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-- <_.___ -
i
STREPTOTHRICOSE
CUTANEE DES BOVINS
.
L
La strcptothricose @utanGe des bovins constitue
une entité morbide observée dans diverses regions d'Afri-
que : Afrique Occidentale Française, Nigeria, Congo belge,
Tanganyika, Kenya, Rhodcsie ..* ainsi qu'à Madagascar.
Son importance economique est considêrable car
elle provoque une morbidit6 importante du cheptel bovin de
certaines zones et une mortalité non n&gligeable, entraîne
un amaigrissement
marqué des sujets atteints, réduit la
production lactéc,
est une dos causes de la dét&ioration
des cuirs et de leur dépréciation, restreint enfin ltex-
.
;
pansion des races améliorantes importGcs;très sensibles.
I!&alhcureusement les connaissances sur l'étiologie
de cet-te afioction sont encore insuffisantes et le traite-
ment en est aleatoire.
,
Voici les renseignements
concordants et r6sumésP
obtenus des diffsrcnts auteurs :
ESPECES ANIE5ALES ATTEIXTTES
Ce sont surtout les bovins qui sont le plus or-
dinairement atteints (boeufs sans bosse et zébus), La chè-
vre et.le mouton pourraiEnt l'être égalcmcnt mais la dé-
monstration n'en a pas é'é apportée et la confusion avec
:* -
d'autres maladies cutanées reste possible (gale démodéci-
que, lumpy skin diseasc .,,)
RECEPTIVITE
Elle varie avec :
l'individu : placés dans les mêmes conditions, certains
animaux prcscntcnt des lésions cutanées, d'autres non. Zt
.*. / .o.
-

il n'est >as possible de deceler l'intervention de fac-
tours predisposants. L'Sge n'est pas un gl&nent détermi-
nant ; peut-être les animaux ?~E;$S et debilites sont-ils
pïus sensibles.
Les veaux à 1~2 ma::lelle sont genéralemcnt
indemnes,
certnincnant parce qu'ils sont abrites des in-
temperi2a.
la race : si les boeufs sans bosse peuvent être touch$s
dans les mêmes conditions que les zébus, par contre les
sujets importes d'Zurope, ct les :‘:6tis, sont nettement
plus sensibles. Co fait a eté COiX3tPbtG w Senégal, au
Soudan (Bamako) k Kadc,ga:,car.
le climat : les rsgions chaudes et humides sont plus fwo-
rables à l'éclosion de la maladie, En k,O.F., les bovins
des zones pré-sahariennes ou sahéliennes, de climat très
sec, sont rarement touch&s,
la saison : l'affection est declanchée par les premières
tornades de la saison des pluies. %Ile est lise étroite-
ment aux précipitations atmospheriques
et à l'humidit6.
Lus 16sions ne prcgrcssent plus on saison sèche et la
plupart des animaux, s'ils ni: sont pas trop atteints, gué-
rissent spontanement ou présentent du moins un tableau
clinique bien ameliore.
l'altitude : BUCK (lg48), à Madagascar,
remarque qu'à par-
tir d'une certaine altitude la dermatose disparaît. 3% lt?S
animaux maladss % 800 mètres d'altitude guerissent sgonta-
nament lorsqu'ils sont transportés à 1500 mètres, s'ils
ne sont pas trop amaigris ou n'ont pas de lésions exagéré-
ment étendues.
SIGN9S CLINIQUZS %T .$QI,UTION
--.a
-----*w.-e
t
La maladie debute g&neralement au niveau du gar-
J
rot c-t du dos, et parfois a la base de la queue ou le long
du périne.

211c! peut s'&tcndrC tinsuitc ?k tout 10 corps :
fanon, encolure, tête, vulve, mariolles, fc>~e interne des
cuisses . . .
zn A,G,F., 12s leaions dzs parties inferieures
des mcmbrcs sont cxccptionn~ll::s sauf chez les animaux
très aonsiblcs (ro;lroducteurs importes).
Le point de départ dc llnttcinte cutanee est
constituec par une papulc,
ClCVUre de la peau d'un d3iïli-
cantimhtre de diz,n&tro,
s'accompagnant d'un herissement
des poils en@ri.sonn&s
dans une production cornGe recou-
?
&lcv-ures se multi~~lient, finissent
vr2m-t

