INSTITUT D'ELEVAGE ET DE MEDECINE VE'IERINAIRE DES PAYS...
INSTITUT D'ELEVAGE ET DE MEDECINE VE'IERINAIRE DES PAYS TROPICAUX
LABORATOIRE NATIONAL DE L'EIXVAGE ET DE RECHERCHES VETERINAIRES - DAKAR
:
w-w-
CHIMIOTHEXAPIE & CHIMIOPROPHYLAXIE DES
TRYPANOSOMIASES ANIMALES
par S.M. TOU?E
Laboratoire de Parasitologie
Service d'Entomologie-Protozoologie
Juillet 1967

Les trypanosomiases animales sont parmi les principales épizooties
q que doit affronter l'élevage dans la plupa
du Sahara.
Dans le cas particulier du Sénégal, les animaux contractent très
nt cette maladie. Les aires où les trypanosomiases surviennent lb
plus souvent correspondent à celles de répartition des glossines (Niayes,
Petite-Côte atlantique, Sine-Saloum, Casamance, Sénégal oriental). Cepen-
dant la maladie existe dans les autres régions du Sénégal, sa permanence
assurée par transmission mécanique par les Tabanidae, les Stomoxydinae et
loboscidae.
épizooties à étiologie bactérienne ou virale on dis-
pose de vaccins efficaces et peu onéreux qui rendent possibles de grandes
campagnes de prophylaxie. Il n'en est pas de même dans les trypanosomiase
où les seuls recours contre la maladie sont le traitement par médicaments
chimiques et la prophylaxie fondée sur la lutte contre les vecteurs.
Les éleveurs, soucieux de conserver leur capital, font de plus en
lus appel à l'intervention des agents de l'élevage pour traiter leurs ani-
te note sur la thérapeutique des trypanosomiases animales. La plus grande
partie de cette synthkse est consacrée aux médicaments actuellement les
plus courants. La note est complétée par une analyse sur la chimiorésis-
tance et des indications sur la médication adjuvante dans les trypanoso-
miases animales. Enfin, des considérations d'ordre général sur le traite- I
ment trypanocide et un tableau de posologie visent à rendre pratique l’uti-

i
GENERALITES

,
Dans le traitement des trypanosomiases il faut distinguer entre
les deux modalités suivantes :
- le traitement curatif qui fait appel aux moyens propres à arrêter la
marche d'une maladie déclarée,
- le traitement préventif ou protecteur qui tend à prévenir le développe-
ment d'une maladie chez un sujet ou une collectivité exposée à la contrac-
ter.
Ici, en l'absence de moyens thérapeutiques autres que ceux de la
chimie, il s'agira dans l'un ou l'autre cas de chimiothérapie ou de chimio-
prophylaxie.
Les médicaments préconisés dans le traitement des trypanosomiases
sont à utiliser avec rigueur et circonspection: la dose efficace doit ?Are
administrée exactement, compte tenu du poids corporel de l'animal. Lorsque
cette dose est dépassée, il y a des risques d'intoxication de l'animal pour
nombre de trypanocides. Lorsqu'elle n'est pas atteinte, le médicament ne
produit pas sur les parasites l'effet voulu et l'on peut créer des souches
de trypanosomes chimiorésistantes.
La sensibilité des trypanosomes vis-à-vis des médicaments n'est
pas la m^eme pour toutes les espèces pathogènes, Dans le traitement curatif
il faudra prendre en considération l'espkce de trypanosome responsable de
l'infection. C!ertaines infections, dites mixtes, sont dQes à deux espèces.
Dans un traitement prophylactique il faut tenir compte de l'espèce ou des
espèces le plus fréquemment en cause dans une localité.
Les trypanocides modernes ont un spectre d'activité satisfaisant.
Cependant des difficultés peuvent survenir dans le traitement de la trypa-
nosomiase à T.brucei.
Lorsque des interventions thkapeutiques
sont envisagées dans une
localité, il est recommandé d'envoyer au laboratoire des étalements de sang
d'animaux trypanosomés pour faire identifier les espèces à combattre.
En règle générale, un animal trypanosomé ne sera jamais traité
par un médicament prophylactique. Il sera d'abord guéri de son infection
par un médicament curatif, puis ultdrieurement protégé.
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ETUDE SPECIALE DE TRYPANCCIDES
TRYPANCCIDE DERIVE DE L'UREE
Le Moranyl (= Suramine)
= Naganol
= 205 Bayer
= 309 Fourneau
Nous adoptons ici l'appellation Moranyl, plus courante dans les
pays de langue française. L'appellation Suramine est cependant très fréquente
et son usage est plus ooVZV%k pour dktommer les complexes modernes dérivés
du Moranyl.
Propriétés - Mode d'action - Toxicologie
I
t
Le Moranyl est une poudre blanche, cristalline, soluble dans l'eau.
Pour hâter sa dissolution, agiter le mélange ou chauffer légèrement.
P
Avant la découverte de l'antrycide et des dérivés de la phénan-
thridine, le Moranyl a été le seul trypanocide vraiment efficace à des doses
éloignées de la toxicité,
Pour une activité optimale du Moranyl, il faut l'intégrité du
système réticule-histiocytaire dont le blocage semble entraver l'action du
produit.
Le Moranyl n'agit que lentement sur les trypanosomes et il impor-
te de renouveler plusieurs fois la dose thérapeutique ou de l'associer à un
autre médicament (Anthiomaline par exemple).
Le produit persiste assez longtemps dans l'organisme et il semble
le rendre plus résistant à la trypanosomiase pourvu que le système réticulo-
endothélial ne soit pas atteint. Il est fixé par l'alpha-globuline sanguine
et n'est excrété que lentement.
Le Moranyl entrave la coagulation du sang et peut déclencher apr&s
plusieurs traitements une néphrite chronique avec albuminurie. Des cas d'oe-
dème, fourbure, urticaire ont été également rapportés à la suite de traite-
ment par ce médicament. Ces accidents sont plus fréquents chez le cheval.

4
Efficacité
Le Muranyl a été utilisé avec succès chez les animaux domestiques,
surtout entre 1920 et 19403 aussi bien dans les trypanosomiases africaines
que dans celles à Trypanosoma evansl ou à T,vivax des autres continents.
Les résultats obtenus ont éti: tÏ%$ariables suivant les auteurs, l'espèce
animale traitée et les parasites en cause. Chez le cheval la médication
semble spectaculaire au début, mais souvent on constate, après, des rechu-
tes. Chez les bovins, le Moranyl seul est peu actif'. Il en est de mGme chez
les petits ruminants.
A l'égard de T,congolense les résultats pratiques sont en général
_._.
peu satisfaisants. T.vivc7X apparait plus résistant que T.congolense . DC bons
résultats peuvent être obtenus chez le chien infecté par T.brucei.
Pour assurer le succès d'u.21 traitement par le Moranyl, il convient
de l'associer à 1'Anthiomaline ou au No-~arsenobenzol. Malgré tout, cette
médication nous semble dépassee actuellement du fait de l'existence de try-
panocides modernes de loin plus actifs. De+i; quelques années, le Morenyl
connait un regain de faveur par les complexes qu'il forme avec d'autres
trypanocides : complexes Suramine-Pentamidine, Suramine-Antrycide, Surami-
0
ne-Ethidium, Suramine-Prothidlum, Suramine-Métamidium. Ces complexes seront
repris dans le chapitre des associations médicamenteuses.
L
Quoique le Moranyl aLt quelque pouvoir protecteur, il est préfd-
rable de ne pas l'utiliser à ce titre lorsqu'on peut disposer d'autres try-
panocides à effet prophylactique plus marqué.
Mode d'emploi et posologie
----.--
Solution : à 10 p.100 dars l'eau distillée stérile ou le sérum physiologique,
1 ml de la solution ainsi préparée renferme 100 mg de produit ac-
tif, dose suffisante pour 10 à 20 kg de poids vif.
Voie d'administration : intramusculaire.
Lorsqu!il est associé à l'Anthio-
maline, celle-ci est également administrée par voie intramuscu-
laire mais en un autre point d'injection.
Posologie :
a - Moranyl employé seul
- cheval : dose curative 10 mg par kg = 1 ml de la solution
à 10 pour 100 pour 10 kg de poids vif.
- bovins : dose curative 10 mg/kg
- dromadaire : 3 à 4 g par animal.

