INSTITUT D’ELEVAGE ET DE MEDECINE VETERINAIRE DES...
INSTITUT D’ELEVAGE ET DE MEDECINE
VETERINAIRE DES PAYS TROPICAUX
REVUE D’ÉLEVAGE
a
ET DE
MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
DES PAYS TROPICAUX
L’intervalle entre les vêlages
I
chez le zébu Gobra (Peulh sénégalais)
I
par J.P. DENIS
Tome XXIV (nouvelle série)
No 4 - 1971
VIGOT FRERES, EDITEURS
23, rue de I’Ecole-de-Médecine, Paris-VI’
Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1971, 24 (4): 635-47
L’intervalle entre les vêlages chez le zébu Gobra
(Peulh sénégalais)
par J. P. DENIS (*)
RESUME
La durée de l’intervalle entre deux vêlages consécutifs, calculée sur
1.254 intervalles est de 473,2 t 7,8 jours chez le zébu Gobra. Cependant,
39 n. 100 des intervalles sont inférieurs à 395 iours, ce aui ueut être
considéré comme une bonne performance. Pour expliquer’ ceke durée
moyenne assez longue, la permanence des taureaux dans les troupeaux,
les problèmes alimentaires quantitatifs et qualitatifs, l’allaitement des
veaux sont invoqués.
On note une relation significative avec l’année de naissance de la
mère, le numéro de vêlage, le poids du produit obtenu. Par contre,
aucune relation significative de l’intervalle n’est mise en évidence avec
le mois de vêlage, le sexe du produit, l’âge du l’r vêlage et les perfor-
mances du produit précédent (effets de la gestation et de la Iactation). La
répétabilité des intervalles est très faible (0,046).
INTRODUCTION
est relativement constante et qui, par consé-
quent, n’intervient pratiquement pas dans la
Durant la vie d’une femelle bovine, le nom-
variation de la valeur de l’intervalle, d’autre
bre de veaux produits est d’une extrême impor-
part, l’intervalle entre la parturition et la nou-
tance sur le plan de la productivité du troupeau.
velle fécondation ou u période de service )I.
Les facteurs intervenant dans cette productivité
C’est cet intervalle qui est responsable de l’es-
sont, sur le plan des problèmes de reproduction,
sentiel de la variation constatée : 61 p. 100
l’âge du premier vêlage, l’intervalle entre les
pour COOPER et collab. (1968). Si la longueur
vêlages, la longueur de la gestation, les carac-
de la gestation commence à être connue chez
téristiques du cycle, etc. . . Ces différents pro-
le Gobra (292,9 k 4,l j pour 81 observations),
blèmes sont peu connus chez les animaux des
l’étude de la durée de l’intervalle entre vêlage
régions tropicales et très mal chez le zébu
et saillie féconde n’a pas encore été abordée.
Gobra.
Par conséquent, l’intervalle entre les vêlages
est étudié tel quel. sans qu’il soit scindé en
L’âge du premier vêlage a été déjà traité (9).
ses deux composants. De toute façon, sous
Le présent travail se propose d’analyser le fac-
cette forme, il constitue en lui-même un cri-
teur intervalle entre les vêlages et les diffé-
tère intéressant de la fertilité des femelles (46).
rentes causes intervenant dans ses variations.
L’intervalle entre deux vêlages successifs est
la résu!tante de deux stades du cycle de repro-
MATERIEL ET METHODES
duction, d’une part la durée de la gestation qui
Les données recueillies concernent le zébu
Gobra ou zébu peulh sénégalais dont l’aire
(+) Institut d’Elevage et de Médecine vétérinaire
de diffusion couvre la partie nord du Sénégal.
des Pays tropicaux, Centre de Recherches Zootech-
niques, Dahra-Djoloff, Sénégal.
Cet animal est sélectionné au Centre de Recher-
- 635 -
ches Zootechniques de Dahra Djoloff au
1. Moyenne générale
Sénégal, depuis 3955, pour développer ses qua-
lités bouchères.
L’intervalle moyen calculé sur 1.254 inter-
valles contrôlés est de 473,2 -C 7,8 jours avec
Sur le plan climatique, le CRZ de Dahra
un coefficient de variation de 32,l p. 100.
se trouve à la croisée des 15,300 de longitude
C’est-à-dire environ 35 mois et demi, et par
Ouest et de latitude Nord. Il appartient au
conséquent il faut attendre en moyenne 5 à
domaine sahélien. La température moyenne
6 mois avant que la femelle Gobra soit à nou-
annuelle est de 28” C, la pluviométrie moyenne
veau fécondée.
annuelle de 520 mm, mais cette pluviométrie
est concentrée sur 3 mois (juillet à septembre)
Le graphique n” 1 montre l’histogramme des
et présente de fortes irrégularités dans la répar-
valeurs des intervalles entre les vêlages. La
tition et une grande variabilité quantitative
courbe obtenue montre une dissymétrie posi-
d>une année à l’autre (10).
tive et significative de la répartition. En effet,
les fréquences correspondant aux classes extrê-
Les animaux sont entretenus, compte tenu
mes sont en excès par rapport à la courbe
de l’environnement sahélo-soudanien (10) du
normale.
CRZ, dans des conditions aussi proches que
possible de celles rencontrées à l’extérieur, en
Moins de 39 11. 100 des intervalles sont
ne négligeant toutefois pas pour autant des
inférieurs à 395 jours, ce qui peut être considéré
facteurs d’amélioration tels que l’abreuvement
comme excellent, 17 p. 100 des intervalles sont
à volonté, l’absence de w-pâturage, les vacci-
compris entre 396 et 455 jours; ils sont consi-
nations régulières.. .
dérés comme longs. Près de 44 p. 100 des
intervalles sont considérés comme mauvais, car
De la naissance au sevrage, qui a lieu entre
dépassant 456 jours. Pour AURIOL (1955)
6 et 7 mois, les veaux reçoivent en plus du
chez la Pie rouge de l’Est, le seuil d’élimination
lait maternel, une supplémentation de 500 g
d’une femelle est atteint lorsque I’intervalle
par jour et par tête d’un concentré titrant
entre vêlage et saillie féconde suivante est supé-
0,80 UF et 90 g M.A.D./kg. Après le sevrage,
rieur à 5 mois. SADA (1968) évaluant la fer-
les veaux sont mis en extensif sans autre supplé-
tilité à partir de la durée des intervalles propose
mentation qu’un apport minéral. Toutefois, à
des valeurs similaires : très bon : intervalle infé-
la fin de leur première saison sèche (mai-juin),
rieur à 420 jours, satisfaisant entre 410 et
lorsque les conditions alimentaires deviennent
450 jours et mauvais au-dessus de 461 jours.
trop difficiles, les animaux reçoivent le même
Par contre, THOMAS et LE GARFF (1963)
concentré à raison de 500 g ou 1 kg par tête
utilisent des chiffres beaucoup plus sévères
et par jour.
(bon : 390 jours, long entre 390 et 420 jours,
mauvais au-delà de 420 jours) mais il s’agit
Ensuite après 12 mois les animaux sont
d’animaux taurins vivant dans des conditions
entretenus en extensif toute l’année sans supplé-
tout à fait différentes ‘de celles des zébus con-
mentation, l’abreuvement étant à volonté.
sidérés.
Les animaux ont été régulièrement mis à
L’intervalle chez le zébu Gobra est par con-
la reproduction vers 27 à 30 mois. La monte
séquent assez long. Les facteurs responsables
est naturelle, libre, et durant la période consi-
de cette durée moyenne excessive sont certaine-
dérée dans la présente étude il n’existe pas de
ment nombreux, mais il est possible d’en isoler
saison de monte. Celle-ci n’a été instituée au
trois dont l’importance prédomine : il s’agit de
CRZ de Dahra qu’en 3969.
la permanence des taureaux dans les troupeaux
de femelles d’une part, des difficultés alimen-
L’enregistrement systématique de l’ensemble
taires très grandes supportées par ces femelles
des naissances survenues au cours de la période
d’autre part, et finalement l’allaitement des pro-
considérée permet de disposer, pour le présent
duits par les mères.
travail, de 1.250 intervalles entre vêlages
recueillis sur 534 vaches Gobra.
