Sbdnaire Rbgional sur les Fourrage8 et 1'Alimewtation...
Sbdnaire Rbgional sur les Fourrage8 et 1'Alimewtation des Ruminants
I.R.Z. / I.E.M.V.T.
- N'Gaoundbré (Camer~~a) - 16-20 novembre 1987
(Etudes et synthèses de 1'I.E.M.V.T. n'30 : 745 -776)
i
k
)
f
LES PARAMETRES DE PREVISION DE LA VALEUR ALIMENTAIRE DE
QUATRE GRAMINEES TROPICALES CULTIVEES
D. Richard*, H. Guerin** et D. Friot*
*ISRA/IEMVT - Laboratoire National de 1'Elevage - B.P. 2057 -
Dakar - Sénégal
** I.E.M.V.T. - 10, rue Pierre Curie - 94704 Maisons-Alfort
Cedex - France
747
LES PARAMETRES DE PREVISION DE LA VALEUR ALIMENTAIRE DE
QUATRE GRAMINEES TROPICALES CULTIVE+ES
D. Richard*, H. Guerin** et D. Friot*
* ISRA/IEMVT - Laboratoire National de 1'Elevage - B.P. 2057
- Dakar - Sénégal
** I.E.M.V.T. - 10, rue Pierre Curie - 94704 Maisons-Alfort
Cedex - France
RESU?4E
La valeur alimentaire de quatre graminées (Brachiaria
mutica, Panicum maximum var. K. 187 B, Panicum maximum Sotuba
et Pennisetum) a éte étudiée dans la région du Cap-vert au
Sénégal et en Cdte-d'ivoire.
Les mesures de digestibilité
(n =- 92) ont été faites sur moutons. Les fourrages ont et&
distribués en vert, 1'Bge des repousses allant de 21 B 76
jours.
Les résultats ont 6té séparés selon les saisons : une
saison froide (SF) au cours de laquelle les températures
minimales sont inférieures a 19' C et une saison chaude (SC).
Les compositions chimiques des quatre graminées sont peu
différentes en SF. En revanche, les teneurs en constituants
pariétaux toujours plus élevées en SC
différencient les
fourrages 8 cette saison. Les teneurs les plus importantes en
CB, NDF, ADF et ADL ne sont cependant pas toujours observées
pour la même graminée.
La digestibilité de la matiére organique a été com-
prises entre 47 et 74 p.100 en SC et entre 61 et 80 p.100 en
SF. Les équations de prévision de la DM0 les plus précises
sont obtenues avec comme variables explicatives l'âge des
repousses (J) plus la teneur en MAT, J plus la teneur en ADF
ou lignine et la teneur en MAT plus la lignine.
Les quantites de matière sèche volontairement ingéree
(MSVI) ont varié de 29 h 99 g/kg P 0,75. Les ingestibilités
des fourrages de SC sont toujours plus faibles. Les MSVI du
Brachiaria et
des deux Panicum prhentent des liaisons
significatives avec la DM0 et les constituants pariétaux.
Mais il faut inclure les quantités de matière sèche offerte
(MSO) comme variable explicative pour obtenir de bonnes
prévisions.
Les écarts-types résiduels sont alors inférieurs
8. quatre grammes avec l'âge des repousses et/ou 1'ADF ou la
lignine.
Dans le cas du Pennisetum, le principal facteur de
756
facteur âge n'influence donc pas la comparaison des graminées
entre elles, ni entre les saisons.
Tableau 1 -Moyenne (m), écart type (s) et valeurs extr8mes
des temps de repousses (en jours) des graminées
étudiées.
c
Espèce et variété
Saison
Saison
T o t a l
chaude
froide
E r a c h i a r i a
n
1 1
7
mutica
461Y6,
m (5)
47(161
46(19)
extr.
25-76
25-76
25-76
Panicum
"
28*
maximum
4oA,
m (5)
41(13)
K 187 Ei
e x t r .
21-63
25-55
Panicum
"
maximum
m(s)
4*1:2j
4$2,
Sotuba
extr.
25-68
3 1 - 6 1
25-60
P e n n i s e t u m
n
purpureum
m(s)
4&,
50;:6,
46(:7)
Kizozi
extr.
24-73
24-67
24-73
n
6 9
23
9 2
Total
m(s)
45114)
46(15)
45(14)
e x t r .
21-76
24-76
21-76
Analyse de variante
entre les fourrages
N S
N S
N S
Comparaison des
moyennes des 2
N S
saisons
* dont 19 résultats obtenus en Cote-d'ivoire
Composition chimique des quatre greminhes
Les résultats sont prksentés en fonction des saisons. En
effet, pour tous les paramètres étudih, les moyennes obser-
vées en SC diffèrent significativement de celles obtenues en
SF.
747
LES PARAKETRES DE PREVISION DE LA VALEUR ALIMENTAIRE DE
QUATRE GRAMINEES TROPICALES CULTIVEES
D. Richard*, H. Guerin** et D. Friot*
* ISBA/IEMVT - Laboratoire National de lIElevage - B.P. 2057
- Dakar - Sénegal
** I.E.M.V.T. - 10, rue Pierre Curie - 94704 Maisons-Alfort
Cedex - France
RESUME
La valeur alimentaire de quatre graminées
(Brachiaria
mutica,
Panicum maximum var. K-187 B, Panicum maximum Sotuba
et Pennisetum) a été étudiée dans la région du Cap-vert eu
Sénégal et en Cote-d'ivoire.
Les mesures de digestibilité
(n =- 92) ont été faites sur moutons. Les fourrages ont été
distribués en vert,
1'6ge des repousses allant de 21 a 76
jours.
Les résultats ont 6th separés selon les saisons : une
saison froide (SF) au cours de laquelle les températures
minimales sont inferieures a 19' C et une saison chaude (SC).
Les compositions chimiques des quatre graminées sont peu
différentes en SF. En revanche, les teneurs en constituants
pariétaux toujours plus élevées en SC
différencient les
fourrages à cette saison. Les teneurs les plus importantes en
CB, NDF, ADF et ADL ne sont cependant pas toujours observées
pour la même graminée.
La digestibilité de la matiére organique a été com-
prises entre 47 et 74 p.100 en SC et entre 61 et 80 p.100 en
SF. Les équations de prévision de la DM0 les plus précises
sont obtenues avec comme variables explicatives l'age des
repousses (J) plus la teneur en MAT, J plus la teneur en ADF
ou lignine et la teneur en MAT plus la lignine.
Les quantités de matiére sèche volontairement ingérée
(MSVI) ont varié de 29 a 99 g/kg P 0,75. Les ingestibilités
des fourrages de SC sont toujours plus faibles. Les MSVI du
Brachiaria- et
des deux Panicum présentent des liaisons
sicnificatives avec la DM0 et les constituants pariétaux.
Mais il faut inclure les quantités de matière sèche offerte
(MSO) comme variable explicative pour obtenir de bonnes
prévisions.
Les écarts-types résiduels sont alors inférieurs
B quatre grammes avec l'bge des repousses et/ou 1'ADF ou la
lignine.
Dans le cas du Pennisetum, le principal facteur de
748
variation des quantités ingérées est la teneur en matière
sèche.
Mots-clefs : BRACHIARIA MUTICA ; PANICUM MAXIMUM ; PENNISETW
PURPUREUM ; VALEUR NUTRITIVE ; INGESTIBILITE ;
PREVISION ; SENEGAL: COTE D'IVOIRE
749
PARANETERS FOR PREDICTING THE NUTRITIVE VALUE OF FOUR
CULTIVATED TROPICAL GRASSES
D. tichard*,
H. Guerin** and D. Friot*
+ISRA/IEMVT - Laboratoire National de 1'Elevage - BP 2057 -
Dakar - Senegal
**I.E.M.V.T.-
10, rue Pierre Curie - 94704 Maisons-Alfort
Cedex- France
SUHNARY
A study on the nutritive value of four grasses (Bra-
chiaria mutica, Panicum maximum var. K.l87B, Panicum maximum
Sotuba and Pennisetum purpureum) has been carried out in the
Cap Vert Region of Senegal and in Ivory Coast. Data (n=92)
were collected on sheep kept in digestibility cages. The
animais were fed on green fresh forage (regrowths of 21 to 76
days).
The results were separated according to the seasons: a
cold season (CS) during which temperature minima fell below
19*C, and a warm season (WS).
The chemical compositions of the four grasses are very
similar during the CS. On the contrary the levels of ce11
wall constituents which are always higher in the WS are
different for each forage. The highest levels for CF, NDF,
ADF and ADL were however not always encountered in the same
grasses.
The digestibility of the organic matter
(DOM) was
between 47 and 74% in the WS and between 61 and 80% in the
CS. The most acurate equations for prediction of the DOM were
obtained with the age of regrowths (J) plus crude protein
content,
J plus the ADF or ADL content, and the crude protein
plus ADL contents as variables.
The dry matter intake (DMI) varied from 29 to 99 g/kg
wo.75.
The forage DM1 during the WS were always lower. The
DM1 values for Brachiaria and the two Panicum had a signifi-
tant relation to the DOM and ce11 wall content. However, in
order to have a good prediction,
it is necessary to include
the DM offered to the animals as a variable. The residual
standard deviations are in this case lower by four grams
with respect to the age of the regrowths and/or the ADF or
750
ADL. In the case of Pennisetum, the main factor influencing
the variation in intake is the DM content.
Keywords:
BRACHIARIA MUTICA ; PANICUM MAXIMUM: PENNISETUM
PURPUREUM; NUTRITIVE VALUE: DRY MATTER INTAKE;
PRODUCTION; SENEGAL; COTE D'IVOIRE
751
La culture des graminées peut &tre un des éléments d'un
systéme de production bovine intensive. Les caractéristiques
agronomiques et alimentaires des graminées cultivées doivent
donc (rtre connues pour leur mise en place et leur utilisation
par l'éleveur.
Le premier aspect a été relativement bien
étudié en zone tropicale car la production fourrager-e a été
largement orientée vers une production elevée de biomasse.
L'aspect valeur alimentaire n'a pas toujours éte considéré
avec beaucoup d'attention.
Bien qu'il existe un certain nombre de résultats sur la
composition
chimique,
sur la digestibilité (Butterworth,
1967, Bogdan, 1977) et plus rarement sur la consommation de
matière sèche des graminées tropicales cultivées (Xandé et
Garcia-Trujillo,
1985),
ces données restent difficiles 8
analyser car, dans bon nombre de cas, les facteurs de varia-
tion de la valeur alimentaire ne sont pas rapportés. Par
ailleurs,
peu de publications font État des paramétres de
prévision de la digestibilité et de l'ingestibilité de ces
graminées.
Dans le cadre d'etudes sur la valeur alimentaire des
fourrages tropicaux, des mesures de digestibilité in vivo ont
et& faites sur 4 graminees en Cote-d-Ivoire et au Sénegal.
Les différents paramétres mesurés sur les fourrages et les
analyses
chimiques
effectuées ont permis de dégager des
éléments de prévision de la valeur alimentaire.
L'expression
"valeur
alimentaire"
est
empruntée a
Demarquilly (1968). Elle inclut la valeur nutritive et l'in-
gestibilite du fourrage. La Premiere, caractérisée par la
concentration en différents Bléments nutritifs, est étudiée
par analyse chimique et essais de digestibilité sur moutons
en cage. Au cours de ces essais peut Bgalement btre mesuree
l'ingestlbilité qui est la quantité de fourrage Ingéré lors-
qu'il est distribué seul et à volont8.
1. Matbrie et M&hodes
Localisation des essais
Les essais ont été effectués au Sénégal à la station de
Sangalkam et en Cbte-d'ivoire au centre de recherche zootech-
nique (CRZ) de Bouaké.
La station de Sangalkam est a une latitude de 14,7
degrés Nord.
Le climat y est de type sahélien, sous-type
752
canarien.
Les relevés de température et de pluviométrie de
1975 a 1986, analysés par Perrot (1987), montrent une pluvio-
métrie moyenne de 378 mm (coefficient de variation de 35
p.100).
Les mois de juillet, août et septembre reçoivent 89
p.100 des precipitations annuelles.
L'évapotranspiration annuelle moyenne est de 1274 mm.
La température moyenne est de 24,9'C avec des maxima
_
mensuels moyens variant de 26,7 8 32,7'C, et des minima
mensuels moyens allant de 15 à 24,5'C. Les mois les plus
froids sont décembre, janvier et février.
Ces cycles de pluviosité et de température font dis-
tinguer une saison des pluies de juillet B septembre-octobre,
une saison séche froide de décembre B mars et une saison
séche chaude d'avril d juin. Le mois de novembre est fnter-
médiaire
: il se caractérise par un abaissement progressif de
la température et de l'hygrométrie entre la saison des pluies
et la saison séche fraîche.
Les données ont Bté regroupees en fonction des seules
variations de la température : on a donc simplement distingué
une saison chaude et une saison froide. En effet, Roberge
(communication personnelle) et Roberge et Perrot (1989) ont
montré que la croissance des graminees est proportionnelle B
la somme des températures minimales tout au long de la
repousse
: une modification des vitesses de croissance est
Observ&e durant les mois au cours desquels les moyennes des
températures minimales sont comprises entre 18,l et 20,5'C.
En dessous de ces températures,
les graminées ont une
croissance faible, en dessus les productions de matière sèche
par hectare et par jour sont élevbes. La limite de 19'C a
donc et& adoptée pour différencier la saison froide (SF) et
la saison chaude (SC). Les changements de saison ont lieu en
avril et en novembre. Ces deux saisons diffèrent prfncipa-
lement par les moyennes des températures minimales, res-
pectivement 22,7'C et 16,3-C alors que les moyennes des
températures maximales
sont proches :
30,8*C en saison
chaude, 28,6-C en saison froide.
