REPUBLIQUE DU SENEGAL -w---m-- INSTITUT ...
REPUBLIQUE DU SENEGAL
-w---m--
INSTITUT SE1JEGALAI.S DE RECHERCHES
AGRICOLES (I.S.R,A.)
LABORATOIRE NATIONAL DE LFELEVAGE
ET DE RECHERCHES VETERINAIRES
B.P. 2057
DAKAR-HANN
EPIZOOTIOI,OGI1E
DES TRY1ANOSOMIAsES
ET AUTRES HEMOPARASITOSES
BOVINES (*)
RAPPORT SUR U:NE TOURNEE EFFECTUEE
DANS LE DEPARTEMENli
DE VELINGARA
(REGION ‘DE CASAMANGE)
du 5 au 19 septembre 1'379
(Io : Recherche menée avec la
contribution financière
de la F.A.O.
Par M, SEYE, M. SEYE Jr., A. DIBITE,
et A, MANE (sous la direction de
S.M, TOURE)

I
EPIZOOTIOLOGIE DES TRYPANOSOMIASES ET AlJTRES
HEMOPARASITOSES BOVINE§ DANS LE DEPARTEMENT
DE VELINGARA - ETUDE EN FONCTION DE LA ROBE
DE§ ANIMAUX
Mamadou SEYE, S.M. TOURE, M. SEYE Jr, A.DIAITE
et A. MANE
INTRODUCTION
Une mission d'enquêtes épizootiologiques du Service de Parasitologie
du Laboratoire national de 1'Elevage et de Recherches vétérinaires de Dakar
s'est rendue dans le département de Vélingara (Région de Casamance), du
5 au 19 septembre 1979. Les objectifs de la mission etaient d"une part,
d'actualiser les données relatives aux Trypanosomiases et autres Hémopara-
sitoses bovines dudit département, d'autre part d'apprécier et de préciser
l'efficacité et les limites eventuelles de l'utilisation d'un materie peu
encombrant et relativement peu coûteux en vue d'une application optimale
sur le terrain de la méthode de diagnostic de WOO.
Le protocole de travail, suivi dans les enquêtes antérieures, n'a pas
subi de modification majeure. Cependant, les questions que soulève 3 l'heure
actuelle l'importance de la robe chez le bétail trypanotolérant nous ont
conduit à choisir celle-ci comme critère de répartition des animaux dans
les différents lots d'étude, au lieu de l'état général et de l'âge. A noter
également que les bovins concernés ont fait l'objet de saignées en vue de la
récolte de sérum pour diagnostic sérologique. Les résultats de ces analyses
sérologiques sont publiés séparément.
Les etudes hématologiques et les analyses protozoologiques ont port5
sur un total de 210 bovins de race Ndama ; les récoltes de serum ont
intéressé 260 bovins.

- 2
En ce qui concerne le materiel, nouç avons renoncé 3 l’utilisation du
camion-laboratoire en raison des difficultes d’accès de la pl,ogart des
localiti% durant la période d’hivernage. L’électricité a étg fournie par
un petit génQrateur de 40 kg, facilement transportable et assez courant
dans le commerce.
L’équipe s’est rendue successivement à :
- Kael Bisse1
- Bonkonto
- Ouas sadou
- Kal if ourou (Linkir ing)
- Missirah Bassy,
Le premier et le dernier villages cités sont satellites de la ville
de Vél ingara ; Bonkonto et Linkiring sont situés dans l’arrondissement de
Bonkonto ; Ouassadou appartient à 1”arrondissement de Kounkandé.
Le prêsent rapport comporte, outre un aperçu climatologique, trois
parties : une première partie, consacrée à l’hématologie, fournit les
moyennes de l’hématocrite obtenues des analyses statistiques ; une deuxième
partie, qui traite de la Protozoologie, définit les fréquences parasitaires ;
enfin une troisième partie discute l’ensemble de ces r&sultats et en tire
les premiêres conclusions.
APERCU CLIMATOLOGIQUE
La région géographique concern6e est soumise à un climat tropical sec,
de type soudano-guinéen, caractcrisé par deux saisons très inégales : une
saison des pluies qui va de juin 3 octobre avec des précipitations annuelles
de l’ordre de 1 250 à 1 500 mm, et une saison sèche, de novembre à fin mai.
L’amplitude thermique est de 15” C ?i 40” C.
/
. . . . . .