De nombreux auteurs (8, 13, 47) ont remar-
qué que le fait de laisser le taureau en perma-
Les différents calculs demandés ont été effec-
nence dans le troupeau est néfaste au bon
tués par le service calcul ‘du siège central de
déroulement de la vie de reproduction des
1’I.E.M.V.T. à Paris.
femelles, car celles-ci sont saillies trop tôt et
- 636 -
Graohique no I : Valeurs des intervalles entre les vêlages
chez le Zébu Gobra (1955 à 1965).
-
Bon.
- Long --5
~-
Mauvais ~~
39,2 p 100
16,s p 100
43,s p 100
1
6 0
3 0 0
3 5 0
4 0 0
4 5 0
5 0 0
5 5 0
6 0 0
6 5 0
7 0 0
7 5 0
leurs chances de fécondation sont affaiblies.
PEPP cités par DAWSON (1967), illustre cette
Le tableau no 1, tiré des travaux de BASIC et
affirmation.
TABLEAU No 1
Taux de conception et de stérilité en fonction de la date de saillie
(d'après Dawson 1967)
Date de saillie
Taux de
Animaux
après le vêlage
conception
définitivement stériles
30 ème jour
lè saillie 26p.100
14 p. 100
après 6 saillies 56p.100
Au plus tôt
lè saillie 62p.100
11 p. 100
60 ème jour
après 6 saillies 97p.100
Ce phénomène est confiLmé par SHANNON
En fait, la fertilité post partum dépend de
et cohab. (1952) dont les meilleurs résultats
l’involution utérine et du rétablissement du
de fécondation ont lieu avec des saillies effec-
cycle œstral après la parturition. Les durées
tuées entre 80 et 127 jours après le vêlage, de
d’évolution utérine relevées sont variées : 21 -
même par THOMAS et LE GARFF (1963)
24 jours (JOHANNS et collab. 1967), 40,59
pour lesquels les saillies effectuées trop tôt
k 6,4 jours chez les pluripares pour MARION
après le vêlage ont une répercussion sur la lac-
et collab. (1968), 31 jours pour NOUER
tation en cours et sur le nombre de saillies
(1970). L’étude de ces données chez le Cobra
nécessaires pour obtenir une gestation.
constitue l’objet de prochains travaux.
- 637 -
Le deuxième facteur important de variation
duction. HIGNETT et HIGNETT (1951-52)
est constitué par les causes alimentaires. En
ont de même montré que l’administration de
effet, les conditions alimentaires des femelles
phosphore aux animaux permet la mise en
Gobra précédemment décrites sont assez pré-
évidence des chaleurs (très peu visibles et très
caires, sauf pendant une très courte période
fugaces chez le zébu) et une nette augmentation
dans l’année (environ 5 mois). Ces problèmes
de la fertilité.
alimentaires se situent à deux niveaux. Sur le
plan général, il s’agit d’une diminution progres-
La troisième cause responsrble de la durée
sive de la quantité de matière sèche à la dispo-
de l’intervalle entre les vêlages chez le Cobra
sition des animaux dans les pâturages, les réser-
est la lactation. En effet, de nombreux auteurs
ves fourragères diminuant régulièrement de la
ont montré que la lactation a une influence
fin d’un hivernage au début de l’hivernage sui-
néfaste, en particulier sur le rétablissement de
l’activité ovarienne (16, 26, 31, 35, 52). Chez
vant. Ce (( manque )) ne se rencontre pas durant
la période favorable de l’année et c’est, par
les vaches Gobra, la lactation est courte (1.50 j
conséquent, à cette époque qu’il conviendra
180 jours) de faible productivité, et cependant,
de placer une saison de saillie, bénéficiant en
apparemment, tant qu’elle n’est pas terminée,
cela de l’effet de flushing. Des essais de GIROU
en moyenne, la fécondation ne se produit pas.
et BROCHARD ont, en effet, montré qu’une
La partie quantitative du problème de lacta-
supplémentation alimentaire de 3 kg d’un con-
tion est étudiée au chapitre VIII - 2.
centré titrant 0,90 UF et 22 p. 100 M.A.D.,
Pour pouvoir comparer le zébu Gobra avec
durant 6 jours, à 164 vaches en anœstrus post
certains autres animaux vivant sous les tropi-
partum depuis plus de 60 jours induisait une
ques, un tableau récapitulatif d’un certain nom-
augmentation du nombre de vaches en œstrus
bre de données a été effectué (tableau n” 11).
durant les 3 mois suivants (+ 12,6 p. 100)
et une augmentation du nombre de femelles
De ce tableau succinct, ressort une très grosse
fécondées (f 11,4 p. 100). D’ailleurs, la plus
variabilité des intervalles aussi bien entre les
grosse part des causes de stérilité intervient
races que dans une même race de zébu. Cette
durant le développement de l’œuf, non au
variabilité, dans ce dernier cas, est due aux
moment de la fécondation, et provient d’un
différences climatologiques dont les conséquen-
déséquilibre nutritionnel (3,28). L’élévation du
ces sont très marquées sur les phénomènes de
niveau nutritionnel amène une réponse de l’axe
reproduction, en particulier dans les régions
hypotalamo-hypophysaire gouadotrope et, si la
désertiques [différence climatique très impor-
supplémentation est appliquée durant le post
tante entre le jour et la nuit (7)], et aux diffé-
oestrus, elle est responsable d’une libération
rences dans le morde d’entretien et les conditions
de l’hormone lutéinisante LH, du développe-
alimentaires.
ment et de l’activité du corps jaune et par con-
séquent des premières étapes du développement
La distribution particulière des intervalles
embryonnaire (27).
entre les vêlages permet d’effectuer la sélec-
tion pour une durée minimale en ne conservant
Sur un plan plus particulier, comme dans de
chez le zébu Gobra que les femelles dont les
nombreuses régions tropicales, les troupeaux
intervalles sont inférieurs à 455 jours. Mais
subissent de fortes carences minérales. En effet,
cette sélection ne peut s’effectuer qu’après l’ins-
les bovins de race Gobra sont atteints, en par-
tallation d’une saison de monte qui permet le
ticulier dans les régions du Ferlo et du Djoloff,
contrôle de l’utilisation du taureau et par con-
d’une affection dite (( Maladie des forages )).
séquent une diminution sensible des intervalles
Cette maladie est un complexe formé par une
moyens.
aphosphorose qui déclenche du pica et plus
particulièrement de l’ostéophagie; c’est à ce II. Durée des intervalles en fonction
niveau que peut survenir une toxémie de type
du mois de naissance du produit
botulinique CB meurtrière (4). Or on sait que
souvent la stérilité chez les bovins est causée
Le tableau n” III montre la valeur de la
par la carence en phosphore (14, 1.5). On
durée des intervalles en fonction du mois de
comprend donc que, dans les conditions pré-
naissance du produit. Il n’existe pas de diffé-
citées, le déficit alimentaire en phosphore peut
rence significative entre les différents mois
entraîner des troubles au niveau de la repro-
(F 0,05-1,31 < 1,SO). Des résultats identiques
- 638 -
TABLEAU NO11
T-
..~.
Non de la race
Intervalle entrc deux vêlages
A u t e u r s
Animaux Nord Soudan
407,5 j
Alin (1965)
Bétail Sud
Après ler vêlage :
488,l A 171,3
Cûrjaval ct Collab.
A&ricain
Entre 6 et 7è vêlage:
(1965)
422,5 + 13430
BcL:il Nord Queensland
455 j
545 j
Donaldson (1962‘
-
Frisome
514 j
Schwyz
455 j
Jer?Xy
420 j
Guernesey
425 j
Ilill (1967) (Gr&sil)
Gir
632 )
hankr cj
540 ) Moyenne
Ongole
510 ) 564 jours
f
Indu-Brazil
575 )
.
Sahiwal
416,ll + 5,36
Johar et Taylor
Red Sindhi
437,ll i 11,1.7
(1967)
e
Thar;mkar
429, 6 + 9,O
.Johar et Taylor
lloxinna
438, 9 + 7,4
(1970)
hinlvi
518, 4 +_ 1236
Brahman
460,Z 2 3,17
Linares et Plasse
(1966) Brésil
Azaauak
2 groupes - 420
Moyenne j
I'agot (1951)
1, 690 j
I'lasse et Collab.
Brûhman
409
+ 2,2j
(1968)
~.