Le CRZ de Bouaké (CBte-d'ivoire) est à la latitude de
7.5' Nord. Le climat y est de type guinéen forestier sous-
type baouléen-dahoméen. La pluviosite moyenne est voisine de
1200 mm. La saison des pluies dure de mars 8 octobre avec 2
maxima en juin et en septembre et des précipitations plus
_
faibles entre ces 2 mois caracterisant la petite saison
sèche. L'évapotranspiration moyenne est de 1485 mm par an.
La température moyenne (26,5*C) est peu variable tout au
long de l'année. Les moyennes mensuelles des températures
minimales sont comprises entre 20,2'C et 22'C. Sur l'ensemble
de l'année, les moyennes des maxima et de minima sont 30,7 et
753
21'C. Les graminées cultivées h Bouake correspondent donc B
des fourrages cultivés en saison chaude au Sénégal.
A la station de Sangalkam,
les sols sont variables
allant d'une texture sableuse 8 argilo-sablo-limoneuse. A
Bouaké, les cultures ont dté pratiquees sur des sols rouges
ferrugineux tropicaux.
Dans les deux cas,
les sols sont
acides.
Les graminées Btudibes
Quatre graminées ont fait l'objet d'une étude de la
valeur alimentaire. Trois ont éte choisies nour leur rende-
ment élevé en matiére séche : Panicum maximum var. Sotuba et
var. K 187 B, Pennisetum purpureum var. Kizozi. La quatriéme
graminée étudiee,
Brachiaria mutlca, a et& choisie pour son
adaptation aux zones inondées.
Tous ces fourrages ont été étudiés au Sbnégal. En C&e-
d'Ivoire, parmi les essais menés par Glattleider (1976)
seules les mesures faites sur Panicum maximum var. K 187 B
ont été incluses dans cette étude suite a un travail d'ana-
lyses chimiques complémentaires et h un traitement statls-
tique qui n'a montré aucune difference significative avec les
résultats collectés au Sénégal en saison chaude, h l'excep-
tion des teneurs en matiere sèche.
Les fourrages ont éte cultivés avec fumure (entre 50 et
75 kg d'azote/ha/coupe,
35 kg de phosphore et 50 kg de
potassium) et irrigation par aspersion (apports de 4mm/j en
SF et de 5 mm/j en SC au Sénégal,
de 1 8 5 mm/j en
C8te-d'Ivolre).
Les repousses ont été fauchées entre des ages de 21 et
76 jours sur des parcelles implantées depuis 1 a 3 ans.
Les aspects agronomiques et
la productivité de ces
fourrages sont rapportés par Pernes et al. (1976), Roberge et
a1 (1976),
Boyer (1977), Boyer et Roberge (1985), Roberge
(1985).
Méthode de mesure de la valeur alimentaire
Mesure sur animaux et constitution des échantillons
La methode de reférence est la mesure de la digestl-
bilité sur moutons en cage.
Les animaux utilisés ont bté des béliers entiers de
races peul-peu1 au Sénégal et djallonké en CBte-d'ivoire. Les
poids moyens ont été de 31,9 kg h Sangalkam et de 27,5 kg d
Bouaké. Quatre a six béliers etaient utilisés pour un essai.
754
Les animaux ont éte adaptés à leur régime dans des loges
individuelles sur caillebotis, d'une dimension de 1,2 x 1,2
m. L'aliment etait distribue dans une auge. De l'eau était
constamment a leur disposition.
Apres une période de 11 jours en loge, les moutons
Btaient montés dans des cages a digestibilite d'une surface
de 0,7 m2 (1,3 x 0.54 m) où ils étaient maintenus par un
collier mobile dans la hauteur. Les fèces étaient collectées
dans un bac. Le fourrage a été distribué dans une auge de 85
dm3 environ. Les animaux étaient abreuvés deux fois par jour
au moyen de seaux.
Les moutons restaient 10 jours dans ces cages ; les 4
premiers jours étaient encore une période d'adaptation & ce
nouvel environnement, les 6 jours suivants étaient la période
de mesure au cours de laquelle les féces étaient collectées
chaque matin, pesées et séchées à 80°C en étuve, puis con-
servees individuellement.
Les fourrages ont éte fauchés chaque jour en une ou deux
fois. Ils provenaient de parcelles ayant fait l'objet d'une
fauche complète avant l'essai et coupées selon les besoins
des animaux tout au long d'un cycle de repousse. L'age moyen
du fourrage, lors d'un essai, est celui du jour correspondant
au milieu de la période de mesure. Cela correspond à un essai
en "continu" décrit par Demarquilly et Boisseau (1976). Dans
quelques cas, le fourrage a été distribué à age constant, des
coupes de régularisation ayant été pratiquées à un intervalle
d'une journée sur une vingtaine de parcelles pour un essai de
digestibilite.
Tout au long de l'essai,
les quantités de fourrage
distribué et refusé ont été pesées et ont fait l'objet d'un
échantillonnage pour mesurer la teneur en matière sèche (MS).
Les échantillons séchés à 80°C ont été conserves. Dans la
majorité des cas, les fourrages ont été distribués hachés en
brins d'une longueur de 5 a 25 cm. Les moutons ont Bté ali-
mentés ad libitum. Les taux de refus (quantité de MS refusée
exprimee en pourcentage de la MS offerte) ont varié de 5 & 55
p.100 (moyenne : 23,6 p.100).
En fin d'essai les digestibilités de la matiere séche
(DMS) ont Bté calculees individuellement pour chaque mouton
et les échantillons quotidiens de fourrage "offert" ont été
mélanges pour constituer un seul échantillon. Le plus souvent
-
les refus et les féces ont également éte mélangés, mais il
aurait été préferable d'écarter les échantillons individuels
correspondants aux animaux dont la digestibilité s'écartait
de plus de 5 points de la moyenne, regle qui n'a pas toujours
été respectée.
?55
En fin d'essai, 3 échantillons étaient donc normalement
disponibles (offert,
refusé et féces) pour faire l'objet
d'analyses chimiques et enzymatiques.
Analyses chimiques et enzymatiques
Les analyses ont été faites suivant les méthodes clas-
siques codifiées et décrites par 1'AFNOR (1981).
Les analyses classiques comprennent le dosage de l'eau
en étuve a 103'C, des cendres par incinération à 550-C, de
l'azote par la méthode de Kjeldahl, de la cellulose brute
dite de "Weende" par deux hydrolyses successives, de l'ex-
trait éthéré par extraction a l'éther, des minéraux (calcium,
phosphore,
potassium)
par
spectrophotométrie d'absorption
atomique
ou photométrie,
et de l'insoluble chlorhydrique
(assimilé a la silice) résidu obtenu apres la mise en solu-
tion des minéraux dans l'acide chlorhydrique.
Les autres analyses ont été faites suivant les méthodes
préconisées par le BIPEA (Bureau
interprofessionnel pour
l'étude analytique des aliments), bureau chargé de codifier
les analyses avant qu'elles soient l'objet d'une nonnali-
sation.
Ces analyses ont porté sur les dosages des parois par la
méthode de Van Soest (1963) : "Neutral Detergent Fiber" ou
parois totales (NDF),
"Acid Detergent Fiber" ou ligno- cellu-
lose (ADF) et "Acid Detergent Lignin" ou lignine (ADL) obte-
nue aprés passage du résidu ADF dans de l'acide sulfurique à
72 p.100, et enfin de l'azote soluble dans une solution tam-
pon de pH 6,9 (Méthode de Mme Durand in Vérité et Demarquil-
-
ly, 1978).
Quelques échantillons de fourrage offert et refusé ont
fait l'objet de mesure de dégradabilité dans la pepsine et la
cellulase selon la méthode de Aufrére (1982). Ces mesures
n'ont porte que sur
les échantillons de 24 essais (13
Brachiaria et 11 Panicum).
2. Résultats
Le nombre total de mesures de valeur alimentaire a été
de 92. Les effectifs et les ages moyens des repousses étu-
diées sont indiqués dans le tableau 1.
La comparaison des ages moyens par analyse de variante
montre l'absence de différence significative entre les quatre
graminées.
Il en est de même pour les saisons : les temps de
repousse moyens ne diffbrent pas entre la SC et la SF. Le
756
facteur âge n'influence donc pas la comparaison des graminees
entre elles, ni entre les saisons.
Tableau 1 -Moyenne (m), écart type (s) et valeurs extrémes
des temps de repousses (en jours) des graminées
étudiées.
Espèce et variété
Saison
Saison
T o t a l
chaude
froide
Brachiaria
n
1 1
10
mutica
m (SI
47(16)
46(:9,
46(16)
e x t r .
25-76
25-76
25-76
Panicum
n
28*
31
maximum
m (5)
41(13)
40&
41(13)
K 187 B
e x t r .
21-63
25-55
21-63
Panicum
n
17
maximum
4s)
48(12)
4Wf2,
4*::2,
Sotuba
e x t r .
25-68
3 1 - 6 1
25-60
P e n n i s e t u m
n
purpureum
m(s)
50;:6,
46(!7,
4&,
Kizozi
e x t r .
24-73
24-67
24-73
"
9 2
Total
m(s)
45:94j
4$5,
45(14)
e x t r .
21-76
24-76
21-76
Analyse de variante
entre les fourrages
N S
N S
N S
Comparaison des
moyennes des 2
N S
saisons
* dont 19 résultats obtenus en CSte-d'ivoire
Composition chimique des quatre graminihs
Les résultats sont présentés en fonction des saisons. En
effet, pour tous les paramètres étudiés, les moyennes obser-
vées en SC diffèrent significativement de celles obtenues en
SF.
757
Composition chimique des quatre graminées
Les résultats sont présentes en fonction des saisons. En
effet, pour tous les paramètres étudiés, les moyennes obser-
vées en SC différent significativement de celles obtenues en
SF.
Les teneurs en matière sèche, en matibre organique et en
ses différents constituants ainsi qu'en minéraux sont présen-
tés dans le tableau 2 pour la SC et le tableau 3 pour la SF.
En SC, période de forte croissance des fourrages, les
compositions
chimiques des quatre graminées diffèrent les
unes des autres,
a l'exception des teneurs en MAT. Par
rapport aux moyennes de SF, des teneurs moyennes plus élevées
en matière organique (+ 29 g/kg MS), en cellulose brute (+ 54
g/kg MS),
en NDF (+ 53 g/kg MS), ADF (+ 66 g/kg MS) et en
lignine (+ 11 g/kg MS) sont observées, alors que les teneurs
en matière sèche (- 41 g/kg brut),
en matières azotées
totales (- 21 g/kg MS) et en minéraux sont plus faibles.
Des liaisons significatives ont pu &tre Btablies entre
les teneurs en certains constituants et l'âge des repousses
qui est, apr&s les saisons, un facteur de variation important
de la composition chimique. Les teneurs en matieres azotées
totales (MAT) diminuent avec le temps, alors que les teneurs
en constituants pariétaux augmentent comme le montrent les
équations suivantes (MAT, CB, NDF, ADF en g/kg MS et J en
jours) :
ETR
r
Ensemble des graminées en SC
MAT = - 153 log J + 356
22
0,72
Brachiaria mutica en SC
17
0,87
CB = 0.75 J + 295
Brachiaria,
Panicum maximum
K187 B et Pennisetum purpureum
en SC
NDF = 1,6 J + 640
31
0,61
Ensemble des fourrages en SF
ADF = 0,91 J + 319
25
0,5
11 existe, par ailleurs, un certain nombre de liaisons
entre
les constituants de la matière organique (Richard,
1987).
La solubilité de l'azote a Bté mesuree sur 24 echantil-
lons. Elle est en moyenne de 24,2 p.100 (s = 3,4). La solu-
bilité est indépendante de l'âge des repousses. Les teneurs
en matières azotées solubles varient de 12 â 47 g/kg MS ;
elles sont liées 8 l'age des repousses.
758
Tableau 2 - Teneurs moyennes en matière sèche, matière
organique et en ses constituants, et en minéraux
des 4 graminées en saison chaude (moyenne, écart
tweI extrêmes en g/kg brut pour la mati&re
sèche, en g/kg MS pour les autres résultats)
Espèce et
Brachiaria
Panicum
Panicum
Pennisetum
Comparaison entre
variété
mutica
maximum
maximum
purpureum
graminées (ana-
var. K 187 B
var. Sotuba
var. Kizozi
lyse de variante)
\\
Constituant
Matière sèche
206 (31)
193 (37)
163 (30)
160-254
143-293
129-239
Matière organique
891 (6)
897 (12)
862 (22)
871 (15)
879-906
874-920
815-887
833-889
S*
Matières azotées
103 (34)
101 (38)
109 (19)
117 (28)
totales
67-184
61-201
80-149
70-175
N S
Cellulose brute
330 (23)
372 (33)
364 (19)
347 (23)
2 9 2 - 3 6 1
313-437
319-333
303-389
s*
N D F
719 (40)
710 (43)
745 (24)
718 (40)
662-795
613-794
711-802
640-733
s*
4
D
F
409 03)
411 (39)
459 120)
444 (26)
s*
340-462
325-473
425-485
392-471
I
I
Lignine
59 (13)
48 (10)
72 (14)
s *
36-78
33-70
49-100
Z-55'
I
Insoluble chlorhy-
35 (3)
26 (5)
53 (131
41 (6)
s**
drique
28-36
20-36
33-05
31-52
I
I
3,6 (0,4)
2,4 (0,s)
s*
3,l
- 4,9
1,s - 3,3
I
I
4,l (0,8)
s*
2,7 - 5,V
I
S : différence significative poura= 0,005 (*),
a = 0,Ol (**),
a = 0,001 (-1
N S : différence non significative
759
Tableau 3 - Teneurs moyennes en matière sèche, en matiere
organique et en ses constituants, en minéraux des
4 graminées en saison froide (moyenne, Ecart
type, extrêmes en g/kg brut pour la matière
sèche, en g/kg MS pour les autres résultats).
