INSTITUT D'ELEVAGE ET DE MEDEÇII\IE VETERINAIRE DES...
INSTITUT D'ELEVAGE ET DE MEDEÇII\\IE VETERINAIRE DES PAYS TROPICAUX
STRUCTURESDELAFUXHERCHEENMATIERE
D'ELEVAGE ET DE MEDECINE VETERINAIRE AU SENEGAL
.
SILAI?S ET PROGRAMME3 DE RECWERCHES
4
IW03RESSAlW L4 VALLEE DU FLEUVE
Laboratoire national de 1'Elevage
et de Recherches vétérinaires
Section de Recherches du Centre de
Recherches Zootechniques de Dahra
* ,,
.
n47e.

STRUCTURESDELARECHERCREENMATIERF
D'ELEVAGE ET DE MEDECINE VETERINAIRE
La recherche vétérinaire qui intéresse l'élevage et la médecine
vétérinaire repose actuellement sur deux établissements :
- Le Laboratoire national de 1'Elevage et de Recherches Vétérinaires
- Le Centre de Recherches Zootechniques de Dara comprenant deux divi-
sions : une division production et une division recherches.
En vertu des conventions générales sur la recherche passées entre
le gouvernement du Sénégal et la République Française, la gestion et l'exé-
cution des programmes élaborés par le gouvernement du Sénégal sont confiés
à l'I.E.M.V.T. Pour mener à bien ces tâches, il a été créé une direction
régionale de cet organisme dont le siège est au Laboratoire national de
1'Elevage.
1 - LAEKBATOIRE: NATIONAL DE L'ELEVAGE ET DE RECHERCRES VE'IERINAIFBS
Etablissement de recherches sénégalais
Il a pour mission de contribuer au développement et a l'accroisse-
ment du cheptel sénégalais, à son amélioration par les recherches de physio-
logie et de biologie des animaux domestiques des pays tropicaux et par l'é-
tude des plantes fourragères, de leur valeur nutritive et de leur métabolisme,
Il est chargé en général de toutes recherches relevant de la dis-
cipline vétérinaire en milieu subtropical et tropical.
Il assure en outre le diagnostic des maladies animales, l'analyse
et le contr8le des aliments d'origine animale (lait, viande, conserves) des-
tinés à la consommation humaine.
Il participe & la formation et au perfectionnement de techniciens
nationawc ou étrangers par llorganisation de stages, ou par l'aide apportée
i l'enseignement technique.
Il contribue 1~ la protection sanitaire et & la conservation du
cheptel sénégalais et apporte, sur demande et sur convention son concours
aux états de l'Ouest-africain francophone,
Il prépare en quantité suffisante les divers produits biologiques
livrés aux services de L'Elevage des différents Etats de l'Afrique de l'Ouest.
Il convient de préciser que la prophylaxie mddicale des maladies contagieuses
du cheptel de ces pays repose encore sur ce secteur d'activité.
. .
LISTE DES SERVICES DU LASORATOIRE NATIONAL DE REXXERCRES VE!TERINAIRES
Le Laboratoire de Mann, construit de 1950 à 1952 sur crédits
FIDES, complété en 1957 par le bâtiment du service de parasitologie, en
1963 par l'annexe de physiologie et l'annexe de Thiès, comprend :
. /
. . .

1°/ Un bâtiment groupant les services d'administration
- Direction et secrétariat
- Gestion - Comptabilité
- Centre de documentation - Bibliothèque de 10.000 volumes
scientifiques et techniques
27 Les laboratoires proprement dits, divisés en seetIons :
service de microbiologie
- section production des produits biologiques
- section diagnostics
- section recherches
service de virologie
- section production des produits biologiques
- section diagnostics
- section recherches
- section cultures cellulaires
service de pathologie aviaire
- section production des produits biologiques
- section diagnostics
- section recherches
service d'histopathologie
- section diagnostics
- section recherches
service de physiologie, physio-pathologie et biochimie médicale et
physiologique
service d'agrostologie, de chimie alimentaire et de zootechnie
service de parasitologie-
- helminthologie
- entomologie
- protozoologie
3”/ des annexes
A Dakar-Hann
- Ijloc expérimental
- Salle d'autopsie
- Etables - écuries - chenil - singerie
- Locaux d'élevages
- locaux pour petits animaux inoculés destinés à. l'expérimentation,
aux contrôles des produits biologiques
- Kagasin
- Atelier - garages
- Préparation des aliments
.
/
. l .

A Sangalkam
Ferme annexe du Laboratoire comprenant des élevages de petits
animaux de laboratoire, des étables d'élevage et des étables d'expérimen-
tation.
E
A Thiès
Une annexe expérimentale construite sur crédits F.A.C. dans le
Y
cadre du ler plan quadriennal.
Attributions et compétences des services
Elles sont définies par la dénomination de chaque discipline
définissant le service et par les programmes de recherches dont ils sont
chargés.
Elles peuvent Qtre ainsi résumées :
Service de Microbiologie
l"/ Section de production : des vaccins bactériens destinés à protéger le
cheptel contre les maladies microbiennes sévissant au Sénégal et dans
L'Afrique de l'Ouest.
2"/ Section de diagnostics et analyses demandes par les services adminis-
tratifs ou les particuliers, pratiqués sur les animaux et sur les pro-
c
duits d'origine animale.
3”/ Section recherches : Elles s'effectuent non seulement suivant les pro-
grammes fixés et intéressant les affections spéciales mais â l'occasion
des analyses et des activités de production.
Service de Virologie
Ce service a un programme de travail superposable au précédent
mais s'appliquant aux virus.
a) diagnostics et analyses ayant trait aux différentes affections à virus
sévissant en Afrique de l'ouest.
b) production des virus-vaccins contre les maladies animales à virus
c) section de recherches dont le champ d'activité est très vaste et qui
mettent en oeuvre des techniques spéciales, un matériel spécialis6,
cof%eux, mis à la disposition d'un personnel spécialisé.
Service d'Histopathologie
Il comprend :
a) section des diagnostics (rage principalement;
b) section recherches, dont les activités sont complémentaires des deux
services précédents.
“. / l .

4
Service de Physiologie, de Physio-pathologie, de Biochimie médicale et
physiologique
Ce service est divisé en deux sections (physiologie et physio-
pathologie proprement dite d'une part, et, d'autre part, chimie médicale
et physiologique) dont les programmes de recherches sont communs et complé-
mentaires. Ses objectifs sont :
- Etude du dysfonctionnement des organes de la vie végétative ou de relation
- Etude des déséquilibres humoraux par l'analyse chimique
- Etude de l'influence des facteurs alimentaires sur des productions ani-
males (en liaison avec le service d'Agrostologie et de chimie alimentaire)
Service d'Agrostologie, de Chimie alimentaire et de Zootechnie
Ce service, créé et organisé depuis deux ans, groupe les disci-
plines intéressant plus particulièrement l'amélioration du cheptel par :
- l'inventaire des pt"aturages,
la délimitation des grandes associations végé-
tales, la détermination par l'analyse chimique de la valeur alimentaire
des fourrages naturels et cultivés
- l'étude de l'exploitation rationnelle d'un pâturage
- des essais d'introduction d'espèces fourragères vivaces
- l'étude de la valeur alimentaire des sous-produits de l'agriculture par
l'analyse chimique
- les recherches sur l'utilisation par l'animal des alimnts mis à sa dis-
position par les études de digestibilités
- les études de différents types de rations et de supplémentation, en vue de
l'établissement de rations parfaitement équilibrées et économiques.
Ces diverses recherches et expérimentations sont menées au Labora-
toire de Dakar et j la ferme annexe de Sangalkam, avec le concours du labora-
toire de chimie alimentaire de 1'I.E.M.V.T. de Maisons-Alfort, au C.R.Z. de
Dara en liaison avec le C.R.A. de Bambey, darsle cadre d'une association
agriculture-élevage dans diverses régions du Sénégal.
Service de parasitologie vétérinaire
Il est chargé de l'étude des maladies parasitaires les plus ré-
pandues au Sénégal et des recherches des moyens propres à les combattre.
Ces études sont confiées à trois laboratoires :
- Helminthologie, chargé de l'étude des maladies parasitaires internes
- Entomologie ) 't d
e u es sur les arthropodes, leur biologie et les
- Protozoologie) maladies animales qu'ils transmettent.
l /
. . .

5
I I - SECTION DE FW.XERCRES ZOOTI3CHNIQUES DU CENTRE DE L'ELEVAGE DU DJOLOFF
Sîège : DARA (République du Sénégal)
Statut et attributions
Le C.R.Z. de Dara est un établissement sénégalais de recherches
zootechniques. Il comprend deux sections :
- une section de recherches proprement dite chargée :
- de l'étude de la sélection de la race zébu Gobra en vue de l'amé-
lioration de ses qualités de production de viande et de ses qua-
lités laitières,
- de la détermination de l'acclimatement de races étrangères,
- des études agrostologiques,
- des essais d'implantation d'espèces fourragères,
- d'études des modalités de développement et de perfectionnement
de l'élevage en milieu défavorable,
- d'études économiques de la rentabilité des productions animales.
.*
- une section de production chargée :
.- de la vulgarisation de la race bovine zébu Cobra
c
- de l'amélioration des races chevalines locales par croisement
avec des reproducteurs de races étrangères.
PERSONNEL
Pour l'exécution des programmes, 1'l.E.M.V.T. a mis à la disposi-
tion de la Direction régionale 11 chercheurs titulaires de diplômes d'ensei-
gnements supérieurs de spécialisation (Institut Pasteur - Facultés de méde-
cine et de sciences - ORSTOM) et 12 biologistes et techniciens. Trois cher-
cheurs sénégalais titulaires des mêmes diplômes ont kté mis à la disposition
du Laboratoire de Dakar et concourent & l'exécution des programmes. Le
personnel d'exécution compte 120 personnes.
En conclusion, l'infrastructure en matière d'dlevage et de recher-
ches vétérinaires implantée au Sén6gal est très Importante et intéresse toutes
les disciplines qui dcivent contribuer au maintien de la santé animale et à
l'amélioration du cheptel.
. . / .*
,

6
Il convient de souligner que le Laboratoire national de 1'Elevage
de Dakar-Hann a été conçu à. l'origine pour remplir pleinement son rôle sur
le plan régional et il constitue à l'heure actuelle, un des ensembles de
recherches vétxkinaires les plus importants d'Afrique. Pourvu d'un équipe-
ment adapté aux différentes recherches et continuellement amélioré, d'un
personnel hautement qualifié, cet établissement doit constituer l'élément
essentiel d'appui aux actions de développement intéressant non seulement
i
le Sénégal, mais les autres états d'Afrique de l'Ouest et en particulier,
les états membres de 1'O.C.E.R.S. A ce titre, dès 9 présent, la somme des
w
travaux réalisés au cours des trente ,Lnnées est considérable et les résul-
tats doivent servir de point de départ à des actions de développement qui
nécessiteront encore la mise en oeuvre de recherches de base et de recher-
ches d'accompagnement qu'il sera indispensable et logique de confier aux
unités de recherches de cet établissement sénégalais.
A ce titre, le projet PNTJD - FAO pour le développement de la re-
cherche agronomique dans le bassin du fleuve Sénégal va permettre l'appli-
cat,ion et la vulgarisation des résultats acquis dans les domaines de la
santé animale, de la zootechnie, de l'alimentation et nutrition animale.
Le présent rapport fait le bilan de ce qui est connu dans les dif-
férentes disciplines en matière d'élevage et définit des actions prioritaires
à entreprendre pour améliorer les productions animales de cette région
d'Afrique.
.
Il comprend deux pLxeties essentielles :
x
- Bilan des recherches de pathologie - Propositions de recherches ou
*
d'actions pour l'amélioration de la santé animale.
- Bilan des recherches de physio-pathologie, agrostologie, nutrition et
propos&ions d'un programme de prévulgarisation des résultats en vue
de l'amélioration des productions animales.

