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INSTITUT D’ÉLEVAGE ET DE MÉDECINE
.
VÉTÉRINAIRE DES PAYS TROPICAUX
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REVUE D’ÉLEVAGE
E T D E
MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
DES PAYS TROPICAUX
Description de Rhipicephalus clifordi n. sp.
d’Afrique occidentale
(groupe de Rh. composifus ; Acariens, Ixodoidea)
par P.C. MOREL
1,
I Tome XVII (nouvelle sérlej
N” 4 - 1964 I
1 ’
&
-~ VIGOT FRÈRES, ÉDITEURS
23, rue de l’École-de-Médecine, PARIS-VI’

Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1964, 17, 4 (637-54)
.
Description de Rhipicephalus cliffordi n. sp.
d’Afrique occidentale
(groupe de Rh. compositus ; Acariens, Ixodoidea)
par P. C. MOREL
R É S U M É
Rhipicephalus cliffordi n. SP. diffère morphologiquement de Rh. compositus
principalement par la forme des plaques adanales du mâle et le nombre de
festons saillants ; chez les femelles la distinction est plus difficile. II diffère d’autre
part de Rh. longus par la structure du gonopore femelle et, dans la plupart
des cas, par l’aspect de la ponctuation, aussi bien chez les mâles que chez les
femelles. Du point de vue de l’habitat, Rh. cliffordi est caractéristique des forêts-
galeries et marécages fréquentés par le buffle nain des savanes subéquatoriales
guinéo-oubanguiennes et des mosaïques forêt-savane correspondantes, tandis
que Rh. compositus remplit la même fonction vis-à-vis du buffle noir dans les
savanes équatoriales d’altitude d’Afrique orientale et dans les savanes de type
.
rhodésien ou angolien, Rh. longus existe dans les mêmes zones que l’un et l’autre
de ces rhipicéphales, mais est associé aux savanes boisées proprement dites,
et non aux parages les plus humides qui sont l’habitat ordinaire des buffles
dont les espèces citées ci-dessus sont parasites presque exclusivement.
DESCRIPTION
entre le niveau de la base interne des palpes et
le bord postérieur de la basis) ; corAes’ basi-
Holotype : un mâle, sur Syncerus caffer nanus,
dorsales fortes, en cônes allongés arrondis, très
Assagni (Côte-d’Ivoire) (29.111.59).
saillantes par rapport au bord postérieur concave
Allotype : une femelle, mêmes données que
de la basis ; palpes trapus 2 fois plus longs
pour le mâle.
que larges ; peigne ventro-palpal à soies fran-
Spécimens examinés : tous ceux qui sont cités
gées ; longueur du capitulum en vue dorsale
dans la distribution et marqués de l’astérisque.
(entre le niveau de l’extrémité antérieure des
Le nom de la nouvelle espèce a été choisi en
palpes et le bord postérieur de la basis) : 0,9-
hommage à C. M. Clifford pour ses travaux
1,2mm; largeurentrelesauricules:l,OO-1,25mm.
sur les tiques, et en particulier pour avoir décrit
Face dorsale - conscutum à sillons scapu-
le premier l’espèce en question, tout en lui attri-
laires à carènes courtes, à grosses ponctuations
buant un autre nom.
dans les rainures ; sillons cervicaux courts ;
Male (fig. l-2).
sillons marginaux complets, àcarèneset àgrosses
Capitulum - basis capituli hexagonale en vue
ponctuations contiguës dans les rainures, limi-
dorsale, un peu plus de 2 fois plus large que
tant antérieurement deux paires de festons ;
longue ; auricules au niveau du quart antérieur
sillon médian superficiel, étroit, strié, allongé ;
de la longueur de la basis (longueur mesurée
sillons paramédians postérieurs sinueux, étroits
637

postérieurement, élargis en petite fossette anté-
rares, sur les champs scapulaires, dans les fosses
rieurement ; sillons paramédians antérieurs en
scapulaires, sur les champs marginaux et para-
petites dépressions étroites, courtes ou longues ;
marginaux et sur les festons ; la surface centrale
ponctuations sétifères grosses ; ponctuations
du conscutum, très ponctuée, se trouve donc
interstitielles grosses, de même taille que les
comme entourée par un cadre presque lisse et
sétifères sur le champ cervical et les champs
luisant ; longueur du conscutum : 4,00-4,80 mm ;
paramédians, denses, régulièrement distribuées ;
largeur du conscutum : 2,90-3,25 mm ; chitine
ponctuations interstitielles moyennes ou fines,
brun-noir ou noire.
Fig. 1, - Rhipicepholus cliffordi, mâle ; face dorsale ; détail du capitulum en face dorsale
et du stigmate (exemplaire d’Assagni).
6 3 8

