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;’ f
f f i
R v. &Y. Méd. vét. Pays trop., 1976, 29 (4) : 353-366.
Perspectives sur I’alimentation rationnelle
des veaux au Sénégal et en zone sahélienne.
par FAVRE (B.) (@ et CALVET (H.) (*. 1
RÉSUMÉ
Après les récentes années de sécheresse, la reconstitution de l’élevage
sahélien devrait s’orienter vers un mode d’exploitation plus intensif.
Une des formules à envisager consiste au repli précoce des veaux hors de
la zone sahélienne vers des régions offrant une écologie et des conditions d’ali-
mentation meilleures. Là, les jeunes animaux subiraient un « réélevage » leur
permettant d’atteindre rapidement Leur poids d’exploitation.
Une expérimentation de ce type a été poursuivie pendant 9 mois à San-
galkam, ferme située à une quarantaine de kilomètres au Nord de Dakar, sui-
vant plusieurs modalités alimentaires. Les résultats techniques et économiques
en sont présentés et discutés par les auteurs.
INTRODUCTION
l’état antérieur mais comme une évolution
radicale vers un mode plus intensif capable
Le cycle de sécheresse que vient de subir
de produire davantage dans une c&nuité
la zone sahélienne a entraîné des pertes de
mieux préservée des aléas climatiques.
bétail plus ou moins graves suivant les régions.
Les diverses voies d’intensification de la
Il en est résulté que le troupeau sahélien
production au niveau des élevages sahéliens
longtemps capable d’assurer l’approvisionne-
sont encore, en général, mal définies. Une de celles
ment en viande des grandes cités africaines de
qui théoriquement pourraient être envisagées
la cote ne semble plus pouvoir jouer ce rôle
consisterait en un « déstockage » rapide des
durant les prochaines années. En définitive,
jeunes et en leur réélevage, hors de la .zone
cet événement climatique a révélé de façon
sahélienne, dans des régions à écologie meikleure
brutale des faits pressentis par certains, à savoir
ou plus aisément contrôlée.
l’extrême vulnérabilité, dans sa forme actuelle,
Il est inutile d’insister sur les avantages d’une
:,
du troupeau sahélien alors que, parallèlement,
telle opération aussi bien pour les jeunes sous-
la demande en viande croît régulièrement
traits ainsi aux conditions climatiques excessives
I
chaque année.
et à la malnutrition des saisons sèches que pour
L’élevage de cueillette, forme d’exploitation
les animaux restant sur place, les naisseurs,
encore la plus courante dans cette zone, est
qui verraient leurs capacités augmenter sous
donc apparu brusquement comme inadapté
l’effet d’une diminution de la charge des pâtu-
aux candi tions économiques modernes. L’indis-
rages.
pensable reconstitution du troupeau ne devrait
Ce sont les résultats issus d’une expérimen-
donc pas se concevoir comme un retour à
tation de réélevage des veaux, élaborée en
fonction des considérations précédentes et
(*) Laboratoire national de 1’Elevage et de Recherches
conduite à la Ferme de Sangalkam située à
vétérinaires, B. P. 2057, Dakar-Hann, Sénégal.
une quarantaine de kilomètres au nord de
(**) Adresse actuelle : INRA, Laboratoire de Pharma-
cologie, 180, chemin de Tournefeuille, 31300 Toulouse,
Dakar durant l’année 1973 qui constituent
France.
l’objet de cette étude.
- 353 -

II. EXPÉRIMENTATION
- valeur énergétique = 0,8 UF au kg ;
- teneur protéique = 99 MAD/kg ;
En février 1973, 63 veaux mâles zébus Gobra
- rapport MAD/UF = 124 ;
âgés approximativement de 6 à 7 mois et pesant
- rapport Ca/P = 1 ;
en moyenne 63 kg f 3 sont achetés dans la
- prix de revient = 26 F CFA le kg ;
région de Thiès. Leur état général est très
- prix de revient d’ 1 UF = 31 F.
médiocre en raison de l’extrême pauvreté
des pâturages consécutive à une saison des
Les lots 1, 2 et 3 sont maintenus en parcs,
pluies 1972 presque inexistante.
aménagés sur une aire bitumée, équipés de
mangeoires fixes et d’abreuvoirs. Le lot 4 est
Dès leur arrivée à Sangalkam, ces animaux
entretenu au pâturage sur une parcelle de .-
subissent les traitements habituels : déparasitage
Sangalkam ayant une superficie approximative
.
(Tétramisole et quinacrine), vaccinations contre
de 50 ha. Le lot 1 reçoit à volonté un aliment
la peste et la péripneumonie.
composé de 40 p. 100 de coque d’arachide,
Ils sont ensuite répartis en 3 lots (nos 1, 2 et
et de 60 p. 100 de concentré intimement mélan-
4) de 20 individus auxquels on adjoint un qua-
gés. Dans les lots 2 et 3, on distribue un fourrage
trième lot (no 3) composé de 13 veaux métis
à volonté, de la fane d’arachide et on rationne,
(Gobra x pakistanais) en provenance du Centre
d’autre part, le concentré à raison de 6 kg par
de Recherches zootechniques de Dara. Ce dernier
100 kg de poids métabolique par animal et
lot est très hétérogène puisque le poids des indi-
0,75
par jour (Poids métabolique = Poids vif _ kg).
vidus d’âges différents y varie de 7G à 160 kg.
Dans le lot 4, la distribution du concentré est
Les modalités d’alimentation, particulières
à chaque lot, présentent cependant un facteur
effectuée au pâturage et rationnée suivant les
.
commun . le même concentré est distribué à
mêmes normes.
tous. Sa composition fait l’objet du tableau
Les différents composants des rations ont
no 1.
fait l’objet de plusieurs séries d’analyses broma-
TABLEAU No 1
tologiques dont les résultats moyens se trouvent
Composition centésimale du concentré
consignés dans le tableau no II.
Farine de sorgho . . . . . . . . . , . . . . . . . . . .
ii
Gros son de blé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Tourteau d’arachide . . . . . ..*.....*.....
3
III. OBSERVATIONS
Urée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
y,5
Polyfos (*> *................ . . . . . . . . . .
$rbonate de chaux . . . . . . . . . . . . . .
t5
Les principales observations, conduites durant
. . . . . . . . . . . . . . . . ,.* . . . . . , . . . . . . . . .
10 périodes de 4 semaines (281 jours au total)
portent sur les points suivants :
Il est possible d’attribuer à cet aliment les
- étude de l’évolution pondérale, du gain
caractéristiques suivantes :
de poids quotidien (CQM) et de la consomma-
tion dans chaque lot ;
(*) Le polyfos est un phosphate alumino-calcique,
- étude des carcasses, après abattage, de
produit au Sénégal, titrant au minimum 15 p. 100 de
P et 7 p. 100 de Ca.
certains animaux des lots 2 et 3.
TABL.N’II-)~~~~~~
chimique des divers aliments (a POU~ 1000 de Matières sèches (MF)
Mélange
FaIle
Eiturages de
C o m p o s a n t s
Concentré
lot Il"1
d'arachide
saison sèche
Matières sèches
9 0 6
8 9 4
9 0 4
9 0 8
Matières minérales
49
74
83
124
Matières protéiques
117
162
135
60
Matières grasses
37
38
21
13
Matières cellulosiques
362
67
345
405
Extractif non azoté
435
659
416
398
Phosphore
6,2
11,3
290
131
Calcium
593
989
13,3
4.6
-A
Rectificatif : Lire dans le titre « Matières fraîches ».
- 354 -