Angoni
379,7 + 85,8
Africander
425,7 + 130,Y
Rakha (1971)
P.nshona
387,8 2 113,6
Afrique de l'Est
Hereford
411,3 2 140,o
N'Dama
457,l
West African Shorthorn
444,l
Sada (1968)
Sokoto Gudali
465,2
Si,ahabadi
456,2
Singh (1970)
434,6
Kankrej
490 j (302)
Pires et Collab. (1967)
Gobra
446 j
Redon (1962)
TABLEAU N"I11
Intervalles en fonction du mois de naissance du produit
Moyennes et intervalles
Valeur en pourcentage de la
M o i s
Nombre
de confiance
IllOy~~ll~
Janvier
77
482,6 2 2.8,O
101,9
Février
76
443,5 : 22,0
93,7
Ma??s
85
479,0 + 35,0
101,z
Avril
67
486,9 + 39,0
102,s
Mai
133
473,l + 23,0
99,Y
Juin
225
456,4 2 16,3
96,4
Juillet
250
477,a 5 17,6
100,9
Août
111
458,7 ? 28,s
96,Y
Septembre
73
500,3 + 44,5
105,7
Octobre
51
475,0 : 35,0
100,3
NOWllhï?Z
48
490,4 f 28,3
105,3
Décembre
58
492,a + 43,4
104,l
- 639 -
sont obtenus par PRASAD (1958), RAO et
nage. Ce phénomène peut être rapproché du
collab. (1969), ALIM (1965). Par contre pour
fait que le maximum de saillies au cours de
MALICK et collab. (1960), RAO et :REDDY
l’année se rencontre dans les conditions de
(1967), l’action du mois a une influence signi-
vie du zébu Gobra, au cours des mois de sep-
ficative. Pour DHILLON et collab. (1970),
tembre, octobre et novembre, soit 56 p. 100
cette action représente 2,l p. 100 du total de
du total observé (DENIS, 1971). Les femelles
la variation. Les facteurs responsables seraient
qui vêlent #durant ces mois sont, par consé-
les différences alimentaires au cours de l’année
quent, saillies très tôt après leur parturition
et la durée des heures du jour différentes selon
avec les conséquences déjà signalées.
les mois, le plus grand taux de conception ayant
lieu au cours des mois de plus longue durée du
Dans l’ensemble tout de même, à propos
jour. La corrélation calculée à ce propos par
d’une saison de monte, ce facteur n’aura qu’une
DHILLON et collab. est de 0,54.
influence réduite dans les critères du choix de
la période. En effet, au cours de l’année, le
Cependant, on peut noter (graphique n<’ 2),
rétablissement du fonctionnement ovarien sera
que, dans l’ensemble, les valeurs des inter-
soit retardé par une alimentation déficiente
valles les plus importantes se rencontrent dans
(saison sèche), soit par des saillies trop préco-
la période de fin d’hivernage et de posthiver-
ces (posthivernage).
Graphique 2.
Moyenne mensuelle en p.100
de la moyenne sur 12 mois
473,2 + 7,6 j o u r s -
1
Mois d e vêlage
,
I
2
3
4
5
6
7
6
9
10
II
12
III. Durée des intervalles en fonction
influence sur le système de reproduction, les
de l’année de naissance de la mère
variations ne doivent pas être nécessairement
L’influence de l’année sur la durée des inter-
importantes, de faibles différences peuvent agir
valles entre deux vêlages consécutifs est signi-
sans pour autant affecter l’état général (14).
ficative de part les variations des conditions
Au tableau n” IV, apparaissent les intervalles
chromatologiques de niveau de nutrition, de chez le zébu Gobra, en fonction de l’année
mode d’élevage (12, 29, 51). Pour avoir une
de naissance de la mère.
- 640 -
TABLEAU No IV
Entre les différentes années, la différence
Ï-
est significative (F 0,05 = 2,79 > 1,84). De
Moyennes et intervalles
plus, les années 195.5 et 1962 sont significa-
Années
N o m b r e
de confiance
tivement différentes de la moyenne générale.
1 9 5 5
1 4 1
428,3 2 18,8
La représentation graphique est donnée à la
1956
178
464,4 ‘I 19,3
figure no 3. Ce facteur est donc très variable
1 9 5 7
205
484,l
t 23,2
d’une année à l’autre et seule l’installation d’une
saison de monte pourra permettre de cerner ce
1 9 5 8
219
461,2 z 18,2
problème de plus près puisqu’elle permettra
1959
190
483,9 +_ 22,l
de placer toutes les femelles dans des condi-
1960
7 2
479,6 t 29,l
tions similaires.
1 9 6 1
9 0
499,7 2 28,5
1 9 6 2
8 1
507,6 + 29,0
1963
46
474,2 2 40,5
1964
3 1
495,3 +_ 37,5
Graphique 3 : Intervalles en fonction de l’ont& de naisrance de lo mbre
Annees 1955 à 1964
IIntervalles
500
9 0
8 0
IntervoIle moyen 473,2! 7,8
6 0
4 2 0
1960
1961
1963
1 9 6 4
années
IV. Valeur des intervalles en fonction
collab. (1970), SINGH et collab. (1965), DES-
du sexe du produit
SOUKY et RAKHA (1961), le sexe du pro-
Pour PLASSE et collab. (1968), travaillant
duit n’intervient pas chez le zébu, il n’existe
sur 2.924 intervalles, l’action du sexe du veau
pas de différence significative entre les inter-
est significative (P < 01). Pour DHILLON et
valles des vêlages donnant naissance à des
- 641 -
mâles ou à des femelles. Les données statisti-
ques apparaissent au tableau no V. Il est pour-
tant noté, en particulier par DHILLON, que
” -
le sexe du produit n’a pas d’influente alors
qu’il existe une différence significative entre les
” -
longueurs de gestation des mâles et des femelles,
500.
ce qui n’est pas le cas chez le zébu Gobra, du
moins avec les données actuelles.
90 _
TABLEAU ND V
70.
(1955 à 1967.)
M â l e s
Femelles
6 0 _
*
Nombre
5 7 9
5 8 1
l
50,
Moyenne et intervalle
de confiance
479,6 + 11,9 464,8 + 1 1 , 0
.
Ecart type de la
?lKJyeLlTle
6,1
596
30.
Coefficient de
variation
30,2
29,4
20.
I
I
/
/
I
410 J---a,
,.v-
I-2
2-3
3-4
4.5
5.6
6.7
7.8
t
2
3
4
5
G
7
V. Valeur des intervalles en fonction
du numéro de vêlage
Les valeurs des intervalles entre les vêlages
en fonction du numéro de vêlage apparaissent
obtenus par RAO et collab. (1969) font appa-
au tableau no VI.
raître une variation similaire (tableau no VII);
TABLEAU NOV1
T A B L E A U N%I
Valeur des intervalles entre vêlageen fonction
Valeurs des intervalles en fonction du numéro
de vêlage dans la race Ongole
du numéro de vêlage chez le zébu Gobra.
(Rao et Collab., 1969)
I
I n t e r v a l l e
-
1er- 2e
1
4 6 7
517,8 + 13,3
2 e - 3 e
2
330
467,5 2 13,6
3 e - 4 e
3
2 1 3
448,8 +_ 21,6
:IIntervalle Valeurs des intervalles493,4457,3462,0458,7
4 e - 5e
4
1 1 8
422,5 2 23,9
420,7
5 e - 6e
5
6 6
417,742 34,2
426,2
7 e - 8e
7
1 9
424,4 2 46,1
-
Total
467,Sl + 4,31
Les différences entre les moyennes d’inter-
c’est-à-dire une diminution de la valeur des
valles sont très significatives (F = 14,47). Du
intervalles 1 à 5 de 14,7 p. 100 et une légère
ler au 5” intervalle, il y a une diminution très
remontée ensuite, Pour LEWIS et HORWOOD
nette de 39,3 p. 100 de la valeur des intervalles
(1950) les intervalles diminuent progressive-
(graphique no 4) puis elle se stabilise à une
ment jusqu’au 9” veau puis augmentent pour
valeur légèrement plus importante. Les chiffres
10 veaux et plus. De même pour CARJAVAL
- 642 -
et collab. (1965), l’intervalle moyen le plus
VIII. Intervalles en fonction
long apparaît entre le premier et le deuxième
des performances du produit précédent
vêlage (488,l + 17 1,3 jours) et le plus court
1. Effet de la gestation
entre le 6” et le 7’ (422,5 f 134,0 jours). Sous
une autre forme. KOGER et collab. (1962)
Suivant l’époque à laquelle la naissance du
montrent que chez le brahman le taux de repro-
produit d’une femelle survient, son poids à la
duction est à sa valeur la plus basse vers 2-3 ans
naissance est variable. Chez le zébu Gobra,
et la plus haute vers 6-7 ans.