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t
i
b - Synergie Moranyl - Anthiomaline
- cheval : 5 mg/kg de Moranyl + 3 mg/kg d'Anthiomaline
x
- bovins : même posologie
- dromadaire : 2 g de Moranyl + 1 g d'Anthiomaline par animal.
TRYPANOCIDES DERIVES DE LA QUINOL;EINE
1 - L'Antrycide
La formule de 1'Antrycide a été établie par CURD et DAVEY (1949-
1350) à partir d'observations sur l'activité du Surfen C, utilisé à l'épo-
que comme trypanocide. Parmi les différents composés synthétisés, deux sont
à retenir : le méthylsulfnte d'Antrycide et le chlorure d'Antrycide.
*
-.
Propriétés
- Mode d'action - Toxicologie
Les deux sels d'Antrycide commercialisés se présentent sous forme
d'une poudre blanche, légèrement jaun&re, plus ou moins granuleuse.
Quelques unes de leurs propriétés sont assez dissemblables.
Le méthylsulfate est très soluble dans l'eau (dans la proportion
de 33 p.100) et on obtient une solution laiteuse. Injectéepar voie sous-cuta-
née, la solution est très rapidement absorbée et une forte concentration du
médicament est atteinte en peu do temps. La concentration maximale dans le
sang augmente plus de deux fois quand on double la dose de méthylsulfato
injectée sous la peau. C'est dire que le niveau toxique peut être rapidement
atteint.
Le chlorure, au contraire, est très peu soluble dans l'eau
(0,12 p.100) et forme avec elle une suspension dense. Et c'est seulement
quand il est en solution qu'il est absorbé. Après injection sous-cutanée
de cette suspension, il se forme un dép& qui ne se résorbe que très len-
tement. On n'atteint que de faibles concentrationsdans le sang. La toxicité
du chlorure est très faible par voie sous-cutanée.
Les deux sels semblent avoir une égale activité trypanocidc une
fois qu'ils arrivent en contact avec les trypanosomes. Les différences de
leurs propriétés pharmacologiques permettent cependant de les utiliser dans
deux buts différents. Le méthylsulfate, parce qu'il pénètre rapidement dans
le sang après une injection sous-cutanée, est un bon agent curatif. Le
chlorure, parce qu'il forme un dépôt sous la peau, est un bon agent préven-
tif.

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On appelle Antrycide-prosalt un mélange des deux sels d'Antrycide
à. raison de 3 g de méthylsulfate pour 4 g de chlorure. C'est ce mélange qui
est utilisé dans les interventions de chimioprophylaxie. L'un des deux sels
établit rapidement dans le sang une concentration optimale dont l'autre
assure la persistance.
Sur le plan toxicologique des accidents peuvent se produire avec
1'Antrycide méthylsulfate à partir de 7 mg par kg de poids corporel. La
toxicité intrinsèque du médicament à des doses inférieures est palliée
par une réaction au lieu d'injection : une partie du m6thylsulfate est
transformée sous la peau en chlorure dont l'absorption est beaucoup moins
rapide.
La quantité maximale de méthylsulfatc seul ou de méthylsulfate
contenu dans l'Antrycide-prosalt qui pourra être administrée par voie intra-
musculaire ou sous-cutanée est de 5 mg/kg chez toutes espèces animales.
Meme à cette dose quelques animaux peuvent présenter des signes de souffran-
ce (salivation intense, sudation, trémor, inappétence). Mais ces signes ne
persistent généralement que 24 à 48 heures après le traitement. Il est à
retenir que les chevaux semblent plus sensibles a l'effet toxique de l'An-
I
.
*
trycide; mais cela n'est pas une cause de contre-indication chez cette es-
pèce. Notons enfin, chez tous les animaux, la possibilité de formation d'un
oedème au lieu d'injection. Il se résorbe mais persiste, après lui, un
nodule réactionnel lié au dépôt du médicament sous la peau. Ce nodule peut
subir une involution scléreuse et demeurer permanent, sans rapport aucun
avec la persistance de l'activité trypanocide.
Efficacité
L'Antrycide a une action marquée sur la plupart des trypanosomes
africains du bétail : T.congolense, T.brucei, T.simiae, T.evansi, T.vivax.
Vingt quatre heures après l'injection d'une dose active de méthylsulfate,
tous les trypanosomes présentent dans leur cytoplasme des inclusions qui
sont le reflet de l'atteinte cellulaire. Après ces 24 heures, le nombre des
trypanosomes montrant des signes de division diminue et finalement l'infec-
tion dispara%. T.vivax semble toutefois moins sensible au produit que
T.congolense.
Le chlorure d'Antrycide empêche l'apparition dans le sang des
animaux de T.vivax pendant deux à trois mois.
i
Lorsqu'un animal est cliniquement atteint de trypanosomiase il
faut, dans un premier temps, le gu&ir (Antrycide méthylsulfate ou tout
autre agent curatif) et ensuite le protéger (Antrycide-prosalt ou tout
autre agent cbimiopréventif).

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Il importe de souligner la possibilité de voir apparaetre des
souches de trypanosomes chimiorésistantes à 1'Antrycide. T,vivax est plus
. .
apte à devenir résistant à ce produit que T.congolense. Afin d'éviter ce
phénomène au cours des intwventions prophylactiques, il est recommandé
de ne pas dépasser un intervalle de 70 jours entre les injections de
prosalt. La chimiorésistancc à 1'Antrycide peut %tre vaincue par l'Isomé-
tamidium.
Mode d'emploi et posologie
a - Méthylsulfate d'Antrycide = curatif
- Solution à10 p,lOO
- Voies d'administration : sous-cutanée ou intramusculaire.
- Posologie
: la solution 819 p.100 renferme100 mg de produit
ac<if par ml. Pour une dose de 5 mg par kg, 1 ml
correspond à 20 kg de poids vif. Pour une dose de
4 mg par kg, 1 ml correspond à 25 kg de poids vif.
. bovins : 5 mg pa.r kg
, cheval : 4 mg par kg
. chien
: 4 mg par kg.
b - Antrycide-prosalt = préventif
- Solution : 35 g dans 150 ml d'eau distillée stérile. Cola
correspond à une solution à 23,45 p.100. Dans la
pratique on réalisera une solution à 24 p.100 : dans
cc cas 1 ml de suspension renfcrmc 240 mg de prosalt
et correspond à 20 kg de poids vif,
- Voies d'administration : sous-cutanée. Chez le cheval, pour
dos raisons d'ordre esthétique, injecter en un en-
droit où la réaction nodulaire ni: frappe pas d'emblée
l'attention : région déclive du poitrail,
- Posologie : chez toutes espèces 12 mg de prosalt par kg,
c'est à dire 1 ml de suspension à 24 p.100 pour
20 kg de poids vif.
- Périodicité : La durée de protection varie entre 2 et 3 mois.
Les interventions espacées de 3 mois réussissent lors
d'infections basses seulement. Avec des infections
moyennes, les traitements seront faits tous les 2 mois.
Enfin le traitement des infections élevées, à raison
d'une intervention tous les deux mois, échoue au bout
de 8 mois. Dans ce cas, il faut recourir à des pro-
duits de plus grande activité,
--
--

