LES SYSTEES D’tLEVAGt DU D E L T A D U FtiM...
LES SYSTEES D’tLEVAGt DU D E L T A D U FtiM SUEGAL
ETtKE D’ANphYSE, TYPOLOG~t E T ELfPEN’ R E L A T I F S
A
U
FOKTI
DE CES SYSTWS
------------
PAR J, F, TouaRAblD*
r)R VÉTÉRINAIRE ZOOTEWNICIEN lEMVT/IStIA
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1, S, ii, A,, @PARTEMENT DES RECHEHCHES SUK LES SYSTÈKS AGRAIRES ET L%~~IE
1.
AGRICOLE, B.Pa 3120 - w..
I~~NICATION À L'ATELIER "MÉTHODES DE LA RECHERCHE SUR LES SYSTÈMES D'ÉLhVAGE
EN AFRIQUE ~NT@RTR~IC&E"I
ryIBowI 2 - 8 FÉWWR l!%.%-
MINISTÈRE DU U~VELOPPEP~EM RURAL
INSTITUT SÉ&GALA IS DE RECHERCHES AMI COLES
1, S, Ha A,
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introduction
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1) Méthode
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a.-
. . . . . . . . . . .
11) La démarche, d’ensemblt: dc l’équipe........,..................‘....~.....,.4.-
12) L’approche des systèmes d’élevage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..5 .-
1.2.1) Bilan des acquis t-t enquêtes informelles..........................~
.-
1.2.2) Recensement des t~ffectifs.........................................6
.-
1.2.3) Enquêtes approfondies sur le fonctionnement des syst&mes d’ielevage.9.-
13) La problematique de la recherche sur les systèmes d’élevage...............10 .-
II) Typologie des Systèmes d'Elevage..................................i.......13.-
21) Le choix,des critères.............................................~.......13
.-
22) Les résultats : les.différents systèmes...................................15
.-
23)
i”
L'intérêt pratique de.cette t y p o l o g i e
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...17.-
III) Résultats Relatifs au Fonctionnement des Systèmes dUElevage .....+.......19.-
31) Le Système dfElevage Maure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
..19 .-
32) Le Syst&,me de Grand-Elevage Peul...........................................20
.-
33) Le Système de PetiteElevage Peul.....................................~....21..
34) Le Systhme Villageois Integré et le Système Villageois Confié . . . . . . . . . . . . . 21.:
Conclusion
,..,....,,................................................
23.
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w.
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Le Delta du fleuve Sénégal., qui s’étend sur environ 5.000 km2, avait traidition-
nellement une vocation pastorale. Le climat y est de type nord-sahtlien à tro~is sai-
s o n s : la saison des pluies de Juillet à Octobre, la saiqon sèche froide de Niovembre
à Février, et la saison s&che chaude de Mars à Juin. Entre 1930 et 1960 la pl~uviomé-
trie moyenne était de 350 mm/an. D’un point de vue g&omorphologique, le Delta est
constitué de trois types de sol : des cuvettes ou zones depressionnaires, dei plaines
b a s s e s , et des.zones sablo-dunaires (carte 1). Pendant la saison des pluies, les cu-
vettes etaient inondées par les eaux de pluies et s’y accumulaient et par les eaux
de la crue du fleuve qui s’y bcoulaient de façon gravitaire. A l’éxondation, ‘ces par-
cours fournissaient d’excellents pâturages de decrue pour les troupeaux qui transhu-
maient dans le Delta pendant la saison sbche. Pendant la saison des pluies, et le
début de la saison séche froide, les troupeaux páturaient sur les parcours des plai-
nes basses et ceux des zones sablo-dunaires non inondbes localisbs au nord et au sud
du Delta.
Jusqu’au début des anndes 60, le Delta était peu peuplé ; on y rencontrait des
éleveurs d’ethnie Peu1 et Maure, essentiellement pendant la saison siche, des pêcheurs
d’ethnie Wolof dont les villages étaient situbs le long du fleuve et sur les bords
du lac de Guiers, et des agriculteurs qui habitaient dans les villages local~isas sur
les zones sablo-dunaires au nord et au sud du Delta, et dont la principale aBivit4
était l’agriculture pluviale.
Au debut des anndes 60, débutèrent’des aménagenents hydroagricole du Delta,
dont l’objectif était le développement des cultures irriguées. Actuellement ‘des ca-
siers am6nag4s existent dans tout le Delta, (carte IyI” 21, et on rencontre les trois
types de casiers suivants :
- le casier de sucrier de Richard-TO11 d’une superficie d’environ 7.000, ha,
géré par une société Priv&e, la CSS (Compagnie Sucrière SCnCgalaise). Sur ce casier
est cultivée la canne à sucre qui alimente la sucrerie de la meme compagnie+ &gali-
ment installde B Richeard-Toll.
- les casiers rizicoles aménagés par la SAED (Société d’Ambnagment des’Terres de
la vallCe du Fleuve Sénegal et. de la Falém+), qui sont gér&z conjointen\\ent par la

A
SAED et par les paysans organisés en groupements de producteurs. L’endemblei des
casiers répartis dans les cuvettes du Delta, couvre une surface d’environ 10.000 ha
A 1’ intérieur d’un casier, chaque parcelle est attribuée nominativement à uh payse
à qui la SAED fournit les semences, les intrants, l’eau, effectuant le traviail
..,. / <a.

.
-
CES SOLS E T
L E S P A T U R A G E S N A T U R E L S O U OELTA
CARTE Nu’ 1
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SAINT-L;\\lllf
r- 1-1I DUNES.
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AMENAGEMENTS HYDROAGRICOLES
(MAITRl!?E l!E L’EAU)
CAKTE X .
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- les casiers privés gér&s s o i t p a r u n exploitant uniquu, s o i t p a r iJrw
a s s o c i a t i o n d’agriClJltcUrS. L’onscmblc dc ces c a s i e r s couvre une surfocv d’envi r-on
4 000 ha, Selon les casiers, les cxploitonts poss&dcnt au l o u e n t 1~. g r o s mat&i(:l
a g r i c o l e pe,rmettant l c travail du sol cl. l e p o m p a g e de l’eau. I l s s ’ o c c u p e n t eux-
1
m ê m e s d e l’ayprovisionnement e n semc!nccs c!t, c n intrants. Sur ces casictis, o n rcrncon-
t r e d e u x types d e c u l t u r e s i r r i g u é e s : le riz et la tomate.
A c8té de ces aménagements hydroagricoles conçus pour les.culturcs irriguc<:s
par submersion, la SOCAS (SociCtC de Conserverie Alimentaire du SCnégal) cultive
d e la tomate sur sols sablo-dunaires, avec une irrig8tion par aspersion.
Le riz produit dans le Delta est en partie usinb dans les deux.rizeries dl: la
SAED, et en partie usine directement par les paysans B l’aide des dkortiqueuses
villageoises. La production de tomates est soit vendue en frais pour 6tre corisom-
m4e en frais dans les centres urbains du StnCgal, soit livrbe aux deux uaine$

(SOCAS et SNTI) qui la transforment et la revendent $O~S forme de conserves.’
vi-
Le dbficit pluviométrique enregistre au cours des 20 dernieres années (bigurc
no11 limite considérablement la production des’culturcs pluviales. Tout en culti-
1
v a n t e n irriguk sur les casiers, certains’agriculteurs t e n t e n t e n c o r e l e s cutturcs
sous pluies, la récolte Ctant destinCe B 1’autoconso)nination.

Le long du fleuve et des marigots, il existe des jardins individuels pour le
mararchage. La plus grande partie de la production art autoconsommée, le solde est
vendu dans les villages ou les villes proches.