- 4
1 - HEMATOLOGIE f AWLYSES STATISTIQUES
Ici, nous avons TréfériZ 1'~îxde à l'échelle departementale pfut?t
qu'au niveau de chaque localité, Gtant donné la similitude de l'environne-
ment écolcgique dans les differents villages visites.
I/l - Moyennes de l'hématocrite en fonction de l'état hémoparasitaire
I/l/1 == Bovins indemnes d'hÉ?moEarasites
-------------1-1----__
--------
Amplitude de
Nombre d'animaux
l'hématocrite en %
de 24 5 54
145
~-
---.-_--
-.-
-
T1 = - 134
R@sultats statis-
tiques conduisant
T2 = 3 544
à la moyenne de
$9 =
l'hématocrite
23,75
m = 38,03 2 0,78
I/i/2 - Bovins hébergeant Tryganosoma vivax seule ou associee
-em.--------- 1-1---w
_--PI-------_-----__________u__
Amplitude de
Nombre d'animaux
l'hématocrite en %
de 32 à 48
a
-
- m-
.-
T1 =
- 14
RGsultats statis-
tiques conduisant
T2 =
210
à la moyenne de
52 =
26,50
lPhématocrite
m = 38,25 2 4,29
. . ./ . . .

- 3
Rn allent d’Ouest en Est, les forêts humides de Basse-Caçamance sont
supplantées par la fo&t claire, composée essentiellement de Vène 0
Pterocarpus etinaceus ; Bombux costatum (Kapokier) ; Daniella 07iuer2
(Santan). I4ai.s d’autres essences sont souvent rencontrées : X7Imei2&2
americanaS AfieZ& africanu, Detarfum senegalensis, Borassus flabellifer
aethiopum
(Ronier) .
Le sous-bois est surtout formÉ de bambous (Oxytenanthera
abyssSca1,
très répandus en Haute-Casamance.
Ce sont ces forêts claires qui sont coloni&es par Glossinu morsitans
suhors-itans,
11 faut mentionner également l’existence de groupements de palmiers
à huile (EZaeis guineensisldans
les rizikes à sol très humide. On trouve
aussi d’autres essences: Combretum glutinosum (ratt) E;iitragina Znezwis,
TerminaZiu sp.
A proximité de ces groupements de palmiers, mais surtout dans les
endroits plus secs, on rencontre Cordyla pinnata, Tumti~1&us indica (TaRari-
nier), Park;a biglobosu (Néré), Kaya senegaZensis (Cailcédrat), etc . . .
Ce sont ces formations, lorsqu’elles sont situées dans des dépressions
humides, qui constituent les gîtes de GZossina paZpalis gambiensis.
. . ./ . . .

-5
I/l/3 - Ravins héberEeant T. TheiZeri
seule ou associée
-m.---...m-mI-- ‘---.m-“m-a---e..m.m.--m.---..-w.--.---m-----
Amplitude de
1 ‘hsmatocrite en I
Nombre d’animaux
de 33 a 48
10
=----..-==I=--
- - --
-.~-
T,1=
- 7
RCçultats statis- 9 I 193
tiques conduisant
à la moyenne de
s2 3
20,90
1’ hématocrite
m =
38,30 +- 3,25
I/l/4 - Bovins hébergeant Setaria seulement
.a---II-.m--.m- _-------...~1--1----------
LtiGlitude de
1’hGmatocrite en A
Nombre d ’ animaux
7
,a
de 29 à 45
34
-
_
-
-
-
- ._--
.-.:
-Y-s
T1
Résultats statis
= - 62
tiqws conduisant
T2 = 53G
2 la moyenne de
s2 e
l’hématocrite
15,90
m =
37,18 2 1,36
I/l/S - Bovins héberrennt ThciZer& ,w.tans seule ou associée
--II-------c -,,,,,,,,,--,,-----------------------~
Amplitude de
1’hGmatocrite en %
Nombre d’animaux
de 31 à 47
14
=-
---.- - z.zczL_._-- - .
-
Tl=
10
RGsultats statis
tiques conduisani
T2 = 336
à 13 moyenne de
s2 =
l’hematocrite
25,23
m =
38,71 2 2,89

