érences s l a jontent de nombreuses
articularit& biolog1cyes.
Aussi fau.t-il toujours considérer Ixodidés et Argasidk séparém.e!lt.
La diagzoze spécifique est dé:!?.cate.
1 cur la ccnneG3sance vétérinaire
usuelle 9 il suffit d-e reconnaître les y?.nci~an2i genres (voir tableaux et
planches) .
!
. . . ,/ . . .