su.
sur:~lx(3 l Iles
.
par s 1 &Gntl~r;:, confluur ê-t se transformer en plaques ipais-
ses et irrSguli&ros.
A 12 longui),
il se forme une veritable carapace
plus ou moins tourmcnt&c.
La maladie peut rester stationnaire, limitee a
certaines zones, et gu&ir s2ontn,n&cnt en saison seche.
Ou, au contraire, les 16sions s'dtwdent, JC malade s'a-
limenta mal mnlgrQ unc nourrituro abondante et finit par
mourir cacheetique au bout dz plusieurs mois.
L1evolution est acctileree lors de complications
.
septiques et 1 lanimaï. est emporte dans un bref délai.
.
Les recherches des différents auteurs ont abouti
t
I
2 mettre en kvidence ddns les lesions des elkents mycé-
liens rattach&s aux streptothrix et des élements microbiens
cocciforiies.
Le rôle de ces agents n'est pas fermement établi
car il peut s'agir de saprophytes surajoutes.
Les tiques joueraient un rôle inoculateur mécani-
que au mêiW titre quo les arbustes epineux des pacages, lee
coups de bec de certains oiseaux (pique boeuf : BuJhagus
africanus).
Les Eloi~lOdeX, frequemmwt rencontres dans la peau
"Ai,: -
Y’
des bovins des r6gions tropicales, ont 6t$ également accu-
ses de rt'ccilitcr 1~ dS~~elop~~eii;ant de la streptothricose.
. . . / *a.
thricose (la mise en tvidcnce de l'acarlen chez ces uem
res resoud raoideiwnt le problème).

.
Certains chercheurs ont cultive sur milieux ar-
tificiels les organismes trouvés dans les lésions mais
l'inoculation ex;~drimentale reproduisant la maladie n'est
pas parfaitamtint convaincante.
Le darnier en date, SUCK (1948), reussit l'ino-
culation à de jeunes La:pins par scarification de la peau
à partir de croûtes de bovins malades. Les bovins m6tis
,
l
normand, inocules de la même façons soit h partir de croû-
tes de bovins soit à partir du produit dc la scarification
.
cutanée de lapins p pr&sentent des lésions comparables a
celles dc In malwdio naturelle.
DIAGNGSTIC
Il est relativement aisé en milieu infect6 et
.
l'incidence saisvnni&t?e de la maladie (pr8cipitations
at-
mosphériqucs) constitue une indication très sûre.
Des afiections telles que l~eczema, la teigne,
les gales n'ont que peu de points communs avec la strapto-
thricose (la mise en rvidcnce de l'acarien chez ces derniè-
res rssoud rapidenznt le problème).
t
Zxcoption faite cependant pour la. gale follicu-
l
laire qui, sous la forme envahisaantc, peut prêter à. con-
J,
fusion. La detection du demodex ne suffit pas & éliminer
cette affection car il peut y avoir concomitante des deux
affections.
PROPHYJXXI%
Les btiins arsenicaux utilis&s habituellement
contre les tiques auraient une action preventive,
.*. / . . .

Les divers traitements locaux à base d'antisep-
tiques paraissent d'une efficacite douteuse, en particu-
lier s'ils no sont pas precozes.
Elles ont porté sur :
A - 11 tltud.e des lesions
B- 1~ diugnostic differentiel
C - 1 ' yJic;pj;; 0 des conceptions etiologiqucs
H- ETUDU DZ3 LZSIONS
-
-
I- ~~~CROSCOPIQUES
Elles affectent divers ~S>OC~S pour lesquels
nous pro-oscns les termes de : ichtyo~~q.uo,
noduluirc,
tumorz~l~ leproïdc.
Ces l$sions sont rcncontrees génGrale-
--
ment sur les mémes sujets et il nIy z, pas d'-2volution dis-
tincte de l'une ou l'autre forma.
Lésion ichtyosi%uz
C'est la plus ordinairement observee. Elle re-
suite de la multiplication et dc la coalescence des papu-
les initialez qui deviennent jointives et se recouvrent
de productions corn&es hpaisses formant des placards jrr6-
guliers,
ïict"i;c; '3n-t s~,illa.nts 9 sjdarés de sillons profonds
oti se trouvent encor; jelqucs poils. On ne peut mieux les
comparer qul'a lt&corce d'un arbre,
Si l'on arrache 12s productions Corn&es, les
poils sont entraînas en mEme temps et l'on decouvre un
Spidermc blanc..-rose,
o-h apparaissent de i:linuscules hemor-'
ragies carres-on?ant
;‘,3cx sommet de papilles dermiquas. Le
pigment melanique a disparu de lt6piderme.

