Y 6 s / -“r-5 REPUBLIQUE DU SENEGAL ...
Y
6
s /
-“r-5
REPUBLIQUE DU SENEGAL
MINISTERE DU DEVELOPPEMENT RURAL
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES
AGRICOLES (I.S.R.A.)
DIRECTION DE RECHERCHES SUR LES
z
PRODUCTIONS ET LA SANTE ANIMALES
LABORATOIRE NATIONAL DE LvELEVAGE
ET DE RECHERCHES VETERINAIRES
B.P. 2057
DAKAR - HANN
EVALUATION ECONOMIQUE DE LA PRODUCTION
LAITIERE AU NIVEAU DU PROJET LAITIER
DES NIAYES
SEMINAIRE FAPIS SUR LES SYSTEMES DE
PRODUCTION DU LAIT ET DE LA VIANDE
AU SAHEL
_*
DU 22 AU 26 MAI 1.989
Par Dr Mamadou MBAYE
REF. N0018/ZOOT.
AVRIL 198%

Le Sénégal ne dispose pas de races bovines véritablement .lai-
tières aussi pour la couverture des besoins nationaux estimes a
270 000 000 litres/an, ii faut des importations massives en produits
lactes, ce qui entrarne une sortie importante de devises chiffrée
a 10 milliards de francs CFA.
La production laitière de nos races locales, toutes especes
confondues,
est de l@ordre de 123 000 000 litres de lait, quantité
nettement insuffisante pour assurer une couverture normale des
besoins nationaux.
Cette situation a amene très tôt les autorités CL se preoccuper
de la couverture du marché sén&galais en lait, ce qui a conduit à
l’introduction dvanimaux plus performants (Sahiwal et Red Sindhi
e n 1963 ; Guzerat en 1966 et Montbeliards en 1976) et h une tenta-
tive malheureuse de collecte, de transformation et de commercialisa-
tion du lait produit par le cheptel local (projet UCOLAIT).
En rapport avec les potentialites écologiques et économiques
favorables des Niayes, deux races ont été introduites dans cette
zone : le Montbéliard et le Pakistanais et vont constituer la base
du projet de développement de la production laitiere bovine inten-
sive et semi-intensive dans la région des Niayes.
Ce projet, exécuté a la fois par la recherche et le développe-
ment 9 a permis des acquis considérables et transférés en milieu
réel, lesquels portent sur :
- la mise au point de rations alimentaires et lfétablissement de
techniques de rationnement selon l’âge, le sexe et lvétat physio-
logique o
- la définition de mode de conduite et de gestion des animaux
laitiers,
. . /. .,.

- 2
- la martrise de la pathologie, celle de la prophylaxie interne
et externe,
- l'organisation de la reproduction et de lPinsémination artifici
artificielle.
la création et l'organisation de deux structures complémen-
taires mais indépendantes : la CETRA (= Cellule d'encadrement tempo.-
raire et de recherche d'accompagnement)et
le groupement dvintérêt
économique COPLAIT (organisation des éleveurs producteurs de lait).
Les niveaux de productions laitières obtenus trés appréciables
sont de l'ordre de 2 900 à 3 500 1 en 305 jours pour les MTB et
1 200 et 1 700 litres pour les PAK. Mais il restait & apprécier
les performances économiques des exploitations laitières et leur
rentabilité.
Dans ce cadre, une évaluation a été menée afin d'appréhender
cette rentabilitb au niveau des exploitations laitières, mais aussi
les facteurs determinants qui l'influent.

- 3
1. MATERIEL ET METHODE
L’étude a été faîte sur une période allant du ler août 1985
au 31 juillet 1987, soit deux sous-périodes : ler aofit 1985 mI 31
juillet 1986.; Ier aoQt 1986 - 3.1 juillet 1987
1.1 - Matériel animal
Lvévaluation a porté sur 16 exploitations choisies sur la base
de la disponibilité des données technico-économiques. Ces exploita--
tions appartiennent a des éleveurs de différents niveaux socio-
professionnels : 5 éleveurs traditionnels, un éleveur producteur
à temps plein
et 10 éleveurs secondaires.
Elle a porté sur un effectif comprenant respectivement pour
les exercices 1 et 2 :
. 90 et 78 vaches Montbéliardesenâge de reproduire
. 17 et 15 vaches Pakistanaises en &e de reproduire.
1.2 - Méthode
Le travail s’est déroule de la façon suivante :
- visite quotidienne des exploitations au cours de laquelle il
était procédé à :
. un entretien avec les bergers, le chef dPexploitation et
quelques fois le propriétaire sur les aspects techniques
et économiques,
. une consultation des fiches techniques et des cahiers des
comptes existants,
. un constat sur place des différents évènements et activités,
- entretiens avec le comptable de la coopérative des éleveurs sur
les facturations des services (medicaments, semences),
.
- collecte des données portant sur Ifalimentation à partir de
l’usine dvaiiments du bétail (Cap-Vert Agri).

