INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES...
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES
AGRICOLES (I.s;R.A.)
-O--CIC,I...__~C--_-
LABORATOIRE NATIONAL DE L'ELEVAGE
ET DE RECHERCHES WTERINAIRES
PRODUCTION LAITIERE INTENSIVE
DANS UNE ZONE DEBARASSEE DE TSE-TSE z SITUATION ET PROBLEMES
Par A. GUEYE -- J.P, DENIS
.-.-
REF, 119/PARASITOLOGIE
DECEM3RE 1985
h

PRODUCTION LAITIERE INTENSIVE
DANS UNE ZONE DEBARASSEE DE TSE-TSE : SITUATION ET PROBLEHES
Par A. GLJEYE - J.P. DENIS
La lutte antivectorielle rêpond de nos jours comme dans le pas56, à
des impératif5 sanitaires concernant aussi bien le domaine de la santé hu-
maine que de la médecine vétérinaire. Cependant, depuis quelques années, la
perspective de la possibilité de récupération de nouvelles terres jusque-là
impropres & toute activité économique rentable, à cause de la présence de
maladies endémiques ou de nuisances, se révèle comme un argument déterminant
pour l'intenoification des efforts d"assainissement de ces régions insalu-
bres. En Afrique de l'Ouest et en Afrique Centrale, exclusion faite des
:
,grandes epizooties telles"Ique la peste bovine et la péripneumonie 'conta-
gieuse,bovine contre 1esq:uelles de5 vaccin5 ont été mis au point> ktrypa-
:

.,
nosomiase animale est généralement corkid&ée comme la contrainte patholo-
<
,
gique dominante. La lutte contre le5 glossines vectrices sembre ctre une
solution pour la lev8e de cette contrainte. Elle pourrait alors9 si elle
est associ6e B d'autres mesures prophylactiquesp rendre disponibles au ni-
veau des régions méridionales de nouveaux paturages qui sont de plu5 en plus
déficients dans les régions sahéliennes. Liintroduction de races non trypa-
notolérantes, plus performantes sur le plan zootechnique deviendrait égale-
ment possible.
a'
Au Sénégal, plusieurs campagne5 de lutte contre les'glossines ont été
menées au Nord-Ouest du pays dans la r&gion dite des Niayes (7%8RE, ,b973,
1981, 1983). Les Niayes sont des veetiges de forêt guinéenne, actuellement
sous forme diilôts dégr,adés par la sécheresse et la mise en cultur@.,,'Cette
zone écologique. se situe entre le5 isohyétes de 400 et 600 mm, L%fluenee
maritime et le5 alizés lui font bên6ficier d*un micro-climat part-iculier
caractérise par des températures mod&r&e5 et une humidité relative assez
élevée qui 5ont propices à 13élevage intensif.'
. ../....

-2-
Cette rsgion qui h&bergeait uue population de Glossina palpalis
gambiensis Vanderplank 1949, isolge g$ographiquement des vastes territoires
fortemen? infestes du Sud du pays et des pays limitrophes, a fait 1"objet
durant trois ann&es conskutives (197G B 1972) de pulvérisations au sol de
dieldrin au niveau de gîtes préalablement localisk. La disparition des
glossines Eu t Confirm&e par des prospections entomologiques ultkieures. Une
réinfestation se produisit néanmoins quelques années plus tard, une zppli-
cation d'endooulfan (en 1981) par voie terrestre ne donna pas entiere'satis-
faction et ce n'est que l'utilisation d e Pi&ges et d$ècrans imprégnas de
deltaméthrine qui permit 1"extinction de la population (en 1983). Cet ussai-
nissement visait au-delà de 15éradicatfon du Vecteur$ 5 isliminer la mladie
du sommeil et la Trypanosomiase animale quiconstituaient un frein & toute
expansion des activites rurales. La lev&e de cette contrainte pexxit ainsi
l'implantation et le dkeloppement d?g tables laitieres opérationnelles, .:.
malgré lFapparition par la suite de problémes sous jacents.
SITUATION IX *LA PRGIXJCTIGN LAITIERE
-m..
Afin de r2duire le coût des importations de lait et de produits
laitiers qui se chiffrent pour le S6n6gal en atilliards de francs CFA., il
.,
a êté d&ide$ il y a une vingtaine d Faxn6es de se doter d'un élevage laitier
(DENIS et al,$ 19ÿ3). Pour des raisons d'adaptation 3 le choix s'est d'abord
-
porté sur des races de région tropicale, notament le Sahiwal et le Red
Shindi regroup&depuis
lorsîsous le vocable unique d'animaux pakistanais
(importations
en 1963, 1965, 1963). Par la suites dans le cadre d'une inten-
sification de la production, la race nontbéliardé connue pour sa.rusticité
a fait l'objet depuis 1976 d'importations régulières à partir de s'en berceau
français. Après quelques études en-,,--+xtio:i de 1.976 à 1982 sur le comportemnnt
de ces races11
l'ensemble des animaux importés est mis 2 la disposition
d'éleveurs de statut privé, dont leo exploitations sont classées. en 2 types. :
“)
les unes d'emblée intensives, cr%es chez des exploitants disposant
de moyens cinanciers relativement importants à trDs importants (type A).
..s / .*.