Durant la première partie de l’expérience,
moyens (CQM) obtenus au cours de chacune
qui a duré 5 mois et demi (1512 au 2/8), les
des périodes de 4 semaines font l’objet des
4 lots initiaux sont intéressés. A cette date
tableaux no III et IV.
sont pratiqués les abattages et les individus
Les 4 premières semaines correspondent à
des lots 2 et 3 ayant échappé à cette mesure
une période d’adaptation, on observe ensuite
sont regroupés dans un nouveau lot (lot 2 bis).
un certain nombre de particularités à l’intérieur
En définitive, les données concernant la
de chaque lot.
totalité de l’essai portent sur les lots 1 et 4
Dans le lot no 1 se produit, au mois @‘août,
demeurés intacts et sur le lot 2 bis artificielle-
une coupure très nette dans l’évolution pondé-
ment reconstitué. Les lots 2 et 3 n’ont existé
rale due, en grande partie, à l’apparition d’une
que durant les 5 mois et demi de saison sèche.
avitaminose A manifestée, chez certains ,indivi-
Des observations complémentaires, dosages
dus, par des lésions oculaires caractéristiques.
biochimiques et mensurations ont été effectués
Une « recharge » en vitamines par voie
à différentes périodes de l’expérimentation.
parentérale rétablit les animaux et rehausse
III.1. Données pondérales
rapidement le croît au niveau antérieur.
Les poids moyens et les croîts quotidiens
Il convient de souligner que cet accident
T,@L.X"III-Evolution des poids dans les différents lots.
Lot 1
Lot 2
Lot 3
Lot 4
Lot 2 bis
Date des pesées
n 20 g
19 8
13 métis
19 g
11 Gobra + 9 métis
151 2
s2,3
61,6
108,l
75,3
75,l
151 3
66,0
72,9
123,3
85,6
86,9
131 4
83,4
88,7
147,8
102.0
106,4
10/ 5
97,8
103,4
171,9
113,8
124,l
71 6
119,2
120,7
197,5
126,9
144,9:
51 7
140,5
137,o
221,s
138,2
165,2
21 8
162,2
157,3
247,2
156,8
188,i
301 8
169,9
172.1
202,3
271 9
176,9
191.5
218,6
25110
195,9
210,5
241,@
22/11
213,l
224,9
256,4
Droites de régres-
Pentes
16,28
15,97
23,69
15,lI
18,72
sion des poids en
fonction du temps.
Terne
constant
52,86
58,Ol
102,82
69,66
70,87
Poids exprimés en kg.
TABL. N'IV -C.Q.M. moyen dans chaque lot (g/jour)
D a t e s
Lot 1
Lot 2
Lot 3
Lot 4
Lot 2 bis
151 2
489
396
543
368
421
15f 3
597
545
831
566
674
131 4
533
544
830
448
656
lot 5
764
618
914
468
742
7/ 6
761
582
861
404
724
51 7
775
725
918
664
829
21 8
282
546
497
301 8
250
689
583
271 9
679
679
800
25/10
618
514
550
22/11
Moyennes
574 z 135
568 $ 113
816 + 146
534 + 82
647 $ 95
- 355 -