Brachiaria
Panicum
Panicum
Pennisetum
Comparaison entre
maximum
maximum
p"rp"re"m
graminées (ana-
var. K 187 B
var. Sotuba
var. Kirozi
lyse de variante)
Constituant
Hattère sèche
235 (63)
219 (44)
245 Il81
179 (31)
180-347
185-269
244-266
140-239
s*
Matière organique
872 (10)
885 (10)
823 (15)
848 (25)
858-886
875494
797-841
S*
805-884
Matières azotées
128 (351
138 (39)
113 (11)
134 (29)
totales
84-174
94-166
98-129
82-176
NS
Cellulose brute
291 (23)
301 (151
302 (12)
321 (24)
260-314
290-318
291-318
285-349
N S
N D F
661 (45)
654 (26)
680 (23)
664 (231
604-731
631-682
662-715
632-696
N S
A
D
F
351 (42)
358 (161
365 (12)
366 (19)
300-420
344-375
NS
351-374
332-386
Lignine
49 112)
32 (3)
47 (3)
46 (8)
33-65
29-35
45-53
3?-61
s*
Insoluble chlorhy-
54 (2)
109 (13)
69 (17)
drique
SO-56
95-120
52-98
Calcium
4,6 (0,9)
5,6 (0,s)
5,7 10,6)
3,8 (0,4)
3,7-5,8
5 - 6
s*
5,2-6,8
3,4-4,7
Phosphore
3,9 (0,31
5,4 (2,l)
5,3 (0,s)
5,l (1,71
3,2-4,3
3,5-7,6
4,7-5,9
N S
2,5-1,2
Potassium
24,8 (61
18,9 (3,71
17,4-29,3
15-22,3
Légende : cf. tableau 2
Digestibilité de la matiere sache, de la matiare organique et
de ses constituants
Les résultats moyens des digestibilités sont rapportés
dans les tableaux 4 et 5. Ils ne sont pas mentionnés pour le
NDF, 1'ADF et la lignine, car les analyses de ces consti-
tuants n'ont pas été pratiquées sur toutes les fèces.
L'examen de l'ensemble des resultats montre que seules
les moyennes des digestibilités des mati&res azotbes mesurkes
en saison chaude sont différentes d'une graminée B l'autre.
Les moyennes des digestibilités de la matigre séche (DMS), de
la matière organique (DMO) et de la cellulose brute (DCB)
sont donc indépendantes de l'espéce.
En revanche,
les DMS,
DMO,
DMA (digestibilité des
matières azotées) et DCB différent significativement entre
les saisons pour tous les fourrages, a l'exception de la DMS
du Panicum maximum var. K 187 B. Ces digestibilités sont
systématiquement plus élevbes en SF. Les différences peuvent
atteindre 12 points.
Les coefficients de corr8lation et les regressions entre
la DMO, principal facteur de variation de la valeur (snergé-
tique des fourrages, et les paramhtres utiles B sa pr&rision
ont été calcules.
Les 8carts types r&siduels (ETR) des
régressions significatives sont pr&ent& dans les tableaux 6
et 7 pour les données de SC.
Les calculs ont Bté faits avec la composition chimique
du fourrage offert d'une part,
et du fourrage
consommé
d'autre part. Comme le montrent les ETR des tableaux 6 et 7,
le gain de precision obtenu par l'analyse des refus néces-
saire au calcul de la composition du fourrage consommé est
trés faible.
Les ETR les plus faibles sont obtenus avec des régres-
sions
multiples
comprenant
presque
toujours
1'8ge
des
repousses exprimé en jours. Les autres variables sont les
teneurs en MAT, ADF et ADL (en g/kg MS). Les régressions
faisant appel 8 la teneur en CB comme variable explicative
ont néanmoins des ETR proches de ceux obtenus avec 1'ADF ou
1'ADL.
Les équations les plus pr8cises sont :
ETR
r
Panicum max. var. K 187 B en SC
DM0 * - 0,32 J + 0,04 MAT + 68,8
2,2
0,93
Panicum max. var. Sotuba en SC
DM0 = - 0,03 J - 0,OS ADF + 83,6
2,6
0,77
761
Tableau 4 - Digestibilités de la matiére séche, de la matiére
organique et de ses constituants pour les 4
graminées en saison chaude (moyenne, écart type,
extr&mes) (p.100).
Brachlaria
Pùnlcum
Panicum
Pcnnisctum
ComparaIson e n t r e
maximum
maximum
purpureum
les graminées
var. K 187 B
var. Sotuba
var. Kizozi
(analyse de variante)
Hatière
sèche
56 (71
5 8 (6)
58 (4)
6 1 (6)
NS
48-71
46-68
51-65
48-70
I-Iatière
organique
57 (7)
6 0 (6)
6 0 14)
6 3 (6)
49-74
47-69
50-74
NS
53-68
6 4 (8)
50-76
s*
6 3 (81
49-76
NS
Tableau 5 - Digestibilités moyennes de la matière sèche, de
la matiare organique et de ses constituants pour
les 4 graminées en saison froide (moyenne, écart
type, extremes) (p.100).
Brachiaria
Pennisetum
Comparaison entre
mutica
purpureum
les graminées
var. Kizozi
(analyse de variante)
Matière sèche
6 4 (7)
59 (2)
64 (5)
6 7 (3)
58-70
57-61
56-69
64-73
NS
l
natiëre organique
67 (6)
6 4 (1)
6 9 (5)
70 (3)
NS
61-80
64-65
61-73
67-75
I
Matières azotées
72 (7)
66 (5)
72 (3)
botales
63-84
62-71
60-77
3
Cellulose brute
6 6 (8)
6 7 (1)
6 7 (6)
7 2 (4)
NS
56-79
67-68
50-74
56-79
I
I
i
i
762
Tableau 6 - Précision (écart type residuel) des relations
entre la DM0 et l'âge des repousses et les cons-
tituants chimiques. Pour chaque variable explica-
-.tive,sont donnés les ETR avec le fourrage offert
(premier chiffre en haut é gauche) et le fourrage
-.consommé (chiffre en bas à droite).
DM0 = f
J
Brachiaria
-
4.5
4,6
4.3
395
- - - - - - - - - - - - - -
-.
---w-e -----.
Panicum K1878
2,3
491
4,8
4,o
434
4.2
5.3
4,~
495
-------------_
w - - e - -.-----.
- - - - - - -----.
Panicum sotuba
393
Tableau 7 -
l-_--MAT CB NDF ADF Li
-------------_
----- -.----_.
_--_-.
------
Pennisetum
*
4,8
497
4.8
4.8
4.6
42
_-^---_---____ -----_ ----- -.--v-e.
- - - - - - -----.
Ensemble
4,6
5,2
5~6
5,3
597
5.9
438
5,8
5,6
6,o
6,O
----------_--_
- - - - -
----_.
-----.
-w-w-_
-.
---e-m
Ensemble moins
399
5,4
590
4,8
5,2
Pennisetum
481
42
5.6
5,4
5.4
5.3
Précision (écart type résiduel) des relations
entre la DM0 et l'âge des repousses plus un
constituant chimique. Pour chaque variable expli-
cative, sont donnes les ETR avec le fourrage
offert (premier chiffre en haut à gauche) et le
fourrage consommé (chiffre en bas 8 droite).
CB
NDF
ADF
Li
Brachiara
5,g
3,g
489
63’3
-----------___
4,5
3.5
,---------------------------
Panicum K1878
292
2,4
2,4
2,4
2,4
2.2
----------__-_,
214
294
2,3
2.3
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
394
3,3
393
394
s
3.0
3,~
.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
w
Pennisetum
3,9
2J
3,4
-
399
2,7
3.4
----e-w-w---w-
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Ensemble
4.5
5,l
590
583
5,3
4.7
5,1
5,1
5,3
592
- - - - - - - ---B--e
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Ensemble moins
3,6
431
4,~
4%~
4.2
Pennisetum
336
491
4,2
4.2
4,2
763
ETR
r
Pennisetum purpureum en SC
DM0 = - 0,26 J + 0,03 ADF + 67,2
2,8
0,92
Ensemble des graminées en SC
moins le Pennisetum
DM0 = - 0,16 J + 0,08 MAT + 57,9
3,6
0,80
Ensemble des graminées en SF
DM0 = - 0,17 J + 0,21 ADL + 66,2
3,7
0,65
La dégradabilité enzymatique de la MS et de la MO mesu-
rée par la méthode 8 la pepsine-cellulase ne permet pas
d'améliorer la précision des équations pour les 24 fourrages
analysés par cette methode.
Dans la pratique, la digestibilité des matieres azotées
(DMA) est moins utilisée que la teneur en matière azotée
digestible (MAD) mais ces valeurs sont issues des autres
mesures et le passage de l'une 8 l'autre est très aisé. Les
teneurs des fourrages en MAD sont comprises entre 26 et 156
g/kg MS. Une relation trcis étroite est obtenue entre les MAD
et les MAT comme le montrent la figure 1 et les équations
suivantes (MAT et MAD en g/kg de MS) :
ETR
r
Ensemble des graminées en SC
MAD - 0,904 MAT - 27,3
5,3
0,98
Ensemble des graminées en SF
MAD - 0,87 MAT - 19,5
5,7
0,98
Ensemble des graminées des 2
saisons
MAD - 0,91 MAT - 27.2
Figure 1 - Teneurs en MAD en fonction des teneurs en MAT pour
l'ensemble des essais.
MA3
ien g/k- YS!
150
.
..
.
V’
150
2oi; U,AT (en g/kg MS)
Tableau 8 - Teneurs en cellulose brute non digestible (en g/kg MS)
(effectif, moyenne, &xt-type, extrêmes)
Panicum
Panicum
Ensemble des
Comparaison
Saison
llrachiaria
Pennisef um
enfre les
K 187 B
sotnt>3
fourrages
graminbes
a
b
C
d
11
2 8
17
1 3
6 9
Chaude
140 (31)
1 4 4 (31)
143 (22)
129 (29)
140 (29)
N S
78 - 178
a7 - 211
96 - 186
78 - la3
78 - 211
7
3
6
7
23
Froide
100 (26)
9 9 (6)
99 (19)
9 0 (13)
9 6 (ta)
N S
60 - 137
95 - 106
77 - 126
75 - 109
60 - 137
Iomparaison
entre les
s *
s***
s***
s***
s***
saisons
765
La DCB est indépendante des teneurs en CE et en NDF.
Elle présente des liaisons significatives mais peu étroites
avec 1'ADF et la lignine en SC. On peut aussi examiner les
teneurs en cellulose brute digestible (CBD) et en cellulose
brute non digestible (CBND) :
- les teneurs en CED varient de 148 h 258 g/kg MS. Elles
sont très peu différentes entre les saisons, mais sont signi-
ficativement differentes entre les quatre graminées. Ces
teneurs sont indépendantes de 1'8ge des repousses et des
teneurs en constituants pariétaux.
- Les teneurs en CBND varient dans des limites plus
importantes,
de 60 8 211 g/kg MS (tableau 8). Elles pr&sen-
tent des liaisons significatives avec l'hge des repousses,
augmentant de 1,25 g/jour en SC et de 0,79 g/jour en SF, les
teneurs en SC étant significativement supérieures à celles de
SF. Pour une saison donnbe,
il n'existe pas de diffbrence
entre les quatre graminées.
Consommation de matiére s&che
Les quantités de matiére s&che volontairement ingérée
(MSVI) exprimées par rapport au poids mbtabolique sont
rapportees dans le tableau 9. Elles varient dans des limites
de 50 g en SC et en SF.
Tableau 9 - Quantites de matiére sache offerte et quantités
de matiére s&che volontairement ingérée (en g/kg
P 0.75) (moyenne, écart type, extrhnes).
-l
Panicum
Panicum
Brachiaria
maximum
maximum
Pennisetum
Comparaison
purpurcum
Sotuba
81 (15)
77 (9)
71 (20)
MS0
U-103
60-97
50-132
Chaude
-------.-e----v
..--e-T
55
(9)
63 (9)
4 7 (10)
HSV I
40-77
46-79
29-65
37-65
I
96 (13)
103 (8)
93
(7)
78 (13)
MS0
74-117
95-110
85-105
60-95
Froide
-------..e--em-
---e--e
- m-a-0
71 (16)
86 (1)
70
(6)
69
(9)
HSVI
SO-99
85-87
69-85
57-04
NS
/
Légende : c . tableau 2
766
Les différences sont significatives entre les graminées
en SC, et pour chaque graminée entre les saisons. Le PaniCUm
maximum var. K 187 B est la graminbe la mieux consommée. Les
MSVI sont toujours plus élevées en SF.
Les régressions sont significatives entre la MSVI d'une
part,
l'age des repousses et la DM0 d'autre part pour le
Brachiaria,
le Panicum max. var. K 187 B et le Pennisetum en
.
SC. A l'âge, il faut associer les quantités de matière sèche
offerte
(MS0 en g/kg
PO,75) ou la DM0 ou encore un
constituant de
la matière organique pour
a m é l i o r e r l a
précision de la prQvision de la MSVI, comme le montrent les
résultats du tableau 10.
L'ADF et la lignine sont les
constituants qui autorisent les ETR les plus faibles. En SF,
les ETR sont toujours plus éleves qu'en SC.