Face ventrale - coxa I à épine interne en lame
.
Plaques ventrales - plaques adanales en
allongée, à épine externe longue à pointe arron-
faucilles, à pointe médio-interne en angle aigu
die ; espace entre ces épines en fente étroite
ou droit, à bord interne très concave ; plaques
courbe ; processus coxal I visible en vue dorsale
accessoires en pointe triangulaire arrondie.
antérieurement aux scapulae ; coxae II-III-IV
à épine interne en écaille large arrondie, à épine
Festons - chez les exemplaires gorgés, trois
externe en pointe triangulaire plus ou moins
festons saillants, le médian impair et la paire
mousse ; stigmates
réniformes à processus
immédiatement voisine, à sclérites plus étendus
dorsal indiqué par la lame criblée.
que sur les autres festons (près du double).
Fig. 2. - Rhipicepholus cliffordi, mâle ; face ventrale ; détail du capitulum en face ventrale
et des plaques ventrales (exemplaire d’Assagni).
639

Femelle (fig. 3-4).
Face dorsale - scutum approximativement
aussi large que long (longueur vraie, du niveau
Capitulum - basis capituli plus de 2 fois 1/2
antérieur des scapulae au bord postérieur du
plus large que longue ; auricules environ au
scutum) ; longueur : 1,6-2,O m m ; l a r g e u r :
niveau du tiers antérieur de la longueur de la
1,7-2,l mm ; sillons scapulaires complets, avec
basis (longueur mesurée entre le niveau de la
carène et série de ponctuations plus ou moins
base interne des palpes et le bord postérieur de
contiguës (10-14) dans la rainure ; sillons cer-
la basis) ; aires poreuses petites, circulaires, dis-
vicaux moyens ; ponctuations sétifères grosses ;
tantes entre elles de 1 fois 1/2 leur largeur,
ponctuations interstitielles grosses, denses, régu-
postérieures au niveau des auricules ; cornes
lièrement distribuées sur le champ cervical ;
basidorsales courtes, arrondies, saillantes par
ponctuations interstitielles moyennes et fines dans
rapport au bord postérieur légèrement concave
les fosses scapulaires, très fines et rares sur les
de la basis ; palpes trapus 2 fois 1,/2 plus longs
champs scapulaires ; la surface ponctuée se
que larges ; peigne ventro-palpal à soies fran-
présente donc comme entourée d’un cadre
gées ; longueur du capitulum en vue dorsale
presque lisse et très luisant ; alloscutum à soies
(entre le niveau de l’extrémité antérieure des
aplaties, foliacées.
palpes et le bord postérieur de la basis) : 0,9-
Face ventrale - coxae de morphologie ana-
1,O mm ; largeur entre les auricules : 0,90-
logue à celle des mâles ; stigmates ovoïdes, à
1,05 mm.
processus dorsal marqué sur la lame criblée.
Fig. 3. - Rhipicepholus cliffordi, femelle ; faces dorsale et ventrale ; détail du capitulum dorsal
et du stigmate (exemplaire d’Assagni).
640

