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B U L L E T I N
L
des .
Services de 1’Elevage et des Industries Animales
DE L’AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
Tome 1 (nouvelle série) n. 1
Janvier-Mars lY48
Publication trimestrielle -
PROPHYLAXIE MEDICALE DE LA PESTE BOVtNE
EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANCAISE
Le virus-vaccin capripestique
par P. MoRNET
-
Le problème de la prophylaxie médicale contre la peste bovine
n’est sans doute pas aussi simple qu’on s’est plu à le dire, si l’on
en juge par la diversité des méthodes préconisées.
Peu ou prou sont utilisées actuellement :
1’ la sérumisation;
2” la séro-infection ;
3” la vaccination simple (pulpes formolées, avec ou sans
adjonction de gel d’alumine) ;
4” la séro-vaccination ;
5’ la vaccination-infection ;
6” la vaccination par virus capripestique.
On a bien établi des règles pour l’emploi de ces méthodes sui-
vant les régions, les circonstances, etc... Il n’en reste pas moins que
ces règles sont discutées, souvent remises en question et que le vacci-
nateur reste souvent hésitant sur la meilleure manière de limiter une
enzootie.
-

-6-
Nous estimons qu’il serait nécessaire d’éliminer définitivement
du (( répertoire )) les méthodes sans intérêt, que les résultats en soient
aléatoires, d’un prix de revient trop élevé ou d’une application prati-
que difficile.
C’est ainsi qu’on peut, sans remords, supprimer:
La sérumisafion: Il est acquis, en effet. que le: pouvoir préventif
du sérum antipestique est faible, la durée de l’immunité conférée tr&s
courte (quelques jours). Ce procédé ne donne d13nc qu’une sécurité
trompeuse, retarde l’évolution de la maladie dan:; un foyer, l’allonge
même, ce qui n’est pas le but recherché.
La séro-uaccinafion : C’est une méthode coûteuse, puisqu’elle
met en oeuvre du sérum et drn vaccin. D’autre part, l’immunité confé-
rée est très courte et certains expérimentateurs a.ffirment même que
l’inoculation simultanée de sérum et de vaccin ne favorise pas
l’action immunigène du vaccin.
La Uaccino-infection : Elle est condamnée par la pratique en
élevage extensif. Infecter en effet des animaux avec du sang virulent.
12 à 15 jours après les avoir vaccinés, est théoriquement praticable
mais en réalité très malaisé avec les éleveurs nomades ou semi-
nomades. Pour réussir cette deuxième partie de l’opération, il faut:
1” retrouver tous les animaux vaccinés:
2” avoir à sa disposition du sang virulent.
Il est rare de pouvoir obtenir la conjonction de ces deux facteurs.
Restent à considérer les trois autres procédé!; :
Séro-infection ;
Vaccination simple ;
Vaccination par virus capripestique.
SERO-ZNFECTIOAW. - Elle fut la première: méthode vraiment
scientifique utilisée et conserve beaucoup d’adeptes. Elle est à recom-
mander chez les zébus, animaux dotés d’une certaine résistance h
la maladie.
II est admis en effet que chez ces animaux, si 1 opération immu-
nisante est pratiquée dans de bonnes conditions, c’est-à-dire avec un
sérum de qualité éprouvée et du sang de virulence normale. les
réactions ultérieures sont suffisantes pour engendrer une immunité
de longue durée avec un pourcentage de pertes n&ligeable. La mor-
talité post-vaccinale est généralement due soit à 1’6~ physicpe défi-
cient des animaux (aussi est-il recommandé de n’opérer qu’au cours
de la période Novembre-Janvier. après la saison C~E:S pluies : les tro!l-