*
- 4
Les critères étudiés portent sur o
- le niveau de production laitiere,
- 19alfmentation : types d9aliments et quantité,
- les principales sources de recettes des exploitations :
. le lait produit estimé 2. partir des résultats mensuels du
contrôle laitier
. le fumier, sous-produit de l'exbloitation,
il a été compta-
bilisé à 10 F/kg
. les variations du stock animal, la valorisation du cheptel
utilisé est celle retenue dans les contrats d*assurances,
soit en milliers de francs CFA.
NTB
PAK
0 - 0 mois
60
50
6 - 12 mois
100
75
II.2 mois - ler vêlage
200
150
adultes
350
250
. la vente d'animaux, les prix de cession, sont de l?ordre
de 375 à 400 F/kf vif chez les PAK et 400 à 500 P/kg vif
chez les MTB
- les. principales charges des exploitations,
- le revenu - lait défini comme étant la différence entre le total
des ventes de lait et le total des charges,
- le revenu d'exploitation.

!‘
.
?
- 5
II. RESULTATS
I I . 1 - Principales sources de recettes (tableau 1)
Tableau 1 : Sources de recettes
Lait
Fumier
Stock
Vente
annuel
d!animaux
Exercice 1
82 %
7 %
9 %
2 %
Exercice 2
79 %
a,5 %
a a
4,5 %
I
Pour le lait, spéculation majeure, son niveau moyen de produc-
*ion en litre respectivement pour les exercices 1 et 2 est de l’or-
dre de 3 275 1 i 1 606 1 et 3 320 1 3: 1 606 1 chez les MTB contre
1 302 1 + 677 1 et 1 252 1 i 591 1 chez les PAK. On observe des
variations importantes entre exploitations, lesquelles semblent
liées aux conditions pathologiques et alimentaires.
Son écoulement est assuré a 30 - 40 % pour le groupement qui
collecte la traite du matin, tandis que l’autre partie est écoulée
par l’éleveur lui-même. Le problème majeur est le nombre réduit de
points de vente et l’absence de circuits de distribution. Aussi, il
est souvent constaté des méventes qui se répercutent sur les produc-
teurs.
I I . 2 - Principales charges (tableau 2)
Tableau 2 : Principales charges
Frais
Alimen- d,I A
Assuran- A m o r t i s - Bivers
tation
Salaires ce etco-
e t ht.
tisations sement s
Exercice 1
7 4 %
2 %
9 %
9 %
2 %
4 %
Exercice 2
74 %
495 %
11 %
4,5 %
2 %
2 5
. . /. .*.

- 6
Le poste principal est constitue par l'alimentation, et ici,
il riva été pris en compte que l$aliment RAVAL et le MCP, car lvim-
portante des autres types d'aliment (fane d'arachide, son de blé,
dreches de tomates) a été difficile a apprécier. Sur la base des
prix respectifs 'du RAVAL et du MCP, 45 et 95 francs CFA/kg, le
coût moyen de lgalimentation par vache adulte se monte a 331 140
francs CFA.
Les frais vétérinaires dépendent de la situation pathologique
de l'exploitation, donc du respect des règles d'hygiéne (de la
traite et du vêlage) et de prophylaxie (déparasitage interne et
externe, et des vaccinations).
Pour les maladies dominantes, les estimations des coûts de
traitement sont de l'ordre de :
4 300 F CFA pour les rickettsioses,
6 100 F CFA pour les métrites,
3 000 F CFA pour les mammites.
Ces estimations ne tiennent pas compte des pertes en lait et
des avortements et des retards observés au niveau de la gestation.
Les inséminations se font sur les chaleurs naturelles mais
aussi et surtout sur des chaleurs induites nécessitant ainsi des
traitements d'induction qui reviennent a 2 700 F CFA par vache.
Pour obtenir une fécondation, il faut 2,7 I.A. chez les MTB
et 1,8 chez les PAK, avec un prix moyen dsune 1,A. de 4 585 F CFA.
Les salaires des bergers vont généralement de 15 000 a 40 000
francs CFA et on compte théoriquement un berger pour 8 a 10 animaux.
Il arrive cependant que des exploitations aient une main dYoeuvre.
plus abondante.
..* / .,.