La p8che est en régression continue depuis plusieurs années, et en 19856 al;.~
n’a.représentb l’activitt principale que pour quelques rares villageois.
En vingt ans, la création d’emplois salariés (environ 9 000 salariés B ‘la iXX*
1000 à la SAED, 400 à la SOCAS... 1 a procur6 d nombre d’agriculteurs du Deltb une
activitb extraagricole régulièrement’ rbmunbrée.
D’une vocation pastorale dominante (1’4lavage Ltant associl .B .queJques Bcultuws

traditionnelles), lc Delta a évolué en I’cspace de 20 ans vers un cont)xte algro-socio-
é c o n o m i q u e trb différent centré sur les cultures irriguees et les act)vitCs~.extra-
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agricoles salariées. L’élevage, longtemps delaissé par les opérations de dévelbppement,
a évolué. La plupart des éleveurs ont été contraints de migrer vers des’zones restbes
plus favorables à l’élevage traditionnel, soit de modifier leur mode de ‘vie et leur
systbme de production, en devenant des agropasteurs ou des salariés-éleJeurs.
------------------------
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d
'. ) METHODE
-
-
Il est important pour comprcndrc l'approché cI~.:s systèm<!s d'é l.ovi3ge q?t
l'élaboration de la typologie dc ces systèmes d’élcvagc, rit* rappclor 1'~ démarche
d'ensemble de l’équipe de recherche. En effet, &-tains critkes retetius pour
dresser cette typologie sont carnctéristiquss .:iu systèmc’dc production dans son
ensemble et non pas seulement du systbme d’élt:vage.
11) La Démarche d’ensemble de l’équipe
L’équipe est constituée de 6 chercheurs : deux agronomes, un sociologue,
un économiste, un zootechnicien 6conomiste et un zootechnicien.
L’activité de l’équipe a débuté fin 1983 par un travail bibliographique.
A partir du bilan des acquis et des connaissances antérieures que d4tenaien.c
certains chercheurs, deux enquêtes ont été menées dont l’objectif était d’éthblir
un zonage du Delta et une ébauche de typologie des unités de résidence ou conces-
siens.
La première enquête dénommée “enquête villages”, consistait à’ recueallir
&“’
auprès du chef de village et des notables, des informations concernant l’histori-
que, la démographie, l’organisation sociale, les infrastructures du village, ainsi
que les activités agricoles et extraagricoles des villageois (cultures irriguies,
cultures pluviales, marakhage, Elevage, pêche . . . ..etc). Une centaine de villages
ont ainsi été visités. Les données recueillies au cours de cette enquete ont per-
mis de distinguer et de caractériser 7 zones, qui figurent sur la carte no3 et
dont les caractéristiques sont rassembUes dans le tableau nO1.
Parmi ces 7 zones, 4 nous ont paru prioritaires. Dans les villages &es
plus représentatifs de celles-ci a été effectuée la’deuxième enquête d(5nommée
“enquête concession”. Elle consistait B recueillir auprès du chef et des membres
de chaque concession l’ensemble des donnees agro-zoo-socio-Cconomiques;relatSves *
à la concession. Environ 500 concessions ont ainsi été enquêtées. A partir des
renseignements obtenus, nous avons dressé une première typologie des concessions.
Pour la mise en place du suivi des concessions, qui correspond B la 4 ème

. . ?’
phase du travail de l’équipe, nous avons ddterminé un échantillon raisdnné dè con-
.i.
1
cessions, tenant compte de la typologie (représentativité statistique) bt également
*
de la variabilité existant entre les concessions d’un même village.
1


I
/ NUMERO ;
DENOM1NATION
;
CARACl%RISTIQUES PRINCIPAL’ES
I
I
I
1
I
/
I
1 HABITANTS D’ETHNIE MAURE
II
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1
MAURE
1 PAS DE CULTURE
I
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I
I
1 E L E V A G E
/
I
1 A C T I V I T E S E X T R A - A G R I C O L E S
1
I
I
1
I
1 P A S D E CULTURliS I R R I G U E E S
I
i
II
i
i C U L T U R E S P L U V I A L E S
I
TROIS MARIGOTS
I
I
1 MARAICHAGE TRADITIONNEL
1
/----k-
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1 C A S I E R S P R I V E S O U F O Y E R S
I
I
I
I I I
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NDIAWOOUN
1 MARAICHAGE IR:RIGUE
I
/
I
1 P E T I T E L E V A G E
I
I
/
I
I
; GRANDS PERIMETRES SAEO
I
i
I
I F O Y E R S E T C A S I E R S P R I V E S
I
I
I V
1 LAMPSAR-ROSS-B~~“l~
MARAICHAGE IRRIGUE
1
I
I
1 ELEVAGE

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1
I
1 A C C E S F A C I L E
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I
I
-*
I
I
1 GRANDS PERIMETRES SAED
1
a*
1
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1 FOYERS ET CAS1 ERS PR l VES
I
1 BOUNDOUM-FLEUVE
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1 MARA J CHAGE I’RR I GUE
I
I
I
I
1 E L E V A G E - PECHE PLUV I ALE
I
I
1 A C C E S D I F F I C I L E
1
I
I
/ VI
RICHARD-TOLL
; E M P L O I S SALARI E S - E L E V A G E 8
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I
I
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I
O U E S T 1 G R A N D S P E R I M E T R E S S A E D
1
EST
1 CASIERS PRIVES
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I
:
I
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I
SUD
1 M O Y E N S P E R I M E T R E S ( G E S T I O N :PAYSb!+JNE) 1
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I
1
I
I
1 P E U D E CULT’URES I R R I G U E E S
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1 L A C D E G U I E R S
I
I
I
1 P E C H E - MARAICHAGE
I
i
i
I
l I
.
.
. . .