-. 7-
peaux sont en bon Gtat, ont encore un abreuvement normal, et ne
risquent plus la (( douche écossaise )) des pluies d’hivernage si dan-
gereuse pour les animaux fébricitants), soit à la (( sortie )) exdosiue
de protozoaires d’infestation latente (piroplasmes, trypanoEonles,
coccidies).
Pour les taurins, plus sensibles à la peste, donc aux méthodes
infectantes et généralement plus régulièrement et abondamment
infestés de protozooses, la réalisation de l’immunisation est plus
délicate et le pourcentage de mortalités post-vaccinalEs plus impor-
tant. Il est indispensable de leur injecter une quantité de sérum trois
à quatre fois plus grande afin d’obtenir un équilibre sérum-vir-us équi-
valent et des réactions limitées.
Ces précautions élémentaires ne doivent pas etirayer le vacci-
nateur et lui faire préférer un procédé plus facile mais moins efficace.
t
La peste bovine dans les régions à taurins revêt une forme telle-
*
ment grave que le premier devoir du vétérinaire est, soit d’ordonner
l’abatage de tous les malades et contaminés, ce qui n’est pas toujours
.
possible (vu le nombre des sujets atteints), soit de placer immédia-
tement tous les animaux contaminés ou risquant de l’&re (( en pré-
sence de l’infection N, mais de l’infection bénigne conférée par la
séro-infection afin de limiter dans le temps la durée de la maladie.
(( L’abcès de fixation 1) de l’épizootie étant ainsi déterminé, la
prophylaxie médicale est complétée par la vaccination simple de
tous les animaux des environs.
Le danger à éviter est de laisser le temps à la peste bovine d’at-
teindre successivement et par palier tous les animaux. La maladie
(( traîne 1: d’un sujet à l’autre, d’un parc à bétail à l’autre, en créant
les conditions optima pour l’extension de l’épizootie.
Le principal inconvénient de la séro-infection est celui de tous
les procédés infectants : le risque de contamination est toujours à
craindre. Un autre désavantage, d’un autre ordre, est la complexité
des opérations de préparation du sérum antipestique en grosse quan-
tité et son Frix Je revient, actuellement assez élevé.
VACCINA TZOM SIMPLE. - La vaccination simple par pulpes
d’organes formolées (CIJRASSON et DELPY, 1926) a constitué en son
temps une (( réaction N contre l’immunisation par les méthodes infec-
tantes, auxquelles on reproche, à juste titre, de constituer des foyers
morbides latents.
C’est la même réserve qui a été faite, en d’autres pays (U.S.A.),
envers la séro-infëcti n des porcs .contre la peste porcine, et qui a
contribué au succès u vaccin au cristal violet.
c?

-- 8 -
En milieu non contaminé, mais périodiquement menacé, la vac-
cination simple d’une innocuité parfaite, constitue un excellent
moyen prophylactique, malgré la faible durée d’e l’immunité confé-
rée (six mois environ) et le prix de revient élevi: du produit (il faut
sacrifier Un Ucuu, infecté expérimentalement pour préparer le vaccin
destiné à en protéger soixante autres environ, ce qui, compte tenu
de la brève immunité conférée, est une opération onéreuse).
Pour pallier ce dernier inconvénient, on incorpore au vaccin drr
gel d’alumine (JACOTOT, 1940), par application de.5 travaux de Ramon
sur le rôle des substances a.djuvantes et stimulentes de l’immunité
et des expériences de SCHMIDT (1935) et WALDMANN (1938), pour
l’obtention d’un vaccin anti-aphteux.
Les résultats se sont révélés intéressants puisque les doses à
inoculer sont ainsi réduites dans de fortes proportions.
Il n’en reste pas moins que ce vaccin est C.‘un prix de revient *
encore trop élevé autant par le prix des veaux à vaccin que par l’obli-
gation d’intervenir en moyenne une fois par an sur les mêmes ani-
maux pour avoir une immunité continue.
Un autre reproche que nous faisons à ce .iraccin, particulière-
ment en A.O.F., c’est la nécessité d’inoculer un grand nombre de
jeunes bovins, pour immuniser un cheptel imnortant mais dispersi:
sur une grande étendue de territoire, et par l&m.ême d’être oblige
d’en décentraliser la préparation de façon excessive et de confier à
des agents plus ou moins qualifiés une grosse partie de la fabrication.
La décentralisation a entraîné parfois une knplification exces-
sive de la technique, beaucoup de préparateurs finissant par mini-
miser les précautions à prendre, oubliant les Ggles essentielles de
préparation d’un produit biologique, d’où nombre d’erreurs et de
défaillances propres à discréditer ce vaccin. Par ailleurs la faiblesse
du personnel dans certains des centres vac.cinogènes par rapport à
un cheptel important et à une demande pressan:e des éleveurs font
souvent néghger les contrôles biologiques normaux : test d’innocuité
et test d’efficacité.
Malgré ces réserves, le vaccin formolé a ren6.u et rend de grands
services dans la lutte contre la peste bovine. Il constitue encore une
des bases de notre action prophylactique.
Immunisation par virus capripesi’ique
Avant d’aborder ce sujet, il nous paraît logique d’exposer les
principales données bibliographiques sur la réceptivité de la chèvre
à la peste bovine, dans les deux continents, Afrique et Asie, où la
maladie constitue encore un problème majeur.