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2- Le Tozocide
Décrit par AUSTIN et ses collaborateurs en 1957, le Tozocide est
très voisin de 1'Antrycide.
Considéré plus actif que celui-ci, sa toxicité
semble plus grande et n'autorise pas la généralisation de son emploi.
3 - Le Prothidium
Il est voisin de 1'Antrycide par sa configuration mais est un
dérivé de la phénanthridine. Son étude sera faite avec les composés de ce
groupe.
LES DIAMIDI~S TRYPANOCIDES
l- La Lomidine (= Pentamidine)
Ce médicament n'est cité ici que pour mémoire. Actif dans la mala-
die du sommeil de l'homme, il l'est très peu dans les trypanosomiases ani-
males. Chez l'homme la lomidine arrive à conférer une protection de plusieurs
mois contre la maladie à Trypanosoma gambiema.
Les traitements préventifs
sur une grande échelle par la lomidine sont à l'origine de la remarquable
baisse des contaminations dans les populations menacées,
En outre, la lomidine est très efficace dans les babésioses.
2- Le Bérénil
Propriétés - Mode d'action - Toxicologie
Les propriétés du Bérénil ont été décrites en 1955 par FUSSG?XNCER
et par BAUER. Il se présente sous forme de granulés jaunes, solubles dans
l'eau dans la proportion de 7 p.100. Le produit sec est stable, même dans
les conditions tropicales. Sa solution peut être conservée treize jours au
réfrigérateur;
il suffira de la ramener à la température ambiante au moment
de l'employer.
L'activité du médicament se manifeste très rapidement après son
injection par voie intramuscula5re.
Les trypanosomes disparaissent de la
circulation 24 à 36 heures après l'injection. Le Bérénil a un pouvoir trypa-
nocide vrai parce qu'il bloque le métabolisme des sucres chez les trypano-
somes et entraîne une dégénérescence suivie de lyse.
Sa toxicité est relativement faible par rapport aux autres trypa-
nocides modernes. A la dose de 3,5 mg par kg et par voie intramusculaire le
Bérénil est bien toléré et ne provoque aucune réaction toxique même chez les
animaux jeunes ou débiles. Chez les vaches laitières, la médication n'a aucune
influence sur la production. Le médicament ne passe pas dans le lait, il est
excrété par voie rénale et éliminé dans les urines.

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Il n'y a que rarement des symptômes d'irritation au point d'in-
jection et ils sont peu marqués et ne persistent pas longtemps.
Les premières réactions de toxicité n'apparaissent qu'avec des
doses quatre fois supérieures à la dose thérapeutique. On peut l'administrer
à raison de 7 mg/kg I.M. dans les cas d'infection à T.brucei, ou en présence
de souches monomorphes qui résistent à d'autres drogues, ou encore, ce qui
n'est pas fréquent, de souches ayant tendance à résister au Bé&ni1 à la
dose de 3,5 w/%.
Par voie intraveineuse le Bérénil est, par contre, toxique et
des symptômes nerveux graves ont été observés à la suite de certains trai-
tements.
Efficacité
C'est un des meilleurs trypanocides curatifs actuellement connus.
Il est très efficace dans les infections à T.vivax ou à T.congolense. Une
seule administration à la dose de 3,5 mg/kg entraTne généralement la guéri-
son complète dans ces cas, Les infections à T.brucei peuvent 'être vaincues
par une dose de 7 mg/kg, Le Bérénil est cependant peu efficace contre T.simiae
du porc et T.evansi du dromadaire. Il a parfois été utilisé chez l'homme
contre T.gambiens8
aux premiers stades de l'infection, mais son manque
d'efficacite à la phase nerveuse a dévalué son emploi dans le traitement
de la maladie du sommeil. Enfin, le Bérénil est un médicament de choix dans
le traitement des babesioses : une seule injection suffit dans ce cas à
faire disparaître les signes cliniques de piroplasmose à Babesia et favorise
la prémunition.
La chimiorésistance des trypanosomes est rarement observée avec
le Bérénil, à la différence des autres médicaments. Le fait semble lie à
sa grande vitesse d'élimination. Celle-ci, par contre, ne permet pas au
produit d'assurer une protection durable.
Avec le Bérénil on peut lutter contre les souches chimiorésis-
tantes créées par les dérivés de la phénanthridine, tandis que la chimio-
résistance au Bérénil est vaincue par 1'Isométamidium.
Mode d'emploi et posologie
- Solution à 7 p.100. Le contenu d'un sachet de 1,05 g sera dissout dans
l2,5 ml d'eau pour obtenir 15 ml de solution renfermant 70 mg de
produit actif par ml.
- Voie d'administration : intramusculaire profonde.
- Posologie : la dose normale est de 3,5 mg par kg chez toutes espèces, c'est
à dire 1 ml de la solution précédente pour 20 kg de poids corporel.
Dans les infections à T.brucei il faut 7 mg par kg.
,
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TRYPANCCIDES DERIVES DE LA PRENANTHRIDINE
.
La Phénanthridine a été synthétisée par MORGAN et WALLS en 1938,
Elle devait se montrer du plus grand intérêt dans le traitement des trypa-
1
nosomiases animales. Cette découverte a conduit à la diffusion, en 1943,
d'un composé appelé Phénanthridinium 1553 ou bromure de Dimidium. Ce médi-
cament a été suivi de nombreux autres dérivés dont quelques uns ont une ac-
tivité trypanocide marquée, Les différents composés obtenus sont alcalins
et peuvent donner plusieurs sels, les plus actifs en thérapeutique étant les
chlorures et les bromures. Leur nombre augmente d'année en année et ils ten-
dent à supplanter dans :La pratique les sels de 1'Antrycide. Parmi eux, il
faut mentionner surtout le Dimidium, l'Ethidium, le Prothidium et le Méta-
midium.
1 - Le Dimidium
a - le bromure de Dimidium. Il est apparu en 1943 sous la déno-
mination de Phenanthridinium 1553. Les premiers essais de ce médicament sur
le terrain sont dûs à CARMICHAEL et BELL (1944, en Uganda).
C'est une poudre cristalline d'un brun foncé, très peu soluble
dans l'eau.
Son activité contre les trypanosomes est énergique. Une seule dose
thérapeutique peut faire disparaltre totalement les parasites au bout de
24 à 36 heures. Mais l'on devait s'apercevoir bien vite que le bromure de
Dimidium a un pouvoir toxique dont le haut degré n'est pas compensé par
son activité protectrice.
La plupart des auteurs qui l'ont expérimenté ont employé des do-
ses généralement inférieures à 2 mg par kg de poids vif et à la concentra-
tion de 1 à 2 p.100. Avec ces données, nombreux et divers ont été les acci-
dents selon la dose et sa voie d'administration. Par voie intramusculaire,
on note un engorgement et une sensibilité persistante au lieu d'injection,
Par voie sous-cutanée, à partir de 1 mg par kg, des phénomènes de photo-
sensibilisation se manifestent précocement ou tardivement (au bout de
6 semaines). Ils ont lieu également lorsque 1~t. médicament est injecté par
voie veineuse ou musculaire à dos doses voisines de 2 mg par kg.
Les signes de photosensibilisation sont précédés de larmoiement
et de photophobie. L'acuité visuelle diminue. L'animal maigrit rapidement.
Puis sa peau devient très sensible et apparaissent bientôt des oedèmes
.
au niveau du muffle, du chanfrein, de la face postérieure des oreilles,
la base des cornes et le fanon. La peau durcit ensuite ct se fendille; il
s'y forme de nombreuses crevasses. Les lésions gagnent de proche en proche
la plus grande partie du corps de l'animal. En général il n'y a d'atteinte
ni carpienne ni tarsienne.
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1 1
La cause du phénomène tient à l'apparition dans le sang de subs-
tances photodynamiques consécutive à l'atteinte hépatique par nécrose pkri-
portale. L'accident est aussi accompagné par une élévation notable de la
phosphatase alcaline du sérum.
Dans les atteintes aiguës souvent l'ictère clinique, plus rarement
l'atteinte nerveuse, apparaissent avant la photosensibilisation. La mort
survient alors en quelques jours.
Chez les vaches pleines l'avortement est fréquent.
Les veaux nés de vaches photosensibilisées peuvent présenter
pendant leur première semaine de vie des lésions oedémateuses du muffle,
des oreilles et du dos,
Les accidents de photosensibilisation sont plus fréquents dans
certaines races de bovins (surtout celles qui sont importées des pays tem-
pérés) ct chez les animaux à robe claire. Les carences alimentaires et
l'état physiologique déficient interviennent pour les aggraver.
Il faut éviter de traiter les animaux au Phénanthridinium pendant
la sécheresse et, en tout cas.lc produit ne sera pas administré aux animaux
en mauvais état.
A cause des intoxications signalées, l'usage du bromure de Dimi-
dium doit être très limité, voire prohibé dans le $raitement prophylactique
d'un cheptel. La dose ne sera jamais supérieure à 1 mg par kg de la solu-
tion à 1 ou 2 p.100.
b - Le chlorure de Dimidium
Propriétés - Mode d'action - Toxicologie
Le chlorure de Dimidium est une poudre rouge sombre, assez solu-
ble dans l'eau. Son prix de revient inférieur , sa plus grande solubilité
et sa moindre toxicité l'ont fait préférer au bromure.
Il est doué de propriétés toniques et sutrophiques, rapidement
manifestées, qui l'accréditent encore auprès de nombre d'agents de l'élevage.
Le chlorure de Dimidium a un mode d'action semblable à celui de
1'Antrycide. En particulier, il entraîne les memes changements morpholo-
giques chez les trypanosomes. Son activité n'est dirigée que contre les
parasites en voie de croissance. L'ar??&t des divisions est suivi, à la
longue, de la disparition des parasites.