pathologique ne se rencontre que dans le lot 1.
Les valeurs proposées par JACQUOT et al.
Dans les autres, la fane d’arachide ou les
(1964, p. 1896 et suivantes) permettent d’évaluer
fourrages naturels semblent suffisamment riches
les besoins énergétiques d’entretien (BuF) pour
en provitamine A pour protéger les animaux
des bovins en croissance ou en engraissement, par
de la carence.
la relation : B,, = 0,0364 p0,75, où P est le poids
Dans le lot 4, entretenu sur pâturage, les
vif exprimé en kg.
gains de poids durant la saison sèche se main-
Les besoins de production pour cette catégorie
tiennent à un niveau inférieur malgré un apport
de bétail et à un âge compris entre 6 et 15 mois
alimentaire supplémentaire en mai, juin et
peuvent être calculés à partir des perfor-
juillet. En effet, au concentré habituel on ajoute
mances obtenues dans le lot 1. On trouve en
durant ces 3 mois du tourteau d’arachide
moyenne 2 UF par kg de gain.
puis des graines de coton.
Ces deux séries de données permettent alors
Par contre, après les premières pluies et le
d’établir le tableau VI.
renouveau des pâturages, la croissance dans
ce lot devient comparable à celle des autres.
TABL.N”VI-Evaluation de l’apport du pâturage.
111.2.
Données concernant l’alimentation
I?ériode
Besoin des
Valeur du
Apport du
I
animaux
I concentré
pâturage
Les valeurs des principaux critéres intéressant
1,92
1,78
0,14
la consommation journalière moyenne par
2,43
1,66
0,77
individu au cours de chaque période sont
2,35
1,60
0,75
rassemblées dans le tableau V.
2,46
1,87+
0,59
L’examen du tableau no V permet un certain
2,43
2,59++
0,16
nombre de constatations :
3,07
2,61++
0,46
a) La consommation spontanée de matières
2,97
2,13
0,84
sèches, exprimée en kg de MS par 100 kg de
1,08
poids vif est sensiblement plus élevée chez les
0,98
jeunes bovins que chez les adultes.
0,67
Dans le cadre de l’expérimentation, elle a été
Lire : apport énergétique.
en moyenne de 4,3 kg dans le lot 1 mais a
diminué du début à la fin de l’essai.
L’apport du pâturage au cours de la saison
Au début, les animaux âgés approximative-
sèche, exprimé en UF par animal et par jour
ment de 6 mois consomment près de 5 kg de
est variable mais demeure faible (1/2 UF en
MS. En novembre et à l’âge de 15 mois, ils
moyenne).
n’absorbent plus que 3,5 kg.
Après les pluies, sa contribution devient
b) La consommation en MS dans le lot 1
plus importante mais éphémère puisque, dès
a été plus élevée que dans les autres. On se
novembre, on se rapproche des valeurs de
rappelle que dans le premier cas l’aliment
saison sèche.
servi à volonté se compose d’un mélange de
III. 3. Résultats des abattages
coque d’arachide et de concentré. Dans les
autres, concentré rationné et fane d’arachide
Le « réélevage » des veaux doit normalement
ad libitum sont servis séparément.
déboucher sur un certain nombre de spécula-
tions économiques qui sont, en fonction de
c) Dans le lot 1, à l’époque où elle se produit,
l’âge des animaux :
la carence en vitamine A a un effet très sensible
sur la production et sur l’indice de consomma-
- le veau de boucherie tel qu’il se présente
tion alors que les quantités consommées
aux abattoirs de Dakar,
demeurent à peu près les mêmes.
- l’animal plus âgé de 15 à 18 mois pouvant
correspondre à un baby beef de type africain,
d) Pour le lot entretenu au pâturage (lot 4),
-
seules les quantités de concentré distribuées
enfin, vers 2 ans, le bœuf de labour ou
sont connues. Pour tenter d’évaluer l’apport
le géniteur précoce.
du pâturage, nous avons procédé de la façon
Or, après 6 mois de cet essai, un certain
suivante :
nombre d’animaux du lot 2 correspond à la
- 356 -

-

357

-

TABLEAU ~~v11-Veau de boucherie
Poids de
Rendement
N"
Poids
Poids
C.Q.M.
Poids vif
initial en kg
final en kg
glj
après jeûne
carcasse
commercial
079
57,7
160,7
613
157
79
50,3
090
66,7
135,3
408
124
70
56,4
105
61,3
154,0
552
152
83
54,6
405
70,3
148,o
463
143
77
53,8
489
62,3
153,o
542
145
70
48,3
544
63.7
163,3
593
159
83
52,s
726
52,7
132,7
476
128
68
53,l
744
55,3
157,7
598
152
77
50.7
797
64,3
154,3
536
150
81
54,0
943
56,3
140,7
502
140
75
53,6
1 000
61,0
146,7
510
141
78
55,3
Loyenne
61,l : 3.5
149,5 t 6,7
527 + 42
145 t 7
76 + 4
53,0 2 1,6
TABLEAU N"VIII'-Baby beef du lot 3.
Poids
C.Q.M.
Poids vif
Poids de
Rendement
final en kg
I
glj
après jéïlnne
carcasse
comercial
257
148
57,6
280
156
55,i
261
145
55,6
319
177
55,5
283
156
55,l
318
177
55,6
286 2 28
160 _t 15
55,9 + 0,9
spéculation « veau de boucherie » qui s’adresse
HI. 4. Mensurations
dans les conditions du marché local à de jeunes
animaux capables de fournir des carcasses de
‘Deux types de mensurations ont été prati-
70 à 80 kg.
qués au cours de chaque pesée : mesure du
Dans le lot 3, par contre, les individus les
périmètre thoracique et largeur scapulo-ischiale.
plus lourds peuvent être assimilés à du baby
L’évolution de ces deux séries de mesures
beef local fournissant de 150 à 170 kg de car-
fait l’objet des tableaux IX et X.
casse. Les résultats des abattages pratiqués
sur ces deux lots sont présentés dans les tableaux
TABL. NOIX -Evolution du périmètre thoracique
VII et VIII.
go pesée
Lot 1
Lot
Lot 3
Lot 4
Les Gobras ont donné des carcasses de poids
et de qualité bouchère satisfaisants, avec un
1
86,9
91,8
95,7
rendement relativement faible pour des veaux de
2
94,2
98,9
115,s
102,s
12 mois, après une croissance homogène supé-
3
99,5
103,4
121,3
107,o
rieure à 500 g/j.
4
106,3
109,7
127,3
110,4
Après avoir extériorisé des potentialités de
5
112,4
115,6
134,l
116,2
croissance très intéressantes, puisque le croît
6
119,4
120,3
140,4
119,l
quotidien moyen se situe aux environs du kg
7
125,8
126,2
144,6
124,o
par jour, les métis d’environ 15 mois ont donné
8
130,2
128,9
des carcasses de 160 kg avec un rendement de
9
131,4
132,8
56 p. 100, ce qui est loin des performances
10
135,4
138,l
européennes, mais nettement supérieur à celles
11
139,9
140,3
observées avec les races locales au même âge.
Périm&e exprime en cm.
- 358 .-