- Y--
l ” MaZadie naturelle: la chèvre est plus ou moins sensible sui-
vant les régions ou les races considérées.
En Afrique, les cas signalés sont assez incertains et la plupart
du temps ils n’ont pas été suffisamment étudiés pour assurer le
diagnostic différentiel.
Aux Indes, au contraire, l’affection n’est point rare et est par-
faitement confirmée. Les deux relations les plus typiques sont celles
de H.-S. EAWA en 1940 et de W. C‘RR en 1945.
Dans le premier cas, en Ajmermerwara, la peste atteint les
moutons et les chevres ; sur un total de 6.726 animaux, 2.4 12 sont
infect& et 1.924 meurent. Les symptômes sont: température élevée,
adynamie, toux, jetage, diarrhée souvent sanguinolente. Il y a par-
fois des ulcérations sur les lèvres et sur la langue.
Les lésions pulmonaires existent chez 35 à 45 y< des malades
et celles du tractus gastro-intestinal sont presque constantes.
Dans le deuxième cas, la maladie est observée sur des chèvres
importées par la Malaisie en 194 1, en provenance de l’Inde et desti-
nées au ravitaillement des troupes. Depuis 10 ans, les Etablissements
des Détroits, grâce à une surveillance sanitaire constante et l’inter-
diction d’introduire des animaux, avaient réussi à se protéger.
Les nécessités de la guerre amènent cette dérogation aux règles
habituelles.
Or, sur quatre convois venant de Calcutta et comprenant 1.500
chèvres, 130 animaux atteints de peste meurent en cours de route
et le reste est abattu à l’arrivee pour éviter la propagation du fléau,
d’une part chez les bœufs Bali, également importés et réputés très
sensibles. et d’autre part chez les buffles d’eau à cornes blanches du
pays, ce qui serait catastrophique.
Les symptômes relevés ne diffèrent pas de ceux de la peste
bovine classique. La toux et les éternuements, fréquents chez les
chèvres et également observés au cours de l’épizootie. ne peuvent
être rapportés a priori à la maladie.
A I’autopsie, des lésions du tube digestif sont ordinairement ren-
contrées et assez fréquemment des lésions pulmonaires coexistent.
Il semble bien que les signes pulmonaires fréquents, se tradui-
sant par des états nécroptiques pleuro-pulmonaires, ne sont pas dûs
à des afections intercurrentes mais constituent une complication de
la peste par fixation élective du virus sur un organe très réceptif
chez les caprins.

- IO-
y a, de ce fait, souvent confusion chez la chèvre ,nvec la pleuro-pneu-
monie infectieuse.
2” Maladie expérimentale : Elle a été souvent réalisée, encore
que les expériences sont parfols assez peu concluantes.
EN AFRIQUE : Au Cap, KOCH (1899) ne remarque à l’inocula-
tion de la chèvre (comme du mouton) qu’une réaction thermique. De
même CURASSON (1923) au Soudan Français, S.-E. EVANS au Tanga-
nyika. VAN SACEGHEM (1921)” au Congo Belge, note en outre
des lésions de conjonctivite et parfois des pustules sur les lèvres et à
la périphérie.
En Gold-Coast (1934), 1 a moitié des chèvres sont réputées récep-
tives avec des symptômes univoques, l’autre moitié ne manifestant
que des signes morbides discrets.
En Afrique Occidentale Française, la petite chèvre de Guinée
semble plus sensible à la maladie (comme les taurins de cette région)
que les chèvres maures ou peules de grande taille (comme les zébus
du Sahel).
Toutes ces expériences ne permettent pas cependant de tirer
des conclusions bien nettes. Seules celles de HENDERSON (1930) et de
BEATON (1930) t
en raînent la conviction que la peste peut évoluer en
tant qu’entité morbide chez les caprins.
BEATON fait d’ailleurs lui aussi état des signes cliniques pulmo-
naires et des lésions correspondantes à l’autopsi,:.
La plupart des autres expérimentateurs Pen:sent que la ma!adie
évolue de façon inapparente, ce qui explique lc. difficulté d’assu,*er
les passages en série. ’
EN ASIE : La chèvre paraît plus régulièrement réceptive.
En Indochine, %HEIN montre que la chèvre et le buffle d’Indo-
chine sont d’une sensibilité à peu près égale.
MAC K INLEY (1928) souligne la grande sensibilité de la chèvre
des Philippines.
Aux Indes, COOPER (193 l), D’COSTA et SINCH (1933), ,QKJNDERS
et AYYAR (1936) d onnenr une bonne description dc: la maladie chez
cet animal.
La chèvre des plaines est plus résistante ii l’infect;on expgri-