1 - PA'JXOLCGIE ANIMALE DANS LA REGION DU FLEUVE SENEXAL
Les enquêtes effectuees par le s chercheurs du Labo&oire de Dakar
dans le cadre des programmes de recherches prévus aux plans quadriennaux
permettent de faire le bilan de la pathologie des animaux domestiques dans
lu région du fleuve.
Ce bilan dénombre et classe les maladies existantes ou suspectées,
mais il n'est pas applicable intégralement à chaque zone. Il peut varier,
car toute modification dans l'écologie ou si l'on préfère dans le milieu
vivant ou inerte dans lequel évolue l'organisme animal risque d'entraener
des variations d'ordre pathologique, et avoir comme conséquence l'apparition
et l'extension d'affections Jusqu'ici bénignes ou même méconnues.
Ce bilan débouche sur une importante application; il permet de
fixer & l'avance un certain nombre de mesures prophylactiques qui pourront
être mises en oeuvre dans le cadre d'une action pastorale concert6e. Ces
mesures doivent être adaptées aux espèces, aux races, aux types d'élevage
et dans certains cas à l'écologie de chaque région. Si nécessaire, elles
seront précédées d'une enquête préliminaire,
Pour clarifier l'exposé qui va suivre, il est important de scinder
la pathologie en trois groupes :
- les maladies infectieuses
- les maladies parasitaires
- les maladies nutritionnelles.
Seuls, les deux premiers groupes seront traités ici, le troisième à fait
l'objet de récentes études sur l'aphosphorose et le botulisme récemment
publiés dans la Revue de 1'Elevage et de Médecine vétérinaire des Pays
tropicaux,
l/ Les maladies infectieuses
Elles sont dues à des agents visibles ou invisibles au micros-
cope optique : bactéries, rickettsies ou virus, dont la multiplication chez
les animaux est responsable d'enzootie ou d'épizootie plus ou moins meur-
trières. Il est relativement aisé de lutter contre ces maladies en pratiquant
une prophylaxie de masse axée sur le dépistage précoce, la mise en oeuvre si
nécessaire de mesures sanitaires très sévères complétées par une vaccination
systématique régulièrement renouvelée tant que la maladie n'est pas complè-
tement contrôlée.
2/ Les maladies parasitaires
On peut distinguer les helminthiases et les protozooses sanguines.
Si elles ne se manifestent pas sous la forme d'épizooties aussi spectacu-
laires que les maladies infectieuses, elles sont en réalité tout aussi
meurtrières chez les sujets en état de moindre résistance et notamment les
jeunes animaux. Lors du récent congrès sur 1'Elevage en Afrique qui s'est
déroulé à Fort-Lamy sur l'initiative de l'OCAM, les participants rappellent
dans leur rapport final que les helminthiases africaines sont responsables
de 30 à 40 p.100 des cas de mortalité parmi les jeunes,
.* / . .

8
La lutte contre les parasites est beaucoup plus délicate et infi-
niment plus onéreuse que la lutte contre les maladies infectieuses. En effet,
trois facteurs sont intimement liés dans les parasitoses : l'état de résistance
de l'hôte conditionné par l'hygiène et l'alimentation, le parasite et enfin
le milieu. S'il est relativement facile d'intervenir sur le parasite, les pro-
blèmes que posent la sous-alimentation et le milieu où vivent h&e et parasite
ne peuvent être résolus que dans le cadre d'une action concertée et répétée.
A - BILAN ACTUEL -
l/ - MALADIES A VIRUS ET A AGENTS APPARENTES
PESTE BOVINE
La maladie a e-té Signal&e au Sénégal dès le début du XIXème siècle,
Elle y fut reconnue comme l'une des plus redoutables affections de l'espèce
bovine.
Le seul moyen efficace de lutte contre la Peste Bovine est encore
& l'heure actuelle la vaccination systématique des animaux sensibles i l'aide
d'un vaccin vivant modifié. Dans ce but, ont été mis au point, les vaccins
capripestique, lnpinisé, avianisé et enfin ceux prép~arés sur des cultures
cellulaires.
Le conditionnement et la conservation de ces vaccins à virus vivant
ont été rendus plus aisés par la mise au point d'appareils à lyophiliser de
type industriel. Le Service de L'Elevage, depuis de nombreuses années, met
en oeuvre des campagnes annuelles de vaccination dans les régions particu-
librement menacées. L'efficacité de ces campagnes a encore étd augmentée par
la mise sur pied d'une campagne conjointe de contrôle de la peste bovine
englobant tous les pays de 1'Guest et du Centre Afrique. Cette campagne fut
particulièrement propice à la prophylaxie de la peste bovine dans la région
du Fleuve qui est par excellence une région d'importants mouvements du trou-
peau bovin,
L'examen des statistiques annuelles du Service de 1'Elevage montre
qu'entre 1966 et 1968, période durant laquelle la campagne s'est déroulée au
Sénégal, le nombre des foyers de peste est tombé à zéro.
1
Années
1 Nombre de
iNombre d e f o y e r s 1 vaccinations
/
h

lgU6
1
20
l
624.828
;
w3=
1968 ; 1
14 0
i
f
524.002
718.134
1
i
I
i
Pendant la meme période, les Etats riverains comme la Mauritanie
et le Mali enregistraient également une importante diminution du nombre des
foyers.
/
. . . .

CI”
-
9
Une étude sérologique pour rechercher le pourcentage des animaux
immunisés dans la population bovine de la région du Fleuve a donné les chif-
fres suivants :
i
Animaux immunisés contre la PI3 '
Années
en p.100
1966
60 p.100
w3'
71 p.100
1968
82 p.100
1
Actuellement, la peste bovine dans la région du Fleuve n'est plus
un problème mais pour éviter son retour, il est indispensable de continuer
à vacciner les jeunes animaux au cours de l'année qui suit leur naissance
afin de toujours maintenir un pourcentage d“animaux immunisés proche de
80 p.100.
Références
MORNET (P.), GILBERT (Y.), ORUE (J.) & THIERY (G.) (1955).-
Nouvelles recherches sur le virus bovipestique lapinisé.-
Rev.Elev.Méd.vét.Pays
trop., 8, 297-310.
MORNET (P.), GILBERT (Y.) & MAHOU (R.) (lg58).- Prophylaxie de
la peste bovine. Nouvelle méthode économique de la pré-
.
paration du virus vaccin bovipestique caprinisé sur
boeuf réagissant.
Bull.Off.Int.Epiz., 5, 274-288.
GILRERT (Y.) 6c MORNFT (P.) (lg58).- Le virus bovipestique lapinisé,
Mise au point et commentaires d'après les travaux effec-
tués à Dakar,
Rev.Elev.Méd.vét.Pays
trop., II, 117-141.
PROVOST (A.), VILLEMOT (J.) & QUEVAL (R.) (1958).- La production
du virus bovipestique au Laboratoire de Farcha.
Bull.Epiz.Dis.Afr., 5, 363-372.
PROVOST (A,), VILLEMOT (J.) (1961).- Emploi du vaccin avianisé
souche BA contre la peste bovine en Afrique centrale.
Rev.Elev.Méd.vét.Pays trop,, 14, 375-383.
. ./ . .

10
PESTE DES PETITS RUMINANTS
Cette maladie contagieuse atteint uniquement les moutons et les
chèvres et a pour &iologie un virus très voisin du virus pestique bovin.
Reconnue au Sénégal en 1958 et en 1962, périodes durant lesquelles, elle
fut à l'origine d'épizooties particulièrement meurtrières, elle continue
à sévir a l'état larvé déterminant des pertes plus ou moins importantes
parmi les jeunes animaux.
Pour lutter contre la PPR, la seule méthode valable est la pro-
phylaxie médicale basée sur l'emploi d'un vaccin vivant modifié dont l'uti-
lisation s'est révélée efficace lors d'une expérience faite au Dahomey en
1969 l
Références
MORN.ET (P.), ORUE (J.), GILIXRT (Y.), TKIERY (G.) & SAW MAMADOU
(1956).- La peste des petits ruminants en Afrique occi-
dentale française. Ses rapports avec la peste bovine.
Rev.Elev.Méd.vét.Pays
trop., 2, 313-342.
GlIJ.?ERT (Y.), MONNIFR (J.) (1962).- Adaptation du virus de la PPR
aux cultures cellulaires.
Rev.l7lev.Méd.vét.Pays tkop., 2, 321-335.
LAURENT (A.) (lg67).- Aspects biologiques de la multiplication
.
du virus de la peste des petits ruminants sur les cul-
tures cellulaires. Diplôme d'E.S, de la Faculté des
Sciences, Université de Dakar.
HXJRDIN (P,), LAURENT (A.) (1967).- Note sur la structure du virus
de la peste des petits ruminants.
Rev.Elev.Méd.vét.Pays
trop., 20, 383-386.
XXJRDIN (P,), RIOCHE (M.), LAURENT (A,) (1968). Etude immunologique
de la peste des petits ruminants. Note préliminaire,
Colloque sur lIElevage organisé par 1'CCAM. Fort-Lamy
décembre 1969.
. /
. . .

11
MAIADZES PESTIFORMES
On désigne par ce terme des entités contagieuses qui peuvent 6tre
confondues avec la peste bovine en raison des signes cliniques voisins. Par-
mi ces maladies, on trouve : la maladie des muqueuses, la rhinotrachéite
infectieuse bovine, les grippes à parainfluenza III. Une enqucte sérologiqué
faite dans différentes parties du Sénégal et en pcarticulisr dans la région
du Fleuve a révélé la présence d'anticorps neutralisants contre ces trois
maladies dans un certain nombre de sérums provenant de bovins âgés de 2 à
6 ans. C'est ainsi que pour la maladie des muqueuses : 78 p.100 des animaux
ont des anticorps.
Pour la rhinotrachéite I.D. : 60 p.100 des animaux ont des anticorps
Pour las affections à Para-I. III 25 p.100
"
Il
II
If
Css maladies existent donc mais n'ont pas été diagnostiquées cli-
niquement soit qu'elles aient sévi sous une forme bénigne, soit que la symp-
tomatologie ait été confondue avec la peste bovine. Cependant, elles risquent
de devenir dangereuses dans un avenir plus ou moins proche en particulier
dans les élevages du type ranching.
Auteurs :
EBRNARD (G.) (1968).- Etude de l'immunité naturelle ou acquise
du troupeau sénégalais vis-à-vis de la peste bovine et
des maladies apparentées. Thèse de Doctorat d'univer-
sité - Section Sciences DAKAR.
Colloque sur 1'Elevage organisé par 1'OCAM. Fort-Lamy
Décembre 1969.
RICKETTSIOSES
Trois rickettsioses sévissent dans le cheptel sénégalais : la
rickettsiose générale bovine, la rickettsiose ovine et la Heartwater qui
atteint aussi bien les petits que les grands ruminants.
Ces trois affections transmises par les tiques, sont très répan-
dues au Sénégal et atteignent plus particulièrement les animaux importés
qui se montrent très sensibles.
On a constaté en particulier la grande sensibilité des bovins de
Mauritanie à la Heartwater, qui détermine chez eux une maladie rapidement
mortelle dans la majorité des cas. Compte tenu des mouvements importants
du bétail entre la Mquritanie et le Sénégal, et de l'existence de l'agent
vecteur (Amblyomma varicyatum) dans la région du Fleuve, il est prudent
d'envisager l'extension de cette rickettsiose dans la région du Fleuve,
et d'envisager les mesures propres à les combattre.
. ./ . .

Auteurs :
RICCHE (M.) (1$X%).- La rickettsiose générale bovine au Sénégal,
Rev.Elev.Méd.vét.Pays
trop., u, 4, 485-494.
RI~CHE (M.) (1967).- Lésions microscopiques de la rickettsiose
générale bovine à Rickettsia (Erlichia) bovis.
Rev.Elev.Méd,vét.Pays
trop., 20, 3, 415-427.
RIOCHE (M.) (X967).- Enq&te préliminaire sur les agents pathogènes
transmis par les tiques du bétail au Sé&gal, VII' confé-
rence Technique de 1'O.C.C.G.E. - Bobo-Dioulasso,
18-24 mars 1967.
R~OCHE (M.) (X967-68).- Rapport de fonctionnement du Laboratoire
national de 1'Elevage et de Recherches vétérinaires de
Dakar-H=.

13
2/ - MALADIES A MYCOPLASMES ET MALADIES MICROBIENNES
PERIPNEGJMONIE BWINE
La peripneumonie bovine est une maladie infectieuse, contagieuse
des bovidés, intéressant le tissu pulmonaire et les plèvres, due à Mycoplasma
mycoides, Aucune guérison bactériologique totale n'est réalisable. Les ani-
maux convalescents se transforment en porteurs chroniques et entretiennent
de ce fait, la maladie au sein des troupeaux.
Les pertes économiques que cette affection entra?ne sont considé-
rables. Elles tiennent principalement aux taux élevés de morbidité et de mor-
talité de la maladie. De plus, la péripneumonie bovine apporte une entrave
à la commercialisation du bétail à la suite des mises en quarantaine des
troupeaux où des cas sont apparus. Elle constitue également un facteur li-
mitant au développement de latraction animale.
Dans la zone du Fleuve, la zone mauritanienne est plus particu-
lièrement infectée et des foyers périodiques se déclarent en zone sénégalaise
à l'occasion des mouvements nord-sud des troupeaux (en 1966 : 14 foyers ont
été recensés sur la rive sénégalaise; depuis cette date, le nombre à fortement
diminué grâce aux campagnes annuelles de vaccination). Les problèmes que po-
sent la péripneumonie bovine ne peuvent trouver de solution que dans des ac-
tions conjointes inter-états.
Le diagnostic des cas cliniques déclarés et l'examen necropsique
des animaux morts n'offrent guère de difficulté pour l'éleveur et les agents
qualifiés du Service de 1'Elevage.
Il en va tout autrement de la détection
des bovins en incubation, des contami& et des porteurs chroniques. Pour ces
derniers, les méthodes de laboratoire réalisables dans certaines conditions
sur le terrain, permettent de lever les doutes. Ces techniques dans le sérum
des animauxszpects,
plus rarement dans celle de l'cantigène circulant. Elles
font appel à l'agglutination sur lame ou en tubes, l'hémagglutination indi-
recte, la précipitation, la précipita-diffusion en gélose, la déviation du
complément.
La prophylaxie sanitaire n'est pas toujours d'application facile
dans les conditions qui prévalent sur le terrain. Elle comporte : la surveil-
lente des troupeaux qui pénètrent dans le pays (mouvements de bétail de la
Mauritanie vers le Sénégal) avec vaccination obligatoire avant le franchisse-
ment de la frontiére et, si possible, mise en observation dans des zones de
quarantaine, le dépistage précoce des foyers, l'abattage de tous les cas cli-
niques, l'isolement des contaminés et des animaux compris dans le périmètre
d'infection,
La prophylaxie médicale, par la vaccination, est d'application plus
aisée. D~ans la zone du Fleuve, l'unique présence du zébu, peu sensible à
l'inoculation sous-cutanée de souchss vaccinales relativement virulentes
annule pratiquement les risques de réactions locales post-vaccinales. Il en
irait tout autrement avec les taurins et les métis-taurins beaucoup plus
sensibles.
Les opérations de vaccination sont actuellement facilitées par
l'existence des vaccins lyophilisés qui permettent une conservation à la
température du frigidaire de plusieurs mois. Les anciens vaccins de culture
devaient être utilisés beacoup plus rapidement (3 à 4 semaines après la
fabrication).
. . / .*