1 2
Toutes les considérations toxicologiques faites à propos du bromure
de Dimidium sont à retenir quand on utilise le chlorure. Celui-ci, quoique
moins toxique, peut être à l'origine des mêmes accidents, notamment de photo-
sensibilisation tardive, plusieurs semaines après le traitement. Les animaux
à robe claire y sont plus exposés.
Efficacité
Curativement, le chlorure de Dimidium est également actif contre
Trypanosoma congolense et T.vivax, & la dose de 1 mg par kg. On peut l'em-
ployer chez le zébu, le cheval et le dromadaire. Il suffit généralement
d'une seule injection, Dans ccrtaincs infections chroniques à T.vivax, il
n'y a pas guérison définitive. Le médicament semble meilleur chez les
bovins que chez le cheval qui présente souvent unc infection subaiguë ou
chronique. La période la plus propice au traitement correspond à l'acmé
de la parasitémie car, à cette période, des réactions immunologiques encore
mal connues semblent renforcer les effets de l'agent chimiothérapique.
Quant au pouvoir protecteur du médicament, il est assez faible :
20 à 30 jours avec une dose de 0,8 mg par kg.
Des souches de trypanosomes chimiorésistants peuvent être créées
par le chlorure de Dimidium, allant quelquefois jusqu'à la résistance croisée
avec les autres dérivés de la phénanthridine. Cette résistance peut être
vaincue par le Bérénil.
Mode d'emploi et posologie (#)
- Solution : elle doit être préparée peu de temps avant l'intervention.
Faire une solution à 1 (ou 2) p.100. Maintenir la solution à l'abri
de la lumière. 1 ml de solution renferme lC! mg (ou 20 mg) de
produit actif par ml.
- Voie d'administration : intraveineuse
- Posologie : dose cuwtive = 1 mg/'kg
dose préventive = 1 mg/kg.
2 - L'Ethidium (= Homidium)
L'Ethidium a été obtenu en 1952 par WATKINS et WOOLFE à partir
du Dimidium, Celui-ci a un radical méthyl dans sa formule tandis que l'Ethi-
dium a un radical éthyl. Deux sels de 1'Ethidium ont une activité trypanocide
notable
: le bromure et le chlorure. Il existe un mélange des deux sels
désigné Novidium.
-------_--------------------------------------------------------------“--“------.
(+) Chlorure de Dimidium (Trypadine Spécia)

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a - le bromure d'Ethidium (= Ethidium)
Propriétés
- Mode d'action - Toxicologie
Le bromure d'Ethidium est une substance cristalline d'un pourpre
accusé qui se dissout facilement dans l'eau chaude. La solution, de couleur
rouge foncée, résiste à l'ébullition prolongée.
Les traitements effectués par ce produit lui attribuent une plus
grande activité et une moindre toxicité que le bromure de Dimidium à dose
égale. Des animaux ayant reçu des doses de 1 mg ou 2 mg par kg d'Ethidium
n'ont manifesté aucun signe dt: toxicité tardive, tandis qu'avec le bromure
de Dimidium ces signes apparaissent rapidement au delà de 1,5 mg par kg.
L'Ethidium ne provoque pas la perte de poids, ni la nécrose hépatique péri-
portale que l'on observe avec le Dimidium. De plus, aux doses thérapeutiques
et par voie intramusculaire, il n'y a pas d'accidents de photosensibilisation.
Cependant l'injection du médioament par voie sous-cutanée peut %?tre suivie
d'une réaction locale marquée (oedème et nécrose de la peau au lieu d'injec-
tion). La seule voie indiquée est la voie intramusculaire profonde. Le lieu
d'injection doit être bien masse pour faciliter la dispersion du produit et
réduire au plus la réaction locale.
Chez certains animaux, l'injection d'Ethidium peut être suivie
d'une hyperthermie au bout de 48 à 96 heures. Le cheval semble plus sensible
que les bovins. Quelques traitements d'ânes infectés expérimentalement de
T.congolense ont mis en évidence une toxicité latente qui nous décommande
son usage courant chez les Equidés, Par contre, les bovins peuvent Gtre
traités à 1 mg par kg.
Lorsque la dose administrée est par trop élevée (à partir de 3 mg
par kg) il y a une réaction du foie. A 4 mg par kg, il y a atteinte des
cellules centrolobulaires du foie qui présentent une surcharge graisseuse.
La mort est très rapide au-dessus de cette dose et l'animal meurt par
lésions étendues du foie.
Efficacité
A la dose thérapeutique les trypanosomes disparaissent de la
circulation générale en 48 heures et il n'y a pas de rechute. L'Ethidium
est efficace contre T.congolense et T.vivax. Il est particulièrement indiqué
dans la trypanosomiase à T.viwax. Il peut conférer uno protection d'environ
2 mois. Le médicament peut cr&r des souches chimior&istantes
présentant
ou non une chimiorésistance croisée avec les autres dérivés de la Phénan-
thridine.
La résistance à 1'Ethidium peut être vaincue par le B&éni1 ou
par 1'Isométamidium.
Mode d'emploi et posologie
- Solution & 1 p.100 ou à 2 p,lOO dans l'eau à l'ébullition. 1 ml de la
solution à 1 p.100 renferme 10 mg d'Ethidium, suffisant pour 10 kg
de poids vif (2 p.100, 20 mg, 20 kg).