Gonopore femelle - lèvre trapézoïde à bord
et par la saillie possible de trois festons ; chez Rh.
-.
postérieur concave et bords latéraux convexes,
compositus, plaques adanales en battoirs à angle
à rebords hyalins larges, en fuseaux ; sclérites
médio-interne obtus, à bord interne à peine
de l’atrium incurvés en parenthèse sur leur
concave, à un seul feston saillant, le médian, à
contour externe et interne, à concavité interne,
sclérite de même taille que chez les autres ; chez
donnant à l’atrium un aspect en coupe.
les deux espèces, la ponctuation du conscutum
est très comparable, et les interstitielles y sont
exceptionnellement plus petites que les sétifères,
COMPARAISONS
tandis que les champs scapulaires et marginaux
AVEC LES ESPÈCES VOISINES
sont lisses et que les sillons paramédians posté-
rieurs sont sinueux, à élargissement notable
Maies (Rh. compositus : fig. 5-6 ; Rh. longus :
à leur extrémité antérieure.
fig. 9-10).
Rh. longus Neumann /907 présente des varia-
Rh. cliffordi diffère de Rh. compositus Neu-
tions extrêmement importantes dans la taille de
mann, 1897 par ses plaques adanales en faucilles
ses ponctuations interstitielles, qui suivant les
-. :
: :
:
: :
Assagni
Sibiti
Ndende
I
, 0.1 mm
Fig. 4. - Rhipicepholus cliffordi, femelle ; détail du gonopore (exemplaires de Assagni,
Loudima, Ndendé, Sibiti, Yoko).
641

provenances ou les souches peuvent être fines,
présente des interstitielles moyennes ou assez
moyennes ou grosses, laissant ou non dans ces
grosses, laissant toujours les sétifères de taille
conditions les ponctuations sétifères apparentes
légèrement supérieure apparentes sur le fond
sur l’ensemble de la ponctuation du conscutum ;
des ponctuations ; c’est l’aspect considéré comme
dans les cas extrêmes, le conscutum diffère à
typique par la plupart des auteurs ; la confusion
peine de celui de Rh. compositus ou Rh. cliffordi
n’est plus possible ordinairement avec Rh. cli-
(aspect rencontré sur un certain nombre d’exem-
ffordi ou Rh. composifus ; enfin lorsque les inters-
plaires du Cameroun) ; la forme la plus courante
titielles sont fines, la comparaison s’impose avec
m m
Fig. 5. - Rhipicepholus composifus, mâle ; face dorsale ; détail du siigmate
(exemplaire de Kisawasawa).
642

certains Rh. senegolensis à interstitielles appa-
l’espace situé entre les sillons paramédians ;
.
rentes ; d’après l’aspect présenté par Rh. sene-
les Rh. longus d’Afrique centrale à interstitielles
golensis dans l’Ouest-Africain, où Rh. longus
fines présentent celles-ci comme régulièrement
est absent, lorsque les interstitielles sont seule-
distribuées et plus ou moins denses sur I’ensem-
ment petites au lieu d’être très fines et présentent
ble du champ cervical, du champ central et des
une certaine densité, ce phénomène est localisé
champs paramédians.
à la partie postérieure du champ cervical et à
L’aspect des plaques adanales de Rh. compo-
1 mm
Fig. 6. - Rhipicephalus composiius,
mâle ; face ventrale ; détail du capitulum en face dorsale
et des plaques ventrales (exemplaire de Kisawasawa).
643

situs différencie nettement ce dernier à la fois de
leurs ressemblances générales avec les espèces
Rh. c/i@rdi et de Rh. longus ; il en va de même
ci-dessus : Rh. jeonneli Neumann, 1913 et Rh.
en ce qui concerne le nombre des festons saillants.
hurti Wilson, 1954 ; elles sont comparables par
En définitive, Rh. longus selon les cas devra
l’absence des sillons scapulaires et la réduction
être distingué de Rh. cliffordi par l’existence
des sillons marginaux ; en ce qui concerne
d’un certain nombre de ponctuations moyennes
l’aspect des ponctuations, Rh. jeonneli se rappro-
sur les champs marginauxetsurtoutsur lesscapu-
che de Rh. longus, Rh. hurti de Rh. compositus et
laires (ces ponctuations sont absentes chez Rh.
Rh. cliffordi (ces rapprochements sont confirmés
cliffordi) et par les fosses paramédianes posté-
par la structure des gonopores femelles).
rieures étroites et arquées (alors qu’elles sont
sinueuses et légèrement élargies antérieurement
Femelles (Rh. composifus : fig. 7-8 ; Rh. longus :
chez Rh. cliffordi).
fig. 11-13).
Deux autres espèces doivent être citées ici, par 1 Rh, longus diffère de Rh. cliffordi (et de Rh.
Fig. 7. -Rhipicephalus
composifus, femelle ; faces dorsale et ventrale ; détails du capitulum
en face dorsale et du stigmate (exemplaire de Kisawasawa).
644