- II -
A. - VIRUS CHÈVRE DE MUKTESAR
C’est EDWARD~ (1927), au Laboratoire de Muktesar (Indes) qui a
tout d’abord l’idée de remplacer le bœuf par la chèvre comme pro-
ducteur de virus dans la séro-infection, afin d’éliminer ainsi le danger
d’inoculation d’hématozoaires.
En 1930, il note l’innocuité pour le bœuf du sang virulent de
chèvre, utilisé seul, et STIRLING (1932) entreprend les premiers essais
d’immunisation des bovins contre la peste bovine par ce procédé.
Les essais très intéressants du début, le sont nettement moins
par la suite, le virus n’ayant subi qu’un petit nombre de passages et
sa virulence par là même étant encore excessive.
SAUNDERS et AYYAR (1936) mont&nt que si 150 passages en
série sur chèvre ne modifient pas la virulence dti contage pour la
chèvre, par contre. à partir du 80” passage, le virus est atténuf pour
le bœuf et lui confère un très haut degré d’immunité contre !a peste
bovine naturelle ou expérimentale.
Et-ce qui est capital, la réaction à la maladie conférée est béni-
gne, non contagieuse pour les autres bovins et l’immunité ainsi
obtenue de longue durée (deux ans environ).
Ce procédé aurait tous les avantages des méthodes usuelles sans
en avoir les inconvénients : sur les méthodes infectantes, de donner
une affection bénigne non contagieuse, ne nécessitant aaJcune police
sanitaire; sur les méthodes non infectantes, à virus tué, de conférer
une immunité de longue durée; sur tous les procédés en cours,
d’être plus économique.
En 1936, la vaccination par le virus chèvre aux Indes dépasse
le stade expérimental puisque plus d’un million d’animaux sont vac-
cinés, avec un pourcentage de mortalités post-vaccinales insignifiant.
Les premières expériences de DAUBNEY (1937) au Laboratoire de
Kabete (Kenya) avec le virus de Muktesar sont assez décevantes, la
mortalité étant très élevée.
B. - VIRUS CHÈVRE DE KABETE (KENYA)
(Kabete Coat Virus ou K.C.V.)
Devant la virulence excessive pour le bétail autochtone du virus
chèvre d’e Muktesar, D A U B N E Y entreprend l’atténuation sur chèvre
d’un virus local et les résultats se montrent encourageants.
Transportée au Congo Belge (I943), au Tanganyika, cette souchP

-. 1 2 -
De même au Nigeria, en 1944, à Vom, où ce virus, à la 504” gé-
nération sur chèvre, est encore nettement pathogène pour les zébus
de ce Territoire; ce n’est qu’à. la 568” généraLion qu’il peut être
utilisé (1945) avec succès.
42’
38” ’
37”
,1xAya A!L k.rbüas (&qbe-i t5zzfq.
Du Nigeria, cette souche est envoyée en Cold Coast, mais
jugée par STEWART trop dangereuse pour les animaux du pays (tau-

- 13 -
résultats dans la zone Nord, également au Niger (1944). De ce
dernier Territoire elle est adressée aux diverses Colonies de 1’A.Q.F.
(Soudan, Côte d’ivoire, Dahomey).
.
Mais que ce soit aux Indes ou en Afrique le virus (chèvre rie peut
être employé chez les races de bovins très sensibles à la peste bovine :
buffles d’Asie, taurins de petite taille d’Afrique; on est obligé pour
ces animaux de contrebalancer l’action du virus par du sérum anti-
pestique (séro-infection), ce qui diminue beaucoup l’i.ntérêt du pro-
cédé.
Préparation du Virus-Vaccin Chéure. - Qu’il s’agisse du virus
chèvre des Indes ou Africain, le mode de préparation reste le même.
Le virus-vaccin est constitué par le sang d’une chèvre pestique
ou de la rate desséchée.
La souche bovipestique ‘devenue, par passage, capripestique ou
u caprinisée )), est inoculée à des caprins âgés de six à douze mois.
La réaction thermique, signe principal de l’infection, intervient
le 4” ou le 5” jour.
Le sujet est saigné à la carotide et le sang (350 cc. à 450 cc. en
moyenne) est recueilli dans son volume d’une solution de sérum phy-
siologique citraté à 1 76.
PAGOT, au Niger (1944), emploie une solution à 10 % et met 40 cc. par litre
de sang -- puis, plus tard, uniquement le sang citraté (1945).
KEKGUNTUL (1947), 3~ Niger également, à la suite de renseignements de
Nigeria, use d’une solution citratée à 1/200 dans son volume de sang. - GIRARD
et CHARITAT (1947). de 200 cc. d’une solution citratée à 10 % dans 500 cc. de sang.
Jusqu’à plus ample information, nous estimons que le protocole primitif
n’a pas à être modifié.
Dans les zones à trypanosomiases, on ajoute de l’émétique à
l/lO.OOO, 1/2 heure avant l’inoculation. Les auteurs Anglais estiment
que cette quantité est suffisante pour détruire les trypanosomes sans
diminuer la qualité du sang pestique.
La dose vaccinale de sang inoculée est de 1 cc.
Le sang est appelé par les Anglais (( Wet Virus )) (littéralement
(( virus humide 1)).
L’emploi du (( Wet virus )) n’est qu’un expédient temporaire
(METTAM, 1945), car, outre sa faible durée de conservation, il possède
certains inconvénients, les plus importants étant :
u) le danger de transmission du charbon bactéridien, de la try-
panosomose (T. tiioax-cazalboui)
de la chèvre aux bovins;
b) les difficult& pratiq-ues de transmettre en série le virus atténue
_ _