14
- Voie d'administration : intramusculaire profonde.
- Posologie : 1 à 2 mg par kg.
.
b- le chlorure d'Ethidium (= Ethidium C)
Le chlorure d'Ethidium a les m$mes propriétés pharmacodynamiques
et le meme mode d'emploi que le bromure-.
Il est toutefois plus soluble que
celui-ci et sa préparation peut %tre faite à froid.
c - le Novidium
C'est l'appellation d'un mélange de bromure et de chlorure
d'Ethidium, Son usage n'est pas courant en Afrique francophone.
3- Le Prothidium (= Pyrithidium)
Propri&és
- Mode d'action - Toxicologie
Présenté en 1956 par WATKDJS et WOOLFE, le Prothidium a vite
conquis la faveur des thérapeutes de la trypanosomiase du bétail. C'est un
dérivé de la Phénanthridine mais structuré selon le plan de 1'Antrycide.
Il se présente sous forme d'une poudre de couleur rouge, soluble dans
l'eau bouillante à raison de 2,' à 3 p.100. La solution n'est pas stable :
le médicament précipite au bout de quelques heures et il convient alors
de l'homogénéiser à nouveau par chauffage,
Son activité sur les trypanosomes ressemble à celle de 1'Antrycide:
il entrave la division des parasites.
Le Prothidium n'a pas la toxicité des dérivés de la Phénanthri-
dine cités ci-dessus. Beaucoup d'auteurs l'ont employé à des doses comprises
entre 1 mg et 10 mg par kg sans observer de toxicité immédiate ou retardée.
Cependant quelques cas d'intoxication ont été signalés au Nigeria, mais
ces faits semblent relever d'autres causes que de sa toxicité intrinsèque.
Le Prothidium peut '&re administré à la dose de 2 mg par kg sans
danger pour l'animal. La voit! sous-cutanée est praticable mais il est pré-
férable de l'éviter pour tous les dérivés de la Phénanthridine. La voie
idéale est ici intramusculaire profonde.
Efficacité
.
Le Prothidium est actif contre T.congolense, T.vivax, T.brucei,
Vingt quatre heures après son injection il ne subsiste pratiquement plus dc
trypanosomes dans le sang. Les essais de traitement d'espèces animales
--

15
autres que le boeuf ne sont pas nombreux. C'est pourquoi on De saurait le
recommander pour l'instant dans le traitement des trypanosomiases ,animales
du cheval et du dromadaire,
La dose prophylactique est la même que la dose curative, La durée
de protection varie entre 3 et 6 mois. Pour protéger un cheptel on peut
espacer les interventions de quatre mois, à raison de 2 mg par kg à chaque
traitement.
Malgré ses grandes qualités curatives et préventives il y a des
risques de chimiorésistance,
voire de résistance croisée avec le Dimidium
et 1'Ethidium. Il est cependant admis que les trypanosomes résistant au
Prothidium restent sensibles au Bérénil et au Métamidium.
Mode d'emploi et posologie
- Solution : 2 p.100 à l'ébullition. 1 ml de solution renferme 20 mg de
produit actif, dose pour 10 kg de poids vif.
- Voie intramusculaire profonde
- Posologie : 2 mg/kg, soit 1. ml de la solution précédente pour 10 kg
de poids vif.
4 - Le Métamidium
Décrit en 1948 par WRAGG et ses collaborateurs, le Métamidium
résulte de la conjugaison d'une phénanthridine et d'un groupement azoté
proche de celui que l'on trouvé dans le Bérénil. La synthèse a conduit au
Métamidium technique qui est, en fait, un mélange de deux isomères :
un isomère pourpre présent dans la proportion de 55 p.100 et un isomère
rouge (45 p.100). Le Métamidium technique présente l'inconvénient majeur
de provoquer une réaction locale aux doses thérapeutiques. Celle-ci, d'impor-
tance variable, est souvent durable, L'inflammation est attribuée princi-
palement à. l'isomère pourpre. BERG, en 1960, a pu isoler l'isomère rouge du
Métamidium, plus actif et moins toxique : il est appelé Isométamidium.
C'est ce composé qui est maintenant commercialisé dans certains pays afri-
cains anglophones (a)
L'Isométamidium (chlorhydrate de chlorure de.
-
Propriétés
- Mode d'action - Toxicologie
Le chlorhydrate de chlorure d'Isométamidium ou Isométamidium est
l'isomère rouge du Métamidium technique. Il est soluble dans l'eau dans la
proportion de 10 p.100. Dans la pratique, on utilise des solutions de 1 à 4
p.100 et des doses comprises entre O,25 mg et1 ag par kg. Par voie intra-
musculaire,
le dép8t d'îsométamidium provoque une réaction locale interne,
__--“-------_---------
---“--Ic---I--_----______I______________------------
-^----.
(+) Samorin M & 3

16
généralement pas visible extirieurement,
qui rend la viande autour de ce
dépôt impropre à la consommation, Il importera donc d'éviter les injec-
tions des muscles de grande valeur commerciale.
A des doses comprises entre O,25 mg et 1 mg par kg la plupart
des animaux supportent la médication. A partir de 1 mg par kg peuvent ap-
paraître des symptômes généraux fugaces. Le bétail ouest-africain est
considéré plus sensible à 1'Isométamidium car il tolère mal des doses su-
périeures à 1 mg par kg; mais ce fait est certainement lié à une moins
bonne nutrition des animaux dans les savanes soudaniennes. Une dose de
5 mg par kg entraîne un amaigrissement notable de l'animal. La toxicité
du mkdicament est manifestée au delà de cette doses : la mort survient
rapidement.
Efficacité
L'Isométamidium est actif contre Trypanosoms vivax
et T.congolense. Sa prescription contre ces deux esp;ices est maintenant
courante dans certaine pays anglophones d'Afrique. Il est actif contre
T.brucéi mais les résultats sont moins constants.
Son activité prophylactique a été sondée dans les ré-
gions à glossines. C'est au Kenya que les meilleurs résultats ont été ob-
tenus. A la dose de 0,5 mg par kg, la protection conférée Deut atteindre
14 semaines (soit plus de 3 mois). Des auteurs ont signalé une durée de
protection de 8 à 10 mois à des doses de 2 mg et 2,5 mg par kg, Cela re-
fl&te assez l'intérêt de ce composé, même si dans la pratique, de telles
durées et de tellea doses sont rarement atteintes. 4 la dose de 1 mg par
kg il semble raisonnable de compter sur une protection de 3 mois à 4 mois,
Il faut ajouter à l'actif de 1'Isométamidium qu'il per-
met de combattre la résistance des trypanosomes au Dimidium, à l'Ethidium,
au Prothidium et au Bérénil. Toutefois, il est plus indiqué de n'utiliser
que le Bérénil dans toute résistance à un dérivé de la Phénanthridine afin
d'éviter la résistance croisrje entre produits de ce groupe.
Quant à la résistance à l'Isométamidium, elle est
vaincue par le Bérénil.
Mode d'emploi et posologie
- Solution & 1 p.100 (2 p.100). 1 ml de solution renferme 10 mg (ou 20 mg)
d'Isométamidiurn.
- Voie d'administration D intramusculaire profonde, Choix important du
lieu d'injection chez animaux de bcucherie.

- Posologie : doses curatives
m--"-e : O,25 mg par kg
Os50 mes par kg
dose prophylactique : 0,50 mg par kg
On ne saurait clore le chapitre des médicaments issus de la Phé-
nanthridine sans souligner que beaucoup de composés nouveaux sont à l'étude:
en particulier le M & B 4596 et les sels qu'il donne et d'autre part les
complexes renfermant du Moranyl. Il est possible qu'ils deviennent dans les
prochaines années des trypanocides courants à pouvoir protecteur de l'ordre
de 6 mois voire plus.
SYNERGIE MEDICAMJ3N!l3USB
ET COl"IPLEXES TRYPANOCIDES
La synergie médicamenteuse dans le traitement des trypanosomiases
consiste en l'association de deux médicaments dont l'un au moins est trypa-
nocide. Le plus souvent, et nous ne considérerons que ce cas, les deux médi-
caments sont trypanocides mais leurs propriétés pharmacodynamiques, singu-
lièrement leur activité sur les trypanosomes, sont sensiblement différentes.
Il faut entendre cette synergie sous des rapports différents.
l"- Synergie de deux médicaments trypanocides toxiques. Les composés sont,
ici, injectés à des doses nettement subthérapeutiques. Chacun des try-
panocides, injecté seul, n'aurait à cette dose aucune activité sur l'in-
fection; les deux potentialisent leurs effets, Aussi l'application de
la méthode est-elle intéressante dans le cas de médicaments toxiques
qu'on peut alors injecter à des doses ddnuées de toute nocivité. Une
telle synergie était recommandée quand les dérivés arsenicaux et anti-
moniaux étaient imposés par les circonstances. Les médicaments qu'on
peut associer ne seront pas repris ici car ils sont dépassés pour la
plupart et leur emploi n'est plus justifié, les effets de la synergie
étant inférieurs à ceux des drogues modernes.
2"- Synergie de deux médicaments trypanocides employés à des doses théra-
peutiques. L'un des deux composés, seul, est peu efficace et doit être
administré plusieurs fois pour obtenir une cure. La synergie donne de meil-
leurs résultats, plus rapidement et sans danger pour l'animal. Il en est
ainsi dans la synergie Moranyl-Anthiomaline.
3”- Synergie de deux médicaments trypanocides formant un complexe.
Ce complexe a une toxicité générale moins grande quo chacun des deux
médicaments qui le composent et peut de ce fait être administré à des doses
relativements élevées. Le Moranyl (Suramine) est l'un des rares trypanocidcs
modernes & réaction acide et, comme tel, forme un sel avec les trypanocides
.-.