comeositus) par la structure du gonopore ; chez
Les soies de I’alloscutum sont bacilliformes
.
le premier, les sclérites de l’atrium sont incurvés
chez Rh. longus (comme chez Rh. simus, Rh. sene-
sur leur contour externe et interne, et concaves
golensis, Rh. muhsamoe) ; elles sont foliacées dans
extérieurement, donnant à l’ensemble de I’a-
le cas de Rh. cliffordi et Rh. compositus.
trium un aspect en lyre ; chez les deux autres, les
En ce qui concerne les ponctuations du scu-
sclérites sont concaves intérieurement, incurvés
tum, les comparaisons sont analogues à ce qu’elles
à contour interne courbe, à contour externe
sont chez les mâles ; suivant les exemplaires,
nettement courbe (Rh. cliffordi) ou presque
Rh. longus devra être différencié de Rh. senego-
droit (Rh. corneositus).
lensis ou des Rh. cliffordi-Rh. compositus.
Katabo
0,l mn
.
A
F i g . 8 . - Rhipicepholus composifus,
f e m e l l e ; d é t a i l d u ganopore
( e x e m p l a i r e s d e K i s a w a s a w a , Goma, Katabo, Lwiza).
646

En fait c’est entre ces dernières que la distinc- 1 que courbes et dans ce cas seul le bord interne
tion semble la plus délicate, puisque ponctua-
présente une courbure prononcée. Chez Rh.
tions, soies alloscutales et gonopores les rappro-
cliffordi les sclérites sont nettement incurvés en
chent ; chez Rh. comeositus le rebord hyalin
parenthèses et le rebord hyalin de la lèvre est
de la lèvre du gonopore est de largeur moyenne ;
large ou très large.
les sclérites du gonopore sont droits plutôt 1
Rh. jeonneli et Rh. hurti sont très proches des
.
Fig. 9. - Rhipicepholus longus, mâle ; faces dorsale et ventrale (exemplaires de Yaoundé ;
détail du stigmate et des plaques ventrales fig. 9).
646

espèces citées ci-dessus, distinctes cependant par
tirés de CLIFFORD & ANASTOS (1962, l-62,
,
l’absence de sillons scapulaires ; d’autre part,
fig. 22-23).
l’aspect des ponctuations et du gonopore place
Rh. jeonneli à côté de Rh. longus tandis que Rh.
hurti est très comparable à Rh. compositus et
DISCUSSION
Rh. cliffordi.
Les exemplaires mâles et femelles utilisés
L’espèce nommée ici Rh. cliffordi a été conve-
pour les comparaisons proviennent de Kisa-
nablement décrite et le gonopore femelle figuré
wasawa (Tanganyika), Katabo (Rwanda), Goma
par CLIFFORD & ANASTOS (‘l962,1-62 : 22-24 ;
(Congo-Kivu) et Lwiza (Congo-Kasai) pour Rh.
photographies 9-10) et les relations parasitaires
compositus ; de Bangangté (Dschang, Cameroun),
dominantes avec le buffle nettement indiquées ;
Baboua (Centre-Afrique) et Gwane (Congo-
par contre le nom utilisé par les auteurs ne sem-
Oriental) pour Rh. longus ; de Bukavu (Congo-
ble pas applicable ; il s’agit du nom Rh. pseudo-
Kivu) pour Rh, jeanneli ; les renseignements
longus T. S. Dias, 1953, décrit primitivement
concernant le gonopore femelle de Rh. hurti sont
comme sous-espèce de Rh. capensis ; la confusion
Fig. 10. - Rhi@cepholus longus,
mâle ; face dorsale ; détail du capitulum en face dorsale, des stigmates
et des plaques ventrales (exemplaire en vue dorsale de Gwané, Congo-Oriental).
647