1 2 ) L’approche des systèmes d’éI.c:vw
121) Bilan des acquis cl: c?nquEi:cs Informel 1c;s.
La bibliographie et les enquêti:s informt!llcs ont permis de situer la pla-
8 I: d<: l’élcvagc dans le contexte tradj t,ionn(sl du Delta, ct de saisir les causes
de l’évolution des systèmes traditionnels au cours des vingt dernières années.
Au début des années 60, avant les aménagements hydroagricoles, le Delta
qui fournissait d’excellents paturages de décrue (carte nO1) pendant la saison sè-
che, avait une vocation essentiellement pastorale. En 1965, AUDRU, (AUDHU. J : Des
pâturages naturels et des problèmes pastoraux dans le Delta du SCnégal,MAISON~S
ALFORT, I.E.M.V.T/ISRA) avait relevé la présence des 4 syst&mes d’elevage, Cha~cun
spécifique d’une éthnie.
1211) Les systèmes d’élevage traditionnels
- Le système d’élevage Peu1 : les peul, éleveurs de bovins, d’ovins et de
caprins transhumaient pendant la saison des pluies sur les zones sablo-dunaires au
sud du Delta ou dans le Ferlo. Les troupeaux paturaient autour de campements fixes
pendant toute la saison des pluies. Dans la plupart des campements, les Peuls cul-
tivaient du mil en sec. Au dhbut de la saison slche froide, lorsque la valeur four-
ragère des parcours de dunes s’amenuisait, les Peu1 et leurs troupeaux transhumaient
vers les parcours de décrue du Delta. Ils installaient un campement fixe en bordure
des cuvettes.Les parcours des plaines basses en Novembre-Décembre, et ceux des cu-
vettes pendant tout le reste de la saison sèche permettaient d’alimenter les ‘trou-
peaux. Sur la carte no4 est représentee la localisation de chaque groupe Peu1 du
Delta en saison sèche et saison des pluies. Les Peu1 du Delta transhumaient toujours
sur de faibles distances, inférieures B 100 km.
Le lait était en partie autoconsommé et en partie vendu dans les viIlages
d’agriculteurs sbdentaires. Les revenus issus de la vente du lait et ceux provenant
de la vente des petits ruminants servaient B couvrir les’besoins courants de la fa-
mille. Les bovins étaient utilisés pour la constitution de la dot, ils étaient par-
fois abattus B l’occasion de grandes cerémonies (bâptèmes, mariages...,etc). Seuls
les mâles adultes étaient vendus, lorsque la famille avait un important besoin d’ar-
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- Le Système d’élevage maure : les “maures blancs” étaient comme les
Peu1 des éleveurs de bovins, d’ovins et de caprins.
Ils transhumaient pendant la
saison des pluies en Mauritanie et revenaient dans le Delta au début de la saison
sèche froide (carte n”5). Contrairementaux Peul, les maures transhumaient sur de
grandes distances, supérieures 6 200 km. A la faveur de ces transhumances, le com-
merce des produits alimentaires, du bétail et des bijoux reprdsentait une activité
importante des Cleveurs.
Le lait, transformé ou non, était quasi-entièrement autoconsommé. L'ex-
ploitation du’cheptel bovin était plu6 active que chez le6 Peul.
- Le système d'élevage harattine : les harattines ou "maures noirsl’4 an-.
tiens captifs des maure6 pré&demment citbs, élevaient essentiellement des petits
ruminants. Suivant les cas, ils transhumaient ou non avec des éleveurs de bovin6
en Mauritanie pendant la saison des pluies. Le plus souvent, une partie des petits
ruminants que detenaient les harattines appartenait en réalite aux Cleveurs maures
qui les leurs confiaient.
- Le systbme d'élevage Wolof : les Wolof agriculteurs ou pgcheurs, lors-
qu’ils poss&dalent des bovin6 les confiaient 6 des Eleveurs Peu1 ou maures. il
en était de même pour une partie des petits ruminant6 ; l'autre Ctalt gardée au
village et conduite pendant la journ(se par les enfants sur les parcours autowr du
village.
1212) Les modifications du contexte de 1'6levage
Les périodes de sécheresse qui ont marque les vingt dernières'ann8eg et
les aménagements hydroagricoles ont modifié l'espace pastoral et se6 potentialitbs
fourragares. En effet, en comparant les cartes no2 et n"3, on remarque'que tes ca-
siers rizlcoles et sucriers ainsi que le parc de DJbUDJ ont 4t& in8tahh dan6 les
principale6 zone6 dépressionnaires ou cuvette8 , qui fournissaient le6 @turages de
décrue. II Le déficit pluviométrique enregistr& 6ur l'ansemble du bassin $u flehe
l
Sénégal, limite l'importance des CPUGS. Actuellement, les hauteur6 de crue 6bnt
telles que même sans les aménagements hydroagricoles,
l'eau ne pourrait pas 6*écou-
ler de fagon gravitaire dans les cuvettes et le6 inonder. M?!me Si toute6 les' CUVet-
tes ne sont pas enti&rement am6nagbe6, 1'entrCe et 1'4Icoulement de l'eau dan6 les
4
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casiers sont controlés ; l’inondation des'partie6 nan ambnagées
des curettes n e
I
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-7-
peut donc plus se faire et la productivité des pâturügcs dc décrut correspondants
est nulle.
La rdduction de la productivité des parcours de dunes et de plaines bas-
ses est une autre canséquence du déficit pluviomdtrique constatee depuis vingt ans.
Par rapport au début des anndes 60, la charge potentielle de saison des pluiels a
donc diminué en rapport avec la baisse de la productivité des parcours’de dunes et
des plaines basses, et la charge potentielle de saison seche a quant B#elle, con-
sidérablement chute en relation avec la disparition de la plupart des parcours de
d é c r u e .
1
Les faibles crues de 1982 et 1983, ainsi que la trbs faible pluviom&trie
de 1983 ont eu pcw effet une productivitd nulle des parcours naturels du Delta,
Les ankaux ont donc $te largement sous-alimentés ; & cause de cette s&s-nutri-
tion, la réduction des effectifs bovins du Delta entre le mois de Juin!1983 pt le
mois de Novembre de la marne annee a été d’environ SO p 100. Il ne faut pas $n d&
duire que 50 p 100 des bovins sont morts de faim. La plupart des éleveurs onrt prb-
féré vendre, pour qu'ils soient abattus, des bovins cachectiques B desiprix idhi-
soires (entre 2OCO et 5000 %FA), plutbt que de les voir mourir les jours suivants.
Les jeunes bovins nés pend.ant cette période, sont pratiquement tous morts, ai qutl-
ques exceptions pr&s. La réduction des effectifs de petits ruminants a été d’envi-
ron 20 p 100. Toujours pendant la
même pdriode, et aux dires des éleveurs, ‘les
vaches étaient trop faibles pour être saillies, et au cours de 1’annCe: 1984 ‘le taux
de féconditb des vaches btait fnfarieur B 5 p lCW!~ La reproduction des:petits ru-
minants et particulièrement celle des ch&vres, a été moins affectbe pa’ ce8 condi-
tions défavorables, ces animaux ayant maintenu un État physiologique sup&ieur i
celui des bovins
Depuis le d6but des annBes60, le deficit en ressources fourra@res natu-
. .
relles qui persiste et s’accentue certaines annaes (1972-1973/1983-19841, tist la
cause du faible niveau des productions des troupeaux (lait et viandt),j prodhtions
quasiment nulles pour les bovins certaines années, ainsi que nous venons de le voir.
Pour sécuriser le vivaier (r8le assura traditionnelienent pad les ‘trou-.
peaux), les éleveurs se sont tournés vers le8 cultures irriguies et 1;s
%c&ivités
extra-agricoles @mmtrce , emplois salarih, artisanat...etc). Par aiileurc;, un
.
éleveur qui cultive en irrigua produit des sous-produits agricoles ‘(D’i’lles, sons,
adventices de culture...
“i
etc) qui lui permettent d’alimenter son chept 1 lorsque
“I
/
;,
.., .*.

-8-
les ressources fourragères naturelles sont épuisées. Les activités extra-agr coles
(ainsi que la vente d’une partie du riz produit en irrigué) procurent ‘aux 61 veurs
des revenus monétaires qui leur permettent d'abord de subvenir aux besbins d
la
famille, mais aussi d'acheter les sous-produits agricoles ou agro-industriel
(farine, mélasse, aliments complets, tourteaux... etc) indispensables 8' la su 'vie de
.
leur cheptel en pariode difficile.
122) Inveptaire et Recensement des animaux
A~J commencement des enquêtes, les seules données chiffrées dikponibles
étaient les estimations du service administratif de l'élevage (D.S.P.Ai Direction
de la Santé et des Productions Animales) concernant le département de Dagana, dans
lequel est inclus le Delta. Pour 1981, ces estimations font état de 150 CCC bovins
et 200 000 petits ruminants. Ces estimations sont 4laborCes B partir du nombre de
vaccinations effectu(Ses chaque année sur les bovins.
/
Il btait vraissemblable, que les conditions climatiques d&favorable$ de-
puis 1981 avaient eu pour conebquence une réduction sensible des effechfs. Il nous
a donc paru indispensable de disposer de chiffres rkents et fiable.8 pour pouvoir
discuter de la place de l'élevage dans les syst&mes agraires du Delta.IDe plus,
beaucoup d’idées fausses circulent concernant le nombre de bovins et db petits ru-
minants qui transhument pendant la saison dea pluies. Il en est de rnernk pour le
bétail qui a migré dans les régions plus au sud B cause de la secheresbe de k983.
Il nous a semble utile d'apporter des précisions concernant ces mouvements d~‘ani-
maux.
I
I
1221;) Les mCthodes employées
/
1
'._
Nous avons utilisé les trois méthodes suivantes :
- l*tlnventsire a&rien
- les recensements directs au sol
I
.
- des enqu8tes par interview aupris des éleveurs.
.
0
L’inventaire adrien : Pendant la saison shche, aprbs la rkolte ciiu riz,
pratiquement tous les .bovins du Delta exceptés ceux qui restent en stabulatl iiQn,
pgturent pendant la journ4e sur les pbrimttres rizicoles pour consomwkla.; 4cille
4
de riz. Ce qui signifie qu’a quelques exceptions prbs, les bovins d’une zont! de

-9-
plus de 5000 km2 sont regroupés de Février à Mai sur 10 000 ha. L'avion nous a
semblé un moyen rapide et économique pour dénombrer les bovins lorsqu'ils sont
sur les parcelles. Des dbtails plus précis sur cette méthode de comptage figurent
dans le rapport "Inventaire abrien des bovins et des petits ruminants ,du Delta
du Fleuve SCnCgal”
(TOURRAND JF, JAMIN JY, 1985)
.
. Les recensements directs au sol : Deux recensements séparés ont &é
réalisbs : un recensement du cheptel bovin dans les campements des éleveurs tra-
ditionnels, et un recensement des animaux dans les villages des agriculteurs 1sé-
dentaires et en maj'orité Wolof. Nous estimons pour chacun des deux recensements
avoir touché entre 80 et 90 p 100 de l’effectif total.
. Les enquiêtes par interview : Ces enquêtes réalisées dans le cadre du
travail pluridisciplinaire de l’Équipe ont porté sur environ 1/4 des eieveurs, Peu1
et sur l/lO des Cleveurs maures. A partir des donnees recueillies, nous avonq pu
établir les ratios ovin/bovin et caprin/bovin pour ces Rleveurs.
1222) Résuil tats
Il y avait dans le Delta pendant la saison skhe chaude 1964-1985, anvi-
ron 17000 bovins, 45000 petits ruminants dont 26000 ovins et 19000 caprins, un
millier d'équins, autant d’asins, de l’ordre de 500 oamelins et 10000 volailles.
Pour les bovins, l'inventaire abrien prbsente le triple avantkge de don-
ner des résultats fiables, d’dtre économique par rapport aux autres mdhodas et
de pouvoir 9tre réalisé rapidement (3 B 4 jours) pour tout le Dklta. Pour ces rai-
sons, nous avons proposé de renouveler l’opbration chaque annCe, afin de suivre
l'évolution annuelle et pluriannuelle des effectifs bovins du Delta.
123) Enquê!tes approfondies sur le fonctionnement des systames!d*bleqagc
L'objectif de chacune de cas enqu&tes était de recueillir aupris d’un
,
échantillon d'éleveurs des donnees concernant divers aspects du fonctionnement
des systèmes d'6levage en vue de l'klaboration d'une typologie fonctionnelle 'de
ces syst&mes d’éleviage.
'Les Princi;paux aspects du fonctionnement ‘pour lesquels .une’ en?juête a été
/
rnen-66 sont les Suiv!ants :