18
basiques : Pentamidine, Bérénil, Phenanthridinium, Antrycide. Ce sont ces
sels ou moranylates (suraminûtes) qui sont appelés complexes. Ils sont
pratiquement insolubles dans l'eau. L'effet synergiquc: est surtout manifeste
dans leur pouvoir préventif. Les moranylates ne sont pas commercialis& ac-
tuellement mais on peut s'attendre à l'emploi pratique de quelques-uns
d'entre eux dans les prochaines années.
- Complexe Suramine - Pentamidine (4891 RP)
Il est moins efficace chez l'animal que les autres. Les essais
d'emploi pratique n'ont pas 6té poursuivis.
- Complexe Suramine - Ethidium (Moranylatc d'Ethidium1. Il a pu confé-
rer expérimentalement une protection de 7 mois à la dose de 5 mg par kg.
A raison de 10 ma nar kg cette durée peut atteindre une année. Son pouvoir
est dirigé contre Trypanosoma vivax et T.congolense. Cependant, par voie
sous-cutanée,
il nrovocwe une réaction locale non négligeable au point
d'injection.-Les tentatives faites pour réduire cette réaction n'ont pas
permis de pallier cet inconvénient, si bien que le moranylate d'Ethidium
n'est pas encore employé dans la pratique courante.
- Complexe Suramine - Antrycide . Il aurait le pouvoir de conférer
une protection de 7 mois contre T.vivax et T.congolense. Expérimentalement
l e complexe Suramine - dimethylsulfate d'Antrycide,
administré à 40 mg/kg,
a pu conférer une protection de 162 jours et il n'y a pas eu d'effet toxi-
que à la dose employée. Dans la trypanosomiase porcine à T.simiae, où beau-
coup de trypanocides sont sans effet, l'administration d'Antrycide à raison
de 5 mg et de complexe Suramine-Antrycide à raison de 40 mg par kg a été
suivie d'une protection de 3 à 6 mois.
- Complexe Suramine - Prothidium. Son intér& est d'autant plus grand
au'on peut l'administrer à des doses plus faibles que les autres complexes
et obtknir des résultats équivalents,- A 2 mg par kg, la durée de protection
a atteint expérimentalement 140 jours soit 4 mois et demi. Aux doses plus
élevées la durée de protection augmente considérablement : à 10 mg/kg
elle est de 285 jours, soit presque 10 mois. D'autre part, la réaction
locale provoquée est moins grave qu'avec les autres complexes.
- Complexe Suramine - Metamidium.
Il a été administré à des doses com-
prises entre l,25 mg et 20 mg par kg. Pour une dose moyenne de 10 mg par kg
la durée de protection est de 4 mois. Le produit n'a qu'une très faible
toxicité générale mais il entraîne quelquefois une réaction locale d'impor-
tance variable.
Il apparait B travers ces quelques lignes que les complexes formés
par le Moranyl et les trypanocides basiques ont une activité préventive très
élevée. N'était la réaction qui accompagne leur injection, on les aurait cm-
ployés sur le terrain. Toujours est-il que l'on espère réduire cette inflam-
mation. On peut,dès lors, fonder sur ces complexes de grands espoirs, pourvu
qu'il n'y ait pas de problèmes nouveaux de chimioresistance à solutionner
en plus.

LA CHII'UORESISTANCE
Bon nombre des trypanocides modernes cités dans les chapitres pré-
cédents ont un pouvoir curatif' immédiat et un pouvoir préventif de plusieurs
mois. Il faut cependant déplorer qu'ils n'offrent pas la garantie absolue
de venir à bout de toute infection trypanosomienne m^eme en les utilisant
avec cette rigueur attentive, qualité maîtresse du thérapeute. En effet,
après un emploi plus ou moins prolongé, ces trypanocides perdent leur effi-
cacité vis-à-vis de certaines souches de trypanosomes. On dit de ces souches
qu'elles sont devenues chimiorésistantes à l'égard du ou des trypanocides
qui n'agissent plus sur elles.
L'apparition de la chimiorésistance tient à une cause essentielle:
la concentration du médicament dont on attend l'effet est (ou est devenue)
très faible chez l'animal traité. Cela peut tenir aux faits suivants :
1*- la concentration efficace n'a pas été atteinte au moment du traitement
parce que la dose administrée est plus faible que la dose académique ou
bien parce qu'on aura sous-évalué le poids vif de l'animal,
2*- il s'est formé un abcès au point d'injection et une partie du médicament
a été rejeté avec l'exsudat inflammatoire, ou encore une réaction d'en-
kystement aur3 emprisonné le médicament in situ et empeché sa diffusion.
3= un intervalle de temps trop long a séparé deux traitements consécutifs.
C'est alors par épuisement du médicament qu'apparaissent des souches
chimiorésistentes. Le même phénomène est en cause quand les traitements
sont irréguliers ou lorsque les interventions n'ont plus lieu alors que
les animaux restent soumis à un risque permanent d'infection.
4"- un médicament d'activité préventive a été administré à un animal try-
panosomé à la place d'un médicament curatif. En règle générale, lorsqu'-
un animal héberge des trypanosomes, il faut d'abord enrayer l'infection
en cours avant de le prot6ger contre celle à venir.
Outre ces facteurs qui tiennent a la concentration du trypanocide,
il en intervient d'autres, liés à l'animal lui-même : la chimiorésistance
semble se manifester plus souvent chez les animaux les plus aptes à fabriquer
des anticorps.
La résistance croisée est la propriété acquise d'une m^eme souche
de trypanosomes de résister à deux ou plusieurs trypanocides. La résistance
croisée est surtout fréquente avec les trypanocides de m^eme famille chimique:
par exemple dérivés de la phénanthridine (résistances croisées Dimidium -
Ethidium, Ethidium-Prothidium, Ethidium-Dimidium-Prothidium). Les trypanosomes
résistants au Prothidium peuvent résister à 1'Antrycide qui est construit
sur le même plan que lui. On peut noter cependant une résistance croisée
entre deux trypanocides apparten‘ant à deux familles chimiques voisines :
--
_.-. -._

20
c'est le cas notamment pour le B&éni1 et 1'Antrycide d'un côte, et de
l'autre 1'Antrycide et les dérivés de la Phénanthridine.
La vitesse d'apparition de la résistance varie suivant les espèces
de trypanosomes et le médiwunent. T.vivax résiste assez vite à 1'Antrycide
mais reste sensible à l'Ethidium, moins au Bérénil. T.congolense résistant
à 1'Antrycide semble plus sensible au Bérénil qu'à 1'Ethidium.
Les trypanosomes résistants conservent cet état réfractaire après
transmission mécanique ou à la suite d'un passage cyclique. Cependant, la
transmission cyclique par les glossines de trypanosomes chimiorésistants
n'est réalisée que plusieurs mois après l'apparition de la résistance.
La chimiorésistance peut soulever de graves problèmes de thérapeuti-
que quand elle s'est mranifest;ée dans un élevage. Il importe donc de la déce-
ler précocement pour établir un plan d'action rationnel. En tout cas, il est
formellement contre-indiqué, lorsqu'une souche résiste & un trypanocide donné
de'forcer la dose" pour la vaincre. Outre que c'est l'animal lui-même qui en
serait vaincu, une telle pratique ne fait que renforcer la chimiorésistance.
Il faut changer de médicament et utiliser celui qui est connu pour être effi-
cace dans le cas considéré.
Le qualificatif "sanatif" (sanatoire) a été adopté par certains
auteurs pour désigner le médicament propre à faire cesser la chimiorésistance
créée par un autre trypanocide.
La résistance à 1'Antrycide peut être vaincue par 1'Isométamidium.
Il faut éviter, lorsqu'on dispose de Métamidium de recourir au Bérénil.
La résistance au Dimidium,à 1'Ethidium ou au Prothidium peut @tre
vaincue par le B&éni1 ou 1'Isométamidium.
Dans la résistance à 1'Isométamidium seul le Bérénil est indiqué.
La résistance au B&éni1 est vaincue par l'Ethidium, le Prothidium,
le Métamidium ou à défaut, par 1'Antrycide.