- 14-
II convient donc, dans toute la mesure du possible, de préparer
le virus-vaccin à partir de. la rule desséchée.
La rate prélevée rapidement et de facon très aseptique, est
broyée au Latapie, étalée en couche mince dans des boîtes de Pétri
et mise à dessécher dans le vide en presence de chlorure de calcium.
Cette dessiccation est obtenue plus ou moins rapidement suivant
la saison et le degré hygrométrique de l’air, PAGOT au Niger, GIRARD
et CHARITAT au Soudan donnent le chiffre de 6 à 12 heures, ORUE à
Dakar 24 heures. METTAM à Vom, Nigeria, 36 heures.
Le temps de dessiccation est très important car, à la tempéra-
ture ordinaire, le virus est tué en 48 heures au maximum.
Une chèvre donne en moyenne, en A.O.F., suivant les auteurs :
40 à fi0 ~1'. de rate (PAGOT), 20 gr. (GIRARD et CHARITAT);
soit 35 à 50 gr. de pulpe fraîche CF’.wm~, 15 gr. (GIRARD cl CH.~-
RITAT);
soit 5 B 10 gr. de pulpe de&&+ IPAGOT , 2 gr. (GIRAIW et CHA-
RITAT).
La rate desséchée est pulvérisée et mise en ampoules, sous vide.
Elle est diluée au moment de l’emploi en solution physiologique
à raison de :
Nigeria : 1 gr. p. 1 .OOO;
Niger (FAGOT) : 2 gr. p. 1 .OOO ;
Soudan (GIRARD et CHARITAT): 2 gr. 50 p. 1 .OOO.
La dose de suspension a injecter est de 2 cc.
Il est évident que la dose doit être fonction de la dilution d’une
part. et de la réaction provoquée d’autre part; le virus-vaccin sera
donc testé avant l’emploi, à chaque fois. autant pour Z’innocuifé que
pour I’efficacité.
Conserua~ion
du oiras. - C’est la question la. plus délicate. Le
sang ou la pulpe splénique fraîche ne conservent guère leur viru-
lence, à la température ordinaire, plus de 24 à 48 heures. Ces pro-
duits ne peuvent donc être utilisés qu’à l’endroit même où ils sont
recueillis et à bref délai.
Le froid est évidemment, comme pour les autres ultra-virus, un
agent auxiliaire excellent pour la conservation. LILANNE (1948) trouve
qu’une rate entière, mise au frigidaire, est encore active après 9 jours.
Mais la dessiccation de la pulpe splénique associée au froid
donne de meilleurs résultats et constitue le seul véritable moyen de
. .

- 15 -
GIRARD et CHARITAT réussissent à conserver pendant cinq mois,
en tube en essai, à t 5” C., de la rate desséchée - PFAFF, voulant
réaliser les conditions de la pratique tropicale, obtient le même résul-
tat pendant 7 jours en plaçant simplement le virusrate desséché
dans de la glace avec une température ambiante continue de 36” C.
(étuve).
La conservation sous vide accroît la durée de conservation dans
de notables proportions. PAGOT stabilise le virus desséché et scellé
en ampoules sous vide, mis dans de la glace, avec une température
ambiante de 28” à 37” C., pendant 15 jours,
M ETTAM , dans Ies mêmes conditions, le conserve pendant
45 jours, et à - 10” C., pendant 1 I mois 1/2.
Dans ce dernier cas, cependant, il remarque une certaine atté-
nuation du virus se manifestant par une période d’incubation prolon-
gée, une durée de réaction raccourcie et une fièvre modérée.
(Ce même auteur réussit, dans les mêmes conditions, a conser-
ver pleinement virulent du virus-bovipestique normal pendant
502 jours).
La difficulti: de conservation du sang, les différences de com,
portement du virus desséché, suivant qu’il est maintenu à une tem.
pérature plus ou moins basse, sont à la base de bien des divergences
dans les résultats et les interprétations.
II est permis même d’affirmer que les conclusions parfois si di@&
rentes des observations sur le virus chèvre (comme sur le virus bovin)
tiennent à ce que les expérimentateurs n’opèrent pas dans des candi-
tions comparables, conséquence des différences de qualité des virus
(plus ou moins atténués) à leur plus ou moins bonne conservation, à
la réceptivité variable des animaux, etc...
Dans les laboratoires bien outillés la méthode de conservation a
mettre en œuvre est cel!e de FLOSDORF-MUDD (dessiccation des ultra-
virus dans le vide et à basse température) ou la lyophilisation avec
des températures de - 50” C. environ.