Pour l'ensemble des données,
les équations les plus
précises sont :
- en saison chaude (sans le Pennisetum):
ETR
MSVI = - 0,24 J - 0,29 L + 0,34 MS0 + 59.5
4,5
OY
- en saison froide :
MSVI = - 0,30 J - 0,15 L + 0,58 MS0 + 41,3
6,6
0,86
Dans le cas particulier du Pennisetum en SC, les meil-
leures relations sont obtenues en integrant la teneur en MS
(en g/kg fourrage vert) :
ETR
r
MSVI = 0,43 MS - 0,36 MS0 + 20,3
5th
0,77
Les facteurs climatiques peuvent influer sur la consom-
mation de MS. Les relevés de temperature et d'hygrométrie ont
permis d'etudier les effets de ces paramètres sur les MSVI de
25 essais sur Brachiaria et Panicum max. K 187 8. Les varia-
bles utilisées ont éte la température moyenne (T en 'C)) et
l'humidité minimale (H en p.100). Les ETR passent de 8,7 avec
la DM0 comme seule variable explicative 8 5 avec la DM0 + MS0
+ T + H , et & 4 avec DM0 + MS0 + H (Richard, 1987). Il semble
donc que l'augmentation de ces deux facteurs climatiques d
aient une influence négative sur les consommations de MS.
Toutefois,
l'association de T + H dans les modéles ci-dessus
n'améliore pas la précision de l'estimation de MSVI (ETR =
3,9).
767
Tableau 10 - Coefficients de corrélation, écarts tmes
résiduels des régressions entre la MSCÎ et l'âge
des repousses, la DMO, la MS0 et les MAT,
l'ENDF, 1'ADF et la lignine en saison chaude.
r
r Ensemble
Brachiaria T Panicum
Panicum
T
Ensemble
moins
MVSI = f
K187 E
Sotuba
Pennisetum
-
-
Pennisetum
r
ETR
r
ETR
ETR
r
ETR
r
ETR
-
-
-
J
-0,68
698
-0,79
594
-0,bl
696
-0,4
992
-0,67
7,l
DHO
0.87
4,b
0,74
599
0,58
730
0,37
994
0,65
793
MAT
0,X
6,’
0,72
6,’
0,ss
890
0,Sl
7,8
NCF
-0,73
b,4
-0,ib
5,7
-0,64
794
-0.61
781
ADF
-0,89
495
-0,82
591
-0,59
891
-0,74
b,4
-0,7
634
Li
-0,70
696
-0,70
b,3
-0,sa
832
-0,bb
790
-0,bb
7,O
J + MS0
0,85
5,’
0,86
493
0,65
b,b
0,77
635
0,83
5,s
DM0 + MS0
0,88
497
o,&l7
4,s
0,68
b,4
0,65
7,b
0,73
696
MAT + MS0
0,78
632
0,89
4,1
0,63
688
0,bS
7,b
0,bb
7,3
NDF + MS0
o,f33
5,5
0,80
490
0,68
790
0,78
5,7
ADF + MS0
0,95
3,2
0,Vl
3,7
0,63
b,7
0,ao
599
0,83
535
Li + MS0
0,89
4,4
0,81
533
0,64
639
0,80
538
0,85
5,l
J + MAT + MS0
0,85
595
0,vo
431
0,bb
b,9
0,76
793
0,83
5,5
J + NDF + MS0
0,89
498
0,92
3,7
0,64
7,7
0,77
6,’
0,84
SS0
J + ADF + MS0
0’,95
3,4
0.92
397
0,63
698
0,81
5.7
0,86
591
J + LI + MS0
0,94
3,b
0,88
434
0,bb
b,7
0,84
593
0,89
4 s
-
-
-
Discussion
De l'ensemble des paramétres étudiés lors des mesures de
digestibilité et de consommation de matiare séche, il ressort
que la saison, l'espèce et la Vari&é, 1'8ge des repousses et
les quantités de MS0 sont les principaux facteurs de Varia-
tion de la valeur alimentaire.
Les facteurs climatiques traduits par le terme général
.
de saison, influent sur divers éléments de la croissance des
fourrages comme l'ont montré les études de Wilson et Ford
(1971), Deinum et Dirven (1972, 1975, 1976). Wilson (1975) en
chambres climatiques, et les observations faites en condi-
tions naturelles par Boyer (1977), Awad et al. (1979), Guérin
et al. (1979), Roberge et Perrot (1989).
Parmi
ces
facteurs
climatiques,
la température est
l'élément qui modifie le plus les caractkistiques des four-
rages.
Les observations des auteurs mentionnés ci-dessus
montrent une augmentation de la vitesse de croissance et de
la production de matiére sèche/ha/jour avec l'augmentation de
température.
Cette action de la température est vraisembla-
blement due à l'optimisation du fonctionnement des systémes
enzymatiques des graminées tropicales; dites en C4, optimum
qui se situe vers 35'C (Lehninger, 1977). Cette forte acti-
vité
synthétique
entraîne
une production importante de
glucides notamment de constituants paribtaux. C'est ce que
montrent nos résultats (tableau 11) et la figure 2 établie
pour le Panicum max. var. K187B.
Cette figure est faîte a
partir des analyses des constituants de Van Soest ;
les
hémicelluloses (différence entre le NDF et 1'ADF) présentent
des
teneurs
constantes,
alors que la cellulose (ADF -
lignine) augmente au détriment du NDS (MO - NDF) fraction
considérée comme soluble dans la plante.
Cette évolution au cours de la croissance correspond
principalement h l'accroissement des teneurs en constituants
pariétaux non digestibles comme le montrent les variations
des teneurs en CBND alors que les teneurs en CBD restent
constantes.
Dans le cas des deux Panicum étudiés et pour l'ensemble
des graminées de SF, les pentes des droites de régression
entre les teneurs en CE ou en CBND et l'bge des repousses
sont tr&s voisines :
Panicum max.
Panicum max.
SF
K187B
Sotuba
CB
= f (J)
1,95
0,92
0,87
CBND = f (J)
2,13
l,oo
0,78
Cette similitude des pentes n'est pas observée pour le
Brachiaria pour lequel les teneurs en CB augmente moins vite.
769
Tableau 11 - Différence entre les compositions chimiques
(g/kg MD) de quatre graminées r6coltées en
saison chaude et en saison froide (SC - SF)
Etilcltiti
PurLicum
Panicum
Pentiotum
moyenne
X.S.
- 2 9
- 26
- 82
- 40
- 4 1
H . O .
+ 1 9
+ 1 2
+ 39
+ 23
+ 35
. 3,A.T.
- 25
- 37
-
4
- 1 7
- 2 1
C.B.
+ 39
+ 71
+ 62
+ 26
+ 54
E.S.A.
+ 1 0
-
5
- 20
+ 1 9
+1
N.D.F.
+ 58
+ 56
+ 65
+ 32
+ 53
N.3.S.
- 40
- 44
- 1 6
-
8
- 19
A.D.F.
+ 58
+ 53
+ 94
+ 78
+ 66
Li
+ 1 0
+ 1 6
+ 25
+ 1 2
+ 11
Figure 2 - Evolution de la teneur en constituants pariétaux,
en NDS et en cendres du Panicum 187 B en saison
chaude (en g/kg MS)
1000
.
1000 (g/kg !-fS)
cendres
- 29g
881
* 910
NDS
- 768
664 -
cellulose
336
300
lignine
Hémicellulose
20
70 jours
(0,75 g/jour) que celles en CBND (1,6 g/jour), ni pour le
Pennisetum (r non significatif pour la CBND) (Richard, 1987).
Néanmoins,
il existe une liaison tres étroite entre la
DM0 et la CBND. Les ETR sont les plus faibles avec cette
variable comme le montre l'équation suivante pour l'ensemble
des essais :
DM0 = -0,182 CBND + 85,7 ETR = 2,65 r = 0,91.
Ces résultats rejoignent les observations de Jarrige
(1981) sur les fourrages tempérés qui note que la digesti-
bilité des fourrages est étroitement liée 8 leur teneur en
parois indigestibles.
Les teneurs en CBND mesurées en SC augmentent de 1 a
2.13 g/jour et les DM0 diminuent de 0,18 B 0,41 point/jour
selon les espéces et les variétés. Les liaisons entre ces
paramètres sont relativement étroites et montrent que l'age
est un des principaux et des plus simples paramétres de la
prévision de la valeur énergétique des
fourrages.
Ceci
rejoint les observations de Chenost (1973) qui rapporte des
diminutions de DM0 comprises entre 0,21 et 0,39 point/jour
pour plusieurs graminées tropicales, ainsi que celles de
Andrieu et Weiss (1981) pour les fourrages tempérés.
C'est avec l'age des repousses, associé ou non à un
constituant de la matière organique, que la prévision de la
DM0 est la plus prkise. Les ETR varient de 2,2 B 6, ce qui
est voisin des ETR rapportés par Mc Leod et Minson dans deux
études
: 1.3 à 5,l (1971), 2,7 à 6,l (1974) avec des cons-
tituants pariétaux et les MAT comme variables explicatives.
Il faut noter que si les teneurs en ADF et lignine per-
mettent de meilleures précisions que les teneurs en CB, le
gain est souvent limité à quelques dixiémes de points. La CB
reste donc un prédicteur de la DM0 valable pour les grami-
nées.
Les teneurs en MAD présentent des liaisons précises avec
les teneurs en MAT et sont trés homogénes entre les four-
rages, ce qui tient certainement à des conditions de fumure
azotée identiques.
L'espéce et la variété sont Egalement des facteurs de
variation importants de la valeur alimentaire,
ce que de
nombreuses études ont dejà soulign8. La précision des pré-
visions des DM0 est toujours plus Blevee pour une espèce ou
une variété que pour un ensemble de graminées.
En parti-
culier,
Pennisetum purpureum entraîne toujours une augmen-
tation importante des ETR par ses particularités : faible
teneur en matière sèche, faible augmentation des teneurs en
constituants pariétaux et faible diminution des teneurs en
MAT au cours de la croissance, etc.
771
L'espéce et la variété influent principalement sur les
teneurs en constituants chimiques et sur l'ingestibilité. Les
DM0 ne sont pas significativement differentes entre les gra-
minées en SC. Les quatre fourrages dtudiés se différencient
donc par leur ingestibilité et non par leur valeur énergé-
tique ou azotée, ce qui concorde avec les résultats de Grieve
et Osbourn (1965), Minson (1971), Glattleider (1976) et Xande
et Garcia-Trujillo (1985).
Les observations de Minson (1982) sur trois variétés de
Panicum maximun et trois varietés de Panicum coloratum mon-
trent des variations de DM0 semblables pour l'ensemble des
especes et variétés (de 43 h 66) mais des ingestibilités trés
variables.
Selon Minson (1982) d'une graminée h l'autre,
cette difference serait due à la composition morphologique,
en particulier a la proportion de feuilles : plus une grami-
née est riche en feuilles, mieux elle est consommée. Laredo
et Minson (1973) ont observé une DMS peu différente entre les
tiges et les feuilles des graminées tropicales, mais une
ingestibilité plus élevée des feuilles qu'ils attribuent a
une dégradation plus rapide des feuilles dans le rumen.
Les résultats obtenus en Cbte-d'ivoire et au Sénégal
vont dans le même sens : le Panicum maximum var. K187B, plus
riche en feuilles que le Panicum maximum var.
Sotuba, est
consommé en plus grande quantité.
La consommation de MS est sous la dépendance des fac-
teurs climatiques qui influent, d'une part sur la valeur
nutritive des fourrages comme cela a éte montré ci-dessus et
d'autre part sur la capacité d'ingestion des ruminants comme
le montre la regression entre la MSVI, la température et
l'humidité
minimale.
Ceci
a Bgalement été observé par
Michalet-Doreau et Xande (1979) et Sa11 et al. (1987).
Les teneurs en ADF et lignine sont des paramètres de
prévision des quantités ingérées. Mais une prévision correcte
n'est obtenue qu'B la condition d'intégrer les quantités de
MS0 comme variable explicative : le tableau 10 montre que les
ETR peuvent alors descendre d 2,9 g/kg PO,75 et, a l'excep-
tion du Pennisetum, ne dépassent pas 5.5 g. L'influence des
MS0 sur les MSVI est importante comme l'ont montré de trop
rares études sur les graminées tropicales offertes en vert
(Zemmelink et al., 1972, Jeffery, 1976) et sur les légumi-
neuses tropicales (Zemmelink, 1980).
Cette augmentation des MSVI avec les MS0 tient B la plus
grande appetibilité des feuilles, qui sont aussi plus riches
en azote et ont des teneurs plus faibles en constituants
pariétaux que les tiges. L'effet de la quantité de MS0 sur la
MSVI doit btre approfondi car dans le cas des
fourrages
tropicaux,
très héterogénes
sur le plan morphologique et
chimique,
il conditionne pour une grande part les productions
des animaux.
772
Conclusion
La valeur alimentaire d'un fourrage est un des princi-
paux aspects de son utilisation. L'éleveur doit savoir quelle
production animale peut être permise en exploitant un four-
rage donné a un age précis et en permettant tel taux de refus
aux animaux. Il doit pouvoir en dêduire un niveau de complê-
mentation.
Avec des repousses Bgées au maximum de 40 ê 50 jours
suivant l'espèce, l'éleveur peut obtenir un fourrage ayant
une DM0 supérieure 8 60 et bien ingêrê ; les quantités de
matière
organique
digestible0 33gêrées
(MODI) sont alOrS
supérieures a 35 g MODI/kg P '
pour des moutons, ce qui
correspond a un niveau d'alimentation de 1,5 fois l'entretien
mais il faut pour cela bien maitriser les facteurs de produc-
tion (fumure, irrigation).
L'éleveur peut opter pour une production de fourrage
plus agê produisant plus de matiére sêche par ha ou demandant
une gestion plus souple des intrants et des parcelles : il
obtiendra dans ce cas un fourrage d'une DM0 inférieure a 60
et moins bien ingêrê même avec des taux de refus élevés.
Une bonne connaissance de la valeur alimentaire des
fourrages donne donc des éléments de choix 8 l'éleveur en
fonction de la production animale envisagêe. Cet éleveur ou
son conseiller doit savoir quels sont les paramêtres utiles
pour préciser la valeur alimentaire du fourrage : les
résultats
ci-dessus
montrent
que de
bonnes
prévisions
peuvent étre obtenues avec des êléments simples tels que
l'age des repousses,
le calcul des quantités offertes et
refusées et une ou deux analyses chimiques comme les MAT ou
un constituant pariétal.