provient des différences de conception sur la
interstitielles relativement grosses de taille plus
variabilité d’aspect des ponctuations de Rh.
ou moins voisine de celle des sétifères, et Rh.
longus.
confus-us T. S. Dias, 1956, chez qui les intersti-
La plupart des auteurs considère que, du poing
tielles sont très nettement plus petites que les
de vue qui vient d’être envisagé, Rh. longus est
sétifères, dont les séries longitudinales sont alors
caractérisé par une différence constante, plus
immédiatement apparentes ; en poussant les
ou moins évidente, entre les ponctuations séti-
choses à l’extrême, TENDEIRO (1959, 21 : 86-
fères, grosses, et les interstitielles, relativement
95 ; fig. 30 : 0) figure un conscutumqui évoque
grosses, moyennes ou fines, aussi bien chez les
celui de Rh. senegolensis, si bien que CLIFFORD
mâles que chez les femelles ; certains suivant
& ANASTOS (1962, l-62 : 22) se demandent si
l’opinion de T. S. DIAS (1956, l-38) admettent
Rh. longus et Rh. senegalensis ne sont pas syno-
qu’il s’agirait de deux espèces, Rh. longus à
nymes.
Fig. 11. - Rhipicepholus longus, femelle ; face dorsale ; détail de stigmates
( e x e m p l a i r e s d e Y a o u n d é e t d e B a b o u a ) .
848

L’examen des gonopores femelles permet de
il pourrait s’agir tout au plus de deux sous-
réunir dans le même groupe les Rh. longus
espèces, l’une d’Afrique occidentale (savanes et
typiques à interstitielles subégales ou égales aux
mosaïques guinéo-oubanguiennes : Rh. senega-
sétifères, et les Rh. longus à interstitielles moyennes
lensis), l’autre d’Afrique centrale dans tout le
ou fines, du type de Rh. confusus qui doit donc i bassin du Congo, débordant en Afrique orientale
être considéré comme synonyme de Rh. longus,
(Rh. longus).
ce qu’affirment déjà CLIFFORD & ANASTOS
Cette digression à propos de Rh. longus était
(1962 l-62 : 19) ; par contre certaines légères
nécessaire pour préciser les possibilités de confu-
différences dans les gonopores et dans la taille
sion de certaines de ses formes très ponctuées
et la distribution des interstitielles, telles qu’elles
avec la nouvelle espèce, et discuter la nature
sont exposées dans
les pages précédentes, spécifique des tiques décrites par T. S. DIAS sous
autorisent à distinguer Rh. senegalensis mor-
le nom de Rh. capensis pseudolongus (1953, 1-15,
giquement ; les particularités des répartitions
fig. l-3 : 6 et 9). II s’agit là d’un Rhipicephalus
géographiques des
deux entités empêchent
à ponctuations du conscutum moyennes, où
de les considérer comme entièrement identiques ;
sétifères et interstitielles sont pratiquement
Fig. 12. - Rhipicepholus
longus, femelle ; faces dorsales ; détail du Capitulum (exemplaire de Gwane).
6 4 9

égales ; d’autre part des interstitielles de même
fordi, mais il suffit de comparer son interpréta-
taille se retrouvent assez nombreuses sur le champ
tion du même caractère chez son Rh. 1. longus,
:-
scapulaire ; or chez Rh. cliffordi (et Rh. corneo-
où l’élargissement antérieur des fosses est encore
sifus) les interstitielles et sétifères sont proportion-
plus accusé, pour supposer qu’il s’agit peut-
nellement plus grandes, et les interstitielles sont
être d’une exagération de dessin ; en tous cas
e
très rares sur les champs scapulaires. La forme
elles sont de forme arquée, comme chez Rh.
il
de la plaque adanale de Rh. coeensis eseudolongus
longus, et non sinueuses comme chez Rh. cliffordi.
ne permet pas de décider s’il s’agit du vrai Rh.
En ce qui concerne les ponctuations du scutum
longus ou de Rh. cliffordi ; la forme donnée par
femelle, les observations sont les mêmes que
T. S. DIAS aux fosses paramédianes postérieures
pour les mâles en ce qui touche les champs sca-
se rapprocheraient plutôt de celles de Rh. C/if-
pulaires.
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Fig. 13. - Rhipicepholus longus, femelle ; détail du gonopore (exemplaires de Yaoundé, Bangangté (Dschang,
Cam.), Ippy (Centrafr,), Gwané (Congo-Ouest), Etombi (Congo-Ouest), Goma (Congo-Kivu).
650