- - 16-
W ADDINGTON (1945) confirme ce fait, mais rtiussit cependant à
transmettre l’infection par injection sous-cutanée d’eau de lavage
des naseaux. MITCHELL et ROUX (1946) ne troulrent, dans deux cas,
que les féces pouvant être infectants par inoculation.
En A.O.F., cette question n’a pas fait l’obje,t d’études spéciales.
Elle mérite’ pourtant qu’on s’y attache, car si la contagiosité de
la maladie conférée était démontrée, la position actuelle de la police
sanitaire à cet égard devrait &re modifiée.
Aux Indes, la fréquence de plus en plus grande de la peste
bovine chez la chèvre éveille des inquiétudes; une épizootie à Cry-
Ian, en 1943, sur du bétail, aurait pour origine des chèvres.
II est suggéré que l’emploi du virus chèvre sur une large échelle,
dans l’Inde, a entraîné la production d’une souche bovipestique con-
tagieuse pour les chèvres et transmissible au bitail très sensible: la
maladie d’abord bénigne s*zxacerberait par passages.
Contporfement des booins. - Il faut tout de suite faire la diffé-
rente entre les bovins sensibles à la peste et ceux qui sont dotés
d’une certaine résistance. Cette particularité raciale ou régiona!t; est
connue dans tous les pays.où la maladie est plus ou moins endémi-
qu<: : c’est ainsi que les buffles d’Indochine, les bovins des monta-
gnes dans l’Inde, les animaux sans bosse d’A.0.F. sont tenus pour
très réceptifs.
L’immunisation par les procédés infectants en est assez dklicate
par suite des réactions excessives enregistrées cians certains cas.
Chez les taurins de l’Ouest Africain fréqllemlnent infestés de
coc~idiose, piroplasmose, trypanosomose, l’inoculation rompt !‘équi-
libre organique et libère de façon massive les parasites qui CC gon-
flent 1) les signes post-vaccinaux et modifient le schéma symptoma-
tologique .
Certains d’entre eux pkentent ainsi tous les signes de l’animal
pestique classique.
Par contre, chez les zébus, les symptômes, sont bénins: fièvre
d’intensité moyenne à partir du 4”-‘jC jour, avec ou sans larmoiement,
qui dure jusqu’au &-1Q” jour; quelquefois diarr Ge. Les jeunes ani-
maux réagissent plus nettement, certains présentent des lésions buc-
cales (les opinions diffèrent sur ce point-). On er-registre en moyenne
50 o/ d e Gactions, les non Gagissants étant crpendant immunisés
(ou naturellement résistants ?), d’oc un ponrcen :age élevé de réfrac-
taires (20 l,‘{, étant le chiffre normalement admis lors de l’infection
expérimentale des zébus par virus bovipestique:l.
. -- .
-,. , . . .

Caracteres du Virus.- Il ntest pas douteux
que les virus capripestiques de BJuktesar et de
Kabete sont des virus plus ou moins attténués
pour la chevre comme pour le boeuf.LEUr atténua
tion augmente au fur et à mesure des passages
sur chèvre,jusqut& un degré tel qu'ils ne sont
lus uti&isables et qutune nouvelle souche doit
Etre obtenue suivant le m@me processus,
Il ne stagit pas de‘virus fixes(te1 le virus
rabique) comme les considèrent GIRARD et CIIARI-
TAT,Ils ne peuvent passer pour tels que d@w le
cadre 6troit d*un nombre limité de passages.
Non seulement ce virus ntest pas fixe mais
encore il existe des degr& dans la qua ité du
i
virus(ou la r&istance des animaux*.ou ces deux
facteurs réunis).
En effet,le virus-vaccin de Muktesar est trop
virulent pour le bétail du Kenya celui du Kenya
pour le bétail du Nigeria etc...!
Un autre caractère du virus chevre,ctest de
conférer au bbtail une maladie non contagieuse,
C'est du moins ce qu'affirment la quasi-totalit6
des auteurs:par contact étroit,par cohabitation,
l'affection provoquée n'est pas transmissible du
réagissant au sain.

,i
- 17 -
Comportement des chèvres inoculées. - Il est recommandé de
prendre la température des animaux 3 ou 4 jours avant l’inoculation,
afin de déterminer les variations normales de la courbe thermique,
souvent seul indice de la réaction à l’infection.
La température maxima est atteinte de la 72’ a la 96” heure. On
signale parfois un clocher vers le 9, 10“ jour. Mais généralement
vers le 7”, 8’ jour, elle redevient normale. Les écarts de température
sont en moyenne de I ” à l”5.
L’interprétation de la courbe thermique est parfois délicate? aussi
ne doit-on tenir pour réagissants que les sujets présentant une éléva-
tion minima matinale de température de 1” entre la 72” et la
96” heure.
Les signes de l’infection autres que la fièvre, sont inconstants et
rares en A.O.F. : tristesse, abattement, poil piqué, entérite diarrhéi-
que...
Le pourcentage des sujets réfractaires varie, selon les auteurs;
avec la race de chèvre considérée (ou les individus 3). La petite
chèvre du Fouta et les races de petite taille des régions soudano-
guinéennes paraissent plus réceptives.
PAGOT, au Niger, sur 384 animaux inoculés, trouve 20 y{j de
réfractaires, KERGUNTUL, sur 87, 29,7 y(, (non compris l9,7 :‘<I de
CC douteux u), GIRARD et CHARITAT, au Soudan, sur 76, 30 %, LALANNE
sur 49, 8 76 seulement (il s’agit dans ce cas de chèvres u Fouta ))).
La mortalité consécutive à Ia maladie est très faible. Les lésions
sont aussi discrètes que les symptômes lorsque le sujet est sacrifié
pour la préparation du vaccin dans la période habituelle: grosse
vésicule biliaire (PAGOT), parfois congestion pulmonaire limitée à un
lobe (PAGOT, GIRARD et CHARITAT). Les lésions pulmonaires sont pré-
sentes dans à peine 10 “{, des cas et ne peuvent pas toujours être
rapportées à la maladie, surtout dans les régions où la pleuro-pneu-
monie est fréquente.