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(Etudes et synthèses de 1'I.E.M.V.T. n'30 : 745 -776)
i
k
)
f
LES PARAMETRES DE PREVISION DE LA VALEUR ALIMENTAIRE DE
QUATRE GRAMINEES TROPICALES CULTIVEES
D. Richard*, H. Guerin** et D. Friot*
*ISRA/IEMVT - Laboratoire National de 1'Elevage - B.P. 2057 -
Dakar - Sénégal
** I.E.M.V.T. - 10, rue Pierre Curie - 94704 Maisons-Alfort
Cedex - France
747
LES PARAMETRES DE PREVISION DE LA VALEUR ALIMENTAIRE DE
QUATRE GRAMINEES TROPICALES CULTIVE+ES
D. Richard*, H. Guerin** et D. Friot*
* ISRA/IEMVT - Laboratoire National de 1'Elevage - B.P. 2057
- Dakar - Sénégal
** I.E.M.V.T. - 10, rue Pierre Curie - 94704 Maisons-Alfort
Cedex - France
RESU?4E
La valeur alimentaire de quatre graminées (Brachiaria
mutica, Panicum maximum var. K. 187 B, Panicum maximum Sotuba
et Pennisetum) a éte étudiée dans la région du Cap-vert au
Sénégal et en Cdte-d'ivoire.
Les mesures de digestibilité
(n =- 92) ont été faites sur moutons. Les fourrages ont et&
distribués en vert, 1'Bge des repousses allant de 21 B 76
jours.
Les résultats ont 6té séparés selon les saisons : une
saison froide (SF) au cours de laquelle les températures
minimales sont inférieures a 19' C et une saison chaude (SC).
Les compositions chimiques des quatre graminées sont peu
différentes en SF. En revanche, les teneurs en constituants
pariétaux toujours plus élevées en SC
différencient les
fourrages 8 cette saison. Les teneurs les plus importantes en
CB, NDF, ADF et ADL ne sont cependant pas toujours observées
pour la même graminée.
La digestibilité de la matiére organique a été com-
prises entre 47 et 74 p.100 en SC et entre 61 et 80 p.100 en
SF. Les équations de prévision de la DM0 les plus précises
sont obtenues avec comme variables explicatives l'âge des
repousses (J) plus la teneur en MAT, J plus la teneur en ADF
ou lignine et la teneur en MAT plus la lignine.
Les quantites de matière sèche volontairement ingéree
(MSVI) ont varié de 29 h 99 g/kg P 0,75. Les ingestibilités
des fourrages de SC sont toujours plus faibles. Les MSVI du
Brachiaria et
des deux Panicum prhentent des liaisons
significatives avec la DM0 et les constituants pariétaux.
Mais il faut inclure les quantités de matière sèche offerte
(MSO) comme variable explicative pour obtenir de bonnes
prévisions.
Les écarts-types résiduels sont alors inférieurs
8. quatre grammes avec l'âge des repousses et/ou 1'ADF ou la
lignine.
Dans le cas du Pennisetum, le principal facteur de
756
facteur âge n'influence donc pas la comparaison des graminées
entre elles, ni entre les saisons.
Tableau 1 -Moyenne (m), écart type (s) et valeurs extr8mes
des temps de repousses (en jours) des graminées
étudiées.
c
Espèce et variété
Saison
Saison
T o t a l
chaude
froide
E r a c h i a r i a
n
1 1
7
mutica
461Y6,
m (5)
47(161
46(19)
extr.
25-76
25-76
25-76
Panicum
"
28*
maximum
4oA,
m (5)
41(13)
K 187 Ei
e x t r .
21-63
25-55
Panicum
"
maximum
m(s)
4*1:2j
4$2,
Sotuba
extr.
25-68
3 1 - 6 1
25-60
P e n n i s e t u m
n
purpureum
m(s)
4&,
50;:6,
46(:7)
Kizozi
extr.
24-73
24-67
24-73
n
6 9
23
9 2
Total
m(s)
45114)
46(15)
45(14)
e x t r .
21-76
24-76
21-76
Analyse de variante
entre les fourrages
N S
N S
N S
Comparaison des
moyennes des 2
N S
saisons
* dont 19 résultats obtenus en Cote-d'ivoire
Composition chimique des quatre greminhes
Les résultats sont prksentés en fonction des saisons. En
effet, pour tous les paramètres étudih, les moyennes obser-
vées en SC diffèrent significativement de celles obtenues en
SF.
747
LES PARAKETRES DE PREVISION DE LA VALEUR ALIMENTAIRE DE
QUATRE GRAMINEES TROPICALES CULTIVEES
D. Richard*, H. Guerin** et D. Friot*
* ISBA/IEMVT - Laboratoire National de lIElevage - B.P. 2057
- Dakar - Sénegal
** I.E.M.V.T. - 10, rue Pierre Curie - 94704 Maisons-Alfort
Cedex - France
RESUME
La valeur alimentaire de quatre graminées
(Brachiaria
mutica,
Panicum maximum var. K-187 B, Panicum maximum Sotuba
et Pennisetum) a été étudiée dans la région du Cap-vert eu
Sénégal et en Cote-d'ivoire.
Les mesures de digestibilité
(n =- 92) ont été faites sur moutons. Les fourrages ont été
distribués en vert,
1'6ge des repousses allant de 21 a 76
jours.
Les résultats ont 6th separés selon les saisons : une
saison froide (SF) au cours de laquelle les températures
minimales sont inferieures a 19' C et une saison chaude (SC).
Les compositions chimiques des quatre graminées sont peu
différentes en SF. En revanche, les teneurs en constituants
pariétaux toujours plus élevées en SC
différencient les
fourrages à cette saison. Les teneurs les plus importantes en
CB, NDF, ADF et ADL ne sont cependant pas toujours observées
pour la même graminée.
La digestibilité de la matiére organique a été com-
prises entre 47 et 74 p.100 en SC et entre 61 et 80 p.100 en
SF. Les équations de prévision de la DM0 les plus précises
sont obtenues avec comme variables explicatives l'age des
repousses (J) plus la teneur en MAT, J plus la teneur en ADF
ou lignine et la teneur en MAT plus la lignine.
Les quantités de matiére sèche volontairement ingérée
(MSVI) ont varié de 29 a 99 g/kg P 0,75. Les ingestibilités
des fourrages de SC sont toujours plus faibles. Les MSVI du
Brachiaria- et
des deux Panicum présentent des liaisons
sicnificatives avec la DM0 et les constituants pariétaux.
Mais il faut inclure les quantités de matière sèche offerte
(MSO) comme variable explicative pour obtenir de bonnes
prévisions.
Les écarts-types résiduels sont alors inférieurs
B quatre grammes avec l'bge des repousses et/ou 1'ADF ou la
lignine.
Dans le cas du Pennisetum, le principal facteur de
748
variation des quantités ingérées est la teneur en matière
sèche.
Mots-clefs : BRACHIARIA MUTICA ; PANICUM MAXIMUM ; PENNISETW
PURPUREUM ; VALEUR NUTRITIVE ; INGESTIBILITE ;
PREVISION ; SENEGAL: COTE D'IVOIRE
749
PARANETERS FOR PREDICTING THE NUTRITIVE VALUE OF FOUR
CULTIVATED TROPICAL GRASSES
D. tichard*,
H. Guerin** and D. Friot*
+ISRA/IEMVT - Laboratoire National de 1'Elevage - BP 2057 -
Dakar - Senegal
**I.E.M.V.T.-
10, rue Pierre Curie - 94704 Maisons-Alfort
Cedex- France
SUHNARY
A study on the nutritive value of four grasses (Bra-
chiaria mutica, Panicum maximum var. K.l87B, Panicum maximum
Sotuba and Pennisetum purpureum) has been carried out in the
Cap Vert Region of Senegal and in Ivory Coast. Data (n=92)
were collected on sheep kept in digestibility cages. The
animais were fed on green fresh forage (regrowths of 21 to 76
days).
The results were separated according to the seasons: a
cold season (CS) during which temperature minima fell below
19*C, and a warm season (WS).
The chemical compositions of the four grasses are very
similar during the CS. On the contrary the levels of ce11
wall constituents which are always higher in the WS are
different for each forage. The highest levels for CF, NDF,
ADF and ADL were however not always encountered in the same
grasses.
The digestibility of the organic matter
(DOM) was
between 47 and 74% in the WS and between 61 and 80% in the
CS. The most acurate equations for prediction of the DOM were
obtained with the age of regrowths (J) plus crude protein
content,
J plus the ADF or ADL content, and the crude protein
plus ADL contents as variables.
The dry matter intake (DMI) varied from 29 to 99 g/kg
wo.75.
The forage DM1 during the WS were always lower. The
DM1 values for Brachiaria and the two Panicum had a signifi-
tant relation to the DOM and ce11 wall content. However, in
order to have a good prediction,
it is necessary to include
the DM offered to the animals as a variable. The residual
standard deviations are in this case lower by four grams
with respect to the age of the regrowths and/or the ADF or
750
ADL. In the case of Pennisetum, the main factor influencing
the variation in intake is the DM content.
Keywords:
BRACHIARIA MUTICA ; PANICUM MAXIMUM: PENNISETUM
PURPUREUM; NUTRITIVE VALUE: DRY MATTER INTAKE;
PRODUCTION; SENEGAL; COTE D'IVOIRE
751
La culture des graminées peut &tre un des éléments d'un
systéme de production bovine intensive. Les caractéristiques
agronomiques et alimentaires des graminées cultivées doivent
donc (rtre connues pour leur mise en place et leur utilisation
par l'éleveur.
Le premier aspect a été relativement bien
étudié en zone tropicale car la production fourrager-e a été
largement orientée vers une production elevée de biomasse.
L'aspect valeur alimentaire n'a pas toujours éte considéré
avec beaucoup d'attention.
Bien qu'il existe un certain nombre de résultats sur la
composition
chimique,
sur la digestibilité (Butterworth,
1967, Bogdan, 1977) et plus rarement sur la consommation de
matière sèche des graminées tropicales cultivées (Xandé et
Garcia-Trujillo,
1985),
ces données restent difficiles 8
analyser car, dans bon nombre de cas, les facteurs de varia-
tion de la valeur alimentaire ne sont pas rapportés. Par
ailleurs,
peu de publications font État des paramétres de
prévision de la digestibilité et de l'ingestibilité de ces
graminées.
Dans le cadre d'etudes sur la valeur alimentaire des
fourrages tropicaux, des mesures de digestibilité in vivo ont
et& faites sur 4 graminees en Cote-d-Ivoire et au Sénegal.
Les différents paramétres mesurés sur les fourrages et les
analyses
chimiques
effectuées ont permis de dégager des
éléments de prévision de la valeur alimentaire.
L'expression
"valeur
alimentaire"
est
empruntée a
Demarquilly (1968). Elle inclut la valeur nutritive et l'in-
gestibilite du fourrage. La Premiere, caractérisée par la
concentration en différents Bléments nutritifs, est étudiée
par analyse chimique et essais de digestibilité sur moutons
en cage. Au cours de ces essais peut Bgalement btre mesuree
l'ingestlbilité qui est la quantité de fourrage Ingéré lors-
qu'il est distribué seul et à volont8.
1. Matbrie et M&hodes
Localisation des essais
Les essais ont été effectués au Sénégal à la station de
Sangalkam et en Cbte-d'ivoire au centre de recherche zootech-
nique (CRZ) de Bouaké.
La station de Sangalkam est a une latitude de 14,7
degrés Nord.
Le climat y est de type sahélien, sous-type
752
canarien.
Les relevés de température et de pluviométrie de
1975 a 1986, analysés par Perrot (1987), montrent une pluvio-
métrie moyenne de 378 mm (coefficient de variation de 35
p.100).
Les mois de juillet, août et septembre reçoivent 89
p.100 des precipitations annuelles.
L'évapotranspiration annuelle moyenne est de 1274 mm.
La température moyenne est de 24,9'C avec des maxima
_
mensuels moyens variant de 26,7 8 32,7'C, et des minima
mensuels moyens allant de 15 à 24,5'C. Les mois les plus
froids sont décembre, janvier et février.
Ces cycles de pluviosité et de température font dis-
tinguer une saison des pluies de juillet B septembre-octobre,
une saison séche froide de décembre B mars et une saison
séche chaude d'avril d juin. Le mois de novembre est fnter-
médiaire
: il se caractérise par un abaissement progressif de
la température et de l'hygrométrie entre la saison des pluies
et la saison séche fraîche.
Les données ont Bté regroupees en fonction des seules
variations de la température : on a donc simplement distingué
une saison chaude et une saison froide. En effet, Roberge
(communication personnelle) et Roberge et Perrot (1989) ont
montré que la croissance des graminees est proportionnelle B
la somme des températures minimales tout au long de la
repousse
: une modification des vitesses de croissance est
Observ&e durant les mois au cours desquels les moyennes des
températures minimales sont comprises entre 18,l et 20,5'C.
En dessous de ces températures,
les graminées ont une
croissance faible, en dessus les productions de matière sèche
par hectare et par jour sont élevbes. La limite de 19'C a
donc et& adoptée pour différencier la saison froide (SF) et
la saison chaude (SC). Les changements de saison ont lieu en
avril et en novembre. Ces deux saisons diffèrent prfncipa-
lement par les moyennes des températures minimales, res-
pectivement 22,7'C et 16,3-C alors que les moyennes des
températures maximales
sont proches :
30,8*C en saison
chaude, 28,6-C en saison froide.