-- 3 -
-1
les autres installées chez des eleveurs disposant déjà d'un
troupeau traditionnel mais dont les p o ssibilités
financières snnt tr&s mo-
destes et dor,t on essaye de faire paozer l'exploitation d'un mode d'élevage
extensif B un mode intensif (type B).
Une cellule d'encadrement temporaire et de recherches d'accompagne-
ment (CETBALAIT) est mise en place pour le développement de cette production
laitière. Les effectifs actuels au niveau des exploitations s'élbvent à
300 montb6liardes et 100 pakistanaises, Des gtudes théoriques ont montré
que le nombre optimum d'animaux dans l'exploitation de type A est de 10 à
12 femelles laitières pour assurer la iüeilleure rentabilité (la capacité
maximale de travail dFun berger). En pratique, les &.leveurs ont ressenti
aussi la n&essitê d$augmenter la taille de leur troupeau (4 au dkpart), et
la tendance est donc à l'accroissement du cheptel. A présent, quelques
exploitations comptent déjà plus de 20 tetes. Dans les élevages de type B,
la mise en place de 2 à 4 femelles pakistanaises entretenues selon un mode
intensif permet à l'eleveur de cor:prendre i'intGr,t de ces techziyues d'in-
tensification, Le stade suivant est l'entrée en mode intensif des animaux
dJélite du troupeau traditionnel. Il est proposé aux éleveurs un croisement
des femelles retenues avec de la semence de taureaux pakistanais dans un
premier tempo, montbéliards ultérieurement si les conditions des exploita-
tions le permettent.
L
Concernant la production laitiGre proprement dite, on distingue deux
groupes : les animaux èncadrés, et ceux des petits éleveurs traditionnels.
Pour les animaux encadrés3 plusicuru donn~ês mon: rent que les lactations
sont cn gén6ral plus élevées que celleo observées en station. On peut noter
ainsi, des pics de 34 et 19 1 respectivementchez une montbéliarde (exploi-
tation de type A) et une pakistanaise (type B). Les moyennes sont n&anmoins
de 13 1 pour les montbéliardes et de 7 litres pour les pakistanaices. Con-
cernant le second groupe, les élevews traditionnels ont béneficie pendant
une certaine pW.ode d'une opération de G"promotion laitière" .dans les petits
élevages. Une action de complémentation alimentaire est effectu& en dehors
OaD /
00.

de toute autre intervention.
PROELEi4ES
,.
L “<3L3-.f*&92&Lio:l >s$Ch(j & base. do oQus-pr&ults i’, &t& c2lle ~e.~t$3”1~ z.pzen
6valuation, poür .-;3Xefaire les bnsoins &+:3 -qs.t+tzi laitièrw. Ce choix i.-c;:: $ustifi :
par les raiso-;: ~uivù_i:~tes n ::a zUciP.ita $.:'lJ~~:~~~~~~fr>~l :.tt 12s c&ts t&-&!; t&:: four=--
rages irrigu&s, Ulle se heurte cependant ù ccrtcines difficultés qui se situent au
niveau de la disponibilité et d es utilisations alternatives des sous-produits agro--
industriels. La disponibillte de ces sous-produits se mesure en termes de prix et
de saison9 d"oG Pa nkessit& pour les fleveurs de s'approvisionner suffisamment aux
périodes OU les stocks sont importants sur 3-ca marches et les prix relat~vcment bas.
Concernant 1"utilisation alternative de ces produits par les industriels; les fabrL-
cants d'aliments du bktail trouvent ici un slcrieux problP,me qu"i.1 est urgent de
résoudre. Ainsi est-il devenu indispensable que les promoteurs de l'&levagcde démon-
trer * aux rcsp0Tisables politiques l'intkët
quclitatlf et quantitatif dq lîutflfsa-
tion de ces soua~produits par l'animalo
-* La.pathologie
La pathologie bien qu'elle soit connue et qu'une prophylaxie soit recommaw
d&e, demeure néanmoins une contrainte, La Trypanosomiase à Trypanosoma vivax persis-n
,
te malgré la disparition des mouches tsétse*I mais elle vient en ce moment au second
. . . / e*e

rang après les maladies transmises par les tiques en l'occurrence la cowdriose et
1'Ehrlichiose bovine ( Rioche, 1966, GUEP E 1932). Ces deux rickettsioscs revetent
souvent une allure suraiguë chez ces animaux et entrarnent des mortalit&s avant
m$me l'intervention du vétcrinaire.
Ainsi certaines exploitations (surtout du type 3)
ont perdu leur,= animaux 5 cause de ces maladies. Les &leveurs traditionnels habitués
à observer de fortes infestations de tiques sur leurs animaux autochtones, sans pour
autant en perdre, n'ont pas perçu le danger que ces tiques représentaient pour les
animaux importes non immanisks.
L'application d'acaricide bien que systêmatiqucment
recommandée ne fait pas toujours l'cbju:: QPw~: praciqul- r&guliGrd xi: corrxte par
certains b.argars qui nr: comprenne::t pac toujourr sa &ccssit:' pour un ?Y:l typz
d%&3Gïg~‘*
Actu~~llS~mcnt9
tous les exploitants sont bien sensibilisés 5 ces problomes
pathologiques
et alimentaires qui ont dû affecter 'parfois la rentabilité de leurs
exploitations.
Leur intérêt pour la production laitière, cependant ne fait que
crortre, et il est permis d'espker que dans un proche avenirs la production lai-
tière sera bien maltrisée,

B I B L I O G R A P H I E