le poids maximal au 4” trimestre diminue pro-
gressivement pour être minimal au 3” trimestre
La présentation des résultats adoptés peut
(10). L’influence possible du poids du veau
sembler être faussée par l’élimination progres-
du vêlage n sur la durée de l’intervalle de
sive des femelles de mauvaise fécondité, en
vêlage n au vêlage n + 1 a été étudiée. Mais
réalité les vaches réformées pour cette cause
aucune corrélation, ni totale, ni par vêlage n’a
ont été peu nombreuses durant la période con-
pu être mise en évidence.
sidérée et par conséquent, s’il était tenu compte
.
de ce fait, le pourcentage de diminution de la
2. Effet de la lactation
valeur de l’intervalle entre le ler et le 6’ vêlage
De nombreux auteurs ont étudié l’effet de
ne serait que peu affecté.
la lactation sur le rétablissement chez la femelle
d’un cycle reproductif normal. L’aspect qua-
VI. Corrélation entre les intervalles
litatif de la question a été abordé au premier
et les poids des produits obtenus
chapitre. Sur le plan quantitatif, la question a
été examinée en prenant pour critère des qua-
Contrairement à ce qu’observent DHTLLON
lités laitières maternelles le poids du produit
et collab. (1969) sur les animaux de race
obtenu à son sevrage. En effet, chez la vache
Hariana, chez le zébu Gobra il existe une corré-
Gobra, animal à vocation bouchère, la traite
lation positive et significative entre l’intervalle
n’est pas effectuée. Mais il n’a pas été mis en
du vêlage n au vêlage n + 1 et le poids du
évidence de corrélation ni totale, ni partielle
produit obtenu; plus l’intervalle est long et plus
entre le poids du produit n au sevrage et
la femelle a la possibilité de reconstituer ses
l’intervalle du vêlage n au vêlage n + 1.
réserves et de mener à bien une nouvelle gesta-
Les résultats précédents ne sont pas en
tion dans les meilleures conditions. Les résul-
accord avec ceux obtenus par ALIM (196.5),
tats apparaissent au tableau nu VIII. La liaison
au Soudan, pour lequel la période de service
est significative pour l’ensemble des observa-
est en corrélation positive et significative avec
tions, mais selon les intervalles entre les vêlages
le rendement en lait (P < 0,Ol) de même pour
considérés elle peut n’être pas significative et
LITVINENKO (1968).
par conséquent il convient de ne pas surestimer
la valeur de ce facteur.
Ce fait découle probablement des faibles
capacités laitières du Gobra dont la production
VII. Liaison entre l’âge du premier vêlage
moyenne dans un troupeau sélectionné ne
et l’intervalle entre le premier
dépasse par 800 kg de lait en 180 jours de
et le deuxième vêlage
lactation.
En effet pour LEWIS et HORWOOD
Il n’existe pas de relation entre ces deux
(1950), les intervalles sont plus longs si la
éléments. Le premier vêlage plus précoce n’en-
traîne pas une augmentation de la durée de
production est forte, de même pour MARION
l’intervalle entre le l”r et le 2” vêlage; ce résul-
et GIER (1968). Pour VISSAC et POLY
(1957), toutes les corrélations recherchées n’ont
tat étant calculé sur 462 couples, âge en jour
été significatives qu’à partir de 12 kg de lait
et intervalle (r = - 0,086 0,092 non signifi-
en première lactation.
catif avec un t = 1,86 1,96). Le même résultat
est obtenu par RAO et collab. (1969) dans
la race Ongole. Selon VISSAC et POLY (1957),
IX. Répétabilité de la durée des intervalles
ce phénomène serait dû au fait que les varia-
Chez le zébu Gobra, la répétabilité de la
tions de l’intervalle 1” - 2’ vêlage avec l’âge
durée des intervalles entre vêlages successifs
du 1”’ vêlage ne s’effectuent pas selon une loi
a été calculée par analyse des corrélations
linéaire.
intraclasse. Le résultat r = 0,046 est simi-
- 643 -
TABLEAU NOV111
Poids du produit obtenu en fonction de l'intervalle entre les vêlages y = a + bx.
Intervalle
Nombre
M0yeIllle
M0yC3lIle
a.
r.
intervalle en j
poids en kg
b.
T
Signification
leF2e vêlage
409
512 2 255
21,59 +_ 8,47
19,97 t 0,41
0,00316 + 0,003l
0,096
1,97
S
2e-3e
"
274
457 + 226
21,62 2 8,15
20,75 + 0,45
0,00191 +_ 0,039
0,053 < 0,12
0,96
N S
3e-4e
"
163
435 f 267
21,34 + 7,60
20,32 + 0,40
0,00234 + 0,003O
0,082 < 0,15
1,56
N S
4e-52
'(
89
399 + 127
21,52 + 6,76
16,93 f_ 0,70
0,0017
+ 0,0108
0,221> 0,21
2,13
S
5e-6e
"
54
403 + 210
21,98 + 6,65
22,46 + 0,92
0,OOlZO + 0,0083
0,038
0,27
N S
6e-7e
"
28
403 +_ 199
24,32 5 9,74
21,05 +_ 1,85
0,00812 + 0,019o
0,166 c 0,37
0,86
N S
Total
1017
465 + 252
21,65 +_ 8,lO
20,65 +_ 0,25
0,00214 + 0,00192
0,067 ' 0,062
2,14
S
laire à ceux obtenus par ALIM (1965) (0,046
ont une influence prépondérante sur les phé-
pour le bétail du nord du Soudan) JOHAR et
nomènes observés.
TAYLOR (1967) - (0,416 pour des Sahiwal
et 0,073 pour des Red Sindhi) PLASSE et
L’intervalle entre les vêlages est un phéno-
collab. 1968 - (0,080 chez le Brahman). Cette
mène complexe dont tous les composants méri-
répétabilité est très faible.
tent une étude approfondie, en particulier la
durée de l’involution utérine, l’intervalle vêlage
- premières chaleurs, l’intervalle premières
CONCLUSIONS
chaleurs - première saillie, et enfin I’inter-
valle première saillie - fécondation.
Les intervalles entre les vêlages chez le zébu
Cobra sont assez longs (473,2 k 7,8 jours).
Cette connaissance des phénomènes de re-
Cette durée importante s’explique par des con-
production chez le zébu Gobra permettra d’une
ditions de vie très difficiles. Les problèmes
part le dépistage des troubles de la fertilité,
alimentaires sont très aigus, aussi bien sur le
d’autre part la mise en place de procédés
plan quantitatif que qualitatif et par conséquent
rationnels et adaptés d’insémination artificielle.
SLJMMARY
Interval between calvings in Gobra Zebu cattle
(Senegalese peulb)
The duration of the interval between two consecutive calvings, cal-
culated from 1.254 intervals is : 473,2 2 7,8 days in the Gobra Zebu
cattle. Nevertheless, 39 p. 100 of the intervals are less than 395 days,
which cari be considered as a good performance. TO explain this rather
long average, the permanent presence of bulls in herds, the qualitative
and quantitative feeding problems, and the suckling of the calves are
referred to.
A significant relationship with the year of birth of the dam, the
number of the calving. and the weight of calf is noted. On the other
hand, no significant rzationship of the interval is shown with the month
of calving, the sex of the progeny, the age at first calving and the per-
formances of the preceding progeny (effects of pregnancy and lactation).
The repeatability of intervals is very low (0,046).
RESUMEN
Intervalo entre 10s partos en el cebu Gobra
(Peulh de Senegal)
Es de 473,2 t 7,8 dias la duracion del intervalo entre dos partos
consecutivos, calculada segtin 1254 intervalos en el cebu Cobra. Sin
embargo, 39 p. 100 de 10s intervalos son inferiores a 395 dias, 10 que
se puede considerar coma un buen rendimiento. Se invoca, .para explicar
esta duracion media bastante larga, la permanencia de 10s toros en 10s
ganados, 10s problemas alimenticios cuantitativos y cualitativos, el ama-
mantar de 10s terneros.
Se nota una relation significativa con el afio de navidad de la madre,
el ntimero de parto, el peso del ternero obtenido.
En cambio, ninguna relation significativa del intervalo se evidencia
con el mes de parto, el sexo del producto, la edad del primer parto y 10s
rendimientos del producto precedente (efectos de la gestation y de la
lactac&). La posibilidad de repeticion de 10s intervalos es poco impor-
tante (0,046).