2 1
LE TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE DES
TRYPANOSOMIASES ANIMALES
-1_1
On est tenté, en abordant ce paragraphe, de citer encore, et il y
en a beaucoup, des médicaments propres à favoriser le rétablissement de
l'animal, Mais c'est le régime alimentaire qui doit retenir primordialement
l'attention. En certaines régions, fortement infestées de glossines, où plu-
sieurs espèces de trypanosomes pathogènes sont effectivement présentes, mais
qui ont des pâturages abondants toute l'année, on constate que la trypanoso-
miase clinique est rare chez les bovins. Il en est ainsi dans les cuvettes
de Casamance et sur les collines de Kédougou. Les bovins de race Ndama qui
peuplent ces régions sont, certes, considérés trypanotolérants, mais ils ne
le sont vraiment que bien alimentés. Souffrant de carences, ils dépérissent
et ne résistent pas & l'infection. En zone de savane, la fréquence des cas
cliniques de la maladie est plus grande en saison sèche qu'à la période d'a-
bondance qui suit les pluies,, alors même que les populations de Diptères
vulnérants sont maximales.
Pour une moindre nocivité des trypanosomiases il faut donc une
bonne alimentation. De même pour rétablir un animal guéri d'une infection
c'est à l'alimentation qu'il faut accorder une attention particulière. Il
serait à craindre que cette indication ne fat vaine théorie, tant sont diffi-
ciles à résoudre les problèmes d'alimentation du bétail en beaucoup de nos
régions. C'est en tout cas, l'occasion de souligner encore qu'en matière
d'élevage, dans les conditions actuelles, c'est la nutrition du bétail qui
doit nous pr&occuper le plus,
En dehors du régime alimentaire on peut prescrire certains médi-
caments pour rétablir les malades après le traitement de l'infection. Il est
évident que, dans les troupeaux d'élevage traditionnel, la médication symptô-
matique peut alourdir les frais de l'éleveur, Ce traitement ne sera donc
fait que s'il est économiquement justifié par la rentabilité de l'exploitation
ou la valeur des animaux (taureaux génitcurs, boeufs de labour, chevaux) ou
encore s'il s'agit de favoris domestiques (chiens, chats, moutons d'agrément).
Le traitement symptômatique vise à renforcer le coeur déficient, à combattre
l'anémie, à rétablir 1'Cquilibre des sels minéraux du sérum, accessoirement
à améliorer l'appêtitg enfin, l'<animal rescapé d'une longue maladie ayant
évolué jusqu'au stade de l'atteinte nerveuse recevra volontiers des névro-
sthéniques. Quelques médicaments sont à proposer :
Cardiotoniques
- huile camphrée au l/lOè du Codex. Voie sous-cutanée
cheval et bovins : 5 à 20 g de la solution
mouton : 2 à 6 g de la solution
chien : 1 à 4 g de la solution.
- soluté de caféine : voie sous-cutanée ou intramusculaire
cheval et bovins : 0,5 g à 1 g de caféine
mouton : O,25 g à 0,5 g de caféine
chien o 2 cg à 5 cg de caféine.

22
- Coramine en solution à 25 p.100 en sous-cutmée ou en comprimés
chien : 3 comprimés de 0,lO g par jour en trois prises ou
1 cg par kg de la solution injectable, voie I.M.
- Pressyl. Voie intramusculaire et sous-cutanée
cheval et bovin : 2 à 4 ml
mouton : 0,5 à 2 ml
chien : 0,5 à 1 ml.
Antianémiques
Préparations ferrugineuses.
Acides aminés : histidine, tryptophane, m&thionine
Arsénicaux
: liqueur de Fowler
Extraits de foie
Vitamine B 12.
Modificateurs de la réserve alcaline du sérum
Médication par les sels de Sodium ou de Potassium de quelques
acides faibles, Par exemple : bicarbonate de Sodium, citrate de
Potassium.
Eutrophiques et eupeptiques
Pierres à lecher
Feuilles de menthe
Infusion de Combretum
Rhizome de gingembre
Liqueur de Fowler.
Facteurs lipotropes contre la dégénérescence graisseuse du foie
Méthionine
Méso-Inositol
Choline
Névrosthéniques

23
t
QUELQUES RENSEIGNEMENTS PRATIQUES
Quels animaux traitep? Quelles précautions à prendre?
Des auteurs ont pu constater que les veaux étaient moins souvent
trypanosomes que les adultes du fait que les glossines piqueraient plus sou-
vent les animaux de grande taille. Dans les régions d'enzootie trypanosomienne,
les cas positifs à la microscopié semblent plus nombreux chez les adultes.
Peut-&re intervient-il aussi, pour les justifier, des facteurs humoraux.
Mais les veaux de races importees ou qui ont quitté une aire de faible en-
zootie pour un foyer de grande activité sont très sensibles à la maladie.
Quant aux adultes ayant vécu longtemps avec l'infection, ils finissent par
être prémunis, mais une affection intercurrente peut réveiller la trypanoso-
miase.
Pratiquement,
il faut considérer que tous les animaux, quel que
soit leur âge, sont passibles du traitement.
Lors de la transhumance saisonnière, il faut traiter les animaux
préventivement lorsqu'ils sont soumis à un plus grand risque d'infection par
la traversée des forêts à glossines.
Beaucoup de circonspection est requise quand les interventions
portent sur des animaux en mauvais état physiologique ou des vaches gestantes,
Ne pas traiter par le Dimidium ou 1'Ethidium ceux dont le foie
fonctionne mal. Dans les regions où les distomatoses sont fréquentes il
faudra une attention particulière.
Ne traiter les vaches en gestation que pâr les tyypanocides les
moins toxiques. Le Bé&ni1 à la dose de 3>5 mg par kg est plus indiqué dans
ce cas, en renouvelant, au besoin plusieurs fois l'injection si la vache
contracte à nouveau une infection au cours de la gestation,
Lorsqu'on emploie :Le Dimidium ou l'Ethidium, noter que les animaux
à robe claire sont plus exposés aux accidents de photosensibilisation.
Lorsqu'un animal malade est destiné à '&ro livré au boucher à
brève échéance, il est préférable de le traiter au Bérénil, d'élimination
très rapide.
Traitement des animaux de valeur
Beaucoup de trypanocides provoquent une réaction locale. Leur
point d'injection sera donc judicieusement choisi. Chez le cheval l'injec-
tion d'Antrycide sous la peau de l'encolure entra'?ne la formation d'un nodule
inesthétique si n'est une nécrose par suite de grattage. Il est plus indiqué

2 4
chez cet animal, de faire les injections sous-cutanée ou intramusculaire de
trypanocides au niveau du poitrail. Cette meme considération est à retenir
dans le cas du chien, du chat, des animaux de concours ou des parcs zoologi-
ques. L'injection sera faite en une région où la réaction locale attire le
moins l'attention.
Périodicité du traitement prophylactique
Faute de constance dans l'application des mesures de chimioprophy-
laxie, on crée des souches de trypanosomes résistants. C'est là un problème
très difficile à solutionner, C'est pourquoi, une fois la décision prise prar
un éleveur de protéger son cheptel, il faut que les interventions soient
faites selon la périodicité qui convient dans chaque cas. Si l'éleveur n'est
pas à m%me d'assumer les frais de la prophylaxie, plutôt que de créer des
souches résistantes, il vaut mieux ne traiter que les animaux malades par le
Bérénil.
De la viande des animaux traités
Elle est propre à être consommée sous réserve de veiller à en
éliminer les nodules réactionnels éventuels ou les dépots de médicament si
le traitement est récent. Dans le cas du Prothidium, la viande autour du
point d'injection ne peut être consommée; faire alors un parage adéquat.