-6
Il2 - Moyennes de l’hgmatocrite en fonction de la robe
1/2/t - Bovins à robe blanche
_.------------_---_---
Amplitude de
Nombre 6’ animaux
17hematocrite en %
de 24 à 47
78---..
vw-m-z--=--I--
Tl =
- 102
Resultats statis
tiques
T2 =
1 690
B la. moyenne de
9. =
20,21
1’ hkztocrite
m =
37,70 r 1,o
1/2/2 - Bovins à robe fpve
- - - - - - - - - - - - - - - W-B
Amplitude de
l’h&atocrite en :
Nombre d ’ animaux
I:
de 30 à 47
38
-
- .--=-WY-- -
-
T1 zi
- 78
B&~ult~ats statis-
tiques conduisan
r2 ZZZ
808
B la moyenne de
s2 e
l’hknatocrite
15,51
m =
36,95 ?r 1,36
/
1/2/3 - Ravins à robe noire
y-m.-----I--I-----v-
Amplitude de
l’hSm&ocrite en %
Nombre d’animaux
de 29 à 49
REsultats statis
T1
x
- 30
tiques conduisan
T2 =
590
à la moyenne de
s2 =
l’hgmatocrite
22,21
m =
37,85 5 1,89

1/2/4 - Bovins à robe pie
u....------I-."w-.m --
Amplitude de
Nombre d'animaux
.sh6matocrite en %
de 30 à 54
51
._-e....---.-----
- -
----.sw:----..---
Tl=
Résultats statis-
-39
tiques conduisant
T2 = 1 199
2 la moyenne de
52 r
l'hktatocrite
23,X3
m =
38.,24 k 1,35
I I - PBOTOZOOLOGIE
z FREQUENCES PARASITAIRES
-
II/ 1 - Au niveau du département
Les rssultats d'ensemble obtenus après les examens complémentaires
de frottis et gouttes &Paisses permettent d'établir comme suit les frequen-
ces xénospécifiques
C*l-
des Ndama a l'khelle d&partementale.:
- Trypanosomiase bovine ,ii T,vivax
: 3,80 p.100
- Trypanosomiase bovine 2 T.tT&Zeti z 4,76 p.100
-Microfilarioszbovine
5 Sataz$n ZubiatopapiZlosa : 16,19 p.100
- Thsileriose bovine à T,mutans : 6,66 p.100
- Anaplasmose bovine è Axaplasma marginale : 0,47 p.100
C. Piroplasmose bovine à Eccbesia bigemina : 0,47 p.100.
II/2 - Au niveau des différentes localités
Ici, nous avons regroupg les rZipaltats de Kael-Bisse1 avec ceux de
Missirah - Bassy, villages situés tous deux dans les environs immédiats
de la ville de Velingara.
--------~-lla.------C----------------~~-~--------------------------------
N.B (*) : Frequence xkrospkifique
o "'fr6quence d'une espèce dcnn6e de
Trypanosome au sein d'une mbime espèce animale domestiques'.Par
extention,
il s'agira d'espèces parasitaires donn6es 2 une
Cyoque donnée.
Cette fréquewe peut être exprimée sur une base régionale, territo-
riale, zonale ou locale .;elon qu'elle intéresse un ensemble $o-
graphique d-z pays limitrophes, un pays donné, une zone @ographi-
quement définie ou une lxalit8 donnée.