En Ouganda, F.-R. BELL (1942) note 70 à 100 % , au Kenya et
au Congo Belge, le chiffre moyen est de 60 76 (1).
Le pourcentage de mortalité post-vaccinale est très variable, sui-
vant le virus, les races bovines... et .les expérimentateurs.
PFAFF, aux Indes, donne le chiffre de 0,09 ii 0,l 1 (7; ; DAUBNEY,
au Kenya, ‘avec le virus de Muktesar, 16 à 25 Cg et seulement 7,8 0;
avec le K.G.V.
En Ouganda, avec le K.G.V., 5 ‘i:, davantage au Tanganyika;
au Congo Belge (GILLAIN) il varie dans de fortes proportions, 0 &
26,66 (yo ; moyenne : 5,26 0;.
En Nigeria, il a été de moins de 1 ‘jL sur 50.000 animaux (MET-
TAM, 1945).
- -
Au Cameroun, 0,36 à 1,8 2; sur les animaux du Nord (région de
Maroua) et de 4,4 yJ> sur les animaux très parasités (région de Carotia),
d’après BLANC (1947).
En A.O.F. : au Niger, GOUGIS (1947) donne le chiffre de 0.025
p- 1 .OOO, ce qui paraît faible pour un virus capripestique normal. Au
Soudan, sur des zébus également, GIRARD et CHANTAT (1947) décla-
rent 1 pour 100 et LALANNE 1 p, 1 .OOO. Au Soudan encore, mais sur
des taurins, Moussa SISSOKO donne le chiffre de 16,66 76.
Au Dahomey, par contre, sur des taurins (45), CATHOU (1947)
ne signale aucun incident et l’immunité obtenue se montre solide.
Ces conclusions, différentes de celles obtenues sur de semblables
animaux par d’autres auteurs, devront être confil,mées par des expé-
riences ultérieures pour être valables.
Le tableau des lésions sur les sujets morts des suites de la vacci-
nation est assez réduit. L’entérite diarrhéique étant une complication
fréquente des cas malheureux, l’inflammation du tractus gastro-intes-
tinal constitue un des signes nécropsiques constant,
L’immunité consécutive à la vaccination es{ précoce (1). solide
et durable (1) (d eux ans environ).
Discussion. - L’intérêt de la vaccination par virus capripesti-
que est indiscutable, Par un heureux artifice elle confère la forte
immunité des procéd&s infectants tout en évitant l’écueil de devenir
une source possible de contagion.

- 13 -
Mais des deux produits immunisants, sang et rate desséchée, le
premier n’est à conseiller qu’en des circonstances très particulières,
par exemple lors de campagne de vaccination dans de vastes régions
peu accessibles, d’élevage nomade où la difficulté des transports
lixpite les envois et nécessite la fabrication sur les lieux de vacci-
nation.
Ce n’est d’ailleurs pas la transmission de protozoaires ou de
charbon bactéridien par ce véhicule qui nous paraît l’obstacle essen-
tiel mais la faible durée de conservation du sang, son atténuation par
passages, la sujétion des passages successifs, incompatibles avec l’ob-
tention d’un produit régulièrement actif et efficace.
La rate desséchée a, au contraire, toutes les qualités que l’on
est en droit d’attendre d’un produit biologique: activité et innocuit6
facilement contrôlables. stérilité aisément testée, prépara,tion simpie,
en grosse quantité. diminution du nombre de passages’ et. par suite,
stabilité plus grande de la qualité du virus, enfin conservation.su&-
sante en associant le froid à la dessiccation sous vide.
Quant au prix de revient, il est faible et correspond parfaitement
au but économique poursuivi.
Mais disons tout de suite que nous ne sommes pas partisans
d’une décentralisation excessive, déjà préconisée pour la fabrication
de ce vaccin. En matière de laboratoire, il faut se garder du système
de la facilité, responsable de bien des échecs.
11 sufl’it de cinq ou six centres en A.O.F. et peut-être moins pour
produire le stock de vaccin nécessaire à l’immunisation d’une grande
partie du b&ail. I,‘organisation de campagnes de vaccinatiori asso-
ciant le laboratoire producteur. les centres de stockage (avec Erige-
daires ou armoires frigorifiques) et les équipes mobiles de vaccina-
tion (avec: frigidaires portatifs ou thermos) permet de résoudre le
problème de la répartition du vaccin rapidement et dans de bonnes
conditions (1).
t
Si la vaccination par virus capripestique constitue un réet pro-
S+S dans la lutte contre la peste bovine chez les zébus, il semble
bien que cette méthode n’est pas encore au point pour les bceufs
sans bosse d’A.0.F. (N’Dama et apparentés) et que des recherches
nouvelles doivent être entreprises.
*
**
Des procédés plus récents: virus CC lapinisé )) des expérimenta-
teurs Japonais, virus u avianisé )I (culture sur embryon de poulet)
des chercheurs américains (~HOPE et coll., 1946) sont à essayer et à
adapter aux conditions locales de protection sanitaire.