Le CRZ de Bouaké (CBte-d'ivoire) est à la latitude de
7.5' Nord. Le climat y est de type guinéen forestier sous-
type baouléen-dahoméen. La pluviosite moyenne est voisine de
1200 mm. La saison des pluies dure de mars 8 octobre avec 2
maxima en juin et en septembre et des précipitations plus
_
faibles entre ces 2 mois caracterisant la petite saison
sèche. L'évapotranspiration moyenne est de 1485 mm par an.
La température moyenne (26,5*C) est peu variable tout au
long de l'année. Les moyennes mensuelles des températures
minimales sont comprises entre 20,2'C et 22'C. Sur l'ensemble
de l'année, les moyennes des maxima et de minima sont 30,7 et
753
21'C. Les graminées cultivées h Bouake correspondent donc B
des fourrages cultivés en saison chaude au Sénégal.
A la station de Sangalkam,
les sols sont variables
allant d'une texture sableuse 8 argilo-sablo-limoneuse. A
Bouaké, les cultures ont dté pratiquees sur des sols rouges
ferrugineux tropicaux.
Dans les deux cas,
les sols sont
acides.
Les graminées Btudibes
Quatre graminées ont fait l'objet d'une étude de la
valeur alimentaire. Trois ont éte choisies nour leur rende-
ment élevé en matiére séche : Panicum maximum var. Sotuba et
var. K 187 B, Pennisetum purpureum var. Kizozi. La quatriéme
graminée étudiee,
Brachiaria mutlca, a et& choisie pour son
adaptation aux zones inondées.
Tous ces fourrages ont été étudiés au Sbnégal. En C&e-
d'Ivoire, parmi les essais menés par Glattleider (1976)
seules les mesures faites sur Panicum maximum var. K 187 B
ont été incluses dans cette étude suite a un travail d'ana-
lyses chimiques complémentaires et h un traitement statls-
tique qui n'a montré aucune difference significative avec les
résultats collectés au Sénégal en saison chaude, h l'excep-
tion des teneurs en matiere sèche.
Les fourrages ont éte cultivés avec fumure (entre 50 et
75 kg d'azote/ha/coupe,
35 kg de phosphore et 50 kg de
potassium) et irrigation par aspersion (apports de 4mm/j en
SF et de 5 mm/j en SC au Sénégal,
de 1 8 5 mm/j en
C8te-d'Ivolre).
Les repousses ont été fauchées entre des ages de 21 et
76 jours sur des parcelles implantées depuis 1 a 3 ans.
Les aspects agronomiques et
la productivité de ces
fourrages sont rapportés par Pernes et al. (1976), Roberge et
a1 (1976),
Boyer (1977), Boyer et Roberge (1985), Roberge
(1985).
Méthode de mesure de la valeur alimentaire
Mesure sur animaux et constitution des échantillons
La methode de reférence est la mesure de la digestl-
bilité sur moutons en cage.
Les animaux utilisés ont bté des béliers entiers de
races peul-peu1 au Sénégal et djallonké en CBte-d'ivoire. Les
poids moyens ont été de 31,9 kg h Sangalkam et de 27,5 kg d
Bouaké. Quatre a six béliers etaient utilisés pour un essai.
754
Les animaux ont éte adaptés à leur régime dans des loges
individuelles sur caillebotis, d'une dimension de 1,2 x 1,2
m. L'aliment etait distribue dans une auge. De l'eau était
constamment a leur disposition.
Apres une période de 11 jours en loge, les moutons
Btaient montés dans des cages a digestibilite d'une surface
de 0,7 m2 (1,3 x 0.54 m) où ils étaient maintenus par un
collier mobile dans la hauteur. Les fèces étaient collectées
dans un bac. Le fourrage a été distribué dans une auge de 85
dm3 environ. Les animaux étaient abreuvés deux fois par jour
au moyen de seaux.
Les moutons restaient 10 jours dans ces cages ; les 4
premiers jours étaient encore une période d'adaptation & ce
nouvel environnement, les 6 jours suivants étaient la période
de mesure au cours de laquelle les féces étaient collectées
chaque matin, pesées et séchées à 80°C en étuve, puis con-
servees individuellement.
Les fourrages ont éte fauchés chaque jour en une ou deux
fois. Ils provenaient de parcelles ayant fait l'objet d'une
fauche complète avant l'essai et coupées selon les besoins
des animaux tout au long d'un cycle de repousse. L'age moyen
du fourrage, lors d'un essai, est celui du jour correspondant
au milieu de la période de mesure. Cela correspond à un essai
en "continu" décrit par Demarquilly et Boisseau (1976). Dans
quelques cas, le fourrage a été distribué à age constant, des
coupes de régularisation ayant été pratiquées à un intervalle
d'une journée sur une vingtaine de parcelles pour un essai de
digestibilite.
Tout au long de l'essai,
les quantités de fourrage
distribué et refusé ont été pesées et ont fait l'objet d'un
échantillonnage pour mesurer la teneur en matière sèche (MS).
Les échantillons séchés à 80°C ont été conserves. Dans la
majorité des cas, les fourrages ont été distribués hachés en
brins d'une longueur de 5 a 25 cm. Les moutons ont Bté ali-
mentés ad libitum. Les taux de refus (quantité de MS refusée
exprimee en pourcentage de la MS offerte) ont varié de 5 & 55
p.100 (moyenne : 23,6 p.100).
En fin d'essai les digestibilités de la matiere séche
(DMS) ont Bté calculees individuellement pour chaque mouton
et les échantillons quotidiens de fourrage "offert" ont été
mélanges pour constituer un seul échantillon. Le plus souvent
-
les refus et les féces ont également éte mélangés, mais il
aurait été préferable d'écarter les échantillons individuels
correspondants aux animaux dont la digestibilité s'écartait
de plus de 5 points de la moyenne, regle qui n'a pas toujours
été respectée.
?55
En fin d'essai, 3 échantillons étaient donc normalement
disponibles (offert,
refusé et féces) pour faire l'objet
d'analyses chimiques et enzymatiques.
Analyses chimiques et enzymatiques
Les analyses ont été faites suivant les méthodes clas-
siques codifiées et décrites par 1'AFNOR (1981).
Les analyses classiques comprennent le dosage de l'eau
en étuve a 103'C, des cendres par incinération à 550-C, de
l'azote par la méthode de Kjeldahl, de la cellulose brute
dite de "Weende" par deux hydrolyses successives, de l'ex-
trait éthéré par extraction a l'éther, des minéraux (calcium,
phosphore,
potassium)
par
spectrophotométrie d'absorption
atomique
ou photométrie,
et de l'insoluble chlorhydrique
(assimilé a la silice) résidu obtenu apres la mise en solu-
tion des minéraux dans l'acide chlorhydrique.
Les autres analyses ont été faites suivant les méthodes
préconisées par le BIPEA (Bureau
interprofessionnel pour
l'étude analytique des aliments), bureau chargé de codifier
les analyses avant qu'elles soient l'objet d'une nonnali-
sation.
Ces analyses ont porté sur les dosages des parois par la
méthode de Van Soest (1963) : "Neutral Detergent Fiber" ou
parois totales (NDF),
"Acid Detergent Fiber" ou ligno- cellu-
lose (ADF) et "Acid Detergent Lignin" ou lignine (ADL) obte-
nue aprés passage du résidu ADF dans de l'acide sulfurique à
72 p.100, et enfin de l'azote soluble dans une solution tam-
pon de pH 6,9 (Méthode de Mme Durand in Vérité et Demarquil-
-
ly, 1978).
Quelques échantillons de fourrage offert et refusé ont
fait l'objet de mesure de dégradabilité dans la pepsine et la
cellulase selon la méthode de Aufrére (1982). Ces mesures
n'ont porte que sur
les échantillons de 24 essais (13
Brachiaria et 11 Panicum).
2. Résultats
Le nombre total de mesures de valeur alimentaire a été
de 92. Les effectifs et les ages moyens des repousses étu-
diées sont indiqués dans le tableau 1.
La comparaison des ages moyens par analyse de variante
montre l'absence de différence significative entre les quatre
graminées.
Il en est de même pour les saisons : les temps de
repousse moyens ne diffbrent pas entre la SC et la SF. Le
756
facteur âge n'influence donc pas la comparaison des graminees
entre elles, ni entre les saisons.
Tableau 1 -Moyenne (m), écart type (s) et valeurs extrémes
des temps de repousses (en jours) des graminées
étudiées.
Espèce et variété
Saison
Saison
T o t a l
chaude
froide
Brachiaria
n
1 1
10
mutica
m (SI
47(16)
46(:9,
46(16)
e x t r .
25-76
25-76
25-76
Panicum
n
28*
31
maximum
m (5)
41(13)
40&
41(13)
K 187 B
e x t r .
21-63
25-55
21-63
Panicum
n
17
maximum
4s)
48(12)
4Wf2,
4*::2,
Sotuba
e x t r .
25-68
3 1 - 6 1
25-60
P e n n i s e t u m
n
purpureum
m(s)
50;:6,
46(!7,
4&,
Kizozi
e x t r .
24-73
24-67
24-73
"
9 2
Total
m(s)
45:94j
4$5,
45(14)
e x t r .
21-76
24-76
21-76
Analyse de variante
entre les fourrages
N S
N S
N S
Comparaison des
moyennes des 2
N S
saisons
* dont 19 résultats obtenus en CSte-d'ivoire
Composition chimique des quatre graminihs
Les résultats sont présentés en fonction des saisons. En
effet, pour tous les paramètres étudiés, les moyennes obser-
vées en SC diffèrent significativement de celles obtenues en
SF.
757
Composition chimique des quatre graminées
Les résultats sont présentes en fonction des saisons. En
effet, pour tous les paramètres étudiés, les moyennes obser-
vées en SC différent significativement de celles obtenues en
SF.
Les teneurs en matière sèche, en matibre organique et en
ses différents constituants ainsi qu'en minéraux sont présen-
tés dans le tableau 2 pour la SC et le tableau 3 pour la SF.
En SC, période de forte croissance des fourrages, les
compositions
chimiques des quatre graminées diffèrent les
unes des autres,
a l'exception des teneurs en MAT. Par
rapport aux moyennes de SF, des teneurs moyennes plus élevées
en matière organique (+ 29 g/kg MS), en cellulose brute (+ 54
g/kg MS),
en NDF (+ 53 g/kg MS), ADF (+ 66 g/kg MS) et en
lignine (+ 11 g/kg MS) sont observées, alors que les teneurs
en matière sèche (- 41 g/kg brut),
en matières azotées
totales (- 21 g/kg MS) et en minéraux sont plus faibles.
Des liaisons significatives ont pu &tre Btablies entre
les teneurs en certains constituants et l'âge des repousses
qui est, apr&s les saisons, un facteur de variation important
de la composition chimique. Les teneurs en matieres azotées
totales (MAT) diminuent avec le temps, alors que les teneurs
en constituants pariétaux augmentent comme le montrent les
équations suivantes (MAT, CB, NDF, ADF en g/kg MS et J en
jours) :
ETR
r
Ensemble des graminées en SC
MAT = - 153 log J + 356
22
0,72
Brachiaria mutica en SC
17
0,87
CB = 0.75 J + 295
Brachiaria,
Panicum maximum
K187 B et Pennisetum purpureum
en SC
NDF = 1,6 J + 640
31
0,61
Ensemble des fourrages en SF
ADF = 0,91 J + 319
25
0,5
11 existe, par ailleurs, un certain nombre de liaisons
entre
les constituants de la matière organique (Richard,
1987).
La solubilité de l'azote a Bté mesuree sur 24 echantil-
lons. Elle est en moyenne de 24,2 p.100 (s = 3,4). La solu-
bilité est indépendante de l'âge des repousses. Les teneurs
en matières azotées solubles varient de 12 â 47 g/kg MS ;
elles sont liées 8 l'age des repousses.
758
Tableau 2 - Teneurs moyennes en matière sèche, matière
organique et en ses constituants, et en minéraux
des 4 graminées en saison chaude (moyenne, écart
tweI extrêmes en g/kg brut pour la mati&re
sèche, en g/kg MS pour les autres résultats)
Espèce et
Brachiaria
Panicum
Panicum
Pennisetum
Comparaison entre
variété
mutica
maximum
maximum
purpureum
graminées (ana-
var. K 187 B
var. Sotuba
var. Kizozi
lyse de variante)
\\
Constituant
Matière sèche
206 (31)
193 (37)
163 (30)
160-254
143-293
129-239
Matière organique
891 (6)
897 (12)
862 (22)
871 (15)
879-906
874-920
815-887
833-889
S*
Matières azotées
103 (34)
101 (38)
109 (19)
117 (28)
totales
67-184
61-201
80-149
70-175
N S
Cellulose brute
330 (23)
372 (33)
364 (19)
347 (23)
2 9 2 - 3 6 1
313-437
319-333
303-389
s*
N D F
719 (40)
710 (43)
745 (24)
718 (40)
662-795
613-794
711-802
640-733
s*
4
D
F
409 03)
411 (39)
459 120)
444 (26)
s*
340-462
325-473
425-485
392-471
I
I
Lignine
59 (13)
48 (10)
72 (14)
s *
36-78
33-70
49-100
Z-55'
I
Insoluble chlorhy-
35 (3)
26 (5)
53 (131
41 (6)
s**
drique
28-36
20-36
33-05
31-52
I
I
3,6 (0,4)
2,4 (0,s)
s*
3,l
- 4,9
1,s - 3,3
I
I
4,l (0,8)
s*
2,7 - 5,V
I
S : différence significative poura= 0,005 (*),
a = 0,Ol (**),
a = 0,001 (-1
N S : différence non significative
759
Tableau 3 - Teneurs moyennes en matière sèche, en matiere
organique et en ses constituants, en minéraux des
4 graminées en saison froide (moyenne, Ecart
type, extrêmes en g/kg brut pour la matière
sèche, en g/kg MS pour les autres résultats).