14
Au cours des trois dernières années, deux vaccins anti-péripneu-
moniques lyophilisés ont été utilisés en grandes quantités dans les régions
d'élevage bordant le Fleuve Sénégal, Ce sont :
- l'ovo-vaccin péripneumonique prépar à partir de la souche T3 (nom de
code Periav).
- le vaccin lyophilisé Tl, p re'p aré à partir de la souche Tl au 44ème pas-
sage (nom de code Tl lyophilisé).
Une série d'expériences destin&es à apprécier la valeur de l'im-
munité conférée par ce vaccin ont eu lieu au Laboratoire de Dakar au cours
des années 1968 et 1969 (expkriences contacts de type australien mettant
en présence des animaux vaccinés et des animaux témoins non vaccinés avec
des animaux rendus expérimentalement infectants par intubation intra-bron-
chique). Cette expérimentation a révélé que les animaux vaccinés avec Tl
lyophilisé présentaient, un an après la vaccination, une immunité absolue
et que, 18 mois après la vaccination, l'immunité était encore parfaite pour
un pourcentage important des animaux testés (8 sur lO),
Au cours des années 1.966, 1967 et 1968, le nombre des immunisat.:ons
dans la région du Fleuve fut le suivant (statistiques du Service de lIElevage
du Sénégal) :
1966 z 495.080
1967 : 395.632
1968 : 536.502
Actuellement, le Laboratoire de Dakar étudie la valeur de l'immunité
que conféreraient un vaccin mixte peste bovine - péripneumonie bovine (souche
de culture cellulaire RP OK DK 99 - Tl streptomycine-résistant). Si les ré-
sultats se montrent favorables, ce vaccin sera diffusé au cours de l'année
1971.
Références
ORUE (J.) & MEXYERY (G,) .- Note sur la vaccination intradermique
contre la péripneumonie contagieuse bovine.
Bull.Acad.vét.,
1960,~, 412-413.
IJIEMERY (G.) & ORUE (J.).- La péripneumonie bovine, Etude et mise
au point de l'ovo-vaccin anti-péripneumonique.
Rev.Elev.Méd.vét.Pays trop,, 1961, 14 (4), 393-403.
-
DOUTRE (M.P.).- Valeur de l'immunité conférée par deux vaccins
lyophilisés, préparés à l'aide des souches KH3J et Tl.
XXXVIIéme session générale du Comité de l'OIE, Paris, 1969.
DOUTRE (M.P.) jt CHAMIBON (J.) .- Valeur de l'immunité conférée par
un vaccin anti-péripnwmonique lyophilisé, préparé à l'aide
de la souche Tl.
Rev.Elev.Méd,vet,Pays
trop,, à para2tre en 1970.
.* / . .

BOTULISME DES HEZFBIVORES
Le botulisme des herbivores du Nord du Sénégal se prdsente comme
une toxi-infection ou une intoxication véritable due à la toxine de Clos-
tridium botulinum type C beta (le type D a été rencontré une fois lors de
la pollution d'un puits par un cadavre de chat dans la région de Diourbel),
L'affection apparalt comme une conséquence des troubles nutrition-
nels qualitatifs et quantitatifs (carences, hypophosphorose) dont souffrent
les animaux au cours des derniers mois de la saison skche. Le développement
de la maladie résulte indirectement de la sédentarisation des éleveurs autour
des forages profonds, construits dans le Ferlo au cours des deux décennies
écoulées, avec dégradation concomittante du p^aturage.
L'étio-pathogénie
s'inscrit dans la succession suivante :
Sédentarisation des nomades
Appauvrissement du pâturage
absorption de spores
botuliques
(toxi-infection)
Troubles nutritionnels
pica
( carences, hypophosphorose)
ostéophagie
botulisme
absorption de toxine (intoxication)
botulique sur un cadavre frais,
Les bovins paient le plus lourd tribut à la maladie qui, actuelle-
ment est en pleine extension (1967, 1968 et 1969).
Les équins, les ovins et les caprins sont également atteints, de
même les volailles dans les campements et certaines espèces d'oiseaux sauvages.
Toute la zone sylvo-pastorale du Ferlo est touchée, ainsi qu'une frac-
tion importante du Sud de la Mauritanie (Nord-est de Kaédi). L'affection inté-
resse la région du fleuve dans le Walo et le Nord du Fouta sénégalais (région
de Matam et de Podor). En fin de saison sèche, de nombreux troupeaux du Ferlo
viennent chercher des pâturages nouveaux dans la vallée du Sénégal, des cada-
vres botuliques sont abandonnes, qui créent de nouveaux foyers de contamina-
tion.
De plus, on assiste actuellement à une migration partielle d'éle-
veurs peulhs du Ferlo vers le sud de la Mauritanie. Ces déplacements favori-
sent la diffusion de la maladie dans des zones jusqu'alors indemnes situées
au nord du fleuve,
Les mesures prophylactiques mettent en oeuvre la supplémentation
minérale, au stade actuel de la prévulgarisation, et l'emploi d'une an;:koxine
botulique de type C préparée au Laboratoire vétérinaire de Dakar selon la
technique de M. Sterne et L.M.Wentzel.
D~ans la région du Fleuve, en 1967, 70.622 irisations ont été
effectuées; en 1968, 97.190.
Références
CALVET (H.), PICART (P,), DCUTRTX (M.P.) & CHAMBRON (J.).- Aphospho-
rose et botulisme au Sénégal.
Rev.Elev.Méd,vét.Pays
trop., 1965, l8, (3), 249-282.
DOUTRE (M.P.) & CHAMPBON (J.).- Le botulisme des ruminants et des
équidés au Sénégal.
Rev.Elev.Méd,vét.Pays
trop., 1966, l.& (4), 495-510.
DOTJTRE (M.P.) .- Le botulisme anir~::>?'au Sénégal,
Bull.Off.Int.Epiz.,
1967, 3, (11-12), 1497~1515.

16
S'I!F43PToTHRICOSE
CUTANtZE
La streptothricose cutanée des bovins est une affection causee par
Dermatophilus congolensis. La morbidité demeure assez faible et la mortalitd
peu importante sur l'ensemble du cheptel, mais on enregïstre de grandes va-
riations d'une population à l'autre. La maladie apparalt au cours de la sai--
son des pluies et les fortes pluviosités jouent le rôle de facteur déclen-
chant. La prophylaxie médicale par la vaccination s'est révélée illusoire,
par contre le traitement par l'association pénicilline-streptomycine à haute
dose (Combiotic Pfizer) donne de bons résultats. Toutefois, les rechutes
demeurent toujours possibles.
Les statistiques du Service de lIElevage enregistrent des cas
sporadiques de streptothricose dans la vallée du Fleuve.
Références
MEMERY (G.) & THLERY (G.).- La streptothricose cutande. 1. Etude
de la maladie naturelle et expérimentale des bovins.
Rev.Elev,MQd.vét.Pays
trop., 1960, 13 (2-3), 123-142,
-
î43ME'BY (G.).- La streptothricose cutanée. II. Sur quelques cas
spontanés chez les caprins dans la région de Dakar.
Rev.Elev.Méd.vét.Pays
trop., 1960, Q (2-3), 143-153.
MEMERY (G.).- La strcptothricose cut~znée. III. Dactériologie.
Rev.Elev.Méd.vét.Pays
trop., 1961, >l (2), 141-153.
THIERY (G.) & i"EDERY (G.).- La streptothricose cutanée. IV.
Etiologie - traitement - prophylaxie.
Rev.Elcv.Méd.vét.Pays
trop., 1961, 14 (4), 413-427.
-
MEICERY (G.) & MEMERY (L.),- La streptothricose cutanée. V. Note
sur le pouvoir pathogène du micro-organisme de la strepto-
thricose bovine.
Rev.Elev,Méd.vét.Pays
trop,, 1962, 11, (l), 5-g.
PERFBAU (P.) & CHAMBRON (J.).- Immunologie de la streptothricose
cutanée des bovins.
Rev.Elev.Méd.vét.Pays
trop., 1966, Q (3>, 263-274.
mNcou (J.M.).- Traitement de la streptothricose bovine par une
injection unique d'antibiotiques & haute dose.
Rev.Elev.Méd,vét.Pays
trop., 1969, 22 (l), 33-40.
-
l /
. . .

17
PAS'DXJRELLOSE BOVINE
La pasteurellose bovine tropicale ou septicémie hémorragique est
une maladie infectieuse due à Pasteurella multocida, L'affection sévit uni-
quement pendant les mois pluvieux. Le type du germe en cause a été déter-
miné (type E).
Le vaccin formolé, aluné, préparé au Laboratoire de Dakar (cul-
ture dense, méthode de Sterne) assure une immunité d'aumoins un an. En 1967,
dans la région du Fleuve, 86,421 immunisations ont été effectuées, en 1968,
31.243.
Références
PERREAU (P.),- La septicémie hémorragique des bovidés dans le
Centre Afrique. Utilisation d'un vaccin formol& prd-cipité
par l'alun.
Rev.Elev.Méd.vét.Pays
trop., 1960, ILJ (l), 27-42.
PERREAU (P.).- Contribution à l'étude immunologique de Pasteurella
multocida. Existence et importance d'un nouveau type, agent
de la septicémie hémorragique des bovidés africains.
Rev.Elev.Méd.vét.Pays
trop., 1.961, 14 (3), 245-256.
-
PERREAU (P,>.- La culture dense de Pasteurella multocida, méthode
de choix pour la production du vaccin contre la pasteurel-
lose bovine.
Rev.Elev.Méd.vét.Pays
trop., 1961,g (2), 133-140.
CX-URBON EWXERIDIEN
Le charbon bactéridien est une maladie infectieuse, tellurique,
d'allure septicémique due à Bacillus anthracis.
Des cas sporadiques sont rencontrés drans la vall&du Fleuve,
Un vaccin classique est préparé au Laboratoire de Dakar (souche
Sterne).
CHAmN SYMPTOMATIQUE
Le charbon symptomatique est une maladie infectieuse, tellurique,
igalement d'allure septicémique due i Clostridium chauvei.

1.8
Le vaccin produit par le Laboratoire de Dakar est preparé à par-
tir de souches isolées au Sénégal. Le nombre des immunisations effectuées
dans la région du Fleuve au cours des dernières années se répartit de la
façon suivante :
1966 : 65.024
1967 : 52.716
1968 : 4g.124
V
PNEXJMOPATHIES DES PETITS RUMINANTS
Les pneumopathies des petits ruminants sont actuellement en cours
d'étude au Laboratoire de Dakar. Elles apparaissent presque exclusivement
pendant les mois froids de l'année, période pendant laquelle les différences
enregistrées entre les températures diurne et nocturne sont particuliérement
importantes. On note alors une très forte mortalité, chez les caprins princi-
paiement. Jusqu'à ce jour, différents germes ont été isolés : Pasteurella
multocida (type D), Escherichia coli, Mycoplasma SP., etc...
La mise a l'abri la nuit, pendant la saison froide, des troupeaux
à l'intérieur de bergeries sommaires devrait diminuer la fréquence de ces
accidents dos essentiellement au froid et à ses répercussions sur l'orga-
nisme.
Un vaccin aluné, préparé à partir de Pasteurella multocida type D
est produit par le Laboratoire de Dakar,
ERUCELLOSE
La brucellose due à Brucella abortus, B.melitensüs ou B.suis est
une maladie infectieuse, contagieuse, qui atteint de nombreuses espèces ani-
males et peut être transmise à l'homme (zoonose). Cliniquement, elle est
caractérisée essentiellement par des avortements à répétition chez les fe-
melles des orchites chez les mâles, des troubles articulaires dans les deux
sexes. La trnnsmission à l'homme se fait soit par contact avec une femelle
infectée au moment de l'avortement, soit par ingestion de lait ou de laitages
provenant d'une vache ou d'une chèvre malade. Chez l‘homme, la maladie est
souvent confondue avec d'autres affections fébricitantes très courantes (palu-
b
disme). La guérison est souvent longue, les séquelles peuvent %tre graves.
L'existence de cette zoonose est préoccupante par les pertes économiques
qu'elle occasionne dans les troupeaux (avortements) et par son incidence sur
la santé humaine,
. ./ . .