- 10 -
. kprppriation du cheptel au sein de la. famille :
I
L’objectif de cette enquête Btait de collecter des renscignemedts sur
les différents circuits de transhumance existants, sur la constitution des trou-
peaux et les différents modes de conduite au paturage, sur la traite et’le r8le
socio-économique du lait, enfin sur l’exploitation du cheptel familial.:
.
. Util,isation et provenance des sous-prQduits
Il est rapi,dement apparu que dans les conditions climatiques actuellee,
les.bovins,
les dquine et B un degr6 moindre les ovins et les caprine, ne Pouv;aient
survivre sans consommer des sous-produite agricoles. Il nous a eembl0 interessiant
de voir comment les éleveurs se procuraient, et utilisaient ces sous-produite.
L’enquête comportait les rubriques suivantes : sous-produite issue de Ifexploita-
tien, sous-produite achetee, sous-produits vendue, modes de distribution, typi
d’animaux bénkficiairee.
I
. Ana]iyse des donn4es recueillies au cogre du recensementi
Ces données nous ont permis d’dtablir des.ratios (bovine/ovinsj bovir$s/
caprine, bovine/petits rumipants, mgle/feaelle, etc), ratios relativeme@ stables
que noue avons Cte BmenCs a considCrer comme amed caracthistiques desldiverier
situations rencontr+es,
car r4sultant & la fois dea contraintes propres!& chadue
situation, et des stratégies de production d&veloppbes par les Cleveure:
13) ProbMmatique de la recherche sur les eyetèmee d’6levage 1
De cette approche dont l’objectif principal était de raesemblir les,
critères nbceeeaires pour dresser une typohgie opbrationnelle des syetbmes d!‘&
levagei qui sera prkeent(he ultérieurement, ii ressort que la problbmatibue de
l’équipe en matiere d’elevage doit gtre centrée sur l’alimentation du bktail.“
En effet, si on ne ‘tient compte que des ressources fburraglras naturelles. le
bilan fourrager est nettement dbficitaire alors qu’il Ctait exc4dentairb en
.
1960 comme le montre le tableau n.2.
Mais si l’on tient compte de l’ensemble de$ ressources fourragères
utilisables par lee animaux, c’est-&-dire de l’ensemble des ressources jfourrf$-
.-.
-.
.
.‘. .- hI. . .__ ,.
gcOres naturelles, des sous-produite agricoles (paille, son dë r~~,‘~d&$h%q de
I
I
cultures irriguees,.. etc) et des sous-produits agro-industriels (mélahe,
l

BILAN FOURRAGER DU DELTA
1
i
REsmRCEs FOURRWRES NATURELLES
w
-
MOIS
J-A-S-O- N - D -d- F- M - A - Bd:- J.
I SAISON DES PLUIES iAISON SECHE FROIDE AI~~N SEWE &AUDE
PLAINES BASSES
ET CUVETTES
CUVETTES
AVANT 1965
45 à 50000uBT
30 à 3fiOOO UBT
CHARGE POSSIBLE
.I 35 A 40000 UBT
20000 UBT
5000 UBT
I
‘I
APPORTS DES CULTURES IRRIGUEES EN SAISON $ECHE: LES SOUS-PROlXJIT$
3
PAILLE DE RIZ . environ 30000 tonnes ........... ..3 0 835000 UBT (Energje)
SONS DE RIZ
.
.
10000
............ ..15 A 20000 UBT
MELASSE
:
.
60000
.
...........lOOOO 0 A 120000 UBT (Ejirrgfa)
DRECRE
:
n
1000 n
c
*
RESSOURCES POURRAGERES NATURELLES ET SOU$-PROZWITS
SAISON
SAISON DES PLUIES
SMSOT+SBCHE FROiD3 SAISON kCRE+RAUDB1
AVANT
DkXQXtB~~TEaf
35 a 40000 UBT
45 A 50000 UBT
30 A 39~00 U$T
1965
BESOIRS
molnrr do 30000 UBT
30 A 33000 UBT
30 A 35000 U+T
BILAN
POSITIF
POSSTZp
EQu1m
.
I
EN
DISPOMBILITE~
35 A 40000 UBT
25OOOUBT
20000 UBT [l)
1985
BESOINS
15ooouB!r
20 A 25000 UBT
20 A 25000 U?T
BILAN
POSITIF
EQUILIBj#E
peu MS$CITA+
..-
.'
""-'v
I
I
1
,
(1) 11 faut ajauter
environ 150000 UBT (Bnergfe)
I
l

- 11 -
fari.ne de riz, drach6s de tomates etc. . . 1, le bilan fourrager est pendant la saison
sèche largement exchdentaire pour l’apport en energie, et ldgarement dbficitaire pour
l’apport en natiare azotée. 11 faut cependant noter qu’actuellement environ 80 lp.100
de la mélasse produite est exportde hors du S(onbga1.
Les éleveurs ont rapidement saisi l’intérêt des sous-produit6 dans l’alimentation
de leur cheptel.pendant la saison sache , et 1’6volution de lfutilisation~de laipaille
de riz en est un parfait exemple. Lors de la rbcolte du riz, les paysans’coupeht la
paille au quart infdfieur ; Ils constituent des gerbes, qu’ils empilent en meules sur
les parcelles. Le battage aura lieu directement sur la parcelle, et la paille ilsrue
de ce battage sera mise en tas B côtC de l’aire de battage. Une fois le paddy bnlev4,
il reste sur les parcelles la paille encore sur pied (environ un quart de la paille
produite), et la paille issue du battage (environ les trois quarts restants).
n
En 1981, pratiquement toute la paille était brul4le directement sur les parcelles.
En 1982 et 1983, les troupeaux ont 6té autorisés 6 pêturer sur le6 parcslles Léa paille
restant sur pied et celle mise en ta6 au cours du battage. Par ailleur quelques
,.
éleveurs ont commenc8 6 en stocker une partie dans le6 concessions. Cetta paidle btait
distribuée aux animaux faibles en fin de 6aiaon sèche, En 1984 et 1985, 16s troupeaux
sont venus paturer 6ur les parcelles apris la rhcolte, mais plus de 80 p.100 de la
paille issue du battage a 6té Stock&e par le6 éleveurs. En fin de aafson sbchd, ceux
qui avaient fait de6 stock6 suffisants arrivaient Q ia vendre 30 frs le kilo,‘alors
que le ,tourteau d’arachide, qui s’achate environ 100 frs le kilo re6te introuvable
dans les villages.
Les quantités de sous-produits issus de l’exploitation varient d’un systbme 6
l’autre selon l’importance respective de l’agriculture et de 1’Blevage. C’ert’ainsi
que dans certains aystàmes, les quantitCs disponible6 couvrent largement les besoins
du cheptel et qu’un6 partie des sous-produits peut étire vendue. Dan6 d’autreaL sy6tbmes,
le bilan est dhflcitaire et l’éleveur doit acheter des sous-produits. Certaiqs
,
éleveurs qui ne cultivent pas, sont obliges de se procurer tous les sous-produits
lors de leur syatbmp de production.
Actuellement pwdant la saison sèche, les ilevewrs sont contraints d’adapter
les rations alimentaire6 ,du bbtail aux ~diaponfbfUti6 -en sous-produf.ks .~iasu# de
4
l’exploitation ou achet&6) d&gapes dans le cadre de leur système de probucti6n. Des
techniques de valorisation des sous-produit6 (traitement de la paille p6r la mblasse,
par l’ammoniaque notamment) qui sont vulgarisables dans la région, permbttent d’en-
visager le dCveloppement de l’alimentation a base de tmus-produfts.
i
. /.A..