A- 2i-J -
La prophylaxie médicale de la peste bovine en 4.O.F. revêt
une grande importance du fait que la police sanitaire y est souvent
di.@icilement appliquée ou applicable car elle implique une organi-
sation beaucoup plus dense et beaucoup plus !Solide que celle qtie
nous possédons.
D’autre part les relations avec les colonies étrangères voisines
ne sont pas sufiisamment suivies, les accords sanitaires suffisamment
observés pour permettre l’éradication de cette aifection.
Dans la recherche des meilleures méthodes de vaccination, nous
recommandons de n’en retenir lque trois, choisies pour leur efficacité,
leur simplicité d’emploi dans la pratique, séro-infection, vaccination
..-
simple, Virus-Vaccin capripesticpe.
.
(Laboratoire CenfraZ de YElevage, Dahyw.)
BiNographie
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-21 -
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LALANNE (A.1 (1948) : Ce Bulletin.
NOTE. - Cet article était déjà prêt lorsque nous avons reCu le
Rapport annuel pour 1945 de l’Ouganda. Nous en extrayons les ren-
seignements suivants :
. . . Dans le district de Mbale. Province de l’Est, un foyer de
peste bovine apparut en septembre près de Nagongera. C’est la
première fois que la maladie est signalée dans cette région depuis
20 ans et l’origine en demeure mystérieuse.
. . . 71 ~6 du bétail naturellement infecté mourut, mais les pertes
ne furent que de 2,57 46 parmi les 7.741 bovins du voismage inoculés
avec le Kenya Goat oirus. Quoique ce pourcentage de mortalité soit
en quelque sorte plus élevé que d’habitude sur le bétail. d’expérience
de la Province de l’Est, il est considéré cependant comme satisfai-
sant, étant donné le haut degré de sensibilité des bceufs et le fait
que beaucoup d’animaux inoculés étaient en incubation.
. . . Au cours d’une expérience de contrôle portant sur 200 ani-
maux dans le District du West Nile, presque 100 x se révèlent non
immunisés à la suite de la vaccination par le Kenya Goat Virus.. .
Dans ce cas l’échec presque complet fut attribué à l’insuffisante con-
servation du nouveau virus qui avait été expédié au West Nile par
avion, sans emballage, dans de la glace. Quoiqu’il ait été employé
dans les trente heures, le délai apparaît avoir été trop long pour que
le virus ait conservé ses qualités.
La seconde expérience fut effectuée sur 208 animaux à Nagon-
gera dans des conditions idéales, par un spécialiste choisi pour con-
trôler et démontrer les qualités du nouveau virus. Les sujets d’expé-

.- 2 2 -
ture prise matin et soir. Leurs réactions furent considérées comme
satisfaisantes par l’expérimentateur. De ces animaux, 23 furent ache-
tés ultérieurement et envoyés au Laboratoire v&érinaire d’Entebbe
pour contrôle avec le virus bovin ; d, sur 23 (17 Y,) se montrèrent non
immunisés.
Le résultat de ces contrôles sur bétail ir&ène fut donc assez
décevant mais pas complètement décourageant, ‘:t il est possible que
ce virus puisse donner satisfaction chez le bétail éminemment rkep-
tif de l’Angola.
De nouvelles expériences ‘vont être tentées. . .
Cette courte note confirme ce que nous ecrivons dans ce même
article : la diversité des virus capripestiques, leur atténuation plus ou
moins grande, la résistance Gariable des animawc (suivant la race, la
région, etc.. ,) ne permettent pas de tirer des conclusions générales et il
faut se garder de transposer SI~ le plan local, sans contrôle, les résul-
tats obtenus ailleurs. De grosses déceptions pourraient s’ensuivre.. .