Les zonas ichtyosiqucs s'&tGndant, la strepto-
thricosc devient g2néraliseo chez ltaninul ainsi affecté.
Les ph6nomenos de d6nutrition Gqu'intensifient malgré une
,.ll,-lcntation verte abondante (szison des pluies). L'autop-
sie, à ce stade, permet dct noter un oedeme de tous 12s
ganglions lymphztiqucs,
surtout accus.5 pour les ganglions
superficiels, et une néphrite ' .
epitholiale plus ou moins
intense.
On peut rapprocher ces lesions dc celles qui
accompagnent la staphylodémodécie du chien.
11 conviant de sigrzler &g~lc~w?nt que certains
animaux pr5sontcnt 2 lCa faci: superieur~ de la partie libre
de la langue des petits foyers irregulirrs, en saillie,
indurés, (casions d e l;@ha$C S~~?AS d o u t e ) .
I&sion nodulaire --"
Ella débute comme 1~ précedentz mais les papules
grossissent Bnor2i~~;~ient
sans se multiplier aussi activement.
Elles atteignent facilement deux à trois centimétres de
diamètre. Los poils tombent et leur surface se recouvre
d'une production cornée dont l'importance croît avec l'an-
cienneté de la l&sion, Elle se pr6sento a la fin dc son
évolution comme un pic corné. Arrache, le derme sous-jacent
apparaît gris QVÛG de petits points hémorragiques.
Les nodules
siègent plutôt sur les faces latérs-
les du cor-s mais ils ne confluent que rarcmcnt, tout au
plus sont-ils sub-jointifs. Sur la section du nodule, on
remarque la prcsence en partio centrale d'un micro-abcès
à pus concentr6 9 grisatre ou jaun&tre, d'un millimetre de
diamètre environ.
Lésion tumorale
--y
0' est une co::;w~lication pou frGquente (CURASSON
la signale ,ccpy:nd;mt) de la forme ichtyosique. Elle est
constituee par unc ou deux petites tumeurs cutanees de la
taille d'une noix a un petit oeuf soulevant i'épidcrme de
tissu cor&. A la section, elles se montrent intra-derik..-
ques, blanches, dures et bien sirconscrites
par une! den-
sification co~~j~~~~lve.
L'ablation en est aisée.
. .
l .*
/
- -
- - - - - - - - - -
-
-

Lésion léproide
Fer son aspect tourmenté, clic affecte l'appa-
rente dti circoav,lutions
cérébrales mais le tissu est bpais-
si, infiltré comme dans les lésions 1é;rcuscs de la face
chez l'honze.
Elle s~obscrve exclusivemont au niveau de l'anus,
du périné ct dc 1~ vulve. Les papulcs subissent par la sui-
te une hy~crkerztose
importante. Sur la coupe9 la dilata-
tion des glandes ssbacécs dcssinc une ligne jaun&tre, con-
tinue, sous ll&pidornc
0
0
0
En resume les diverses aspects des 16sions ont
en commun lloriginc dermique avec hypcrk6rntose
consécu-
tive.
.
Y
II - KICBOSCOFIQUES
(HISTOFATHOLOGIE)
A) Technique d'etude
L'étude histologique, histochimique et bactérios-
copiquc a été effectuee
sur des pr"levements de peau lesee
prélevés soit par biopsie soit â la faveur de nécropsies,
Dans tous les cas, les prelèvemcnts ont eté immergés irnmé-
diatements dans le fixateur (formol a 12 pour 100 ou liqui-
de de Bouin).
Les c~upcs ont éte ex&cut&es par la méthode clas-
sique à ls* paraffine ou à l'aide de la congélstion. Par cet-
J
te derniers technique on obtient, en effet, des sections
fines des pièccs Tar%oEncnt k6ratinisZes fz,cilitz.nt 1'6tude
histochimique.
l .* / ..a
1-1
-__ - .__.-
-- -- .-.-
-
_
- - -