L O C A L I T E S
Parasites
Gel et Missirah Bonkonto
Ouas sadou
Kalifoursu
-
-
.
TT, vifvax
1
2
5
0
.
T. thcderi
3
2
5
0
Setarti
10
14
7
12
T. mutans
9
3
0
7
Anap2asma
0
0
0
1
B. bigeminu
1
0
0
0
Totaux examinés
60
90
3 0
3 0
Fréquence absolue
des parasites (a)
24
21
17
2 0
Fréquence relative
des parasites (a*)
4 0
23,33
56,66
66,66
(Wo
: Une discordance apparente peut être relevée entre le total des
frequences absolues et le nombre de 66 indiqué pour les bovins
parasités dans les analyses L;e l’hématocrite. Cela tient au fait
qu’ici un même animal peut être compté deux ou plusieurs fois en
cas de parasitisme mixte ou multiple.
(**) : La fréquence relative est exprimée ici en pourcentage de fréquence
absolue par rapport au total examiné.
. . /. .**

II/3 - En fonction de la robe
eLq Trypanosomiase à 7. ViVaX Y,
robe fauve : 3 bovins sur 38, soit 7,89 p.100
robe blanche:3 bovins sur 78, soit 3,84 p.100
robe noire : 1 bovin sur 26, soit 3,S4 p.100
robe pie
: 1 bovin sur 51, soit 1,96 p.130
- Trypanosomiase à T. theileri
robe pie
: 4 bovins sur 51, soit 7,84 p. 100
robe blanche:3 bovins sur 78, soit 3,84 p.100
robe noire : 1 bovin
sur 26, soit 3,84 p.100
robe fauve : 0
Le détsil de la répartition des parasites suivant les differentes
robes est fourni par le tableau ci-dessous
ROEES
Parasites
Blanche
Fauve
Noire
Pie
T. vivczr
3
3
1
1
T. theileri
3
0
1
4
Setaria
18
3
3
8
~.~~. ~ _
T . mutans
3
1
0
3
Setaria + T. mutans
1
1
1
2
Totaux (a)
examinSs
78
38
26
51
Totaux (*)
parasités
28
8
6
18
X parasités
35,89
21,05
23,07
35,29
On constate que les animaux les plus parasités sont de robe blanche
(35,89 p.lOO), s u i v i s d e s p i e s (35,29 p.lOO), d e s n o i r e s (23,07 p.100) e t
des fauves (21,05 p.100.
--------_----------_--------------~~------------------------~-------------
(a) Ici aussi, les totaux obtenus sont fGgèrement inférieurs au nombre
d’animaux examiniis effectivement g c’est que nous n’avons pas pris en
compte les bovins dont la robe n’a pas été mentionnée avec précision0

* 99
III - DISCUSSION ET COKCLUSION
III/ 9 - IEématocrite
La premike remarque qu’inspire l’examen des moyennes statistiques
de 1’hGmatocrite est qu”elles sont toutes supérieures B la moyenne raciale
de 34,7 k 9 i 2 9~ e 900 trouvée par D. FRIOT et 99. CALVET pour le betnil Ndama
du Sénégal,
S’agit-il d’une r&lité permanente ou d’une variation saisonnière ?
La seccnde hypothèse nous paraît plus probable. En effet, lors
d’ enquêtes
de même nature menées en juin 9978 2 Kolda,
zone climatique tres proche de
celle-ci, la plupart des moyennes de 1”hematocrite étaient infkieures 2 la
valeur définie pour la race. C’etait le pré-hivernage, @riode defavorable
du fait de la nauvrete des pâturages, alors que la présente mission se
situe dans le dernier tiers d’un hivernage assez pluvieux dans la rzgion,
alors que les pâturages sont bien abondants. Du reste, D. FRIOT et H. CALV9ZT
situent 12s meilleures moyennes de l’nématocrite des bovins dans le post-
hivernage, mais ne trouvent pas de différence significative entre les
moyennes de cette période et celles de l’hivernage. En realité, ce vocable
de ‘spost-hivernage!’
exprime ici l’époque de l’année où les animauh: domesti-
ques du Senégal peuvent se nourrir convenablement. Et c’était le cas, en
septembre, dans le département de Vélingara.
La deuxième remarque tient au fait que la différence entre la moyenne
de l’h&natocrîte des bovins indemnes (38,08 9.900) et celles des bovins
parasi& est, dans tous les cas, insignifiante, qu’il s’agisse des porteurs
de T. V~VUX (38,25 p.900), de T. thsilcrî (38,30 p.900), de S&aria (37,98
p.900) ou de T, mutans (38,71 p.900). Ici aussi, le hon comportement hémato-
logique nous semble attribuable 3 la bonne alimentation.
Calculëes au niveau des lots constitués par les 4 principales robes
du b6tail Ndama, les moyennes de l’hématocrite font ressortir des diffzrences
qui, bien qu’insignifiantes à l’analyse de la variante, n’en sont pas moins
intkessantes,
Ce sont en effet les 51 bovins de robe pie qui fournissent
. . . / . . .