A l'occasion d'une enqu&e conduite sur l'ensemble du Sénégal en 1962,
la brucellose bovine a é-k? diagnostiquée dans la région du Fleuve. Sur les 27
analyses pratiquées sur des laits de grand mélange, par la méthode dite de
l'anneau, 15 sent positives. Dans les arrondissements de Saint-Louis et de Pc-
dor, 15 des 21 troupeaux testés, groupcant 847 têtes, sont reconnus infectes;
les 0 autres sont suspects.
Pour lutter contre la maladie, deux vaccins sont recommandés et don-
nent des résultats satisfaisants. L'un utilisant la souche B 19 est présenté
sous forme vivante et lyophilisée. L'autre utilise la souche 45/20 réputée
non agglutinogène; il est présenté sous forme tuée, en excipient huileux.
La vaccination doit être completée par des mesures de prophylaxie
sanitaire, en pCarticulier l'élimination des femelles qui avortent, source de
contagion et de dissémination de la maladie pour les espèces animales et
l'homme.
Références
CHAmON (J.).- "La brucellose bovine au Sénégal".
Rev.Elev.Méd.vét.Pays
trop., 196, (1), l8, 19-38.
TUEERCULOSE
C'est une maladie infectieuse, contagieuse, due à Mycobacterium
tuberculosis et bovis, qui atteint toutes les espèces animales domestiques
et peut ^etre twnsmise à l'homme. Les manifestations cliniques sont très
variées, la trcansmission se fait principalement par voie orale et p<ar
ingestion.
Au Sénégal, la maladie semble pratiquement inexistante chez le bétail
de race locale, ainsi que l'a montre une enquête étalée sur 10 ans, basée sur
des statistiques d'abattoir et des sondages par intra-dermo-tuberculination,
Toutes les lksions d'apparence tuberculeuse sont dues en réalité, à l'action
de Nocardia farcinica (nocardiose ou farcin du boeuf). Par contre, des cas
de tuberculose v&itable ont été diagnostiqués sur des bovins d'importation
et des porcs.
Références
ORUE (J.) & CXQIERON (J.).- "Rapport sur les tuberculoses animales
dans divers états de l'Afrique noire d'expression française
et leur incidence éventuelle sur la santé humaine".
VI0 Journées médicales de Dakar - janvier 1969.
MORNET (P.),- "La tuberculose animale en Afrique occidentale fran-
çaise", Bull.Serv.Elev.Ind.Anim.
A.O.F., 1952, 2, (1),7-24.
. /
. . .

20
NOCARDIOSE DU BOEUF
Appelée également f=arcin, cette maladie infectieuse, due à Nocardin
farcinica, sévit chez les bovins. Elle est caractérisée par des abcès multi-
ples au niveau des gnwglions et l'inflammation du système lymphatique afférent.
La maladie existe dans la région du Fleuve. Le nombre de cas diagnostiqués
reste cependant peu important et les pertes économiques sont très réduites.
L'importance de cette maladie vient de ce qu'elle est le plus sou-
vent confondue avec la tuberculose. Les lésions nécroscopiques sont identiques
et seul un examen microscopique peut établir un diagnostic différentiel.
Aucun traitement efficace n'est encore connu à ce jour.
Références
MEMERY (G.), MORNET (P,) & CAMARA (A.).- Premiers cas authentiques
de farcin du boeuf en A.O.F.
Rev.Elev.Méd.vét.Pays
trop., 1958, 11 (l), 1.1-1.6.
,. / l .

21
3/ - MALADIES PARASITAIRES
PRINCIPALES HfW'lINTHIASES DES ANIMAUX DWJJZSTIQUES DE LA REGION DU FLEWE
SENEGAL
.
Les maladies parasitaires à helminthes affectent très gravement
les animaux domestiques dans la région du Fleuve, Les malades sont tr&s
amaigris et dans les cas graves, on constate souvent un taux de mortalité
Y
élevé, notamment chez les jeunes.
Les enquêtes effectuées dans
cette région par le laboratoire
d'helminthologie (Cf. "&férencos") ont permis de préciser la nature spéci-
fique du parasitisme et sa répartition gdographique, compte tenu de la struc-
ture du terrain et notamment de l'hydrographie.
Principales helminthiases mises en évidence
Affections à nématodes c anguillulose (Strongyloides sp.), coopériose
(Cooperia SP.), bunostomose (Dunostomum SP.) haemonchose (Haemonchus SP.),
oesophagostomose (Oesophr. ~gos~~ tricfiocéphalose (Trichuris SP,),
sétariose (Setaria sp.).
Affections à trématodes : distomatose (Fasciola SP.), bilharziose (Schis-
tosoma SP.), paramphistomose (Paramphistomum SP], gastrothylacose (Car-
myerfus SP.), gastrodiscose (Gastrodiscus SP.).
Affections à cestodes : monikziose (Moniezia SP.), stiléziose (Stilezia
SP), cysticercose (Cysticercus sp.).
Répartition géographique
Dans les régions les plus sèches, à points d'eau non pérenne (Ferlo,
vallée du Sénégal : Podor, I&tam, D&el); ce sont les affections parasitaires
à némntodes et à cestodes qui sont les plus fréquentes et les plus meurtrières.
Par contre, dans les régions où le réseau hydrographique est dense
et représenté par des cours d'eau permanents ou semi-permanents (Lac de Guiers)
ce sont les helminthiases a trématodes qui dominent (distometose et bilhar-
ziose).
Dans le Delta, le parasitisme à trématodes n'existe que dans la ré-
gion où l'an trouve des marigots permanents dont l'eau est douce. La construc-
tion de digues de retenue sur des bras du Fleuve Sénégal tel que le Lampsar
et le Kassak ont abouti au dessalement des eaux et par voie de conséquence,
a l'établissement de g%es à mollusques d'eau douce, hôtes intermédiaires des
affections à trématodes. Il est donc important de rappeler que la mise en
valeur d'une région p:ar un réseau d'irrigation est toujours susceptible d'a-
boutir à des résultats analogues. La construction et l'aménagement de b;trrn-
fw, cnnaux et rigoles d'irrigation pour la mise en culture de zones déjà
défrichées crée très souvent de nouveaux gftes à mollusques a partir de foyers
déjà existants qui peuvent amener une recrudescence des helminthinses à tré-
matodes de l'homme et des animaux domestiques.
,. / . .

22
Actions à entreprendre sur le terrain
Traitements périodiques de tous les troupeaux par anthelminthiques
associés et lutte contre les mollusques hfites intermédiaires par épandage de
molluscicides dans les @es à gastéropodes.
Principales rh érences
l- "Prospections parasitologiques effectuées dans la région du Lac de
Guiers et dans celle de la vallée du Fleuve Sénégal. Mai 1963”.
in : Rapport sur le fonctionnement pour l'année 1963.
zb.Nat.Elev.Rech.vét.Dakar.
p. 98-105.
2 - GRETILLAT (S.) & VASSILIADES (G.) (1965).- "Rapport sur une mission
effectuée dans le delta du fleuve Sénégal du 10 au 15 mai 1965”.
Texte ronéotypé 10 pages.
Lab.Nat,Elev.Rech.vét.Dakar.
3- "Répartition géographique des principales maladies parasitaires au
Sénégal et importance de chacune d'entre elles par régions".
.
: Rapport sur le fonctionnement pour l'année 1965.
~b.Nat.Elev.Rech.vét.Dakar,
p. 88-91.
4 - GRETILUT (S.) (lg6g).- "Les principales helminthiases des animaux
domestiques au Sénégal". Texte ronéotypé, 46 pages.
Lab.Nat.Elev.Rech,vét.Dakar
(Dépôt légal n"76340, Dakar, avril 1969).
CCCCIDIOSE INTESTINALE DES RUMINANTS DOMESTIQUES DANS l& REGION DU ~TJVE
SENEGAL
Dans cette région, tous les animaux sont porteurs de nombreuses
espèces de coccidies (Eimeria SP.) d'ailleurs très souvent associées chez
un même hôte à des helminthes constituant ainsi un état de polyparasitisme
chronique.
Chez les petits ruminants notamment, ce parasitisme entrafne chaque
année de nombreux cas de mortalité principalement dans les grands centres de
commercialisation du bétail (Matam, Dara, Bakel, Kébémer, etc...) où le taux
de mortalité atteint prarfois 50 p.100.
Du point de vue épizootiologique, la coccidiose dans cette région
est caractérisée par un parasitisme coccidien généralement très élevé associé
à un parasitisme à helminthes également important. L'action pathogène de ce
complexe parasitaire est le résultat de très mauvaises conditions climatiques
et alimentaires, et notamment l'alternance d'une très longue saison séche
(sous-alimentation et malnutrition) et d'une saison humide favorisant la brus-
que prolifération des parasites gastro-intestinaux.
. ./ . .

23
Actions à entreprendre sur le terrain
Traitements périodiques de tous les troupeaux conjointement aux
traitements des helminthiases, l'association 'helminthes - coccidies' cons-
tituant une entité parasitaire chronique dans la région du Fleuve.
Principales références
1 - VASSILIADES (G.) (lg6g).- "La coccidiose intestinale des ruminants
domestiques au Sénégal. Epidémiologie, répartition géographique, im-
portance économique".
Rev.Elev.Med.vdt.Pays
trop., 2;- (l), 47-53.
2 - GRETILLAT (S.) & VASSILIADES (G.) (1965).- "Rapport sur une mission
effectuée dans le Delta du Fleuve Sénégal du 10 au 15 mai 1965”.
Texte ronéotypé, 10 pages.
Lab.Nat.Elev.Rech,vét.DLakar.
TRICHINOSE DES ANIMAUX SAUVAGES DANS LA RFGION DU DFLTA DU FIJXWE SENEGAL
Dans la région du delta existe et se maintient sur phacochéres et
t
sur chacals, une souche de Trichinella spiralis très pathogène pour les pri-
mates et l'homme en particulier.
Chez le porc domestique, la présence de Trichineila spiralis n'a
pas encore été mise en évidence au Sénégal, mais il convient d' &tre vigilant
dans le cas où l'on envisagerait l'introduction de l'élevage du porc dans la
région du Fleuve, la transmission expérimentale de la trichinose au porc ayant
été réalisée avec succès au laboratoire d'helminthologie.
Chez l'homme, la consommation de chair de phacochère en provenance
de la rggion du Delta, sous forme de jambon cru, salé ou fumé, représente un
danger certain, 6 à 10 p.100 de cette viande devant Eltre considérée comme
trichinée.
Action entreprise
Contrôle des viandes de phacocheres abattus dans la région du Fleuve
par examens trichinoscopiques au laboratoire d'helminthologie.
Principales références
l- GRBTILLAT (S.) & VASSILIADES (G.).- "Présence de Trichinella spiralis
(tien, 1835) chez les carnivores et suidés sauvages de la région du
Delta du Fleuve Sénégal". C.R.Acad,Sc.Paris, sér.D, t.264, 1297-1300.
2 - GRETILLAT (S,) & VASSJXJ.ADES (G.) flg68).- "Particularités biologiques
de la souche ouest-africaine de Trichinella spiralis (Owen, 1835).
Réceptivité et sensibilité de quelques mammifères domestiques et sau-
vages". Rev.Elev.Méd.vét.Pa.ys trop; 21 (l), 85-99.
-
3- GFBTILLAT (S.) & VASSILIADES (G.) (1968).- "La trichinose expérimentale
du singe (souche ouest-africaine de Trichinella spiralis (Owen, 1835).
E!ull.Soc.Path.exot., 61 (2), 246-251.
-

24
PRINCIPALES PROTOZOOSES SANGUINES
La trypanosomiase est une des protozooses les plus importantes dans
la région du Fleuve. S'il n'y a pas de glossines dans cette région, par contre
y sont nombreuses des espèces de diptères qui assurent sa transmission méca-
nique, Trypanosoma viwax et Tryp‘anosomn evansi, qui admettent une propagation
par transmission mécanique d‘ans les régions sans glossines, sont assez fré-
quentes le long du Fleuve. La première espèce parasite les bovins et les che-
vaux, la seconde les dromadaires le plus souvent, mais aussi les chevaux.
Outre la trypanosomiase, il y a lieu de tenir compte de protozooses
transmises par les tiques, maladies de gravité relative ici, liées qu'elles
sont à l'état physiologique des animaux élevés et à l'hygiène dans l'élevage.
IMPORTANCE LOCALE DES PARASITES EN CAUSE
Trypanosoma vivax est assez répandu d<ans la région du Fleuve. Des
enquQtes antérieures ont permis de le mettre en évidence autour de Saint-
Louis, au niveau du Lac de Guiers, à ROSSO, Dagana, Podor, Boghé, Kaédi, Matam,
Bakel et d'autres localités secondaires. On ne peut pas dire que l'infection
est toujours contactée localement car le rôle de la transhumance n'est pas
négligeable. Il est certain qu'il y a épizootie et que celle-ci est entre-
tenue par transmission mécanique, De ce fait, l'épizootiologie de la trypa-
nosomiase par T,vivax a ses particularités : fréquence saisonnière liée â
l'augmentation du nombre de diptères vulnérants (saison chaude et pluvieuse)
et gravité provisoire tenant à la sous-nutrition et aux carences de saison
sèche.
T,vivax est liée à l'aire d'élevage du zébu. Les bovins du Fleuve
manifestent à son égard une sensibilité qui conduit à des pertes difficiles
à &Valuer en termes monétaires, mais certainement très importantes.
Trypanosoma evansi, dont la fréquence est tributaire de l'élevage
du dromadaire, cause chez le cheval une maladie généralement grave. L'impor-
tance du parasite tient au nombre de chevaux élevés (17.000 dans le district
de Matam, selon les statistiques de 1966 du Service de 1'Elevage).
Les diptères qui assurent localement la transmission des deux es-
pèces de trypanosomes sont très divers. Il faut citer en particulier des
Stomoxyinae (Stomoxys calcitrans et S.nigra), des Hm (Hippobosca
camelia) et des T&anidae assez nombreux.
Autour de B&el, les animaux hébergent quelquefois T.congolense.
Pour la partie du Fleuve située au sud de cette ville, il y a lieu de men-
tionner l'infection des animaux par T.congolense et T.brucei en plus de
T.vivax car nous sommes dans l'aire des glossines.
Les maladies transmises par les tiques et qui méritent attention
sont les babésioses au sens large et les rickettsioses. Les premières n'en-
trafinent pas par elles-mêmes de maladie grave chez les bovins mais peuvent
compliquer d'autres @fections. Les rickettsioses sont meurtrières pour l'ani-
mal importé ou pour les bovins d'élite bien nourris.
Les tiques qui transmettent ces maladies sont celles d'habitat semi-
désertique ou sahélien : genres Hyalomma et Ornithodoros surtout, mais aussi
Amblyomma variegatum, Boophilus decoloratus et Rhipicephalus spp,