L1cxsmc;n topographiqu o et histopathologique
i;*,?ncral a été Iratiqué après coloration a l'hématoxyline-
4'
eosine et au trichrome de Xasson ; In détermination dos
CC?llUlt?S sur co;.~os colorées au May-Gtinweld-Giemsa.
Les
neurones ont éte mis en evidencc par nitratation ; les
fibres elastiquea par le Wcigert 6 de Crétin et k!ïahot.
La qualits
histochimique
dos tissus a ete révelee par 1~s
methodcs de Zotchkiss - I,iac I!~XXUS (polysaccharides), de
Sylvcn au bleu de toluidine (polysaccharides acides, mas-
tocytes),
au Soudan III (lipides). Enfin l'etude bacte-
rioscopiqua a &t;$ fcite après coloration à la thionino
phéniquee et selon la méthode de Gram-Veigert.
B) Résultats
L'image histologique do chnquc variete macros-
copique offrant dos 2articularites,
il convient d'etudier
s4parémont chacune d'elle, Et noter Vgalenant 10s diffsa
rentes dans les papules selon qu~clïcs &volueront vers la
forme ichtyosiquo ou vers la forme nodulairo. !2ais la pre-
mière modificTtion
de lc, peau qui precèdo l'&closion de
la maladie quelle qu'en soit la forma, paraît une conse-
quencc du climat ; c'est la dilatation de toutes les glan-
des sudoripares,
10) La forme ichtyosiquo
Les premiers stades de l'affection, alors que la
pnpulti n*est pas encore visible, consistent en uno reaction
hyperplasique des cellules de la pvripherie des vaisseaux
du derme pa~illaire.
Les capillaires des papilles dermiqws
apparaissent conycstionnés et des polynuclkires diapédè-
sent, A la surface de 1' (ipiderme, on note; la presence soit
de colonies microbiennos (cocci) soit de filaments mycé-
liens,
Peu B pou les polynucleaises
traversent l'epider-
me pour former des amas intra-epidarmiques,
veritables mi-
,
cro-abcès situlès dans le stratus corneum. Dès lors lfévo-
1
-.p-
lution paraît rapide et la pa~~ulo streptothricosique se
forme.
La papule streptothricosique
Elle presente :;. la fois des modifications dermi- '
ques et des modifications epidermiques,
Les couches profondes du derme ne sont pas modi-
fiées, mais on note la presence
d'infiltrats périvasculai-
res et une legêre densification collagene dans la couche
planiforme. L'infiltrat cellulaire du den.e papillaire est
beaucoup plus important. Il est for& essentiellement d*his
tiocytes et de plasmocytes qui tous paraissent deriver des
Y
histiocytes perivasculaires.
En outre, on remarque une lë-
g&re augwntation de nombre des cellules 2 granulations
metachromatiques
clasmatocytiformes. Vers la partie SU~&
rieure des papilles dermiques il existe en outre des poly-
nucléaires, mais leur nombre est toujo-rs restreint, le
derme n1 etant qu'une voie de passage.

Il est & signaler que llinfiltrat cellulaire
paraît plus dense lorsque les microbes sont & la surface
de ll&pider~le,
mais dans le cas dzs ch~~ignons, les his-
tocytes ont un cytoplasme fortement basophile, ce qui
traduit una forts+ activits d'ana;itrolisme sroteique.
Le som>!et des papilles dermiques situaes au
centre de la pai)ule est souvent le siege d'un léger oedè-
me,
Il resulte de toutes ces modifications un allon-
gement des papilles du derme d'oc unz legkre papillomatose.
On note enfin que le réseau trophopigmentaire dermique est
abondamment charge de melanine qui peu a peu paraît eva-
cube vers la profondeur.
Lt $3ideïme,
au premier abord1 -montre un épais-
.
sissement notabl: d-în à l'alternance irrégulière de strates
î
cornees,
d'amas col?ulaires et de liquide coaguld par le
fixateur. I~~oxocytose Taraît 21~s importante dans les pre-
miars stades com:~e 1~ prouve la situation superficielle
des amas celïulair~~,
tandis que: lfexoserose est plus tar-
dive,
L1allongement dos papilles dermiques entrc,îne
une hyperacanthose inter~apillaire.
L'assise géneratrice
n' est nul-.ement modiîike tandis que le corps muqueux de
Kalpighi Par&t, au d;but uniqucncnt, une vois de passage
pour 12s polynucl&ires neutrophilcs, et vnsuite le siège
d'une légère iurg{;scence vacuolaire des cellules des crètes
pa2illaires.
Xais cette spongiose est toujours discrète
et ne s'accompagne jamais de la formation de vésicules OU
de bulles. On remarque en outre unc evacuation accélérGe
du pigment melanique vers la surface cc: qui explique la
couleur dzs produi;tions cornies superficielles,
franche-
ment noires chez les animaux de robe foncee.
La parakeratose est très importante, c'est pour-
quoi on retrouve en surface unc disposition squameuse en
.
strates des couchi:;s cornees. Zntre ces strates, on note la
n’
présence c?'aiilaS do polynucl$aircs
tasses les uns contre les
.
autres 3 parfois rares au sein d'un liquide al'bumineux.
La -9s2dkeratose ent!?&îne cet aspect particulier,
les polynucl&Eiires
e-tant limités dans leur ascension par
les strates cornees qui se forment i-Sgulièreï2ent à la li-
mite du CO~LT~ muqueux. Sur les versants des erg-tes papil-
laircs la E% :akeratoso est discrète ou nulIe, si bien que
les poils qui font saillie à ce niveau son-t cn%oures d'un
manchon 2~ polynucleaires
presque continu. Alors que les
poils naissent nornalenent, ils sont sou.vWt cassés au
niveau des squames cornees qui finissent par les PFcouvrir
d'où llupi~arznte
dépilation observ$e :&croscopiquement.
.
Le liquide albunineux trouva entre les str&ti-
fications keratiiiixea
qui baigne ps,rLois les amas de poly-
nucléaires est toujours riche en polysaccharides,
mais sa
teneur diminue pau 5 Feu vzis la swface.