A côte, de. la valorisa,tion des sous-produits, un outre th&e dc
recherche a eté retenU ; il s’agit du développement des cultures fhd’rrag*reS
irriguees sur les sols lourds des cuvettes, en saison sèche chaude, !Sous
irrigation par submersion. En effet, les parcelles rizicoles aménagkes sont
inoccupées du mois de Fbvrier au mois de Juin, et c* est justement & icette
époque de l’anneie que la p&nurie de fourrages se fait le plus gravement
sentir. Par ailleurs, l’am4nagement des parcelles ri&coles revientltrbs
cher B la SAED, et les paysans qui n’en supportent pas les cobts, ne voient
pas toujours leur intérét B faire une double culture de riz pour amortir plus
rapidement ces z+m&agements.
En effet, la double culture exige beaucoup de
main-d’oeuvre (adventices, gardiennage etc...), et les paysans une fois qu’ils
ont sécurisé le vivrier avec une premihre culture de riz, prafèrentlinvestir
la main-d’oeuvre disponible dans des activitb extra-agricoles plus!r&nun&a-
tice et moins a/éatoires qu’une deuxième culture de riz. Si l’on v&t dhve-
lopper les cultures fourragères dans le Delta, il faut dtre capableide pro-
poser aux paysans des variéths, des techniques culturales, et des calendriers
culturaux qui exigent d’eux un minimum d’investissement (pkunier et en main-
d’oeuvre) en tout cas inférieur & celui requis pour une deuxlime cutture de
riz. Ce thame de recherche constitue précisément l’un des volets du’travail
de l’Équipe.
Bien &videmment, ces cultures fourraglres int&esrent d’abord les
systèmes dans lesquels les diponibilit&s en sous-produits issuo deajexploita-
tiens ne couvrent pas les besoins du cheptel. Dans les autres cas, il apparaSt,
. .
dans un premier temps, plus judicieux de s’engager dans le cr&neau~!tvalorisa-
tion des sous-produi W1 :
I
I
.
.
-. -
. . _ “T

II) TYPOLOGIE DES,SYSTE#ES D’ELEVEGE
I
21) Chopx des critares
Pour dresser la typologie des syst&mes, le problème fondamental est
celui du choix de;a critbres. Les critbrea concernant ekclusivement 1Qlevage
comme le mode de conduite des troupeaux, le nombre des t&tes de bCtai1, la

structure des troupeaux, etc, semblent insuffisants pour diffdrencier les dif-
férents syatimea entre eux. D a n s les conditions actuelles, au sein d”uns u n i t é

++---.
de production, le facteur limitant de l’eld~~~c cbc ~‘alimenéecion dds animaux.
Ce facteur est étroitement ddpendant d’une part des revenus mon&alrds de l’uni-

té de production, revenus qui permettent l’achat de sous-produits (pailla, fari-
nes, tourteaux, qtblasae.... ) et d’autre part de la quantité de sous-produits issus
des syatbmea de culture (paille, son de riz, adventices de culture....), Or

les revenus monbtaires et les quantit&s de sous-produits issus des syatbmes de
culture dbpendent de l’unit6 de production dans son ensemble et non exclucsive-
ment de son ayat+me d’élevage. La quantitb de sous-produits disponible d&pend
de la taille des parcelles kaicoles mises en culture, du rendement de ces par-

celles, des possibilités de stockage des sous-produits, etc... Les revenus mon&-
tairea dipendent de la production vendue, du nombre d’activités extra-agricoles

_..
dans 1’ exploitaglon etc. . .
Pour qes raisons, les critbres retenus concernent A la fois le syst&ne
d’élevage et l’unité de production dans aon enaembla.
,.
Ces cditbrea sont :
- le mode de gestion du cheptel (gestion directe ou contiage)
- le q8le aoclo4conomique de la production laitière
- l’o4igine des sous-produits distribu& au betail

I
‘..
- leaactivités principales de l’unit6 de production
i
211) Ce mode de gestion du cheptel
On peut déterminer deux groupes de familles, le premier qui comprend
celles dont le mode de gestion du cheptel est direct et le second qui comprend
_-..
c
dellea dont le mode de gestion eit indirect. Le mode de gestion ‘&~direct quand
la gestion est assurée par un (ou plusieurs) membre de la famille, qui s’occu-
pe de tout ce qui touche B la conduite au paturage, au gardiennage, $ l’alimen-
/

- 14 -
tation complémdntaire, aux ventes et achats d’animaux, etc... Le mode de .gcs-
tion est indirect quand le cheptel
familial est confié a un individu n’apipar-
tenant pas a 14 famille, qui l'incorpore B son propre cheptel, et en assure
ainsi la gestifn. (Tableau n”3, colonne A).
212) ,Le r61e socio-économique de la production laitière
Le lait peut avoir un r61e socio-économique de tout premier plan.
C'est ainsi que dans certaines familles, produire du lait est un des princi-
paux objectifs, ce lait &ant toujours autoconsommb et une partie pouvant: être
vendue, Dans d"autrea familles, parmi lesquelles figurent celles dont le khep-
tel,est confié, la production laitière n'a qu’ un r81e socio-économ$que npgli-
geable (Tableau; n"Q, ColonneB).
213) hIorigine des sous-produits distr4bubs
Les spus-produits distribués au cheptel familial peuvent btre aphe-
tés, provenir dks systèmes de culture de l'unité de production, ou les deux A
la fois.
Nous pouvons regrouper les familles en trois groupes :
- celles qui'neproduisent pas de sous-produits et qui en achitent ;
- celaes qui n'en produisent pas en quantitd suffisante pour couvrir
les besoins de leur cheptel et qui en achètent ;
- celies qui en produisent suffisémment, et le cas &chCant peuvent
en vendre.
Dans Les familles des deux premiers groupes, on note que lia gestion
du cheptel est de type direct et que le r8le socio-Economique du la'it est im-
portant. (Tablegu no3 ColonneC).
.
214) Les activités principales de l*uni,té de production
On peut considérer qu’il y a trois sorbes d’activitbs principalgs :
les cultures irriguées, l'élevage et les acti~~~~s,.extra-~gr~~,o~c~~J~gmme~ce.,
.
_ - .
.
_
salariat, etc... 1, qui peuvent Wre associbs ou non.
1
i1

T A B L E A U N-93 .-
LES CRITERES ET LA TYPOLOGIE DES SYSTEMES D’ELEVAGE
,,
8.
:
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:
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,I
COLONNE
:
A
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B
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C
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D
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w ---------------:.------------:---------------:--------
:--------------:--------------:-----------:--------------
a,
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t,
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;
:
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8,
CRITERES
;
MODE
:
ROLE DU
: ORIGINE DES :
ACTIVITES :
ETHNIE :
SYSTEME :
EFFECTIFS
w
"
.
:
;
f
1
:
: PTmmsl;ti.T;L-rçl_AL. "
0,
:- DE GESTION :
LAIT
:SOUS-PRODUITS : PRINCIPALES :
:D'ELEVAGE : BV : PR
: ov : CP o
.:.
:
:
:
COMMERCE :
:
:
:
:
:
11
::
;
:
ACHETES :
+
:
MAURE
:
S.E.Pi.
: 30
: 18
: 7
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*,
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DIRECT
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ELEVAGE
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._---- :-----:----:---- *,
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: -e-w --------:-----------;-------------:----------.
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1,
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PRODUITS :
ELEVAGE
c
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IMPORTANT :
ET
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: 25 :18
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ACHETES
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(ou)
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: S.P.E.P.
:12 : 8
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PRODUITS
:
+
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:,@sseRWelk-
: PETIT ELEVAGE : w-w ------------: -^-------- -: e--w-: --SM-: -e-w: -w-wI,
:t
:
ment)
HARATINE :
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II
:
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1,
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L
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:----c----w----:
WOLOF
:
S.V.I. : 15 ; 46 ;67 ; 18 "
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.SERERE
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:;---IIcIpIREçT--- i ‘Ngafu ;
:
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etc
:----------i---- -2: -----:-z-G-: ----
. .
:
.
:
:
,I
=
fiXBR%GE :
:
:
:
:
S.V.C. ; 8 ; 3 i 3 ; 3 ,‘;
CI = C&URES IRRLti/A.E.A.
: ACTIVITES EXTRA-AGRICOLES
.