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- 647 -
VETERINAIRE DES PAYS TROPICAUX
REVUE D’ÉLEVAGE
a
ET DE
MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
DES PAYS TROPICAUX
L’intervalle entre les vêlages
I
chez le zébu Gobra (Peulh sénégalais)
I
par J.P. DENIS
Tome XXIV (nouvelle série)
No 4 - 1971
VIGOT FRERES, EDITEURS
23, rue de I’Ecole-de-Médecine, Paris-VI’
Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1971, 24 (4): 635-47
L’intervalle entre les vêlages chez le zébu Gobra
(Peulh sénégalais)
par J. P. DENIS (*)
RESUME
La durée de l’intervalle entre deux vêlages consécutifs, calculée sur
1.254 intervalles est de 473,2 t 7,8 jours chez le zébu Gobra. Cependant,
39 n. 100 des intervalles sont inférieurs à 395 iours, ce aui ueut être
considéré comme une bonne performance. Pour expliquer’ ceke durée
moyenne assez longue, la permanence des taureaux dans les troupeaux,
les problèmes alimentaires quantitatifs et qualitatifs, l’allaitement des
veaux sont invoqués.
On note une relation significative avec l’année de naissance de la
mère, le numéro de vêlage, le poids du produit obtenu. Par contre,
aucune relation significative de l’intervalle n’est mise en évidence avec
le mois de vêlage, le sexe du produit, l’âge du l’r vêlage et les perfor-
mances du produit précédent (effets de la gestation et de la Iactation). La
répétabilité des intervalles est très faible (0,046).
INTRODUCTION
est relativement constante et qui, par consé-
quent, n’intervient pratiquement pas dans la
Durant la vie d’une femelle bovine, le nom-
variation de la valeur de l’intervalle, d’autre
bre de veaux produits est d’une extrême impor-
part, l’intervalle entre la parturition et la nou-
tance sur le plan de la productivité du troupeau.
velle fécondation ou u période de service )I.
Les facteurs intervenant dans cette productivité
C’est cet intervalle qui est responsable de l’es-
sont, sur le plan des problèmes de reproduction,
sentiel de la variation constatée : 61 p. 100
l’âge du premier vêlage, l’intervalle entre les
pour COOPER et collab. (1968). Si la longueur
vêlages, la longueur de la gestation, les carac-
de la gestation commence à être connue chez
téristiques du cycle, etc. . . Ces différents pro-
le Gobra (292,9 k 4,l j pour 81 observations),
blèmes sont peu connus chez les animaux des
l’étude de la durée de l’intervalle entre vêlage
régions tropicales et très mal chez le zébu
et saillie féconde n’a pas encore été abordée.
Gobra.
Par conséquent, l’intervalle entre les vêlages
est étudié tel quel. sans qu’il soit scindé en
L’âge du premier vêlage a été déjà traité (9).
ses deux composants. De toute façon, sous
Le présent travail se propose d’analyser le fac-
cette forme, il constitue en lui-même un cri-
teur intervalle entre les vêlages et les diffé-
tère intéressant de la fertilité des femelles (46).
rentes causes intervenant dans ses variations.
L’intervalle entre deux vêlages successifs est
la résu!tante de deux stades du cycle de repro-
MATERIEL ET METHODES
duction, d’une part la durée de la gestation qui
Les données recueillies concernent le zébu
Gobra ou zébu peulh sénégalais dont l’aire
(+) Institut d’Elevage et de Médecine vétérinaire
de diffusion couvre la partie nord du Sénégal.
des Pays tropicaux, Centre de Recherches Zootech-
niques, Dahra-Djoloff, Sénégal.
Cet animal est sélectionné au Centre de Recher-
- 635 -
ches Zootechniques de Dahra Djoloff au
1. Moyenne générale
Sénégal, depuis 3955, pour développer ses qua-
lités bouchères.
L’intervalle moyen calculé sur 1.254 inter-
valles contrôlés est de 473,2 -C 7,8 jours avec
Sur le plan climatique, le CRZ de Dahra
un coefficient de variation de 32,l p. 100.
se trouve à la croisée des 15,300 de longitude
C’est-à-dire environ 35 mois et demi, et par
Ouest et de latitude Nord. Il appartient au
conséquent il faut attendre en moyenne 5 à
domaine sahélien. La température moyenne
6 mois avant que la femelle Gobra soit à nou-
annuelle est de 28” C, la pluviométrie moyenne
veau fécondée.
annuelle de 520 mm, mais cette pluviométrie
est concentrée sur 3 mois (juillet à septembre)
Le graphique n” 1 montre l’histogramme des
et présente de fortes irrégularités dans la répar-
valeurs des intervalles entre les vêlages. La
tition et une grande variabilité quantitative
courbe obtenue montre une dissymétrie posi-
d>une année à l’autre (10).
tive et significative de la répartition. En effet,
les fréquences correspondant aux classes extrê-
Les animaux sont entretenus, compte tenu
mes sont en excès par rapport à la courbe
de l’environnement sahélo-soudanien (10) du
normale.
CRZ, dans des conditions aussi proches que
possible de celles rencontrées à l’extérieur, en
Moins de 39 11. 100 des intervalles sont
ne négligeant toutefois pas pour autant des
inférieurs à 395 jours, ce qui peut être considéré
facteurs d’amélioration tels que l’abreuvement
comme excellent, 17 p. 100 des intervalles sont
à volonté, l’absence de w-pâturage, les vacci-
compris entre 396 et 455 jours; ils sont consi-
nations régulières.. .
dérés comme longs. Près de 44 p. 100 des
intervalles sont considérés comme mauvais, car
De la naissance au sevrage, qui a lieu entre
dépassant 456 jours. Pour AURIOL (1955)
6 et 7 mois, les veaux reçoivent en plus du
chez la Pie rouge de l’Est, le seuil d’élimination
lait maternel, une supplémentation de 500 g
d’une femelle est atteint lorsque I’intervalle
par jour et par tête d’un concentré titrant
entre vêlage et saillie féconde suivante est supé-
0,80 UF et 90 g M.A.D./kg. Après le sevrage,
rieur à 5 mois. SADA (1968) évaluant la fer-
les veaux sont mis en extensif sans autre supplé-
tilité à partir de la durée des intervalles propose
mentation qu’un apport minéral. Toutefois, à
des valeurs similaires : très bon : intervalle infé-
la fin de leur première saison sèche (mai-juin),
rieur à 420 jours, satisfaisant entre 410 et
lorsque les conditions alimentaires deviennent
450 jours et mauvais au-dessus de 461 jours.
trop difficiles, les animaux reçoivent le même
Par contre, THOMAS et LE GARFF (1963)
concentré à raison de 500 g ou 1 kg par tête
utilisent des chiffres beaucoup plus sévères
et par jour.
(bon : 390 jours, long entre 390 et 420 jours,
mauvais au-delà de 420 jours) mais il s’agit
Ensuite après 12 mois les animaux sont
d’animaux taurins vivant dans des conditions
entretenus en extensif toute l’année sans supplé-
tout à fait différentes ‘de celles des zébus con-
mentation, l’abreuvement étant à volonté.
sidérés.
Les animaux ont été régulièrement mis à
L’intervalle chez le zébu Gobra est par con-
la reproduction vers 27 à 30 mois. La monte
séquent assez long. Les facteurs responsables
est naturelle, libre, et durant la période consi-
de cette durée moyenne excessive sont certaine-
dérée dans la présente étude il n’existe pas de
ment nombreux, mais il est possible d’en isoler
saison de monte. Celle-ci n’a été instituée au
trois dont l’importance prédomine : il s’agit de
CRZ de Dahra qu’en 3969.
la permanence des taureaux dans les troupeaux
de femelles d’une part, des difficultés alimen-
L’enregistrement systématique de l’ensemble
taires très grandes supportées par ces femelles
des naissances survenues au cours de la période
d’autre part, et finalement l’allaitement des pro-
considérée permet de disposer, pour le présent
duits par les mères.
travail, de 1.250 intervalles entre vêlages
recueillis sur 534 vaches Gobra.
De nombreux auteurs (8, 13, 47) ont remar-
qué que le fait de laisser le taureau en perma-
Les différents calculs demandés ont été effec-
nence dans le troupeau est néfaste au bon
tués par le service calcul ‘du siège central de
déroulement de la vie de reproduction des
1’I.E.M.V.T. à Paris.
femelles, car celles-ci sont saillies trop tôt et
- 636 -
Graohique no I : Valeurs des intervalles entre les vêlages
chez le Zébu Gobra (1955 à 1965).