Brachiaria
Panicum
Panicum
Pennisetum
Comparaison entre
maximum
maximum
p"rp"re"m
graminées (ana-
var. K 187 B
var. Sotuba
var. Kirozi
lyse de variante)
Constituant
Hattère sèche
235 (63)
219 (44)
245 Il81
179 (31)
180-347
185-269
244-266
140-239
s*
Matière organique
872 (10)
885 (10)
823 (15)
848 (25)
858-886
875494
797-841
S*
805-884
Matières azotées
128 (351
138 (39)
113 (11)
134 (29)
totales
84-174
94-166
98-129
82-176
NS
Cellulose brute
291 (23)
301 (151
302 (12)
321 (24)
260-314
290-318
291-318
285-349
N S
N D F
661 (45)
654 (26)
680 (23)
664 (231
604-731
631-682
662-715
632-696
N S
A
D
F
351 (42)
358 (161
365 (12)
366 (19)
300-420
344-375
NS
351-374
332-386
Lignine
49 112)
32 (3)
47 (3)
46 (8)
33-65
29-35
45-53
3?-61
s*
Insoluble chlorhy-
54 (2)
109 (13)
69 (17)
drique
SO-56
95-120
52-98
Calcium
4,6 (0,9)
5,6 (0,s)
5,7 10,6)
3,8 (0,4)
3,7-5,8
5 - 6
s*
5,2-6,8
3,4-4,7
Phosphore
3,9 (0,31
5,4 (2,l)
5,3 (0,s)
5,l (1,71
3,2-4,3
3,5-7,6
4,7-5,9
N S
2,5-1,2
Potassium
24,8 (61
18,9 (3,71
17,4-29,3
15-22,3
Légende : cf. tableau 2
Digestibilité de la matiere sache, de la matiare organique et
de ses constituants
Les résultats moyens des digestibilités sont rapportés
dans les tableaux 4 et 5. Ils ne sont pas mentionnés pour le
NDF, 1'ADF et la lignine, car les analyses de ces consti-
tuants n'ont pas été pratiquées sur toutes les fèces.
L'examen de l'ensemble des resultats montre que seules
les moyennes des digestibilités des mati&res azotbes mesurkes
en saison chaude sont différentes d'une graminée B l'autre.
Les moyennes des digestibilités de la matigre séche (DMS), de
la matière organique (DMO) et de la cellulose brute (DCB)
sont donc indépendantes de l'espéce.
En revanche,
les DMS,
DMO,
DMA (digestibilité des
matières azotées) et DCB différent significativement entre
les saisons pour tous les fourrages, a l'exception de la DMS
du Panicum maximum var. K 187 B. Ces digestibilités sont
systématiquement plus élevbes en SF. Les différences peuvent
atteindre 12 points.
Les coefficients de corr8lation et les regressions entre
la DMO, principal facteur de variation de la valeur (snergé-
tique des fourrages, et les paramhtres utiles B sa pr&rision
ont été calcules.
Les 8carts types r&siduels (ETR) des
régressions significatives sont pr&ent& dans les tableaux 6
et 7 pour les données de SC.
Les calculs ont Bté faits avec la composition chimique
du fourrage offert d'une part,
et du fourrage
consommé
d'autre part. Comme le montrent les ETR des tableaux 6 et 7,
le gain de precision obtenu par l'analyse des refus néces-
saire au calcul de la composition du fourrage consommé est
trés faible.
Les ETR les plus faibles sont obtenus avec des régres-
sions
multiples
comprenant
presque
toujours
1'8ge
des
repousses exprimé en jours. Les autres variables sont les
teneurs en MAT, ADF et ADL (en g/kg MS). Les régressions
faisant appel 8 la teneur en CB comme variable explicative
ont néanmoins des ETR proches de ceux obtenus avec 1'ADF ou
1'ADL.
Les équations les plus pr8cises sont :
ETR
r
Panicum max. var. K 187 B en SC
DM0 * - 0,32 J + 0,04 MAT + 68,8
2,2
0,93
Panicum max. var. Sotuba en SC
DM0 = - 0,03 J - 0,OS ADF + 83,6
2,6
0,77
761
Tableau 4 - Digestibilités de la matiére séche, de la matiére
organique et de ses constituants pour les 4
graminées en saison chaude (moyenne, écart type,
extr&mes) (p.100).
Brachlaria
Pùnlcum
Panicum
Pcnnisctum
ComparaIson e n t r e
maximum
maximum
purpureum
les graminées
var. K 187 B
var. Sotuba
var. Kizozi
(analyse de variante)
Hatière
sèche
56 (71
5 8 (6)
58 (4)
6 1 (6)
NS
48-71
46-68
51-65
48-70
I-Iatière
organique
57 (7)
6 0 (6)
6 0 14)
6 3 (6)
49-74
47-69
50-74
NS
53-68
6 4 (8)
50-76
s*
6 3 (81
49-76
NS
Tableau 5 - Digestibilités moyennes de la matière sèche, de
la matiare organique et de ses constituants pour
les 4 graminées en saison froide (moyenne, écart
type, extremes) (p.100).
Brachiaria
Pennisetum
Comparaison entre
mutica
purpureum
les graminées
var. Kizozi
(analyse de variante)
Matière sèche
6 4 (7)
59 (2)
64 (5)
6 7 (3)
58-70
57-61
56-69
64-73
NS
l
natiëre organique
67 (6)
6 4 (1)
6 9 (5)
70 (3)
NS
61-80
64-65
61-73
67-75
I
Matières azotées
72 (7)
66 (5)
72 (3)
botales
63-84
62-71
60-77
3
Cellulose brute
6 6 (8)
6 7 (1)
6 7 (6)
7 2 (4)
NS
56-79
67-68
50-74
56-79
I
I
i
i
762
Tableau 6 - Précision (écart type residuel) des relations
entre la DM0 et l'âge des repousses et les cons-
tituants chimiques. Pour chaque variable explica-
-.tive,sont donnés les ETR avec le fourrage offert
(premier chiffre en haut é gauche) et le fourrage
-.consommé (chiffre en bas à droite).
DM0 = f
J
Brachiaria
-
4.5
4,6
4.3
395
- - - - - - - - - - - - - -
-.
---w-e -----.
Panicum K1878
2,3
491
4,8
4,o
434
4.2
5.3
4,~
495
-------------_
w - - e - -.-----.
- - - - - - -----.
Panicum sotuba
393
Tableau 7 -
l-_--MAT CB NDF ADF Li
-------------_
----- -.----_.
_--_-.
------
Pennisetum
*
4,8
497
4.8
4.8
4.6
42
_-^---_---____ -----_ ----- -.--v-e.
- - - - - - -----.
Ensemble
4,6
5,2
5~6
5,3
597
5.9
438
5,8
5,6
6,o
6,O
----------_--_
- - - - -
----_.
-----.
-w-w-_
-.
---e-m
Ensemble moins
399
5,4
590
4,8
5,2
Pennisetum
481
42
5.6
5,4
5.4
5.3
Précision (écart type résiduel) des relations
entre la DM0 et l'âge des repousses plus un
constituant chimique. Pour chaque variable expli-
cative, sont donnes les ETR avec le fourrage
offert (premier chiffre en haut à gauche) et le
fourrage consommé (chiffre en bas 8 droite).
CB
NDF
ADF
Li
Brachiara
5,g
3,g
489
63’3
-----------___
4,5
3.5
,---------------------------
Panicum K1878
292
2,4
2,4
2,4
2,4
2.2
----------__-_,
214
294
2,3
2.3
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
394
3,3
393
394
s
3.0
3,~
.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
w
Pennisetum
3,9
2J
3,4
-
399
2,7
3.4
----e-w-w---w-
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Ensemble
4.5
5,l
590
583
5,3
4.7
5,1
5,1
5,3
592
- - - - - - - ---B--e
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Ensemble moins
3,6
431
4,~
4%~
4.2
Pennisetum
336
491
4,2
4.2
4,2
763
ETR
r
Pennisetum purpureum en SC
DM0 = - 0,26 J + 0,03 ADF + 67,2
2,8
0,92
Ensemble des graminées en SC
moins le Pennisetum
DM0 = - 0,16 J + 0,08 MAT + 57,9
3,6
0,80
Ensemble des graminées en SF
DM0 = - 0,17 J + 0,21 ADL + 66,2
3,7
0,65
La dégradabilité enzymatique de la MS et de la MO mesu-
rée par la méthode 8 la pepsine-cellulase ne permet pas
d'améliorer la précision des équations pour les 24 fourrages
analysés par cette methode.
Dans la pratique, la digestibilité des matieres azotées
(DMA) est moins utilisée que la teneur en matière azotée
digestible (MAD) mais ces valeurs sont issues des autres
mesures et le passage de l'une 8 l'autre est très aisé. Les
teneurs des fourrages en MAD sont comprises entre 26 et 156
g/kg MS. Une relation trcis étroite est obtenue entre les MAD
et les MAT comme le montrent la figure 1 et les équations
suivantes (MAT et MAD en g/kg de MS) :
ETR
r
Ensemble des graminées en SC
MAD - 0,904 MAT - 27,3
5,3
0,98
Ensemble des graminées en SF
MAD - 0,87 MAT - 19,5
5,7
0,98
Ensemble des graminées des 2
saisons
MAD - 0,91 MAT - 27.2
Figure 1 - Teneurs en MAD en fonction des teneurs en MAT pour
l'ensemble des essais.
MA3
ien g/k- YS!
150
.
..
.
V’
150
2oi; U,AT (en g/kg MS)
Tableau 8 - Teneurs en cellulose brute non digestible (en g/kg MS)
(effectif, moyenne, &xt-type, extrêmes)
Panicum
Panicum
Ensemble des
Comparaison
Saison
llrachiaria
Pennisef um
enfre les
K 187 B
sotnt>3
fourrages
graminbes
a
b
C
d
11
2 8
17
1 3
6 9
Chaude
140 (31)
1 4 4 (31)
143 (22)
129 (29)
140 (29)
N S
78 - 178
a7 - 211
96 - 186
78 - la3
78 - 211
7
3
6
7
23
Froide
100 (26)
9 9 (6)
99 (19)
9 0 (13)
9 6 (ta)
N S
60 - 137
95 - 106
77 - 126
75 - 109
60 - 137
Iomparaison
entre les
s *
s***
s***
s***
s***
saisons
765
La DCB est indépendante des teneurs en CE et en NDF.
Elle présente des liaisons significatives mais peu étroites
avec 1'ADF et la lignine en SC. On peut aussi examiner les
teneurs en cellulose brute digestible (CBD) et en cellulose
brute non digestible (CBND) :
- les teneurs en CED varient de 148 h 258 g/kg MS. Elles
sont très peu différentes entre les saisons, mais sont signi-
ficativement differentes entre les quatre graminées. Ces
teneurs sont indépendantes de 1'8ge des repousses et des
teneurs en constituants pariétaux.
- Les teneurs en CBND varient dans des limites plus
importantes,
de 60 8 211 g/kg MS (tableau 8). Elles pr&sen-
tent des liaisons significatives avec l'hge des repousses,
augmentant de 1,25 g/jour en SC et de 0,79 g/jour en SF, les
teneurs en SC étant significativement supérieures à celles de
SF. Pour une saison donnbe,
il n'existe pas de diffbrence
entre les quatre graminées.
Consommation de matiére s&che
Les quantités de matiére s&che volontairement ingérée
(MSVI) exprimées par rapport au poids mbtabolique sont
rapportees dans le tableau 9. Elles varient dans des limites
de 50 g en SC et en SF.
Tableau 9 - Quantites de matiére sache offerte et quantités
de matiére s&che volontairement ingérée (en g/kg
P 0.75) (moyenne, écart type, extrhnes).
-l
Panicum
Panicum
Brachiaria
maximum
maximum
Pennisetum
Comparaison
purpurcum
Sotuba
81 (15)
77 (9)
71 (20)
MS0
U-103
60-97
50-132
Chaude
-------.-e----v
..--e-T
55
(9)
63 (9)
4 7 (10)
HSV I
40-77
46-79
29-65
37-65
I
96 (13)
103 (8)
93
(7)
78 (13)
MS0
74-117
95-110
85-105
60-95
Froide
-------..e--em-
---e--e
- m-a-0
71 (16)
86 (1)
70
(6)
69
(9)
HSVI
SO-99
85-87
69-85
57-04
NS
/
Légende : c . tableau 2
766
Les différences sont significatives entre les graminées
en SC, et pour chaque graminée entre les saisons. Le PaniCUm
maximum var. K 187 B est la graminbe la mieux consommée. Les
MSVI sont toujours plus élevées en SF.
Les régressions sont significatives entre la MSVI d'une
part,
l'age des repousses et la DM0 d'autre part pour le
Brachiaria,
le Panicum max. var. K 187 B et le Pennisetum en
.
SC. A l'âge, il faut associer les quantités de matière sèche
offerte
(MS0 en g/kg
PO,75) ou la DM0 ou encore un
constituant de
la matière organique pour
a m é l i o r e r l a
précision de la prQvision de la MSVI, comme le montrent les
résultats du tableau 10.
L'ADF et la lignine sont les
constituants qui autorisent les ETR les plus faibles. En SF,
les ETR sont toujours plus éleves qu'en SC.
Pour l'ensemble des données,
les équations les plus
précises sont :
- en saison chaude (sans le Pennisetum):
ETR
MSVI = - 0,24 J - 0,29 L + 0,34 MS0 + 59.5
4,5
OY
- en saison froide :
MSVI = - 0,30 J - 0,15 L + 0,58 MS0 + 41,3
6,6
0,86
Dans le cas particulier du Pennisetum en SC, les meil-
leures relations sont obtenues en integrant la teneur en MS
(en g/kg fourrage vert) :
ETR
r
MSVI = 0,43 MS - 0,36 MS0 + 20,3
5th
0,77
Les facteurs climatiques peuvent influer sur la consom-
mation de MS. Les relevés de temperature et d'hygrométrie ont
permis d'etudier les effets de ces paramètres sur les MSVI de
25 essais sur Brachiaria et Panicum max. K 187 8. Les varia-
bles utilisées ont éte la température moyenne (T en 'C)) et
l'humidité minimale (H en p.100). Les ETR passent de 8,7 avec
la DM0 comme seule variable explicative 8 5 avec la DM0 + MS0
+ T + H , et & 4 avec DM0 + MS0 + H (Richard, 1987). Il semble
donc que l'augmentation de ces deux facteurs climatiques d
aient une influence négative sur les consommations de MS.