-7
I I . 3 - Revenu dPexploitation, revenu-lait
4
Lsexamen des figures& 2, jethontre lPexistence d’une certaine
adéquation entre revenu d’exploitation et revenu-lait ; cette rela-
tion est logique étant donné la prédominance du petit lait dans le
total des produits.
Le nombre de vaches adultes influe peu sur le revenu-lait
t o t a l ; il apparait donc que certaines unités tirent mieux profit
que d’autres de leurs animaux (cas des exploitants traditionnels
et des unités 2 et 291, d’où l’intérêt du critère du revenu par
vache adulte (ou vache laitière).
A Ilexception de l’exploitation 2 qui se détache avec un béné-
f i c e d e 7 712 112 en exercice 1 contre 6 261 077 francs CFA, ces
revenus sont
répartis entre-886 209 et + 3,3 millions pour l’exer-
cice 1 et - 1,3 et f 2,2 millions de francs CFA pour l’exercice 2.
Les revenus-lait disponibles dégagés par les unités représen-
tent respectivement pour les exercices 1 et 2, 69 et 65 % du revenu
d’exploitation.
II.4 - Revenu-lait par vache lactante (V.L.)
Globalement, le revenu moyen lait/V.L. est de + 73 601 et
- 49 164 respectivement pour les exercices 1 et 2 (tableau 3 >.
Il apparait des différences nettes selon les exercices et selon
les exploitations,
Selon les exercices9 il est constaté globalement des mauvais
revenus-1aitD.L. pour lsexercice 2, avec plus de la moitié des
exploitations déficitaires, alors que pour llexercice 1, seul 3
unités ont un revenu-lait/V.L. négatif.
.*. /. . .

I Revenu-lait
2 cm = 1 mi 1 1 i or1
FC FA
de
2
1
Fig. 1 - Le revew t.r
-
-
exercice 2
Nombre de Vl
2 9f

6
5
4
3
2
1
Revenu total
- 7
- pk
4.5 cm = 1 MF
. ..A
Fig, 3 Rebenb t,,tdi t?rl + ?PC r_loc db revenu- 1 ai t
Exerc;(~e !
_ ___ ___- - _-..
20
15

- 8
Selon les exploitations, on remarque que les éleveurs tradi-
tionnels et les exploitants 2 et 29 ont présenté des bénéfices aux
deux exercices. Ces deux types se caracthisent par :
- pour les éleveurs traditionnels dvune part pour une dépense ali-
mentaire la plus faible due essentiellement a une grande utilisa-
tion des autres types d’aliments tels que : le foin de brousse,
les fanes d’arachide et du son de blé, et dvautre part un taux
important de vaches pakistanaises présentées et capables de bien
valoriser les divers types d’aliments mis à. leur dlsposition ;
- pour les exploitants
2 et 29 par leur bonne productivité laitlere,
mais aussi par le fait que le premier est un exploitant B plein
temps et que le $a un excellent chef d’exploitation.
Ces exploitations présentent un coût moyen du bitre de lait
intéressant pour les deux exercices.
Par contre, il existe une 3Ème catégorie dvexploltantsqui
présentent des résultats très variables dFun exercice à un autre,
soit qui sont toujours déficitaires. Elle regroupe les éleveurs
secondaires qui ne manifestent pas beaucoup d’intérêt à leurs unités
et entièrement dépendantes de l’extérieur quand lvalimentationsne
développent aucune stratégie devant leur permettre
de faire face
B une phurie, B une augmentation des intrants et B des problkmes
liés aux mauvaises performances.
. . /. ..*

. ..
c
c .
a
T!ableau 3 :
LES FACTEURS D'INFUIENCE DU REVENU LAIT/V.L.
l3xJsRcIcE 1
EXERCICE 2
Groupe A
Groupe B
Groupe C
Groupe D
Groupe A
Groupe B
Groupe C
Groupe D
Groupe E
9.11.3.7
-44.12.33 29.31.36.39.
18.34.2
7.11.31
3.9.12
39.40.44
18.20.29.33.
2.34
- 96 366
+ 49 036 + 137 598
+ 273 749
- 257 397
- 177 558
Rix moyen de
rente du litre
239
233 227
228
233
228
221
216
202
ie lait
Mit moyen du
I
litre de lait
311
203 159
120 ,
7,;s
421
244
164
138
;sit/v.ll. /An
Cl)
1 621
1 716 2 147
2 652)
G '2
1 353
2 386
1467
2 548
Mmal/V.L.
:F. CFA)
384 303
251 049 245 471
246 153
274 A4
372 602
429 663
156 8'Z3
301 f93
b RAVAL
77
87 92
I
BS
59
73
92

- 10
@NCLUSION
Cette évaluation économique a permis de noter la diversité
de comportement des exploitations laitières, elle pose en même
temps le probiéme de la rentabilité d’une telle opération.
Si techniquement, en conditions normales les niveaux de pro-
ductions sont corrects, kconomiquement, l’absence de contrgle des
contraintes externes qui sont l’approvisionnement en sous-produits .
agro-industriels et la commercialisation du lait a un impact
dépressif sur la rentabilité des exploitations.