- 15 -
On remarque que pour les familles qui ach;ètent des sous-pruduits, :1'6-
levage est une activité principale. Parmi ces familles, le commerce procure:des
.
revenus B celles qui ne cultivent pas. Pour les autres, les cultures rrrigu&es
ou les activités extra-agricoles sont des activités principales au mi3me titre que
l'blevage. (Tableau n"3, Colonne D)
.
Les cu&tures irriguées ou les activités extra-agricoles sont les Bcti-
vit& principale6 des familles qui n'ach&tent pas de sous-produits, Parmi C/elles
ci, on peut,dist$nguer deux groupes : un premier groupe pour lesquels l'tlevage
n'est qu'une activité 68CORdair8, voire nagligaable, et un deuxibne dana .l/equel
l'élevage bien qu'étant une activlt& S8COndaire.
a un rble social de'tout premier
plan. On note par ailleurs que dans de*nombreuses familles de ce d8UXibm8 groupe,
l'élevage reste une activité secondaire car ce8 fami Iles manquent demoyen$ finan-
tiers pour
y investir davantage. (Tableau no3 Colonne D)
215) b'ethnie (Tableau no3 Colonne $1
On remarque que :
- les maures constituent en grande majorita 18 groupe dea'famili4eo pour
lesquelles 18 cemmerce et 1'6levage sont les deux principales compo8ant86'du sys-
t&mes de production
- Le groupe des familles pour lesqualles le r81e sociO-économique du lait
est négligeable, est composé essentiellement de Wolof.
8
- le proupe d8 familles pour lerrquelles 18 lait a un r8le ~socioçbconomi-
que important e$ qui ne sont pas d'6tbnie maure, 86t compos6 en gra&ds paptie par
des Peul. Rentrent également dans ce groupe 18s harattines 8t qUelqu88 WObOf.
Pour ceux-ci, l'élevage occupe n(5anmoins une place secondaire dans:&aur spst&me
de production.
22) Rd6UltatS
.
En 1965 AUDRU avait dbcrit 4 typa8 d'élevage : 18 type maure, le type
Peul, le type harattine, le type Wolof.
.
Ac.tu+.lea8nt ,- la ..contbina&o~~be~ ~$-iff&$Rts cr-it%rer, naud pembt de dis- ,
.--_. - . .'r. -. -__ . . .
<,.
tinguer 5 tyat/iJmes d'&levage qui sont : (Tablqau no3 Colonne F)
I
i

n
-- 16 -
- le sys&ème d’élevage maure : qui fait pertie d'un systDme 'de pro/Juction
caractérisé par l’association Commerce-Elevage. Les membres de la fakïlle sept d'e-
thnie maure, la tgille du cheptel familial est importante pour le Delta, la peStiOn
du cheptel est directe, le production laitière a un rôle social de tout premier plan
et les sous-produits sont achetés avec les revenus monétaires provenant du commerce
- le sy+tème de Grand-Elevage Peu1 : C’est 1: systéme agro-pastoral dans
lequel la gestion est directe, le lait a un role socio-kconomique fondamentel, les
sous-produits issps des systèmes de cultures irriguées ne suffisent pas B subvenir
aux besoins alimentaires de l’important cheptel.
- le sygtème Petit Elevage Peu1 : c’est dgalement un systime agro$pastoral
t
comme le pri'wSdenit, mais le taille du ,cheptel est plus réduite et par 18 m&ne, 1'6
levage apparaSt comme une activite secondaire par rapport aux cultur'es irrigubes
ou aux activités extra-agricoles.
- le système Villageois Confi : il correspond B l'activité d’&levage
des agriculteurs, d’ethnie Wolof pour la plupart, qui posshdent peu d’animaux et
qui les confient aux i5leveurs des trois systbmes pr&c&dents.
- le système Villageois Int&gr& : il fait partie d’un systbme agro-pas-
toral dans lequel l’aspect pastoral est largeamtdomin4 par l@agriculture.propre-
ment dite. Le nombre d’animaux est restreint et C8UX ci Sont ali@HltbS aVe4: 18s
sous-produits issus des kyst&mes de culture. 11 regroupe les agriculteurs,: d’ethnie
Harattine, SCrErp et une grande partie d’ethnie Wolof.
Sur la figure n”2, pour les diffkentes concessions enqu&tCea, sK>nt re-
prkentés le nombre de bovins par actif (BV/ac), le nombre de petits ruminants
par actif (PRJac) et l’ethnie. On remarque qu’il est possible de regrouper ces
concessions en plusieurs ensembles. (Figure nO3)
- l'e?semble M des concessions d'ethnie Maure pour lesqusllas le nombre
moyen de bovins et le nombre moyen de petits ruminants par actif sont imp?rtants
(en moyenne 3 Bp/ac et 4,6 PR/ac). Cet ensemble regroupe une grande’partie des
syst8mes d’i%levbge Maure. du Delta.
- l’e@semble P des concessions d’ethnie Peu1 pour lesquelles 14s nombres
moyens de BV/ao et de PR/ac sont respectivement de 2 et 3,7. Dans cet ens/smble,
on peut d&erm$ner deux sous-ensembles qui regroupent respectivement la maSorit
des concessionq dont le systbme d’&levage est de type Grand-Elevage, et celles
d o n t ’ i l e s t de; t y p e P e t i t - E l e v a g e .- - .- -
_ __ _,, . ,._
1
- 1’ ensemble V des concessions dont l’élevage est de type Villageois.

nombre de i~ov?ns par actif
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2C
i?It:‘ :I<‘t i i‘
PAS DE PETIT
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PAS DE BOVIN
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_
F I C 2.- LE CHEPTEL BOVINS ET DE PETITS RUMINANTS DANS LES CONCESSP~~~NS ;:i’ lik.Ll.4
ISur khanti llon, éciielle Logar i thm i qw ! -
A M a u r e 0 Peu1 0 V i l l a g e o i s i &l0f-. Sérére.
!k+ratt.im)
.

‘j:jrl:; cet ensemble o n [jeut d i s t i n g u e r ( !;~.)i1~;-(:n~~rnt>lcu,.
Celui q u i rcglW\\~pC ~CS C~O~I-
cessions ne possédant pas les bovins, celui qui regroupe les concession d’ethnie
!iarnttine qui est à quelques exceptions près inclus dans le sous-ensemble précéident,
ct celui qui regroupe les concessions possédant à la fois des bovins et des pet!,its
ruminants.
A côté de ces trois principaux ensembles, on note la présence de deux autres
ensembles qui sont :

- l’ensemble PMI, des concessions ne possédant pas de bovins mais dont l’élevage
des petits ruminants est une activité principale du système de production.
- l’ensemble PH? qui comprend des concessions d’ethnie Maure et Peu? ne possédant
pas de petits ruminaats mais dont l’élevage est une activité principale du sysit&me
de production. Le plus souvent, les membres de ces coruzessions possèdent en r&lité
en nombre réduit des ovins et des caprins qui sont confies B d’autre6 concessians.
A la vue de la figure no 3, on peut conclure que le critère ethnique est non
seulement un critère’sociologique important mais qu’il est souvent très liC B ;un
ensemble de critbres concernant le système d’élevage (nombre de bovins par actif,
nombre de petits ruminants par actif, mode de gestion du cheptel) ou l’unité de
production (rSle de la production laitibre, origine des sous-produits, activités
principales de l’unité de production). Il constitue donc encore actuellement un bon
crithe synthbtique,
moins déterminant cependant qu’il y a vingt ans, en grandt?
partie à cause des modifications du contexte agro-socio-Cconomique du Delta. I!n
effet, le critère ethnique ne permet pas de distinguer le Systéme Villageois IntégrC
du Système Villageois Confih,
et le Syst&me Grand-Elevage Peu1 du Système Petit-
Elevage Peu1 , alors que la problématique de recherche est différente selon qub l’on
s’adresse B chacun de ces quatre systlmes.
23) Intérêt pratique de cette typologie.
/
Cette typologie tient compte de la problématique de recherche centrée sur
_.
-’ - -... . ..*

FIGURE N03.- TYPOLOGIE DES CHEPTELS DE CONCESSION DANS LE DELTA Et4 FOWTION
-----.-----
_-----_-----_-_----________c____________------------~---------
Echelle logari*!r:iq;lc.-
DE L'ETHNIE.-
-----------
.