- 12
la meilleure moyenne avec 38,24 p.lûO, suivis des animaux à robe noire :
37,85 p,lOO pour 26 sujets, puis à robe blanche
: 37,70 p.100 (7s sujets)
et enfin à robe fauve : 36,95 p.130 pour 38 sujets. La question, 9 ce propos,
est de savoir si cette Egère supériorit f de la robe pie est un fait localisé
ou si, au contraire, elle serait q&érale et traduirait de plus grandes
aptitudes 2 rkister à l’action ansmiante des Tryganosomeç et autres
HEmoparasites
? D’autres études comparatives, faites sur des Gchstillons
plus importants apporteraient sans doute de serieux elements de réponse 2
cette question. En attendant, une comparaison avec les donnees stztistiques
obtenues 2 iklda sur les bovins du C.R.Z, nous semble assez c;j>ortune, en
raison, d’une part du même nombre dPéchantillons analysés (51 bovins),
d’autre part des bonnes conditions alimentaires qui leur sont offertes,
enfin et surtout, parce que l’ensemble des bovins d’expérience du Centre
sont de robe fauve.
De cette comparaison il ressort L
- que la moyenne de 3&,24 p.100 obtenue par les bovins de robe pie est
supérieure de manière hautement significative à la moyenne de 33,76 p.100
fournie par les Ndama fauves du C.R.Z. ;
- qu’au C.R.Z., 17 p.100 des animaux examinés, soit 9 bovins sur 51,
n’atteignez& pas 30 p.100 B la mesure de l’hématwrite. Alors qu’ici tous
les bovins 2 robe pie atteignent ou dQpassent cette valeur j: parmi eux;
41 échantillons obtiennent ou vont au-delà de la moyenne raciale de
34 p.100, contre 23 seulement pour la robe fauve, au C.R.Z,, $
- qu’enfin, la valeur maximale de l’hématocrite mesurée au C.R.Z. était de
50 sV 180, contre 54 p. 100 ici.
Et cette comparaison conduit & cette autre interrogation : qu’en
serait-il si des bovins Ndama à robe pie étaient placés dans une situation
nutritionnelle identique à celle qui a cours au C.R.L. ?
. . /. .**