-
Bon.
- Long --5
~-
Mauvais ~~
39,2 p 100
16,s p 100
43,s p 100
1
6 0
3 0 0
3 5 0
4 0 0
4 5 0
5 0 0
5 5 0
6 0 0
6 5 0
7 0 0
7 5 0
leurs chances de fécondation sont affaiblies.
PEPP cités par DAWSON (1967), illustre cette
Le tableau no 1, tiré des travaux de BASIC et
affirmation.
TABLEAU No 1
Taux de conception et de stérilité en fonction de la date de saillie
(d'après Dawson 1967)
Date de saillie
Taux de
Animaux
après le vêlage
conception
définitivement stériles
30 ème jour
lè saillie 26p.100
14 p. 100
après 6 saillies 56p.100
Au plus tôt
lè saillie 62p.100
11 p. 100
60 ème jour
après 6 saillies 97p.100
Ce phénomène est confiLmé par SHANNON
En fait, la fertilité post partum dépend de
et cohab. (1952) dont les meilleurs résultats
l’involution utérine et du rétablissement du
de fécondation ont lieu avec des saillies effec-
cycle œstral après la parturition. Les durées
tuées entre 80 et 127 jours après le vêlage, de
d’évolution utérine relevées sont variées : 21 -
même par THOMAS et LE GARFF (1963)
24 jours (JOHANNS et collab. 1967), 40,59
pour lesquels les saillies effectuées trop tôt
k 6,4 jours chez les pluripares pour MARION
après le vêlage ont une répercussion sur la lac-
et collab. (1968), 31 jours pour NOUER
tation en cours et sur le nombre de saillies
(1970). L’étude de ces données chez le Cobra
nécessaires pour obtenir une gestation.
constitue l’objet de prochains travaux.
- 637 -
Le deuxième facteur important de variation
duction. HIGNETT et HIGNETT (1951-52)
est constitué par les causes alimentaires. En
ont de même montré que l’administration de
effet, les conditions alimentaires des femelles
phosphore aux animaux permet la mise en
Gobra précédemment décrites sont assez pré-
évidence des chaleurs (très peu visibles et très
caires, sauf pendant une très courte période
fugaces chez le zébu) et une nette augmentation
dans l’année (environ 5 mois). Ces problèmes
de la fertilité.
alimentaires se situent à deux niveaux. Sur le
plan général, il s’agit d’une diminution progres-
La troisième cause responsrble de la durée
sive de la quantité de matière sèche à la dispo-
de l’intervalle entre les vêlages chez le Cobra
sition des animaux dans les pâturages, les réser-
est la lactation. En effet, de nombreux auteurs
ves fourragères diminuant régulièrement de la
ont montré que la lactation a une influence
fin d’un hivernage au début de l’hivernage sui-
néfaste, en particulier sur le rétablissement de
l’activité ovarienne (16, 26, 31, 35, 52). Chez
vant. Ce (( manque )) ne se rencontre pas durant
la période favorable de l’année et c’est, par
les vaches Gobra, la lactation est courte (1.50 j
conséquent, à cette époque qu’il conviendra
180 jours) de faible productivité, et cependant,
de placer une saison de saillie, bénéficiant en
apparemment, tant qu’elle n’est pas terminée,
cela de l’effet de flushing. Des essais de GIROU
en moyenne, la fécondation ne se produit pas.
et BROCHARD ont, en effet, montré qu’une
La partie quantitative du problème de lacta-
supplémentation alimentaire de 3 kg d’un con-
tion est étudiée au chapitre VIII - 2.
centré titrant 0,90 UF et 22 p. 100 M.A.D.,
Pour pouvoir comparer le zébu Gobra avec
durant 6 jours, à 164 vaches en anœstrus post
certains autres animaux vivant sous les tropi-
partum depuis plus de 60 jours induisait une
ques, un tableau récapitulatif d’un certain nom-
augmentation du nombre de vaches en œstrus
bre de données a été effectué (tableau n” 11).
durant les 3 mois suivants (+ 12,6 p. 100)
et une augmentation du nombre de femelles
De ce tableau succinct, ressort une très grosse
fécondées (f 11,4 p. 100). D’ailleurs, la plus
variabilité des intervalles aussi bien entre les
grosse part des causes de stérilité intervient
races que dans une même race de zébu. Cette
durant le développement de l’œuf, non au
variabilité, dans ce dernier cas, est due aux
moment de la fécondation, et provient d’un
différences climatologiques dont les conséquen-
déséquilibre nutritionnel (3,28). L’élévation du
ces sont très marquées sur les phénomènes de
niveau nutritionnel amène une réponse de l’axe
reproduction, en particulier dans les régions
hypotalamo-hypophysaire gouadotrope et, si la
désertiques [différence climatique très impor-
supplémentation est appliquée durant le post
tante entre le jour et la nuit (7)], et aux diffé-
oestrus, elle est responsable d’une libération
rences dans le morde d’entretien et les conditions
de l’hormone lutéinisante LH, du développe-
alimentaires.
ment et de l’activité du corps jaune et par con-
séquent des premières étapes du développement
La distribution particulière des intervalles
embryonnaire (27).
entre les vêlages permet d’effectuer la sélec-
tion pour une durée minimale en ne conservant
Sur un plan plus particulier, comme dans de
chez le zébu Gobra que les femelles dont les
nombreuses régions tropicales, les troupeaux
intervalles sont inférieurs à 455 jours. Mais
subissent de fortes carences minérales. En effet,
cette sélection ne peut s’effectuer qu’après l’ins-
les bovins de race Gobra sont atteints, en par-
tallation d’une saison de monte qui permet le
ticulier dans les régions du Ferlo et du Djoloff,
contrôle de l’utilisation du taureau et par con-
d’une affection dite (( Maladie des forages )).
séquent une diminution sensible des intervalles
Cette maladie est un complexe formé par une
moyens.
aphosphorose qui déclenche du pica et plus
particulièrement de l’ostéophagie; c’est à ce II. Durée des intervalles en fonction
niveau que peut survenir une toxémie de type
du mois de naissance du produit
botulinique CB meurtrière (4). Or on sait que
souvent la stérilité chez les bovins est causée
Le tableau n” III montre la valeur de la
par la carence en phosphore (14, 1.5). On
durée des intervalles en fonction du mois de
comprend donc que, dans les conditions pré-
naissance du produit. Il n’existe pas de diffé-
citées, le déficit alimentaire en phosphore peut
rence significative entre les différents mois
entraîner des troubles au niveau de la repro-
(F 0,05-1,31 < 1,SO). Des résultats identiques
- 638 -
TABLEAU NO11
T-
..~.
Non de la race
Intervalle entrc deux vêlages
A u t e u r s
Animaux Nord Soudan
407,5 j
Alin (1965)
Bétail Sud
Après ler vêlage :
488,l A 171,3
Cûrjaval ct Collab.
A&ricain
Entre 6 et 7è vêlage:
(1965)
422,5 + 13430
BcL:il Nord Queensland
455 j
545 j
Donaldson (1962‘
-
Frisome
514 j
Schwyz
455 j
Jer?Xy
420 j
Guernesey
425 j
Ilill (1967) (Gr&sil)
Gir
632 )
hankr cj
540 ) Moyenne
Ongole
510 ) 564 jours
f
Indu-Brazil
575 )
.
Sahiwal
416,ll + 5,36
Johar et Taylor
Red Sindhi
437,ll i 11,1.7
(1967)
e
Thar;mkar
429, 6 + 9,O
.Johar et Taylor
lloxinna
438, 9 + 7,4
(1970)
hinlvi
518, 4 +_ 1236
Brahman
460,Z 2 3,17
Linares et Plasse
(1966) Brésil
Azaauak
2 groupes - 420
Moyenne j
I'agot (1951)
1, 690 j
I'lasse et Collab.
Brûhman
409
+ 2,2j
(1968)
~.