L'6tud.c bacterioscopique nontrc la présence
soit de microbes,
soit de filaments myc$liens, soit des
deux à la fois. Les microbes forment des colonies impor-
tantes prcsquc pures constituees de cocci de "type sta-
phylocoque" Gram positif à la surface des productions épi-
dêrmiques. Ils s ~i.noi~~-~nt principaleno3-t par les solu-
tions de continuit quo formcnt les poils V%~S la prof-n
deur. On ne decklc que très rarement des colonies au con-
tact du corps muqueux qui n'est jamais traversé. Il nIy a
que peu de microbzs dans les amas de polynucleaires super-
ficiels et ils ne paraît pas y en avoir dans ceux de la
profondeur, Tandis que: la progression des microbes vers
la profondeur est arr-ê-tee par la disposition de la kerati-
.
ne en strates et par les amas de polynuclGaires,
les fila-
ments myciliens nc semblent que peu influencés par cette
arthitectine des plans superficiels : ils perforent les
4
fiquames cor&es. Ils forment generalement un feutrage dense
-u
autour dos noils et n'insinuent ainsi vers la profondeur
pour attein%e parfois 1~ corps muqueux. Les champignons
lorsqu'ils sont seuls a pénétrer vers la profondeur som-
blent exercer un certain tropisme positif pour les poly-
nucléaires vers les gaines pilouses, mais cette action
paraît nggligeable lorsqu'ils sont asso$iés aux germes.
Dans ce durnier cas, les germes associes sont essential-
lemcnt descoccobacilï..es à coloration bipolaire.
Le champisflon présente le mêiae aspect dans les
divers pr&levzments
effectues sur des animaux différents,
Dans la 1Ssion Epidermique il se présente en hyphes indi-
vises avec de rares ramifications lateralcs. Ils forment
parfois un rdseau tres dense. A la surface de la produc-
tion cornée énidcrziquc, dans lessquames, il se montre tel
un hyphe irregulier à ramifications latgrales tres nombreu-
ses avec parfois un bourgeonnement lst5ral.
La lésion ichtyosique presente le même aspect.
- - -
Oïi y reconnaît
12s papulas accol<es
mais s&par$es en gene-
ral par de petits sillons en regard desquels le derme est
subnorlizal, peu infiltré, ou presentc les mêmes caractères
qu'en regard dosUpapules. L'épiderme, peu reactionnel en
CZS
points, est simplement le siege d'une hyperkératose
modér>eg parfois compliquée de la presence de polynucle-
aires,
Au niveau des anciunnes papales, la lesion n'est
g&%ralenent pas modifi.Ge, tout au plus d'une intensité
accrue. L'infiltrat cellulaire dermique est plus abondant,
les grosses fibres collagenes ont disparu, les fibres élas-
tiques sont rsduites et La congestion est
lus marquée.
L'oedknc: Fapillaire est souvent net. L ~&piderne est sembla-
bic & celui qui rc;couvre les 2apules.
Parfois la lusion se complique d'une folliculite.
Lzs bulbes pileux sont dilates, les gaines épithéliales
sont traverseas
par de nombreux polynucléaires et les poils
sont ensarres dans une gangue où alternent les couches de
cellul;s keratinisees
et les polynucleaires,
Cet aspect
sem'f;Jz plus fr$quent lorsque les germes microbiens parais-
sent seuls en cause. Leur nombre est d'ailleurs minime
dans les follicules, ._-_-_-
--/