25
DISTRI3UTION G?JOGRAPHIQUE
Il n'y a pas lieu de préciser la localisation géographique des
maladies indiquées crw elles sont partout dans la vallée du Fleuve, Il
existe seulement des particularités écologiques locales qui favorisent tel
vecteur plutôt que tel autre et d'ailleurs ce sont les variations clima-
tiques qui sont déterminantes dans la fréquence numérique des vecteurs,
Références
MOREL (P.C.).- Les protozooses des canimaux domestiques au Sén&gal
et dans l'Ouest africain. Ronéotypé, Laboratoire
de 1'Elevage.
MORJ3L (P.C.) (1958).- Les tiques des animaa domestiques de l'Afri-
que Occidentale Française.
Rev.Elev.Méd.vét.Pays trop., Il, (2), 153-189.
MOREL O?*c. > (1962).- Entomologie. Rapport de fonctionnement
du Laboratoire de Recherches vétérinaires Dakar.
MORNET (P.) (1955).- Les hématozooses animales et la carence
proténique des populations humaines.
Rev.Elev.Méd.vét.Pays trop,, 6 : 2-3, 277.
MORNET (P.) (1953).- Carte de répartition des trypanosomes pa-
thogènes des animaux domestiques en Afrique occi-
dent~ale française.
Dull.Soc.Pathol.exot., 5, 3, 308-311.
TOURE (S.M.).- Entomologie-Protozoologie. Rapports annuels,
Laboratoire Recherches vétérinaires 1966,67 et 68.

26
Au terme de ce bilan, on peut déjà noter que toutes les maladies
ne sont pas également meurtrières et que si dans certains cas, il est pos-
sible de mettre en oeuvre des campagnes (de lu?te et de prophykaxie,dans
d'autres cas, ces campagnes ne peuvent être mises en oeuvre qu'après une
enquête préalable, indispensable en particulier pour les affections para-
sitaires.
Parmi les maladies infectieuses, le fait pathologique dominant
pour cette région est la péripneumonie. Aucune action pastorale ne peut être
,
envisagee dans le fleuve WX:.T une campagne conjointe de vaccination intéres-
sant le Sénégal et la Mauritanie et, étendue très largement de part et d'au-
de la frontière. Les autres maladies due s à des bactéries ou des virus sont
moins importantsssur le plan pathologique pour diverses raisons :
1) Elles ont bénéficié des campagnes annuelles de vaccination mises en
oeuvre depuis de nombreuses années par les Services de 1'Elevage.
C'est le cas surtout de la peste bovine qui en plus des campagnes
annuelles, a profité ces dernières années de la campagne conjointe de
prophylaxie financée par une importante aide extérieure.
2) Elles existent à l'état sporadique et se manifestent sous la forme
d'épizooties plus ou moins graves selon les zones et les conditions de
l'élevage. C'est le cas de la brucellose, de la streptothricose, de
la tuberculose, du botulisme et de la peste des petits ruminants.
3) Elles sont encore méconnues mais la preuve de leur existence résulte
d'examens sérologiques systématiques. C'est le cas des maladies pes-
tiformes.
(Maladie des muqueuses, Parainfluenza et Rhinotrachéite).
Parmi les maladies parasitaires, le complexe helminthiase-cocci-
diose domine nettement tout le groupe avec une prépondérance des helminthiases
à nématodes dans les régions sèches, et des helminthiases à trématodes dans
les zones abondamment irriguées. On peut affirmer que sans la mise sur pied
d'une lutte systématique contre ces parasites, il n'est pas possible d'orga-
niser une action pastorale economiquement rentable dans la région du Fleuve.
Les autres affections parasitaires sont moins meurtrières pour les
animaux domestiques vivant dcans cette région, soit qu'il y ait une sorte
d'ac?cGUtUmanCe et d'équilibre entre l'hôte et le parasite, soit que tous
les facteurs écologiques favorables ne soient pas réunis. Mais il n'est pas
impossible que lors de l'introduction de races sensibles, l'équilibre soit
rompu en faveur du parasite.
En conséquence, on peut envisager le plan d'action suivant :
1) Maladies infectieuses o mise en oeuvre d'une campagne conjointe de
prophylaxie contre la péripneumonie, enqu@te et contr^ole des autres
affections.
2) Maladies parasitaires : enqu&e sur l'incidence du parasitisme helmin-
tho-coccidien et mise sur pied d'un plan de lutte,
Enqu%tes complémentaires sur les autres parasitoses.
Ce plan d'action est developpé dans les pages ci-dessous :
. ./ . .

27
B- PROPOSITIONS CONCERNANT La PROPHYLaXIE DU UETAIL
1/ - MALADIES INFEZCTIEUSES
CAMPAGNE CONJOINTE SENEGAL-MAURITANIE DE VACCINATION CONTRE LA PERIPNEUMONIE
BOVINE DANS LA REGION DU FLEUVE SENEGAL
Cette action doit s'effectuer sous certaines conditions D
- Utilisation systématique du vaccin lyophilis8 Tl.
- Extension pendent une durée d'au moins cinq ans.
- En Mauritanie, la campagne doit s'étendre loin vers le Nord, en dépas-
sant largement la zone de la vallée du Fleuve; les mouvements de bovins
vers le Sud étant de pratique courante.
- Les animaux malades doivent être abattus.
- le contrôle du passage a la frontikre des troupeaux doit être renforcé.
ETUDESA EFFECTUER SURLE TERRAIN
EWCELLOSE
Enqu&te sérclogique sur les bovins, ovins, caprins destinée à
dd-finir l'importance de la maladie dans la vallée du Fleuve. Cetteenquête
devra faire appel aux réactions suivantes :
- agglutination en tubes,
- déviation du complément,
- réaction de Coombs,
- isolements et typage des souches en cause,
- contrôle des laits de mélange dans les centres laitiers
par la méthode dite de '?.'anneau" en utilisant un antigène
coloré.
PNEUMOPATHIES DES PETITS RUMINANTS
Pendant la saison froide, recherche dans les campements des trou-
peaux infectés, récolte de prélèvements, isolement des agents en cause
(bactéries, mycoplasmes, virus).
Essais de reproduction expérimentale de la maladie.
BOTULISME Au cours de la seconde moitié de la saison sèche, recherche de
foyers de botulisme. Abattage de malades en état de toxi-infection, recueil
de prél&vements. Isolement et typage des souches.
. ./ .*

28
PESTE UOVINE
Vérifier sur un échantillonnage de sérums si le nombre des animaux
immunisés contre la peste bovine reste voisin de 80 p.100.
14ALADIES PESTIFORWS
Vérifier si les pourcentages d'animaux résistants sont identiques
à ceux reconnus en 1968.
PESTE DES PETITS RUMINANTS
Etudier la sensibilité des petits ruminants de la région à la
PPR et prévoir une éventuelle campagne de vaccination,
Enqu%te épidémiologique sur l'existence de la heartwater.
RICKETTSIOSES
Enqu&te épidémiologique et étude de la sensibilité des animaux.
2/ - MALADIES PARASITAIRES
ETUDES A EFFECTURR SUR LE TERRAIN
HELiJ'IINTHIASES & COCCIDIOSES
EVALUATION DE L'INCIDENCE DU PARASITISMl3 SUR LE BETAIL
L'identité spécifique des parasites du bétail dans le delta du
Sénégal et le bas de la vallée est connue. Dans certainessituations, le rôle
qui revient a ces parasites dans le mauvais état des troupeaux a pu %tre
déterminé, c'est-à-dire leur pouvoir pathogène dans le déclenchement des
diverses parasitoses, concurremment aux autres causes de mauvais entretien
sanitaire et nutritionnel.
Ce qu'il importe donc d'évaluer, ce sont les pourcentages d'impor-
tation par les parasites des diverses populations bovines distribuées du
Delta du Sénégal et le bas de sa vallée, et d'obtenir des valeurs chiffrées
du parasitisme selon les régions. Cette connaissance générale est préalable
à tout plan de lutte. La méthode d'étude la plus convenable est l'examen
coproscopique, pratiqué sur un grand nombre de prélèvements.
. /
. . .

29
Une enquQte sur l'incidence du parasitisme du cheptel sénégalais,
basée sur cette méthode, fait partie du programme de travail du service
d'helminthologie du Laboratoire de Recherches vétérinaires de Hann, pour
l'année en cours et les années prochaines, Les prospections pour la région
du Fleuve sont prévues pour 1971. D'après les sondages déjà effectués, qui
ont permis d'établir les grandes lignes des maladies parasitaires à helmin-
thes dCans les pages qui précèdent, il faut s'attendre à ce que l'on constate
une grande fréquence des divers parasites cités, et la grande importance
des parasitoses consécutives dans la pathologie et le mauvais état du bétail.
La région du Fleuve sera donc une zone où des campagnes de prophy-
laxie Cantiparasitaîre par les anthelminthiques semblent devoir '&re néces-
saires, dCan+s tout programme d'amélioration de l'élevage.
Les connaissances préalables à de telles campagnes seront donc ac-
quises fin 1971. S'il y avait plus grande urgence dans l'obtention de ces
rémltats, il faudrait alors prévoir un programme spécial d'enqu&te sur des
bases de fonctionnement particulières.
Pl=an général de travail& pr&oir sur le terrain
- visite des troupeaux pour évaluer l'état général et sanitaire des
animaux. Nature des terrains de parcours; conditions d'abreuvement et d'ali-
mentation; nature des points d'eau.
- prélkvements d'excréments chez les animaux les plus amaigris et pré-
sentant des troubles gastro-intestinaux, pour examens coprologiques.
- récolte d'helminthes à localisation externe (oeil : Thelazîa SP.)
- autopsies d'animaux
.
- prélèvements effectués dans les abattoirs T&aux.
Au Laboratoire
- examens coprologiques et détermination des oeufs d'helminthes mis
en évidence.
- détermination des helmînthes récoltés.
- compte rendu des résultats obtenus.
. /
. . .

PROTOZOOSES SANGUINES
Pour améliorer l'elevage dans la vallée du fluuve Sénégal, la
lutte contre les protozooses sanguines fait partie des actions à mener. Il
s'agira de traitement médical préventif et de prophylaxie par lutte contre
les vecteurs de ces maladies, On emploiera trypanocides et piroplasmicides
et les animaux seront soumis périodiquement à des insecticides. Ces opéra-
tions doivent faire l'objet d'une préparation minutieuse qui tiendra compte
des types d'élevage (en stabulation ou ambulatoire) et de leur situation
géographique, des drogues à utiliser, de la périodicité des traitements, du
prix de revient des interventions, du plan de commercialisation des =animaux,
etc...
La lutte contre les tiques dÿit se concevoir en fonction de l'im-
plantation de bains détiqueurs, de telle sorte que les troupeaux puissent
être traités chaque semaine pendant la saison des pluies. La plus difficile
est la décision du lieu d'implantation en fonction de la densité du bétail
et de la distance à parcourir pour se rendre au bain, qui vont conditionner
la rentabilité du système qui dépend des commodités d'accès des troupeaux
et de l'assiduité des éleveurs.
ACTIONS A ENTFBPRENDRE DANS LE DOMAINE DE LA PROPHYLAXIE MEDICALE
LUTTE ANTIMOLLUSQUES, PROPHYl%XIE DES MALADIES A TREMATODES
1) Destruction des mollusques d'eau douce par épandages contr6lés de
produits chimiques molluscicides actifs à des doses très faibles notamment
dans les marigots tributaires et afférents RU Lac de Guiers et dans les
mares d'eau artificielles consécutives a la construction de digues de rete-
nues et de barrages.
Quatre à cinq =années consécutives.
2) Lutte contre les adultes parasites par vermifugation des malades et
des porteurs chroniques.
. . /.L

LUTI'E CONTFE LES AFFECTIONS PAFîASITAIREB CASTRO-INTESTINALE3S
(HELMINTHES HDCCIDIES)
Il ne s'agit pas d'établir dès maintenant le protocole des trai-
tements antiparasitaires, mais seulement d'en indiquer les principes.
Les campagnes anthelminthiques à grande échelle doivent tenir
compte des divers groupes de vers à atteindre.
Les médications sont distinctes notamment en ce qui concerne les
nématodes, les tr&matodes et les cestodes. Ceux-ci 6tan-t relativement moins
importants au Sénégal que les deux autres peuvent être laissés de C"oté dans
un premier temps,
La lutte anthelminthique doit être conjuguée avec les traitements
anticoccidiens,
car les administrations anthelminthiques sont& causes
favorisant les coccidioses, compte tenu du fait qu'helminthes et coccidies
conjuguent ordinairement leurs effets pathogènes.
Or, si on peut espérer intervenir contre les vers à l'aide d'une
intervention
médicamenteuse;unique,
il ne peut en &tre de même contre les
coccidies, qui ne cèdent que par usage répété d'anticoccidiens dans la ration,
A titre indicatif, il serait déjà possible de proposer les interven-
.
tions suivantes D
a) Anthelminthiques
Un seul traitement à base de thiabendazole, actif contre les
nématodes, à la dose de 1 g par 10 kg d'animal vif; dans le cas de
présence de douves , il faut associer avec un tétrachlorure de car-
bone (2 ml par 50 kg) ou de l'éthol (8 g par kg).
b) Anticoccidiens
Mélange avec une ration complémentaire à la disposition du bétail
pendant la semaine qui suit le traitement anthelminthique; il pourra
s'agir de diverses sulfamides entérotropes ou de quinacrine.
. /
. . .