25
‘._
TABLEAUX DE POSOLOGIE
INDICATIONS
TRYPANOCIDE-
. SOLUTION
VOIE
Trypanosomes/ Esp.anim.
ANTRYCIDE
T.congolense Bovins
10 p.100
I.M.
METHYL-
T.vivax
cheval
ex tempora-
SULFATE
T.brucei
chien
ne,à froid
SF.
chien:4mg/k
I
I
T.congolense Bovins
24 p.100
ANTRYCIDE
PROSALT
T.brucei
cheval
ex tempora-
S.C.
12w'kg
2 mois
T.vivax
ne,à froid
,
T.vivax
Bovins
7 p.100
3,Twhg
BERENIL
T.congolense cheval
B froid
I.M.
T.brucei
chien
peut être
7mdb3
porc,etc
conservée
T,congolense/ Bovins
l- 2 p.100
I.V.
m3/&3
cHLoRURE DE T.vivax
cheval
à froid,
stricte
I
DIMIDIUM
dromadai- ex tempora-
r e
ne
BROMURE
T.vivax
Bovins
lc 2 p.100
I.M.
lmg/kg
2 mois
D'ETHIDIUM T.congolense
ébullition
profonde
wdu
2mg/kg à 3 moi
CHLORURE
T.vivax
Bovins
l- 2 p.100
I.M.
lws,'U
2 mois
wS/u
D'ETHIDIUM T.congolense
ébullition
profonde
2mg/kg 3 mois
T.congolense Bovins
2 p.100
I.M.
PROTHIDIUM I T.vivax
ebullition
profonde
2 WY”& 2mdkg / 2 ~~:~
T.brucei
instable
- -
ISOMETAMI- T*vivax
Bovins
' 1-2 p.100
I.M.
9,25mg/kg :0,5Omg/kg' 3 mois
DIUM
T.congolense
ex tempora-
profonde
WOw/~g Iw/kg
I
ne,à froid '
0,75w/‘M 1
i
i
1
.
.
.

26
JXJRATIF
ANTRYCIDE METKYLSUTFATE
- Laboratoire Avlon S.A., Enghien, France
- Présentation : flacon de 35 g de poudre
flacon de 100 g de poudre
- Prix approximatif : 100 g = 5.200 F.CFA ($1
- Solution ex temporanel0 p.100 - Bovins 5mg/kg - Cheval 4mg/kg
- - -
- Voies : intrGKZculaire
ou sous-cutanée
1
Dose en ml de suspension
Poids (kg)
Bovins
Cheval
20
1
25
1
1 0 0
5
4
120
6
5
140
7
cia5
160
8
6,5
180
9
7
200
10
8
220
11
9
~- ~~ -~~_ ~__ -~_ ~-~. -~~~-
l
240
IL2
9,5-
~-
:
260
13
1 0
280
14
11
I--.IR
(a) Les prix ne sont mentionnés ici que pour permettre d'évaluer le co&
d'un traitement collectif. Ils ne sauraient engager les maisons de
commerce qui assurent la vente des trypanocides.

27
PREVENTIF
-A-...
ANTRYCIDE-PROSALT
-
-
-
- Laboratoire Avlon S.A. - Enghien - France
- Présentation : flacons de 35 g et 100 g de poudre
- Prix approximatif : 4.720 FCFA
- Préparer une solution ex temporane à 24 p.100
Dose 12 mg,&g S.C.
CURATIF
BERENXL
- Laboratoire Farbwerkc Hoechst, Francfort, R.F.A.
- Boîtes de 10 sachets de 1,05 g ou 10,5 g
- Prix approximatif : sachets à 1,05 g = 1.285 F. les 10.
- Solution à 7 p.100 ex temporane; 3,5 mg/kg I.M.

28
x
CURATIF ET PREVENTIF
ETHIDIUI~ (BROMURE) : H~MIDIUM BR
-
- Présentation : comprimés dosés à O,25 g
- Boots Pure Drug CO, Nottingham, Ware, England
- Distributeur : SOFC.A, 31 rue Tranchet, Paris 8ème
- Prix approximatifs : flacon 40 camp. : la,50 F (+)
flacon 100 comprimés : 38 F (a)
- Solution 1 $ ou 2 $1 1 mg/kg I.M. profonde.
kg
1 0 20 100 'llo1120'130
140
1
ml Sol.l$
1
2
1 0
11 la la)
m l Sol.2 $
0,5
1
b
!
:
I
. .
PREVENTIF MAJEUR - CURATIF
PROTHIDIUM
Boots Pure Drug CO, Nottingham, Ware, England
Distribué par S -CA, 31, rue Tranchet, Paris 8ème
Présentation : comprimés dosés à 0,5 g
Prix approximatifs : flacon 20 camp. = 31,50 F (*)
flacon 100 camp. = 130,OO F (+)
Préparer extemporanément sol. 2 %, 2 mg/kg I.M. profonde
(4) Prix en 1964, francs français, hors taxes.

.-_
-- --
CURATIF ET PREVENTIF
Isométamidium
Préparation :
solution ex temporane à 1 pour 100 ou à 2 pour 100
Voie intramusculaire profonde - Doses curatives de 0,25 mdkg
à 0,50 mg& - Doses préventives de 0,50 mg/kg à 1,00 mg/kg. La dose
totale administrée en 2 mois ne doit pas <x&der 1 mg par kg.
1 0
100 /
120
140
160
180
200
3oo
400 Poids
l
0,2& wh
0325
2,501
3
3>5o
4
4950
5
7,5o
10
mli',,
r
!J
1
0,5o
5
j
6
7
8
9
10
1 5
20:
ml!
l%,
a
OJ75
7,50
9
lO,5O
12
13950
15
22,5c
30 ml:
\\
10
1 2
1 4
1 6
18
20
30
40 ml 1
I
1,25
1950
1,75
2
2925
2,5o
3375
5 ml i
2,50
3
3950
4
495
5
7,50
10 ml 1
1
3975
4,50
5925
6
6>75
7550
11325
15 ml 1
MOYENS pour REMEDIER à la CHIMIORESISTRNCE
Médicament provoquant la résistance
Remède
Antrycide
Isométamidium
Dimidium
Bérénil
Dimidimm
Isombtamidium
Ethidium
B&éni1
Ethidium
Isométamidium
Prothidium
Bérénil
Prothidium
Xsométamidium
Isométamidium
Bérénil
Bérénil
Rntrycide
B&éni1
Ethidium
Bérénil
Prothidium
\\- Bérénil
Isométamidium

t
30
Aux différentes posologies indiquées ci-dessus, plusieurs traite-
ments ont été faits au Laboratoire de 1'Elevage sur des animaux trypanoso-
més par inoculation à la seringue. D'autres ont eu lieu à la ferme annexe
du Laboratoire, à Sangalkam, où des troupeaux sont en contact avec des
glossines (G.palpalis) vectrices de Trypanosoma vivax. Beaucoup d'observa-
tions de toxicologie proviennent' de publications sur la thérapeutique ap-
pliquée des trypanosomiases animales. Nous tenons à en remercier les au-
teurs. Etant donné que la présente synthèse voulait surtout fournir des
informations générales sur les trypanocides modernes, il n'a pas été jugé
indispensable de la faire suivre de notes bibliographiques.
. .
.