TABL. N'X-Evolution de la longueur scapulo-ischiale
Il est donc possible à un éleveur ne disposant
pas d’un pèse-bétail de surveiller 1”évolution
N’' pesée
Lot 1
Lot 2
Lot 3
Lot 4
des poids de ses animaux avec une approxima-
1
78,3
82,7
88,l
tion suffisante, en effectuant ces mesures.
2
85,5
91,l
102,5
95,6
3
87,6
94,3
110,6
98,8
III. 5. Dosages biochimiques
4
96,8
100,4
116,7
104,l
5
100,3
104,o
117,4
107,o
Sept séries de prélèvements ont été effectuées
6
103,4
104,o
120,7
107,5
au cours de l’expérimentation, avec la mesure
7
108,8
110,4
125,9
112,l
de l’hématocrite, les dosages de l’hémoglobine,
8
113.3
118,7
des protéines, de l’urée sanguine, du calcium,
9
115,8
122,9
du potassium, du cuivre, du zinc, des trans-
10
120,6
125,6
aminases SGOT et SGPT.
11
120,3
125,7
Les résultats moyens en fonction de l’alimen-
Longueur exprimée en cm.
tation (lots 2, 2 bis, 4) et de la saison sèche
(hivernage, posthivernage) font l’objet du
Les corrélations calculées, d’une part, entre le
tableau général n0 XI
poids et le périmètre thoracique et, d’autre part,
entre le poids et la longueur scapulo-ischiale
N. B. Lorsqu’une seule valeur est portée
se sont révélées hautement significatives. Dans
dans chaque case c’est que les lots ne sont pas
le premier cas, le coefficient de corrélation,
significativement différents. Il s’agit al;ors de la
est de 0,99 ; dans le second cas de 0,97.
moyenne des lots.
TABLEAU N"X1 - Résultats biochimiques
Eléments
Réception
Saison sèche
Hivernage
Post-hivernage
4
36,3 +- 1,6
Hématocrite
(2)
37,3 2 0,8
36,O 2 1,l
33,0 z 0,8
35,4 + 0,6
47,2
4,7
11,o + 0,6
Hémoglobine
(2)
10,o + 0,3
10,3 + 0,s
11,3 +- 0,4
10,6 + 0,2
14,5 + 1,4
68,8 + 4,s
Protéines
64,7 f 4,0
(7.)
70.1 +_ 2,0
71,2 +- 2,0
70.0 + 1,6
52,P 6 , 0
0,370 + 0,02
0,366 + 0,02
0,402 + 0,02
0,38012 0,011
Urée
0,359 _f 0,022
0)
(1)
(il
11)
0,217 0,02
0,308 + 0,02
0,324 + 0,03
0,280 + 0,017
P
95,P z 7,8
107,3 + 2,5
100,4 + 3.4
86,6 : 2,0
98,2'+ 1,P
97,s + 2,s
Ca
104,s +_ 3,l
109,4 2 1,3
95,l + 1,7
w
100,P 2 1,2
84,s 2 9,2
27,3 + 0,7
24,8 +'O,P
25,3 + 0,8
25,8 + 0,5
Mg
33,4 2 2,0
(3)
(3)
(3)
(3)
34,8 + 3,2
32,0 + 2,3
33,2 +- 3,8
33.3 + 1,a
N.9
3 590 5 72
3 604 + 25
3 433 + 51
3 334 + 71
3 458.2 33
K
210.1 2 6.2
218,3 + 3,5
187,6 t 4,5
177,7 2 4,P
194,8.+ 3.2
CU
0.73 + 0,ll
0,73 2 0.03
0,67 2 0,03
0,79 + 0,03
0,73'+ 0.02
Zn
1,91 2 0,ll
1,35 2 0,04
1,62 'I 0,08
1,45 + 0,04
1,47 + CI,04
SGOT
99,2 + 8,7
102,6 t 10,7
72,3 +- 8
91,0,+ 5,5
SGPT'
28;3 +' 2,2
28,0 + 1,3
31,6 + 1,2
29,3:' 1,l
- 359 -

III. 6. Manifestations pathologiques
A la lumière des résultats obtenus dans le
Malgré le mauvais état des animaux à l’achat,
lot 1, on peut tenter de dégager les conditions
les mortalités se sont limitées à 3 individus
économiques propres à chacune de ces spé-
qui n’ont FU, au début de l’expérimentation,
culations.
être récupérés.
Les éléments utilisés dans les calculs sont,
La seule pathologie observée s’est produite
d’une part, le prix de revient de 1’UF alimentaire
dans le lot 1 en fin de saison sèche. Due à une
dans le lot 1 égal à 31 F, d’autre part, les ten-
carence en vitamine A, elle s’est traduite par
dances générales dégagées dans les 3 graphiques
des lésions oculaires et une diminution sensible
suivants :
de la croissance.
Les courbes présentées comportent 2 parties :
Le protocole avait prévu l’injection chaque
mois, et sur la moitié de l’effectif de chaque
lot, de 5 ml d’un complexe vitaminique compre-
nant pour 100 ml 50 000 000 UI de vitamine A,
Poids
20 000 000 UI de vitamine D, et 5 g de vita-
40
mine E. Or, les troubles oculaires se sont
/
manifestés uniquement sur les individus non
2ans -365 kg,<
traités du lot 1 et la différence entre les gains
/
/
de poids dans les 2 groupes n’est devenu signi-
304.
/
/
ficative que durant cette période. Après traite-
IBmos=264kA( ’
/
ment de tout l’effectif le 19 juillet, les troubles
/
/
s’effacent et la croissance reprend normalement.
/
06
zoo--
6 % ’
+x
Le tableau XII témoigne de ces évolutions
I o n = 156 k
g