l’alimentation qu
est: ac t,ucl lcm<:lll, 13 prj nci pale contrai rite dc
Delta. En analysa ‘1 t 11:s cnr~actCrisI:iquc:s do chacun des cinq systémes d’élcvtrgc
a i n s i d é f i n i s , i l est possible dc raisonner les thèmes d’amélioration envisdgeab l e s
pour chaque système.
. Pour le système d’Elcvage Maure, dans lequcl’lcs sous-produits sont achc-
tés, on recherchera par cxcmplc la valorisation optimale de ces sous-produits. Il
faut être dans ce cas capable dc proposer des rations économiques rentables par
rapport aux objecrifs dc production des éleveurs maures.
Ceux-ci recherchent la rentabilité économique pour un investissement mi-
nimal. C’est ainsi qu’ils ont tendance B destocker les jeunes bovins pendant la
saison séche froide, plutôt que ‘de les alimenter avec des sous-produits achetés,
et les revendre pius cher
en fin de saison sèche chaude.
1 ’ Pour le système Grand-Elevage Peul, les thèmes de recherche sont d’une
part la
valorisption optimale des sous-produits dans l’exploitation’i et di‘autre
h
part l’implantatibn de cultures fourragères concurentielles par rapport au riz pen-
dant la saison s&che chaude. L’objectif de ces thames de recherche est d’arriver
à un bilan fourraker équilibré, dans lequel la part des sous-produits’achetbs serait
minimale, tout en: maintenant une production laitiire satisfaisante.
. Pour le, Système Petit-Elevage Peul, l’objectif est le même hue ddns le
cas précédent mail il ne semble pas ici utile d’introduire des cultures fou!rrag&res
dans la mesure où. les quantités de sous-produits issus de l’exploitatkon suffisent
à couvrir les bes&ins du cheptel.
Dans le Systéme Villageois Intégré, le bilan fourrager en bus-Pr!oduits
l
est largement excddentaire, et le thème de recherche semble être la v&lori&tion
optimale des sous,-produits disponibles dans le systbme de production.; La production
laitière n’a pas ici la méme importance que dans les trois syst&mes p/&bdents, et
des actions en fdveur de l’embouche bovine et ovine semblent tràs indiquCeai.

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5
Q, Y
c b k
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hl

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- 19
i II 1 HLSULTA'I'S RELATIFS AU FOtJCTIONNEMEIIT DES SYSTEMES
-.
D’ELEVAGE
“”
Nous donnerons successivcmcnt pour 1~:s (.i11(1 :;ystèmcs d'élevage
quelques renseignements sur la gestion du chcptcl,
liJ formation des trOupe43ux
et les déplacements des animaux.
1) Le Système d’Elevagc Maure
.
Chez les maures blancs, à une tente corwspond une famille’, dont’le
cheptel est constitué pratiquement toujours dc pc1ziI.s ruminants, tr8s souvent
de bovins et de dromadaires. La famille composées dc l’homme, sa femme, ses
enfants et parfois un parent proche est l’unit& de gestion du betail-. Nous
n'avons encore que peu de renseignements en ce qui concerne l’appropriation
des animaux au s,ein de la famille. Il semble néanmoins qu’à l’exclusion du chef
de famille, le droit de propriétk de chacun des membres sur ses animaux salit
réduit à la powibilité de donner son accord ou son désaccord au chef de famille
pour vendre, abattre ou donner ses animaux.
A cauçe de leurs activités extra-agricoles, les chefs de famille
mauress'absentent fréquemment des campements pendant des périodés de durée
variable, souvent de plusieurs mois. Les chefs de famille pr&ents dans les
campements ont alors temporairement la charge du bétail de ceux qui sont partis
et quant A leur tour ils partiront, ils placeront leur bétail chez Ies chefs
de famille présents.
Dans un campement d’une vingtaine de tentes, donc dlautant de famil-
les, il est fréquent de ne rencontrer que 4 ou 5 chefs de famille, qui se’
déclarent propriétaires de l’ensemble des animaux. Au prochain passage, on peut
en trouver 4 ou 5 diffhrents de ceux rencontrés la fois précedente, et qui
tiennent le même langage en ce qui concerne la propriété des animaut.
.+
Dans Le schéma n*l, nous avons essaye de representer le mode de
gestion des bovins et des petits ruminants dans un campement maure.iChaqui
tente reprdsente une famille maure avec ses membres propridtaires de bovins

et de petits ruminants. Les chefs de famille absents (2-3-5-7) ont placé,’
temporairement, leur bétail chez les chefs de famille (1, 4 et 6). Pour le
paturage et le parcage de nuit, les reaponsablesde ces cheptels collectifi
mettent leurs animaux en commun pour former le troupeau bovin et le’troupeau
-.
_ -.
.-
--- .-. . **-
.
de petits ruminants, placds temporairement sous l,a responsabilité db chef
de famille no 1. Le chef de famille n* 7 a ,placé une partie de ces animaux
(bovins ou petits ruminants) chez le chef de famille no 6 et a conhé l’autre
partie 81 un 6leveur Peul. Des villageois propri&taires d’animaux le! ont
confias au chef de famille no 1.

LEGENDE Ml SCHEMA N” l
A Tente - Famille
0
Chef de fami Ile
0
Membre de la fami Ile propriétaire dc bovins ou JC
petits ruminants
1
Chef’de fami Ile absent
f
b
Berger membre de la famille
V
Rerger embauché
Responsable de cheptel collectif
( c h e p t e l f a m i l i a l ot c h e p t e l c o n f i é )
Responsable de la conduite du troupeau
4
t
col lectif au pâturage
Animaux placés dans une autre famille
A;iimaux c o n f i é s
Animaux mis en commun pour former un troupeau
Eflclos
‘.
Constitution du troupeau par le pâturage
Vi I lage Wolof
Campement Peu I
.
.
. ..”



Si
I
Les bovins et les petits ruminants pcuvcnt. former un SL.IJ]. troupcaIu
.<
ou bien dwx tro>pcaux distincts.
En Janvier ou Février, lorsque le récolte et le battage du riz s&t
achevés, les éleveurs maures installent leur campement à proximité des casiers
rizicoles. LIS bovins et les petits ruminants sont conduits pendant la jour!née
sur les parcelles de riz où ils consomment la paille Sur pied et issue du tiatta-
ge, puis retournent le soir au campement. Dès le retour de la saison des pluies,
les éleveurs regagnent leur village d’origine et une partie d’entre eux, varia-
ble en fonction des villages, transhume en Mauritahie comme cela se faisait tra-
ditionnellement, avec ses troupeaux et les troupeaux des personnes rest0es’sur
place. Ces derniers ne les accompagnent pas pour diverses raisons, dont la’prin-
cipale est qu’ils ont une activité extra-agricole.
2) Le $ystème Grand Elevage Peu1
Les villages Peu1 sont constitués de plusieurs campements dissbminés
dans l’espace. Chaque campement est composb d’un ou plusieurs Gallé,’ rettach&s
B un ou plusieurs villages. Un Gallé est composé d’un ou plusieurs ménages; et
comprend en moyenne 13,7 personnes dont 9 actifs (plus de 10 ans). Le GallÇ,
avec à sa tête le Haodo QallC, assure la gestion socio-économique du systame
d’élevage. Tous les membres du Cal16 peuvent 8tre propriétaires de bovins,’ d’o-
vins ou de caprins, et le sont devenus par le biais des dots, des dans et des
achats.
Dans Ile schema n”2, nous avons essayé de représenter le mode de bestion
typique des bovins et des petits ruminants dans un systèmt? de Grand-Elevage Peul.
L’ensemble des bovins et des petits ruminants du Gallé sont réunis et plao4s sous
la responsabilité du chef de Gallé. Celui ci décide de la conduite des trdupeaux.
Dans quasi.ment tous les cas, le berger fait partie du GallQ. Les animaux eipparte-
nant & des tiers sont confies au chef de GallB. Les bovins et les petits ruminants
forment le plus souvent deuxtroupeaux distincts, chacun avec un berger.
l
Pendant la saison des pluies, une partie des troupeaux part en transhu-
mance vers les zones sablq-dunaires auSud ou dans le Ferlo. Chaque fois, un mem-
bre adulte du Callé accompagne le troupeau, Le reste de la famille reste dans le
Delta. pour cultfuer -le riz.
--.
.
f
. . ./ . . .