Lorsque la lssion est ancie-nne, on note dans
1~ dczme uneLzttcinte des nerfs dont quelques rar,.s fibres
Ggénèrwt. Habituellement
quelques unes dtis fibres ner-
veuses du corps muqueux dizpzraissent mais tardivement,
Les corpuscules nerveux du derme semblent plus résistants.
Quelquefois
le sommet des papilles dermiqws
sst érod.4 par ïC2 progression du processus inflammatoire
Epidermique, mais plus souvent par l'arrachament
des cro%
tes. Néanmoins la régénération Epidermique se fait rapide-
ment (les figures de mitose dans P1assisc génératrice et
le corps muqueux sont nombrouses) et la lssion ne se com-
pliquc pas d'infection dermique.
Ainsi la strepto-thricose de îonle ichtyosique
c
apparaît coma un:; dermatose OU 10s troubles trophiques
selliblen-t; ix.9ortznts, en ra2por-t avec un.3 infection de la
surface d-c 1’ zp-idc-~~e.
On peut classer oztte affection
l

parmi les toxicodermies.
20) La forme nodulaire
L'imçrge de la forme nodulairo F% ses divers sta-
des ne diffkrc sensiblement pas de la fomnc ichtyosique
quant a son aspect g6néral.
La diffkence provient du fait
que la pa3ule s '6labore en regard d'une pustule à daa:odex.
La pa$ule-;Ioss$do donc en son centre un foL.icule pileux
dilat6 et rempli de dcmodex.
-II_
1
Lorsque la papulc grossit, le mycélium p&.Gtre
dans le follicule autour des demodex, qui sont rapidement
entourés d'un feutrase myc&lien tandis que les polynucl~-
aires affluL;nt dans le follicule dilate, Le nodule ost
ainsi carzt6risé par la pr&sence d'un microabcès à demo-
dex en sa par-tic centrale,
Il existe en outre quelques ima-
ges de folliculite purulente banale avec filaments mycé-
liens. Par ailleurs la lesion prGsen+z 10s caractères de
la forme ichtyosique.
I
Il est intkresoant de noter ici llassociation
v
d'un chsapignon et d'un &modex alors que chez le chien
un staphylocoque joue un rôle ap2aremrGent semblable.
3O) La forme tumoral~
-
-
zlle nIa, Q-té @-tudiSe quIa la Paveur d'une seule
biopsie, c'est pourquoi certains caractères mériteraient
dI$tre p;i<;ci.s&x vrincipalemcnt
en vue de la détermination
de 1' &tiologie d.c la lasion. La masse :l&oplasique demlique
est for:;gc de ccl'~ulos r6ticulaires constit:aant en cer-
tains points de petits tourbillon:: avec la presence de
capillaires embryonnaires. iuelques cellules prennent un
aspect spongieux (surcharge dê type xanthomateux). Il s'a-
git donc dlun histiocytome, Zn surfuce l'Gpith5lium
est
éroda en un point et une croûte pauvre w. germes microbiens
reco-wrc directSment la néoplasie, inPiLtr&e à. son contact
de polynucléaires. Dans la masse tumorale existe un folli-
culc pileux dont la partie urofoade est normale mais la
partie noyennc fortement dilatée et reinplis de polynucl&
cuiros, .+
L
Y ,.,"
:'Y ? n t, r e -y Cd lLnLf e r e L:b ('2 s
j-il
filawnts ~;wcélitins . Au-toilr
dc c2-t-te zone, ILL2is-tiocgtomze est infilkrr;Z de i.ymGlQ~y-ij es --

et de polynucleaircs
neutrophilcs. Enfin la partie super-
ficielle du follicule pileux est le siege d'une intense
prolifération de couches de cellules keratinisées qui en
obstruent l'orifice,
On a affaire ici à une îolliculite mycosique
avec formation dfhistiocytome.
Jo) La forme léproïde
S'observe là o?a la peau est fine, au niveau des
orifices anal et genital chez la femelle.
La lgsion débutante est beaucoup plus importan-