/

9
\\6’
4”
TABL.N'XII-Effets des injections de
100
vitamine sur la croissance du lot 1
riode
Groupe
Groupe non
'aleur de F
t/
raité (n=lO;
traité (n=9)
I
Périodes de 4 semaines
I
*
:
:
:
:
:
;
:
:
:
1
13,s 2 3 , 0
3 6 6
+
_ 3,5

0,009 NS
f 4 6 6
10
12
14
16
16 20
2
16,6 + 2,9
18,l
+ 3,2
0,597 ”
Grophlque A - Droite de rdgression des poids en fonction
3
14,7 2 2,5
14,2 +_ 2,6
0,095 ”
du temps dons le lot 1.
4
21,8 +_ 2,4
21,0 + 2,4
0,289 ”
5
21,8 z 3,4
20,7 + 2,5
0 , 3 7 8 ”
ction
-
e
+
mines
6
23,9 5 3,0
19,4 2 3,9
4 , 2 0 3 ”
7
10,2 + 3,5
5,5 + 5,3
2 , 8 8 5 ”
2ans=6,36 U.F
8
10,2 2 2,5
3,5 + 4,3
-0,526 HS
f
6
/
/
njection de
Injection de
/
vitamines
vitamines
16mois=5,13
U . F . ,/’
9
17,5 2 4,9
20,7 2 3,9
1,345 NS
,A
1 0
18,5 + 3,7
15,9 + 4,2
1 , 1 3 5 ”
/’
0%
,‘*
III. 7. Esquisse économique
2
Comme il a déjà été dit, le réélevage du
veau peut déboucher, dans les conditions
Périodes de 4 semaines
locales sur 3 types de spéculations économiques :
o 2 i A 8 ,o ,; ’ ’ ’ ’
14
16
18 20
le veau de boucherie, le baby beef, le bceufde
GraphiqueB-Droite
de rdgression
de l’Enorgie consommde
labour ou le géniteur précoce.
par animal et par jour en fonction du temps.
- 360 -

Donc avec 1 UF à 31 F, la production du
1.8 U . F .
2ans=6,1 U.F. ,y
//
veau de boucherie après réélevage de 6 mois
t C.Q.M.
/
I
était donc, à l’époque, à peine rentable.
16mois=5.lU.F..’
6
Y’//Y
III. 7.2. Spéculation baby beef local
Les animaux de ce type ont été commercialisés
Ian= 4,BU.E
au poids vif de 290 kg qui correspond à l’âge
de 20 mois si on s’en réfère au graphique A.
4
La période d’alimentation est donc ici beau-
P.
coup plus longue et les frais qu’elle entraîne
6mois=3,2 U.B.
beaucoup plus élevés.
2
Les charges fixes s’élèvent, dans ce cas à
51000 F CFA.
Les animaux abattus ont fourni des carcasses
iI
Périodes de 4 aomainen
de 162 kg. Le prix de revient du kg de carcasse
1
:
:
:
:
:
:
:
:
!
!
s’élève donc à 314 F, prix nettement au-dessus
0
2
4
6
6
10
12
14
16
16
2 0
Graphique C - Droite de rdgrrrsion des indices de
de celui pratiqué à Dakar pour ce type d’animal.
consommation en fonction du temps.
Si on admet à la vente un prix de 230 ‘F le kg,
la commercialisation de ces animaux aurait
l une partie correspondant aux observations
produit 37 260 et la spéculation aurait pu être
réelles, de 6 mois à 15 mois ;
équilibrée avec un aliment revenant à 22 F 1’UF.
l une partie extrapolée de 15 mois à 2 ans.
III. 7.3. Spéculation bœuf de labour ou géniteur
Cette extrapolation nous paraît justifiable en
précoces
ce qui concerne le graphique A, d’abord parce
que dans la partie observée la liaison entre
Le graphique A montre qu’à 2 ans, avec
les poids et le temps est extrêmement étroite
ce type d’élevage, il est possible d’obtenir des
(r = 0,995) et, d’autre part, en raison d’une
animaux de plus de 350 kg.
expérimentation antérieure sur le même type
Les calculs eflectués comme dans les cas
d’animaux qui avait montré une croissance
précédents montrent que le coût de revient de
de 6 mois à 2 ans parfaitement linéaire.
ces animaux s’élève à 72 350 F, soit un prix
de revient au kg vif de 200 F, ce qui était
III. 7.1. Spéculation « veau de boucherie »
absolument exclu.
Les veaux abattus au début août, dans le
Dans les conditions du marché en 73 et avec
cadre de cette spéculation, pesaient en moyenne
un prix de vente en vif de 100 F le kg, ces
150 kg, ce qui d’après le graphique A correspond
animaux auraient pu être commercialisés pour
au poids obtenu après 6 mois d’une alimentation
36 000 F CFA. La spéculation aurait pu être
qui nécessite en moyenne par animal et par
possible si le prix de 1’UF alimentaire avait été
jour 2,65 UF.
égal ou inférieur à 15 F.
Dans cette esquisse économique, on ne fait
intervenir que les charges fixées, les plus impor-
tantes, représentées par l’achat des animaux,
IV. DISCUSSIONS
et le coût de leur nourriture.
- Achat 52 x 65 . . . . . .
= 3 380
Cette expérimentation poursuivie sur de
jeunes zébus de race Gobra et sur un échantillon
- Alimentation
restreint de métis Gobra x zébus pakistanais
2,65 x 31 x 180 . . . . .
= 14790
permet un certain nombre de réflexions inté-
TOTAL: . . . . . . . ...+..
18 170FCFA
ressant les points suivants :
Le prix de revient d’un kg de carcasse d’un
- performances obtenues et critères de
poids moyen de 79,5 kg est donc de 228 F.
croissance concernant l’élevage de ces types
Ce prix est approximativement celui qu’on
d’animaux ;
pouvait obtenir en août 1973, à l’abattoir de
- influence du mode d’alimentation sur ces
Dakar pour ce type de produit.
performances ;
- 361 -