32
II - AMELIORATION DES PRODUCTIONS ANIMALES
PROPOSITIONS POUR UN PROGRAI%E DE PREVULGARISATION EN MATIERE
D'EIE'VAGE DANS LA VALLEE DU FLEUVE SENEGAL
A - INIRODUCTION
Ces propositions intéressent trois zones :
- la vallée proprement dite compris e entre Bakel et Richard-Tell, et me-
surant 400 km de long et 15 km de large.
- le delta qui s'étend approximativement de Richard-TO11 à Saint-Louis
sur une superficie d'environ 200.000 à 250,coo ha.
- la zone du Dieri longeant le fleuve de Richwd-Tell à Kanel.
La fertilité des sols surtout &ans le Oualo et les importants aménagements
agricoles réalisés actuellement dans le Delta donnent à cette région une
physionomie particulière, orientée essentiellement vers la production agri-
cole intensive. Malgré cette vocation, l'élevage correspond à une activité
non négligeable revêtant deux modes différents o
- l'élevage transhumant pratiqué par les Peulhs "Diéris' dont les troupeaux
utilisent comme terrains de parcours la bande de terre large d'au moins
25 km qui longe la vallée de Richard-TO11 à Kanel. Le fleuve et les nombreux
marigots de la vallée sont les seuls poïnts d'eau permanents qui rendent pos-
sible l'abreuvement du bétail en saison sèche deans cette zone.
L'intensification de la culture dans la vallée tendra à. réduire
ou à supprimer les incursions de ces troupeaux et à les maintenir en toute
saison loin du fleuve,
- l'élevage sédentaire pratiqué essentiellement pcar les Toucouleurs, et
par quelques peulhs sédentarisés (Peulhs Oualo); cet élevage est représenté
par un cheptel vivant dans chacune des agglomérations de la région, ou dis-
persé à l'intérieur du delta région, naturellement à vocation pastorale.
Ce cheptel pourra s'intégrer au développement g&-&ral de la région
à la condition de subir une mutation dans le sens d'une plus grande produc-
tivité.
En effet, le relèvement rapide du revenu des habitants, escompté
dans les projets du développement ne manquera pas de produire l'effet habi-
tuel sur l'hygiène alimentaire se traduisant par une augmentation de la con-
sommation des produits d'origine *animale : lait et viande. Ce renouveau de la
demande, l'abondance des sous-produits de l'industrie agricole et les possi-
bilités de faire de la culture fourragère doivent permettre le développement
de certaines formes d'élevage de, rente capables d'apporter des revenus supplé-
mentaires aux producteurs.
. ./ . .

33
Pour que l'élevage s'intègre et prospère dans les deux zones qui
nous intéressent (vallée du fleuve et Delta) certaines mutations sont indis-
pemables, qui sont liées essentiellement au fait que les espaces pâturables
seront réduits, et que la transhumance des troupeaux du "Diéri" dans le Oualo
sera de plus en plus difficile. Il conviendra donc D
1) de rationaliser la conduite et la composition du troupeau qui ne devra
compter que des srnimaux assurant une production, le reste du troupeau
devra être maintenu dans les savanes du Diéri où il sera nécessaire
d'implanter des points d'eau permanents pouvant assurer toute l'année
son abreuvement,
2) de récolter et mettre en réserve toutes les ressources fourragères et
tous les sous-produits disponibles pour l'alimentation animale, les
animaux devant &re pendant une longue p&iode de l'année entretenus
en stabulation.
3) de définir de façon précise par des essais d'application et suivant
les possibilités et les besoins, le type de production à entreprendre
en adaptant le mode d'élevage et d'alimentation le plus apte à pro-
mouvoir cette production.
Le lait, le travail, la viande constituant les spéculations zooteck;
niques à développer suivant des méthodes rationnelles pour lesquelles
les résultats obtenus dans la recherche peuvent constituer une bonne
base de départ.
B - RESULTATS DE LA RECHERCHE EXPLOITAl3LES DANS LA REGIOI'J
1 - Recherches agrostologiques
Ces recherches ont été effectuées à Dara, dans la zone sahélo-
soudanienne et à Sangalkam dans les niayes. Elles concernent :
- l'aménagement et l'amélioration des pâturages naturels de la zone
sahélienne.
- les cultures fourragères dans les zones où l'irrigation est possible.
a> - Aménagement et amélioration des pâturages sahéliens et sahélo-souda-
niens
Les essais faits en station ont montré l'action prépondérante de
la pluviométrie sur la végétation dont la densité et la composition parais-
sent liées à la quantité d'eau tombée en début d'hivernage.
. ./ . .

34
Une utilisation rationnelle des pâturages sahéliens et sahélo-
soudaniens avec une charge moyenne de 6 à 7 ha par animal de 250 à 300 kg
ne modifie pas la composition floristique du tapis herbacé, par contre la fauche
répétée d'une même zone à l'époque permettant la récolte de foin de bonne qua-
lité (octobre, novembre) entraîne un appauvrissement de la flore et surtout la
disparition progressive des espèces tardives généralement à grande producti-
vité,
Le feu mis tardivement au mois de juin para% agir sur les espèces
tardives telles que Dihetoropogon hagerupii qui tend à dominer les autres es-
pèces. La mise en défense des zones dégradées qui caractérisent les abords
immédiats des abreuvoirs entra% progressivement l'augmentation des graminées
fines ou précoces et la disparition des espèces, nitrophiles non appétées telles
que le Trianthema psrtula F csstrum et le Cassis tora.
Ces différentes observations permettent d'entreprendre l'aménage-
ment et l'amélioration de l'exploitation des pâturages naturels de la zone
du "Diéri" qui longe le fleuve de Richard,-Tell à Bakel, après l'établissement
de la carte de la végétation indispensable à l'implantation d'un réseau cor-
rect de forages.
b) Cultures fourrageres
Parmi les espèces qui ont été testées à Sangalkam, quatre seulement
ont été retenues; il s'agit de :
- Panicum maximum qui réagit très bien à la fumure et qui possède une bonne
résistance à la sécheresse dans les conditions des niayes. Il permet d'obte-
nir par coupe en moyenne cinq tonnes de mati&res sèches à l'hectare, à
0,50 UP par kg.
- Pennisetum à collet rouge qui réagit également très bien à la fumure et à
l'arrosage, mais qui supporte mal la sécheresse.
On peut espérer avec cette espèce une production par coupe de 5,5 t.
de matière sèche à l'ha à 0,50 UF/kg.
- Pennisetum purpureum : variété kisozi : en cours de multiplication, avec
lequel des essais de rendement doivent %tre effectués.
- Stylosanthes gracilis qui peut fournir au moins 7 tonnes de matière sèche
à l'ha en trois coupes sur des parcelles arrosées et non fumées.
- Sorghos fourragers qui suivant la variété, peuvent fournir jusqu'à 10 tonnes
de matière sèche à l'ha. (var. Sumac,
deux coupes).
2 - Recherches nutritionnelles
Ces résultats ont été obtenus soit au Laboratoire de Recherches
vétérinaires de Dakar, soit au Centre de Recherches Zootechniques de Dara.
Ils intéressent l'alimentation dont l'amélioration conditionne en
premier et à tous les stades, toute espèce de progrès dans la production ani-
male.
Les produits alimentaires utilisables actuellement dans la région
du fleuve sont essentiellement constitués par la paille de riz et les sous-
produits de l'industrie agricole.
Ces produits ont fait l'objet d'analyses bromatologiques, les ré-
sultats moyens sont rapportés ci-dessous :

35
Tableau no1
w
---
paille
Farine
wisures
farine
:son de
sorgho
de riz
le cane
de riz glumes
I_-- sorgho :sorgho cfourrager
Matières sèches
902,9
8gm
91297
929,8
90% 6
904,5
226
Matières minérales pour
1000 du produit sec
185~
6fLg
51,7
255,4
17,2
25,5
85
Matières grasses
939
165,x
15,9
4,7
3996
84,6
2394
Matières protéiques
223
145,7
65,x
2S,l
103,2
13298
105
Ma+&res cellulosiques
3% 1
7~6
88,5
38338
29,o
42
297
E.N.A.
318,~
WL0
69135
264,o
91.9.h
61~7
119
Phosphore
L4
1,5
3
/
1,4
3344
4,5
3974
Calcium
os75
194
2,x
c 7:
d,/
0,28 ii
035 L 12,4
i
Cependant, pour apprécier la valeur d'un aliment, l'analyse chimique
ne suffit pas. Il faut déterminer la digestibilite de tous les éléments qui
la composent,
Les coefficients de digestibilité de la paille de riz ont étk établis
à. Dakar, à l'issue de plusieurs expériences. Ceux de la farine de riz (farine
de cane) font l'objet de travaux conduits actuellement.
Les résultats moyens établis pour la paille de riz pour les deux
espèces zébus et taurins sont donnes dans le tableau ci-dessous o
Tableau no2
Coefficient de digestibilité i
I
'
- 1 Zébu
! Taurin
Elément
1
l
1
Matières organiques
59,77 1 66,32
Matières azotées
3.937
11,24
Matières grasses
65,31
69,23
Matières cellulosiques
6% 16
75,51
E.X.A.
Y+,69 j 61,36
1
Pour la paille de riz, les résultats obtenus ont permis de calculer
sa valeur alimentaire exprimée dans ses deux composantes essentielles : la
teneur en énergie (U.F.) et la teneur en matière azotée digestible (M.A.D.).
La valeur en U.F, calculée est de 0,41 pour les zébus et 0,51
pour les taurins, ce qui constitue pour un fourrage une excellente valeur
énergétique.
Par contre, sa valeur en M.A.D. est pratiquement nulle, car sa
teneur en protérne est faible et le coefficient de digestibilité est très bas.
0. /. .

36
Pour les autres produits cités dans le tableau n*l, les coefficients
de digestibilité ont été empruntés jusqu’à l’obtention de données plus préci-
ses aux tables européennes. Les valeurs alimentaires calculées avec ces coef-
ficients de digestibilité sont portées dans le tableau ci-après :
Tableau n”3
!
l-
i
l U.F. j
M.A.D. / Kg
I
I
Farine de riz (cones)
0,90 i
92,5
Brisures de riz
Valeurs trop imprécises en raison de
l’hétérogéneïté du produit
Glumes ou balles de riz
0,30
0
Farine de sorgho
0,95
588
Son de sorgho
0,87
100
Sorgho fourrager
Varie en fonction du stade végétatif de
l
/la plante au moment de la récolte
D’autres données concernant la valeur nutritive d'un aliment sont
apportées par les experiences de bilan azoté qui établissent sur une période
de dix jours le parall$le entre les entrées d’azote pcar la ration et les
sorties par les matières fécales et les urines. Une ration ne peut &tre vala-
ble que si le bilan est en équilibre, cas dans lequel les entrées corres-
pondent aux sorties.
Un certain nombre de bilan azoté a &té établi avec la paille de
riz. Avec la paille de riz seule, le bilan est fortement négatif. Les animaux
perdent plus d’azote qu’ils n’en absorbent. Cette perte se situe approxima-
tivemen-&0,5 g d’azote par 100 kg de poids vif et par jour. L’azote excrété
est emprunté aux tissus ce qui entra?ne une fonte musculaire et un amaigris-
sement.
L’adjonction de 500 g. de tourteau d’arachide a la paille de riz
positive le bilan. 50 g. d'urée parviennent au me^me résultat. Dans le premier
cas, on apporte 80 g. sous forme de tourteau, dans le second, 23 g. sous
forme d ’ urée. La supplémentation azotée de la paille de riz semble donc pou-
voir %tre réalisée de façon plus Qconomique avec l’urée qu’avec le tourteau.
Une fois établie toutes ces données concernant les aliments dispo-
nibles, il est possible d’établir des rations efficaces sous réserve de con-
naftre les besoins des animaux.
De nombreuses expériences et observations réalisées en milieu tro-
pical permettent de chiffrer les besoins d’une unité type de bovin tropical,
pour un poids vif de 250 kg, et dans le cas où l’animal n’est pas contraint
à de larges déplacements pour trouver sa nourriture. Le tableau suivant cons-
titue la synthèse de ces données pour l’entretien et la production.
. /
. . .