te dans le derme qui sthypertrophie
en zones très limi-
.
tees d'où l'aspect verticellé de la lesion. Au microscope
le derme apparaît très fortement infiltre, tant autour
des vaisseaux, qu'autour des follicules pileux. Les cel-
lules qui constituent l'infiltrat sont de même nature
que dans le cas de lésion ichtyosique mais les polynucle-
aires neutrophiles sont abondants* Le soïmlet des papilles
den-liques est congestionné et plus ou moins oed6mateux.
La 16sion epider;ilique intgresse principalement les annexes
pileuses. Il y a en effet une folliculite classique avec
diapédèse de polynucléaires a travers les gaines épithe-
liales.
Au centre du foliiculc pileux, on trouve un poil
entoure d'une gangue relativement épaisse de germes mi-
crobiens gram positifs ayant la morphologie de staphylo-
coques. L'épiderme proprement dit presente une très légè-
re hyperkeratose et de nombreux micro--abcès intra-épithé-
liaux siegeant tantôt sous la couche combe, tantôt sous
les couches inf&ieures jusqu'au sein du corps muqueux,
Les germes ne sont que rarement rencontrés dans ces nids
de polynuclsaires et uniquement en surface.
Peu à peu, les foyers inflam~is Ste-tendent puis
se rejcignent d'où l'aspect de circonvolutions cerébrales
que montre la l&sion à ce stade. Les caractères histolo-
giques sont les ;z.$mes que préc6demmon.t.
.
r.
Enfin la k6ratinisation
devient plus imporfante
et fait place en Gertains points 3, la parak6ratose. La
lesion devient alors dure, craquelée en surface, et la
production corrige épidermique ressemble alors à celle de
la papule streptothricosique.
La lesicn lsproïde ou ano .génitale de la strep-
tothricose est une folliculite de type staphylococcique
périorificielle.
TO) Lésions associées
- - -
--=-
Au niveau d'un petit foger lingual induré,
existe une infiltration du chorion Tapillaire et une hy-
peracanthose. La surface de 116pithelium est hyperkerato-
sique tandis que les polynucleaires
neutrophiles diapédè-
sent activement ddns les silLons épith&.iaux. Dans les
.*o / . . .
-.
. __ ._
-

infractuosités
situées entre les squames superficiels on
note une flore microbienne ayant la même morphologie que
ceux rencontrés dans les lesions cutanees. La nature de
la lesion est donc tre's voisine de celle de la peau et
paraît procéde;
d'une étiologie semblable.
Les @nglions drainant la lymphe cutanee ;~re-
sentent, lorsque la streptothricose est accusee et assez
ancienne, une hyperplasie lymphoïde avec une légère réti-
culose. Ils sont donc 12 siEge d'une adenite chronique.
Le foie offre les signes d'une hépatite toxique
plus ou moins??%usée selon 11intensit5 de la streptothri-
case. On note ainsi,principalement
en rëgion portale,lIa-
.
cidophilie puis la cytolyse de cellules parenchymateuses,
*
La cytolgse est assez importante lors d'affection ancienne
tres accusee.
Les reins montrent une nephrite épitheliale d'è-
volution lenteT& effet les tubes uriniferes sont très
dilatés, renferment de l'albumine et, en partie terminale,
quelques cylindres
granuleux ou hyalins. L'appareil mito-
chondrial des scgmcnts excreto-secreteurs
est souvent gra-
nuleux et hypertrophie.
Les autres organes paraissent normaux.
Ainsi les lesions notées principalement au ni-
veau des émonctoises traduisent une intoxication chronique
insidieuse et rapi~el1en-t ainsi celles Ce la ataphylodémo-
décie du chien c l'animal s'intoxique lentement par la
peau.
.
.
*I
La streptothricose cutanée peut être confondue
avec les affections suivantes :
.
Gale,demodécique.
Si, au debut;, le diagnostic
de gale folLiculaire est aise grâce k l'examen des croûtes
et serositis oû le demodex est abondant, par contre, dans
les cas gen,ralisas, et anciens, heureusement rares, les
signes CUtaiIGS il2 sont pas univoques. Il faut retenir ce-
pendant que la démodécic
est observée en toutes saisons,
au contraiïc de la streptothricose.
Lepre du buffle et du boeuc. Cette affection
nIa pas g-té signalée en Afrique mais seulement en Indonesie
par LO3=I;L (1934) puis KRAN%VIXD et KOI-T, KOZA (1953). Et,
même dans ce pays, elle est peu repandue.
..-_.
.. __ . . .
. . .