II convient d’ajouter que les Rh. copensis
.
les hôtes, les caractères du gonoporedesfemelles,
*
pseudolongus de T.’ S. DIAS ont été récoltés sur
de la pilosité de I’alloscutum, des ponctuations et
zébu par J. Rageau ; nous n’avons pas per-
des fosses postérieures du conscutum des mâles
sonnellement examiné l’allotype femelle, mais
vont également dans ce sens ; c’est pour des
dans tous les lots recueillis à Yaoundé sur cet
raisons pour ainsi direoccasionnellesquelesdiffi-
hôte par le même collecteur, et conservés dans
cultés de distinction des mâles sont plus grandes
les collections de l’Institut Pasteur de Paris, il
vis-à-vis de Rh. longus que de Rh. compositus ;
t
ne se trouve que des Rh. longus ; leurs dates de
l’examen des femelles ne laisse aucun doute.
récoltes s’échelonnent de 1948 à 1953 ; il faut
Les Rh. falcatus cités de Libéria par NEUMANN
préciser qu’il s’agissait de zébus du nord, venus
(1908, 77) lors de la description de cette espèce
par la route à Yaoundé pour y être abattus, et
sont certainement des Rh. cliffordi ; les spécimens
.
infestés, pendant les jours qui précédaient leur
types de Rh. falcatus sont de véritables Rh. longus.
mort, dans les pâturages autour de la ville par
les tiques habitant normalement la strate herba-
DISTRIBUTION DE
cée. Or Rh. clifordi est à ce point exclusif du
RHIPICEPHALUS CLIFFORDI
buffle qu’il en semble spécifique et se localise aux
Les exemplaires personnellement observés,
mêmes biotopes que son hôte, ce qui rend sa
qui ont déjà fait l’objet de publications ou cités
présence sur le bétail extrêmement rare ; il
ici pour la première fois, sont signalés d’un
n’y en a d’ailleurs aucun cas personnellement
astérisque.
contrôlé dans les références ci-après, si ce
Côte d’ivoire
n’est ceux qui résultent d’une interprétation
*références originales - Toupé (29, 5.111.59) :
possible des Rh. oyrei signalés de Nigeria. Les
considérations sur l’écologie et les rapports
libres ; Assagni (400 699, 29. III. 59 ;
parasitaires renforcent donc la synonymie de
800’29 Q, 13. IX. 59): Synceruscaffer nanus.
Rh. copensis pseudolongus avec Rh. longus établie
Liberia
seulement sur la seule morphologie.
NEUMANN (1908, 77, Rh. falcatus) - Liberia
Il ne semble donc pas que CLIFFORD & ANAS-
(~C?O”I Q, mus. Leyde) [NEUMANN, in
I
TOS (1962, l-62 : 22) aient eu raison de réhabi-
tabulis Sinoa].
liter le nom de Rh. pseudolongus, malgré le
Nigeria
réexamen de I’holotype mâle, qui malheureuse-
? UNSWORTH (1952, 331, Rh. ayrei) - Bauchi,
ment permettait difficilement de décider par lui
Geidan, Gombe, Misau, Zungor (Bauchi Pr.) ;
seul ; ils ont été vraisemblablement abusés par
Abuja, Kontagora (Niger) ; Bokhos, JO~,
le fait que T. 8. DIAS lui-même (1955, 103, Rh.
Shendam, Vom (Plateau) ; Yelwa, Zangon
copensis pseudolongus) nomme de cette façon les
Katab (Zaria Pr.) [il n’est pas possible de
Rh. longus de HOOGSTRAAL (1956 : 665) sur
décider si ce Rh. oyrei représente Rh. cliffordi
buffles du Sudan, qui sont effectivement des Rh.
ou Rh. longus ; le fait de récoltes relative-
cliffordi.
ment nombreuses sur le bélail inclinerait à
C’est pour cela qu’il semble nécessaire de
penser qu’il puisse s’agir de ce dernier ;
créer un nom pour désigner le Rhipicepholus
cette population constituerait alors l’îlot le
proche de Rh. composit~~s
et surtout de Rh. longus,
plus occidental de l’espèce ; à moins que les
originaire des savanes d’Afrique occidentale ;
habitudes pastorales dans cette région aient
.
en raison du caractère judicieux de la descrip-
amené les bovins dans des parages norma-
tion et des commentaires de CLIFFORD & ANAS-
lement fréquentés par des buffles].
TOS sur cette espèce, il a été décidé de la
Sierra-Leone
nommer en hommage à l’un d’eux.
CLIFFORD & ANASTOS (1962, l-62 : 24, Rh.
r
Ils précisent d’ailleurs excellemment que les
pseudolongus) - Ninkintumania (260, 27.
véritables rapports de parenté de Rh. cliffordi
VI. 13) : Syncerus cafer nanus.
concernent Rh. compositus, et non Rh. longus,
C a m e r o u n
d’après la morphologie des nymphes notamment;
? UNSWORTH (1952, 331, Rh. ayrei) - Ntumbu
c
les particularités écologiques, les relations avec
(Cameroons) [cf. ci-dessus].
651
R E V U E D'ÉLEVAGE
5
. .