37
I M.P.D.
EiElsoINs
U.F. ;M.P.D. 1 U F
l
. .
Entretien
0,; / 125 56;
f
Déplacement (léger)
26
Entretien + déplacement
I
67
151
56
Gain de poids
+ 100 g de gain par jour
168
56
-t- 200 g de gain par jour
;::
186
55
+ 300 g de gain par jour
204
f 500 g de gain par jour
?;
,
239
556
Production laitière
0,5 litre par jour
1 litre par jour
2 litres par jour
2,5 litres par jour
3 litres par jour
Production du travail
Par heure de travail sup-
plement d'énergie et d'a-
zote à fournir
c
Il est donc possible maintenant d'équilibrer une ration en fonction
d'une part du poids de l'canimal et de la production qu'il fournit et d'autre
part, de la valeur alimentaire des produits serv~ant à le nourrir.
L'efficacité de cette ration théorique doit cependant être vérifiée
par des essais alimentaires comportant un nombre suffisant d'individus.
Des essais de ce type ont été réalises, qui concernent parmi les
produits utilisables dans la région du fleuve, la farine de sorgho et les
issues de la rizerie de Richard-Tell.
La farine de sorgho a été utilisée dans un essai réalisé au C.R.A.
de Bambey en 1968 pour supplémenter de jeunes zebus de race Gobra, pesant
en moyenne 250 kg et ^ûgés de 3 à 5 ans.
Un des lots de cette expérience recevait la ration suivante o
fane d'arachide :
4 kg par jour et animal
farine de sorgho :
2 kg par jour et animal.
Alors que le lot témoin alimenté par 6 kg par jour de fane d'ara-
chide a eu un gain de 135 g par jour pendant 105 jours, le lot supplémenté
a obtenu une croissance journalière de 400 g par jour.
l */
. .

38
La valeur alimentaire de la farine de sorgho déduite de ces ré-
sultats est de 0,gO UF au kg, correspond,rnt aux valeurs théoriques. Les ap-
ports azotés de la même farine sont de 55 g m,a.d. ;iu kg, ce qui est faible,
compte tenu de la teneur brute en protéïne évaluée à plus de 100 g MPB au kg.
Les issues de rizcrie ont été utilisées dans une expérience d'embou-
cheintensive réalisée à Sangalkam en 1969, avec des rations à base de coque
d'arachide mélassee et de complément.
Le complément utilisé dans le lot II avait la composition centé-
simale suivante :
farine basse de riz . . . . . . . . . ...*
54 kg
brisure de riz . ..*..*..*....*... 35
tourteau d'arachide .*..**.......
5
urée . . . . . . . . . . ..*...........*...
complément minéral et vitaminé..
Ce type de ration a permis un gain journalier de 585 g et f'obten-
tion de carcasse présentant un état d'engraissement et une bonne qualité de
la viande.
Les issues de rizerie sont donc convenablement valorisables par
utilisation dans l'alimentation animale.
Ces observations et expérimentations permettent de tirer des con-
clusions générales sur les produits disponibles dans la région du fleuve.
Paille de riz
Elle constitue un aliment bien appété du bétail. Les disponibilités
dans la région du fleuve en sont importantes. Un hectare de riz peut donner
quatre tonnes de paille.
Son stockage et sa conservation ne pose aucun problème particulier
mais sont fncilités dans une large mesure par le bottelage du produit.
La paille de riz constitue un bon aliment énergétique. Sa valeur
moyenne est proche de 0,4 UF au kg. Il est indispensable de la supplémenter
en azote car seule elle est incapable d'assurer même les besoins d'entretien.
Les sons de sorgho et les farines de rizenrichis en azote par l'urée semblent
les composants les meilleurs.
Les quantit& spontanément consommées sont pour un animal moyen de
8 à 12 kg par jour.
Farine de cane
Elle résulte du traitement industriel du riz et particulièrement
du polissage du grain. Les disponibilités approximatives seraient à la SDRS
de Richard-TO11 de 100 tonnes par an. Sa valeur alimentaire se situe aux
alentours de 0,gO UF et 75 MAD au kg.
En raison de sa consistance pulvérulente, la farine de cane distri-
buée à l'état pur est difficilement appétde par les animaux. Le mélange avec
un son de sorgho ou de maïs la rcnü facilement consommable. La plupart des
auteurs déconseillent de l'employer dans la ration à des taux dépassant
20 p.100. Cette limitation paraît un peu trop restrictive au vu en particu-
lier des expériences d'embouche réalisées où elle constituait 50 p.100 du
concentré.
/
. . . .

39
Il n'en reste pas moins que sa forte teneur en graisse peut cons-
tituer un inconvénient pour le ruminant adulte. La flore bactérienne qui
joue un grand rôle dans les processus digestifs de ces espèces, voit son
développement rapidement g@né par un excès de graisse,
Cet inconvénient est moins marqué pour le jeune ruminant, pour le
veau chez lequel pendant les premiers mois, la panse jouem rôle restreint.
La farine de riz peut alors entrer en forte proportion dans des rations de
sevrage à bas prix de revient. Plusieurs formules de ce type ont été expé-
rimentées au Laboratoire de Dakar avec des résultats satisfaisants.
L'une d'elles étant ainsi composée :
Son de blé . . . . . . ..a.... 43A
Farine de riz . . . . . . . . . . 43,8
Farine de poisson....,. 4,4
Mélasse................ 5,5
Sels minéraux et vita-
mines .
..*....*1.....*.
235
Les quantités consommées depuis l'$ge de trois mois à celui d'un
an, date Ù laquelle le poids était 140 kg, ont varié de 2 à 4 kg.
Il faut en outre signaler que les farines de cane stockées dans
de mauvaises conditions s'altèrent assez rapidement. Il est probable qu'en
premier lieu se produit une oxydation des graines qui les composent.
r
Brisures de riz
Celles fournies par la rizerie de Richard-Toll constituent un pro-
duit extr&mement hétérogène, contenant parfois une grande proportion d'im-
puretés : sable ou terre, Lorsque ces issues sont relativement propres,leur
valeur énergétique est intéressante plus d'une UP au kg pour une teneur en
I%D faible 52 au kg. Ces produits semblent intéressants surtout pour les
rations de jeunes,
Farine et son de sorghos
Le sorgho en règle génerale, est très mal utilisé par les animaux,
même les ruminants; lorsqu'il est donné en grains, il est donc indispensable
de l'incorporer dans des rations à l'état de farine finement moulue. Dans
cet état, les farines de sorgho se révèlent d'une efficacit& égale ou même
supérieure d'après certains auteurs à celles de ma?s aussi bien pour l'éle-
vage des jeunes que l'engraissement des adultes et 13 production du lait.
Ces farines ne peuvent, à l'heure actuelle et en raison de leur prix
sur les marchés, qu'entrer d‘ans des proportions assez faibles dans les rations
animales. Les nouvelles espèces et les nouvelles façons culturales vulgarisées
par les services agricoles permettent d'envisager rapidement de très grosses
augmentations du rendement qui devraient rendre le sorgho économiquement
utilisable par les nutritionnistes animaux.
Les sons de sorgho sont également de valeur comparable à ceux de
blé ou ma'&. Les disponibles sur les marchés sont cependant assez restreints.
Leur production est en effet, assurée essentiellement au stade familial où
ils résultent du pilonnage du mil pour la préparation des repas. Les sons alors
élimines sont donnés aux animaux familiers, moutons et chevaux ou quelquefois
aux vaches laitières.
/
. . . .

40
sorgho fourrage
Il constitue un excellent fourrage vert, sa valeur dépend essentiel-
lement de l'ffge vegétatif de la plante au moment de la récolte. D'une façon
générale, le fourrage est d'autant plus riche en protides et d'autant plus
digestible que la plante est plus jeune et moins encombrée de cellulose lis-
gnifiée.
Les rendements en vert obtenus à Sangalkam sont impcrtants.
Avec du
sorgho SH 60, ils ont été de 24,400 tonnes de matière verte à. l'hectare, soit
3,150 tonnes de matière sèche.
Il est possible de convertir cette récolte en ensilage et de mettre
ainsi en réserve un aliment de bonne qualité pour la saison sèche, les ensi-.
lsges de sorgho ne présentent pas de difficultes particulières de conservs-
tion. Le broyage, le salage et un tassement très accentué sont suffisants
pour obtenir une bonne conservation. Ce procédé a en outre, l'avantage de
supprimer les dangers de l'intoxication par les cyanures qui, dcans certaines
conditions ont produit des accidents dans les sorghos consommés en vert par
les animaux.
Une des particulcarités des sorghos est en effet, de contenir dans
certaines conditions des taux d'acide cyanhidrique tels que leur consomma-
tion produit des accidents toxiques.
De tels accidents ont éte observes au C.R.A. de Barnbey et à la
ferme de Sangalkam.
Des dosages d'acide cyanhidrique effectués au Laboratoire de Dakar
sur des sorghos à différent stade de végétation ont donné les résultats sui-
vants :
Novembre 1968
1---------1--
Dosages sur plantule de 0,70 de hauteur - 24 mg au kg de plGante
fraîche.
AoQt 1969
-m.-..------
Sorgho Sangalkam 30 cm de hauteur - 248 mg au kg.
20 aoQt 1969
- - - - - - - - - - - -
Sorgho Scangalkam 110 cm de hauteur - 72 mg/kg.
Septembre 1969
w---w.---------
Sorgho %ngalkarn début d'épilaison
64 w/ks
II
II
II
Il
56 m/h
Il
?l
floraison
25 w/'&
II
Il
grenaison
15 mg/kg
Cepend<ant,
pour observer des cas d'intoxication, la dose mortelle
pour les bovins se situe aux alentours de 1,s mg par kg de poids vti.
Il faut que le taux d'acide cyanhidrique dans la plante soit élevé,
ce qui ne se produit que dans certaines circonstances.
. . /a.

41
En règle générale, le taux de toxique diminue rapidement tout au
long de la croissance de la plante. Il se maintient élevé si le développement
de la plante est freine, soit par insuffisance du sol, soit par manque d'eau.
Ach=arya résume ainsi les conditions dans lesquelles le sorgho pré-
sente le plus de danger : les jeunes plantes - les pieds rabougris par la
sécheresse, le regain et les rejets.
Ces conclusions permettent de concevoir 10s mesures à prendre pour
éviter les accidents toxiques. Le plus sQr moyen d'éliminer l'acide cyanhi-
drique serait cependant d'ensiler le sorgho, procédé de conservation qui en
plus est bien meilleur que le stockage à l'état de foin.
L'amélioration de l'alimentation animale, possible d‘ans la région
dufleuve grâce aux sous-produits agricole et industriels qui y sont dispo-
nibles est la première mesure indispensable pour relever la production des
troupeaux. La ration d'entretien destin& à. assurer la survie de l'individu
est celle que l'animal lais& à, lui-même, arrive en géneral à qti&er dans le
milieu naturel. La ration de production indispensable tcznt pour la lactation
que pour le travail et la fourniture de viande doit %tre le fait de l'homme.
Plais un animal aussi bien nourri qu'il soit a une limite de produc-
tion inscrite dans son potentiel génétique. Or, les troupeaimrde la région du
fleuve comme ceux du reste du Sénggal sont en règle générale constitués d'ani-
maux "tout venant" sur lesquels on a rarement essayé une am4lioration géné-
c
tique.
Deux méthodes sont alors utilisables : la sélection et le croise-
ment avec des races importées, méthodes toutes deux pratiquées au Centre
de Recherches Zootechniques de Dara, pour la production de la viande et du
lait, et au C.R.A. de Bambey pour la production du travail.
La sélection pratiquée sur le zebu Cobra depuis 1961 à Dara commence
à porter des fruits. C'est ainsi qu'il a pu @tre constitu6 plusieurs troupeaux
d'élite dont les caractéristiques s*&artent nettement des troupeaux parentaux
comme en témoigne la courge de poids suivante obtenue sur des jeunes m^ales
de la station,
Age
jnaissance f 3 mois i 6 mois j1.2 mois 1 18 mois
Moyenne 1
25,6 T 73,4
1 111,2
1 158~
i 223,6
i Nombre (
( 32
1' 32
1 19
1.
g
Des importations de zébus pakistanais (Sahiwal et Red Sîndhi) ont
été pratiquées dans cette même station dans le but d'ameliorer par croisement
avec les zc'bus Cobra la production laitîère.
Les importations sont encore trop récentes pour qu'on puisse juger
de l'effet amélioraleur que les croisements peuvent apporter.
Les animaux de la région du fleuve devront donc eux aussi profiter
des c?vantages de la sélection et du croisement dont les methodes pratiquées
et vulgzrisables mises au point à Dar2 pourront entre les mains d'agents
compétents donner des résultats.
a. / . .