- rôle de la race dans les résultats obtenus,
B. entretien UF = 0,0364 P”‘750
et évolution des données biochimiques ;
-
Dans ces conditions, les besoins de croissance
économie de ce type de production.
(différence entre les besoins totaux et les besoins
d’entretien) se sont élevés dans les lots 1, 2 et 3
IV. 1. Performances moyennes obtenues
respectivement à 2,l - 2,4 et 2,5 UF pour 1 kg
de gain.
Les équations des droites de régression des
poids en fonction du temps, présentées dans
Ces valeurs sont très comparables aux
le tableau no III, permettent de calculer le
normes européennes telles que les cite CRAP-
CQM obtenu dans chaque lot.
LET, qui souligne en outre leur relative cons-
Dans le lot 1, il est de 540 g. Pour apprécier
tance pendant une grande partie de la croissance.
le niveau de ce gain, nous pouvons invoquer
Cependant, cette constance ne se retrouve
un certain nombre d’éléments de comparaison.
pas dans les conditions de l’expérience à San-
galkam. Les calculs précédents montrent, en
Dans le milieu naturel, des pesées ont été
effet, qu’il faut 1,8 UF pour produire 1 kg de
effectuées au forage de Labgar, situé au centre
gain à 6 mois, 2,9 UF à 12 mois et 4,7 UF
de la zone sylvo-pastorale du Sénégal à l’occasion
à 18 mois. Cette augmentation rapide des
du projet FAC qui y a été récemment conduit.
besoins de croissance en fonction de l’âge
195 «veaux » Gobra mâles, âgés de 2 ans
pourrait tenir au fait que la ration utilisée n’a
« faits » ont accusé un poids moyen de 140 kg
pas produit seulement de la croissance mais
& 5. Si on attribue à ces animaux un poids
qu’il s’y est ajouté un certain engraissement
moyen à la naissance de 14 kg, leur CQM au
qui, lui, est beaucoup plus coûteux.
bout de 2 ans est de 170 g.
A Dara, DENIS, VALENZA et THION-
Un autre facteur important de l’alimentation
GANE, à propos de l’élevage extensif amélioré
est constitué par l’apport azoté de la ration et
tel qu’il est conduit au C. R. Z., notent pour
son expression la plus efficace : le rapport
221 individus âgés de 6 à 18 mois un CQM de
protidique fourrager (MAD/UF).
258 g.
L’animal jeune fait un croit proportionnelle-
Au même centre, sont conduites depuis
ment plus riche en matières azotées que l’adulte
1968 des expériences visant à l’extériorisation
qui dépose surtout de la graisse.
des potentialités génétiques du zébu Gobra
par une alimentation optimale.
La ration du jeune doit donc tenir compte
de ce fait et, chez lui, le rapport protidique
En 1968, pour 14 individus âgés de 6 à lSmois,
fourrager doit être plus élevé.
ces mêmes auteurs obtiennent un CQM de
698 g et, en 1970, sur 9 animaux et dans les
Les normes dans ce domaine sont encore
mêmes conditions il n’est plus que de 515 g.
imprécises.
Cependant, on admet que chez le
Enfin, dans un contexte différent puisque
veau de 1 à 2 mois, le rapport doit être voisin
se rapportant à L’Europe et à des races extrême-
de 150. A 6 mois, il ne serait plus que de 135
ment précoces, on peut citer pour la race cha-
pour passer aux environs de 100 à l’âge d’un an.
rolaise des CQM qui, entre la naissance et
14 mois, sont
Entre 6 et 12 mois, dans le cadre de l’expéri-
couramment supérieurs à
mentation et dans les lots 1, 2 et 3, ce rapport
1 100 g/jour.
s’est élevé respectivement à 135, 125 et 123.
La mesure de la consommation effectuée
de façon précise dans les lots 1, 2 et 3 durant
Le coefficient d’encombrement (rapport.
les 6 premiers mois permet une approximation
matière
sèchelunités fourragères) constitue
des besoins des jeunes zébus entre 6 et 12 mois.
encore une dernière notion importante. Dans la
On peut tenter d’estimer durant cette période
présente expérimentation et pour les premiers
la part des besoins totaux revenant à l’entretien
6 mois, ce coefficient a varié de 1,s dans le lot i
et la part nécessaire pour la croissance.
à 1,0 dans le lot 3 en passant par 1,5 dans le lot
2 .
Pour calculer les besoins d’entretien, on utilise
la formule déjà citée, faisant appel au poids
Ces valeurs correspondent aux normes admises
métabolique :
dans ce domaine.
- 362 -