*MOREL & MOUCHET (1958, 69, Rh. longus) -
HABITAT
Yoko (266 1 Q, Il. 56) : Syncerus coffer
Rh. cliffordi présente dans sa distribution telle
nanus.
qu’elle est connue actuellement un parallélisme
Centre-Afrique
remarquable avec les savanes boisées subé-
“MOREL & FINELLE (1961, 191, Rh. longus) -
quatoriales guinéo-oubanguiennes et avec les
Bossangoa (200” 1 Q, IV. 39) ; Bouca (480,
mosaïques forêt-savane guinéo-oubanguiennes
15. IV. 51) ; Nola (3 Q Q, 1908, coll. Neu-
et congoliennes
; à l’est, il se retrouve dans les
mann ; toutes récoltes sur 8. caffer nanus.
savanes équatoriales orientales d’altitude, dont
*références supplémentaires (coll. J. Itard) -
la faune ixodienne est souvent d’ailleurs en conti-
Bambari (360 2QQ+, 21. V. 62) : 8. caffer
nuité avec celle des savanes sus-nommées. Cette
nanus ; Poto-Poto (Ouadda) : 8. caffer aequi-
distribution semble exclusive de celle de Rh.
noctiolis ; Soulemaka (Saint-Floris) (ISflcj’
compositus typiquement oriental ; la zone d’affron-
4QQ, 29. III. 63 ; 1260” 99 Q, 3. IV. 63) :
tement des deux espèces se situe dans le haut
8. coffer aequinoctiolis.
bassin du Nil jusqu’au lac Victoria. La différence
entre les distributions de Rh. cliffordi et de Rh.
Congo-Ouest (Moyen-Congo)
longus est remarquable ; alors que ce dernier
? ROUSSELOT (1951, 307 ; 1953 : 40 et 83 ; Rh.
est totalement absent de l’Ouest-Africain (opinion
c a p e n s i s longus) - D o l i s i e ; Kellé ; s u r
basée sur l’examen de plusieurs milliers de Rhipi-
S. curer nanus.
cephalus de cette région) mais s’étend en Afrique
*références supplémentaires - Etombi (10 1 Q,
orientale, Rh. cliffordi existe en Afrique occi-
1914, coll. Brumpt) ; Kayes (360” IQ, IX.
dentale depuis la Sierra-Leone (et vraisembla-
58 ; Loudima (lu IQ, X. 58) ; Sibiti (260
blement la Guinée) jusqu’en Uganda et dans le
1 Q, X. 58) ; toutes récoltes sur 8. caffer
bassin du Congo.
nanus.
Alors que Rh. longus ou Rh. senegalensis présen-
tent leur habitat normal dans la savane boisée à
Congo-Oriental
sol ferme parcourue par les antilopes ou le
CLIFFORD & ANASTOS (1962, l-62 : 24, Rh.
bétail, Rh. climrdi, qui est régulièrement associé
_
pseudolongus) - Garamba (Oc?’ Q Q) :
au buffle, se tient certainement de ce fait dans
8. cafrfer : rongeurs (WI).
l’habitat même de son hôte, c’est-à-dire dans des
G a b o n
localisations particulières à sol humide, sur les
f
? ROUSSELOT (1951, 307 ; 1953 : 40 et 83 ; Rh.
bords des forêts-galeries ou des marécages au
capensis longus) - Ndendé : potamochère
milieu des savanes boisées, dans les mosaïques
*références supplémentaires -Tchibanga (300
forêt-savane ou sous le couvert de la forêt
24. VII. 30, coll. Brumpt) ; Ndendé (10 1 Q,
humide équatoriale occidentale ; un exemple
VIII. 30, coll. Brumpt) ; récoltes sur 8. caffer
d’association identique estfourni par les Amblyom-
nanus.
ma splendidum et A. cohaerens, parasites normaux
des buffles, qui se retrouvent dans certaines occa-
Sudan
sions sur d’autres herbivores sauvages ou sur
HOOGSTRAAL (1956 : 665, Rh. longus) ; T. S.
le bétail, au hasard de leurs déplacements dans
DIAS (1955, 103, Rh. capensis pseudolongus) ;
la savane ou aux abords des bas-fonds. La fré-
CLIFFORD & ANASTOS (1962, 1-62 : 22-
quence ou la rareté de ce parasitisme sur le bétail
24, Rh. pseudolongus) - [Equatorial Laboni
a été très tôt évidente en raison de la facilité de
2
(3 60 2 Q Q, 27. II. 50); Keirallah 33 ocf
diagnose des Amblyomma ; le phénomène est
3 Q Q, 25. III. 11) ; récoltes surs. cafferaequi-
exactement le même en ce qui concerne Rh. C/if-
nocfialis.
fordi, mais a été masqué en raison de sa grande
U g a n d a
ressemblance avec Rh. longus.
*
CLIFFORD & ANASTOS (1962, l-62 : 22-24, Rh.
Institut d’élevage et médecine véférlnaire
pseudolongus) - Kikumba (19 or-3 4 Q Q,
des pays tropicaux, Alfort.
Laboratoire national
16. VIII. 56) ; Katultire (15 66 18 Q Q,16.
de recherches vétérinaires
VIII. 56) ; récoltes sur 5. caffer aequinoctiolis.
Georges Curasson, Iiann (Dakar).
662