-*’ 1 3
III/2 - Trypanosomiases et autres Iiemoparasites
Ici aussi, une constatation majeure frappe d’emblée : l’absence de
T. congohsc. Aucune observation de cette espèce n’a en effet été faite,
aussi bien 5 l’examen de l’interphase qu ‘5 3a lecture des lames colorees,
et ce mal@ un examen contradictoire pratiquC sur la plupart des animaux
à faible hGmatocrite. Ce rkwltat est IntGrcssant puisque jusqu’ici, la
fréquence de T, congolcns~ était considkée comme supkieure ? celle de
4. Y~VGX en Casamance. Une mutation similaire a CtG relevée au MiSdria et
attribuée au fait qu”i1 s’agissait rli animaux vivant en Ggion irdemne, et
introduits en zone trypanosomienne. Au SénCgal, nous avons d‘Zj?i observé le
même phZnomène sur des bovins d’expérience, mais l’explication 5tai.t que
les Glossines du gîte sont davantage parasitéespar T. vivax et, surtout,
que d’autres Diptères vulnErantsont dû assurer une transmission non cyclique.
Nous pensons :tup il pourrait en être de même ici.
A signaler egalement l’absence virtuelle de T, brucei, avec cependant
quelques réserves , puisqu’aucune Zpreuve dOinoculation n’a GtG faite,
Par contre) 8 cas de Trypanowmiase à T. vivax ont GtG decelk sur
210 échantillons examink, soit 3,8O p.100. Quant à T, theiki, il s’est
est
signalé 10 fois, soit 4,76 p. 100, ce qui/probablement
inférieur au nombre
rfel de bovins porteurs de ce parasite car le taux d’infection obtenu par
hémoculture se situe, pour les Ndama du Senégal, autour de 79 p0 103.
Pour les autres Hémoparasitoseç, les résultats que nous avons obtenus
en 1975 à Solda sont dans l’ensemble confirmés, à savoir une f&quence assez
élevée de la LIicrofilariose à S&&a : 16,19 p.100, et une ErEquence moindre
mais non Ggligeable de la Theileriose 5 T, mutans : 6,06 p. ]Or), Une discor-
dance est otxservée concernant la Piroplasmose 5 B. bipm6za z 1 cas sur
210 prélèvements, soit 0,47 p.100, contre 28 cas sur 200 ou 14 p*lOO à
Kolda. Cela est sans doute lié â la période des prélèvements, qui est peu
propice au développement des Tiques, et explique et même temps 1~3 taux
relativement bas d’infection par T, mutans. Enfin, AnapZasmu marginu%e
s'est
signalé une fois, soit 0,47 p.100.
..”
/.
.
.

- 14
Lsexamen des rdsultats au niveau des localités visitées dcbouche sur
une constatation assez curieuse : 1’ sbsence totale de Trypanosomes pathogènes
à Kalifourcu (Linkiring), village qui se situe pourtant h proximité du Parc
national de Niokolokoba. Notre opinion est que, ce village étant un important
axe routier vers la Guinée - Conakry, I’Xomme a dû en rendre les environs
immGdiats incompatibles avec la survie des Glossines : déforestation, cultu-
res, eloignement de la faune suuvage, etc V.. De la sorte, li-s vecteurs des
Trypanosomes se sont probablement retranch& dans les profondeurs :du Tnrc ;
or, les bovins n’ont pas besoin de parcourir de grandes distances pour
trouver 2 se nourrir.
En ce qui concerne les autres Bemoparasitoses,
Kalifcurou donne le plus fort
pourcentage d’animaux atteints : 66,66 pO1OQ, contre 56,66 p.lW 2 Bonkontc,
40 p# 100 à Karl et Missirah et 23,33 p0 100 ,3 Ouassadou.
Par ailleurs, la rgpartition des Eemoparasites dans les robes indique
que ce sont les pies et les noires qui hebergent le moins de Trypanosomes
pathogènes ,, 1 cas sur 51 observations pour la robe pie et 1 cas sur 26
observations pour la robe noire,
?OU~ la robe pie, il est interessant de signaler la parfaite correln-
tion entre la faible incidence de T. vivax et la moyenne de l’hématocrite
qui., pour cette robe, est la plus glevée, A ce sujet, il y a lieu de rappeler
cette hypothèse emise par la SRTEC en 1973 et reprise par E. GiUEiE et al.
-
dans une étude rccente sur des bovins Ndama de la Casamance, hypothèse selon
laquelle les robes marquées de noir, dont les pies “‘seraient dues Z une
imprégnation de taurin trypanotolérant autre que le Ndama”. ‘Avoir de plus
grandes prCcisions sur La réalité et, surtout, sur les limites Eventuelles
de cette imprégnation aiderait certainement à répondre 2 la question que
nous nous sommes posés plus haut à propos de la s@riorité de l’h&atocrite
des bovins Zi robe pie. Nous rappelons, par rapport B la robe pie, que la
frequence de T. V~VUX dans la robe blanche est en pourcentage 4 fois plus
élevée et pr& de 2 fois quand il s’agit des robes fauve et ncire.
. . /. .,.