TABL. N"XIII - Synthèse des résultats moyens dans chaque lot.
Lot 1
Lot 2
I
Lot 3
Lot 4
C.Q.M.
653 + 135
568 115
_f
816 + 146
486 + 115
M.S. consommée par
4 , J + 0,3
3,9 2 0,3
3,5 + 0,l
100 kg vif
/
M.A.D./U.F.
135
125
123
I
Indices de
3,8 + 0,6
4,5 2 0,4
4 , J + 0,6
consommation
Coefficient d'en-
195
130
cambrement
1,8
I
-
-
IV.2. Comparaison des quatre lots durant les
IV. 3. Données biochimiques
six premiers mois
Le tableau no XI présente l’évolution des
Le tableau XIII rappelle rapidement les
données en fonction de la saison et de l’ali-
résultats obtenus dans chaque lot.
mentation. Les modifications de faible ampli-
Le gain de poids a été le meilleur dans le lot 3
tude qui interviennent en fonction de l’un OU
l’autre facteur correspondent assez bien à celles
compose de métis Gobra x Pakistanais venus du
déjà décrites et étudiées par FRIOT et CALVET
CRZ de Dara.
dans l’article « Biochimie et élevage au Séné-
Ce gain est en effet très significativement
gal ». On y remarque en particulier, une fois
différent de celui obtenu dans le lot 4 (F = 20,7)
de plus, que du point de vue des saisons, «le
et dans le lot 2 (F = 11,8). Avec le lot no 1
post-hivernage » semble correspondre à la
la différence n’est pas significative (F = 4,4).
saison où l’équilibre physiologique est le
La comparaison de ce lot avec les 3 autres
meilleur, non qu’on y rencontre les données
est cependant difficile car il est composé d’ani-
les plus élevées mais celles qui se rapprochent
maux à l’origine plus âgés et qui ont profité,
le plus des normes telles que définies dans ce
à Dara, dans les premières périodes de leur
même article.
vie d’une situation privilégiée par rapport aux
autres.
IV. 4. Considérations économiques
Son avantage tient donc compte en partie
Les discussions dans ce domaine tiennent
des facteurs génétiques et en partie de meilleures
compte du contexte économique existant en
conditions d’élevage réunies à Dara.
fin 73 car, depuis cette époque, le &arché de
Parmi les Gobra, les meilleurs résultats ont
la viande est devenu fluctuant et imprévisible.
été obtenus dans le lot 1 ce qui tient au type
Dans l’économie du réélevage tel qti’envisagé
d’alimentation institué : mélange de coque
dans cette expérimentation, deux facteurs jouent
d’arachide et de concentré dans ce cas, distri-
un rôle prédominant : le prix de 1’UF d’une
bution séparée de fane d’arachide et de concentré
part, le CQM obtenu de l’autre.
dans les autres.
Nous rappelerons d’abord le prix de revient
des aliments utilisés :
Enfin, le lot 4 a présenté la croissance la
Concentré : 26 F,
plus faible en raison de la pauvreté exception-
Fane d’arachide : 8 F,
.
nelle du pâturage de saison sèche utilisé.
Prix UF du concentré : 3 1 F.
La consommation en matière sèche par
Les veaux ont été achetés au prix de 65 F
100 kg de poids vif a été très significativement
le kg. Les prix de commercialisation en vif et
plus élevée dans le lot 1, ce qui s’est traduit
en carcasses, tels qu’ils avaient été fixés par
évidemment par un coefficient d’encombre-
«un groupe de travail chargé de la fixation
ment supérieur.
des prix de la viande », réuni en avril 1973,
Le lot 1 présente encore un indice de consom-
étaient les suivants :
mation significativement différent de celui des
- En vif : ire qualité
: llOECFA,
lots 2 et 3. Les conditions alimentaires semblent
animal tout venant
: 70 F CFA,
donc meilleures que dans les autres lots.
maigre
: 52,5 F CFA.
- 363 -

- En carcasse : l*e qualité : 215 F CFA,
Il faut donc tâcher, soit de diminuer le prix
tout venant
: 195 F CFA,
de revient de 1’UF alimentaire, soit d’augmenter
maigre
: 157FCFA.
le niveau du CQM.
Nous allons d’abord, pour comparer l’éco-
Nous avons calculé que, pour une rentabilisa-
nomie des différents lots, utiliser une notion
tion de la spéculation baby beef, le prix de 1’UF
particulière, «le prix de vente de neutralisa-
devait descendre au-dessous de 22 F.
tion » qui correspond au prix auquel il faudrait
commercialiser le kg de vif pour équilibrer les
Avec le type de ration utilisée, ration sèche à
« charges fixes » correspondant à l’achat des
base de sous-produits industriels, il était, en
animaux et au coût de leur alimentation.
1973, difficile de descendre à ce niveau. Une
ration moins chère aurait pu cependant être
obtenue en utilisant des sous-produits de
TABL. N’XIV-Prix de neutralisation des frais en
l’industrie cotonnière (bourre de coton, coton
cours de l’essai.
graine et tourteau de coton), produits qui,
Période
Lot 1
Lot 2
Lot 3
Lot 4
dans des expérimentations d’embouche intensive
1
71
75
7 5
75
antérieures se sont révélés comme étant d’une
2
7 6
81
7 9
77
efficacité nutritive élevée. Mais des perspectives
3
8 6
aa
a5
81
nouvelles semblent se dessiner avec la culture
4
9 2
9 3
a 9
a 4
de plantes fourragères à haut rendement.
5
98
98
9 5
9 4
A Sangalkam, les essais de production de
6
102
101
100
9 7
Panicum maximum, sous aspersion, permettent,
7
115
9 9
en première approximation d’obtenir, en 1973,
a
129
9 9
un prix de revient de I’UF voisin de 12 F.
9
131
101
1 0
Les données de ce calcul sont les suivantes :
136
105
- 1 m3 d’eau donne 1,8 kg de matière sèche
faisant 0,9 UF.
Pendant la saison sèche, les animaux des
L’exhaure à partir de forage revient à 6 F
4 lots se comportent, du point de vue écono-
le m3.
mique, de façon équivalente.
A l’eau s’ajoute le prix de l’engrais : 1,60F
Il n’en est plus de même dès l’apparition
par UF, les façons culturales : 0,50 F/UF
des pluies car, dans le lot 4, «les prix de neu-
la coupe et la distribution : 3,5 F/UF.
tralisations » se stabilisent autour de 100 F
alors que dans le lot 1, ils s’élèvent durant les
L’économie du réélevage peut donc trouver
mêmes périodes à 136 F.
un facteur très favorable dans ces perspectives
nouvelles au Sénégal. A condition que ce
II semble donc que, pour le réélevage et à type d’aliment donne d’aussi bons résultats
condition de pouvoir disposer d’un pâturage
que les rations sèches, la rentabilisation des
convenable tout au long de l’année, la formule
3 spéculations offertes au réélevage s’en trouve-
consistant à entretenir les animaux sur pâturage
rait assurée.
avec un supplément approprié, soit la meilleure.
L’autre facteur susceptible d’intervenir dans
Dans le cas où le pâturage ne peut remplir
l’économie de cette technique est le gain de
ces conditions tout au long de l’année, l’éleveur
poids journalier. Il est certain que si l’on aug-
a cependant intérêt à mettre ses animaux au
mente le CQM, la durée d’alimentation diminue
pâturage durant les 3 mois qui suivent le début
et la rentabilisation augmente. Il ne semble pas
des pluies.
cependant qu’on puisse envisager dans l’immé-
Comme nous l’avons déjà signalé, dans les
diat des perspectives nettement plus favorables
conditions expérimentales réalisées, seule la
dans ce domaine. Nous avons vu, en effet, que
production du veau de boucherie était suscep-
les expérimentations d’extériorisation conduites
tible d’une rentabilisation. Au-delà de 6 mois,
au CRZ de Dara dans le but, en particulier,
en effet, le prix de neutralisation des frais,
de révéler les capacités de croissance maximale,
comme le montre le tableau no XIV, s’élève
avaient abouti à l’obtention d’un CQM compa-
au-dessus du prix de vente qu’on peut obtenir.
rable à celui obtenu à Sangalkam. Il est certain
- 364 -