SUMMARY
Description of Rhipicephalus
muhsomoe R. sp. from West Africa
(group of Rh. simus ; Acarina, Ixodoidea)
Rhipicepholus cliffordi n. sf~. shows a morphological differentiation from
Rh. composifus principally in the shape of the adanal plates in the male and the
number of projecting festoons ; in the female the distinction is more difficult.
On the other hand it differs from the Rh. longus in the structure of the female
gonopore and, in most cases, by the different manner in which it is punctated,
both in the male as well as the female. From the point of view of habitat
Rh. cliffordi is characteristic of the forest-galleries and marshland frequented by
the dwarf buffalo of the sub-equatorial Guinea-Ubangi savanna and the
corresponding
forest-savanna mosaic,
w h e r e a s R h . composifus
fulfils t h e
same function with regard to the black buffalo in the Upper equatorial savan-
nas of West Africa and in the Rhodesian or Angolan type of savonna. Rh. longus
exists in the same areas as both of these Rhipicepholus, but properly speaking
is associated with wooded savonnas and not with the more humid localities
that are the ordinary habitat of buffalos on which the above mentioned species
are almost exclusively parasitic.
RESUME N
Descripkibn
del Rhipicephalos
cliffordi n. sp. de Africa occidental
(grupo del Rh. compositus
; Acdridos, Ixodoidea)
Rhipicepholus cliffordi n. sp.
difiere morfologicamente de Rh. composifus
principalmente por la forma de placas adanales del macho y por el nirmero
de festones salientes ; en las hembras, la diferencia es mas dificil. Por otra parte
es diferente de Rh. longus por la estructura del gonoporo de la hembra y, en
la mayor parte de 10s casos, por el aspecto de la puntuacion, tanto en 10s machos
como en las hembras. Desde el punto de vista de la region, se encuentra el
Rh. cliffordi en las selvas-galerias y en 10s pantanos frecuentados por el bufalo
enano de las sabanas subecuatoriales guineo-ubanguianas y de 10s mosaicos
selva-sabana correspondientes, mientras que el Rh. compositus desempena el
mismo pape1 en cuanto al bufalo negro de las sabanas ecuatoriales de altura
de Africa oriental y en las sabanas del tipo rodesiano o angolés. Rh. longus
existe en las mismas zonas que el uno y el otro de estos ripicefalos, pero esta
ligado con las sabanas cubiertas de arboles y no con 10s parajes mas humedos
que son las regiones de 10s bufalos cuyas especies notadas aqui arriba son
parasitas casi esclusivamente.
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