Toutefois,
l'association de T + H dans les modéles ci-dessus
n'améliore pas la précision de l'estimation de MSVI (ETR =
3,9).
767
Tableau 10 - Coefficients de corrélation, écarts tmes
résiduels des régressions entre la MSCÎ et l'âge
des repousses, la DMO, la MS0 et les MAT,
l'ENDF, 1'ADF et la lignine en saison chaude.
r
r Ensemble
Brachiaria T Panicum
Panicum
T
Ensemble
moins
MVSI = f
K187 E
Sotuba
Pennisetum
-
-
Pennisetum
r
ETR
r
ETR
ETR
r
ETR
r
ETR
-
-
-
J
-0,68
698
-0,79
594
-0,bl
696
-0,4
992
-0,67
7,l
DHO
0.87
4,b
0,74
599
0,58
730
0,37
994
0,65
793
MAT
0,X
6,’
0,72
6,’
0,ss
890
0,Sl
7,8
NCF
-0,73
b,4
-0,ib
5,7
-0,64
794
-0.61
781
ADF
-0,89
495
-0,82
591
-0,59
891
-0,74
b,4
-0,7
634
Li
-0,70
696
-0,70
b,3
-0,sa
832
-0,bb
790
-0,bb
7,O
J + MS0
0,85
5,’
0,86
493
0,65
b,b
0,77
635
0,83
5,s
DM0 + MS0
0,88
497
o,&l7
4,s
0,68
b,4
0,65
7,b
0,73
696
MAT + MS0
0,78
632
0,89
4,1
0,63
688
0,bS
7,b
0,bb
7,3
NDF + MS0
o,f33
5,5
0,80
490
0,68
790
0,78
5,7
ADF + MS0
0,95
3,2
0,Vl
3,7
0,63
b,7
0,ao
599
0,83
535
Li + MS0
0,89
4,4
0,81
533
0,64
639
0,80
538
0,85
5,l
J + MAT + MS0
0,85
595
0,vo
431
0,bb
b,9
0,76
793
0,83
5,5
J + NDF + MS0
0,89
498
0,92
3,7
0,64
7,7
0,77
6,’
0,84
SS0
J + ADF + MS0
0’,95
3,4
0.92
397
0,63
698
0,81
5.7
0,86
591
J + LI + MS0
0,94
3,b
0,88
434
0,bb
b,7
0,84
593
0,89
4 s
-
-
-
Discussion
De l'ensemble des paramétres étudiés lors des mesures de
digestibilité et de consommation de matiare séche, il ressort
que la saison, l'espèce et la Vari&é, 1'8ge des repousses et
les quantités de MS0 sont les principaux facteurs de Varia-
tion de la valeur alimentaire.
Les facteurs climatiques traduits par le terme général
.
de saison, influent sur divers éléments de la croissance des
fourrages comme l'ont montré les études de Wilson et Ford
(1971), Deinum et Dirven (1972, 1975, 1976). Wilson (1975) en
chambres climatiques, et les observations faites en condi-
tions naturelles par Boyer (1977), Awad et al. (1979), Guérin
et al. (1979), Roberge et Perrot (1989).
Parmi
ces
facteurs
climatiques,
la température est
l'élément qui modifie le plus les caractkistiques des four-
rages.
Les observations des auteurs mentionnés ci-dessus
montrent une augmentation de la vitesse de croissance et de
la production de matiére sèche/ha/jour avec l'augmentation de
température.
Cette action de la température est vraisembla-
blement due à l'optimisation du fonctionnement des systémes
enzymatiques des graminées tropicales; dites en C4, optimum
qui se situe vers 35'C (Lehninger, 1977). Cette forte acti-
vité
synthétique
entraîne
une production importante de
glucides notamment de constituants paribtaux. C'est ce que
montrent nos résultats (tableau 11) et la figure 2 établie
pour le Panicum max. var. K187B.
Cette figure est faîte a
partir des analyses des constituants de Van Soest ;
les
hémicelluloses (différence entre le NDF et 1'ADF) présentent
des
teneurs
constantes,
alors que la cellulose (ADF -
lignine) augmente au détriment du NDS (MO - NDF) fraction
considérée comme soluble dans la plante.
Cette évolution au cours de la croissance correspond
principalement h l'accroissement des teneurs en constituants
pariétaux non digestibles comme le montrent les variations
des teneurs en CBND alors que les teneurs en CBD restent
constantes.
Dans le cas des deux Panicum étudiés et pour l'ensemble
des graminées de SF, les pentes des droites de régression
entre les teneurs en CE ou en CBND et l'bge des repousses
sont tr&s voisines :
Panicum max.
Panicum max.
SF
K187B
Sotuba
CB
= f (J)
1,95
0,92
0,87
CBND = f (J)
2,13
l,oo
0,78
Cette similitude des pentes n'est pas observée pour le
Brachiaria pour lequel les teneurs en CB augmente moins vite.
769
Tableau 11 - Différence entre les compositions chimiques
(g/kg MD) de quatre graminées r6coltées en
saison chaude et en saison froide (SC - SF)
Etilcltiti
PurLicum
Panicum
Pentiotum
moyenne
X.S.
- 2 9
- 26
- 82
- 40
- 4 1
H . O .
+ 1 9
+ 1 2
+ 39
+ 23
+ 35
. 3,A.T.
- 25
- 37
-
4
- 1 7
- 2 1
C.B.
+ 39
+ 71
+ 62
+ 26
+ 54
E.S.A.
+ 1 0
-
5
- 20
+ 1 9
+1
N.D.F.
+ 58
+ 56
+ 65
+ 32
+ 53
N.3.S.
- 40
- 44
- 1 6
-
8
- 19
A.D.F.
+ 58
+ 53
+ 94
+ 78
+ 66
Li
+ 1 0
+ 1 6
+ 25
+ 1 2
+ 11
Figure 2 - Evolution de la teneur en constituants pariétaux,
en NDS et en cendres du Panicum 187 B en saison
chaude (en g/kg MS)
1000
.
1000 (g/kg !-fS)
cendres
- 29g
881
* 910
NDS
- 768
664 -
cellulose
336
300
lignine
Hémicellulose
20
70 jours
(0,75 g/jour) que celles en CBND (1,6 g/jour), ni pour le
Pennisetum (r non significatif pour la CBND) (Richard, 1987).
Néanmoins,
il existe une liaison tres étroite entre la
DM0 et la CBND. Les ETR sont les plus faibles avec cette
variable comme le montre l'équation suivante pour l'ensemble
des essais :
DM0 = -0,182 CBND + 85,7 ETR = 2,65 r = 0,91.
Ces résultats rejoignent les observations de Jarrige
(1981) sur les fourrages tempérés qui note que la digesti-
bilité des fourrages est étroitement liée 8 leur teneur en
parois indigestibles.
Les teneurs en CBND mesurées en SC augmentent de 1 a
2.13 g/jour et les DM0 diminuent de 0,18 B 0,41 point/jour
selon les espéces et les variétés. Les liaisons entre ces
paramètres sont relativement étroites et montrent que l'age
est un des principaux et des plus simples paramétres de la
prévision de la valeur énergétique des
fourrages.
Ceci
rejoint les observations de Chenost (1973) qui rapporte des
diminutions de DM0 comprises entre 0,21 et 0,39 point/jour
pour plusieurs graminées tropicales, ainsi que celles de
Andrieu et Weiss (1981) pour les fourrages tempérés.
C'est avec l'age des repousses, associé ou non à un
constituant de la matière organique, que la prévision de la
DM0 est la plus prkise. Les ETR varient de 2,2 B 6, ce qui
est voisin des ETR rapportés par Mc Leod et Minson dans deux
études
: 1.3 à 5,l (1971), 2,7 à 6,l (1974) avec des cons-
tituants pariétaux et les MAT comme variables explicatives.
Il faut noter que si les teneurs en ADF et lignine per-
mettent de meilleures précisions que les teneurs en CB, le
gain est souvent limité à quelques dixiémes de points. La CB
reste donc un prédicteur de la DM0 valable pour les grami-
nées.
Les teneurs en MAD présentent des liaisons précises avec
les teneurs en MAT et sont trés homogénes entre les four-
rages, ce qui tient certainement à des conditions de fumure
azotée identiques.
L'espéce et la variété sont Egalement des facteurs de
variation importants de la valeur alimentaire,
ce que de
nombreuses études ont dejà soulign8. La précision des pré-
visions des DM0 est toujours plus Blevee pour une espèce ou
une variété que pour un ensemble de graminées.
En parti-
culier,
Pennisetum purpureum entraîne toujours une augmen-
tation importante des ETR par ses particularités : faible
teneur en matière sèche, faible augmentation des teneurs en
constituants pariétaux et faible diminution des teneurs en
MAT au cours de la croissance, etc.
771
L'espéce et la variété influent principalement sur les
teneurs en constituants chimiques et sur l'ingestibilité. Les
DM0 ne sont pas significativement differentes entre les gra-
minées en SC. Les quatre fourrages dtudiés se différencient
donc par leur ingestibilité et non par leur valeur énergé-
tique ou azotée, ce qui concorde avec les résultats de Grieve
et Osbourn (1965), Minson (1971), Glattleider (1976) et Xande
et Garcia-Trujillo (1985).
Les observations de Minson (1982) sur trois variétés de
Panicum maximun et trois varietés de Panicum coloratum mon-
trent des variations de DM0 semblables pour l'ensemble des
especes et variétés (de 43 h 66) mais des ingestibilités trés
variables.
Selon Minson (1982) d'une graminée h l'autre,
cette difference serait due à la composition morphologique,
en particulier a la proportion de feuilles : plus une grami-
née est riche en feuilles, mieux elle est consommée. Laredo
et Minson (1973) ont observé une DMS peu différente entre les
tiges et les feuilles des graminées tropicales, mais une
ingestibilité plus élevée des feuilles qu'ils attribuent a
une dégradation plus rapide des feuilles dans le rumen.
Les résultats obtenus en Cbte-d'ivoire et au Sénégal
vont dans le même sens : le Panicum maximum var. K187B, plus
riche en feuilles que le Panicum maximum var.
Sotuba, est
consommé en plus grande quantité.
La consommation de MS est sous la dépendance des fac-
teurs climatiques qui influent, d'une part sur la valeur
nutritive des fourrages comme cela a éte montré ci-dessus et
d'autre part sur la capacité d'ingestion des ruminants comme
le montre la regression entre la MSVI, la température et
l'humidité
minimale.
Ceci
a Bgalement été observé par
Michalet-Doreau et Xande (1979) et Sa11 et al. (1987).
Les teneurs en ADF et lignine sont des paramètres de
prévision des quantités ingérées. Mais une prévision correcte
n'est obtenue qu'B la condition d'intégrer les quantités de
MS0 comme variable explicative : le tableau 10 montre que les
ETR peuvent alors descendre d 2,9 g/kg PO,75 et, a l'excep-
tion du Pennisetum, ne dépassent pas 5.5 g. L'influence des
MS0 sur les MSVI est importante comme l'ont montré de trop
rares études sur les graminées tropicales offertes en vert
(Zemmelink et al., 1972, Jeffery, 1976) et sur les légumi-
neuses tropicales (Zemmelink, 1980).
Cette augmentation des MSVI avec les MS0 tient B la plus
grande appetibilité des feuilles, qui sont aussi plus riches
en azote et ont des teneurs plus faibles en constituants
pariétaux que les tiges. L'effet de la quantité de MS0 sur la
MSVI doit btre approfondi car dans le cas des
fourrages
tropicaux,
très héterogénes
sur le plan morphologique et
chimique,
il conditionne pour une grande part les productions
des animaux.
772
Conclusion
La valeur alimentaire d'un fourrage est un des princi-
paux aspects de son utilisation. L'éleveur doit savoir quelle
production animale peut être permise en exploitant un four-
rage donné a un age précis et en permettant tel taux de refus
aux animaux. Il doit pouvoir en dêduire un niveau de complê-
mentation.
Avec des repousses Bgées au maximum de 40 ê 50 jours
suivant l'espèce, l'éleveur peut obtenir un fourrage ayant
une DM0 supérieure 8 60 et bien ingêrê ; les quantités de
matière
organique
digestible0 33gêrées
(MODI) sont alOrS
supérieures a 35 g MODI/kg P '
pour des moutons, ce qui
correspond a un niveau d'alimentation de 1,5 fois l'entretien
mais il faut pour cela bien maitriser les facteurs de produc-
tion (fumure, irrigation).
L'éleveur peut opter pour une production de fourrage
plus agê produisant plus de matiére sêche par ha ou demandant
une gestion plus souple des intrants et des parcelles : il
obtiendra dans ce cas un fourrage d'une DM0 inférieure a 60
et moins bien ingêrê même avec des taux de refus élevés.
Une bonne connaissance de la valeur alimentaire des
fourrages donne donc des éléments de choix 8 l'éleveur en
fonction de la production animale envisagêe. Cet éleveur ou
son conseiller doit savoir quels sont les paramêtres utiles
pour préciser la valeur alimentaire du fourrage : les
résultats
ci-dessus
montrent
que de
bonnes
prévisions
peuvent étre obtenues avec des êléments simples tels que
l'age des repousses,
le calcul des quantités offertes et
refusées et une ou deux analyses chimiques comme les MAT ou
un constituant pariétal.
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