42
c - PROPOSITIONS POUR UN PROc;RAMME DE PI'EVULG~ISATION
Ce programme tient compte des deux modes d'élevages (élevage inten-
sif et élevage extensif) dont la coexistence est un des facteurs les plus im-
portants du développement économique de la région du Fleuve.
En effet, si l'&levage intensif est le seul mode d'exploitation
du troupeau, compatible avec l'extension prévisible des cultures dans la
vallée et le Delta, 1'6levage extensif n'en demeurera pas moins son complé-
ment indispensable pour assurer un développement harmonieux de l'élevage dans
cette région.
Pour l'élevage extensif, il s'agira de créer les conditions per-
mettcant d'une part de fixer le cheptel du Diéri, d‘ans les savanes longeant
le fleuve, et d'autre part, de recevoir <dans ses mêmes savanes les animaux des
habitGwts du Oualo qui ne seront pas soumis à une production intensive.
En d'autres termes, l'elevagc extensif sera réservé à la zone du
Diéri qui pourra alors &re considér&e comme une zone de naisseurs, et l'éle-
vage intensif sera la seule spéculation admise dans la vallée et le delta
pour la production de viande, de lait, de travail et éventuellement de peaux
de chèvres.
Les mesures préconisées pour l'blevage de cette région, appuyées
sur les recherches et travaux effectués au Laboratoire de Dakar, au C.R.Z.
de Dwa, a la ferme de Sangalkam et au C.R.A. de Bambey se résument ainsi :
1) Utilisation rationnelle des p&turages naturels du Diéri aveccreation
de nouveaux points d'abreuvement;
2) Création de pâturages permanents et production de réserves fourragères;
3) Rationalisation de l*alimenta-tion qui au-delà de la ration d'entretien
doit prévoir une ration de production;
4) Sélection des animaux ne conservant que ceux qui ont manifesté une
aptitude et en éliminant les autres;
5) Orientation nette des productions en adoptant pour chacune des méthodes
propres en assurer le succès,
Ces différentes méthodes peuvent constituer un programme de prévul-
gczrisation intéressant d'une part la vallée proprement dite et le Delta,
et d'autre part la zone du Diéri.
1 - Programme de prévulgarisation dans la vall&e et le delta
a) Du point de vue nutritionnel
Production du lait
---------e--------
C'est la production qui semble :t l'heure actuelle, la plus recher-
chée par les agro-pasteurs sédentaires de la région du Fleuve.

43
Elle pourra @tre augmentée par une alimentation rationnelle, On
sait que pour produire un litre de lait, il faut ajouter à la ration d'en-
tretien 0,4 UF et 60 g de m.a,d.
Ces besoins peuvent être couverts facilement avec de la paille de
riz, des farines de cane, des sons et des cultures fourragères.
3
Il ne faut pas négliger cependant les exigences particuli&res des
vaches laitières en sels minéraux. En regle générale, les sous-produits ali-
mentaires sont pauvres en sels minéraux et particulièrement en calcium, Un
supplément sous forme de polyphos et carbonate de calcium sera souvent in-
dispensable.
Production du travail
-----------_-_--"_---
Le problème de la traction animale dans la région du fleuve fait
l'objet de recherches de la part de l'I.R,A,T, au sein des U.P.E. Le labour
attelé pose certaines difficultés d'adaptation de l'animal et de l'instru-
ment en raison de la dureté particulière des sols du Oualo, et de la briéveté
des périodes favorables pour la mise en culture.
L'adoption de la culture attelée n'en reste pas moins souhaitable
et devra s'accompagner de mesure hygiènique et alimentaire pour les animaux
de travail encore plus impérieuse dans C#ette région en raison du lourd effort
à fournir, Pendant une grande période de l'année, les boeufs devront être
maintenus en stabulation libre et subir une mise en 6ta-t avant la période des
travaux.
Les réserves fourragères et le stockage des sous-produits consti-
tueront w1 impératif comme pour les autres modes d'élevage. En période des
travaux, on devra particulièrement veiller à l'apport d'énergie estimé à
0,5 UF par heure.
Production ‘animale
I----w..-----------
La production de viande dans la région du Fleuve ne semble pas pou-
voir être conduite suivant les voies traditionnelles qui exigent de larges
superficies p&turables.
Les expérimentations d'embouche conduites ces dernières années
au Laboratoire de Recherches vétérinaires de Dakar semblent ouvrir une voie
nouvelle qui pourrait s'adapter aux conditions existant dans cette région.
Ce type de production exige, en effet, un espace restreint. L'embouche est
poursuivie dans des parcs de s-tabulation libre où les aménagements indis-
pensables : mmeoires et abreuvoirs sont de réalisation facile.
Une condition essentielle est de r?.:poser de fourrages et de sous-
produits capables de constituer des rations d'engraissement.
La région du fleuve avec ses possibilités fourragères et son in-
dustrie rizicole correspond particulièrement à ces conditions,
L'embouche peut utiliser et valoriser les jeunes taurillons qui
aI.ourdissent inutilement les troupeaux, et qui lorsque abattus tels quels,
correspondent 5 un gaspillage de viande.
. . / .*

44
Les expériences réalisées à Sangalkam ont montré qu'il était pos-
sible en quatre mois de faire passer ce type d'animaux d'un poids moyen de
250 kg c'est-à-dire de leur faire parcourir en quelques mois une évolution
qui demande plusieurs années dans le milieu naturel. Les carcasses obtenues
sont alors de qualité supérieure et le rendement en est nettement amélioré,
b) Du point de vue agrostologique
L'utilisation des sous-produits agricoles dans l'alimentation des
animaux doit être n&essairement complétée par un apport de fourrages qui
devra permettre d'obtenir une ration économique et d'excellente qualité.
Les sources d'affourragement que l'on peut envisager sont les
suivantes :- multiplication d'espèces fourragères résistantes à la sécheresse,
- création de prairies artificielles dans les zones non rizicul-
tivables,
- plantations et exploitations d'arbres fourragers,
- Multiplication d'espèces fourragères resistantes à la sécheresse
De nombreuses espéces ont déjà fait l'objet d'observations, Parmi
celles-ci on peut noter :
. Le vigne sinensis au niébé, variété Mandjague qui peut être cultivé sur
sol pauvre, ou sol moins pauvre et gardant en profondeur une certaine humi-
dité. Il résiste bien à la sécheresse et peut survivre jusqu'en mars.
. Le phaseolus lathyroïdes qui doit &t$re fauché dès le mois d'octobre
avant sa dessication qui intervient en général au mois de novembre. L'inté-
r$t de cette plante réside dans le fait qu'elle se développe à nouveau dès
que l'air devient plus humide à l'approche de l'hivernage et au moment où le
fourrage naturel est rare.
- Création de prairies artificielles dans les zones rizicultivables
Il s'agit ici d'utiliser des plantes pérennes dé,jà testées en
station et qui peuvent 6tre soit p^aturées,
soit fauchées pour faire de l'en-
silage ou être distribuées en vert aux <animaux.
* Pueraria javanica (ou Kudzu)
Cette plante résiste à une inondation temporaire, pourvu que la
côte ne dépasse 10 cm. Elle sera mise en culture dès les premières pluies
dans les régions deslevées où dominent Eri.ochloa nubiea et Panicum lactum,
sur le pourtour des cuvettes à Echinochloa colonum et enfin dans les cu-
vettes à sporobolus helvolus.
BrachTaria mutica qui résiste à une inondation importante dont la côte
ne &passe pas un mètre. Elle peut supporter une certaine salinité dans les
zones où l'effet du sel est contrebelsncé par une inondation de longue durée.
Elle est spontcanée dans certaines dépressions comme celles de Makhana,
.* / . .

45
. Panicum maximum et Pennisetum à collet row qui peuvent donner d'ex-
-MS
------F
cellents rendements sur des sols lourds mais aerés et fumés.
Stylosanthes gracilis : Cette espèce résisterait B une inondation tem-
por&re de l'ordre de 20 à 30 cm et pourrait @tre semée notamment dans ICS
dépressions â vetiveria nigritana.
- Plantation d'arbres fourragers
. 1'Azadirachta indlca ou meem : c'est un arbre qui se développe facile-
ment. Il fructifie abondamment~ nécessite pour germer qu'un faible arrosage,
ou m&ne aucun si le sol conserve un peu 'd'humidité. Il rejette facilement de
la base si on coupe le tronc â 10 ou 2i) cm de sorte que les nouvelles pous-
ses sont à la portee directe des animaux.
le Prosopis chilensis qui peut supporter des terrains lourds, inondés
temiorairement. Il peÜ!??&e implanté sur les dunes prélitorales, sur pié-
monts dunaires ou sur plaines basses, et résiste à une faible salure.
1'Atriplex halimus qui est spontané à la limite nord du Sahara sous une
plukométrie de 100 à 200 mm. Il résiste bien à la salinité du sol. Les
feuilles charnues sont alors salées et très appréciées du bétail. Les obser-
vations faites dans le Bas-Sénégal, ont montré qu'il pousse principalement
pendant le début de la saison sèche (novembre-janvier) et se développe bien
sur sol sableux salé ou non, très sec en surface mais conservant de l'humi-
dité en profondeur (2 â 3 m). On peut tenter son implantation sur les terrains
oti dominent Salsola foetida et Schoenefeldia eracilis.
-/WI_-
2 - Programme de prévulgarisallion dans le Diéri
Cette région qui longe le Oualo de Richard-TO11 à Kane1 peut %tre
considérée comme une zone de naisseurs susceptibles de fournir des animaux
de bonne conformation et d'une potentiel satisfaisant aux ateliers d'embouche
intensive qui pourraient '&re installés le long de la vallee.
L'exécution de ce programme ne #sera cependant possible qu'après
l'aménagement hydropastoral de cette zone si nécessaire pour la fixation
des troupeaux du Diéri et d'une partie de ceux du Oualo.
recherchés gr^ace a une exploitation dirigée du pâtu-
rage naturel, la vulgarisation des soins prophylactiques contre les maladies
microbiennes et parasitaires et la formation des éleveurs à la pratique d'une
supplémentation sélective de courte durée aux plus mauvaises périodes,.
de l'année sont les suivants :
- atténuation des fortes variations de poids enregistrées au cours de
l'année et particulièrement en saison sèche;
- obtention d'animaux commercialisables à 4/5 ans au lieu de 6/8 ans mi-
nimum;
- diminution de la mortalité par l'amelioration de la production laitière
des mères, par supplémentation du veau et par des actions prophylactiques;
- maturité sexuelle plus précoce des femelles donc production de veaux
augmentée.
. /
. l .

46
Ce programme de prévulgarisation comportera cinq types d'opéra-
tions qui seront poursuivies sur un nombre de troupeaux à déterminer; mais
comportant chacun 50 têtes réparties de la façon suivante :
23 vaches adultes reproductrices
8 veaux de moins de 1 an
8 génisses de 1 à 4 ans
6 taureaux et taurillons de plus de 1 an
2 boeufs de plus de 4 ans
3 animaux pouvant Rre commercialisés.
Les différentes actions seront menées avec la collaboration étroite
des éleveurs qui devront mettre à la disposition des vulgarisateurs les trou-
peaux sur lesquels les opérations prévues seront poursuivies.
Cette participation constituera un moyen de formation des éleveurs
à de nouvelles pratiques d'entretien et d'exploitation du troupeau,
Les opérations à vulgariser seront les suivantes :
- supplémentationsminérales
Les carences minérales sont responsables du faible cro?t du trou-
peau. Il s'agira de chiffrer l'influence de cette supplémentation sur le taux
actuel de croissance du troupeau, sur le comportement des animaux et de dé-
terminer le procédé le plus facilement vulgarisable et le plus économique.
,
Les animaux recevront à leur ,retour du pkkurage soit du foin et de
la paille récoltée, soit de la coque d'arachide m&assée.
La nature et la dose du supplément alimentaire à employer pour main-
tenir économiquement durant la mauvaise période, le poids des animaux seront
déterminés.
- étude des fourrages consommés - exploitation des p8turages
Parallèlement aux supplémentations alimentaires et minérales qui
seront effectuées, il sera procédé à une étude de la valeur des fourrages
consommés pour permettre de chiffrer d'une façon aussi précise que possible
les niveaux énergétiques, azotés et minéraux des rations journalières.
L'étude du comportement de l'animal par pesées régulières et rap-
prochées, analyses bromatologiques d'éohantillons du p%turage consommé et
l'étude de sa valeur alimentaire par la technique des digestibilités "in
vitro" permettront de chiffrer ces niveaux alimentaires.
- mortalité des veaux
La mortalité des jeunes est p=articulièrement élevée dans la zone
qui nous int&esse puisqu'on admet que de la naissance au sevrage, elle at-
teint 40 p.100. Elle est essentiellement due à la malnutrition et au para-
sitisme, conséquence d'une faible production lactée. Pour en pallier les
effets, une meilleure alimentatlon doit &re assurée, faisant appel soit à des
farines ou sous-produits de céréales locales, soit à des issues de rizière
auxquels seront ajoutés des minéraux et des vitamines.
. .A..

47
Les'quantités à distribuer varient suivant l’âge des animaux de
0,5 à 2 kg par jour et par animal.
La diminution de la mortalité, la croissance et le comportement
pondéra1 de ces animaux permettront de juger des premiers effets de cette
supplémentation.
Amélioration génétique
A l'occasion de ces actions, la cession de génitures sélectionnées
au C.R.Z. de Dara sera effectuée et on cherchera par des observations portant
sur la croissance des produits m8les et femelles, les effets de l'améliora-
tion génétique.