Angoni
379,7 + 85,8
Africander
425,7 + 130,Y
Rakha (1971)
P.nshona
387,8 2 113,6
Afrique de l'Est
Hereford
411,3 2 140,o
N'Dama
457,l
West African Shorthorn
444,l
Sada (1968)
Sokoto Gudali
465,2
Si,ahabadi
456,2
Singh (1970)
434,6
Kankrej
490 j (302)
Pires et Collab. (1967)
Gobra
446 j
Redon (1962)
TABLEAU N"I11
Intervalles en fonction du mois de naissance du produit
Moyennes et intervalles
Valeur en pourcentage de la
M o i s
Nombre
de confiance
IllOy~~ll~
Janvier
77
482,6 2 2.8,O
101,9
Février
76
443,5 : 22,0
93,7
Ma??s
85
479,0 + 35,0
101,z
Avril
67
486,9 + 39,0
102,s
Mai
133
473,l + 23,0
99,Y
Juin
225
456,4 2 16,3
96,4
Juillet
250
477,a 5 17,6
100,9
Août
111
458,7 ? 28,s
96,Y
Septembre
73
500,3 + 44,5
105,7
Octobre
51
475,0 : 35,0
100,3
NOWllhï?Z
48
490,4 f 28,3
105,3
Décembre
58
492,a + 43,4
104,l
- 639 -
sont obtenus par PRASAD (1958), RAO et
nage. Ce phénomène peut être rapproché du
collab. (1969), ALIM (1965). Par contre pour
fait que le maximum de saillies au cours de
MALICK et collab. (1960), RAO et :REDDY
l’année se rencontre dans les conditions de
(1967), l’action du mois a une influence signi-
vie du zébu Gobra, au cours des mois de sep-
ficative. Pour DHILLON et collab. (1970),
tembre, octobre et novembre, soit 56 p. 100
cette action représente 2,l p. 100 du total de
du total observé (DENIS, 1971). Les femelles
la variation. Les facteurs responsables seraient
qui vêlent #durant ces mois sont, par consé-
les différences alimentaires au cours de l’année
quent, saillies très tôt après leur parturition
et la durée des heures du jour différentes selon
avec les conséquences déjà signalées.
les mois, le plus grand taux de conception ayant
lieu au cours des mois de plus longue durée du
Dans l’ensemble tout de même, à propos
jour. La corrélation calculée à ce propos par
d’une saison de monte, ce facteur n’aura qu’une
DHILLON et collab. est de 0,54.
influence réduite dans les critères du choix de
la période. En effet, au cours de l’année, le
Cependant, on peut noter (graphique n<’ 2),
rétablissement du fonctionnement ovarien sera
que, dans l’ensemble, les valeurs des inter-
soit retardé par une alimentation déficiente
valles les plus importantes se rencontrent dans
(saison sèche), soit par des saillies trop préco-
la période de fin d’hivernage et de posthiver-
ces (posthivernage).
Graphique 2.
Moyenne mensuelle en p.100
de la moyenne sur 12 mois
473,2 + 7,6 j o u r s -
1
Mois d e vêlage
,
I
2
3
4
5
6
7
6
9
10
II
12
III. Durée des intervalles en fonction
influence sur le système de reproduction, les
de l’année de naissance de la mère
variations ne doivent pas être nécessairement
L’influence de l’année sur la durée des inter-
importantes, de faibles différences peuvent agir
valles entre deux vêlages consécutifs est signi-
sans pour autant affecter l’état général (14).
ficative de part les variations des conditions
Au tableau n” IV, apparaissent les intervalles
chromatologiques de niveau de nutrition, de chez le zébu Gobra, en fonction de l’année
mode d’élevage (12, 29, 51). Pour avoir une
de naissance de la mère.
- 640 -
TABLEAU No IV
Entre les différentes années, la différence
Ï-
est significative (F 0,05 = 2,79 > 1,84). De
Moyennes et intervalles
plus, les années 195.5 et 1962 sont significa-
Années
N o m b r e
de confiance
tivement différentes de la moyenne générale.
1 9 5 5
1 4 1
428,3 2 18,8
La représentation graphique est donnée à la
1956
178
464,4 ‘I 19,3
figure no 3. Ce facteur est donc très variable
1 9 5 7
205
484,l
t 23,2
d’une année à l’autre et seule l’installation d’une
saison de monte pourra permettre de cerner ce
1 9 5 8
219
461,2 z 18,2
problème de plus près puisqu’elle permettra
1959
190
483,9 +_ 22,l
de placer toutes les femelles dans des condi-
1960
7 2
479,6 t 29,l
tions similaires.
1 9 6 1
9 0
499,7 2 28,5
1 9 6 2
8 1
507,6 + 29,0
1963
46
474,2 2 40,5
1964
3 1
495,3 +_ 37,5
Graphique 3 : Intervalles en fonction de l’ont& de naisrance de lo mbre
Annees 1955 à 1964
IIntervalles
500
9 0
8 0
IntervoIle moyen 473,2! 7,8
6 0
4 2 0
1960
1961
1963
1 9 6 4
années
IV. Valeur des intervalles en fonction
collab. (1970), SINGH et collab. (1965), DES-
du sexe du produit
SOUKY et RAKHA (1961), le sexe du pro-
Pour PLASSE et collab. (1968), travaillant
duit n’intervient pas chez le zébu, il n’existe
sur 2.924 intervalles, l’action du sexe du veau
pas de différence significative entre les inter-
est significative (P < 01). Pour DHILLON et
valles des vêlages donnant naissance à des
- 641 -
mâles ou à des femelles. Les données statisti-
ques apparaissent au tableau no V. Il est pour-
tant noté, en particulier par DHILLON, que
” -
le sexe du produit n’a pas d’influente alors
qu’il existe une différence significative entre les
” -
longueurs de gestation des mâles et des femelles,
500.
ce qui n’est pas le cas chez le zébu Gobra, du
moins avec les données actuelles.
90 _
TABLEAU ND V
70.
(1955 à 1967.)
M â l e s
Femelles
6 0 _
*
Nombre
5 7 9
5 8 1
l
50,
Moyenne et intervalle
de confiance
479,6 + 11,9 464,8 + 1 1 , 0
.
Ecart type de la
?lKJyeLlTle
6,1
596
30.
Coefficient de
variation
30,2
29,4
20.
I
I
/
/
I
410 J---a,
,.v-
I-2
2-3
3-4
4.5
5.6
6.7
7.8
t
2
3
4
5
G
7
V. Valeur des intervalles en fonction
du numéro de vêlage
Les valeurs des intervalles entre les vêlages
en fonction du numéro de vêlage apparaissent
obtenus par RAO et collab. (1969) font appa-
au tableau no VI.
raître une variation similaire (tableau no VII);
TABLEAU NOV1
T A B L E A U N%I
Valeur des intervalles entre vêlageen fonction
Valeurs des intervalles en fonction du numéro
de vêlage dans la race Ongole
du numéro de vêlage chez le zébu Gobra.
(Rao et Collab., 1969)
I
I n t e r v a l l e
-
1er- 2e
1
4 6 7
517,8 + 13,3
2 e - 3 e
2
330
467,5 2 13,6
3 e - 4 e
3
2 1 3
448,8 +_ 21,6
:IIntervalle Valeurs des intervalles493,4457,3462,0458,7
4 e - 5e
4
1 1 8
422,5 2 23,9
420,7
5 e - 6e
5
6 6
417,742 34,2
426,2
7 e - 8e
7
1 9
424,4 2 46,1
-
Total
467,Sl + 4,31
Les différences entre les moyennes d’inter-
c’est-à-dire une diminution de la valeur des
valles sont très significatives (F = 14,47). Du
intervalles 1 à 5 de 14,7 p. 100 et une légère
ler au 5” intervalle, il y a une diminution très
remontée ensuite, Pour LEWIS et HORWOOD
nette de 39,3 p. 100 de la valeur des intervalles
(1950) les intervalles diminuent progressive-
(graphique no 4) puis elle se stabilise à une
ment jusqu’au 9” veau puis augmentent pour
valeur légèrement plus importante. Les chiffres
10 veaux et plus. De même pour CARJAVAL
- 642 -
et collab. (1965), l’intervalle moyen le plus
VIII. Intervalles en fonction
long apparaît entre le premier et le deuxième
des performances du produit précédent
vêlage (488,l + 17 1,3 jours) et le plus court
1. Effet de la gestation
entre le 6” et le 7’ (422,5 f 134,0 jours). Sous
une autre forme. KOGER et collab. (1962)
Suivant l’époque à laquelle la naissance du
montrent que chez le brahman le taux de repro-
produit d’une femelle survient, son poids à la
duction est à sa valeur la plus basse vers 2-3 ans
naissance est variable. Chez le zébu Gobra,
et la plus haute vers 6-7 ans.