que, dans ce domaine, le facteur génétique
Cependant, cette spéculation, capable de
joue un rôle prédominant.
déboucher sur la production d’un veau de bou-
cherie local, d’un baby beef adapté aux condi-
Nous avons constaté l’effet favorable du
tions africaines ou d’un animal de labour pré-
métissage obtenu dans le lot 3 et il nous paraît
coce dont l’agriculture a un grand besoin, bute
que la poursuite de la sélection pratiquée à
très rapidement sur des problèmes économiques.
Dara ou bien le croisement avec des races très
précoces, peuvent seuls parvenir à élever sensi-
Ceci tient essentiellement à deux facteurs :
blement le CQM au-dessus du niveau obtenu à
- un prix de 1’UF élevé dans les conditions
8.
Dara ou à Sangalkam.
expérimentales décrites ;
- un CQM plus bas que celui qu’on pouvait
Cette affirmation semble en contradiction
escompter à la lumière des essais d’embouche
s
avec les résultats obtenus au cours des essais
intensive sur taurillon.
d’embouche intensive pratiqués à Dakar avec
des rations de même type. En effet, des CQM
A ces facteurs limitants de cette production,
supérieurs à 800 g ont été couramment obtenus
deux remèdes peuvent être proposés :
au cours de période de 3 ou 4 mois et sur des
- l’utilisation de plantes fourragères ou
animaux âgés en moyenne de 4 ans. C’est qu’il
d’ensilage susceptibles de diminuer sensible-
ne faut pas oublier que, dans ces derniers cas,
ment le prix de revient de 1’UF ;
est intervenu un phénomène très important,
- les croisements industriels capables d’en-
celui de la «croissance compensatrice » dont
traîner un sensible relèvement du gain quotidien
l’efficacité est capable d’expliquer les différences
moyen.
notées.
Les futures expérimentations doivent s’inspirer
Chez les jeunes tels qu’ils se présentent au
de ces deux considérations.
cours de cette expérimentation, la croissance
Nous n’avons évidemment envisagé dans
compensatrice joue très peu et, si elle a été
cet article que l’aspect technique du problème.
susceptible d’influencer légèrement les données
L’incitation, la participation et, en dernière
de départ, son efficacité disparaît au fur et à analyse, le bénéfice des éleveurs, demeurent
mesure que se prolonge la période d’alimenta-
les réels moteurs de cette révolution dans les
tion.
techniques de l’élevage sahélien tel ,qu’il est
pratiqué depuis des temps très anciens.
V. CONCLUSIONS
REMERCIEMENTS
L’élevage du veau hors de son milieu de
naissance constitue une méthode d’accélération
Nous avons apprécié l’assistance technique et
rapide de la production. Dans l’expérimentation
la collaboration de MM. DIALLO, FRIOT,
réalisée à Sangalkam, le poids des veaux est
PAGE LECUYER, VALENZA, des services de
passé de 50 kg à l’âge approximatif de 6 mois
Chimie, Physiologie, Agrostologie ; de M. WANE
à 160 kg à 1 an et on aurait pu escompter un
et du personnel de la Ferme annexe de Sabgalkam.
poids de plus de 360 kg à 2 ans. II y a donc un
Qu’ils trouvent ici l’expression de nos sincères
raccourcissement considérable de la production.
remerciements.
SUMMARY
Prospects on calves rebreeding in Senegal and sahelian areas
After several years of severe drought, the restoration of sahelian cattle
herds must be directed to a more intensive management.
With this purpose, among various solutions, one consists in an early
calves withdrawal from sahelian zone (birth areas) to places where ecological
and feeding conditions are more suitable. There Young animals would quickly
reach their slaughtering weight.
According to this scheme, an experiment was carried out in Sangalkam
farm, during nine month. Economical and technical results are reported and
discusscd by the authors.
- 365 -

RESUMEN
Perspectivas concerniendo a la recria de 10s terneros en Senqal y
en zona saheliana
Después de 10s ultimes afios de sequedad, la reconstitution de la ganaderia
saheliana necesitaria una orientation hacia un modo de explotacion mas
intensivo. Una de las soluciones seria la salida temprana de 10s terneros hacia
regiones donde las condiciones ecologicas y alimenticias son mejores. Ahi, 10s
jovenes animales podrian llegar a su peso de matanza.
Se ha experimentado un ensayo de este tipo durante 9 meses utilizando
varios modos de alimentation en Sangalkam, una granja situada a1 norte de
Dakar.
Los autores presentan y discuten 10s resultados técnicos y econbmicos
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