- 15
Cependant, toutes Hémoparasitoses confondues, c’est cette même robe
pie qui, avec la blanche, offre le plus fort pourcentage de cas positifs :
b l a n c h e : 35,S9 p.100 ; p i e : 35,29 p.100 p n o i r e t 23,07 p.100 ;I f a u v e :
21,05 p.100, Faut-il en déduire une plus grande vulnérabilite des robes
blanche et pie 2 l’ggard des parasites du sang autres que les Trypanlosomes ?
Nous croyons plutôt que, pour les pies tout au moins, leur excellent conpou-,
tement hématologique traduit au contraire une bonne tolérance à l’ngard de
ces parasites. Il n’en est pas de même pour la robe blanche dont la moyenne
de l’hématocrite en inférieure à celle des bovins indemnes.
En conclusion, nous retiendrons les points suivants :
1 - Il s’avère nécessaire de travailler à 1”amélioration de la sensibilité
de la technique de diagnostic de Y00 5 l’égard de T. congoleïzse, pour se
faire une idée plus précise de l’inversion des fréquences observées cà et
là entre T. congoZense et T. vivax, L’importance qui s’attacherait à une
telle inversion a déjà été signalée par S,K TOURE et al. en 1974 : “attirer
-
à nouveau l’attention des immunologistes
sur ces particularités qui ont
d’autant plus d’interêt qu’elles se rapportent ici à un bétail
trypanotolérant”.
2 - Il est souhaitable, en ce qui concerne les bovins de race Ndama, qu’une
plus grande attention soit accord,Se aux différences éventuelles de comporte-
ment envers les Trypanosomes et les autres Gmoparasites, en liaison avec
la robe. De telles études peuvent ne pas nécessiter un grand nombre de
déplacements en milieu rural> car il est possible de les faire dans les
grands centres sur les animaux acheminés aux abattoirs. Etendues sur toute
une an&e, ces études se feraient sur un nombre suffisamment important
d’échantillons pour être représentatif du cheptel concerng, et couvriraient
toutes les saisons , permettant ainsi de bien distinguer les faits permanents
des fluctuations saisonnières.
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3- La g&Gtique de la résistance du bétail trypanotolérant demeure dans
une large mesure tributaire d’une bonne alimentation, car il ressort de
nos diffîrentzs enquêtes que les atteintes sanguines conskutives à
l’agression des Trypanosomes sont presque partout inversement proportion-
nelles à la bonne qualité des pâturages.
4- Enfin, il neest pas indispensable de disposer d’un camion-laboratoire
pour effectuer des enquêtes épizootiologiques. If est possible d’acquérir
sur le marché un appareillage peu enconbrant et relativement peu onBreux,
ce qui offre lPnvantage de pouvoir se dgplacer avec des véhicules capables
de franchir les pistes les plus difficiles.
Lors de la présente mission, nous avons obtenu pleine satisfaction
avec un générateur, d’une marque assez courante et qui 6tait transpcrté par
une Land-Rover avec les autres matériels et les membres de la mission.
Tout bien pesé, de telles enquêtes requièrent en g6néral des frais de
fonctionnement assez importants, parce que couvrant le plus souvent de très
grandes distances, ce qui implique du carburant en grande quantite et
parfois des réparations de véhicule qui reviennent toujours très cheres
en milieu rural, sans compter l’achat de petit matériel divers et les frais
de personnel O
R E M E R C I E M E N T S
La F,A,O. a apporté à cette étude une contribution financière fort
appréciable. Le chef et les agents du Service départemental de la Santé et
des Productions animales de Velingara ont fait un accueil bienveillant à
la mission et apporté une aide prècieuse. Les uns et les autres voudront
bien trouver ici les compliments et remerciements du service de Parssito-
logie pour cette précieuse contribution à la rcalisation de ce travail.
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