le poids maximal au 4” trimestre diminue pro-
gressivement pour être minimal au 3” trimestre
La présentation des résultats adoptés peut
(10). L’influence possible du poids du veau
sembler être faussée par l’élimination progres-
du vêlage n sur la durée de l’intervalle de
sive des femelles de mauvaise fécondité, en
vêlage n au vêlage n + 1 a été étudiée. Mais
réalité les vaches réformées pour cette cause
aucune corrélation, ni totale, ni par vêlage n’a
ont été peu nombreuses durant la période con-
pu être mise en évidence.
sidérée et par conséquent, s’il était tenu compte
.
de ce fait, le pourcentage de diminution de la
2. Effet de la lactation
valeur de l’intervalle entre le ler et le 6’ vêlage
De nombreux auteurs ont étudié l’effet de
ne serait que peu affecté.
la lactation sur le rétablissement chez la femelle
d’un cycle reproductif normal. L’aspect qua-
VI. Corrélation entre les intervalles
litatif de la question a été abordé au premier
et les poids des produits obtenus
chapitre. Sur le plan quantitatif, la question a
été examinée en prenant pour critère des qua-
Contrairement à ce qu’observent DHTLLON
lités laitières maternelles le poids du produit
et collab. (1969) sur les animaux de race
obtenu à son sevrage. En effet, chez la vache
Hariana, chez le zébu Gobra il existe une corré-
Gobra, animal à vocation bouchère, la traite
lation positive et significative entre l’intervalle
n’est pas effectuée. Mais il n’a pas été mis en
du vêlage n au vêlage n + 1 et le poids du
évidence de corrélation ni totale, ni partielle
produit obtenu; plus l’intervalle est long et plus
entre le poids du produit n au sevrage et
la femelle a la possibilité de reconstituer ses
l’intervalle du vêlage n au vêlage n + 1.
réserves et de mener à bien une nouvelle gesta-
Les résultats précédents ne sont pas en
tion dans les meilleures conditions. Les résul-
accord avec ceux obtenus par ALIM (196.5),
tats apparaissent au tableau nu VIII. La liaison
au Soudan, pour lequel la période de service
est significative pour l’ensemble des observa-
est en corrélation positive et significative avec
tions, mais selon les intervalles entre les vêlages
le rendement en lait (P < 0,Ol) de même pour
considérés elle peut n’être pas significative et
LITVINENKO (1968).
par conséquent il convient de ne pas surestimer
la valeur de ce facteur.
Ce fait découle probablement des faibles
capacités laitières du Gobra dont la production
VII. Liaison entre l’âge du premier vêlage
moyenne dans un troupeau sélectionné ne
et l’intervalle entre le premier
dépasse par 800 kg de lait en 180 jours de
et le deuxième vêlage
lactation.
En effet pour LEWIS et HORWOOD
Il n’existe pas de relation entre ces deux
(1950), les intervalles sont plus longs si la
éléments. Le premier vêlage plus précoce n’en-
traîne pas une augmentation de la durée de
production est forte, de même pour MARION
l’intervalle entre le l”r et le 2” vêlage; ce résul-
et GIER (1968). Pour VISSAC et POLY
(1957), toutes les corrélations recherchées n’ont
tat étant calculé sur 462 couples, âge en jour
été significatives qu’à partir de 12 kg de lait
et intervalle (r = - 0,086 0,092 non signifi-
en première lactation.
catif avec un t = 1,86 1,96). Le même résultat
est obtenu par RAO et collab. (1969) dans
la race Ongole. Selon VISSAC et POLY (1957),
IX. Répétabilité de la durée des intervalles
ce phénomène serait dû au fait que les varia-
Chez le zébu Gobra, la répétabilité de la
tions de l’intervalle 1” - 2’ vêlage avec l’âge
durée des intervalles entre vêlages successifs
du 1”’ vêlage ne s’effectuent pas selon une loi
a été calculée par analyse des corrélations
linéaire.
intraclasse. Le résultat r = 0,046 est simi-
- 643 -
TABLEAU NOV111
Poids du produit obtenu en fonction de l'intervalle entre les vêlages y = a + bx.
Intervalle
Nombre
M0yeIllle
M0yC3lIle
a.
r.
intervalle en j
poids en kg
b.
T
Signification
leF2e vêlage
409
512 2 255
21,59 +_ 8,47
19,97 t 0,41
0,00316 + 0,003l
0,096
1,97
S
2e-3e
"
274
457 + 226
21,62 2 8,15
20,75 + 0,45
0,00191 +_ 0,039
0,053 < 0,12
0,96
N S
3e-4e
"
163
435 f 267
21,34 + 7,60
20,32 + 0,40
0,00234 + 0,003O
0,082 < 0,15
1,56
N S
4e-52
'(
89
399 + 127
21,52 + 6,76
16,93 f_ 0,70
0,0017
+ 0,0108
0,221> 0,21
2,13
S
5e-6e
"
54
403 + 210
21,98 + 6,65
22,46 + 0,92
0,OOlZO + 0,0083
0,038
0,27
N S
6e-7e
"
28
403 +_ 199
24,32 5 9,74
21,05 +_ 1,85
0,00812 + 0,019o
0,166 c 0,37
0,86
N S
Total
1017
465 + 252
21,65 +_ 8,lO
20,65 +_ 0,25
0,00214 + 0,00192
0,067 ' 0,062
2,14
S
laire à ceux obtenus par ALIM (1965) (0,046
ont une influence prépondérante sur les phé-
pour le bétail du nord du Soudan) JOHAR et
nomènes observés.
TAYLOR (1967) - (0,416 pour des Sahiwal
et 0,073 pour des Red Sindhi) PLASSE et
L’intervalle entre les vêlages est un phéno-
collab. 1968 - (0,080 chez le Brahman). Cette
mène complexe dont tous les composants méri-
répétabilité est très faible.
tent une étude approfondie, en particulier la
durée de l’involution utérine, l’intervalle vêlage
- premières chaleurs, l’intervalle premières
CONCLUSIONS
chaleurs - première saillie, et enfin I’inter-
valle première saillie - fécondation.
Les intervalles entre les vêlages chez le zébu
Cobra sont assez longs (473,2 k 7,8 jours).
Cette connaissance des phénomènes de re-
Cette durée importante s’explique par des con-
production chez le zébu Gobra permettra d’une
ditions de vie très difficiles. Les problèmes
part le dépistage des troubles de la fertilité,
alimentaires sont très aigus, aussi bien sur le
d’autre part la mise en place de procédés
plan quantitatif que qualitatif et par conséquent
rationnels et adaptés d’insémination artificielle.
SLJMMARY
Interval between calvings in Gobra Zebu cattle
(Senegalese peulb)
The duration of the interval between two consecutive calvings, cal-
culated from 1.254 intervals is : 473,2 2 7,8 days in the Gobra Zebu
cattle. Nevertheless, 39 p. 100 of the intervals are less than 395 days,
which cari be considered as a good performance. TO explain this rather
long average, the permanent presence of bulls in herds, the qualitative
and quantitative feeding problems, and the suckling of the calves are
referred to.
A significant relationship with the year of birth of the dam, the
number of the calving. and the weight of calf is noted. On the other
hand, no significant rzationship of the interval is shown with the month
of calving, the sex of the progeny, the age at first calving and the per-
formances of the preceding progeny (effects of pregnancy and lactation).
The repeatability of intervals is very low (0,046).
RESUMEN
Intervalo entre 10s partos en el cebu Gobra
(Peulh de Senegal)
Es de 473,2 t 7,8 dias la duracion del intervalo entre dos partos
consecutivos, calculada segtin 1254 intervalos en el cebu Cobra. Sin
embargo, 39 p. 100 de 10s intervalos son inferiores a 395 dias, 10 que
se puede considerar coma un buen rendimiento. Se invoca, .para explicar
esta duracion media bastante larga, la permanencia de 10s toros en 10s
ganados, 10s problemas alimenticios cuantitativos y cualitativos, el ama-
mantar de 10s terneros.
Se nota una relation significativa con el afio de navidad de la madre,
el ntimero de parto, el peso del ternero obtenido.
En cambio, ninguna relation significativa del intervalo se evidencia
con el mes de parto, el sexo del producto, la edad del primer parto y 10s
rendimientos del producto precedente (efectos de la gestation y de la
lactac&). La posibilidad de repeticion de 10s intervalos es poco impor-
tante (0,046).
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