Le nodule, caractère essentiel de la l'lèpre",
poL1rrai-t a la rigueur rappeler un des aspects particu-
liers de la streptothricose, si l'histologie de cette
lésion n'était complètement différente.
La caseification
nodulaire constitue en parti-
culier une évolution très spéciale de la "lèpre".
L~~P-JT skin disease. Maladie a virus du boeuf,
cantonnke pour l'instant en Afrique du Sud, elle débute
par las signes genéraux des infections, suivis de locali-

sations nodulaires et gsnglionnaires
qui forment un ta-
*
bleau symptomatologiquc
très distinct de celui de la
streptothricose.
l!Ialadiû de Senkobo. Nous n!avons encore que
peu de renscigncmxtts
sur cette ûfïection cutanée, si-
gnalée en Afrique du Sud et dans les Rhodésie. Si les
localisations no paraissont pas superposables a celles
de la strcptothricose
observée en A.C.F., l'aspect cli-
nique est peu different de celui do la forme ichtyosi-
que de cette affection.
Et 1'6tude histologique rgvèle des lésions
identiques avec cependant une infiltration cellulaire
dermique plus intense. Dans las strates kératinisées
qui rccouvrcnt l'epiderme, on retrouve dos filaments
myceliens semblables à ceux notés dans les cléments eu-
tan6s strptothricosiques et, en surface, une flore mi-
.
crobienne abondante,
I
Le champignon serait le m3mc que celui trouvé
dans la laine "lumpy" des moutons (Actinomyces dermatono-
Et il a et;4 retrouvê dans un cor-tain nombre de
cas de VILumpy akin disease"
(maladie nodulaire du boeuf).
Globidiosc. Cette affection a étts signalée en
diversos regions d'Afrique (Afrique du Sud, Soudan anglo-
égyptien). Les signqcLu génêraux sont dès le debut plus
graves quo ceux observés au cours do la streptothricose.
Et les signas cutanês, l'anasarque en particulier, bien
différents.

C- AïWLYSïI DXS CONCXPTIONS ZTIOLOGIQUES
L'évolution de la maladie, sa repartition g60-
graphique, son exprnsion, permettent de penser qu'il r3
s'agit pas d'une infection genérale k localisation cuta-
née et que la contagion, si elle existe, est faible.
Les causes favorisantes de l'apparition
de la
streptothricose
sont indubitablement des chutes de pluie
abondantes en region chaude et humide.
I
I
Les tiques ont et& incriminées comme agents de
transmission d'un champignon parasite. Cette hypothèse
J
Y
serait valable si les lésions ap-Auaissaient
aux endroits
de fixation des tiques. rilais, en A,O.P., neuf fois sur
dix, les lésions cutankes débutent au niveau du garrot,
partie du corps rarwent attaquée par les tiques. Par con-
tre, les parties aisement accessibles, rev&ues d'une peau
fine et souple, telles la face interne des cuisses, la
mamelle, les testicul es,ne présentent pas de lesions au
debut de la maladie,
Le fait que la balnéation arsenicale, qui con-
court & l'&adication des tiques, soit en même temps un
facteur limitant de la streptothricose n'est pas un arfl-
ment en faveur du rôle de ces parasites, l'agent msrbide,
champignon ou autre, pouvant être Qliminé par ce ïlleme pro-

cédé.
,
Le rôle du demodex reste iïiprecisd Quant aux
<L
w.-
élemen-ts mycéliens trouves dans les l&sions, ils n'ont
.
pas jusqu'a nouvelles recharches, de caractère pathogene
bien établi. Il s'agirait de saprophytes banaux (communi-
cation personnelle du Dr. CATANZI, Institul Pasteur d'AL-
GER).
Les investigations
doivent être poursuivies en
deux sens :
a) recherche de l'agent pathogène
b) transmission experimentale de la maladie
a.. / D.”
__.-.
.-.
._
.-
_--.
-.

.
B I B L I O G R A P H I E
&LALFROY.- La streptothricose cutanée chez les bovins de

*
l'Ouest Africain - Bull. Serve Zootechi et Epiz. A.O.F.
Il
1938, ;, 65
2
*
‘.
CURASSON, G. et XORNUT, P.- Une maladie grave et commune
en Afrique Occidentale et cependànt peu connue o la
streptothricose cutanée du boeuf - Bull. Serv. Zootech.
et Epiz, A.O.F,, 1941, $ 181
CURASSON, G.- Traité de pathologie exotique vétérinaire et
comparée T.11, 2e édit. 1942 - Vigot freres Edit. Paris
BUCK, G.- Actinomgcose ou streptothricose cutanee des bo-
vins à IXadagascar (Drodro-Boka) - Bull. Off. In-t, Epiz.
1948, 29, 117
KRANEVELD, R.C. et XOIS. ROZA.- I&pre du buffle ou lèpre des
bovins - Hemera Zoa, 1953, & 291
L
.1
c t
_-.-. .- --.--
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