L E G E N D E DES SCtiEMAS N ” 2 , 3 e t 4
M é n a g e i n d é p e n d a n t
.
C h e f d e m é n a g e i n d é p e n d a n t
0
P r o p r i é t a i r e d ’ a n i m a u x ( b o v i n s o u p e t i t s r u m i n a n t s )
rcI
0
\\
\\
//
G a l ICt
1
/
0
‘\\ -- 0
:,*
C h e f d e Gallé
R e s p o n s a b l e d ’ e n c l o s
t
R e s p o n s a b l e d u p â t u r a g e
r*
A n i m a u x p l a c é s d a n s u n a u t r e m é n a g e
A n i m a u x c o n f i é s
C o n s t i t u t i o n d u t r o u p e a u p o u r l e p â t u r a g e
c3 Eric10s
.
V i l l a g e W o l o f
C a m p e m e n t m a u r e
.
a
B e r g e r m e m b r e d e l a f a m i l l e
/
17
B e r g e r e m b a u c h é .


- 21 -
Le mode de gestion représenté dans le schkma no3 se rencontre également dans les
systèmes Grand-Elevage Peu1 lors des prbmices de scission d’un Gallé uniquk en
deux Callé, ou bien lorsqu’il est possible
pour un seul. Cal16 d’exploiter deux
parcours distincts en même temps.

5) Le Système Petit-Elevage Peu1
.
La structure sociale (organisation de l’habitat, structure de la famille)
est comparable à celle rencontrée dans le système Grand-Elevage Peul. Nhanmoins
dans ce
cas un Gallé detient en moyenne 1 bovin par actif et 2 petits rum$nants
par actif alors que dans le cas prCcCdent, on en comptait respectivement 3 et 6.
Dans le schéma no4 est représenté le mode de gestion des bovfnslet des
petits ruminants dans un système Petit-Elevage Peul. Les trois GallC mettbnt en
commun leurs bovins, plus rarement leurs
petits ruminants. Le troupeau ainsi for-
mé est placé sous la responsabilité d’un chef de Gallé, et chaque GallC f,burnit
un berger.

Pour les transhumances, plusieurs Gsllé de ce systbne ri5unissent leurs
animaux pour former un troupeau de transhumance qui part sous la c'onduite d'un
adulte, ou bien ces Gallé confient leurs animaux B des GallQ du systbme Grand-E-
levage Peu1 pour la durçe de la transhumance.
?
4) Les Systames Villageois (IntbgrC et Confié)
Dans l'état actuel de nos connaissances,
il nous para%tplus opdration-
ne1 de considérer que l’unit4 de gestion du cheptel familial est la concession.
Dans le schirma n"5, nous avons repieenté les differents'modes de gestion
et de conduite des bovins et des petits ruminants correspondant abx deux1 syst&mes
villageois.
Dans la concession n"2, le système d'élevage est de type confi!&, le*
cheptel familial est place sous la responsabilité d'un éleveur.
Dans les concessions no3 et 4, le systame d@Clevage sst de type fnt&grC
.-.
. . .
et les animaux sont alitintds eXQlusivement.-avec des sous-pzwduti. Gn P&ut dans '
ce cas parler de système Villageois Intbgr6 total.
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- 22 -
Dans les concessions n”5 et 7, lc systbme d’élevage est egalcmcnt jdr:
type intégré, mais dans ce cas les animaux partent pendant le journée au pâtu-
rage sous la conduite d’un berger embauché par les concessions n”5, 6 et 7.

Au sein d’une même concession, les deux gystèmes d’8levage villa+ois
peuvent coexister et cela par une m&ne espace anim+ie: C’est ainsi que dans la
concession nul, une partie du cheptel, les bovins par exemple, sont confiés à un

éleveur maure, alors qu’une partie du cheptel, les ovins par exemple, est Cie ty-
p e intégrk

Dans une même concession des animaux peuvent être en stabulationj per-
manente alors que les autres vont au paturage au moins pendant une partie de l'a-
née. C’est le cas de la concession no6 où, par exemple, quelques ovins mâl@ et

les bovins restent à la coryzession, alors que les autres ovins partent au ipiitura-
ge pendant la journée. C’est également le cas de la concession n*Q, où en ioutre
une partie ducheptel est corfibe.

Dans la concession no8, une partie du cheptel familial fait partie du
I
Système Intégré, et 1’81Jt~Y? partie est placée temporairement dans la concfmsion
n09. Dans ce Ca#s 1’Rleveur participe plus activement b la gestion de se8 /animaux
(alimentation compl&nentaira . . ..etc) que quand il y a confiage vbritable,

5
L E G E N D E D U SCBEMA N’,,L
C o n c e s s i o n
.
C h e f d e c o n c e s s i o n
0
M e m b r e d e l a c o n c e s s i o n p r o p r i é t a i r e d e b o v i n s o u d e
p e t i t s r u m i n a n t s
ci
B e r g e r m e m b r e d e l a f a m i l l e
V
B e r g e r e m b a u c h é
.
m
C h e f d ’ e n c l o s - R e s p o n s a b l e d ’ e n c l o s R . E .
t
C h e f d e p â t u r a g e - R e s p o n s a b l e d e p â t u r a g e R . P .
E n c l o s
x
Animawx
en stabulation permanente.
A n i m a u x confids
A n i m a u x p l a c é s d a n s u n e a u t r e c o n c e s s i o n
C o n s t i t u t i o n d ’ u n t r o u p e a u p o u r l e p â t u r a g e
7%+ Campement maure
@@
CamPement .Peu-l .
,_
_._

SCHEMA Na 5
LES DIFFERENTS ?&DES DE GESTION DANS UN VILLAGE
~
.
I
-
.
.

- 23 -
Conclus,ion
1
ble-
is
Au.dhbut des années 60, il existait dans lc Delta des systèmes d’/i
vage qui correspoNndaient aux systlmes de production traditionnels. Il y avai:Lt
d’une part les grands Cleveurs Peu1 et Maure pour qui l’élevage atait B la ‘I fois
un mode de vie et la principale activité productive, et d ’ a u t r e p a r t les petits

C l e v e u r s villageois (Harattines inclus) pour qui 1’4le;age n’était qu’une rlcti-
vit& secondaire. Suite aux modifications du contexte agro-socio-Cconomique du
Delta, les systimes de production traditionnels ont dl3 évoluer pour s’adapter

aunouveau contexte, et la place de 1’6levage dans chacun de ces systc?mes a, elle
a u s s i , CtO modifite.

On trouve actuellement dans le Delta t;
- le syst8me deElevage Maure qui se caraFt&rise p a r s a d&pendanc/r vis
B vis des revenus monitaires issurr du commerce (aultre activit& des blrveura Wau-
rea). C e s revenua permettent l’achat de aoua-Produ;its indispenaablea i
la kurvie
du cheptel ;

- le syrtlms 4e Grand-Elevage Peu1 qui gorrespond a l’hlevage d*/Jn
syst8me de production agro-pastoral dans lequel lhactivit& pe8torale eut U/ne ec-
tivité principale ;

- le systbme de Petit-Elevage Peu1 qui Correspond B l’&levage d”hn sys-
tème de production agro-peetorel dans lequel l’~ievage est une ectfvitb se/condei-
r e p a r r a p p o r t a u x c u l t u r e s irriguaes o u e u x activitds extra-agrlcoler.;
- le s;ystAme Villageois Confié qui est te systéme villageois trddition-
nel. On note une rdgression de l’incidence de ce rystème.
- le système Villageois IntCgré représente une bvolution du sysqime
villageois traditionnel. En effet, le faible prodwtivltb d u ayst&me vill+geois
confie et la détention par.les agriculteur8 de grandes quentitlts de aour-@odui$s

issus de8 syst&mes de cultures irrigU&es, ont poussé ces agriculteur8 i gjlrer
eux-marnes leur cheptel, en lee intagrant dane leur système de production.
Plusieurs typologies différentes par celrteins aspecte de celle--I
-
..-
..-
ri:i
4
aurakt pu 8tre &lebor&ea, m a i s l*objec%f dë“Cel~ie-ci &tait”iJ’ltW’~pCYV tfon-
Q
f

*
0
nelle eti rapporft WCC la problbmatique de recherche centrte sur lLalimwtption.
Elle est &galement applicable i une problbrratiquo centrie sur 1~s product: Dns

I
p”
animales (productfons de jeunes bovinr, d’adultea embouchis,.da viarka ma iv-e,
dg l a i t .ctc...).

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